Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

CHANTS REVOLUTIONNAIRES

Archives

7 novembre 2007 3 07 /11 /novembre /2007 13:53

Discours de Léon Landini,  ancien FTP-MOI, au cours du rassemblement organisé par le CISC au métro Charonne à Paris

pour le 90ème anniversaire de la Révolution d'Octobre 1917

 

 

Au nom du Comité Internationaliste pour la Solidarité de Classe, au nom de ses dirigeants D. Marle, V. Flament, G. Gastaud et S. Dubois, au nom de ses présidents d’honneur Margot Honecker, Henri Alleg et Mumia-Abu-Jamal, je vous remercie de témoigner par votre présence de votre attachement à la Révolution socialiste d’Octobre 1917 dont nous fêterons le 90ème anniversaire le 7 novembre. Et je vous remercie de commémorer Octobre en ce lieu emblématique des manifestations populaires et de la répression anticommuniste qu’est le métro Charonne, où les policiers de Papon, exécuteur des basses œuvres de la droite, fit assassiner en 62 à coups de grilles d’égout, 9 communistes qui manifestaient pour la paix en Algérie.                  

                                                                                                                                            REVOL-OCTOBRE-2pg.jpg

Amis et camarades, Lénine nous a appris à marcher à contre-courant de l’idéologie dominante et Politzer, le philosophe français exécuté par les nazis à la même époque que Guy Moquet, a mis en application ce principe en déclarant « l’esprit critique, l’indépendance intellectuelle, ne consistent pas à céder à la réaction, mais à NE PAS lui céder ». Or d’esprit critique, nous avons plus que jamais besoin face à l’intense campagne anticommuniste qui scande désormais les anniversaires du Mouvement communiste mondial. Il fut par exemple un temps où Che Guevara était relativement épargné par la calomnie parce que la réaction trouvait plus efficace de l’opposer à Fidel Castro. Le temps de ces distinguo subtils est passé ; désormais le Che, bien qu’assassiné par la CIA, est traité d’assassin par les  médias de Sarkozy, Dassault, Rothschild et Lagardère qui ferment les yeux jour après jour sur les violations des droits de l’homme dans notre pays et dans les autres grands pays capitalistes.

 

Cette campagne de criminalisation du communisme n’a plus seulement un caractère idéologique. Elle est la couverture idéologique d’une chasse aux sorcières géante, d’un véritable euro-maccarthysme qui, parti des ex-pays socialistes livrés à la contre-révolution par Gorbatchev, déferle désormais sur toute l’Union européenne de Maastricht.

 

En guise de « liberté retrouvée », ce furent d’abord dès 1990 des milliers d’enseignants suspects de communisme qui furent révoqués de la fonction publique allemande après l’annexion de la RDA, pardon, la « réunification ». Ce furent alors le procès revanchard contre Honecker en violation des accords de réunification garantis par Moscou, Paris et Washington.

 

En 93, ce fut le canonnage du parlement russe par Eltsine, dont la réaction mondiale a fait un héros de la liberté alors qu’il avait les mains rouges du sang des députés du Soviet de Russie.

 

Ce fut aussi l’embastillement des communistes des pays baltes, où des dirigeants du PC sont maintenus aujourd’hui en prison après expiration de leur peine, pendant que des statues sont élevées aux Waffen SS lettons. Belle « démocratie anti-totalitaire » qui interdit les communistes et réhabilite les tortionnaires nazis sous le regard compréhensifs des autorités de Bruxelles !

 

C’est, actuellement, la prétention du gouvernement tchèque d’interdire la J.C. tchèque au motif qu’elle se fixe pour but de socialiser les grands moyens de production et d’abolir l’exploitation capitaliste.

 

C’est l’odieuse loi de « lustration » en Pologne, qui criminalise des millions de citoyens loyaux à la Pologne populaire, et qui veut envoyer Jaruzelski mourir en prison, sans doute pour le remercier d’avoir remis pacifiquement les clés du pouvoir aux dirigeants cléricaux et anticommunistes de Solidarnosc.

 

C’est aussi, - ironie de l’histoire !, le procès intenté actuellement au PC hongrois par un juge magyar qui porte le doux nom d’Ilona Sarkozy !

 

A l’Ouest la criminalisation du communisme bat son plein également.

 

En France, c’est la sinistre équipe de « chercheurs » réunis aux frais du contribuable autour du maoï repenti Stéphane Courtois, ex-grand admirateur des purges en Chine. Cette équipe de permanents d’Etat de l’anticommunisme vient, avec le soutien de la revue bien-pensante « l’Histoire », de sortir un « Dictionnaire de l’anticommunisme » où l’on attend avec curiosité de lire les articles consacrés à Guy Moquet et aux martyrs de Charonne. Au-delà des hommages hypocrites de Sarkozy à G. Moquet, il y a lieu de s’attendre à des mesures anticommunistes répressives en France puisque l’actuel locataire de l’Elysée a fait préfacer la version italienne de son livre par Gianfranco Fini, le patron du Parti néo-fasciste italien qui exige l’interdiction de tous les PC d’Europe ! Et cela ne présage rien de bon pour les libertés en France que le gouvernement UMP ait refusé de condamné l’interdiction de la JC tchèque et qu’il n’ait jamais accordé à l’universitaire Annie Lacroix-Riz, persécutée par l’extrême droite, la protection que l’Etat doit légalement à ses fonctionnaires.

 

Quant à l’Union européenne, elle a adopté le scandaleux rapport Lindblad, qui renvoie dos à dos le nazisme exterminateur et le pays de Stalingrad, en « oubliant » les millions de Soviétiques et les milliers de communistes de tous les pays qui payèrent de leur vie notre liberté, des Brigades internationales d’Espagne aux maquis de Corrèze en passant par les FTP-MOI. Le commissaire européen Frattini a même eu l’audace il y a peu de réclamer l’interdiction en Europe de l’emblème ouvrier et paysan de la faucille et du marteau. Mais qu’attendre d’autre de cette Europe incurablement réactionnaire qui broie les souverainetés populaires et les libertés démocratiques nés de la victoire des peuples sur Hitler.

 

Ce tour du monde de l’anticommunisme serait incomplet si l’on oubliait l’Afrique où la revanche anticommuniste prend de l’ampleur. En Ethiopie, des « juges » viennent de condamner à mort le colonel Menguistu, dont le « tort » fut d’engager la réforme agraire dans ce pays misérable, redevenu une base d’agression contre ses voisins arabes et somaliens depuis que les USA y ont repris le pouvoir réel.

 

Amis et camarades, que signifie ce déluge d’anticommunisme, qui grandit d’autant plus qu’on s’éloigne de 1917 ? Si le communisme appartient au passé, comme on veut l’inculquer aux enfants dans les manuels scolaires, à quoi bon une telle hargne ? Des intellectuels en mal d’originalité nous expliquent doctement qu’Attila, Néron et Gengis Khan avaient des vertus ignorées, ou que le cannibalisme est un fait culturel comme un autre, etc. Mais quand il s’agit du communisme, même du communisme provisoi-rement vaincu, même de communistes morts, de héros admirés par la jeunesse, ou de géants de l’intellect comme Aragon, alors, point de pardon ! Pas de « droit à la différence » ou de « respect de l’altérité » ! Il est vrai qu’avant même la naissance du communisme en tant que parti, l’anticommunisme exorcisait le communisme ce « spectre » qui hantait l’Europe de Metternich et de la Restauration : !

Car celui-ci est aussi vieux que l’exploitation capitaliste dont il est l’ombre portée ; et il ne finira qu’avec elle, soit en l’abolissant par la révolution socialiste, soit en périssant avec elle et avec toute l’humanité dans l’avenir glauque que nous propose un système capitaliste de plus en plus fascisant et exterministe.

 

En réalité, 16 ans après la mise à mort de l’URSS par Eltsine en violation du référendum qui venait de plébisciter l’URSS, les capitalistes sont inquiets : car les tares de leur système apparaissent de plus en plus crûment. Partout, y compris dans notre France déchirée par le MEDEF, Sarkozy et l’U.E., c’est la régression tous azimuts, l’attaque contre le droit de grève, la mise à mort des nations souveraines par une constitution européenne bis qui viole cyniquement le vote émis par les Français le 29 mai 2005.

 

Partout, le capitalisme est synonyme de guerres, de blocus, d’occupation, de torture, de gestion irresponsable du patrimoine écologique, de course aux armements, de baisse du pouvoir d’achat populaire, de chasse aux emplois, de précarisation des jeunes et des salariés, de chasse aux syndicalistes, de destruction des retraites, de la sécu, de la Recherche et de l’Education nationale !

 

Alors, faute de pouvoir « vendre » le capitalisme, qu’une majorité de Russes jugent, -expérience faite-, inférieur au socialisme, il faut noircir le communisme. Le but de ce négationnisme historique est de casser toute alternative et de forcer les jeunes à accepter le capitalisme comme un pis-aller. L’anticommunisme sert à castrer le mouvement populaire, à l’enfermer dans l’accompagnement à la marge des réformes réactionnaires. Il sert à cacher que Sarkozy détruit les acquis des ministres communistes de 45, Maurice Thorez, créateur du statut des fonctionnaires, Marcel Paul, créateur d’EDF, Croizat, créateur de la Sécu et des retraites par répartition ! Partout, il faut cacher que les prétendus « changements anti-totalitaires » des années 90 furent en réalité un terrible pas en arrière pour l’humanité, une contre-révolution qui, en abattant les acquis d’Octobre et de Stalingrad, menace aujourd’hui jusqu’aux acquis de 1789. Dans notre pays, terre natale des droits de l’homme, le président en exercice ne prétend-il pas faire juger les aliénés, mettre les enfants en prison, fixer des quotas d’expulsion, envoyer l’armée aux cheminots grévistes et imposer le « génétiquement correct » en matière d’immigration ?

 

Certes, on peut avoir un jugement critique sur ces régimes et sur leur devenir sans cesse contrarié par les tentative de subversion impérialiste. Lénine lui-même conseillait aux communistes l’« assimilation critique de leur histoire ». Mais aujourd’hui qu’il nous suffise de comparer la Révolution d’Octobre et ses acquis grandioses aux fruits vénéneux de la contre-révolution de 89/91 :

 

-les premiers actes de Lénine et de son gouvernement furent le décret sur la paix, qui porta un coup fatal à la tuerie impérialiste de 14/18 ; suivit le décret sur la terre, nationalisée et remise aux soviets paysans ; le contrôle ouvrier permit aux ouvriers de prendre en main la production en fonction des besoins du pays ; vint rapidement l’adoption du principe d’égalité parfaite des hommes et des femmes ; le droit pour les peuples de l’empire tsariste de disposer d’eux-mêmes, jusqu’à se retirer de l’URSS s’ils le souhai-taient. Et pendant 70 ans, de manière différente selon les directions politiques successives, tout fut fait pour que la Russie arriérée des tsars devienne un pays industriel et scientifique où tout le monde avait un emploi et un toit, un accès gratuit aux soins et à l’éducation, un droit de regard permanent sur son entreprise, et où les syndicats pouvaient interdire tout licenciement non dûment justifié par la direction.

Aujourd’hui, qu’a apporté aux Russes et autres peuples de l’est la restauration capitaliste ? En Russie, la longévité a reculé de 7 ans par rapport à la période communiste ; des milliers de chômeurs meurent de froid dans les rues chaque hiver ; des millions de gens ont deux emplois pour subsister. La recherche russe s’est écroulée. En Pologne, les Chantiers navals de Gdansk ont licencié la majorité des ouvriers. C’est sans doute pourquoi Walesa a recueilli 3% aux présidentielles. Un record que seul Gorbatchev a réussi à battre en obtenant moins de 2% en Russie !

Alors, oui, cette 1ère expérience socialiste avait sûrement beaucoup de défauts, inhérents à toute tentative pionnière. Rappelons d’ailleurs que la Révolution française n’a pas triomphé du 1er coup, qu’elle a eu elle aussi son Europe de Metternich et sa Restauration royaliste. Pendant un siècle il était aussi risqué en France de citer Rousseau qu’il l’est aujourd’hui à un étudiant en philo de citer Engels, ou à un jeune historien de faire référence à Soboul ou à Annie Lacroix-Riz. Du moins cette 1ère expérience socialiste de l’histoire fixait à l’humanité un cap : celui du pouvoir des prolétaires, de la mise en commun des moyens de production, de leur gestion planifiée dans l’intérêt de tous, de la solidarité des travailleurs occidentaux avec les peuples de l’Orient et du Sud. Prenant le relais de la Commune de Paris, la Russie soviétique a prouvé en pratique qu’il est possible de vivre sans patrons, sans actionnaires, sans Bourse des valeurs.

 

Quant à Lénine, ceux qui le renient aujourd’hui ne lui arrivent pas à la cheville. Est-ce par excès de marxisme-léninisme, de pouvoir prolétarien, d’internationalisme, de planification socialiste, que l’URSS a fini par perdre la guerre froide, ou au contraire parce que l’opportunisme, l’abandon des principes, le révisionnisme avaient fini par infecter la direction soviétique elle-même ? Et où en sont aujourd’hui ceux qui promettaient de relancer le mouvement ouvrier national et mondial pour prix du reniement du léninisme ? Partout ces pourfendeurs du bolchevisme ont conduit leurs peuples à la défaite, aux reculs sociaux, au désarmement idéologique ! Et pendant que le communisme occidental se dé-bolchevisait pour « montrer patte blanche » à la social-démocratie, la droite dure montait à l’assaut en assumant l’héritage de ces Russes et Hongrois « blancs » dont Sarkozy et autres Devedjian sont les héritiers idéologiques.

 

Mais tout mensonge n’a qu’un temps : on ne peut éternellement dire aux gens que leur pouvoir d’achat augmente quand ils ne peuvent plus finir leur mois. On ne peut prétendre que l’anticommunisme est bon quand il permet au MEDEF de reprendre tous les acquis. Chacun voit bien qu’Octobre 17 fit lever un vent de révolte sur toute la planète, alors que la contre-révolution actuelle n’a apporté partout que le désespoir. On ne peut pas éternellement cracher sur 1917 alors que l’anticommunisme sert à Sarkozy, Berlusconi et Cie, à détruire les principes de 89. Après Spartacus et Robespierre, Lénine est un géant de l’histoire millénaire de l’émancipation humaine. Dès aujourd’hui, le combat pour le socialisme repart en Amérique latine grâce à Cuba et au Venezuela bolivarien. Soyons-en sûrs : face à la barbarie du capital re-mondialisé, l’humanité n’aura d’autre choix au 21ème siècle que de périr ou bien de construire un socialisme de nouvelle génération qui intégrera et dépassera les premières expériences socialistes de l’histoire comme le pouvoir des Soviets dépassa et intégra les enseignements de la Commune.

 

Comme le disait Dimitrov, les contre-révolutions sont des parenthèses de l’histoire ; à condition de s’unir et de résister, l’avenir est toujours aux révolutions ! Honneur aux martyrs de Charonne ! Honneur au grand Lénine ! Honneur à G. Moquet, aux ministres communistes de 45 et à leurs conquêtes mena-cées !

 

Et vive la Révolution d’Octobre

qui vivra éternellement dans le cœur des combattants de la liberté ! 

Partager cet article
Repost0

commentaires