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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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28 août 2007 2 28 /08 /août /2007 13:07
Puisqu'  Il   est de passage aux portes du Cap Corse(Saint-Florent).....("il" avec majuscule comme pour Dieu!)

 M. Sarkozy ou la leçon du capital

Pour qui veut prendre la mesure des bouleversement sociaux et politiques fondamentaux en cours, les premières semaines de la présidence de M. Sarkozy sont du plus haut intérêt.
Toutes les tendances à l’oeuvre depuis le début des années 80 se condensent et se nouent pour dessiner les traits de la nouvelle réalité politique.

On se souvient que les années 80 furent les « années-fric ». Vite dégrisés de l’ivresse de mai 1981, les mêmes socialistes qui promettaient la « rupture avec le capitalisme » (en cent jours » !) et faisaient mine d’enfiler la tenue des Jacobins de 1793 se rallièrent à grande vitesse à la « France qui gagne ». Marx et Jaurès devaient s’effacer devant Bernard Tapie et Yves Montand, héros et hérauts de « Vive la crise » [1].

On a souvent dit que les années 80, en France, mais aussi et surtout aux États-Unis et en Grande-Bretagne marquaient une rupture avec le consensus keynésien d’après la seconde guerre mondiale, pour retourner au « libéralisme » capitaliste pur. Serge Halimi parle du Grand bon en arrière [2]. Il y a du vrai là-dedans : la dérégulation de l’économie, la liquidation systématique des acquis sociaux mais aussi de tous les moyens inventés depuis le « New Deal » pour maintenir les antagonismes de classes dans des limites compatibles avec le maintien du mode de production capitaliste, tout cela semblait marquer un retour en arrière, vers le capitalisme du tournant du XIXe et du XX siècle. Cette analyse de la nouvelle « horreur économique » [3] a produit en réaction « l’antilibéralisme », devenu le drapeau d’une gauche déboussolée.

Cette analyse est cependant notoirement insuffisante voire franchement erronée [4]. Le capitalisme libéral du XIXe et de la première moitié du XXe siècle restait lié par mille liens à l’ancienne société, aristocratique et bourgeoise à la fois, révolutionnaire sur le plan de la production, mais conservatrice sur le plan de la culture et des moeurs, soucieuse du « bon goût » et des « bonnes moeurs », défendant des valeurs héritées de formations sociales mourantes ou déjà mortes. Le capitalisme moderne est profondément différent. Profondément différent en ceci qu’il est véritablement capitaliste, qu’il est un capitalisme pur, débarrassé des scories des époques antérieures.

Ce capitalisme a rompu toutes ses attaches avec le capital patrimonial, avec ce capital qui a encore un lien avec la propriété foncière et immobilière ou même la propriété d’une entreprise. Le capitaliste moderne est propriétaire de capitaux qui s’investissent au gré des circonstances dans le pétrole, le bâtiment, la banque ou l’industrie du sexe. Galbraith faisait remarquer, à propos de la crise de 1929 que le spéculateur est un capitaliste qui veut être débarrassé de tous les ennuis qu’apporte la propriété... C’est cela même le prototype du capitalisme pur. La propriété capitalisme n’est pas la propriété de valeurs d’usage - fussent des valeurs d’usage destinées à faire suer le travail pour en extraire la plus-value. C’est la propriété de capitaux, c’est-à-dire de titres à obtenir sa part de la plus-value globale extraite par le mode de production capitaliste. Les « anti-libéraux » dénoncent ce capitalisme purement spéculatif, qui n’a plus aucun soucis de l’investissement à long terme et procède à des « licenciements boursiers ». Toute cette phraséologie creuse ne fait qu’exprimer le regret du « bon vieux temps », celui du capitalisme de grand-papa où le patron avait « son usine » et « ses ouvriers ». Elle oppose un capitalisme vertueux (celui d’hier, heureusement modéré par le compromis keynésien) au capitalisme vicieux, au « turbo-capitalisme » d’aujourd’hui. Au monde inversé de l’idéologie dominante d’aujourd’hui, l’anti-libéralisme n’a rien d’autre à opposer que la représentation idéologique du monde d’hier. Inutile de s’étonner, de jouer les vertus effarouchées, le capitalisme que nous avons sous les yeux est celui que décrit Marx qui ne parle pas des formations sociales dont il est le contemporain mais de l’essence même de ce rapport social qu’est le capital.

Ce capitalisme enfin débarrassé des scories du vieux monde n’a plus aucun besoin de s’encombrer des justifications idéologiques et des oripeaux d’une structure sociale aujourd’hui disparue. La bourgeoisie traditionnelle avait besoin de se mouler dans la tradition culturelle héritée de l’aristocratie, c’est-à-dire d’une classe qui mettait un point d’honneur à ne pas travailler et à se livrer à des occupations ayant en elles-mêmes leur propre valeur. La bourgeoisie montante avait besoin d’un système de légitimation qui correspondait plus à la réalité sociale, mais seulement aux fantômes du passé. De la même façon, elle devait protéger la religion et la famille et faire l’apologie de la nation, puisque c’était seulement dans le cadre national qu’elle trouvait sa base arrière pour conquérir le monde et le bras armé dont elle avait besoin pour se protéger contre ses ennemis, principalement les classes laborieuses en qui elle a tout de suite reconnu les « classes dangereuses ».

Plus rien de tout cela ne tient encore debout. Seuls d’incorrigibles retardataires peuvent encore protester contre « l’ordre moral ». La famille est vouée aux gémonies. La capitalisme « mobile » ne veut plus être freiné par des attaches familiales ou des rites ancestraux comme le repos dominical. On peut encore rendre hommage à la religion instituée, transformée en spectacle, d’autant que, fidèle à elle-même, l’Église catholique marque son attachement indélébile à l’ordre impérial qui gouverne le monde. Mais les prescriptions de l’Église dès qu’elles pourraient remettre en cause une source de profit intéressante sont ignorées superbement par les défenseur de l’ordre : ainsi de la commercialisation du vivant et des techniques de manipulation de la procréation humaine. Quant à la culture, elle n’est qu’une survivance qu’on exploite commercialement sans le moindre scrupule. L’art a cédé la place aux « industries culturelles », qui vont du traditionnel « commerce de la librairie » à la massive production pornographique.

L’évolution du personnel politique accompagne ces mutations. Mrs Thatcher, M. Reagan et même G.W. Bush appartiennent encore au personnel politique à l’ancienne. Réactionnaires et défenseurs de "la loi et de l’ordre", ils cèdent maintenant la place à une nouvelle « race » d’hommes politiques « décomplexés » - puisque le terme est à la mode. Tony Blair, produit de marketing lancé par la presse financière et le groupe Murdoch (un des piliers aux USA de la « majorité morale »...) a été le fer de lance de la destruction du vieux « Labour Party ». En Italie, c’est Silvio Berlusconi, l’homme le plus riche d’Italie et possesseur de plusieurs chaînes de télévision, de journaux et de plusieurs maisons d’éditions qui s’est payé un parti politique comme on se paye une chaîne de magasins. Sa richesse aux origines suspectes[5] est devenue un argument électoral. Un cynisme grossier, un discours où « tout est possible », les professions de foi religieuse chez quelqu’un qui a lancé le porno à la télévision italienne, un culot sans borne, ne reculant devant aucun mensonge, un mépris radical des règles de la vie civile et civilisée telle qu’on la concevait jusqu’à présent, mais aussi un vrai talent de bonimenteur et une pugnacité politique incontestable, tel est le « bonaparte » de la « seconde » république italienne.[6]

Nicolas Sarkozy est un ami de Silvio Berlusconi, de qui il a beaucoup appris. Comme lui, il est lié aux médias. Martin Bouygues, Arnaud Lagardère, Vincent Bolloré sont de ses proches. Rothschild (Libération), Minc et Bolloré (Le Monde) lui donnent une prise sur la presse qui se prétend indépendante. La capacité de faire tenir en un même discours des éléments parfaitement contradictoires (puisés dans l’arsenal du FN, dans le discours libéral ou clérical, comme dans la rhétorique républicaine) et de parler comme un voyou quand il le veut le rapprochent encore du « cavaliere ». La passion de l’argent, assumée et transformée en argument politique vient compléter le portrait du dernier « bonaparte » de la Ve République. Le luxe ostentatoire, de mauvais goût dans la bourgeoisie traditionnelle, est ici un élément d’une stratégie de communication : repas au Fouquet’s, le soir de l’élection, escapade sur le yacht de Bolloré, vacances tapageuses dans une résidence de milliardaire dans le New Hampshire, des amitiés affichées avec tous les nababs de la ploutocratie mondialisée, mais aussi un mépris affiché de la culture en général et de la littérature en particulier, M. Sarkozy prend à rebrousse-poils toutes les postures traditionnelles de la classe politique française. Mais en même temps, il accomplit l’évolution des dernières décennies.

Qui ne voit, en effet, la continuité de style, de manière de parler et d’idéologie de Bernard Tapie, ministre de la ville de François Mitterrand à Nicolas Sarkozy - pour ne rien dire du trait commun entre ces deux-là, Jean-Louis Borloo ! Qui ne voit que le mépris de la culture et des choses de l’esprit a dominé les dernières décennies[7]. Tout le « sarkozysme » était là depuis déjà pas mal de temps, mais recouvert de discours pompeux, balayés dorénavant par le célèbre « kärcher » de notre nouveau président.

Il est devenu « très tendance » de citer Gramsci. M. Sarkozy lui-même s’est laissé ce nom par son porte-plume Guaino. Citons donc à notre tour Gramsci : si la gauche (ou ce qu’il en reste après sa sarkoïsation) veut faire face à la situation, elle doit prendre la mesure du changement et de la nécessité impérieuse d’une contre-offensive, et comprendre qu’il s’agit de se fixer pour tâche la « formation d’une volonté collective nationale-populaire » et d’une « réforme intellectuelle et morale »[8]. Pour ceux qui incrimineraient le peuple intoxiqué par les médias, Gramsci ajoute : « Peut-il y avoir une réforme culturelle, c’est-à-dire une élévation civile des couches inférieures dans la société sans une réforme économique préalable et une mutation dans les positions sociales et dans le monde économique ? Pour ceci une réforme intellectuelle et morale ne peut pas ne pas être liée à un programme de réforme économique, au contraire, le programme de réforme économique est précisément le mode concret sous lequel se présente toute réforme intellectuelle et morale. »

Notes

[1] Sur toute cette période, pour se rafraîchir la mémoire ou pour apprendre l’histoire, on lira le livre de François Cusset, La décennie. Le grand cauchemar des années 80, aux éditions La Découverte, 2006, ISBN : 9782707146540

[2] S. Halimi, Le grand bon arrière, Fayard 2004

[3] voir le livre éponyme de Viviane Forrester et la critique que nous en avons faite dans Denis Collin, La fin du travail et la mondialisation. Idéologie et réalité sociale, L’Harmattan, 1997

[4] voir Collin 1997 et Denis Collin, Revive la République, Armand Colin, 2005

[5] Voir L’odeur de l’argent de Marco Travaglio et Elio Veltri, Fayard, 2001

[6] La « victoire » à l’arraché de la coalition de centre-gauche en 2006 a bien montré la capacité de résistance du berlusconisme pourtant miné par les scandales et une situation économique peu florissante... Voir sur ce site notre article « Pourquoi Prodi n’a pas croqué le caïman »

[7] Il suffit de voir le sort réservé aux « humanités » dans notre système d’enseignement pour s’en rendre compte.

[8] Voir « Brèves notes sur Machiavel, Cahiers de prison, XIII

Denis Collin   in GAUCHE REPUBLICAINE

 

 

Allez, puisque vous êtes en bouche, encore un petit article sur le Président de la République , que des mal intentionnés surnomment « Naboléon »)

 

Sarkozy et l’effet Barnum

Sur le site de l’AFIS, Association Française pour l’Information Scientifique, on trouve un article intitulé « L’effet Barnum, une simple curiosité ? » (par François Filiatrault - Science... et pseudosciences n° 256, mars 2003). Je vous invite à aller le lire.

Cet effet Barnum peut être complété d’une analyse de cet effet en religion et en politique par le simple fait qu’il mêle l’émotion, la croyance infondée scientifiquement, l’autosatisfaction et la confiance en celui qui nous flatte.

Pour ce qui est de la religion, il va de soi que le discours du religieux nous invite à penser que nos sacrifices nous rendent formidables, surhumains, dans une société de facilité, de laisser-aller généralisé. De plus, notre foi nous rend si remarquables que nous serons parmi les élus, ceux que Dieu sauvera. Du coup, cela nous permet de rester un bon adepte aveugle.

En politique, c’est pareil. Il est évident, par exemple, que Sarkozy et ses conseillers en communication jouent avec l’effet Barnum. Pendant la campagne, les discours du futur président furent si nombreux et variés qu’ils semblaient s’adresser à chaque Français pour lui faire comprendre qu’il était exceptionnel et que Nicolas allait personnellement s’occuper de lui s’il était élu. Depuis l’élection, il ne se passe pas un jour sans que Sarkozy n’aille à la rencontre de gens qui réussissent pour leur expliquer qu’ils sont merveilleux, ou à la rencontre d’un fait divers sordide afin de faire prendre conscience aux Français qu’ils sont des gens respectables, qu’ils ont la douleur belle et le malheur noble. Ainsi, il passe aux yeux des naïfs pour celui qui les comprend, qui a bien analysé leurs besoins, et les gens lui font confiance, restant aveugles sur la politique de casse sociale menée par le gouvernement.

Dans une interview toute récente, Nicolas Sarkozy déclare que pour économiser du personnel dans l’Éducation nationale il y aurait peut-être des allégements en heures de cours. De cette façon, il fera sans doute comprendre aux enseignants qu’ils sont formidables puisqu’ils peuvent faire passer un savoir avec peu de moyens (j’entends déjà les prochains discours : « J’ai confiance en vous, vous êtes les gardiens du patrimoine culturel français, je compte sur vous »), et il contribuera par la même occasion à fabriquer d’autres incultes incapables de voir à quel point on les manipule.

Stéphane Arlen président de l'association Faire Le Jour
www.fairelejour.org

 

 

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28 août 2007 2 28 /08 /août /2007 12:54

     Soviet---Hammer-02.gif
QUE LES BOUCHES S'OUVRENT!...
            (Maurice Thorez)

   

Cette rubrique vise à rapporter (une partie de) l'état de la discussion entre communistes à la veille du prochain Congrès.  (cf. notre premier article)


Pour l'existence d'un parti révolutionnaire en France

 

Plusieurs communistes, membres ou non du PCF ont décidé de se rencontrer dès la fin des vacances à Venissieux. .  Ils invitent largement tous ceux qui luttent pour l'existence d'un parti révolutionnaire en France à participer à cette rencontre.

 Les échanges pourraient se dérouler autour de plusieurs thèmes avec un objectif central : Reconstruire l'espoir

La droite est majoritaire en France à un moment de l'histoire où le capitalisme apparaît de plus en plus nettement pour ce qu'il est : une forme d'organisation et de développement économique de la société incapable de répondre aux besoins humains.

La droite a gagné parce qu'en face d'elle il n'y a pas eu la mise en avant d'une volonté de changement radical de la société que le peuple attendait.

 

Au moment où dans le monde des forces, des nations entières tiennent tête à l'impérialisme et cherchent la voie du socialisme de notre temps, l'heure n'est ni aux recettes politiciennes, ni à l'abandon des valeurs et des repères, aux idées révolutionnaires que le marxisme a apporté au monde.

 

Il est temps en France de donner un nouvel élan à la construction d'une alternative, d'inventer avec le peuple le socialisme du 21ème siècle.

Cela se fera dans les luttes avec les plus exploités, avec la classe ouvrière d'aujourd'hui, chômeurs, sans papiers, précaires de la restauration rapide ou de la grande distribution, habitant-e-s des quartiers les plus pauvres, mais aussi salariés avec ou sans statut, employés, enseignants, cadres et toutes celles et ceux qui partagent ce combat.

 

Cela ne se fera pas sans eux.

 

Combattre le capitalisme dans notre pays, viser son renversement pose 3 questions :
 Quels combats politiques mener contre la droite et son extrême, aujourd'hui réunies, en particulier sur les questions de l'emploi, du logement, des salaires, de la protection sociale, des services publics, de l'environnement, de l'aménagement du territoire... ? Comment imposer face à la dictature des multinationales le respect de la souveraineté populaire ?
 Comment permettre le rassemblement des communistes dans leur diversité ? Quelle organisation communiste de notre temps - dans le fond et dans la forme - (re)construire ensemble ?
 Quelles formes d'unité, quel front populaire d'aujourd'hui, avec celles et ceux qui partagent nombre de nos combats et critiques et veulent agir pour un changement de société ?

Pour réfléchir ensemble sur ces 3 thèmes, pour que cette réflexion permette des prises de décisions sources d'espoir et de perspective, nous sommes nombreuses et nombreux à penser qu'il est nécessaire de prendre un temps de rencontre nationale.

 

D'ores et déjà, ont donné leur accord :

 

Alain Job (11), Charles Hoareau (13), Danielle Bleitrach (13), Jean-Louis Rolland (17), Guillaume Degans (32), Floriane Benoit (38), Christian Serve (38), Armelle Derooze (59), Michelle Talfer (59), Jean Miaille (59), Jean-Claude Danglot (62), André Gerin (69), Marie Christine Burricand (69), Michèle Picard (69), Serge Truscello (69), Frédéric Bernabé (70), Léandre Curzi (75), Emmanuel Dang tran (75), Jean-Pierre Meyer (83), Freddy Huck (93), Henri Martin (93), Jean-Jacques Karman (93)…

 

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28 août 2007 2 28 /08 /août /2007 08:47
     
                                     liquidation.jpg                      


"On n'a pas le droit de désespérer les gens. Quand on ne peut ajouter à l'expression de sa souffrance ne serait-ce qu'un brin d'espoir, et bien on n'a qu'à rester dans le silence. Tu apprendras que le désespoir est contagieux."

                                                 Paul Eluard à Madeleine Riffaud pendant l'Occupation nazie

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28 août 2007 2 28 /08 /août /2007 08:18
CUBA SI

C.U.B.A
envoyé par Pippo-el-peco
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27 août 2007 1 27 /08 /août /2007 08:40

Fidel
envoyé par Kyliiolos
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26 août 2007 7 26 /08 /août /2007 12:48

Lisez !... C'est édifiant!...Tous ces gens-là  sont, à ce qu'il paraît, sur des lignes politiques differentes( je ne dis pas opposées: il n'y a pas un seul communiste parmi eux...)... Des gens dits "de gauche", des gens  véritablement de droite, des patrons, des journalistes censés nous apporter une information objective et qui font volontiers la  leçon aux sales rouges que nous sommes......
Quoi? Vous voudriez encore voter pour ceux d'entre eux qui seront ou sont candidats  à une élection...?....Mais  ils se retrouvent entre café et cognac  pour se moquer de vous et décider ensemble de la façon  dont il vont vous manger...! 

  Reprenez-vous! Il vous reste les communistes: rejoignez-les!!                         

      
  
                                                              u cursinu rossu



  La Nomenklatura française

"Le Siècle" est un club, fondé en 1944 par Georges Bérard-Quélin, réunissant des membres influents de la « classe dirigeante » française. On y retrouve des hauts fonctionnaires, des chefs d'entreprises, des hommes politiques de droite ou de gauche, des journalistes de premier plan, quelques universitaires et des syndicalistes. Plusieurs de ses membres font également partie du Groupe de Bilderberg, cercle international.

Une fois par mois, les membres du Siècle se réunissent au très sélect Automobile Club de France, place de la Concorde à Paris.

Quelques membres du Siècle :


Martine Aubry (ancienne ministre)

François Bayrou (président de l'UDF)

Claude Bébéar (ancien PDG d'AXA)

Pierre Bilger (ancien PDG d'Alstom)

Thierry Breton (ancien ministre des Finances)

Emmanuel Chain (journaliste)

Jean-Pierre Chevènement (ancien ministre)

Jérôme Clément (président d'Arte)

Bertrand Collomb (ex-PDG de Lafarge)

Jean-François Copé (ancien ministre du budget)

Michèle Cotta (journaliste, ancienne directrice de France2)

Anne-Marie Couderc (Hachette Filipacchi Médias)

Teresa Cremisi (Flammarion)

Rachida Dati (ministre de la justice)

Renaud Denoix de Saint Marc (président, vice-président du Conseil d'État)

Olivier Duhamel (professeur à Sciences Po)

Bertrand Eveno (éditeur)

Laurent Fabius (ancien premier ministre)

Franz-Olivier Giesbert (Le Point)

Élisabeth Guigou (ancienne ministre)

Claude Imbert (Le Point)

Odile Jacob (éditeur)

Philippe Jaffré (ancien PDG d'Elf)

Denis Jeambar (Le Seuil)

Laurent Joffrin (Libération)

Lionel Jospin (ancien premier ministre)

Serge July (ancien PDG de Libération)

Bernard Kouchner (ministre des affaires étrangères)

Étienne Lacour (secrétaire général du Siècle)

Maurice Lévy (Publicis)

André Lévy-Lang (PDG)

Alain Minc (conseiller de PDG et dirigeants)

Nicolas Molfessis (Université de Paris II)

Michel Pébereau (BNP Paribas)

Patrick Poivre d'Arvor (TF1)

David Pujadas (France 2)

Édouard de Rothschild

Nicolas Sarkozy (Sixième président de la Ve République)

Louis Schweitzer (président du conseil d'administration de Renault)

Ernest-Antoine Seillière (ancien président du MEDEF)

Anne Sinclair (ancienne présentatrice de TF1, épouse de Dominique Strauss-Kahn)

Dominique Strauss-Kahn (ancien ministre)

Marc Tessier (ancien président de France Télévisions)

Jean-Claude Trichet (gouverneur de la Banque Centrale Européenne)

Hubert Védrine (ancien ministre des Affaires étrangères de François Mitterrand)

Arlette Chabot (journaliste politique, directrice de l'information de France 2)

Richard Descoings (directeur de Sciences Po)

Dominique de Villepin (ancien premier ministre)

Nicole Notat (Vigeo) (ancienne dirigeante de la CFDT)


                       par eldiablo


  
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24 août 2007 5 24 /08 /août /2007 08:09

Curiosités du capitalisme : Le Pérou et Wall-Street, 
                                                                    Okrim Al Qasal

 

 

Je regardais CNN, en espagnol, à la télévision - croyez-moi, c’était par pure étourderie - et j’apprends deux faits révélateurs :

- Les Etats-Unis envoient aujourd’hui un don de 100.000 (cent mille) $ US au Pérou au titre d’aide pour pallier les conséquences du terrible tremblement de terre qui a ravagé ce pays andin hier (on compte déjà près de 500 morts)

- La Réserve Fédérale des Etats-Unis - qui dépend du gouvernement - vient d’injecter une nouvelle fois (elle fait cela depuis plusieurs jours pour des sommes comparables)

17.000.000.000 $ US (dix-sept milliards de dollars ) dans le système bancaire pour pallier les conséquences du, (terrible ?) effondrement des bourses à Wall-Street et dans le monde.

Curiosités du capitalisme : l’effondrement de la bourse de New-York et la perte de valeur des actions est 170.000 fois plus importante que l’effondrement de villes entières et la perte de centaines de vies humaines au Pérou.

                                                   Okrim Al Qasal

http://okrimopina.blogspot.com

 

  Traduction : Manuel Colinas

- Source : Rebelión www.rebelion.org

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23 août 2007 4 23 /08 /août /2007 08:05

Attentat-suicide dans le nord de l’Irak : 27 morts et 65 blesséspax-americana.jpg

Un attentat-suicide au camion piégé devant un poste de police de Beiji, dans le nord de l’Irak, a fait mercredi 27 morts et 65 blessés, selon un nouveau bilan de la police et des hôpitaux.

Dix-huit policiers et neuf civils ont été tués dans l’attentat perpétré peu avant midi à Beiji, ville située à 250km au nord de Bagdad sont des civils. Vingt policiers et 45 civils ont par ailleurs été blessés.

Selon un porte-parole militaire américain dans la capitale irakienne, le général Kevin Bergner, cet attentat non revendiqué dans l’immédiat porte la marque d’Al-Qaïda en Irak. En juin dernier, une attaque à la bombe et à l’arme automatique contre un poste partagé par la police irakienne et des parachutistes américains avait fait 13 morts à Beiji.

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23 août 2007 4 23 /08 /août /2007 07:53

COMMENT CASSER L’EDUCATION  NATIONALE  ET PREPARER  SA VENTE AU PRIVE…..


      Plus de 11.000 suppressions de postes
dans l'Education nationale en 2008
    r_publique.jpgLe chiffre était très attendu : plus de 11.000 postes de personnels de l'Education nationale, en majorité des enseignants, seront supprimés au budget 2008, sur un total de 1.115.000 fonctionnaires de ce secteur, a-t-on appris de sources concordantes.

"Environ 11.000 fonctionnaires partant à la retraite ne seront pas remplacés", déclare le ministre de l'Education nationale Xavier Darcos à Paris Match dans une interview à paraître jeudi.

Une première source syndicale avait annoncé à l'AFP, peu avant, que ce chiffre se situerait à "entre 11.000 et 11.500", avant qu'une seconde source précise que "11.200 postes seraient supprimés, soit 9.800 dans le public et 1.400 dans l'enseignement privé".

Ces suppressions de postes interviennent dans le cadre de la volonté gouvernementale de ne pas remplacer, dans l'Education nationale, un fonctionnaire sur trois partant à la retraite.

Dans le détail, de source syndicale, ces suppressions concerneront pour l'essentiel les enseignants : sur les 9.800 emplois qui disparaîtront dans le public, seuls 400 fonctionnaires administratifs (sur 285.000 postes) ne seront pas remplacés.

Ce sont les collèges et lycées qui paieront le plus lourd tribut avec, de même source, 9.430 enseignants en moins à la rentrée 2008.

Dans le primaire en revanche, le ministre assure qu'"environ 1.000" postes seront créés chaque année pour compenser la hausse du nombre d'élèves.

Au total, "l'Education nationale, qui représente à peu près la moitié de la fonction publique participera pour moitié à l'allègement de 22.700 suppressions de postes dans l'Etat l'an prochain", selon le ministre.

Par ailleurs, l'entourage de Xavier Darcos a précisé mercredi que les 6.000 "créations d'emplois" annoncées par François Fillon le 31 juillet, pour répondre à des "nouveaux besoins" (dédoublement des classes de langues vivantes en terminale, accueil des enfants handicapés, ...) correspondaient en fait à des "redéploiements internes" et ne peuvent donc être déduits des 11.200 suppressions.

La question des non-remplacements de départs à la retraite a depuis deux mois donné lieu à diverses hypothèses. M. Darcos avait avancé le 28 juin le chiffre de 10.000. Une source à Bercy, citée par Les Echos le 4 juillet, avait parlé de 17.000. Les syndicats s'attendaient à un chiffre compris entre 10.000 et 15.000.

Interrogé par l'AFP, Daniel Robin, secrétaire général du Snes-FSU (majoritaire dans le secondaire), a mis en garde : "Il ne s'agit pas de crier +cocorico+. Quand on nous promet 50 coups de fouets et qu'on n'en prend que 30, on ne remercie pas le bourreau!"

"Cela pourrait paraître un moindre mal par rapport à la fourchette haute (17.000) évoquée, mais 11.000, c'est quand même une régression jamais vue dans l'Education nationale, cela correspond, en une fois, au total des suppressions mises en oeuvre entre 2004 et 2007", a commenté Luc Bérille (SE-Unsa).

Mi-juillet, cinq fédérations de l'Education - FSU, UNSA Education, SGEN-CFDT, FERC-CGT, FAEN - avaient déjà réagi, appelant "à réunir les conditions d’une mobilisation de grande ampleur dans le courant du premier trimestre de l'année scolaire 2007-2008".

Elles entendent associer à leur mouvement parents d'élèves, lycéens et étudiants, qu'elles rencontrent à la fin du mois. Une nouvelle intersyndicale devrait se réunir à la mi-septembre.

 

                                                                            ForumCommuniste

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22 août 2007 3 22 /08 /août /2007 08:14
                                            SUR LE SITE DE .....LA RIPOSTE

 
Perspectives pour l’économie mondiale                                                              

 

Cet article est l’extrait d’un discours qu’Alan Woods (photo) a prononcé, le 24 juillet dernier, lors d’une réunion de la Tendance Marxiste Internationale, à Barcelone. Tout en anticipant sur la crise boursière de ces derniers jours, ce texte permet de la replacer dans le contexte général de la situation économique mondiale.

L’économie américaine est toujours la force motrice de l’économie mondiale. Elle s’est remise de l’effondrement boursier de l’an 2000. Cependant, les économistes tablent désormais sur un ralentissement de la croissance, voire une récession. Jusqu’à présent, les Etats-Unis sont parvenus à éviter la récession. Mais la croissance ralentit : 0,6% seulement au premier trimestre de 2007, soit deux fois moins que prévu.

L’instabilité générale trouve son expression sur les marchés boursiers mondiaux. La nervosité des investisseurs se manifeste par des crises boursières périodiques. Le 29 juin dernier, The Economist écrivait : « Il y a de nombreux signaux inquiétants. Le marché immobilier s’affaisse, alors qu’il fut longtemps un pilier de la croissance américaine. La crise des "subprime" ne cesse de s’aggraver. L’inflation n’est pas vraiment contenue : abstraction faite de l’alimentation et de l’énergie, les prix à la consommation ont augmenté de 2,2%, en mai, par rapport au mois de mai 2006. Si l’on ajoute au tableau la faible croissance du PIB, on comprend pourquoi les consommateurs sont nerveux. »

Les investisseurs sont préoccupés, entre autres choses, par l’augmentation des taux d’intérêt (ce qui est caractéristique du pic d’un boom). Cependant, il est impossible de prédire avec précision le rythme du cycle économique. L’économie n’est pas une science exacte, et l’économie capitaliste est un système chaotique. Tout ce qu’on peut dire, c’est qu’une récession, aux Etats-Unis, est absolument inévitable.

Endettement

Il est vrai qu’au cours des vingt dernières années, il n’y a pas eu de récessions sévères, mais seulement deux récessions relativement légères. L’erreur que commettent les économistes bourgeois, c’est de supposer qu’il en sera de même à l’avenir. Ils n’ont pas appris cette vérité élémentaire : en économie, le passé n’est pas un guide pour l’avenir. Ils sont tous installés dans un sentiment de sécurité. Ils s’imaginent qu’une récession mondiale est exclue. Or c’est entièrement faux. A un certain stade, un retournement est inévitable. Et lorsqu’une récession adviendra, il y a de bonnes chances qu’elle soit sévère.

L’inflation a été relativement stable, au cours des 15 dernières années. C’est dû à une combinaison de différents facteurs, à commencer par le développement du marché mondial (la mondialisation), qui a exercé une pression à la baisse sur les prix et les salaires. En conséquence, les capitalistes et les économistes bourgeois sont devenus un peu « blasés » vis-à-vis de l’inflation. Les banques centrales ont mené une politique monétaire extrêmement souple, créant des problèmes pour l’avenir sous la forme d’un endettement massif. Or il faudra bien payer la note, tôt ou tard, et elle sera très salée. Il y aura une crise de surproduction, aggravée par une contraction brutale du crédit et un effondrement des marchés immobilier et boursier.

La consommation des ménages américains a soutenu la croissance du PIB, mais au prix d’un endettement massif des particuliers (le taux d’épargne est négatif) et de l’Etat. Aujourd’hui encore, malgré le ralentissement du marché immobilier, la consommation des ménages se poursuit à un rythme élevé. A terme, c’est insoutenable.

Pour l’instant, cependant, les capitalistes et leurs économistes se comportent comme une bande de soûlards dans une grande fête : ils prennent beaucoup de bon temps et, dans leur état d’intoxication avancé, ils s’imaginent que les festivités ne cesseront jamais. Ces gens se réveilleront inévitablement avec la gueule de bois. Il y a 10 ans, Alan Greenspan, l’ex-président de la Banque Centrale américaine (la Fed), s’alarmait de l’« exubérance irrationnelle » sur les marchés boursiers – avant de l’encourager en versant un peu de sa propre exubérance irrationnelle.

Au cours de la dernière période, les capitalistes ont fait fi de toute prudence. Ils se sont comportés d’une façon irresponsable, d’un point de vue capitaliste. Par le passé, les Républicains étaient le parti du budget équilibré, du dollar fort et d’une solide responsabilité en matière fiscale. Ce n’est plus le cas. Les Républicains ont laissé le dollar tomber et les déficits se creuser à des niveaux inédits. Lorsque Bush est arrivé au pouvoir, les dépenses publiques étaient de 18,5% du PIB, contre 20,3% en 2006.

L’« extra » est parti, pour une bonne part, dans des dépenses discrétionnaires, dont une augmentation d’un tiers des dépenses militaires. A cela s’ajoutent les lourdes subventions aux agriculteurs américains et les dépenses liées à la santé publique et la sécurité sociale. Tout cela crée des déficits structurels et place le fardeau d’une dette énorme sur les épaules des générations futures. Par ailleurs, cela mine les mécanismes par lesquels la bourgeoisie sortait d’une récession, par le passé.

La place des Etats-Unis dans le monde

Les Etats-Unis sont toujours la plus puissante économie au monde. Par conséquent, une récession américaine aura de profondes répercussions à l’échelle mondiale. Certes, les Etats-Unis ont perdu du terrain par rapport à aura de profondes répercussions à l’échelle mondiale. Certes, les Etats-Unis ont perdu du terrain par rapport à d’autres pays. Ils étaient autrefois la première puissance exportatrice, avant d’être doublés par l’Allemagne, puis récemment par la Chine (qui a exporté davantage de marchandises que les Etats-Unis, au deuxième semestre de 2006).

Le dollar perd sa position dominante sur les marchés financiers mondiaux. Il y a désormais davantage d’euros en circulation que de dollars. Sur le marché international des titres, l’euro a déclassé le dollar. Et d’après le Financial Times, la capitalisation boursière de Wall Street est désormais inférieure à celle des bourses européennes (en incluant la Russie).

D’après le magazine Fortune, la plus grande entreprise au monde, en 2006, est toujours américaine : Exxon Mobil. Mais en fait, l’entreprise saoudienne Aramco (non prise en compte par Fortune) a des revenus plus importants. L’entreprise japonaise Toyota est sur le point de fabriquer davantage de voitures que General Motors, le plus grand fabriquant automobile au monde. En 2006, la Chine a produit davantage de voitures que les Etats-Unis. Surtout, l’économie chinoise croît trois fois plus vite que celle des Etats-Unis.

Tous ces chiffres ont poussé certains analystes a prédire que l’économie américaine finirait par être détrônée par la Chine. Goldman Sachs prévoit que le PIB de la Chine dépassera celui des Etats-Unis en 2027. A parité de pouvoir d’achat, certains prévoient la même chose pour dans quatre ans à peine. Cependant, ces prédictions n’ont pas de base scientifique. On disait la même chose du Japon – juste avant que son économie n’entre dans une crise longue de vingt ans.

Bien avant d’avoir rattrapé les Etats-Unis, l’économie chinoise connaîtra une crise sérieuse – exactement comme ce fut le cas du Japon, à l’époque. La quantité massive d’investissement dans l’industrie chinoise ne peut pas être absorbée par le marché domestique (malgré son développement rapide). La Chine se dirige tout droit vers une crise classique de surproduction, qui engendrera des développements politiques et sociaux explosifs, dans ce pays.

A ce stade, la Chine est le seul pays important au monde qui se développe réellement (ce qui renforce l’immense classe ouvrière chinoise). Mais une récession, au Etats-Unis, ou même un ralentissement prolongé, précipitera une crise de l’économie chinoise, ce qui aura de très sérieuses conséquences en Asie et à l’échelle mondiale.

L’Asie peut-elle sauver le monde ?

Certains économistes bourgeois se consolent en espérant que la croissance en Europe, en Chine et au Japon contre-balancera les effets d’une crise de l’économie américaine. Mais la Chine dépend du marché américain, et le reste de l’Asie dépend de la Chine. Par conséquent, en dernière analyse, le monde entier dépend de la croissance américaine – laquelle repose sur la consommation. C’est insoutenable. Des économistes cherchent à susciter un peu d’optimisme en expliquant qu’une récession, aux Etats-Unis, serait compensée par une croissance de la demande en Asie, qui, d’après certaines estimations, a pesé pour plus de la moitié dans la croissance mondiale depuis 2001.

Cependant, ces raisonnements ne tiennent pas compte du fait que la croissance asiatique reposait largement sur les exportations aux Etats-Unis, alors que la croissance du marché domestique était à la traîne. La balance des payements de l’Asie est excédentaire de plus de 400 milliards de dollars, ce qui indique qu’elle contribue beaucoup plus à l’offre qu’à la demande mondiale. Si la demande chute, aux Etats-Unis, la croissance des exportations et de la production asiatiques ralentira brutalement, ce qui affectera sérieusement la Chine.

Il est vrai, par ailleurs, que l’économie japonaise repart. Pour la première fois depuis 1991, les grandes entreprises manufacturières japonaises annoncent des capacités de production insuffisantes, et parlent d’augmenter les investissements de 17% d’ici le mois de mars 2008. En outre, les Etats-Unis n’absorbent plus que 23% des exportations japonaises, contre 40% à la fin des années 80. Cependant, ce chiffre ne reflète pas la dépendance réelle de l’économie japonaise vis-à-vis de la demande américaine. Les entreprises japonaises exportent des composants en Chine, où ils sont transformés en produits finis et exportés aux Etats-Unis. A cela s’ajoute le fait qu’une récession américaine, en faisant chuter le dollars, frapperait d’autant plus les exportations asiatiques.

En outre, le déficit public du Japon est trop important pour que le pays soit en situation de s’endetter pour sortir d’une crise. La marge de manœuvre de Taiwan, dont la demande domestique est faible, est également limitée par un déficit budgétaire très important.

Ainsi, rien de solide ne permet d’affirmer que les économies asiatiques pourraient être « découplées » d’un retournement de conjoncture aux Etats-Unis. Et même si les exportations de la Chine vers les Etats-Unis sont tombées de 34% de ses exportations totales, en 1999, à 25% aujourd’hui (compte-tenu des ré-exportations via Hong Kong), une baisse brutale de la demande américaine aurait toujours de sérieuses conséquences pour la Chine.

Un ralentissement de la croissance américaine frappera la Chine, l’Inde et le Japon. Mais il frappera encore plus durement les plus petites économies asiatiques, telles que Singapour, Taiwan ou Hong Kong, qui dépendent encore plus de la demande extérieure. Or, toute l’Asie est interconnectée, et le krach de 1997 a montré que lorsqu’une crise commence, elle se propage dans un pays après l’autre.

La domination du marché mondial

L’idée qu’on peut compartimentaliser l’économie mondiale, de sorte qu’une récession aux Etats-Unis n’aurait pas d’effets importants sur le reste de l’économie mondiale – cette idée est absurde. Les économistes bourgeois qui défendent cette thèse contredisent d’ailleurs tout ce qu’ils écrivaient, il y a peu, au sujet de la mondialisation. En fait, l’économie mondiale est plus interconnectée que jamais. Et l’ordre économique mondial est très fragile. La chaîne de la production capitaliste peut être brisée en de nombreux points, provoquant une réaction en série où chaque facteur affecte tous les autres. Telle est la raison de l’actuelle nervosité des marchés boursiers internationaux.

La prochaine crise pourrait commencer aux Etats-Unis ou en Chine. Elle pourrait être précipitée par une crise boursière, ou encore par une augmentation soudaine du prix du pétrole, du fait de la situation au Moyen-Orient. Lorsque le seuil critique est atteint, l’ensemble du processus de déroule à l’envers. Alors, tous les facteurs qui ont contribué à la croissance se transforment en facteurs de crise. Les crédits massifs qui ont été injectés dans l’économie américaine, pour soutenir la consommation, se transformeront en un immense fardeau tirant l’économie vers le bas.

Il y a 10 ans, le 2 juillet 1997, la Banque Centrale Thaïlandaise a laissé flotter sa monnaie après avoir échoué à la protéger contre un attaque spéculative, ce qui a déclenché un effondrement économique et financier qui s’est rapidement propagé aux autres économies de la région, provoquant des contractions sévères du PIB, des faillites et des licenciements massifs. Cela a précipité la crise financière asiatique de 1997-98, qui par la suite a affecté des pays comme la Pologne, la Turquie, le Brésil et l’Argentine. Aujourd’hui, tous se félicitent d’être sortis de cette crise. Mais le même type de scénario pourrait facilement se reproduire à une échelle encore plus vaste.

Bulle spéculative

Dans toute phase de croissance capitaliste, il y a un élément de spéculation. Mais dans la phase actuelle, le niveau de la spéculation dépasse tout ce qu’on a connu. Les soi-disant « fonds d’investissement » sont engagés dans une orgie spéculative de rachats qui n’entraînent aucune activité productrice – mais des fermetures, des plans sociaux et le démantèlement de l’industrie sur l’autel du profit.

Les sommes dépensées dans les « leveraged buy-outs » (des fonds qui spéculent sur les dettes) sont énormes. Pour 32,6 milliards de dollars en cash et le transfert de 15,9 milliards en dettes, Bell Canada Entreprise, propriétaire de la plus grande compagnie de téléphone canadienne, a accepté d’être rachetée par un fonds de pension de l’Ontario et deux fonds d’investissement américains. S’il est finalisé, ce rachat ne serait pas seulement le plus important de l’histoire du Canada, mais le plus grand « leveraged buy-out » jamais connu. Et il fait pâlir l’information selon laquelle un fonds d’investissement pourrait acheter Virgin Media, en Grande-Bretagne, pour « seulement » 11 milliards de dollars.

Faiblesses de l’économie américaine

Dans sa course infernale aux profits à court terme (au dépens de la stabilité à long terme), la bourgeoisie américaine a généré le plus grand boom spéculatif de l’histoire. Certes, l’économie américaine a bénéficié des meilleurs taux de croissance du monde développé. Mais cela reflète avant tout la faiblesse de la croissance des autres pays, et notamment du Japon et de l’Europe. Jusqu’à présent, l’économie américaine a évité la récession. Mais elle ralentit. Et les prix de l’immobilier n’augmentent plus qu’au rythme le plus bas depuis 10 ans.

Les Etats-Unis ont peut-être perdu leur position dirigeante dans un certain nombre de domaines, mais ils restent les champions toutes catégories dans un domaine : l’endettement. La dette des entreprises, de l’Etat et des ménages a atteint des niveaux records. En fait, l’économie américaine défie les lois de la gravité économique. Or, comme l’expliquait Marx, le crédit est un moyen d’étendre le marché au-delà de ses limites naturelles. Mais cela ne fait que repousser le problème. Au final, cela conduira à une crise globale de surproduction. Dores et déjà, les taux d’intérêts élevés rendent le crédit trop cher.

Le boom spéculatif, dans l’immobilier, a permis de soutenir la croissance de la demande. En empruntant massivement sous couvert de capital immobilier, les ménages ont pu consommer plus qu’ils ne gagnent. Tout cela repose sur une montagne de dettes et de déficits. Or, comme nous le savons tous, les dettes doivent être payées, en fin de compte. Et désormais, l’immobilier ralentit. Les ménages ne peuvent plus utiliser leur capital immobilier, et les profits du secteur immobilier sont en baisse. Le gouvernement américain estime que le ralentissement de l’immobilier a coûté près d’un point de croissance au PIB, au premier trimestre de 2007.

Un ralentissement du marché immobilier aura nécessairement un effet sur le système de dettes et de produits dérivés qui a servi à financer la croissance. La spéculation massive ne peut durer indéfiniment. The Economist du 29 juin écrit : « L’aspect le plus effrayant des problèmes de deux "hedge funds" dirigés par Bear Stearns, tous deux très exposés au marché des subprime, ce n’est pas qu’une grande banque soit impliquée dans des investissements à gros risque ; c’est la révélation du fait que personne ne connaît bien les risques encourus. Le marché est tellement saturé d’endettements, et les instruments si compliqués, que personne ne semble comprendre ce qui se passerait si tout cela commençait à s’effondrer. » Cette perplexité et cette angoisse croissantes de la classe capitaliste sont significatives. Elle nage dans des eaux inconnues.

L’économie américaine ressemble à ce personnage de dessin animé qui court dans le vide, au bout d’un pont inachevé, et qui réalise soudain qu’il n’a rien sous les pieds – avant de plonger brusquement. Qu’est-ce qui la soutient ? Des quantités colossales de capital étranger qui affluent et financent les dettes. Si n’importe quel autre pays avait ce niveau d’endettement, le FMI exigerait des coupes et une politique d’austérité. Mais les Etats-Unis ne sont pas n’importe quel pays : ils contrôlent le FMI !

Ce capital étranger est tout ce qui soutient l’économie américaine. Le dollar poursuit sa chute. C’est une dévaluation de facto, c’est-à-dire une mesure protectionniste qui rend les exportations des autres pays relativement plus chères. Cela aura des effets en Europe et en Asie, sans pour autant régler les problèmes des Etats-Unis. Pour que la chute du dollar soit efficace, il en faut beaucoup plus. En outre, la dévaluation provoquera une augmentation des prix aux Etats-Unis et une nouvelle augmentation des taux d’intérêt, au risque d’un nouveau ralentissement ou d’une récession.

Comme on l’a vu en Asie, en 1997, le capital étranger investi aux Etats-Unis peut en repartir aussi vite qu’il est arrivé. Tous les facteurs d’une récession sévère sont réunis, et les énormes distorsions du système (dette, etc.) aggraveront les choses. Bien sûr, ces distorsions ne seront pas la cause de la crise. La cause en sera la même qu’à l’époque de Marx. Et Marx expliquait très clairement que la cause ultime de toute véritable crise capitaliste est la surproduction, comme on le verra en Chine. Mais en essayant d’éviter une crise en étendant artificiellement le marché au moyen du crédit, les capitalistes ne parviendront qu’à la retarder – et à la rendre d’autant plus sévère, lorsqu’elle éclatera.

Une croissance aux dépens des travailleurs

L’une des particularités de la croissance actuelle, c’est la relative stagnation des salaires. Partout, la part des revenus nationaux consacrée aux salaires est historiquement petite, et la part consacrée au profit historiquement grande. C’est très bien pour les capitalistes – mais pas pour les travailleurs ! Partout, le gouffre des inégalités se creuse, et la concentration du capital atteint des niveaux inédits. Cette situation finira par miner la demande.

Certains camarades parlent beaucoup de la baisse tendancielle du taux de profit. Mais n’oublions qu’il s’agit seulement d’une tendance – et non d’une loi absolue, comme par exemple la loi de la gravité. Elle ne s’applique pas dans toutes les circonstances. Dans le 3e volume du Capital, Marx expliquait que différents facteurs pouvaient contrecarrer la baisse du taux de profit pendant un certain temps. Parmi ces facteurs, il y a la participation au commerce mondial. Nous devons en tenir compte.

Au cours de la dernière période, on a assisté un développement colossal du marché mondial et de la division internationale du travail. Il va de soi que lorsque deux milliards de personnes intègrent l’économie capitaliste mondiale, comme ce fut le cas au cours des vingt dernières années, ce n’est pas sans effets. L’entrée de la Chine, de l’Inde, de l’Europe de l’Est et de la Russie sur le marché capitaliste mondial a ouvert de nouveaux marchés et de nouveaux secteurs d’investissements très profitables pour les capitalistes. Ces développements leur ont indiscutablement apporté de l’oxygène.

Cela a également eu d’importants effets collatéraux. L’émergence d’une vaste main d’œuvre très faiblement rémunérée exerce, partout, une pression à la baisse sur les salaires. Une pression brutale s’exerce contre l’augmentation des salaires et pour accroître la plus-value absolue et relative (augmentation du temps de travail et de sa productivité). Cela accroît la part des profits au détriment des salariés. Partout, l’exploitation s’est énormément aggravée. Mais il y a des limites à ce processus – et on est précisément en train de les atteindre.

Autre effet : la baisse générale du prix de certaines catégories de marchandises – là encore, un facteur qui contrecarre la baisse tendancielle du taux de profit. Elle a eu pour conséquence d’accroître les profits, mais a également bénéficié aux travailleurs (dans une moindre mesure). Le salarié moyen peut aujourd’hui s’acheter des produits de haute technologie jusqu’alors inaccessibles : gros écrans TV, lecteurs DVD, téléphones portables, automobiles, etc. Tous ces produits ont vu leur prix chuter et sont à la portée de la plupart des gens (quoique via le crédit). Cette baisse des prix exerce également une pression sur les salaires. Mais cela ne peut durer indéfiniment. Le cycle économique se poursuit ; l’inflation et les taux d’intérêts ont tendance à augmenter ; les crédits, les loyers, les impôts indirects, l’essence, etc., taillent de plus en plus les salaires, créant les conditions d’un regain de la lutte économique.

Ces dernières années, nous avons assisté à des vagues de grèves et des grèves générales en France, en Italie, en Grèce, en Belgique et au Canada. Ces derniers mois, des grèves et grèves générales ont éclaté en Islande, au Pérou, en Afrique du Sud, au Nigeria, en Egypte et en Israël. Même en Suisse, les travailleurs préparent une grève pour l’automne. C’est une anticipation des événements qui se dérouleront, à l’avenir, dans un pays après l’autre.

Est-ce que tous les facteurs évoqués ci-dessus (développement du marché mondial, baisse des salaires et de certains prix) ont eu un effet ? Oui, bien évidemment. Ils ont permis, ces vingt dernières années, d’allonger les phases de croissance et d’amortir les récessions. Mais est-ce que cela a résolu les problèmes fondamentaux du capitalisme ? Le réponse est clairement : non. La classe capitaliste a préparé les éléments d’une récession sévère à l’échelle mondiale. Cependant, il est impossible de prédire précisément quand la crise interviendra.

Tout ce qu’on peut dire, c’est que la spéculation massive, dans tous les pays, aggravera considérablement la crise. L’actuelle bulle immobilière est la plus vaste de toute l’histoire – bien plus grande, par exemple, que la bulle spéculative qui a précédé le krach de 1929.

Tout montre que l’enthousiasme des investisseurs étrangers pour les placements aux Etats-Unis commence à refroidir. La guerre en Irak est ruineuse. Elle coûte au moins deux milliards de dollars par semaine. Le slogan de l’administration Bush est celui de Goehring : « Les fusils avant le beurre. » Ils n’ont d’autres solution que de multiplier les coupes budgétaires. Et comme le budget militaire ne peut pas être touché, ces coupes concerneront des secteurs comme les retraites et l’assurance maladie.

Tous les éléments d’une crise sociale sérieuse se développent, aux Etats-Unis. Le mécontentement de la population y est palpable. On a tendance à citer beaucoup de statistiques. Mais certaines anecdotes en disent parfois plus long. Par exemple, le dernier film de Michael Moore, Sicko, a eu énormément d’impact aux Etats-Unis. Ce film dénonce la situation scandaleuse du système de santé de la première puissance mondiale. Lorsqu’il a été projeté dans une théâtre du Texas – bastion des Républicains –, les gens en furent tellement touchés qu’ils ont décidé d’organiser des réunions sur ce thème, à l’initiative d’un afro-américain qui a insisté « pour qu’on prenne les choses en main. » La même chose se déroule dans tout le pays.

Certaines régions les plus conservatrices des Etats-Unis peuvent être les premières à se lancer dans la lutte. Comme le dit la Bible : « Les premiers seront les derniers, et les derniers seront les premiers. » Au cours de la dernière période, l’industrie américaine a été transférée, dans une large mesure, du Nord-Est vers le Sud et l’Ouest du pays. De nombreuses régions traditionnellement arriérées et réactionnaires ont été industrialisées et syndiquées. Elles peuvent très rapidement se radicaliser, car une classe ouvrière neuve et fraîche s’y développe. De manière générale, il est clair que les conditions de conflits sociaux majeurs sont réunies.

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Alan Woods
> Publication : mardi 21 août 2007                   
 la riposte

 

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