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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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13 juin 2010 7 13 /06 /juin /2010 08:08

                                                 bolchevisme                                                                       

                     ANTICOMMUNISME

 

              

Warsaw- demonstrationManifestation du PC Polonais mardi à Varsovie contre l'interdiction des symboles communistes en présence de deux députés européens communistes



Traduction MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net

 

Le 8 juin – le jour de l'entrée en vigueur d'une législation anti-communiste, qui interdit les symboles communistes (art. 256 du code pénal), une campagne de protestation internationale s'est développée à partir de la Pologne même.



A Varsovie, se sont déroulées une conférence puis une manifestation avec la participation de délégations de partis communistes – Parti communiste de Grèce (KKE), Parti communiste portugais (PCP), Parti communiste d'Irlande – et des organisations de jeunesse – la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique et la Jeunesse communiste de République Tchèque.



Warsaw- press conferenceLors de la conférence de presse, les camarades Georgios Toussas, député européen du Parti communiste de Grèce, Joao Ferreira, député européen du Parti communiste portugais, Yogendra Shahi, vice-président de la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique, ont dénoncé ces nouvelles lois et ont exprimé leur soutien au Parti communiste de Pologne. Après la conférence, une manifestation a eu lieu dans le centre de Varsovie.

 

 

 

 

 

 

Les chaînes d'information et les sites internet polonais qui ont rendu compte de cet événement ont souligné l'absurdité de ce nouvel article répressif du code pénal.



Dans plusieurs autres pays, des manifestations ont également eu lieu devant les ambassades de Pologne et des lettres de protestation ont été adressées aux ambassadeurs de Pologne. Jusqu'à présent, nous avons été informés que des manifestations de ce type ont été organisées à Athènes, Budapest, Lisbonne, Londres, Mexico, Moscou et Nicosie. Le Parti communiste de Pologne a aussi reçu des lettres de soutien de nombreux partis communistes.



Nous souhaiterions remercier tous ceux qui ont participé à cette campagne et demander à ce qu'elle soit poursuivie. Nous devons intensifier notre lutte, concernant la question de l'adoption de mesures discriminatoires envers les symboles communistes et de mesures répressives qui se pose tant en Pologne que dans plusieurs autres pays d'Europe de l'Est. Hier, de nouvelles lois anti-communistes ont également été adoptées en Hongrie.

 

Communiqué du Parti communiste de Pologne



TOUSSAS Georgios GR thumbnail Nous publions ici la traduction de l'intervention de Georgios Toussas – député européen du Parti Communiste Grec – à Varsovie, lors de sa visite de soutien auprès des camarades communistes polonais



Chers camarades et chers amis,



Depuis cette tribune, je voudrais dénoncer encore une fois les efforts visant à interdire les symboles communistes en Pologne, à criminaliser l'idéologie communiste et l'action du Parti communiste de Pologne. Nous exprimons notre entière solidarité avec le Parti communiste de Pologne. Nous sommes ici pour vous exprimer la solidarité internationaliste du KKE et des communistes grecs.



Notre présence ici s'insère dans l'activité de notre parti contre l'anti-communisme. Des adhérents et des sympathisants du KKE et de la KNE manifestent aujourd'hui devant l'ambassade de Pologne, demandant la suppression des inacceptables mesures d'interdiction anti-communistes. Par ailleurs, notre parti a protesté contre l'anti-communisme lors de la récente visite du président du Parlement européen, Jerzy Buzek, à Athènes le 3 juin.



La ploutocratie en Pologne qui s'attaque à la propriété publique et à ce qui reste des acquis et réalisations du socialisme en Pologne, mène aujourd'hui une attaque sévère contre les travailleurs et les couches populaires pauvres.



Avec la crise capitaliste actuelle, qui prouve que le capitalisme ne peut même pas apporter une solution aux problèmes fondamentaux que rencontre le peuple, l'intérêt de la bourgeoisie est de détourner la pensée et l'action des travailleurs et des peuples du socialisme, la seule véritable issue.



En même temps, l'UE, au service du même projet de classe, joue un rôle déterminant dans la campagne orchestrée par les centres impérialistes pour réécrire l'histoire. Dans le cadre de cet effort qui vise directement les mouvements populaires et ouvriers, nous assistons à l'institutionnalisation officielle de l'anti-communisme et la calomnie sur le socialisme du XXème siècle. L'interdiction des symboles communistes en Pologne, des procédés similaires en Moldavie, constituent une évolution nouvelle et dangereuse. Le capital et ses représentants politiques forment actuellement la base sur laquelle ils essaieront de créer un cadre légal encore plus réactionnaire pour criminaliser la lutte de classe, les mouvements populaires et ouvriers, l'action des partis communistes.



Ils savent bien que les politiques qui sont menées suscitent des réactions, créent les conditions préalables à des soulèvements populaires avec des conséquences imprévisibles pour le système politique des monopoles. Pour cette raison, l'UE et le Parlement européen, les gouvernements bourgeois, déclenchent et mènent cette campagne anti-communiste exécrable; la falsification de l'histoire par la mise sur le même plan du fascisme/nazisme avec le communisme; la calomnie sur la construction du socialisme et ses réalisations; la calomnie et les persécutions contre les partis communistes qui ont refusé de baisser les drapeaux du Marxisme-Léninisme et la criminalisation de l'idéologie communiste.



L'anti-communisme constitue une condition nécessaire au passage à des mesures anti-populaires barbares, et pour porter un coup au mouvement ouvrier et populaire.



Ces évolutions réactionnaires sont la perpétuation du « mémorandum anti-communiste » réactionnaire, des interdictions, de la campagne pour l'équation communisme-Nazisme qui cherche à contaminer la conscience des peuples et en particulier la jeunesse. Les jeunes sont considérés comme des « proies faciles » puisqu'ils n'ont pas vécu l'histoire des luttes des peuples et de l'URSS contre le fascisme tout comme la période de la construction socialiste et de sa contribution à l'amélioration considérable de la vie des peuples. Ces évolutions suivent la motion anti-communiste adopté le 2 avril 2009 (voir notre article de l'époque:  Quand le Parlement Européen impose sa vision de l'histoire) par le Plénum du Parlement européen et qui suggère la proclamation du 23 août comme « Jour du souvenir européen pour les victimes de tous les régimes totalitaires et autoritaires ». Ils croient que le peuple a oublié la véritable Histoire bien que les mouvements populaires et le mouvement communiste luttent pour la faire vivre. C'est pourquoi ils cherchent à l'effacer de la conscience des peuples.



Avec ces actions, les serviteurs du capitalisme tentent de poursuivre plusieurs objectifs:



  • sauver la peau du système d'exploitation et permettre à ses représentants de faire insulte aux sacrifices de ceux qui ont vaincu le monstre du Nazisme au lieu de pointer sa responsabilité dans les crimes de l'impérialisme;



  • se montrer clément envers l'impérialisme et ses crimes



  • mettre à jour le front des impérialistes contre la théorie, l'idéologie et la politique Marxiste-Léniniste,



Mais, désormais, ils cherchent quelque chose de plus: renforcer la propagande de l'Union Européenne dans l'offensive généralisée que l'UE et ses gouvernements ont lancé contre les droits des travailleurs et visant à obtenir la soumission du peuple, afin de vaincre toute résistance et de préserver leur pouvoir vis-à-vis de toute réaction ultérieure.



Le peuple, sa puissance et la perspective socialiste, voilà ce qui les effraie. Ils ne peuvent le cacher, peu importent leurs tentatives acharnées pour le dissimuler.



Ils révèlent que l'anti-communisme, en général mais aussi ici en Pologne, a été le cheval de bataille de toutes les forces qui servent la ploutocratie et l'impérialisme. Ils admettent que l'idéologie communiste, l'intensification de la lutte de classe, le renversement du système capitaliste et la construction du socialisme ne sont pas seulement nécessaires, mais qu'ils inspirent de plus en plus de gens et, pour cette raison, ils constituent une menace pour le système d'exploitation.



Ils ont raison de s'inquiéter, ils s'en prendront à nous. Bas les pattes des symboles communistes, ils appartiennent au peuple. La classe ouvrière et ses alliés n'ont pas l'intention de les remettre à leurs ennemis de classe. L'anti-communisme ne passera pas. Le mouvement social se poursuit avec de nouvelles luttes pour l'abolition de l'exploitation de l'homme par l'homme, pour la propriété populaire, pour la construction du socialisme et du communisme.

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13 juin 2010 7 13 /06 /juin /2010 08:03

« La prévention des risques naturels.Quels outils pour les collectivités territoriales ».

Corte 11 juin 2010

Monsieur le Préfet, Monsieur le Président de l’Université, Monsieur le Directeur de l’IRA, Monsieur le Directeur du CNFPT, Chers collègues, Mesdames, Messieurs,

Je voudrais en premier lieu remercier l’Université de Corse, son Président et l’ensemble de la communauté universitaire pour avoir bien voulu accueillir un colloque comme celui qui nous réunit aujourd’hui. Le partenariat entre le Cnfpt, l’Ira et l’Université est un dispositif tout à fait adapté à la thématique et aux ambitions de notre réunion : « La prévention des risques naturels : quels outils pour les collectivités territoriales ? ».

S’il y a un sujet qui concerne, au premier chef, la population, ses représentants et ses fonctionnaires territoriaux, c’est bien celui des risques naturels, la connaissance de ces risques, la réglementation (très fournie) qui les concernent, les moyens à mettre en œuvre pour anticiper leurs conséquences pour la population et les territoires, les secours à organiser, les réparations, les indemnisations…

Les risques naturels sont en outre au cœur d’une actualité qui peut être dramatique,

tant au plan national qu’au plan international. Mais, paradoxalement, la sensibilité des populations aux risques naturels paraît diminuer avec l’urbanisation galopante qui affecte toute la planète, comme si le mode de vie urbain apportait une sécurité mentale plus grande vis à vis des caprices de la nature ; alors que, bien souvent, c’est l’urbanisation massive et inconsidérée qui augmente ces risques…

Il est vrai que la météo est l’une des informations télévisées les plus populaires. Le public se passionne pour les images satellites qui sont, en quelque sorte, la carte virtuelle des risques du lendemain… Surtout quand un bulletin d’alerte est diffusé sur les ondes. Mais on ne peut pas dire que la conscience collective des risques naturels soit à la hauteur des dangers encourus.

Je voudrais prendre un exemple concret et modeste, un exemple à l’échelle de nos communes rurales : la mémoire populaire des Corses qui vivaient en moyenne montagne (ils étaient une majorité il y a encore 60 ou 70 ans) avait très bien enregistré le risque de crues torrentielles. Nos parents et nos grands parents nous mettaient souvent en garde contre « a pièna» qui pouvait survenir quand nous étions « à la rivière ». Les ruisseaux et les vallons de nos campagnes étaient et demeurent de véritables parcs sportifs naturels pour les enfants des villages.

Aujourd’hui cette transmission orale qui servait en quelque sorte d’éducation à l’environnement et aidait d’une certaine façon à prévenir un risque naturel, cette transmission familiale a quasiment disparu.

Aujourd’hui existent des outils et des moyens très sophistiqués de prévention, mais ils sont encore insuffisamment connus et utilisés, ils sont encore insuffisamment intégrés dans le fonctionnement général de la société. La réglementation relative aux risques naturels est abondante et complexe ; et le citoyen a du mal à s’y retrouver.

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Pour rester dans le sujet qui nous est proposé et pour m’en tenir à ce que je connais un peu, j’ai organisé mon propos en trois parties :

1- Le cadre législatif et réglementaire, et la répartition des rôles,
2- La prévention du risque pluvial à Ajaccio,
3- Quelques pistes de réflexion pour l’information du public et la formation des acteurs.

Le souci (pédagogique) étant d’illustrer, aussi simplement et concrètement que possible, les obligations qui s’imposent au maire, en étroite relation avec les responsabilités propres du préfet.

1- Le cadre général, législatif et réglementaire

Rappelons, au préalable, qu’en France, deux communes sur trois sont réglementées au titre de leur exposition à un ou plusieurs phénomènes naturels. Cette réglementation est codifiée dans trois séries de textes : le Code général des collectivités territoriales, le Code de l’urbanisme, le Code de l’environnement.

L’article L.2212-2 du Cgct indique : « En vertu de ses pouvoirs de police, le maire a l’obligation de prévenir, par des précautions convenables, et de faire cesser, par la distribution des secours nécessaires, les incendies, les inondations, les ruptures de digues, les éboulements de terre ou de rochers, les avalanches ou autres accidents naturels, de pourvoir d’urgence à toutes les mesures d’assistance et de secours et, s’il y a lieu, de provoquer l’intervention de l’administrations supérieure ».

Ce texte édicte une règle générale qui impose au maire un principe de précaution et une obligation de secours. Cela ne signifie pas que le maire soit le seul concerné par le respect de ce principe et de cette obligation.

L’art. L.562-1 du Code de l’environnement a confié à l’Etat le soin d’élaborer des « Plans de prévention des risques naturels prévisibles » qui s’imposeront à tous : Etat, Communes, entreprises, propriétaires.

Les conseils municipaux concernés par ces plans sont consultés. Une enquête publique est organisée selon les mêmes modalités que celle qui est prévue pour le Plu. La procédure comporte sept phases :

1- Le Préfet prescrit le Pprn, par un arrêté qui est publié et notifié aux maires concernés.

2- Le projet est élaboré sous la responsabilité de l’Etat. C’est une phase qui peut être assez longue et complexe, qui comporte des études d’aléas, l’élaboration de cartes, la définition d’enjeux et l’établissement de zonages réglementaires.

3- Une concertation avec le public est organisée selon toute modalité appropriée qui permettra de mettre à disposition les documents, études et cartes…

4- Une consultation des personnes publiques associées est également prévue qui permet d’échanger avec les conseils municipaux, les conseils généraux et régionaux, les Chambres d’agriculture, les Chambres de commerce, les Etablissements publics de coopération intercommunale…

5- Une enquête publique est diligentée pour recueillir les remarques et observations des citoyens agissant à titre individuel ou collectif.

6- Un arrêté d’approbation du Pprn est pris par le Préfet, publié, affiché en mairie et le dossier complet est mis à la disposition du public

7- Le Plan est annexé au document d’urbanisme en vigueur, Pos, carte communale, ou Plu…. Il devient alors servitude d’utilité publique.

La démarche globale, ainsi résumée, concerne l’ensemble des risques naturels prévisibles. On peut ajouter aussi que la documentation générale, législative et réglementaire, sur les risques naturels est très abondante et accessible : il y a naturellement les trois codes déjà évoqués et consultables en ligne ; il y a les sites internet du ministère de l’environnement, de l’énergie, du développement durable et de la mer, le site du ministère de l’intérieur et tous les sites dédiés à la construction et l’urbanisme.

   

On peut ajouter également, et chacun s’en doute bien, que la procédure d’élaboration d’un plan va se développer sur plusieurs années ; car les études et le dialogue qui doit s’instaurer entre le bureau qui en est chargé par l’Etat et les services techniques de la commune sont affaire de temps long. C’est le cas à Ajaccio pour le risque d’inondation. C’est aussi le cas partout ailleurs.

2- La prévention du risque pluvial à Ajaccio

Pour ce qui concerne la Ville d’Ajaccio, bien que nous soyons concernés également par d’autres types de risques, tels que celui dit « de mouvement de terrain» qui impacte certaines parties de la route des Sanguinaires, ou bien le risque d’incendie de forêt ou encore l’érosion du littoral, je voudrais concentrer mon propos sur les risques d’inondation qui font l’objet de deux Plans de prévention :

Le premier, qui concerne Ajaccio et certaines communes limitrophes comme Sarrola et Bastelicaccia, s’applique sur la basse vallée de la Gravona, il affecte la zone aéroportuaire et le secteur du Vazzio : il a été approuvé le 24 août 1999 (2 mois avant l’approbation du Pos). Il a été mis en révision à la suite d’un recours de la Chambre de commerce, et approuvé définitivement, après quelques modifications, le 6 avril 2002 Il est aujourd’hui annexé au Pos en vigueur.

Le second, qui a été prescrit le 2 novembre 2002, concerne les bassins versants de San Remedio, Arbitrone, La Madunuccia, Valle Maggiore et saint Joseph ; il affecte, en gros, depuis les quartiers de Loreto jusqu’à ceux de Pietralba plus de 20000 habitants et couvre plus de 20km2. Ce vaste territoire comporte, en outre, une Zone urbaine sensible (Cannes-Salines) bénéficiant d’une priorité nationale, et le secteur d’expansion naturel de la ville : Budiccione-Suartello-Stiletto-Pietralba, c’est à dire la partie Est d’Ajaccio où est en train de se constituer une nouvelle centralité urbaine.

Ce colloque étant une occasion d’information et de formation, j’ai préparé à l’intention des participants un « micro dossier ajaccien» composé de trois documents administratifs et de trois cartes : La délibération du Conseil municipal d’Ajaccio en date du 18 décembre 2009 qui, dans le cadre de la consultation de la commune, donne un avis favorable au projet du PPRI sous certaines réserves ; la réponse du Préfet qui prend en compte la quasi totalité des demandes de la commune, sauf une qui concerne la possibilité de réaliser des parkings souterrains en zone d’aléas modérés ; un courrier du Directeur départemental des territoires et de la mer notifiant l’enquête publique : cette enquête est en cours, elle s’achève le 15 juin.Vous pouvez ainsi constater que le thème de notre colloque est en prise directe, en temps réel, avec la vie de nos communes. Vous disposez également de 3 cartes : une analyse de la crue du 29 mai 2008 à Ajaccio, une cartographie des dégâts, et le programme des quelque 22 bassins de rétention prévus sur le territoire de la commune

La politique municipale en matière de prévention du risque pluvial s’est élaborée en concertation technique et administrative avec les services de l’Etat. Elle prend en compte, naturellement, les événements pluvieux intervenus en cours d’étude comme le sinistre des 29 et 30 mai 2008. Et elle intègre, autant qu’il est possible, les retours d’expérience.

C’est ainsi que l’évaluation des dégâts occasionnés par cet événement pluvieux, l’analyse des difficultés rencontrées par les services de secours pour atteindre les sinistrés, l’analyse technique et scientifique de l’événement lui même, la réactivité des services municipaux pendant la crise, la vulnérabilité de certains sites et de certaines installations, les équipements à réaliser, leur dimensionnement et leur coût, la validité du programme des bassins de rétention et des canalisations, les moyens techniques et financiers à mobiliser… Tous ces éléments ont fait l’objet d’un examen critique. Ils font partie intégrante de notre politique, puisqu’ils ont permis d’en rajuster certains aspects. Exemple : le dimensionnement des ouvrages à réaliser pour élargir l’exutoire des Cannes a été modifié car l’analyse de la crue a entraîné une nouvelle estimation des risques.

Un plan de prévention des risques n’est donc pas un document figé . Il respecte, lui aussi, le principe de réalité ; il peut évoluer, subir des modifications qui seraient rendues nécessaires, par exemple, par des changements climatiques avérés. Il peut être considéré comme un aiguillon pour la vigilance indispensable à toute gestion publique.

Il exige, et c’est là un point essentiel, de prévoir, de rechercher et de mobiliser des moyens financiers très importants, nécessaires à la réalisation des ouvrages destinés à réduire les risques.

Le risque pluvial est bien prévu au PEI, mais…

 

Deux exemples récents : le bassin de rétention de A Madunuccia (2 millions d’euros TTC), et l’exutoire Sainte Lucie, dernier tronçon d’une opération plus vaste concernant le secteur du Palais de Justice (4 millions 100 000 euros TTC). Ces deux dossiers, prêts depuis de longs mois, attendaient leur passage en Comité de répartition des aides. Ils sont débloqués en juillet 2008 ; les travaux commencent en septembre, le premier est achevé, en 9 mois, en mars 2009 ; le second en décembre 2009, avec 3 mois d’avance sur le planning prévisionnel, fait rarissime dans nos régions…

 

Ce qui laisse penser que les enseignements des sinistres des 29 et 30 mai 2008 ont été retenus par tous les acteurs, responsables administratifs, partenaires financiers et entreprises, les uns et les autres vigoureusement sollicités, il faut l’avouer, par la ville maître d’ouvrage et, surtout, par une opinion publique encore sous le choc

 

Je n’évoque que pour mémoire les travaux de réparation (2 millions d’euros pour la seule ville d’Ajaccio), en soulignant que les études hydrauliques menées récemment dans le cadre du projet du rénovation urbaine Cannes-Salines ont conclu à de nouvelles estimations financières qui risquent fort de faire déborder nos lignes de crédits, au moment même où l’on nous annonce une période de sècheresse budgétaire…

3- Quelques pistes de réflexion pour l’information du public et la formation des acteurs.

Tout ce qui précède montre assez, malgré son caractère succinct, l’ardente obligation d’une information régulière et complète de la population qui doit pouvoir être consultée à chaque étape stratégique de l’élaboration d’un plan de prévention. Car il faut concilier deux objectifs qui peuvent être contradictoires : la sécurité des personnes, des biens et des territoires qui impose des contraintes très rudes, et le respect des libertés individuelles et du droit de propriété.

Il est frappant de constater, à cet égard, le faible impact (pour ne pas dire plus) des enquêtes publiques. Celle qui concerne le deuxième Ppri d’Ajaccio n’a donné lieu jusqu’ici à aucune annotation sur le registre ouvert à cet effet…On peut penser que certains propriétaires choisiront de s’adresser par courrier au commissaire enquêteur, mais l’enquête sera close le 15 juin et aucun administré, promoteur, architecte, militant associatif ou simple citoyen n’a trouvé le temps de venir donner son avis…

Il faut certainement faire connaître plus largement ce type de consultation, trouver des formes nouvelles, utiliser mieux les médias, diffuser une information plus compréhensible par le grand public, imaginer des circuits plus courts…car ce déficit de participation citoyenne à la prévention des risques peut avoir des conséquences dramatiques en cas de crise. Une population bien informée sera mieux préparée à affronter les difficultés. Elle accepte plus facilement les contraintes liées à la sécurité quand elle en comprend la nécessité.

Il paraît également nécessaire de poursuivre et d’amplifier les efforts de formation initiale et continue de tous les acteurs concernés par la prévention ; les professionnels des services de secours démontrent tous les jours leur disponibilité à cet effet. Les services municipaux, les élus dans leur ensemble devraient être plus fortement incités à participer à des actions de formation centrées sur les risques naturels. C’est tout l’enjeu de notre colloque.

Je voudrais évoquer, en conclusion, un aspect qui me paraît essentiel, c’est la technicité et la qualité des études de danger. Toutes les communes ne disposent pas de services techniques pourvus d’une ingénierie interne susceptible de dialoguer avec les bureaux spécialisés qui réalisent ces études. Peut-on imaginer la création, au niveau de la Collectivité territoriale, d’un service d’ingénierie qui assisterait les communes rurales au cours de l’élaboration des plans de prévention ? Ces plans sont de la responsabilité de l’Etat mais les élus doivent être en situation de dialogue réel avec lui tout au long de la procédure…Cette idée n’aura peut-être pas un grand avenir, mais enfin , la voilà lancée …

Encore un mot : pour élargir un peu notre horizon, je me permets de conseiller trois ouvrages qui concernent d’assez loin, il est vrai, la prévention des risques, mais qui éclairent la problématique du développement durable, laquelle englobe en définitive les politiques de prévention : de Richard Rogers, architecte, prix Pritzker 2007, Des villes durables pour une petite planète ;d’Erik Orsenna, romancier et académicien, L’avenir de l’eau ; de Michel Serres, philosophe et académicien, Temps des crises.

Je crois en effet que le recours à l’architecture, à la mondialisation et à la philosophie nous aide à redoubler de vigilance et à nous souvenir que la nature aura toujours le dernier mot.

Paul Antoine Luciani Maire adjoint d’Ajaccio

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13 juin 2010 7 13 /06 /juin /2010 07:48

                 35 ème Congrès  du Parti              

                                                           comunismo1           

                                      « Que les bouches s'ouvrent » (M.Thorez)

 

 Déroulement du 35ème Congrès du PCF (CNIT La Défense, 18/19/20 juin 2010)

Vendredi 18 juin

10h00-11h45 :       Accueil.

11h15-11h45 :       Réunion des responsables de délégations.

11h45-12h00 :       Introduction d’accueil.

12h00-12h45 :       Validation des mandats. Élection et réunion du bureau du congrès. 

12h45-13h30 :       Rapport introductif

13h30-16h00 :       Débat sur la plate-forme n°1.

16h00-16h30 :       Pause.

16h30-18h00 :       Suite du débat sur la plate-forme n°1.

18h00-18h30 :       Intervention de Marie-George Buffet / Salut aux invités.

18h30-20h30 :       Pause repas et réception des invités.

20h30-22h00 :       Fin du débat sur la plate-forme n°1.

22h00 :     Réunion des commissions.

Samedi 19 juin

09h00-12h45 :       Débat sur la plate-forme n°2.

12h45-13h00 :       Intervention de Pierric Annoot, secrétaire général du MJCF.

13h00-14h30 :       Pause repas.

14h30-18h30 :       Débat et adoption de la résolution du congrès.

19h15-21h15 :       Soirée Jean Ferrat.

21h15 :                 Repas et réunion de la commission des candidatures.

Dimanche 20 juin

09h00-09h30 :       Campagne Retraite : point d'étape.

09h30-12h00 :       Rapport de la commission des candidatures et élection.

12h00-12h30 :       Proclamation des résultats.

12h30-13h00 :       Discours de clôture.

13h00 :                 Réception finale.

                     drapeau rouge agité        drapeau rouge agitédrapeau rouge agité                                          

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12 juin 2010 6 12 /06 /juin /2010 20:16

espagne-2-9bedeGrève de la fonction publique massivement suivie en Espagne ce 8 juin avec 75% de grévistes


 

Une étape vers la grève générale?



 

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net



Les travailleurs espagnols ont apporté une réponse ferme au nouveau plan d'austérité proposé par le gouvernement Zapatero et adopté à une voix près au Parlement le 27 mai dernier.



 

Plus de 75% des fonctionnaires auraient suivi la grève, bien que le gouvernement ait cherché à minimiser l'ampleur de la mobilisation, en opposant des chiffres trop ridicules, autour de 15%, pour être crédibles.



 

Les deux grands syndicats espagnols, l'UGT réformiste proche du PSOE, et les Commissions Ouvrières (CC.OO) historiquement liés au Parti Communiste, avaient en effet appelé à une grève de la fonction publique, ce jeudi 8 juin, pour protester contre les deux mesures-phares de ce nouveau plan: la diminution de 5% de la rémunération des fonctionnaires et leur gel ainsi que celui de l'ensemble des retraites pour 2011.



 

Les syndicats protestaient également contre une nouvelle contre-réforme du marché du travail (la huitième en 18 ans) qui devrait aboutir à une précarisation accrue du salariat, avec notamment des procédures de licenciement économiques simplifiées et moins onéreuses pour le patronat.

 

Dans un pays avec l'un des taux de CDD et d'intérim les plus élevés d'Europe (jusqu'à 35% il y a deux ans), et dans lequel désormais près de 5 millions de personnes  (plus de 20% de la population active) sont touchées par le chômage, ce nouveau plan d'austérité a été accueilli comme une véritable déclaration de guerre contre le monde du travail.



 

L'opposition des deux grands syndicats: une nouveauté pour ce troisième plan de rigueur



 

L'opposition des deux grands syndicats réformistes espagnols à ce nouveau plan d'austérité constitue un tournant.



 

En effet, ils avaient jusqu'alors privilégié le « dialogue social », la « concertation » et en fait avalisé les deux précédents plans de rigueur:



 

  • le plan E, début 2008, dit de stimulation de l'économie qui était en réalité un vaste plan de renflouement de l'industrie et des banques avec à la clé exonérations, subventions et libéralisations des secteurs publics



 

  • et le plan d'austérité première version, en janvier 2009, qui a notamment reculé l'âge de départ à la retraite de 65 à 67 ans



 

Cette fois, le mécontentement général vis-à-vis de la politique anti-sociale du gouvernement socialiste, allant bien au-delà des simples fonctionnaires, place le gouvernement socialiste dans une « situation d'extrême faiblesse » comme le remarquait El Pais, après le vote du plan il y a dix jours.



 

C'est ce changement dans le climat social qui a contraint ses derniers alliés fidèles, en premier lieu le syndicat réformiste de l'UGT, mais aussi, dans une certaine mesure, les CC.OO à mener l'opposition, même pour la canaliser ultérieurement.



 

75% de grévistes dans la fonction publique, des taux massifs dans les grandes corporations



 

Cette grève a toutefois prouvé l'étendue de la colère des travailleurs de la fonction publique et que le potentiel de mobilisation existe pour faire plier le gouvernement.



 

75% de grévistes dans la fonction publique, bien qu' inégalement répartis.



 

Avec les taux les plus bas dans les établissements à petite concentration de travailleurs (administration locale, certains bureaux de l'administration centrale).



 

Mais avec des taux particulièrement élevés dans les grandes corporations:



 

huelga publico Ils approchent les 100% dans les réseaux de transports urbains de la plupart des grandes villes.

Dans l'éducation nationale, le taux de grévistes parmi les enseignants et le personnel atteint les 60% dans le primaire, les 70% dans le secondaire et les 90% dans le supérieur.

Dans la santé, le taux de gréviste global était compris entre 60 et 70%.



 

Sous le mot d'ordre: « 8 juin, grève du secteur public. Non aux coupes dans les dépenses publiques », plusieurs dizaines de milliers de salariés ont défilé dans l'après-midi dans les rues des grandes villes espagnoles.



 

Ils étaient effectivement une dizaine de milliers à défier la pluie à Madrid, en fin d'après-midi, pour un défilé de la place de Cibeles à la Puerta del Sol.



 

Un prélude à la grève générale? Rien n'est moins sûr au vu du discours des dirigeants syndicaux



 

Cette mobilisation est-elle un prélude à un appel à la grève générale de la part des syndicats? Rien n'est moins sûr à entendre le secrétaire-général des CC.OO, Ignacio Fernandez Toxo, hier soir: « Jusqu'au dernier moment, on peut arriver à un accord, même quand on est parti de la table des négociations ».



 

toxomendez Quelques jours avant la grève, Toxo s'était fendu d'une déclaration ambiguë: « nous sommes plus proches qu'il y a quinze jours d'une grève générale mais (...) la dernière chose dont le pays ait besoin en ce moment est justement une grève générale ».



 

Même discours chez le secrétaire-général de l'UGT, Candido Mendez: « S'il n'y a pas d'accord sur la réforme du marché du travail, nous nous retrouverons face à un scénario de grève générale. Nous voulons un accord équilibré, qui protège les jeunes et les chômeurs de longue durée ».



 

Dans le mot d'ordre de l'intersyndicale « Il y aura une grève générale si il n'y pas d'accord », c'est bien le deuxième terme qu'il faut mettre en premier. La grève générale est un « ultima ratio », un atout que l'on garde dans sa manche, une menace sans conséquence.



 

L'objectif reste de revenir à la table des négociations, de jouer la carte du « dialogue social », pour obtenir quelques contre-parties à ce qui est pourtant un plan de guerre contre les travailleurs espagnols.



 

Le manque d'un Parti Communiste indépendant et d'un syndicat de classe en Espagne se fait ressentir



 

Même le syndicat historiquement lié au Parti Communiste d'Espagne (PCE) ne reprend pas son mot d'ordre de grève générale. C'est la conséquence logique de vingt ans de glissement réformiste des CC.OO, de vingt ans d'expérience désastreuse d'Izquierda Unida qui a rendu aujourd'hui le parti communiste invisible et ses propositions inaudibles.



 

C'est ce qui a permis au PSOE de se construire des alliés vassalisés à sa gauche: Izquierda Unida et les CC.OO.



 

Aujourd'hui plus que jamais, c'est d'un PCE fort, indépendant et visible dont le peuple espagnol a besoin.



 

Si une direction résolue et conséquente manque au mouvement, cette journée de mobilisation a néanmoins prouvé qu'un potentiel de mobilisation immense existe en Espagne et qu'il est possible de mettre en échec ce gouvernement, avec, sans ou même contre des directions syndicales qui ont fait le choix de la « concertation ».

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12 juin 2010 6 12 /06 /juin /2010 20:14

 

akel.jpgL'AKEL appelle au renforcement du dialogue



Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net



Le Comité Central du Parti progressiste des travailleurs (AKEL) a exprimé son soutien total à la politique menée par le président de la République de Chypre, Dimitris Christofias, en vue de la réunification du pays, et a réaffirmé qu'il continuerait la lutte pour une résolution du problème chypriote sur la base des engagements déjà pris.



Dans une résolution adoptée le 14 mai, le Comité Central de l'AKEL fait remarquer que l'accession de Dervis Eroglu à la tête de la communauté turco-chypriote, à la suite des élections d'avril 2009, « représente une évolution négative ».



A cet égard, le document rappelle qu'Eroglu a exprimé « des positions qui contredisent tant la lettre que l'esprit des résolutions des Nations Unies, qui sont contre les intérêts du peuple chypriote dans son ensemble et délaissent le cadre convenu des pourparlers. »



Toutefois, les communistes chypriotes estiment que ce fait « ne doit pas conduire à la désillusion. Au contraire, il impose la nécessité d'intensifier les contacts et de coordonner les actions avec les forces qui, parmi nos compatriotes turco-chypriotes, désirent vraiment trouver une solution au problème de Chypre, basée sur une fédération bi-zonale et bi-communautaire ».



Prenant note des déclarations du premier ministre de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan, selon lesquelles il chercherait à parvenir à une solution du problème de Chypre d'ici la fin de l'année, l'AKEL souligne que ces intentions « doivent être traduites en volonté politique et dans des actes concrets à la table des négociations ». Sinon, note-t-il, « elles ne seront rien d'autres que des efforts sans aucune valeur »



« Ankara doit comprendre que l'éternisation du problème de Chypre constitue un problème pour la Turquie même et pour ses ambitions. Plus tôt elle comprendra cette réalité et changera sa politique, plus vite la voie sera ouverte pour la résolution du problème chypriote ».



Enfin, l'AKEL exprime sa déception vis-à-vis d'une partie des forces politiques internes qui « remettent de plus en plus en question la solution de fédération bi-zonale et bi-communautaire et s'y opposent », projet sur lequel reposent les principales « attaques portées contre le Président de la République et l'AKEL ».



Cependant, comme alternative à la fédération bi-zonale et bi-communautaire, ces forces opposent une supposée « solution idéale », dont « personne n'a jamais précisé ni explicité comment et avec quel appui international elle pourrait être mise en œuvre ».



Ainsi, l'AKEL souligne que, « au nom de cette solution 'idéale', on alimente en réalité une culture de la 'non-résolution' et d'acceptation de la division. La rhétorique patriotique, la ferveur nationaliste et des positions inacceptables, qui ne tiennent pas compte des réalités du monde moderne, tout comme les attaques rampantes contre le Président et l'AKEL ne peuvent cacher le fait que les opposants à la fédération, consciemment ou non, défendent la division, avec toutes les conséquences qu'une telle évolution aurait pour l'ensemble de notre peuple. »



Article tiré d'Avante, hebdomadaire du PC Portugais, numéro du 2 juin

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12 juin 2010 6 12 /06 /juin /2010 20:06

Répondre à la question sociale en priorité.

Contribution de Michel STEFANI 35ème Congrès

La préparation du 35ème congrès du PCF est à présent dans la phase des Congrès départementaux. C'est la dernière étape avant que les délégué(e)s de toute la France se retrouvent au CNIT les 18, 19 et 20 juin prochains.

Au précédent Congrès ordinaire, les communistes dans leur grande majorité, ont fait le choix de continuer leurs luttes pour le changement de système et de société, avec le PCF, en le transformant afin de mieux répondre aux exigences que cette ambition nécessite. Ils ont également convenu de la tenue de ce Congrès extraordinaire, d'étape, pour évaluer la pertinence de leur stratégie de rassemblement et des transformations intervenues ou à venir au plan de l'organisation et du fonctionnement de leur Parti.

Le Conseil national dans ce cadre a mis à leur disposition les documents et les arguments d'analyse s'agissant d'une part du devenir du parti communiste, non pas au sens partisan des choses, mais véritablement comme l'outil dont le peuple, et particulièrement la classe ouvrière, a besoin dans son combat anticapitaliste et émancipateur, d'autre part des leçons que nous pouvons tirer de l'expérience engagée avec le Front de gauche.

Enfin le il a décidé d'inscrire ce travail préparatoire dans la riposte quotidienne à la politique antisociale de la droite et du Medef. L'initiative nationale en faveur du droit à la retraite à 60 ans et la défense du système par répartition en en l'illustration la plus concrète en ce moment. Inutile donc d'aller en Italie ou en Allemagne chercher l'explication de ce qui se passe chez nous. Nos choix sont radicalement différents de ceux retenus dans ces pays par les camarades intéressés. En Italie, c'est évident, ils ont conduit à une disparition (dilution) des forces communistes organisées au plan national. Ce processus de lente agonie du PCI a été mené, durant une trentaine d'années, y compris par ceux la mêmes qui s'en faisaient les défenseurs patentés.

Comme on le voit, tout peut concourir à la réflexion mais nous devons nous garder du piège d'un retour au modèle, quel qu'il soit, et faire appel avec confiance à la nécessaire inventivité collective des communistes. En ces moments, où la crise du système capitaliste souligne l'actualité de la théorie marxiste, leur objectif consistera naturellement à stimuler par leur engagement militant l'intervention citoyenne et démocratique, le mouvement social et populaire en faveur de transformations progressistes. Dans la pratique c'est partir des fondamentaux plutôt que se faire hara-kiri sur l'autel du libéralisme.

Dans la campagne des régionales avec le Front de gauche,

nous nous y sommes employés avec la volonté affichée de changer le rapport de force politique. En revanche, la situation nouvelle que nous avons nettement contribué à façonner, nécessite de réfléchir aux conditions dans lesquelles il est possible de poursuivre sur ce chemin du rassemblement et de l'élargissement du Front de gauche pour confirmer à la fois l'espoir d'une perspective de changement à gauche dans le pays en 2012 et la réussite de la gauche en Corse dès maintenant jusqu'en 2014. Voila pourquoi, sans se perdre dans les délices stériles d'un cartel d'organisations, le Front de gauche n'a pas vocation à se substituer aux formations politiques qui le composent. Pour cette raison, lorsque nous nous sommes adressés aux électeurs, tous les documents que nous avons imprimés les affiches (6 000 ex), le journal avec nos propositions pour la Corse (80 000 ex), la profession de foi (217 000 ex) comportaient les deux sigles Front de gauche et PCF. Sur le bulletin de vote la réglementation ne le permettait pas mais comme nous ne voulions pas tromper les électeurs nous avons mentionné l'appartenance politique de chaque candidat(e) communiste.

Cela étant la démarche de rassemblement

initiée ne se résume pas à sa seule appellation Front de gauche. Elle s'est développée, sur une période de 18 mois environ, à partir du bilan des élu(e)s sortant(e)s à la CTC, sur un contenu politique que des femmes et des hommes de gauche ont coélaboré avec les communistes et en ont été les acteurs à part entière. Nier leur contribution n'aurait eu aucun sens. C'est ce qui fonde notre choix, non pas d'une liste d'ouverture à des syndicalistes et des personnalités... mais d'une liste de femmes et d'hommes, d'horizons différents, incarnant la démarche et son contenu "contre la droite pour réussir à gauche". Au-delà de la liste se sont les milliers de signataires au comité de soutien puis les 13 107 électrices et électeurs qui donnent la dimension de ce que nous avons réalisé ensemble à égalité de droits et de devoirs.

Ce succès enregistré au premier tour

vient de l'impulsion que nous avons donnée au mois de juillet 2009 avec l'adresse aux Corses annonçant les Etats généraux de l'Alternative lesquels déboucheront sur les ateliers de l'alternative. Les dirigeants régionaux du PG dont la stratégie consistait soit à appuyer une fusion de la gauche au premier tour soit à revendiquer une place éligible sur notre liste n'y ont pas pris part, à tort. Il est évident que cette démarche démocratique amorcée avec la publication de la brochure des deux fédérations et du groupe CRC à l'Assemblée de Corse sur le PADDUC et des centaines de rencontres publiques dans toute la Corse, a pu connaître l'aboutissement qu'elle a connu que parce que d'autres nous ont rejoint individuellement forts de leurs convictions de gauche. Cela a été possible précisément en raison de notre comportement clair, sans arrière pensée politicienne ni volonté d'instrumentaliser, mais en restant nous-mêmes c'est-à-dire communistes, rassembleurs et unitaires, sur des bases claires.

Des camarades ont exprimé des réserves,

certains une franche opposition à cette démarche mais justement cette expérience permet de mesurer à quel point la diversité d'opinions, reconnue et acceptée dans notre parti, est un atout. Une opinion, même minoritaire, participe de cette diversité, dont nous disons dans les documents préparatoires du 35ème Congrès, qu'elle est exigeante du point de vue du respect, du fonctionnement démocratique, de la stratégie et des défis qu'il nous faut relever.

Cela implique que l'opinion majoritaire soit respectée et que les conditions de la souveraineté des adhérents soient réunies.

Le décréter c'est bien, le construire, avec l'apport de chacun et non le retrait sur un désaccord, c'est mieux. L'annonce spectaculaire du départ de deux cents adhérent(e)s montre qu'il s'agit d'un exercice difficile pour lequel il est plus efficace de réserver ses meilleurs coups à l'adversaire de classe dans l'entreprise comme dans la cité. Et, comme nous avons décidé depuis bien longtemps, à une époque où notre Parti était beaucoup plus influent, d'en passer par le suffrage universel, le combat révolutionnaire qui est le notre peut se traduire par l'élection de militant(e)s dans les collectivités locales et dans certaines circonstances, lorsque le rapport de force politique le permet, d'y exercer des responsabilités.

La réflexion s'applique également à l'entreprise où nous réclamons des droits nouveaux pour les travailleurs afin qu'ils soient codécideurs des choix qui déterminent leur avenir en définissant celui de leur entreprise. C'est dans cet esprit, me semble-t-il, que les syndicalistes siègent au CESC, dans les Conseils d'administrations des organismes sociaux... L'attaque contre les juridictions prud'homales montre que la droite et le patronat sont particulièrement attentifs au rôle que les représentants du monde du travail et du peuple peuvent jouer quel que soit le lieu où ils sont élus.

Le déchaînement anticommuniste de l'entre deux tours

qui a précédé l'élection du président de l'Assemblée de Corse nous instruit tout autant. Reste qu'il faudra dans la mandature faire la démonstration de notre capacité à exercer des responsabilités dans cette majorité à dominante sociale démocrate. Ici les forces militantes seront déterminantes, communistes, progressistes femmes et hommes de gauche, dans l'action démocratique et populaire, avec les élu(e)s, afin que le programme de la liste du Front de gauche entre en application, sinon dans son intégralité le plus possible, afin que la réponse à la question sociale soit véritablement prioritaire.

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12 juin 2010 6 12 /06 /juin /2010 20:02

Polémique en Israël sur la « loyauté » de la minorité arabe

                                                            ORIENT JOUR

 

hanin_zoubi_panet.jpg

 

Une députée arabe sous le coup d'une enquête criminelle pour avoir participé à la flottille pour Gaza.


Souvent accusés par la droite israélienne de soutenir la cause palestinienne avant celle de l'État d'Israël, les députés arabes sont l'objet de menaces anonymes et d'attaques virulentes à la Knesset de leurs collègues juifs depuis le raid contre la flottille internationale pour Gaza le 31 mai.

« Nous devons donner un coup de poing parlementaire aux députés arabes pour qu'ils comprennent qu'il y a des limites à ne pas dépasser », a déclaré à l'AFP le député Michaël Ben Ari (Union nationale, extrême droite). « Je suis pour la démocratie mais pas pour ceux qui veulent détruire l'État d'Israël », a-t-il argué.Deux partis arabes nationalistes (Raam-Taal et Balad, au total 7 sièges) et un parti judéo-arabe (Hadash, 4 sièges) représentent les intérêts de la minorité arabe israélienne, qui compte 1,3 million de personnes (20 % de la population d'Israël).
Aujourd'hui, la cible principale est la députée d'extrême gauche Hanin Zoabi, sous le coup d'une enquête criminelle pour avoir participé à la « flottille de la liberté » pour Gaza. Plus de 100 000 Israéliens ont signé une pétition pour qu'elle soit privée de son statut de députée. Le ministre de l'Intérieur Elie Yishaï, du parti Shass (orthodoxe sépharade), a été jusqu'à demander au procureur général de vérifier la possibilité de lui retirer la nationalité israélienne.
En face, la pugnace Hanin Zoabi, 41 ans, affirme son droit à « critiquer la politique criminelle d'Israël envers le peuple palestinien ». Elle déplore « l'absence de démocratie en Israël ». « On laisse les Arabes s'exprimer mais on ne les écoute pas, la démocratie, ce n'est pas seulement pouvoir parler, c'est pouvoir être entendu », a-t-elle dit dans une interview à l'AFP.
Les accusations de traîtrise contre les Arabes israéliens et leurs députés en particulier ne sont pas nouvelles. Azmi Bishara, le fondateur du parti Balad, auquel appartient Mme Zoabi, a dû quitter le pays en 2007, démissionnant de son poste de député, alors qu'une enquête était lancée contre lui pour « haute trahison ». Les autorités israéliennes le soupçonnent d'avoir livré des informations et blanchi de l'argent destiné au Hezbollah. Un autre membre du Balad, Amir Makhoul, directeur d'une association arabe de défense des droits de l'homme, a été inculpé fin mai d'« espionnage » pour le compte du Hezbollah.
Depuis 1999, une liste électorale qui « soutient une organisation terroriste » ne peut se présenter à la Knesset, selon une loi jamais appliquée. Mais le soutien politique de certains députés arabes israéliens au Hamas et au Hezbollah pourrait remettre cette loi à l'ordre du jour.

 

http://www.lorientlejour.com/

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12 juin 2010 6 12 /06 /juin /2010 19:59

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Article AC pour http://solidarite-internationale-pc...

 

 

Ce 8 juin 2010 marque une nouvelle étape dans la criminalisation du communisme dans toute l’Europe, et en Europe de l’Est en particulier. En effet, la loi interdisant les symboles communistes en Pologne, adoptée en décembre 2009 par le gouvernement Kaczynski, entre aujourd’hui en vigueur.

Elle repose sur la modification suivante de l’article 256 du code pénal

Art. 256 § 1. Toute personne qui fait la propagande pour des régimes fascistes ou pour tout autre régime totalitaire ou lance des appels à la haine sur une base nationale, raciale, religieuse ou sur la base du mépris pour les différentes croyances religieuses, doit être soumis à des amendes, des restrictions de liberté ou des peines d’emprisonnement allant jusqu’à 2 ans.

§ 2 La même peine doit être infligée à quiconque qui, dans un but de propagande, produit, importe, achète, stocke, offre, transporte ou envoie des objets contenant des symboles décrits dans le § 1 ou comportant des symboles communistes.

Cette loi ne se contente pas de mettre sur un pied d’égalité communisme et nazisme, mais elle offre la base juridique à la persécution juridique des militants communistes polonais en menaçant toute activité politique – ne serait-ce que le port de drapeaux ou de badges avec la faucille et le marteau – de 2 ans d’emprisonnement.

Le Parti Communiste Polonais appelle à manifester à Varsovie contre l’interdiction

Le Parti Communiste Polonais (KPP) a déjà réagi en rappelant notamment, comme il l’a déjà fait en décembre dernier, que cette décision est en contradiction avec les principes de liberté de conscience, d’expression et d’opinion garantis par l’article 53 de la Constitution polonaise ainsi qu’avec les conventions internationales signées par la Pologne.

Le KPP appelle à manifester pacifiquement ce mardi 8 juin, à partir de 16 h sur la place du Général de Gaulle à Varsovie.

Le Parti Communiste Grec défie le président du Parlement européen polonais à Athènes

KKE.jpgLe Parti Communiste Grec (KKE) a été le premier à manifester sa solidarité avec les communistes polonais. Profitant de la visite de Jerzy Buzek, président polonais du parlement européen, à Athènes le 2 juin dernier, Giorgios Toussas, député européen communiste, a interpellé le parlementaire polonais sur la question de l’interdiction des symboles communistes en Pologne, lors d’une réunion des commissions du parlement grec :

« Désormais de plus en plus de travailleurs réalisent la véritable nature de l’Union Européenne. Ils réalisent qu’elle ne sert qu’à sauver et à perpétuer le système capitaliste et les profits des groupes monopolistes.

Pour cette raison, l’UE, le Parlement Européen, les partis du capital poursuivent et mènent la campagne anti-communiste, la criminalisation de l’idéologie communiste et les persécutions contre les partis communistes.

Il a été prouvé à travers l’histoire que les activités anti-communistes de la bourgeoisie et des représentants politiques du capital en général, constituent un préalable, une condition nécessaire au passage à des mesures barbares anti-populaires, et à un coup fatal porté au mouvement ouvrier et populaire.

Après les pays Baltes et la Hongrie, un autre pays de l’Union Européenne, la Pologne, a interdit par voie légale l’usage de symboles communistes qui entrera en vigueur le 8 juin. Cette nouvelle interdiction anti-communiste est totalement contraire aux célébrations et aux formules creuses sur la « démocratie » et la « liberté ».

L’interdiction des symboles communistes, la criminalisation de l’idéologie communiste et des activités des partis communistes révèlent que les gouvernements bourgeois et leurs appareils ont peur d’une nouvelle contre-attaque des mouvements ouvriers et populaires.

Le KKE condamne ces persécutions et exige l’arrêt de toutes les persécutions et interdictions anti-communistes en Pologne et dans tous les autres Etats-membres de l’Union européenne ».

Les Partis Communistes d’Europe et du monde entier solidaires avec leurs camarades polonais !

Le Parti Communiste de la Fédération de Russie (KPRF) affirme lui fortement que « l’anti-communisme ne passera pas » et dénonce une « chasse aux sorcières manifestant un anti-communisme grossier ».

Le KPRF exprime sa « forte protestation liée à la violation des droits civils et politiques, dont le respect est stipulé par les Conventions Internationales sur les Droits civils et politiques et la Convention européenne sur les droits de l’Homme » ainsi que « sa solidarité et son soutien avec les communistes et anti-fascistes Polonais et déclare sa volonté de lutter à leurs côtés contre l’anti-communisme sous toutes ses formes et manifestations. »

Une dizaine de partis communistes dont les partis communistes de Chypre (AKEL), du Danemark, d’Espagne, de Grande-Bretagne, de Hongrie, du Portugal, du Mexique, du Canada, de l’Uruguay, de Bolivie, du Pakistan ont également exprimé leur solidarité avec les communistes polonais en appelant à une manifestation, aujourd’hui mardi 8 juin, devant les ambassades et consulats de Pologne de leurs pays respectifs.

Après l’interdiction des symboles communistes en Hongrie, l’interdiction des partis communistes dans les pays Baltes, les menaces pesant sur la République Tchèque et la Moldavie, nous, communistes français et de toute l’Europe, pouvons reprendre le mot d’ordre des communistes russes : « L’anti-communisme ne passera pas ! »



De : Solidarité-Internationale-PCF

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12 juin 2010 6 12 /06 /juin /2010 19:54

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Le massacre de Sabra et Chatila est incontestablement une page noire de l’histoire du Liban. Celui-ci ne peut être perçu sans évoquer le contexte dans lequel il s’est déroulé. C’est ce que nous décrit clairement, et de manière concise mais non moins complète, Pierre Bachy (historien belge) dans l’article ci-dessous.

En date du 6 juin 1982, l’armée israélienne a envahi le Liban, en réaction à une tentative d’assassinat de l’ambassadeur israélien Argov à Londres le 4 juin. La tentative d’assassinat avait été attribuée le jour même par les services secrets israéliens à une organisation palestinienne dissidente, et l’action commanditée par le gouvernement irakien, alors soucieux de détourner l’attention de ses revers récents sur le front de la guerre Iran-Irak [1]. L’opération israélienne, préparée de longue date, est baptisée « paix en Galilée ».
Initialement, le gouvernement israélien avait annoncé son intention de pénétrer sur 40 km dans le territoire libanais. Le commandement militaire, sous la direction du ministre de la défense, le général Ariel Sharon, a cependant décidé d’exécuter un projet plus ambitieux qu’il avait préparé depuis plusieurs mois.
Après avoir occupé le sud du pays, et y avoir détruit la résistance palestinienne et libanaise, tout en commettant déjà une série d’exactions contre la population civile [2], les troupes israéliennes ont effectué une percée jusqu’à Beyrouth, encerclant à partir du 18 juin 1982 les forces armées de l’Organisation pour la Libération de la Palestine, retranchées dans la partie ouest de la ville.
L’offensive israélienne, et notamment les bombardements intensifs sur Beyrouth, auraient occasionné, selon des statistiques libanaises, 18000 morts et 30000 blessés, en très grande majorité des civils.
Après deux mois de combat, un cessez-le-feu a été négocié par l’intermédiaire de l’émissaire des Etats-Unis, Philippe Habib. Il a été convenu que l’OLP évacuerait Beyrouth, sous la supervision d’une force multinationale qui se déploierait dans la partie évacuée de la ville. Les Accords Habib envisageaient que Beyrouth-Ouest soit éventuellement investi par l’armée libanaise, et des garanties américaines étaient données au leadership palestinien pour la sécurité des civils dans les camps après leur départ.


L’évacuation de l’OLP s’est terminée le 1er septembre 1982


Le 10 septembre 1982, les forces multinationales ont quitté Beyrouth. Le lendemain, Ariel Sharon annonçait que « deux mille terroristes » restaient encore dans les camps de réfugiés palestiniens autour de Beyrouth. Le mercredi 15 septembre, après l’assassinat la veille du président Bachir Gemayel, l’armée israélienne occupait Beyrouth-ouest et encerclait les camps de Sabra et de Chatila, habités uniquement par une population civile palestinienne et libanaise, l’entièreté des résistants armés (plus de 14000 personnes) ayant évacué Beyrouth et sa banlieue le 1er septembre [3].
Historiens et journalistes s’accordent pour admettre que c’est probablement lors d’une rencontre entre Sharon et Gemayel à Bikfaya le 12 septembre, qu’un accord a été conclu pour autoriser les forces libanaises à « nettoyer » ces camps palestiniens [4]. L’intention d’envoyer les forces phalangistes dans Beyrouth-ouest avait déjà été annoncée par Ariel Sharon le 9 juillet 1982 [5] et dans sa biographie, il confirme avoir négocié l’opération lors de la rencontre de Bikfaya. [6]
Selon les déclarations d’Ariel Sharon à la Knesset (parlement israélien) en date du 22 septembre 1982, l’entrée des Phalangistes dans les camps de réfugiés de Beyrouth fut décidée le mercredi 15 septembre 1982 à 15h30 [7]. Toujours selon le général Sharon, le commandant israélien avait reçu comme instruction : « Il est interdit aux forces de Tsahal [8] d’entrer dans les camps de réfugiés. Le ratissage et le nettoyage des camps seront effectués par les Phalanges [9]« .
Dès l’aube du 15 septembre 1982, des chasseurs bombardiers israéliens ont commencé à survoler Beyrouth-ouest à basse altitude et les troupes israéliennes ont entamé leur entrée dans Beyrouth-ouest. A partir de 9h du matin, le général Sharon a été lui-même sur place pour diriger personnellement la poursuite de la percée israélienne, et s’est installé au quartier général de l’armée au carrefour de l’ambassade du Koweit, situé à la limite de Chatila. Du toit de cet immeuble de 6 étages, on pouvait parfaitement observer la ville et les camps de Sabra et Chatila. Il était impossible à Sharon de ne pas voir ce qui s’y déroulait.


L’encerclement


Dès midi, les camps de Sabra et Chatila, qui forment en réalité une seule zone de camps de réfugiés au sud de Beyrouth-ouest, sont encerclés par des chars et par des soldats israéliens, qui installent tout autour des camps des points de contrôle permettant de surveiller les entrées et les sorties. Durant la fin de l’après-midi et la soirée, les camps sont bombardés au tir d’obus.

Le jeudi 16 septembre 1982, l’armée israélienne contrôle l’ensemble de Beyrouth-ouest. Dans un communiqué, le porte-parole militaire déclare:  » Tsahal contrôle tous les points stratégiques de Beyrouth. Les camps de réfugiés, incluant les concentrations de terroristes, sont encerclés et fermés « . Au matin du 16 septembre, l’ordre est donné par le haut commandement de l’armée: « Searching and mopping up of the camps will be done by the Phalangists » [10]
Pendant la matinée, des obus sont tirés vers les camps depuis les hauteurs environnantes et des tireurs d’élite israéliens postés autour, tirent sans discrimation sur tous les civils se trouvant dans les rues. Vers midi, le commandement militaire israélien donne aux milices phalangistes le feu vert pour l’entrée dans les camps de réfugiés. Peu après 17h, une unité d’environ 150 Phalangistes entre par le sud et le sud-ouest dans le camp de Chatila.

Lorsque le général Drori appelle par téléphone Ariel Sharon et lui annonce: « Nos amis avancent dans les camps. Nous avons coordonné leur entrée. » Ce dernier répond « Félicitations!, l’opération de nos amis est approuvée. » [11]
Pendant 40 heures, dans les camps « encerclées et bouclés », les miliciens phalangistes vont violer, tuer ou mutiler un grand nombre de civils non armés, en majorité des enfants, des femmes et des vieillards. Ces actions sont accompagnées ou suivies de rafles systématiques, avalisées ou renforcées par l’armée israélienne.

Jusqu’au matin du samedi 18 septembre 1982, l’armée israélienne, qui savait parfaitement ce qui se passait dans les camps, et dont les dirigeants étaient en contact permanent avec les dirigeants des milices qui perpétraient le massacre, s’est non seulement abstenue de toute intervention, mais a pris une part active au massacre en empêchant des civils de fuir les camps et en organisant un éclairage constant des camps durant la nuit, moyennant des fusées éclairantes, lancées par des hélicoptères et des mortiers.

Les chiffres des victimes varieront entre 700 (chiffre officiel israélien) et 3500 (notamment l’enquête précitée du journaliste israélien Kapeliouk). Le chiffre exact ne pourra jamais être déterminé parce que, outre environ 1000 personnes qui ont été enterrées dans des fosses communes par le CICR ou enterrées dans des cimetières de Beyrouth par des membres de leur famille, un grand nombre de cadavres ont été enterrés par les miliciens eux-mêmes, qui les ont ensevelis sous des immeubles qu’ils ont détruits avec des bulldozers. Par ailleurs, surtout les 17 et 18 septembre, des centaines de personnes avaient été emmenées vivantes dans des camions vers des destinations inconnues et ont disparu.

Depuis le massacre, les victimes et survivants des massacres n’ont bénéficié d’aucune instruction judiciaire, ni au Liban, ni en Israël, ni ailleurs. Sous la pression d’une manifestation de 400000 participants, le parlement israélien (Knesset) a nommé une commission d’enquête sous la présidence de Monsieur Yitzhak Kahan en septembre 1982. Malgré les limitations résultant tant du mandat de la Commission (un mandat politique et non judiciaire) que de son ignorance totale des voix et demandes des victimes, la Commission Kahan a conclu que « Le Ministre de la Défense Ariel Sharon était personnellement responsable » des massacres. [12]


Démission de Sharon


Sur l’insistance de la Commission, et des manifestations qui ont suivi son rapport, Sharon se voit contraint de démissionner de son poste de Ministre de la Défense, tout en gardant son poste comme ministre sans portefeuille. Il est à noter que la manifestation du mouvement « Paix Maintenant », qui a immédiatement précédé sa « démission », avait donné lieu à une attaque à la grenade contre les manifestants, résultant dans la mort d’un jeune manifestant [13].
Par ailleurs, plusieurs enquêtes non officielles et rapports basés sur des témoignages surtout occidentaux, dont celle de MacBride et de la Nordic Commission, ainsi que des rapports journalistiques et historiques fouillés, ont réuni des informations précieuses [14].

Malgré toutes les preuves réunies sur les massacres de Sabra et Chatila, le  » responsable personnel  » de ces massacres, ses acolytes, et les exécutants, n’ont jamais été poursuivis en justice ou punis. Les journalistes israéliens Schiff et Yaari avaient conclu, en 1984, leur chapitre sur le massacre par cette réflexion: « If there is a moral to the painful episode of Sabra and Shatila, it has yet to be acknowledged » [15]. Cette réalité de l’impunité est tout aussi vraie aujourd’hui.
Le Conseil de Sécurité des Nations Unies a condamné le massacre par la résolution 521 (1982) du 19 septembre 1982. Cette condamnation a été suivie par une résolution de l’Assemblée Générale du 16 décembre 1982 qui a qualifié le massacre d’ « acte de génocide ».

 

http://mplbelgique.wordpress.com/2009/01/21/retrospective-le-massacre-de-sabra-et-chatila/

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12 juin 2010 6 12 /06 /juin /2010 19:50

 

 

  Vous en avez un peu l'habitude voici le 3e épisode sur les #banksters et leurs amis en tout genre. Avec des infos qu'on ne trouve pas dans les médias sans fond. Forcément c'est trop compliqué pour eux, sans doute trop techniques.

Commençons par une petite information en provenance des USA, où 32 états des USA sont officiellement en faillite : ils doivent demander à la planche a billet fédérale de financer l'assurance chômage qui est leur responsabilité. Cela n'a pas fait les gros titres de la presse, et les experts financiers n'en parlent pas: ça ne fait pas l'objet d'une dépêche ou d'un article sur le risque d'implosion des USA tandis que pour l'euro on en fait des tonnes. 

Plus près de chez nous, le FMI par la bouche de DSK explique que le marché de l'emploi espagnol est trop rigide: "En Espagne, vous avez beaucoup de rigidité, le marché du travail ne fonctionne pas (...). Même par temps favorables, il y a beaucoup de gens au chômage, beaucoup d'emplois à court terme et temporaires. Tout ceci montre que le marché du travail ne fonctionne pas" . Il va donc falloir libéraliser tout ça. On devine dans quel sens. Du coup pour une fois libé se pose une question : le FMI est-il a double tranchant pour DSK ? Comme le fait remarquer Alex Lemarié sur le post : EuroRSCG aura ce genre d'incendie à éteindre... de plus en plus fréquemment.

Ailleurs, le G20 a enterré toute idée d'une taxe bancaire mondiale pour réguler un peu les banksters: Certains pays ont jugé que leur banque sont en bonne santé et ne doivent pas payer pour les autres.Espérons qu'ils seront moins égoïstes quand les soucis les concerneront: Certains sont déjà la cible de bulle spéculatives locales. Du coté de l'UE , le nouveau gouvernement conservateur-libéral UK a expliqué qu'il ne fallait pas trop réguler ce petit monde. Entre les travaillistes UK et cette nouvelle bande de zozos rien ne change, ils sont pieds et poings liés au lobby de la City. Comme le note le Monde : Concernant les fonds spéculatifs, dont le projet de régulation adopté mardi doit encore être discuté par les députés européens, M. Cameron a déclaré que la Grande-Bretagne avait des "inquiétudes".

Ah oui? et bien ce n'est pas assez. Par ce que pendant ce temps, là pendant que l'Europe tergiverse, les USA avancent plus vite. France-info l'avait constaté : Parmi les points clef, le projet de loi prévoit la création d’un organisme de protection du consommateur au sein de la « Réserve fédérale américaine » et stipule que les institutions financières en difficulté ne pourront plus être sauvées aux frais des contribuables. Son plan propose surtout de différencier banques de dépôts, qui financent l’économie réelle et banques d’investissements. Voilà un bon début. Aucune proposition de ce genre chez nous bien sûr.. a par celle que Ségolène Royal avait fait l'année dernière, la gauche n'a pas trop repris publiquement cette idée. Pourtant il faudra y venir, comme imposer aux banques privées de crever ou de se faire racheter à vil prix par l'état (nationalisation opportune) plutôt que d'être financées par l'argent public sans contre-partie.

On vous a beaucoup parlé de l'affrontement Allemagne-Grèce, forcément ces ploucs de Grecs ne devaient pas avoir leur mot à dire. Et bien figurez vous que les banques allemandes ont le cul sale, et pas qu'un peu. Voilà ce que note le Financial Times repris par le blog Naked Capitalism :

 

Health_social_problemes.png

What is the size of the problem? International Monetary Fund estimates suggest that the eurozone is well behind the US in terms of writing off bad assets. I have heard credible reports suggesting that the underlying situation of the German Landesbanken is even worse than those estimates suggest. Last year, a story made the rounds in Germany, according to which a worst-case estimate would require write-offs in the region of €800bn – about a third of Germany’s annual GDP. If you were to add this to Germany’s public debt, you might jump to the conclusion that Greece should bail out Germany, not the other way round. While that is probably a little exaggerated, there are serious questions about whether the eurozone is still in a position to issue such massive guarantees. So, given what happened to those subprime CDOs, what hypothetical rating should we then attach to that €440bn eurozone SPV? A triple A?….

On va faire simple, un coup de Google Translator :

Quelle est la taille du problème? Les estimations du Fonds monétaire international indiquent que la zone euro est loin derrière les États-Unis en termes d'écriture hors des actifs douteux. J'ai entendu des informations crédibles suggérant que la situation fondamentale des banques régionales allemandes est encore pire que celles que celle que les estimations donnent à penser. L'année dernière, une histoire fait le tour en Allemagne, selon laquelle une estimation la plus pessimiste, il faudrait des soutiens dans la région de € 800bn - environ un tiers du PIB annuel de l'Allemagne. Si vous deviez ajouter à la dette publique de l'Allemagne, vous pouvez sauter à la conclusion que la Grèce devrait sauver l'Allemagne, et non l'inverse. Alors que c'est probablement un peu exagérés, il y a de sérieuses questions quant à savoir si la zone euro est toujours en mesure de délivrer de telles garanties massive. Donc, étant donné ce qui s'est passé à ces CDO subprime, ce classement hypothétique Faut-il alors le fixer un triple A à cet € 440bn zone euro SPV? ....

Voilà donc pour le cul pourri de l'Allemagne. On comprend que Merkel veuille réguler tout ça avec plus d'énergie que Sarkozy. Après ça l'image "propre sur eux" de nos cousins Teutons en souffre un peu: En fait c'est simple, ils ont le même genre de banksters que nous, ni plus ni moins. Chez nous les nôtres ont été un peu trop gentiment aidé par l'état comme le note la cour des comptes.

Le blog Naked Capitalism se pose une question simple, est ce que les guillotines sont aiguisées en ce moment ? Et produit un graphique qui montre que les problèmes de santé et problèmes sociaux sont plus pire dans les nations les plus inégales. Ce dont on se serait douté. Regardez où se trouve la France dans ce graphique, vous allez être surpris.

 

Rien que ça mériterait un billet. On voit que le modèle social Français n'est pas si optimal. Par exemple, la Belgique se porte mieux que nous, c'est un fait statistique sur ces points. Voilà donc l'inquiétude (sic) d'un spécialiste de la France pre-révolutionnaire :

Historians will tell you there is often a time-lag between the onset of economic disaster and the accumulation of social fury. In act one, the shock of a crisis initially triggers fearful disorientation; the rush for political saviours; instinctive responses of self-protection, but not the organised mobilisation of outrage…

Act two is trickier. Objectively, economic conditions might be improving, but perceptions are everything and a breathing space gives room for a dangerously alienated public to take stock of the brutal interruption of their rising expectations. What happened to the march of income, the acquisition of property, the truism that the next generation will live better than the last? The full impact of the overthrow of these assumptions sinks in and engenders a sense of grievance that “Someone Else” must have engineered the common misfortune….At the very least, the survival of a crisis demands ensuring that the fiscal pain is equitably distributed. In the France of 1789, the erstwhile nobility became regular citizens, ended their exemption from the land tax, made a show of abolishing their own privileges, turned in jewellery for the public treasury; while the clergy’s immense estates were auctioned for La Nation. It is too much to expect a bonfire of the bling but in 2010 a pragmatic steward of the nation’s economy needs to beware relying unduly on regressive indirect taxes, especially if levied to impress a bond market with which regular folk feel little connection. At the very least, any emergency budget needs to take stock of this raw sense of popular victimisation and deliver a convincing story about the sharing of burdens. To do otherwise is to guarantee that a bad situation gets very ugly, very fast.

Je demande a Google de traduire vous même, mais sachez que ce genre de constat n'est pas unique :

 

Les historiens vous diront qu'il y' a souvent un décalage entre le début de la catastrophe économique et l'accumulation de colère sociale. Au premier acte, le choc d'une crise déclenche d'abord une désorientation terrible, la ruée vers les sauveurs politiques; réactions instinctives de l'auto-protection, mais pas la mobilisation organisée d'indignation ...

 Le second acte est plus délicat. Objectivement, la situation économique pourrait s'améliorer, mais les perceptions sont tout, et un espace de respiration donne place à une dangereusement aliénée opinion publique de faire le bilan de l'interruption brutale de leurs attentes croissantes. Qu'est-il arrivé à la hausse des revenus, l'acquisition de biens, le truisme de dire que la prochaine génération vivra mieux que la précédente? Le plein impact de la chute de ces puits dans des hypothèses et engendre un sentiment d'injustice que "quelqu'un" doit avoir conçu ce malheur commun .... À tout le moins, la survie d'une demande (de la consommation) en période de crise est de veiller à ce que la douleur fiscale soit équitablement répartie. Dans la France de 1789, la noblesse d'antan est devenue des citoyens ordinaires, ils ont cessé de bénéficier de leur exonération de la taxe foncière, fait un spectacle de l'abolition de leurs propres privilèges, transformés dans des bijoux pour le trésor public, tandis que biens immenses du clergé  ont été confisqués par La Nation. Il ne faut pas trop attendre d'un feu de joie, mais en 2010, un intendant pragmatique de l'économie nationale a besoin de se méfier compter indûment sur  des impôts indirects régressifs, en particulier si elle était imposée pour impressionner un marché obligataire avec laquelle des gens ordinaires se sentent peu en liens. À tout le moins, à tous les budgets d'urgence de faire le bilan de ce sens de la victimisation populaire et de livrer une histoire convaincante sur le partage des charges. Agir autrement est garantir que la mauvaise situation devient très laide, très rapidement.

 

Terrifiant ou salvateur ?

 

http://www.intox2007.info/index.php?post/2010/06/09/Des-nouvelles-des-banksters-et-de-leur-ami-DSK

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