Corse : Question à Marie George
Le dossier institutionnel doit-il être rouvert en Corse ?
Réponse
Le 6 juillet 2003, les Corses ont exprimé une volonté qu’il faut respecter. Cette première grande défaite de Nicolas Sarkozy garde à mes yeux toute sa signification politique. Le rejet de cette réforme institutionnelle, sur fond de décentralisation libérale, est une grande victoire populaire.
Aujourd’hui faut-il relancer un débat « corso-corse » ? Je ne le pense pas. En revanche, la nécessité d’aller vers une VI° République est évidente alors que le système de la V°, prisonnier des limites du présidentialisme et de la logique bipartisane, fait obstacle au changement. Dans la cité et l’entreprise, des droits nouveaux sont à conquérir pour développer la citoyenneté et la démocratie. C’est ce que je propose : changer de Constitution, d’institutions et de modes de scrutin.
Publié dans Corsica
Communiqués de presse
Marie-George Buffet salue l'immense victoire des salariés du Port Autonome de Marseille (PAM)
Les salariés du Port Autonome de Marseille (PAM) viennent de remporter une victoire déterminante pour l'emploi et contre les tentatives de privatisation du PAM aprés plusieurs semaines de lutte.
S'il est regrettable que ce conflit ai duré trop longtemps, la responsabilité en revient à l'attitude du gouvernement via le Prefet de Région.
Dans la période de 1998 à 2002, l’Etat, les responsables du PAM, les salariés et leurs représentants syndicaux, les acteurs économiques ont su avec intelligence gérer les conflits. Durant ces années le trafic du premier port français n’a cessé de croître.
Depuis 2002, le désengagement de l’Etat et l’esprit revanchard des gouvernants ont dégradé le climat social et l’efficacité du PAM. Les intervenants privés sur le port s’en sont trouvés ragaillardis y compris la direction de GDF.
Je tiens à adresser toutes mes félicitations aux salariés, à leur détermination dans cette période et je tiens également à souligner le rôle joué par les organisations syndicales CGT du PAM et de l'Energie.
Je me rendrais sur place dans les jours à venir pour saluer leur victoire qui est celle du courage contre les forces du renoncement. Celle-là même qui place les services publics au coeur des choix de société.
Marie-George Buffet,
Candidate à l'élection présidentielle
Paris, le 31 mars 2007
Deux poids, deux mesures…
Cette campagne électorale française qui n’en finit pas, révèle les pires comportements politiciens dans notre pays. Les candidats fabriqués par la télévision et les sondages manipulés ne disent pas ce qu’ils croient bon pour les Français, mais ce qu’ils croient devoir leur gagner quelques voix, au risque de dire n’importe quoi ou des énormités, en surenchère imbécile. Sarkozy pêche les voix de l’extrême droite en parlant « d’identité nationale » ; Royal le critique d’abord en disant le sujet « ignoble » , ce qui est idiot, puis, à l’inverse, en prônant que chaque Français ait un drapeau chez lui, ce qui est infantile. Et Sarkozy, pour reprendre la main, envoie les policiers matraquer enseignants et parents d’élèves qui protègent des enfants de sans papiers… A propos d’industrie nucléaire, c’est pire : les « grands » candidats font assaut de menaces contre l’Iran, coupable de vouloir développer l’industrie nucléaire civile, selon ses dires, et militaire selon eux. Israël, le Pakistan, ont déjà l’industrie nucléaire et la bombe grâce aux USA, leur allié. L’Égypte s’apprête à les avoir avec le soutien de Washington : aucun des « grands » candidats français n’a dénoncé cette position hypocrite des grandes puissances nucléaires mondiales. Mieux : aucun des candidats ne reprend à son programme la revendication oubliée des progressistes français : il faut interdire les armes nucléaires, à Washington, à Paris, à Pékin, à Moscou, à Tel-Aviv ou ailleurs, et laisser à chaque peuple le droit de développer ses industries civiles. Même démagogie à propos de l’Afrique : au sud-est du Soudan (Darfour), les bandes guerrières opposées massacrent les paysans, contraints par centaines de milliers à s’entasser dans des camps de réfugiés. Les protagonistes chefs de guerre opposés, sont soutenus, armés par les grandes puissances qui se disputent les zones pétrolières : cela se nomme l’impérialisme. Au lieu de dénoncer tous les impérialismes en cause, certains, comme Kouchner ou B.H. Levy, se font à Paris, les défenseurs de la thèse de Washington, qui veut une intervention militaire occidentale au Soudan, au profit de ses pétroliers. Le 20 mars, Sarkozy, Royal, Bayrou et Voynet sont allés les soutenir ; et Royal a promis, si elle était élue, de punir la Chine en boycottant les jeux olympiques : comme si cette nouvelle puissance était la seule en cause dans le conflit ! Pas un mot par contre sur les USA qui viennent de démarrer une nouvelle guerre en Somalie, occupée maintenant par leurs protégés éthiopiens ; pas un mot de l’impérialisme français dont les troupes assurent la survie du régime Deby au Tchad voisin contre l’opposition certainement majoritaire. Le futur président français sera-t-il homme ou femme, on ne sait. Mais il sera ce que nos « maîtres » ont programmé, partisan convaincu de l’Europe capitaliste, de l’impérialisme de gauche ou de droite. Le combat pour la paix, l’égalité entre les peuples, ne se limite en rien à des élections gagnées d’avance pour ceux qui détiennent richesse et médias.
Francis Arzalier,
historien, responsable du comité éditorial de la revue"aujourd'hui l'Afrique"(BP22 95121 Ermont Cedex).
Le 22 avril, le vote Marie Georges Buffet pour la Corse ,
par Michel Stefani, Secrétaire départemental du PCF, conseiller régional
Marie George Buffet a donné plusieurs indications qui répondent à l'espoir d'ouvrir une perspective de changement en Corse à la faveur des échéances de 2007.
Il ne s'agit pas de revirement de circonstances sur le vote du budget de la CTC et encore moins de tripatouillage du scrutin pour l'élection de l'Assemblée de Corse, il s'agit de rompre avec le libéralisme et le terrorisme, de porter un projet politique correspondant à cette volonté.
La politique menée par la majorité régionale de droite s'articule autour du tourisme de luxe et se traduit par une fuite en avant libérale de casse du service public des transports au bénéfice des compagnies low cost écrémeuses de trafic, de déménagement du territoire rural, de mise en cause des petites exploitations agricoles. Il faut "désanctuariser" la Corse nous dit Camille de Rocca Serra et pour cela accepter moins de service public et de solidarité, plus de compétitivité et de concurrence. Cette politique de droite, sur fond de violence indépendantiste, stimule la spéculation, l’affairisme et la dérive mafieuse.
Nous proposons à l'opposé de développer les services publics, le secteur secondaire, l'industrie agroalimentaire, de relancer la construction de logements sociaux, de favoriser l'agriculture familiale et la pêche artisanale, d'appliquer la loi littoral et d'aider le Conservatoire du littoral à acheter plus de terrains. C'est la meilleure façon de combattre la spéculation foncière et immobilière, de permettre à la jeunesse corse de vivre dignement chez elle.
Ici les propositions de Marie George Buffet, pour porter le SMIC à 1500 euros dès cette année, pour relever les minima sociaux de 300 euros et les indexer sur le SMIC, pour ne laisser aucune retraites sous le SMIC, pour attribuer une allocation d'autonomie aux jeunes, ont en encore plus de raisons d'être défendues au regard du nombre de personnes, 40 000, vivant avec des "revenus faibles" selon les critères de la CAF. La question du rapport bas salaires et vie chère est d'une extrême urgence et l’impuissance des pouvoirs publics à ce point scandaleuse qu’une enquête parlementaire s’impose pour faire la clarté sur les raisons de cette situation discriminatoire comme sur les moyens de la réparer notamment par une hausse immédiates des salaires les plus bas de France.
Sur la réforme institutionnelle nous pensons qu'il n'y a aucune raison de revenir sur le vote du 6 juillet 2003. Les Corses ont exprimé une volonté qu'il faut respecter et cette première grande défaite de Nicolas Sarkozy et de son gouvernement garde toute sa signification politique. Aujourd’hui nous ne voulons pas relancer un débat « corso corse ». En revanche, la nécessité d'aller vers une VI° République est évidente alors que le système de la V°, prisonnier des limites du présidentialisme et de la logique bipartisane, fait obstacle à une véritable alternative. Dans la cité et l'entreprise des droits nouveaux sont à conquérir pour développer la citoyenneté et la démocratie. Voila pourquoi nous disons qu'il faut changer de Constitution, d'institutions et de modes de scrutin.
En même temps, regardons bien ce qui se passe depuis les lois de décentralisation Raffarin Sarkozy une conception libérale des rapports sociaux et de l'aménagement du territoire prévaut dans l'esprit même des directives européennes de l'agenda de Lisbonne. Le résultat est désastreux avec moins de services publics, les populations doivent subir de surcroît le poids du transfert des charges. Cela se traduit par une augmentation de la fiscalité locale, une aggravation de la dette et un recours accru à l'emprunt. La Collectivité Territoriale de Corse est déjà dans ce cas et la mise en œuvre du PEI contrariée en raison de la trop forte participation des collectivités locales. Dès 2008 il faut modifier la loi afin que la participation de l'Etat soit relevée de 20 %. Faute de quoi ce plan sera inachevé.
Nous vivons à présent dans la logique de la fameuse "compétitivité" des territoires fondée sur la concurrence et non sur des partenariats. Inutile d'insister pour comprendre que les Régions les plus pauvres, la Corse malheureusement en est une, ne feront pas la course en tête.
Le 22 avril, avec le vote Marie Georges Buffet, les Corses pourront sanctionner cette politique libérale de droite, construire une alternative de gauche progressiste pour le pays, ouvrir une perspective pour la Corse.