Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

CHANTS REVOLUTIONNAIRES

Archives

30 octobre 2007 2 30 /10 /octobre /2007 10:55

BHL ou l’empereur de la morale aux habits neufs

Par Pascal Boniface

Personne n’oserait imaginer Floyd Landis ou Lance Armstrong prendre la tête d’un grand débat sur la lutte contre le dopage. Pourtant, nul ne semble s’offusquer que Bernard-Henri Lévy soit devenu la référence de celui sur la place de la morale en politique nationale ou internationale et de la refondation de la gauche.

Comment comprendre que quelqu’un qui n’a jamais exprimé de préoccupations sociales puisse jouer ce rôle ? Comment expliquer surtout que celui dont plusieurs livres d’auteurs différents ont mis à jour les multiples mensonges (de ses rencontres avec Massoud, à sa ceinture noire de judo) puisse encore être crédible ?

Sans doute suis-je d’une naïveté infantile, mais je pensais qu’on ne pouvait être à la fois un menteur multirécidiviste et se prendre pour une figure morale. Comment quelqu’un ayant une pensée binaire (bien-mal, ami-ennemi, eux-nous), puisse passer pour un intellectuel incontestable ? Comment expliquer que dans un pays qui n’est pas totalitaire, nul ne se sente la force de refuser de l’inviter pour évoquer son livre ?

De deux choses l’une, soit les journalistes vedettes qui le font n’ont entendu parler d’aucun des ouvrages qui méthodiquement ont démonté le système BHL, et on peut se poser des questions sur leur compétence. Soit ils invitent néanmoins BHL en connaissance de cause et c’est leur conscience professionnelle qui est en cause. Certes, c’est probablement la simple prudence qui les pousse à agir ainsi.

Pourquoi risquer de se fâcher avec un homme qui a à la fois la rancune tenace et de solides appuis dans le monde des affaires, de la presse et de l’édition, qui récompense les services rendus et punit sévèrement ce qu’il considère comme des outrages ? Mais où est alors le respect dû au public ? Est-il éthiquement acceptable de le tromper par peur des représailles de BHL ou dans l’espoir de ses renvois d’ascenseur ?

A chaque fois que BHL a été interviewé, il l’a été avec admiration et déférence. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il n’a pas été poussé dans ses retranchements face à ses nombreuses contradictions, à ses manquements et erreurs pourtant dûment répertoriés. Et les quelques fois où il n’était pas le seul invité, les précautions semblent avoir été prises pour qu’aucun autre participant ne puisse présenter le risque de l’attaquer frontalement.

Comment expliquer que quelqu’un qui, ouvertement ou insidieusement, fait la chasse à ceux qui avaient pour défaut de ne pas l’admirer assez, ou qui ont commis le crime de critiquer ses deux passions les plus sincères (lui-même et Israël) puisse passer pour un héros de la liberté ?

Pour BHL, l’anti-américanisme est « la métaphore de l’antisémitisme ». Cela n’est pas faux, mais pas dans le sens qu’il invoque. De plus en plus en effet, ceux qui critiquent la politique extérieure américaine sont traités d’anti-américains de la même façon que ceux qui critiquent le gouvernement israélien sont accusés d’antisémitisme. C’est-à-dire qu’on pratique un amalgame entre la critique de l’action d’un gouvernement et l’hostilité ou la haine face à un peuple.

Le tout, bien-sûr en proclamant le principe de la liberté de critiques dont il veut se conserver le monopole pour en fait l’exercer assez peu. Pourquoi célébrer autant les Etats-Unis et essayer d’interdire au maximum toute critique de sa politique extérieure ?

Pourquoi cette accusation infamante (et censée être disqualifiante) d’antiaméricanisme par mimétisme avec l’accusation d’antisémitisme ? Certes en 1985 BHL avait déjà signé une pétition en faveur des « contras » nicaraguayens dont le texte émanait d’une officine de la CIA (1).

Mais au-delà de cette ancienne connexion, il est un autre motif qui pousse BHL à diaboliser ceux qui critiquent les Etats-Unis. Tout simplement parce que malgré tous ses défauts, le gouvernement Bush a l’immense avantage de n’avoir jamais exercé de pressions sur le gouvernement israélien. Que les Etats-Unis, par exemple, mettent en pratique le rapport Baker, qu’ils cessent d’être des soutiens inconditionnels du gouvernement israélien, et BHL sera moins pro-américain.

BHL déploie une énergie considérable à nier que le conflit israélo-palestinien est un problème stratégique majeur. Il a même été jusqu’à écrire que c’était au Darfour que se jouait le choc des civilisations. Pourtant, c’est bien la grille de lecture du conflit israélo-palestinien qui détermine tous les jugements qu’il peut émettre sur la scène nationale.

Il est pour la paix, mais fait toute confiance au gouvernement israélien pour la mettre en œuvre sans pressions extérieures. Ceux qui sont d’accord avec lui sur ce point sont des figures morales. Ceux qui ne le sont pas sont des antisémites. Car si BHL se dit pour la paix et en faveur de la création d’un Etat palestinien, il entend non seulement n’exercer aucune critique à l’égard du gouvernement israélien et de surcroît s’avère implacable pour ceux qui osent le faire.

BHL est en fait partagé entre son désir d’apparaître comme un intellectuel universaliste et sa dérive communautariste qu’il ne parvient pas à maîtriser. En effet, il n’applique pas les mêmes critères aux différents conflits et crises en cours et à celui du Proche-Orient, ce qui devrait donc l’empêcher de se revendiquer comme intellectuel universaliste.

Il prouve au contraire son communautarisme. Il s’insurge à juste titre, que l’on ne montre plus des images de la répression birmane, mais s’insurge à l’inverse qu’on puisse montrer des images de la répression des Palestiniens. Il condamne à juste titre les bombardements de populations civiles tchétchènes par l’aviation russe mais condamne ceux qui critiquent les bombardements de l’aviation israélienne sur la population palestinienne ou libanaise.

Au cours de la guerre du Liban, il s’est même ému que l’on puisse juger disproportionnée la réaction israélienne à l’enlèvement par le Hezbollah de deux soldats israéliens, ce qui était pourtant la critique minimale à apporter, les différentes organisations humanitaires, parlant elles de crimes de guerres (tant pour le Hezbollah que pour l’armée israélienne par ailleurs).

Il soutient le principe de liberté totale d’expression pour Redeker, mais celui d’interdiction totale pour Ramadan de pouvoir s’exprimer en France. Ecartelé entre sa prétention universaliste et sa réalité communautariste niée , BHL s’en sort en tirant à boulets rouges sur ceux qui dans leurs réflexions, leurs écrits mettent en avant cette contradiction.

Tant qu’il n’y aura pas une paix juste au Proche-Orient, BHL ne pourra pas concilier son universalisme affiché et son communautarisme, c’est pourquoi il est aujourd’hui extrêmement agressif. La meilleure défense, c’est l’attaque. Le communautarisme de BHL est déjà en soit problématique. Loin d’en être gêné, il fait porter la critique sur ceux qui, réellement universalistes, ont la même grille de lecture pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, qu’il s’agisse du Proche-Orient, du Caucase ou de l’Asie.

C’est proprement inacceptable. Ce que BHL appelle l’antisémitisme de gauche, c’est tout simplement ceux qui estiment que le conflit du Proche-Orient ne fait pas exception aux règles de droit international et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, même en tenant compte d’une histoire particulièrement douloureuse du peuple juif. BHL se transforme alors en maccarthyste, je suis personnellement bien placé pour en témoigner. Parce qu’il ne souhaite pas que la France ait une politique active au Proche-Orient ou marque son indépendance face aux Etats-Unis, il traite de maurrassien toute personne coupable de vouloir l’inverse.

De Régis Debray à Rony Brauman, en passant par Jean-Pierre Chevènement et Henri Guaino (2), il veut disqualifier ceux qui ne sont pas d’accord avec lui, utilisant les arguments moraux non pas pour débattre, mais pour censurer. BHL a le droit de ne pas aimer une France affirmant son autonomie stratégique, mais pas de taxer de racistes ceux qui ne partagent pas ses vues. Une fois encore, la morale est évoquée pour brouiller les cartes et pour des desseins peu dignes.

BHL est un symbole actif de cette coupure entre le peuple et les élites. BHL est nu moralement. Courtisane et craintive, la majorité de la presse fait semblant de le voir richement vêtu et s’ébahit devant le faste de ses habits neufs. Le public, lui, est partagé entre l’écœurement et la rigolade. Votre navigateur ne gère peut-être pas l’affichage de cette image.

1 Cf. « une imposture française » Nicolas Beau, Olivier Toscer, les Arènes, page 141 et suivantes.

2 Qu’il attaque curieusement pour avoir contribué à rédiger le discours de Dakar, mais prend bien garde de s’en prendre à Nicolas Sarkozy qui l’a prononcé.

Source : Institut de Relations Internationales et Stratégiques.

Partager cet article
Repost0
30 octobre 2007 2 30 /10 /octobre /2007 10:48



 TCHAD-2.jpg

 

Cette affaire de l’enlèvement d’enfants tchadiens nous est présentée comme le résultat de l’amateurisme d’un espèce d’exalté et de son ONG que le pouvoir au plus haut niveau, celui de Sarkozy condamne. Hollande lui proteste contre la complaisance de la France à l’égard du Tchad, on croit rêver… Bien extraordinaire cette affaire de “pieds-nickelés” qui provoque l’intervention du président de la République française et qui remet même en question l’unité des Européens derrière la France ? 

La plupart de ceux qui connaissent Eric Breteau, le responsable de l’ONG,  le décrivent comme un illuminé, à la limite inquiétant, et pensent qu’il n’était pas à la tête d’un réseau pédophile ou d’adoption lucrative d’enfants mais qu’il voulait lancer (avec ou sans le soutien de la France complètement impliquée dans le Darfour et tentant d’y entraîner les Européens avec l’assentiment enthousiaste des Etats-Unis) une opération publicitaire pour favoriser l’intervention militaire au Darfour . Mais regardons y de près avant de répéter hypocritement avec Rama Yade que l’humanitaire ça ne s’improvise pas !

 le résumé de l’affaire

Les autorités tchadiennes ont décidé d’inculper les neuf Français de l’ONG l’Arche de Zoé pour enlèvement et escroquerie. Les sept Espagnols de l’équipage de l’avion qui devait transporter les enfants du Tchad vers la France, ainsi que deux Tchadiens, sont soupçonnés de complicité. Aucune charge n’a encore été retenue contre le 17è Européen, un pilote belge. “On nous a dit que nous devrions faire confiance au gouvernement tchadien. Petit à petit la situation va s’éclaircir, et nous espérons que très bientôt nos collègues seront chez eux avec leur familles en Espagne” explique Antonio Cajal de la compagnie aérienne.

Le père de l’un des copilotes n’est en revanche pas aussi optimiste : “On ne comprend pas vraiment ce qui se passe. On essaye, mais quand on voit notre fils à la télé dans ces conditions… c’est horrible”.

Tous les inculpés vont être transférés d’Abeché vers la capitale N’Djamena, une décision prise pour des raisons de sécurité.
Ils ont été arrêtés alors qu’ils s’apprêtaient à évacuer par avion 103 enfants présentés comme des “orphelins du Darfour”. Les autorités tchadiennes les accusent de “trafic d’enfants” et les menacent de “sanctions sévères”.

Barbouzes ou illuminés ?

Parce que posons nous la question est-il plus innocent d’aller voler des 10.000 enfants, 1000 pour la France, le reste pour les Etats-Unis, et de les transformer en blessés affamés, d’en appeler à l’émotion pour favoriser une intervention militaire que personne dans la région ne sollicite que de trafiquer des enfants pour des réseaux pédophiles ou pour des adoptions lucratives ? On songe irresistiblement à l’opération des bébés arrachés à  la couveuse au Koweit, cette histoire parfaitement inventée mais qui avait retourné l’opinion publique  lors de la première guerre du Golfe. Parce que la grande différence entre l’ONG qui trafique pour l’argent et celle qui cherche à provoquer et à légitimer la guerre c’est d’abord l’ampleur des dégâts, ensuite les soutiens officiels qu’elle obtient en sous main.

Il faudrait bien à cette occasion procéder à une analyse des ONG, ces organisations “non gouvernementales” qui ont fleuri dans le sillage des plans d’ajustement structurels. tandis que le FMI , la Banque Mondiale obligeaient les Etats à privatiser à tour de bras, à détruire leur système de santé, leur éducation, le système financiers qui réduisait a quia les peuples, les privait de leurs ressources, était accompagné de “dames patronesses” qui souvent retiraient beaucoup d’argent, beaucoup de subventions de leurs actions de “charité” sur un tiers-monde de plus en plus exsangue… Ces ONG sont de véritables machines à ponctionner le fric et elles prolifèrent sur le malheur médiatiquement exhibé, sur la photogénie du drame… Les enfants de Zoe sont né du Tsunami et de la vague de charité.

Oui mais voilà cette ONG là ne se contentait pas  de charité, elle est passé un cran au-dessus : provoquer l’émotion publique autour du Darfour… Ses dirigeants français loin d’être la bande d’illuminés que décrit Rama Yade, sont-ils des barbouzes qui ont entraîné dans leur expédition quelques complice ou innocentes victimes espagnoles ?…  L’objectif était-il de populariser la guerre au Darfour grâce à quelques bambins pleurant…Quitte à voler des enfants figurants, seule l’image compte, du style celle de Bernard Kouchner avec son sac de riz… Il faut sauver les enfants affamés du Darfour…

Quelle est la part réelle des responsabilités d’un gouvernement français qui, derrière Kouchner et Sarkozy, cherche à provoquer l’intervention au Darfour ?

 «Il était plus motivé par le Darfour que par l’adoption», assure Mahor Chiche, de l’ONG Sauver le Darfour, qui avait cosigné le communiqué de l’Arche de Zoé du 28 avril dernier, annonçant son intention de transférer 10 000 enfants du Darfour vers l’Europe et les Etats-Unis, dont 1 000 en France. «Il voulait faire un coup sur le Darfour», assure un autre humanitaire, qui ajoute, perfide: «Il a pris au pied de la lettre les incantations de Bernard Kouchner sur le génocide en cours au Darfour et sur les nécessaires corridors humanitaires, à l’époque où il n’était pas encore ministre.» C’était le 20 mars dernier, lorsque Kouchner participait au meeting pour le Darfour à la Mutualité, dit Libération dans son article du mardi 30 octobre (question sur un fiasco).

C’est d’ailleurs cela et le fait que le ministre Bernard Kouchner et la secrétaire d’Etat Rama Yade  savaient tout, puisque les responsables de l’Arche de Zoé avaient exposé leur projet aux cabinets de Rama Yade et de Bernard Kouchner, à plusieurs reprises. Ce qui  jette quelques doutes sur le rôle de l’Etat qui aujourd’hui dénonce au plus haut niveau l’ONG pour mieux se dégager de l’imbroglio .

La responsabilité de l’Etat Français

Le gouvernement proteste, l’ONG a été mise en garde :  à trois reprises, le 25 mai, le 14 juin, et le 3 août, le Quai d’Orsay aurait  exprimé ses réserves sur l’opération, surtout concernant son volet adoption, mais sans la condamner explicitement. Me Gilbert Collard, avocat de l’ONG, en lequel ma confiance n’est pas sans faille, assure: «La position de l’Arche de Zoé est très claire: il n’y a eu aucune interdiction émanant du Quai d’Orsay.»  Mais il est peu probable qu’il mente sur ce point, il veut probablement obtenir du donnant donnant pour son client en n’éclairant qu’une partie du dossier. Il se contente d’affirmer que le quai d’orsay n’a mis en garde que contre l’adoption et que L’ONG  a obéi en  supprimant les références à l’adoption comme le lui demandait le Quai d’Orsay. Il a même conseillé aux familles qui pouvaient donner jusqu’à 8000 euros: parlez d’accueil temporaire!

Toujours au titre des interrogations, comment une ONG critiquée par le gouvernement a-t-elle pu bénéficier des transports de l’armée française y compris en avion? La réponse est que Breteau avait pris un autre nom de ONG Children Rescue.  Tardivement ou pas du tout mis au courant de l’opération par Paris, le gouvernement tchadien ne décolère pas et cherche à savoir si, malgré ses dénégations, l’État français n’y aurait pas glissé sa patte, avant de se dégager de toute responsabilité. Une suspicion étayée par la présence militaire du dispositif Épervier excluant qu’une opération, humanitaire ou autre, ait pu se monter sans que les Français soient au courant. Les renseignements militaires et la DGSE suivaient de toute évidence les préparatifs des membres de Children Rescue.  Comme le note toujours le journal Libération, un des rares qui hier rompait avec la thèse officielle : . « A deux reprises, les 21 août et 19 septembre, l’armée française a transporté par avion les membres de Children Rescue ainsi que 2 tonnes de matériel. Or la demande de transport doit obligatoirement être faite à l’ambassade, qui dispose des listings de passagers. Personne n’a tiqué sur le nom de Breteau. Plus grave encore, pendant la semaine précédant cette opération d’«évacuation sanitaire» d’une ampleur inédite, l’information circulait au grand jour parmi la communauté expatriée de N’Djamena et plusieurs employés de l’ambassade étaient au courant. Sans réaction. Les membres de l’association ne cachaient d’ailleurs pas leur anxiété: soit on se couvre de gloire, soit on se crame, expliquaient-ils en substance.
Quant aux Tchadiens, notamment le ministère de la Sécurité publique, chargé de délivrer les autorisations et les permis de circuler aux ONG, ils n’avaient jamais entendu parler de l’Arche de Zoé. Une note détaillée a-t-elle été transmise aux autorités tchadiennes ? Rama Yade promettait dimanche un listing détaillé des démarches entreprises. On l’attend toujours…
Côté tchadien aussi, il y a des zones d’ombres. Le préfet d’Adré, à la frontière du Soudan, ne pouvait pas ignorer les activités de l’ONG, notamment ses virées dans les villages alentours à la recherche d’orphelins (lire ci-contre). Adré, base avancée de l’ONG, ne dispose d’aucun camp de réfugiés: il n’y avait donc pas grand monde à traiter sur place. Des Tchadiens ont aidé à «recruter» les enfants et à rédiger les actes d’état civil, abusant peut-être de la bonne foi de l’ONG. Et puis, Children Rescue avait obtenu une autorisation d’atterrissage pour un avion gros porteur, en vue d’une «évacuation sanitaire». Il semble bien, en revanche que le pouvoir central tchadien n’était pas au courant. »

Notez qu’il y a un côté feu Bob Ménard assez consciemment assumé chez ces “humanitaires”, ils disent comme les Affreux qui agissaient en sous main pour la France:  soit on se couvre de gloire, soit on se crame… ^Si vous êtes pris la France ne vous connaît pas!!! L’ennui est que sont pris dans la tourmente quelques journalistes innocents et peut-être quelques espagnols et un pilote belge, ce qui donne une dimension internationale à l’affaire.

Le tchad joue sa partie

Ce qui est clair donc dans cette affaire est la manière caricaturale dont la France, son armée installée à demeure au Tchad ont, malgré les protestations d’innocence du Président de la République et du gouvernement français, cru pouvoir agir y compris derrière une “bande d’illuminés” qui semblent plutôt être des barbouzez amateurs. Car ce qui caractérise l’ONG l’arche de Zoé est le non respect du principe de précautions revendiqué par toutes les organisations humanitaires sérieuses ” ne jamais mêler l’humanitaire et le militaire”. j’ajouterai en suivant l’exemple des Cubains, orfèvre dans le secours aux populations frappées par des catastrophes, respecter le pays dans lequel on intervient, les autorités autant que les moeurs sans parler des populations.

C’est pourquoi on croit rêver quand la seule réaction de François Hollande est de dénoncer la complaisance de la France à l’égard du président tchadien.
Celui-ci Idriss Déby  utilise peut-être la situation mais il se sait en position de force, il est chez lui. Grâce à  cette affaire où le ridicule le dispute à l’odieux, il peut faire la démonstration que l’on viole son territoire, la souveraineté de son pays et en appeler à l’opinion internationale,  alors que d’habitude la France y poursuit de fait sa tutelle néo-coloniale dans l’indifférence générale.  Dans un mois doit commencer le déploiement de l’Eufor, une force européenne de 3 000 hommes (dont 1 500 Français) censée sécuriser l’Est du Tchad et le Nord-Est de la centrafrique, deux zones affectées par le conflit au Darfour, qui a chassé quelque 250000 Soudanais au Tchad. Idriss Déby, en guerre contre des rebelles tchadiens armés par le Soudan, a lui-même armé des rebelles soudanais et manipulé plusieurs groupes ethniques pour assurer sa sécurité.  Si l’on ajoute à cela que Idriss Deby a traditionnellement pour protecteur le libyen, Mouammar al-Kadhafi, qui ne veut pas d’armées occidentales campant dans ce qu’il considère comme son arrière-cour. Le fait que Khadafi est à peu près le seul chef d’Etat avec lequel Sarkozy ait réussi à nouer des relations positives, on comprend mieux la manière dont Sarkozy tente de se dépêtrer d’une situation dans laquelle son ministre des Affaires étrangères ne paraît pas tout à fait innocent. C’est une litote…

Il était entendu que la mise en place de l’Eufor devait être conditionnée par l’accueil des réfugiés et des déplacés qu’elle est censée protéger. Or la calamiteuse opération de L’Arche de Zoé a suscité une forte réprobation dans les camps et, plus généralement, dans la population. En soufflant sur les braises, le président tchadien contredit à dessein ses « assurances » quant au déploiement de l’Eufor. Les Européens sont plus que refroidis par les conditions de l’arrivée de l’Eufor.

Sarkozy a choisi sa tactique : taper à bras raccourci sur l’ONG et son inquiétant dirigeant… Quitte à négocier en sous main son silence, une transaction assez comparable avec celle qui se mène avec le Tchad.

La situation est compliquée  et on le voit il y a plus de question que de réponse dans cette expédition caractéristique de l’impérialisme humanitaire , mais si cette ridicule expédition pouvait empêcher que la France se retrouve impliqué dans un conflit inextricable et qui de surcroît risque de déboucher sur le massacre de populations entières et de vrais orphelins blessés, ce sera une bonne chose, parce que je suis convaincue et je l’ai dit à propos de la Birmanie, que la première chose dont il faut protéger les populations autochtones est ce terrible impérialisme humanitaire qui porte en fait la justification de tous les meurtres et du chaos.  Malheureusement la charité, le devoir d’ingérence ne sont le plus souvent que le masque de l’impérialisme le plus classique.

Danielle Bleitrach

 

 

Partager cet article
Repost0
29 octobre 2007 1 29 /10 /octobre /2007 13:45
                                   RÉFLEXIONS DE FIDEL CASTRO                    
                                                                                            pax-americana.jpg

                              Bush, la faim et la mort
         Martes, 23 de Octubre del 2007

Pour la première fois avant que le projet de résolution cubaine de condamnation au blocus soit présenté aux Nations Unies, comme chaque année ; le Président des Etats-Unis annonce qu'il adoptera de nouvelles mesures afin d'accélérer chez nous, la « période de transition », ce qui équivaut à la reconquête de Cuba par la force.

Par ailleurs, l'initiative récente de M Bush de transformer les aliments en carburant, aggrave le danger d'une famine mondiale, tandis qu'invoquant les principes stratégiques de sécurité, il menace l'humanité d'une troisième guerre mondiale, mais cette fois-ci, avec des armes nucléaires.

Voilà les sujets, d'importance vitale, qu'intéressent les représentants des pays qui se réuniront le mardi 30 octobre afin de discuter le projet cubain de condamnation au blocus.

Notre peuple, dans ces élections où l'exercice du droit de vote n'est pas obligatoire, vient de prononcer son verdict avec la assistance de plus de 95% des électeurs aux 37 749 bureaux de vote et en déposant leur bulletin dans des urnes protégées par des élèves. Voilà l'exemple offert par Cuba.

Fidel Castro Ruz
Octobre 2007

 

MESSAGE DE L'ICAP AUX AMIS DE CUBA

A TOUS NOS AMIS                                                                       che-fidel-1-.jpg

Hier 24 octobre le Président Bush a fait une nouvelle et longue déclaration sur Cuba. En réalité, toujours la même chose : même haine, arrogance et toute puissance ; davantage d'argent pour ses mercenaires ici à Cuba et pour la maffia cubaine de Miami. Nouveau, peut-être, le fait de dire que le mot d'ordre pour Cuba n'est pas Stabilité mais Liberté. Ce qui n'est pas clair c'est s'il fait allusion au fait que les cubains nous ferons une transition pacifique vers la liberté, comme eux la comprennent, ou si les troupes nord-américaines nous apporteront la liberté à la pointe de leurs fusils. Certes, la phrase est menaçante et éloigne totalement la possibilité d'un dialogue.

Ils continuent à ne pas comprendre Cuba. Ils disent que nous sommes déjà en pleine "Transition" (vers le capitalisme, évidemment), et que ce processus ne s'arrêtera pas.

Cuba est un bouillonnement, c'est vrai, un bouillonnement d'idées, d'analyse de notre projet social, non pour renverser le socialisme, mais pour l'améliorer et le rendre plus fort. Cuba réalise aujourd'hui un exercice massif de démocratie et de véritable Liberté.

Pourvu qu'ils ne commettent pas de folies désespérées, parce que ce peuple est disposé à tout pour conserver son indépendance. Soyez vigilants, amis, les bêtes blessées sont imprévisibles.

Institut Cubain d' Amitié avec les Peuples

Partager cet article
Repost0
29 octobre 2007 1 29 /10 /octobre /2007 13:40

Quelle refondation ?                                                     

Brève publiée le vendredi 26 octobre 2007


 Bonjour à tous. Je viens de relire une nouvelle fois l’article sur la refondation du parti communiste français, édité le 16 octobre 2007 dans les colonnes de la gazette seynoise.

Ou je suis con, ou alors je n’y comprendrai jamais rien. Le parti communiste français a bien été créé ou fondé en 1920, nous sommes bien tous daccord sur ce fait.

Moi, j’y suis adhérent, par ce que je le veux bien. Personne ne m’a forcé a prendre, à signer ma carte et a cotiser chaque mois.

En tant qu’adhérant souverain, je suis par la force des choses militant pour mon parti politique, et dans mon parti politique.

Je pense donc bêtement, que chaque personne cotisant comme moi au sein de ce parti a les mèmes atributions que moi. C’est a dire écouter, aider et orienter si je le peu toutes les personnes qui en ont besoin. Voir mème, les fairent adhérer.

Je pense et j’espère, le faire au mieux de mes possibilités et cela le plus souvent possible.

Si un jour, je ne suis plus daccord avec les idées, avec ce que fait mon parti, son orientation ou de ce qu’il est devenu, je le quitterai.

Mais en aucun cas je ne chercherai à changer son nom.

En aucun cas je chercherai à faire d’une minorité, une majorité faussée par quelques personnes en mal de pouvoir.

Messieurs Gayssot et consort, quittez notre parti si vous pensez que votre place n’est plus avec nous.

Relisez ce que ses créateurs ont voulu en faire, pourquoi il a été créé et que mème diminué par vos errances ou celles de vos semblables, il continue à faire peur à nos gouvernants et à vous mème.

Sachez enfin que , mème quand vous, vous serez disparus lui sera toujours là.

Alain PERRET. http://www.gazette.shweb.fr/

Partager cet article
Repost0
29 octobre 2007 1 29 /10 /octobre /2007 13:25

1)Marie George Buffet affirme la volonté du PCF de « riposter » !       ballon-communiste.jpg


  Marie George Buffet affirme la volonté du PCF de ’riposter’ et accuse le PS de renoncement Dimanche 28 Octobre 2007 - 02:41 Marie-George Buffet a proclamé samedi, devant 5.000 personnes rassemblées à Paris à l’initiative du PCF, la volonté des communistes de "riposter" à Nicolas Sarkozy, accusant le reste de la gauche et le PS de "renoncement"

"Il y a de quoi s’inquiéter sur la capacité de la gauche à donner la riposte politique indispensable à ce qui s’abat sur notre peuple, sur notre pays", a affirmé la secrétaire nationale du PCF.

Partis de la République en début d’après midi, quelque 5.000 manifestants, brandissant des drapeaux rouges, ont participé au meeting organisé par le PCF, symboliquement devant le métro Jean-Jaurès, première manifestation d’envergure des communistes depuis leur débâcle électorale, hormis la fête de l’Huma

Rien ne bouge à gauche, si ce n’est les règlements de compte, les discours sur la méthode ou, pire, le bout de chemin avec la droite", a accusé la numéro un communiste, dont les efforts pour rassembler la gauche dans un "comité Riposte" ont échoué. "La réponse politique dont a besoin le mouvement social n’est pas là", parce que "le discours à gauche est marqué par le renoncement", a-t-elle accusé.

A défaut d’une riposte unitaire, Mme Buffet a affirmé la volonté des communistes de partir au combat. "En tenant ce rassemblement, nous avons décidé de prendre nos responsabilités : nous serons de toutes les ripostes à la droite" avec "une multitude d’initiatives".

C’est en particulier vis à vis du traité européen que Mme Buffet se dit "très inquiète" car le PS "entend laisser passer le traité". "Je n’ai pas envie de m’y résigner, nous sommes une multitude à ne pas vouloir nous taire", a affirmé la leader communiste sous les applaudissements.

Le PCF réclame un référendum sur le traité, alors que François Hollande a pris "acte" samedi de la volonté de Nicolas Sarkozy d’une ratification parlementaire.

Autre sujet de tension avec le PS : les municipales. "Gare à celui qui prendrait la responsabilité de la division" avec "des primaires basées sur la calculette", a averti Mme Buffet, alors que les socialistes envisagent des candidatures contre des PCF sortants, notamment en Seine-Saint-Denis.

 

                                                                                 separations-33.gif                                                                               RIPOSTER.jpg                                                              

 

2)Premier test en Seine Saint Denis lors de la cantonale partielle de Villemonble !

 

Premier test en Seine Saint Denis Samedi 27 Octobre 2007 - 01:21 Lors de la cantonale partielle de Villemonble (93) la droite gagne mais recule, le rassembleur : le Parti Communiste Français se renforce et le diviseur : le Parti Socialiste chute, victime de sa politique anti-PCF

Treize municipalités dirigées par un maire communiste ou apparenté, le conseil général présidé par le communiste Hervé Bramy, c’est peu dire que l’enjeu des échéances municipales et cantonales de mars 2008 en Seine-Saint-Denis est crucial.

Il l’est aussi pour la population de ce département qui compte plus de 80 000 demandeurs d’emploi, et 55 000 allocataires du RMI, par exemple. « La droite veut investir ces élections pour transformer les collectivités en relais zélés de sa politique », explique Jean-Marie Doussin, secrétaire de la fédération du PCF.

Mais le Parti socialiste au plan départemental, sous la conduite du député fabiusien Claude Bartolone, s’apprêterait à constituer ses propres listes dans quelques municipalités communistes, espérant en emporter la direction.

Derrière ces ambitions municipales, le Parti socialiste ne cache pas son objectif de ravir, au bénéfice de Claude Bartolone, la présidence du conseil général où siègent 15 élus communistes et autant d’élus socialistes pour 10 élus de droite. Mais si la division profite toujours à la droite, elle pourrait aussi être très pénalisante pour ceux qui la provoquent.

Ainsi lors du premier tour de l’élection cantonale partielle de Villemomble dimanche dernier, le PS a mené campagne avec l’objectif de « faire évoluer le conseil général vers une présidence PS ». « Il suffirait que Villemomble change pour que le département change », proposait le candidat socialiste, espérant ainsi rassembler sur son nom des électeurs de droite dans ce canton où elle domine. Résultat, l’UMP recueille un peu plus de 47 %. Le PCF, avec une jeune candidate, progresse de 5,08 % en 2001 à 7,78 % et le PS recule, réalisant 18,85 % contre 23,48 % en 2001.

En espérant que la leçon soit retenue par le Parti Socialiste !

Nicolas Maury

 

source  Nicolas Maury

Partager cet article
Repost0
29 octobre 2007 1 29 /10 /octobre /2007 12:49
  CGT-2-copie-1.jpg  COMMUNIQUE DE l'UNION DEPARTEMENTALE DE HAUTE CORSE DE LA CGT 
  
BOURSE du TRAVAIL « Émile Reboli »                               
                                                                                                                                              
      
Tel:
04.95.31.71.98     Fax:04.95.32.53.09
      Rue SAN ANGELO     20200 BASTIA

 

                                 BASTIA, le lundi 29 octobre 2007
 
 

 


 

CONSEIL DES MINISTRES EN CORSE.

Pour faire entendre leurs revendications

sociales, les salariés, les retraités et les

demandeurs d’emploi seront dans la rue.

 


Les premières mesures prises par N. Sarkozy et son Gouvernement sont loin de répondre à l’attente légitime de la population (limitation du droit de grève, franchises médicales, suppressions massives d’emplois publics, facilités de licenciements, culpabilisation des chômeurs, cadeaux fiscaux pour les riches, remise en cause du SMIC). Seul le MEDEF se réjouit.

 

En Corse, la précarité, les bas salaires et la vie chère jettent des milliers de familles dans les plus grandes difficultés.

 

Malgré les déclarations de Camille de Rocca Sera, se prononçant pour la généralisation de la prime de vie chère, aucune décision concrète ne voit le jour.

 

Pire, N. Sarkozy, qui doit rencontrer les représentants du MEDEF de Corse, s’apprête à accorder de nouvelles dispositions de type zone franche, qui ne servent qu’à enrichir une minorité de privilégiés et de fraudeurs.

 

Si nous ne nous faisons pas entendre, les salariés et les ménages seront encore une fois les grands oubliés des mesures gouvernementales.


 

La CGT appelle donc à la mobilisation

la plus large et la plus puissante possible.

 

MERCREDI 31 OCTOBRE

Manifestation Régionale à AJACCIO

(11 H – Place du Diamant).

 

Un train partira de Bastia à 6 H 30. Prière de contacter la CGT au 04.95.31.71.98 pour réserver sa place ainsi que les horaires de passage.

 

Les questions sociales sont bien au centre des préoccupations des Corses. Ne les laissons pas détourner, une fois de plus, vers d’autres voix (institutionnelles et identitaires) qui ne feront qu’affaiblir notre lutte.

LE 31 OCTOBRE : TUTTI IN AIACCIU

 

Partager cet article
Repost0
28 octobre 2007 7 28 /10 /octobre /2007 12:57
Partager cet article
Repost0
27 octobre 2007 6 27 /10 /octobre /2007 16:33
TRAQUE DES ETRANGERS

Un bébé en rétention : inhumain et dégradant, selon la justice.

Une famille moldave, sans papiers, a été remise en liberté sur décision de la cour d’appel de Rennes. Parce qu’un maintien en rétention pour un nourrisson de trois semaines constitue un "traitement inhumain et dégradant", selon la Convention européenne des droits de l’homme.

C’est une famille presque sans histoires. Si ce n’est qu’elle est moldave et sans-papiers. Ian et Irina sont arrivés en France mi-2006. Ils vivent à Gien, dans le Loiret. Leur demande de statut de réfugié politique - ils font partie de la minorité russophone de Moldavie - a été refusée.

Une nouvelle audience était bien fixée fin novembre... Mais le 17 octobre, les gendarmes les placent en garde à vue. Ian, Irina, et leur bébé de trois semaines, Kyrill. La garde à vue dure près de neuf heures. Ils sont ensuite conduits dans un centre de rétention près de Rennes.

Le lendemain, le juge des libertés et de la détention décide leur remise en liberté, estimant qu’il y a eu “traitement inhumain et dégradant”. C’est l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme.

Le préfet fait appel de cette décision. Saisie en urgence, le 23 octobre, la Cour d’appel de Rennes a rendu son arrêt, qui confirme la décision du juge.

  Source : France Info www.france-info.com

Partager cet article
Repost0
27 octobre 2007 6 27 /10 /octobre /2007 12:18

 Les fantômes de Franco : le Pape contre Zapatero

A l’heure où l’Espagne ouvre les charniers de la guerre civile, l’Eglise bénit l’édification d’un monument à la gloire du national-catholicisme cher au Caudillo.

Par sa portée symbolique, le “sanctuaire des martyrs valenciens” déclenche un motif de division et se présente comme une provocation, au moment où entend s’affirmer une mémoire historique escamotée durant la période de transition démocratique.

Mieux encore, le 28 octobre sera célébrée à Rome la béatification de quelque cinq cents prêtres et religieux disparus en 1936 et 1937. Avec l’absence remarquée d’une délégation du gouvernement Zapatero, fermement opposé à un cérémonial politiquement très orienté.

Valence la Méditerranéenne, campée à l’embouchure du Guadalaviar (ou Turia), au cœur de sa merveilleuse huerta... Outre la spectaculaire Cité des arts et des sciences, les touristes pourront prochainement découvrir un nouveau monument dédié aux religieux valenciens assassinés au début de la guerre civile (1936-1939).

C’est au nom de ces martyrs que s’érige un très polémique sanctuaire, dans la ville qui fut le siège du gouvernement républicain, entre novembre 1936 et octobre 1937. Temple ’design’ de 3000 m2, confié à deux prestigieux architectes, Ordura et Aloy, l’édifice sera recouvert de carreaux de faïence multicolores et pourra accueillir près de neuf cents fidèles. Il sera visible depuis le fleuve, le front de mer et le futur circuit de Formule 1.

Pour ce qui est du financement et de ses ramifications, on ne peut qu’annoncer pour l’instant une note corsée. Les nombreux opposants à ce projet dénoncent une collusion entre l’ultra-conservateur archevêque de Valence, Agustin Garcia-Gasco, qui semble avoir voulu réaliser un coup d’éclat avant son départ à la retraite, et la mairie - aux mains des conservateurs du Parti populaire - qui a cédé des terrains pourtant hautement convoités par les promoteurs immobiliers.

LES BEATIFICATIONS ONT-ELLES ENCORE UN SENS ?

LES PRÊTRES BASQUES FUSILLES PAR LES FRANQUISTES INTERDITS DE MEMOIRE...

Avec la bénédiction des autorités ecclésiastiques de Madrid, le mémorial en cours de construction à Valence se veut le symbole des “persécutions religieuses des années 30” et des quelque 6800 prêtres et religieux tués durant la guerre civile par certains groupes républicains. S’ils ne comptent pas pour rien, ne sont-ils pas d’abord les victimes expiatoires d’un impitoyable mouvement fomenté par un groupe de généraux contre la République espagnole légitimement élue et d’une Haute Eglise historiquement liée aux princes et aux riches ?

Jusqu’à ce jour, aucun mea culpa se s’est fait entendre de sa part.

Mieux encore, ce qui n’avait pas été possible dans la foulée de Vatican II - les papes Jean XXIII et Paul VI exécraient Franco - était à l’ordre du jour avec l’arrivée de Jean-Paul II.

En 1992, le fondateur de l’Opus Dei était béatifié, suivi par 476 religieux et prêtres en 2001 et 2003.

La tendance s’affirme, puisque le Vatican célébrait le 28 octobre la béatification de 498 nouveaux “martyrs” de la guerre civile (et autant de miracles ?). Parmi les bienheureux : 2 évêques, 24 prêtres, 462 religieux, deux diacres, un séminariste et 7 laïcs décédés en 1936 et 1937. La plus importante béatification de l’histoire, en une seule cérémonie, tarif de groupe qui ne donne pas dans le détail et pose la question du sérieux de la démarche. Le miracle serait que l’Eglise en sorte indemne. S’il suffit de mourir de mort violente pour accéder à ce mérite suprême, il y a encore beaucoup de candidats de par le monde. En Espagne notamment, où l’Eglise n’a pas fait grand cas des prêtres basques fusillés par les franquistes pour leurs sympathies républicaines et leur attachement à la démocratie.

La plupart des soixante-douze évêques espagnols se rendront à Rome le 28 octobre, pour la grand messe des nostalgiques du franquisme. Cette fois c’en est trop pour le Premier ministre José Luis Zapatero, qui avait marqué son opposition à une béatification politiquement très orientée et fait savoir qu’il n’enverrait pas de délégation.

Blessé certainement au plus profond de lui-même, comme beaucoup d’Espagnols, ce petit-fils de combattant républicain entend actuellement réparer l’injustice qui frappe les vaincus de la guerre civile, “tombés dans un trou noir de l’histoire”. Mais son projet de loi sur la “réhabilitation des victimes des deux camps” suscite des oppositions et révèle les pressions exercées par le Parti populaire ultra-conservateur et une hiérarchie catholique dont certains membres demandaient il y a peu la béatification d’Isabelle “la Catholique”.

L’opposition de l’épiscopat au gouvernement Zapatero est d’autant plus virulente, que celui-ci est accusé de “travailler en faveur du mal “ et de promouvoir des réformes “dégradantes” : droits des homosexuels (ce qui peut surprendre à certains égards), facilitation du divorce, recherche sur les cellules souches, fin du catéchisme obligatoire à l’école...

LE SABRE ET LE GOUPILLON...

S’étonner d’un tel rapprochement, entre droite traditionnelle et haut clergé, serait faire preuve pour le moins de simplicité. Pour rappel, la monarchie tombait le 14 avril 1931 et la République était proclamée en Espagne, entraînant une série de réformes : laïcisation de la société, démantèlement des grandes propriétés agricoles, autonomie de la Catalogne... Le 16 février 1936, le Frente Popular, coalition des partis de gauche, remportait les élections législatives, mais en juillet de la même année un groupe de généraux se soulevait contre le gouvernement de la République, dont un certain Francisco Franco. Rébellion qui marque le début d’une longue guerre civile, soutenue par les grands propriétaires terriens, la bourgeoisie industrielle et financière, une fraction majoritaire de l’armée et de la hiérarchie de l’Eglise catholique.

Face à l’armée républicaine et aux Brigades internationales, les généraux factieux bénéficient du soutien de l’Allemagne de Hitler, de l’Italie de Mussolini et du Portugal de Salazar. En mars 1938, les armées franquistes enfoncent le front d’Aragon, isolant la Catalogne. L’année suivante, Barcelone tombe, suivie par Madrid et Valence, tandis que s’engage une dictature de près de quarante ans.

Dès son arrivée au pouvoir, le régime franquiste bénéficie du silence des démocraties européennes pour terminer sa besogne, et orchestrer des milliers d’exécutions de militants de groupes de résistance - en 1940 on compte 500 000 détenus - pour la plupart sans procès. Période terrible qui verra des milliers d’Espagnols prendre le chemin de l’exil. En 1950, le régime reçoit l’attribution de 62 millions de dollars de crédits votés par le congrès américain et l’annulation, par l’Assemblée générale de l’ONU, de l’interdiction de l’adhésion de l’Espagne fasciste aux institutions internationales des Nations-Unies. Education nationale, médias, vie économique et syndicale sont sous le contrôle de la police politique et de Franco.

L’Eglise catholique devient étroitement liée au pouvoir et participe activement à la persécution des opposants politiques . Mieux encore, le clergé mène régulièrement des actions de délation auprès des tribunaux franquistes à l’encontre des paroissiens restés fidèles aux idées républicaines, et des communistes, excommuniés par définition. L’Eglise catholique a aussi étroitement collaboré en fournissant le personnel des établissements pénitentiaires, notamment dans les prisons de femmes et les maisons de correction pour jeunes. Par la suite, les ex-détenus devaient publiquement accuser le personnel clérical de mauvais traitements sur le plan physique et psychique.

Jusqu’à la fin, “Franco la muerte” poursuit son œuvre et signe ses dernières sentences. En 1974, Salvador Puig Antich sera le dernier prisonnier politique exécuté par garrottage, malgré de nombreuses interventions et manifestations. Le “Caudillo d’Espagne par la grâce de Dieu”, comme l’affirment les monnaies frappées sous le régime, avait été à bonne école si l’on se réfère au film de Milos Forman, les Fantômes de Goya, récemment sorti sur les écrans, où on assiste à une mise à mort par garrottage ordonnée par l’Inquisition. Le dictateur décède en 1975, la même année que son ami José Maria Escriva de Balaguer (à Rome), fondateur de l’Opus Dei, mouvement auquel il avait ouvert les portes dans les années 60.

LES ESPAGNOLS DEMANDENT DES COMPTES ET ENTENDENT BRISER LE PACTE DU SILENCE.

Pour le Forum de la mémoire historique, qui défend la mémoire des centaines de milliers d’Espagnols victimes du franquisme et demande des réparations morales, le sanctuaire valencien relève de la provocation, en particulier au moment où l’Espagne exhume les charniers de la guerre civile. En août 2002, une requête était déposée devant le groupe de travail des Nations-Unies sur les “disparitions forcées” et demandait que l’Etat espagnol offre une sépulture décente aux victimes de la guerre civile. “Au-delà d’un devoir de justice, nous pensons qu’on ne peut construire une démocratie sur les fantômes du passé”, déclarait l’avocate Monserrat Sans.

Aujourd’hui, des Espagnols demandent des comptes, d’autant qu’au moment de la transition démocratique, sous le gouvernement socialiste de Felipe Gonzales, il y a eu un véritable pacte du silence.

De nombreux Espagnols voudraient que soit transformé en musée le gigantesque monument de la Valle de los caidos (“vallée des tombés”), situé en banlieue madrilène et lieu de pélerinage des nostalgiques du franquisme. Commandé par le Caudillo pour rendre hommage aux “héros et martyrs de la croisade”, entendez par là les combattants franquistes, il a été construit par des milliers de prisonniers politiques. Creusée sous la colline, la basilique Sainte-Croix renferme les sépultures de Franco et de José Primo de Rivera, fondateur de la Phalange espagnole de sinistre mémoire. Tous les 20 novembre y est célébrée une “sainte messe du Caudillo”, où sont exaltées son œuvre et les “valeurs du franquisme”. “

L’Eglise espagnole n’a jamais clairement rompu avec la dictature, commentait récemment l’historien Julian Casanova.

Le problème n’est pas qu’elle honore ses martyrs, c’est son droit le plus légitime.

Ce qui n’est pas acceptable, c’est qu’elle demeure l’unique institution qui, en plein XXIe siècle, défend la mémoire des vainqueurs de la guerre civile et continue d’humilier les familles des vaincus.”

Partager cet article
Repost0
27 octobre 2007 6 27 /10 /octobre /2007 12:15

                 La "Dabké" de la mort au Liban


Beyrouth, le 24 octobre 2007


   Y a-t-il possibilité de parvenir à un consensus entre le  rassemblement dit du « 8 mars » et celui dit du « 14 mars » ou bien la situation au Liban se dirige implacablement vers l’escalade et la déflagration ?

Depuis quelque temps, les Libanais effeuillent les marguerites… Une tempérance, même minime, dans les propos émis par les antagonistes en présence leur donne une dose d’espérance qu’ils perdent aussitôt qu’ils écoutent d’autres propos comportant une certaine violence verbale.

Le pire est toujours à craindre, donc. Malgré l’optimisme de Bernard Kouchner, lors de sa dernière visite à Beyrouth, durant laquelle il a dansé la « dabké »(1)  avant d’appeler les députés libanais à respecter l’échéance des présidentielles.

Le pire est toujours à craindre. Parce que le Liban a perdu toute autonomie.

Ce ne sont pas ses dirigeants, élus selon une loi faite, à leur mesure, par le tuteur syrien de l’époque, le colonel Ghazi Kanaan (mort, depuis), qui décident ce qu’il faut faire dans leur pays ou de leur pays. Les décideurs sont les grandes puissances internationales ou les puissances régionales qui s’entrecroisent, tantôt, et tantôt s’entretuent.

Ainsi, durant les trois semaines passées, nous avons eu droit à des déclarations successives de George Bush, Dick Chenny, Condoleeza Rice et d’autres encore, lors des visites des leaders politiques libanais de la majorité à Washington, stigmatisant l’immixtion syrienne dans les affaires intérieures de notre pays et oubliant toutes les violations israéliennes contre notre territoire national.

Nous avons eu droit, également, à une visite du représentant du ministère de la défense étasunienne, Eric Edelmann, venu, au nom de son ministre, « poursuivre la mission commencée par le chef des armées, l’amiral Falon » et concernant « la coopération entre les Etats-Unis et le Liban pour une nouvelle stratégie militaire ». De plus, nous reçûmes successivement les trois ministres des affaires étrangères de la France, du Portugal et de l’Italie, en même temps que celui de la Turquie (venu en médiateur entre le Liban et la Syrie). Et, nous attendons, dans les prochains jours, des émissaires haut placés des pays arabes dont, en premier lieu, le ministre égyptien des affaires étrangères.

Tous veulent « aider » le Liban à sortir de l’impasse des élections présidentielles et empêcher une nouvelle guerre fratricide dont l’ombre épaisse enveloppe le Liban et qui se profile dans les milliers de nouveaux jeunes miliciens armés enrôlés par les deux camps opposés.

Caricature que tout cela ? Ce n’est, malheureusement, que la pure vérité.

La situation politique et économique du Liban est, désormais, et plus qu’à aucun autre moment de son histoire moderne, étroitement liée à la volonté de l’administration étasunienne, présidée par George Bush et appuyée par Israël et quelques régimes arabes dits « tempérés » (tels que l’Arabie saoudite, l’Egypte et la Jordanie), mais aussi, en partie, à celle de la Syrie et de l’Iran.

L’enjeu : la deuxième étape du projet du « Nouveau Moyen Orient » que les Etats-Unis, toutes tendances confondues, ont entrepris en Irak et dont ils veulent poursuivre la réalisation au Liban et en Palestine, et ce afin de mettre la région pétrolière et méditerranéenne arabe sous leur coupe, ce qui leur permettra d’avancer, d’une part, en direction de la Caspienne et de contrôler, ainsi, à eux seuls, les 75% des sources d’énergie dans le monde. Sans oublier, d’autre part, le contrôle des voies de transport et des prix de cette énergie.

En quoi consiste le « Nouveau Moyen Orient » par rapport au Liban?

Comme en Irak, où le Parti démocratique étasunien a pris la décision (non obligatoire) de diviser le pays en trois Etats(2), il est prévu (dit-on) que le Liban sera divisé en trois cantons : un canton druze et maronite (correspondant aux limites du « Petit Liban », créé en 1920 par les Français), un autre, chiite, dans la Békaa et un troisième, sunnite, au Nord du pays. La partie frontalière sud sera un prolongement du premier canton qui fera une petite place aux 350 000 Palestiniens dont Israël refuse le droit au retour(3), mais loin des frontières…

Un rôle de propagandiste échut à la Suisse qui, par le truchement de son ambassade à Beyrouth, est sortie de sa neutralité coutumière et a invité, il y a une quinzaine de jours, un groupe d’intellectuels libanais afin de leur expliquer les avantages du système fédéral appliqué chez elle, comme si le Liban était formé d’ethnies et de nationalités différentes qui ne parlent pas la même langue et n’avaient pas, au départ, une histoire commune…

Et, tandis que les élections présidentielles sont reportées au lundi 12 novembre (en principe), à cause du sommet Bush-Sarkozy sur le Liban, mais aussi de la conférence (arabe) sur l’Irak, la valse des rencontres entre des leaders de « la majorité » et de « l’opposition » vient de commencer, afin de faire en sorte que l’échéance des présidentielles puisse se dérouler dans le calme. Cependant, les appréhensions restent très fortes, surtout que certains voient dans les accusations lancées par Walid Joumblatt contre le Hezbollah(4) (et qui ont, à nouveau, envenimé le climat politique) une tentative de la part de Washington d’acculer la Syrie au pied du mur, non au Liban mais en ce qui concerne la situation explosive en Irak.

En d’autres termes : ni Washington ni Damas ne sont pressés de faciliter la recherche d’une solution avant d’avoir résolu les quelques grands points qui les opposent l’un à l’autre. D’où le Liban restera ballotté par les vents contraires jusqu’aux dix derniers jours de l’échéance présidentielle, c’est-à-dire jusqu’au 24 novembre. Parce que le problème de choisir un président de la République n’est pas le seul point inextricable ; il y a aussi la phase politique ultérieure : Qu’en sera-t-il de la composition du gouvernement et qui en sera le chef ?

Fouad Sanioura (candidat étasunien par excellence) restera-t-il à son poste ou bien il y aura, là aussi, un candidat de consensus ? Qu’adviendra-t-il de la résolution 1559 concernant les armes du Hezbollah ? Quelle sera l’attitude de l’ONU à propos du refus d’Israël d’admettre que les fermes de Chebaa sont terres libanaises et quelle position prendront les troupes de la FINUL vis-à-vis des violations israéliennes de la résolution 1701 ?

Beaucoup de questions difficiles que se posent les citoyens d’un pays qui a perdu les derniers aspects de souveraineté qui lui restaient.

Seule une conférence des partis et forces politiques à l’échelle nationale pourra, peut-être le sauver (momentanément). Une conférence qui aura pour ordre du jour de stabiliser la paix civile et de discuter des réformes politiques nécessaires à court terme pour remettre le Liban sur pied.

Les Etats-Unis et leurs alliés (dont la France) laisseront-ils faire ou bien les enjeux pétroliers primeront et on subira, une fois de plus, les conséquences sanglantes d’une politique aveugle dont le seul mot d’ordre est : la fuite en avant pour sortir de l’impasse.

 

                Marie NASSIF-DEBS      
        PARTI COMMUNISTE LIBANAIS
             Beyrouth, le 24 octobre 2007

 

Partager cet article
Repost0