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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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7 avril 2008 1 07 /04 /avril /2008 08:59
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7 avril 2008 1 07 /04 /avril /2008 08:15

La CIA : "C'est nous qui avons préparé l'insurrection au Tibet"

 

 La préparation de la révolte armée a duré des années, sous la direction des services secrets américains, la CIA. C’est écrit noir sur blanc dans « The CIA's Secret War in Tibet » (La guerre secrète de la CIA au Tibet) de Kenneth Conboy (University Press of Kansas, 2002, 300 pages), un ouvrage à propos duquel le spécialiste de la CIA, William Leary, écrit : « Une étude excellente et impressionnante sur une importante opération secrète de la CIA durant la guerre froide. » Tibet : pour la liberté, avec la CIA ?

En 1951, les communistes prenaient le pouvoir au Tibet. Au cours des deux siècles qui avaient précédé, pas un seul pays au monde n’avait reconnu le Tibet comme un pays indépendant. Durant ces deux cents ans, la communauté internationale avait considéré le Tibet comme une partie intégrante de la Chine ou, du moins, comme un État vassal. En 1950 déjà, l’Inde disait que le Tibet était une composante de la Chine. L’Angleterre qui, il y a quarante ans, occupait pourtant une position privilégiée au Tibet, suivit la position indienne au pied de la lettre. Seuls les États-Unis se montrèrent hésitants. Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, ils considérèrent le Tibet comme appartenant à la Chine et ils freinèrent même l’Angleterre dans ses avances au Tibet. Mais, après la guerre, les États-Unis voulurent faire du Tibet un rempart religieux contre le communisme.

Contrairement à ce qui se passa avec la question coréenne, ils furent complètement isolés. Ils ne purent mettre sur pied la moindre coalition internationale. En 1951, la majorité de l’élite tibétaine elle-même, y compris l’Assemblée générale élargie, accepta l’accord négocié avec la Chine à propos d’une « libération pacifique ».

Mais cela changea lorsque, en 1956, les autorités décidèrent d’appliquer une réforme agraire dans les territoires tibétains de la province de Sichuan. L’élite locale n’accepta pas qu’on touche à ses propriétés et droits. Cela allait mener au soulèvement armé de 1959.

La préparation de la révolte armée avait duré des années, sous la direction des services secrets américains, la CIA. C’est écrit noir sur blanc dans « The CIA's Secret War in Tibet » (La guerre secrète de la CIA au Tibet) de Kenneth Conboy (University Press of Kansas, 2002, 300 pages), un ouvrage à propos duquel le spécialiste de la CIA, William Leary, écrit : « Une étude excellente et impressionnante sur une importante opération secrète de la CIA durant la guerre froide. »

Un autre livre, « Buddha's Warriors – The story of the CIA-backed Tibetan Freedom Fighters » (Les guerriers de Bouddha – L’histoire des combattants tibétains de la liberté soutenus par la CIA), de Mikel Dunham (Penguin, 2004, 434 pages) explique comment la CIA a transféré des centaines de Tibétains aux États-Unis, les a entraînés et armés, a parachuté des armes sur le territoire, a enseigné aux gens comment ils pouvaient se servir d’armes à feu tout en étant à cheval, etc.

La préface de cet ouvrage a été rédigée par « Sa Sainteté le dalaï-lama ». Sans doute ce dernier considère-t-il comme un honneur le fait que la rébellion séparatiste armée ait été dirigée par la CIA. Dans cette préface, il écrit : « Bien que je croie que la lutte des Tibétains ne puisse être remportée que par une approche à long terme et des moyens pacifiques, j’ai toujours admiré ces combattants de la liberté pour leur courage et leur détermination inébranlables. » (page XI)

Réactions tibétaines et internationales lors de la prise de pouvoir par les communistes, en 1951, Infortibet, 14 janvier 2008.
en néerlandais:
Le « Cirque de l’ombre : la CIA au Tibet », un documentaire revu, Infortibet, 5 février 2008.

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6 avril 2008 7 06 /04 /avril /2008 12:16

La casse du Service public d’Éducation est bien programmée depuis 1996 par l’OCDE

Une dizaine de milliers de postes supprimés à la rentrée prochaine ! Des établissements scolaires sont entrés en ébullition. Cette révolte qui couve va-t-elle ressembler aux autres ? Car on en avait bien le soupçon. Mais on ne pouvait pas le croire. Le respect de l’adversaire conduit à garder un peu de retenue à son égard. Le suspecter de tant de noirceur et de cynisme suppose qu’on le retranche de la communauté humaine. Alors on ne veut pas s’y résigner jusqu’au jour où on tient la preuve entre ses mains.

Mais, jusque-là, les faits ont beau s’accumuler, on se refuse à franchir le cap. On prend des précautions. On emprunte leur formule aux astrophysiciens confrontés à une série de phénomènes dont ils ne perçoivent pas l’origine ou la cause : la course erratique de cette planète est incompréhensible ? On émet alors l’hypothèse : tout se passe comme si...

Il en est de même avec l’Éducation nationale depuis une dizaine d’années au moins : tout se passe comme si... Un esprit raisonnable ne cesse, en effet, d’aller de stupéfaction en stupéfaction devant tant de conduites extravagantes. Mais les faits, qu’on le veuille ou non, s’enchaînent avec une logique qui atterre : elle va tellement à l’encontre de ce qui serait attendu.

1- Le savoir méprisé

On dirait ainsi que, paradoxalement, dans l’institution chargée de sa diffusion, le savoir est méprisé. Les élèves passent en classe supérieure sans avoir le minimum de connaissance requis. Les examens sont donnés en fonction non d’un seuil minimal de savoir, mais d’un pourcentage de candidats décidés en haut lieu qui prouve d’abord le bon fonctionnement de l’institution.

Les socles de savoir minimal sont revus à la baisse : des disciplines, comme les Lettres classiques sont délibérément éliminées, parfois au profit du sport. D’astucieuses incompatibilités sont instituées, soit entre les disciplines, soit entre les horaires : si tu fais natation, tu ne peux faire du latin ; si tu choisis allemand, tu dois renoncer au latin qui est enseigné à la même heure. Des erreurs sont sciemment glissées dans les programmes : on veille, par exemple, depuis vingt-cinq ans à ce qu’un élève ne puisse comprendre quoi que ce soit à l’information et aux médias.

2- Les conditions de travail méprisées

Au savoir méprisé paraît correspondre un égal mépris pour les conditions de travail elles-mêmes. Les fins d’années scolaires commencent dès la fin mai, parfois avant. Les conseils de classe sont précoces ou alors les examens organisés obligent à fermer l’établissement. Le mois de juin est la plupart du temps un mois qui compte pour du beurre.

Mais il en est de même dans l’année quand les conseils de classe sont fixés en novembre pour le premier trimestre, en mars pour le second. Sous prétexte d’attribuer un nombre égal de jours entre les trois trimestres, il arrive que le second trimestre commence au début décembre et le second à la mi-mars. On ignore le fonctionnement psychologique de l’élève qui après le conseil de classe qui vient de faire le bilan de son trimestre, éprouve fort normalement le besoin de souffler : les trois semaines avant les vacances de Noël ou de Printemps connaissent donc un relâchement. On ne court pas 5 km de plus après un marathon. L’élève attend le retour de janvier ou d’avril pour repartir.

Que dire de l’examen de certification d’allemand en troisième qu’on fixe un 27 mars quand il reste trois mois de travail ? Pourquoi priver les élèves de tout ce temps qui pourrait être si utile à l’assimilation ? Après l’examen, vont-ils continuer à fournir l’effort attendu ?

Le silence autour des classes n’est pas assuré : on travaille dans le bruit. Ça braille dans les couloirs ou sous les fenêtres dans la cour : des cours ne commencent pas à l’heure et le vacarme de la récréation continue. Ou alors le bruit vient de la salle voisine où un prof s’égosille dans un charivari empêchant toute attention. Et le comble, ce sont les élèves qui se plaignent en conseil de classe des « bavardages » que des professeurs ne savent pas contenir !

3- La règle méprisée

Il faut dire que le mépris de la règle peut être aussi la règle. Il suffit d’un élève dans un cours pour le perturber si toute sanction est interdite. Or le droit d’ « exclusion ponctuelle de la classe » prévu par la circulaire du 11 juillet 2000 peut être arbitrairement interdit localement aux professeurs. Une petite frappe peut se sentir soutenu par le bureau de la vie scolaire et même le chef d’établissement, et jouer l’indicateur ou le provocateur.

Mais il arrive aussi que ce soient les professeurs eux-mêmes qui ne souhaitent pas rédiger de rapport écrit sur les conduites inacceptables dont ils souffrent dans leur classe. Ils ont peur de se voir reprocher de ne pas « tenir leur classe » ou, au contraire, par compensation, ils pratiquent la surenchère dans l’humanitarisme dévoyé pour se faire valoir tant auprès de l’administration qu’à leurs propres yeux. C’est ainsi que l’on mélange voyous et élèves méritants sous la même appellation d’origine non contrôlée d’ « élèves en difficulté ».

Il n’existe, en général, dans un établissement, qu’une infime minorité d’élèves récalcitrants. Mais on les laisse prendre leurs aises et empoisonner la vie de tous. Le conseil de discipline tombe en désuétude, on préfère réunir un comité informel appelé par exemple "conseil de remédiation" : ça ne laisse pas de trace réglementaire au-dehors qui risquerait de ternir l’image de l’établissement et surtout celle de son chef soupçonné par le rectorat de ne pas savoir « tenir son établissement ».

On ne remédie donc à rien du tout. La violence s’installe durablement. Il reste à courir après les euphémismes et à appeler les agressions quotidiennes des « incivilités » pour en dissimuler la gravité. Quand on apprend qu’un professeur a giflé un élève pour avoir été injurié, c’est le professeur que son administration lynche en public et que le père de l’élève fautif traîne en justice. Et quand une professeur échappe de peu à la mort dans une tentative d’assassinat après avoir alerté sa hiérarchie comme elle l’a pu, l’administration est exonérée de toute responsabilité.

4- Le professeur méprisé

Ainsi, l’administration donne-t-elle l’exemple au besoin. Elle viole allègrement le règlement en refusant toute protection statutaire à celui qui est attaqué à l’occasion de ses fonctions, quand la loi lui en fait un devoir. Recrutés parfois sans avoir un niveau culturel décent, certains chefs d’établissement montrent par reconnaissance sans doute envers l’institution qui les a reconnus, de réelles dispositions en matière de brutalité.

Pour parvenir à leurs fins, la falsification n’est pas un problème pour eux, pas plus que la calomnie. Une sanction peut même être infligée sans raison à un professeur qui s’oppose à cette débâcle pour le faire taire. Tout paraît permis à ces responsables puisqu’ils peuvent agir en toute impunité. Ils ont l’appui non seulement de leur hiérarchie, mais même de la justice qui, par les temps qui courent, court à leur secours si d’aventure ils ont à répondre de leurs agressions devant un tribunal. Mais, même en cas de condamnation, ils restent à leur poste pour poursuivre leur triste besogne.

La stratégie machiavélique de l’OCDE

On a beau être ingénu, tant de continuité dans l’effort pour provoquer et accroître le chaos au cœur du service public d’Éducation finit par laisser supposer une stratégie délibérée de destruction. Mais l’idée paraît si folle. En fait, elle ne l’est pas. Un lecteur a laissé en commentaire d’un article précédent (1) les références d’un rapport de Christian Morrisson, expert de l’OCDE, l’Organisation de coopération et de développement économiques, daté de... 1996, intitulé « La faisabilité politique de l’ajustement » (2).

Peut-être l’a-t-on remarqué, le mot « ajustement » est aujourd’hui dans toutes les bouches gouvernementales et patronales, comme le dogme d’un catéchisme. Ce mot modeste et inoffensif est, en réalité, un leurre. Il appartient à une tradition de langage politique par euphémisme compréhensible des seuls initiés, comme l’était l’expression « solution finale » de sinistre mémoire. Ce titre apparemment anodin désigne en fait une destruction en douceur du service public d’Éducation. Il vise à masquer la violence de l’objectif : « ajustement » veut dire ici destruction et « faisabilité politique » signifie prévention des révoltes susceptibles d’être provoquées par cette destruction.

En somme, ce titre mystérieux désigne tout simplement la stratégie astucieuse conçue pour opérer dans les pays de l’OCDE des contre-réformes structurelles et désengager le budget de l’État des services publics sans provoquer de révoltes populaires. Ainsi est-il recommandé non « la baisse de la quantité » qui déclencherait des révoltes, mais « la baisse de la qualité  » dans certains établissements et pas dans d’autres pour rendre insensible aux familles la destruction programmée du service public d’Éducation. Voici un extrait éloquent de la page 30 du rapport que le lecteur avait cité :
« [...] Si l’on diminue les dépenses de fonctionnement, il faut veiller à ne pas diminuer la quantité de service, quitte à ce que la qualité baisse. On peut réduire, par exemple, les crédits de fonctionnement aux écoles ou aux universités, mais il serait dangereux de restreindre le nombre d’élèves ou d’étudiants. Les familles réagiront violemment à un refus d’inscription de leurs enfants, mais non à une baisse graduelle de la qualité de l’enseignement et l’école peut progressivement et ponctuellement obtenir une contribution des familles, ou supprimer telle activité. Cela se fait au coup par coup, dans une école mais non dans l’établissement voisin, de telle sorte que l’on évite un mécontentement général de la population. »

Si l’on avait encore quelques doutes sur les raisons du chaos qui s’est installé durablement dans l’Éducation nationale depuis dix ans, ils sont levés. Il s’agit bien, comme le conseille cet expert de l’OCDE, de ruiner progressivement la qualité de l’École publique pour introduire peu à peu une privatisation qui s’imposera comme la seule planche de salut quand la vie dans les établissements ne deviendra plus supportable. À bon entendeur salut ! La casse du service public que laissaient supposer toutes ces conduites irrationnelles est bien programmée à terme selon un plan méthodiquement réfléchi depuis 1996. Les défenseurs du service public d’Éducation ont quelques raisons de s’émouvoir.
                                                       Paul Villach

________
(1) « Un arrêt de Cour de cassation qui devrait alarmer tous les démocrates », Agoravox, 14 mars 2008.
(2) OCDE, CAHIER DE POLITIQUE ÉCONOMIQUE N° 13, 1996, page 30.

 
                                                          
SITE AGORAVOX

 

 

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6 avril 2008 7 06 /04 /avril /2008 12:08

                                                                              




La Ligue des droits de l'Homme (LDH) de Corse et une quinzaine d'organisations syndicales ou professionnelles dont l'ordre des avocats d'Ajaccio ont dénoncé jeudi "la chasse aux étrangers" accompagnant, selon elles, la publication de la liste des métiers ouverts en Corse aux travailleurs étrangers.

Dans une lettre aux deux préfets de Corse intitulée "immigration choisie: la honte !", les signataires protestent contre les "contrôles au faciès", "les descentes de police" ou "les ruses (déployées) pour attraper des sans-papiers à la sortie de leur lieu de travail ou de la boulangerie".

Selon Gérard Gagliardi, responsable FSU, "jusqu'à présent, jamais un élève n'avait été inquiété pour des questions de papiers mais ils sont maintenant quatre dans ce cas, à Bastia et à Ajaccio".

Les signataires de la lettre aux préfets critiquent aussi la liste des métiers accessibles aux immigrés dans l'île de Beauté : "les huit métiers retenus - parmi lesquels ceux de responsable d'exploitation en assurances, de dessinateur-projeteur en électricité et électronique - sont complètement irréalistes", constate le responsable de la LDH, André Paccou.

"Les sans-papiers en Corse occupent des emplois d'ouvriers et d'employés dans les secteurs du BTP, de l'agriculture, du tourisme, des services et contribuent au fonctionnement de notre économie", explique-t-il.

"Sous couvert de textes volontairement inadaptés permettant de les réprimer à tout moment, les pouvoirs publics risquent de déclencher des réactions de xénophobie ou d'en faire une main-d'oeuvre corvéable et malléable à la merci de certains employeurs sans scrupules", ajoute-t-il.

© 2008 AFP
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5 avril 2008 6 05 /04 /avril /2008 12:56

   

 « Penser, c'est dire non »
                        Alain
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5 avril 2008 6 05 /04 /avril /2008 12:49

Lors d'une visite à Gandrange, M. Sarkozy avait assuré devant 400 sidérurgistes que "soit nous arrivons à convaincre Lakshmi Mittal, (le patron indien d'ArcelorMittal), de revenir sur son plan de restructuration,  et nous investirons avec lui, soit nous trouvons un repreneur, et nous investirons avec lui".


              Souvenons-nous des déclarations de N.Sarkozy aux travailleurs  d'EDF/GEF(voir dans la liste des articles).
 "Les promesses, comme les oeufs, sont faites pour être brisées".

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4 avril 2008 5 04 /04 /avril /2008 12:40

Chávez : ’’Presidente Sarkozy, vamos al Caguán a buscar a Ingrid’’

                                                                                                  

’’Président Sarkozy, allons dans le Caguán chercher Ingrid ’’

 

Le président vénézuélien a révélé que son homologue français lui avait demandé d’établir contact avec Iván Márquez, qui s’est rendu à Caracas lors d’un contact autorisé par Álvaro Uribe. Mais Chávez a indiqué que cette initiative pourrait mettre en danger la vie du guérillero. ’’Je ne vais pas prendre cette initiative en envoyant un émissaire pour que derrière suivent les bombes intelligentes ".

Le président du Vénézuéla, Hugo Chávez, a invité ce jeudi son collègue français, Nicolás Sarkozy, à se rendre avec lui dans le département colombien du Caguán chercher Ingrid Betancourt, bien que "la situation soit extrêmement compliquée" après la rupture du dialogue avec la guérilla des Forces Armées Révolutionnaires de la Colombie (FARC).

"Président Sarkozy, allons au Caguán", a dit le chef d’État devant les chaînes de radios et télévisions, alors qu’il dirigeait un Conseil des Ministres dans le Palais de Miraflores à Caracas.

A peine son discours entamé, Chávez a révélé qu’il avait reçu un appel téléphonique de son homologue français pour solliciter son appui à la mission humanitaire entreprise par la France en offrant une attention médicale à la franco-colombienne, dont la santé s’est gravement détériorée, comme l’ont informé ses proches.

Le mandataire vénézuélien a assuré qu’il était "disposé à continuer à coopérer" dans la recherche de la paix en Colombie, mais a fait remarqué le fait que "la situation est très, très compliquée, extrêmement compliquée".

Il a informé que le mandataire européen lui a transmis sa préoccupation pour la santé d’Ingrid Betancourt, mais il a rappelé que, pour qu’elle ait du succès, cette mission devra disposer de l’approbation de la guérilla, en tant qu’acteur du processus.

"Ceci requiert l’autre partie. Un avion français est arrivé en Colombie avec des médecins mais les FARC n’ont rien dit", a commenté Chávez.

Cependant, il a réitéré sa disposition à soutenir la mission humanitaire depuis le Vénézuéla, comme il l’a fait pour les situations précédentes, quand on a obtenu la libération de six personnes détenues.

"Si nous pouvons sauver une vie, nous sommes à l’ordre", a t-il dit. "Je suis disposé à aller avec Sarkozy chercher Ingrid, et non seulement Ingrid, évidemment, un groupe de personnes et reprendre ainsi le processus des discussions".

"Je ne vais pas appeler Iván Márquez"

Chávez a aussi révélé que Sarkozy lui avait demandé d’établir contact avec le commandant Iván Márquez, celui qui s’est rendu à Caracas durant la médiation autorisée par Álvaro Uribe.

Toutefois, il a signalé que dans les conditions actuelles, un contact avec Márquez mettrait en danger la vie du chef partisan.

Concernant Iván Márquez "des agents du Gouvernement colombien sont partis le chasser. Je ne me puis pas me prêter à cette mascarade. Je ne vais pas prendre cette initiative en envoyant un émissaire pour que derrière suivent les bombes intelligentes ". a t-il signalé.

Le mandataire vénézuélien a indiqué que les FARC ont totalement perdu "la confiance" et qu’une éventuelle négociation de paix requerrait des gestes concrets du gouvernement colombien et même de celui des USA.

"Il manque un ensemble de gestes du Gouvernement de Colombie, du Gouvernement des Etats-Unis, qui nous permettent d’ouvrir un chemin vers l’échange humanitaire, vers la libération", a t-il dit.

Par conséquent, il a recommandé à Nicolás Sarkozy de parler avec le président des Etats Unis, George W Bush, afin d’assurer une visite éventuelle dans le département du Caguán.

"Président Sarkozy, parlez avec le président Bush, il peut faire beaucoup, il est très impliqué dans cette histoire", a t-il dit.

"Uribe, nous avions un accord"

Le dirigeant vénézuélien a profité de l’appel de Sarkozy pour s’adresser de nouveau à son homologue colombien, auquel il a rappelé que tous les deux étaient parvenu à un accord sur les modalités à suivre lors du Sommet Latino-américain tenue à la fin de l’année dernière à Santiago du Chili.

"Président Uribe, à Santiago du Chili nous étions arrivés à un accord pour une entrevue Chávez-Marulanda. Nous savons ensuite ce qui est arrivé, tant de pressions ont rompu cet accord ".

"Et puis cet accord c’est petit à petit évaporé, jusqu’à toutes les tensions regretables du mois de mars, l’agression contre Équateur et l’action contre un commando des FARC", a évoqué Chávez.

"Je suis à l’ordre", a t-il assuré. "Malgré les coups que nous avons reçues et que nous continuons à recevoir, malgré les menaces de nous porter devant la Cours Pénale International. Peu m’importe. Si nous pouvons être utiles pour sauver une vie, nous sommes là ", a insisté le président Chávez.

Finalement, il a réitéré que le Vénézuéla ne reconnaît pas les documents que la Colombie prétend avoir sortis du supposé ordinateur de Raúl Reyes et qui l’accusent de liens avec les FARC.

"Nous avons considéré irrespectueux le geste de la Colombie. Et moi si je rendais publique les déclarations des paramilitaires qui ont été emprisonnés ici. Cela est un manque de respect, par conséquent, nous lui donnons absolument aucune crédibilité, le Vénézuéla demande à être respecté ", a t-il exprimé.

Le mandataire vénézuélien a souligné que ses contacts avec la guérilla sont terminés. "J’ai perdu contact total avec les FARC, je n’en ai jamais eu durant neuf années. J’ai commencé à les avoir quand le Gouvernement de Colombie a ouvert la porte pour que nous commencions à négocier ", a t-il rappelé.

Chávez a indiqué que le Vénézuéla a la volonté de renouer les relations avec la Colombie, "mais dans l’état actuel c’est difficile", a t-il souligné.

TeleSUR/sb - MC

 LE GRAND SOIR INFO

 

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4 avril 2008 5 04 /04 /avril /2008 12:36

                                       Qu'est-ce qu'un Juif?(suite)

                                   Je suis un khazar fier de l’être

(anonyme)

 

" D’après Sand, la description des Juifs comme un peuple d’exilés, errant et se tenant à l’écart, qui « ont erré sur mers et sur terres, sont arrivés au bout du monde et qui, finalement, avec la venue du sionisme, ont fait demi-tour pour revenir en masse sur leur terre orpheline », cette description ne relève que d’une « mythologie nationale ». "

Ofri Ilani

Je suis un khazar fier de l’être

Haaretz, 18 mars 2008

Parmi la profusion de héros nationaux que le peuple d’Israël a produits au fil des générations, le sort n’aura pas été favorable à Dahia Al-Kahina qui dirigea les Berbères de l’Aurès, en Afrique du Nord. Bien qu’elle fût une fière juive, peu d’Israéliens ont entendu le nom de cette reine guerrière qui, au septième siècle de l’ère chrétienne, a unifié plusieurs tribus berbères et a même repoussé l’armée musulmane qui envahissait le nord de l’Afrique. La raison en est peut-être que Dahia Al-Kahina était née d’une tribu berbère convertie semble-t-il plusieurs générations avant sa naissance, vers le 6e siècle.

D’après l’historien Shlomo Sand, auteur du livre « Quand et comment le peuple juif a-t-il été inventé ? » (aux éditions Resling – en hébreu), la tribu de la reine ainsi que d’autres tribus d’Afrique du Nord converties au judaïsme sont l’origine principale à partir de laquelle s’est développé le judaïsme séfarade. Cette affirmation, concernant les origines des Juifs d’Afrique du Nord à partir de tribus locales qui se seraient converties – et non à partir d’exilés de Jérusalem – n’est qu’une composante dans l’ample argumentation développée dans le nouvel ouvrage de Sand, professeur au département d’Histoire de l’Université de Tel Aviv.

Dans ce livre, Sand essaie de démontrer que les Juifs qui vivent aujourd’hui en Israël et en d’autres endroits dans le monde, ne sont absolument pas les descendants du peuple ancien qui vivait dans le royaume de Judée à l’époque du premier et du second Temple. Ils tirent leur origine, selon lui, de peuples variés qui se sont convertis au cours de l’Histoire en divers lieux du bassin méditerranéen et régions voisines. Non seulement les Juifs d’Afrique du Nord descendraient pour la plupart de païens convertis, mais aussi les Juifs yéménites (vestiges du royaume Himyarite, dans la péninsule arabique, qui s’était converti au judaïsme au quatrième siècle) et les Juifs ashkénazes d’Europe de l’Est (des réfugiés du royaume khazar converti au huitième siècle).

A la différence d’autres « nouveaux historiens » qui ont cherché à ébranler les conventions de l’historiographie sioniste, Shlomo Sand ne se contente pas de revenir sur 1948 ou sur les débuts du sionisme, mais remonte des milliers d’années en arrière. Il tente de prouver que le peuple juif n’a jamais existé comme « peuple-race » partageant une origine commune mais qu’il est une multitude bigarrée de groupes humains qui, à des moments différents de l’Histoire, ont adopté la religion juive. D’après Sand, chez certains penseurs sionistes, cette conception mythique des Juifs comme peuple ancien conduit à une pensée réellement raciste : « Il y a eu, en Europe, des périodes où, si quelqu’un avait déclaré que tous les Juifs appartenaient à un peuple d’origine non juive, il aurait été jugé antisémite séance tenante. Aujourd’hui, si quelqu’un ose suggérer que ceux qui sont considérés comme juifs, dans le monde (…) n’ont jamais constitué et ne sont toujours pas un peuple ni une nation, il est immédiatement dénoncé comme haïssant Israël » (p. 31).

D’après Sand, la description des Juifs comme un peuple d’exilés, errant et se tenant à l’écart, qui « ont erré sur mers et sur terres, sont arrivés au bout du monde et qui, finalement, avec la venue du sionisme, ont fait demi-tour pour revenir en masse sur leur terre orpheline », cette description ne relève que d’une « mythologie nationale ». Tout comme d’autres mouvements nationaux en Europe, qui ont revisité un somptueux âge d’or pour ensuite, grâce à lui, fabriquer leur passé héroïque – par exemple, la Grèce classique ou les tribus teutonnes – afin de prouver qu’ils existaient depuis fort longtemps, « de même, les premiers bourgeons du nationalisme juif se sont tournés vers cette lumière intense dont la source était le royaume mythologique de David » (p. 81).

Mais alors, quand le peuple juif a-t-il réellement été inventé, selon l’approche de Sand ? « Dans l’Allemagne du 19e siècle, à un certain moment, des intellectuels d’origine juive, influencés par le caractère ‘volkiste’ du nationalisme allemand, se sont donné pour mission de fabriquer un peuple "rétrospectivement", avec la soif de créer une nation juive moderne. A partir de l’historien Heinrich Graetz, des intellectuels juifs commencent à esquisser l’histoire du judaïsme comme l’histoire d’un peuple qui avait un caractère national, qui est devenu un peuple errant et qui a finalement fait demi-tour pour revenir dans sa patrie. »

 En fait, l’essentiel de votre livre ne s’occupe pas de l’invention du peuple juif par le nationalisme juif moderne mais de la question de savoir d’où viennent les Juifs.

« Mon projet initial était de prendre une catégorie spécifique de matériaux historiographiques modernes, d’examiner comment on avait fabriqué la fiction du peuple juif. Mais dès que j’ai commencé à confronter les sources historiographiques, je suis tombé sur des contradictions. Et c’est alors ce qui m’a poussé – je me suis mis au travail, sans savoir à quoi j’aboutirais. J’ai pris des documents originaux pour essayer d’examiner l’attitude d’auteurs anciens – ce qu’ils avaient écrit à propos de la conversion. »

Shlomo Sand, historien du 20e siècle, avait jusqu’à présent étudié l’histoire intellectuelle de la France moderne (dans son livre « L’intellectuel, la vérité et le pouvoir », Am Oved éd., 2000 - en hébreu), et les rapports entre le cinéma et l’histoire politique (« Le cinéma comme Histoire », Am Oved, 2002 - en hébreu). D’une manière inhabituelle pour des historiens de profession, il se penche, dans son nouveau livre, sur des périodes qu’il n’avait jamais étudiées – généralement en s’appuyant sur des chercheurs antérieurs qui ont avancé des positions non orthodoxes sur les origines des Juifs.

 Des spécialistes de l’histoire du peuple juif affirment que vous vous occupez de questions dont vous n’avez aucune compréhension et que vous vous fondez sur des auteurs que vous ne pouvez pas lire dans le texte.

« Il est vrai que je suis un historien de la France et de l’Europe, et pas de l’Antiquité. Je savais que dès lors que je m’occuperais de périodes anciennes comme celles-là, je m’exposerais à des critiques assassines venant d’historiens spécialisés dans ces champs d’étude. Mais je me suis dit que je ne pouvais pas en rester à un matériel historiographique moderne sans examiner les faits qu’il décrit. Si je ne l’avais pas fait moi-même, il aurait fallu attendre une génération entière. Si j’avais continué à travailler sur la France, j’aurais peut-être obtenu des chaires à l’université et une gloire provinciale. Mais j’ai décidé de renoncer à la gloire. »

« Après que le peuple ait été exilé de force de sa terre, il lui est resté fidèle dans tous les pays de sa dispersion et n’a pas cessé de prier et d’espérer son retour sur sa terre pour y restaurer sa liberté politique » : voilà ce que déclare, en ouverture, la Déclaration d’Indépendance. C’est aussi la citation qui sert de préambule au troisième chapitre du livre de Shlomo Sand, intitulé « L’invention de l’Exil ». Aux dires de Sand, l’exil du peuple de sa terre n’a en fait jamais eu lieu.

« Le paradigme suprême de l’envoi en exil était nécessaire pour que se construise une mémoire à long terme, dans laquelle un peuple-race imaginaire et exilé est posé en continuité directe du "Peuple du Livre" qui l’a précédé », dit Sand ; sous l’influence d’autres historiens qui se sont penchés, ces dernières années, sur la question de l’Exil, il déclare que l’exil du peuple juif est, à l’origine, un mythe chrétien, qui décrivait l’exil comme une punition divine frappant les Juifs pour le péché d’avoir repoussé le message chrétien. « Je me suis mis à chercher des livres étudiant l’envoi en exil – événement fondateur dans l’Histoire juive, presque comme le génocide ; mais à mon grand étonnement, j’ai découvert qu’il n’y avait pas de littérature à ce sujet. La raison en est que personne n’a exilé un peuple de cette terre. Les Romains n’ont pas déporté de peuples et ils n’auraient pas pu le faire même s’ils l’avaient voulu. Ils n’avaient ni trains ni camions pour déporter des populations entières. Pareille logistique n’a pas existé avant le 20e siècle. C’est de là, en fait, qu’est parti tout le livre : de la compréhension que la société judéenne n’a été ni dispersée ni exilée. »

 Si le peuple n’a pas été exilé, vous affirmez en fait que les véritables descendants des habitants du royaume de Judée sont les Palestiniens.

« Aucune population n’est restée pure tout au long d’une période de milliers d’années. Mais les chances que les Palestiniens soient des descendants de l’ancien peuple de Judée sont beaucoup plus élevées que les chances que vous et moi en soyons. Les premiers sionistes, jusqu’à l’insurrection arabe, savaient qu’il n’y avait pas eu d’exil et que les Palestiniens étaient les descendants des habitants du pays. Ils savaient que des paysans ne s’en vont pas tant qu’on ne les chasse pas. Même Yitzhak Ben Zvi, le second président de l’Etat d’Israël, a écrit en 1929, que "la grande majorité des fellahs ne tirent pas leur origine des envahisseurs arabes, mais d’avant cela, des fellahs juifs qui étaient la majorité constitutive du pays". »

 Et comment des millions de Juifs sont-ils apparu tout autour de la Méditerranée ?

« Le peuple ne s’est pas disséminé, c’est la religion juive qui s’est propagée. Le judaïsme était une religion prosélyte. Contrairement à une opinion répandue, il y avait dans le judaïsme ancien une grande soif de convertir. Les Hasmonéens furent les premiers à commencer à créer une foule de Juifs par conversions massives, sous l’influence de l’hellénisme. Ce sont les conversions, depuis la révolte des Hasmonéens jusqu’à celle de Bar Kochba, qui ont préparé le terrain à la diffusion massive, plus tard, du christianisme. Après le triomphe du christianisme au 4e siècle, le mouvement de conversion a été stoppé dans le monde chrétien et il y a eu une chute brutale du nombre de Juifs. On peut supposer que beaucoup de Juifs apparus autour de la mer Méditerranée sont devenus chrétiens. Mais alors, le judaïsme commence à diffuser vers d’autres régions païennes – par exemple, vers le Yémen et le Nord de l’Afrique. Si le judaïsme n’avait pas filé de l’avant à ce moment-là, et continué à convertir dans le monde païen, nous serions restés une religion totalement marginale, si même nous avions survécu. »

 Comment en êtes-vous arrivé à la conclusion que les Juifs d’Afrique du Nord descendent de Berbères convertis ?

« Je me suis demandé comment des communautés juives aussi importantes avaient pu apparaître en Espagne. J’ai alors vu que Tariq Ibn-Ziyad, commandant suprême des musulmans qui envahirent l’Espagne, était berbère et que la majorité de ses soldats étaient des Berbères. Le royaume berbère juif de Dahia Al-Kahina n’avait été vaincu que 15 ans plus tôt. Et il y a, en réalité, plusieurs sources chrétiennes qui déclarent que beaucoup parmi les envahisseurs d’Espagne étaient des convertis au judaïsme. La source profonde de la grande communauté juive d’Espagne, c’étaient ces soldats berbères convertis au judaïsme. »

Aux dires de Sand, l’apport démographique le plus décisif à la population juive dans le monde s’est produit à la suite de la conversion du royaume khazar – vaste empire établi au Moyen-âge dans les steppes bordant la Volga et qui, au plus fort de son pouvoir, dominait depuis la Géorgie actuelle jusqu’à Kiev. Au 8e siècle, les rois khazars ont adopté la religion juive et ont fait de l’hébreu la langue écrite dans le royaume. A partir du 10e siècle, le royaume s’est affaibli et au 13e siècle, il a été totalement vaincu par des envahisseurs mongols et le sort de ses habitants juifs se perd alors dans les brumes.

Shlomo Sand revisite l’hypothèse, déjà avancée par des historiens du 19e et du 20e siècles, selon laquelle les Khazars convertis au judaïsme seraient l’origine principale des communautés juives d’Europe de l’Est. « Au début du 20e siècle, il y a une forte concentration de Juifs en Europe de l’Est : trois millions de Juifs, rien qu’en Pologne », dit-il ; « l’historiographie sioniste prétend qu’ils tirent leur origine de la communauté juive, plus ancienne, d’Allemagne, mais cette historiographie ne parvient pas à expliquer comment le peu de Juifs venus d’Europe occidentale – de Mayence et de Worms – a pu fonder le peuple yiddish d’Europe de l’Est. Les Juifs d’Europe de l’Est sont un mélange de Khazars et de Slaves repoussés vers l’Ouest. »

 Si les Juifs d’Europe de l’Est ne sont pas venus d’Allemagne, pourquoi parlaient-ils le yiddish, qui est une langue germanique ?

« Les Juifs formaient, à l’Est, une couche sociale dépendante de la bourgeoisie allemande et c’est comme ça qu’ils ont adopté des mots allemands. Je m’appuie ici sur les recherches du linguiste Paul Wechsler, de l’Université de Tel Aviv, qui a démontré qu’il n’y avait pas de lien étymologique entre la langue juive allemande du Moyen-âge et le yiddish. Le Ribal (Rabbi Yitzhak Bar Levinson) disait déjà en 1828 que l’ancienne langue des Juifs n’était pas le yiddish. Même Ben Tzion Dinour, père de l’historiographie israélienne, ne craignait pas encore de décrire les Khazars comme l’origine des Juifs d’Europe de l’Est et peignait la Khazarie comme la "mère des communautés de l’Exil" en Europe de l’Est. Mais depuis environ 1967, celui qui parle des Khazars comme des pères des Juifs d’Europe de l’Est est considéré comme bizarre et comme un doux rêveur. »

 Pourquoi, selon vous, l’idée d’une origine khazar est-elle si menaçante ?

« Il est clair que la crainte est de voir contester le droit historique sur cette terre. Révéler que les Juifs ne viennent pas de Judée paraît réduire la légitimité de notre présence ici. Depuis le début de la période de décolonisation, les colons ne peuvent plus dire simplement : "Nous sommes venus, nous avons vaincu et maintenant nous sommes ici" – comme l’ont dit les Américains, les Blancs en Afrique du Sud et les Australiens. Il y a une peur très profonde que ne soit remis en cause notre droit à l’existence. »

 Cette crainte n’est-elle pas fondée ?

« Non. Je ne pense pas que le mythe historique de l’exil et de l’errance soit la source de ma légitimité à être ici. Dès lors, cela m’est égal de penser que je suis d’origine khazar. Je ne crains pas cet ébranlement de notre existence, parce que je pense que le caractère de l’Etat d’Israël menace beaucoup plus gravement son existence. Ce qui pourra fonder notre existence ici, ce ne sont pas des droits historiques mythologiques mais le fait que nous commencerons à établir ici une société ouverte, une société de l’ensemble des citoyens israéliens. »

 En fait, vous affirmez qu’il n’y a pas de peuple juif.

« Je ne reconnais pas de peuple juif international. Je reconnais un "peuple yiddish" qui existait en Europe de l’Est, qui n’est certes pas une nation mais où il est possible de voir une civilisation yiddish avec une culture populaire moderne. Je pense que le nationalisme juif s’est épanoui sur le terreau de ce "peuple yiddish". Je reconnais également l’existence d’une nation israélienne, et je ne lui conteste pas son droit à la souveraineté. Mais le sionisme, ainsi que le nationalisme arabe au fil des années, ne sont pas prêts à le reconnaître.

« Du point de vue du sionisme, cet Etat n’appartient pas à ses citoyens, mais au peuple juif. Je reconnais une définition de la Nation : un groupe humain qui veut vivre de manière souveraine. Mais la majorité des Juifs dans le monde ne souhaite pas vivre dans l’Etat d’Israël, en dépit du fait que rien ne les en empêche. Donc, il n’y a pas lieu de voir en eux une nation. »

 Qu’y a-t-il de si dangereux dans le fait que les Juifs s’imaginent appartenir à un seul peuple ? Pourquoi serait-ce mal en soi ?

« Dans le discours israélien sur les racines, il y a une dose de perversion. C’est un discours ethnocentrique, biologique, génétique. Mais Israël n’a pas d’existence comme Etat juif : si Israël ne se développe pas et ne se transforme pas en société ouverte, multiculturelle, nous aurons un Kosovo en Galilée. La conscience d’un droit sur ce lieu doit être beaucoup plus souple et variée, et si j’ai contribué avec ce livre à ce que moi-même et mes enfants puissions vivre ici avec les autres, dans cet Etat, dans une situation plus égalitaire, j’aurai fait ma part.

« Nous devons commencer à œuvrer durement pour transformer ce lieu qui est le nôtre en une république israélienne, où ni l’origine ethnique, ni la croyance n’auront de pertinence au regard de la Loi. Celui qui connaît les jeunes élites parmi les Arabes d’Israël, peut voir qu’ils ne seront pas d’accord de vivre dans un Etat qui proclame n’être pas le leur. Si j’étais Palestinien, je me rebellerais contre un tel Etat, mais c’est aussi comme Israélien que je me rebelle contre cet Etat. »

 La question est de savoir si, pour arriver à ces conclusions-là, il était nécessaire de remonter jusqu’au royaume des Khazars et jusqu’au royaume Himyarite.

« Je ne cache pas que j’éprouve un grand trouble à vivre dans une société dont les principes nationaux qui la dirigent sont dangereux, et que ce trouble m’a servi de moteur dans mon travail. Je suis citoyen de ce pays, mais je suis aussi historien, et en tant qu’historien, j’ai une obligation d’écrire de l’Histoire et d’examiner les textes. C’est ce que j’ai fait. »

 Si le mythe du sionisme est celui du peuple juif revenu d’exil sur sa terre, que sera le mythe de l’Etat que vous imaginez ?

« Un mythe d’avenir est préférable selon moi à des mythologies du passé et du repli sur soi. Chez les Américains, et aujourd’hui chez les Européens aussi, ce qui justifie l’existence d’une nation, c’est la promesse d’une société ouverte, avancée et opulente. Les matériaux israéliens existent, mais il faut leur ajouter, par exemple, des fêtes rassemblant tous les Israéliens. Réduire quelque peu les jours de commémoration et ajouter des journées consacrées à l’avenir. Mais même aussi, par exemple, ajouter une heure pour commémorer la "Nakba", entre le Jour du Souvenir et la Journée de l’Indépendance. »

Shlomo Sand est né en 1946 à Linz (Autriche) et a vécu les deux premières années de sa vie dans les camps de réfugiés juifs en Allemagne. En 1948, ses parents émigrent en Israël, où il a grandi. Il finit ses études supérieures en histoire, entamées à l’université de Tel-Aviv, à l’École des hautes études en sciences sociales, à Paris. Depuis 1985, il enseigne l’histoire de l’Europe contemporaine à l’université de Tel-Aviv. Il a notamment publié en français : « L’Illusion du politique. Georges Sorel et le débat intellectuel 1900 » (La Découverte, 1984), « Georges Sorel en son temps », avec J. Julliard (Seuil, 1985), « Le XXe siècle à l’écran » (Seuil, 2004). « Les mots et la terre. Les intellectuels en Israël » (Fayard, 2006)

(Traduction de l’hébreu : Michel Ghys)

Ofri Ilani

Jeudi 03 Avril 2008

www.haaretz.co.il/hasite/spages/965...

Version anglaise : Shattering a ’national mythology’

www.haaretz.com/hasen/spages/966952.html

http://www.protection-palestine.org...

 

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4 avril 2008 5 04 /04 /avril /2008 12:33
                                                                                                                                                                           


 





SOLDATS FRANCAIS POUR LA GUERRE COLONIALE DES ETATS-UNIS
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3 avril 2008 4 03 /04 /avril /2008 08:17

à mourir de rire !

http://www.liberation.fr/actualite/sports/319008.FR.php

Reporters sans frontières est devenu actionnaire de Coca-Cola. Mais aussi d'Adidas, de McDonald's, Swatch et Atos Origin (services informatiques).

Leur point commun: ces multinationales sont toutes sponsors des Jeux Olympiques de Pékin. L'objectif de l'ONG est de pouvoir interpeller ces entreprises lors de leurs assemblées générales des actionnaires. «Nous jouons du droit des actionnaires», explique Robert Ménard, secrétaire général de RSF, confirmant une information du quotidien gratuit "20 Minutes".

Lors de ces assemblées, l'association va interpeller ces multinationales avec «des questions toujours orientées business et valeurs vis-à-vis de leurs actionnaires», souligne Fanny Dumont, responsable administrative et financière de RSF. «C'est d'autant plus facile que toutes ont investi massivement pour être sponsors et que toutes se targuent d'avoir des valeurs qui font la promotion de l'esprit olympique», dit-elle.

RSF a également l'intention d'organiser des manifestations devant les lieux où se dérouleront les assemblées générales «pour sensibiliser le grand public et les actionnaires». La première assemblée générale, celle de Coca-Cola, aura lieu le 16 avril dans le Delaware (USA) avant celle d'Adidas le 8 mai à Furth, près de Nuremberg (Allemagne).


[ modérateur : ira-t-il manifester devant coca cola Colombie où les syndicalistes sont assassinés les uns après les autres ? J'imagine l'accueil.]


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