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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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5 juin 2013 3 05 /06 /juin /2013 10:07

                                                                        MARE NOSTRUM-copie-1

 

                                    Le soldat

                                            

            Écoutez Georges Moustaki dans : « Le soldat »
www.Assawra.Info/lesoldat.mp3

http://www.assawra.info/spip.php?article3541

On m’avait dit nous allons faire
fleurir les sables du désert
et ce sera notre pays
c’était celui de nos ancêtres
c’est là que nous allons renaître
le Seigneur nous l’avait promis

là coulera le lait le miel
la vie sera un arc-en-ciel
après le brouillard et la nuit
après des siècles de souffrance
des millénaires d’espérance
après la fureur et le bruit

mais il y a eu vice de forme
on m’a vêtu d’un uniforme
on m’a harnaché d’un fusil
on m’a dit d’être le plus fort
on m’a dit de donner la mort
pas de quartier pour l’ennemi

j’ai obéi sans état d’âme
tans pis pour les enfants les femmes
le prix du sang n’a pas de prix
quand les hommes se font la guerre
les oliviers ne poussent guère
la colombe est à l’agonie

On m’avait dit nous allons faire
fleurir les sables du désert
et ce sera notre pays
On m’avait dit nous allons faire
fleurir les sables du désert
mais j’ai peur que l’on ait menti

(Paroles et musique de Georges Moustaki
Album : Vagabond)

                                                                 source "Assawra"

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5 juin 2013 3 05 /06 /juin /2013 10:01

 

 

 

 

                                                                          

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5 juin 2013 3 05 /06 /juin /2013 09:51

 

 

 

 

 

                                                                             

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4 juin 2013 2 04 /06 /juin /2013 09:45

 

 

TUILogo.jpg Le syndicat des enseignants irlandais premier en Europe à soutenir le boycott académique d’Israël



Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/



Le mouvement pour le boycott de l’État d’Israël prend de plus en plus d'ampleur. Désormais, des syndicats osent non seulement appeler à l'adoption de mesures de boycott mais en les articulant à l'exigence de désinvestissement et de sanctions contre l’État sioniste.



Le 4 avril dernier, le Syndicat des enseignants d'Irlande (TUI), au nom de ses 14 000 syndiqués, a pris une décision historique : il est le premier syndicat d'Europe à soutenir le cause palestinienne en lançant un appel public à un boycott académique d’Israël.



La motion adoptée à l'unanimité par le Congrès annuel du syndicat dénonce Israël comme « Etat d'apartheid ».



Elle appelle tous « ses membres à cesser toute collaboration culturelle et académique avec Israël, y compris l'échange de scientifiques, étudiants et personnalités académiques, ainsi que la coopération dans des programmes de recherche ».



La motion va plus loin, appelant le Congrès des syndicats irlandais (ITUC) à « faire monter la campagne pour le boycott, le désinvestissement et les sanctions contre l’État d’Israël tant qu'il ne lèvera pas son siège contre Gaza et n'arrêtera pas son occupation illégale de la Cisjordanie ».



Le mouvement syndical, progressiste et anti-impérialiste irlandais a été particulièrement actif ces derniers mois dans le soutien à la cause palestinienne.



Plusieurs militants pacifistes irlandais se retrouvaient parmi l'équipage de la dernière « Flotte de la liberté » en direction de Gaza, prenant la tête notamment du navire « Rachel Corrie » pris d'assaut en mai 2010 pour les forces spéciales israéliennes.



Concernant la motion votée en avril au Congrès, celui qui l'a déposé, Jim Roche, maître de conférences à l'Ecole d'Architecture de Dublin a insisté sur le fait qu' :



« il ne fait aucun doute qu'Israel met en place des politiques d'apartheid. Même les vétérans de la lutte anti-apartheid en Afrique du sud reconnaissent que c'est pire que ce qu'ils ont connu là-bas. »



« Nous avons proposé cette motion car nous croyons que, tout comme en Afrique du sud, le mouvement syndical a un rôle vital à jouer pour faire monter la pression afin de mettre un terme à l'occupation et l'apartheid israéliens ».



Le mouvement pour le boycott académique d’Israël s'inspire du mouvement analogue contre le système d'apartheid en Afrique du sud, qui avait contribué à discréditer auprès de l'opinion publique internationale l'action de ce gouvernement inique.



Dans d'autres pays d'Europe, l'idée progresse dans le monde syndical. En Grande-Bretagne, des pas dans la même direction ont déjà été réalisés par le Syndicat des universités (UCU) qui a déjà proposé plusieurs motions à ses congrès pour le boycott académique d’Israël.



La récente décision du physicien de renommée mondiale, Stephen Hawking, de ne pas participer à une conférence scientifique en Israël renforce la légitimité du mouvement pour le boycott académique d’Israël, en Grande-Bretagne, en Irlande et dans le reste de l'Europe.

 

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3 juin 2013 1 03 /06 /juin /2013 18:47

 

 

 

Finalement...
L’État renonce à encadrer le salaire des patrons : On a eu très peur !
Denis THOMAS

Après des nuits d’insomnies, le gouvernement a tranché : il n’y aura pas de projet « spécifique sur la gouvernance des entreprises ». Entendez par là : pas question de limiter le salaires des grands patrons du privé. La France respire et va pouvoir garder ces talents que le monde entier nous envie.

C’est naturellement notre Moscovici-sur-la-sellette qui s’est collé à faire cette brillante communication dans le quotidien Les Echos, connu comme un brûlot activiste au profit du monde du Travail.

Il envoie ainsi une autre promesse de campagne de François Hollande aux oubliettes mais, nous n’en sommes plus à ça près.

L’Ami Mollette avait alors affirmé : "j’imposerai aux dirigeants des entreprises publiques un écart maximal de rémunérations de 1 à 20". Et aussi de guérir les écrouelles, envoyer des parapluies sur Mars et faire perdre quarante kilos à Gérard Depardieu au terme d’une cure d’abstinence totale sur le Saint-Emilion.

Sans rire, le gouvernement indique à présent préférer ’"une autorégulation exigeante" de la part des boss du Cac 40 et d’agir dans « le dialogue".

Et, avec une habitude qui confine désormais à une sorte d’addiction , les équipes Hollandaises concernées ont taillé la bavette avec Laurence Parisot (en partance du Medef mais toujours très très active..) ou le président de l’Association française des entreprises privées (Afep), Pierre Pringuet.

La main sur le cœur ces derniers, soucieux d’un équilibre propre à rassurer la République qui se lève tôt "se sont engagés à présenter rapidement un renforcement ambitieux de leur code de gouvernance". Il y en avait donc un !

Par exemple, ils vont se couper un bras en favorisant "le ’Say on Pay’ (vote consultatif sur la rémunération), qui permettra à l’assemblée des actionnaires de se prononcer sur la rémunération des dirigeants", assure Mosco dans Les Echos.

STRICT ET MENAÇANT

Mais on reste très strict, presque menaçant : "Attention : si les décisions annoncées ne sont pas à la hauteur, nous nous réservons la possibilité de légiférer", gourmande le ministre des Finances .

Pour ramener la paix dans le monde des « Boards », il n’y a aura pas de loi qui "figerait des règles (...) amenées à évoluer sans cesse dans un environnement international mouvant" . On a eu franchement les jetons dans les conseils d’administrations.

Reste la terrible contribution à 75% pour les plus hauts salaires qui lèvent le doigt.

Le Grand Bercy veut "concentrer l’action législative sur la contribution de 75% sur la part des rémunérations dépassant 1 million d’euros, qui sera acquittée par l’employeur ». Elle sera soumise au Parlement dans le cadre du budget 2014, et aura une durée limitée à deux ans.

En 2012, la rémunération des Big Bosses a dramatiquement chuté de 4% à 92,7 millions d’euros. Maurice Lévy (Publicis) n’a touché que 4,8 millions d’euros, Jean-Paul Agon (L’Oréal) 3,88 millions et Bernard Arnault (LVMH, qui renonce du coup à la bière belge) 3,79 millions. Arrêtons là cette liste pathétique mais en précisant qu’elle ne comptabilise pas les « avantages en nature ».

Mais, miracle ! Avec l’Accord national interprofessionnel (ANI) ces patrons, salariés comme tout le monde, pourront bénéficier de chouettes mutuelles et de la sécurisation de leurs parcours professionnels. N’oublions pas que, parfois, ils sont … remerciés.

URL de cet article 20709
http://www.legrandsoir.info/l-etat-renonce-a-encadrer-le-salaire-des-patrons-on-a-eu-tres-peur.html
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3 juin 2013 1 03 /06 /juin /2013 18:41

                                                                        CERVEAU.gif

 

 

Notre capital culturel accumulé fait partie de notre patrimoine social et du bien-être invisible.
Un regard sur le modèle cubain
Patricia Arés Muzio

Une psychologue-clinicienne cubaine nous livre ici une analyse d’un système social où l’« être » reste plus important que l’« avoir » et où la solidarité, l’entraide, constituent une manière de vivre naturelle et quotidienne, à la grande surprise des touristes consuméristes qui se demandent soudain quel sens il faut donner aux mots « confort », « bonheur » et « liberté ».
L’auteur s’interroge sur la possibilité de conserver un modèle tissé en réseaux familiaux, sociaux, de voisinage sécurisant, et de maintenir une éthique solidaire.

LGS

À plusieurs occasions, j’ai demandé à mes étudiants quelles seraient les principales raisons de dire qu’il fait bon vivre à Cuba. La majorité des réponses étaient liées à l’accès à la santé, à l’éducation et à la sécurité sociale, qui effectivement sont les piliers de notre modèle socialiste. Cependant, pour les personnes les plus jeunes, ces réalités sont tellement intégrées à leur vie quotidienne qu’elles en deviennent trop banales ou restent figées dans un discours qui, à force d’être répété, perd de son intérêt.

J’irais jusqu’à dire qu’il existe un modèle cubain de bien-être qui a été assimilé avec une telle familiarité acritique qu’il en est devenu invisible à nos yeux mais, paradoxalement, il est présent dans le discours de nombreux Cubains qui ne vivent plus dans notre pays – précisément qui ont perdu ce mode de vie – ou dans celle de visiteurs qui vivent d’autres réalités dans leur pays d’origine. À propos de la vie quotidienne à Cuba, ce sont des difficultés dont on parle le plus souvent, notamment celles à caractère économique, alors que l’on n’entend peu parler de nos avantages et de nos forces.

Les récits entendus en consultation m’ont amenée à réfléchir longuement sur notre socialisme, vu comme une culture et une civilisation alternative. Lorsque les psychologues et autres spécialistes, nous avions participé à la bataille pour le retour d’Elian Gonzalez, l’enfant cubain retenu aux États-Unis, cette question était revenue avec force (1). Récemment, j’ai eu l’occasion de m’entretenir avec plusieurs personnes âgées rapatriées, avec des enfants qui, sur décision de leurs parents, devaient aller vivre dans d’autres pays, ou avec des jeunes gens qui sont revenus d’Espagne après avoir été jetés à la rue parce qu’ils ne pouvaient pas payer leur loyer, si bien que je me suis de nouveau posée la question du modèle cubain de bien-être, à partir de leurs expériences vécues.

Je me souviens que lorsqu’Elian était aux États-Unis, lorsque son grand-père Juanito lui disait au téléphone qu’il était en train de lui fabriquer une carriole, le lendemain l’enfant apparaissait à la télévision avec une voiture électrique qui ressemblait à une vraie voiture, lorsque les grands-parents ou son père lui disaient qu’il manquait à son petit chien, le lendemain Elian apparaissait avec un chiot labrador qu’on lui avait offert, et lorsqu’on lui disait qu’on lui avait acheté un livre d’Elpidio Valdés, il apparaissait avec un costume de Batman. Pourtant, l’affection de sa famille, l’amour de tous ceux qui l’attendaient, la solidarité de ses camarades de classe, de ses instituteurs, ont été plus forts que toutes les choses matérielles du monde.

Je discutais récemment avec un homme âgé qui a pris la décision de ne pas retourner aux États-Unis après y avoir vécu 19 ans. Il me disait : « C’est vrai, docteure, là-bas on vit très confortablement, mais ce n’est pas tout dans la vie. Là-bas, « tu n’es personne, tu n’existes pour personne ». Il me racontait qu’il restait de longues heures tout seul chez lui, en attendant le retour de ses enfants et de ses petits-enfants, qu’il restait enfermé parce qu’il ne pouvait pas sortir, sous prétexte qu’il était vieux et qu’on ne lui permettait pas de conduire, et dans la journée le quartier où il vivait « ressemblait à une maquette » : on n’y voyait personne et personne n’avait de temps à perdre pour discuter un moment.

Lors d’une visite qu’il fit à son autre fille qui vit à Cuba, il décida de ne pas repartir. Il me racontait qu’il fait de la gymnastique au parc, qu’il joue aux dominos l’après-midi, qu’il surveille les devoirs de son petit-fils et de deux de ses copains, qu’il a retrouvé quelques amis de la « vieille garde » et qu’avec les quelques sous qu’on lui envoie et l’aide de sa famille ici, il a largement pour couvrir ses frais.

Il me dit textuellement ceci : « Certains me disaient que j’allais revenir vers l’enfer, mais en réalité, docteure, je me sens au paradis. » Évidemment, son mode de vie aujourd’hui, ce n’est pas le paradis, mais il lui procure un bien-être supérieur.

Un jour, j’ai reçu en consultation l’enfant de deux diplomates, qui était venu en vacances et qui ne voulait pas repartir avec ses parents à l’ambassade où ils travaillaient. Il était « révolté », en pleine « grève » : il demandait à rester avec sa grand-mère, il ne voulait pas repartir, il n’aimait pas vivre là-bas. Quand j’ai demandé à ses parents de m’expliquer ce qu’il se passait, ils m’ont raconté que là-bas il devait vivre enfermé pour des raisons de sécurité ; il avait très peu de camarades de classe avec lesquels jouer après l’école, et ses cousins qu’il adorait, lui manquaient. « Dès qu’il revient ici, c’est comme si on lui rendait la liberté, me disaient les parents : il va au parc au coin de la rue avec les copains du quartier, il va se promener avec ses cousins, il joue au baseball et au foot en pleine rue, il passe ses journées entouré de ses grands-parents, de ses oncles et des voisins. » Au cours de l’entretien, l’enfant, m’a raconté que ses cousins lui disaient qu’il était stupide de vouloir rester à Cuba alors qu’il avait l’occasion de vivre dans un autre pays, et le garçon me disait : « Quand je suis ici, la pizza aux poivrons me manque beaucoup, mais je t’échange un million de pizzas pour rester vivre à Cuba tout de suite. »

Un jeune revenu d’Espagne me racontait qu’il avait perdu son travail et qu’évidemment il n’avait pas d’argent pour payer son loyer ; la propriétaire lui avait donné un délai de trois mois, mais comme il ne pouvait pas payer, elle l’avait jeté à la rue. Le plus triste dans ce cas, c’est que personne, pas même ses amis ne lui avaient tendu la main, car, disaient-ils, à cause de la crise chacun « devait se débrouiller comme il pouvait ». Il a dû revenir à Cuba car il n’avait qu’un seul choix : dormir dans le métro ou revenir chez ses parents. « Finalement, me disait-il, ceux qui sont prêts à t’accueillir, ce sont toujours les tiens ».

J’ai réfléchi à ces témoignages qui pourraient être bien utiles à tant des jeunes qui ne trouvent aucun avantage à vivre à Cuba, qui ne pensent qu’à une vie « de progrès » à l’étranger ou qui surestiment la vie ailleurs comme une vie de réussites et d’opportunités. Et je me demande : qu’avons-nous ici qui manque à d’autres lieux ? Qu’ont découvert l’enfant, la personne âgée et le jeune revenu d’Espagne, à partir de leurs expériences ailleurs, qu’est-ce que nous ne voyons pas ici ? Le modèle de vie que proposent les sociétés capitalistes contemporaines constitue-t-il réellement un modèle de bien-être aujourd’hui, même s’il est vendu par les médias comme « le rêve de la terre promise » ?

Parlons-nous aujourd’hui de bonne vie ou de bien vivre, de vie remplie ou de vie pleine ? Le développement économique et technologique est-il le seul moyen d’assurer le bien-être personnel et social ?

Je vais tenter de faire une synthèse, en partant de ces expériences professionnelles, dans lesquelles pourraient bien se trouver certaines des bases de notre modèle cubain de bien-être.

PAS DE SENTIMENT D’EXCLUSION, PAS D’« ANOMIE SOCIALE »

Il s’agit d’une question aux connotations spirituelles et éthiques profondes.

Quand on arrive dans un quartier à Cuba et qu’on cherche l’adresse de quelqu’un, on nous dit généralement : « Il habite dans cette maison ». Les Cubains, nous avons tous un nom et une biographie parce que nous avons tous des espaces d’appartenance (famille, école, communauté, lieu de travail) et de participation sociale. Nous avons tous assumé des responsabilités, assisté aux réunions dans le quartier, nous sommes allés à notre cabinet médical, nous votons dans le même bureau, nous achetons les produits « normés » au marché ou nous avons le même « mensajero » (coursier). Bien sûr, il nous arrive de dire : « Les mêmes têtes tous les jours ! », mais c’est justement là que réside un espace vital aux dimensions humanistes et solidaires immenses.

L’anomie sociale qui s’exprime, dans les paroles du grand-père par « tu n’existes pas », est tout le contraire de ce que nous vivons à Cuba. L’anomie sociale est le fait de vivre sans avoir de lieu, sans être reconnu ou remarqué, et il ne s’agit pas d’un lieu physique, mais d’un lieu symbolique, un lieu d’appartenance et de participation, un lieu qui donne sens à la vie. Vivre dans le « non-lieu », c’est se sentir isolé, dans une solitude existentielle, c’est se sentir étranger, et c’est un des problèmes du monde actuel. Même les lieux où cohabite aujourd’hui beaucoup de monde sont des « non-lieux » plutôt que des lieux de rencontre.

Il paraît incroyable que dans un métro bourré quotidiennement par des centaines de voyageurs, personne ne se parle et que les gens sont plus intéressés par leur téléphone portable, dans une sorte d’autisme technique, que par le contact de personne à personne. Les aéroports ou les supermarchés (cathédrales de la consommation) sont autant de « non-lieux » : beaucoup de monde autour de vous et absolument aucun contact. Si vous tombez, personne pour vous aider à vous relever, parce qu’en plus, il existe tellement de lois concernant les « droits citoyens » qui sont censées protéger les personnes d’un point de vue individualiste que personne n’osera vous toucher car il existe le risque d’être accusé de « harcèlement sexuel ». Le « non-contact » et l’indifférence sont réglementés.

Aujourd’hui, la réalité sociale dans d’autres pays fait que la société facilite plus l’exclusion que l’inclusion. À Cuba, même s’il existe des inégalités sociales comme conséquence des réalités économiques actuelles, notre projet politique vise à promouvoir l’inclusion sociale afin de supprimer la distance entre les genres, les couleurs de peau, les capacités physiques et l’orientation sexuelle. Le système social cubain, malgré les difficultés et les contradictions, tente de construire un monde dans lequel chacun a une place, et où la réciprocité humaine spontanée se construit à partir de ces conditions. Dans l’« autre géographie », sur la carte de la globalisation néolibérale, divisée en classe, les relations interpersonnelles sont détériorées par de multiples discriminations, si bien que les uns sont séparés des autres par des frontières invisibles, qui empêchent l’intégration et la participation.

LES DIFFÉRENTS ESPACES DE SOCIALISATION

Les espaces de socialisation tiennent une place importante dans la vie, à travers le réseau social qui est un soutien pour tout sujet car il est évident que c’est dans cet espace qu’une personne peut s’épanouir. Actuellement, les familles vivent isolées partout dans le monde, et plus le niveau de vie est élevé, plus le mode de vie cloîtré dans sa maison se développe.

Personne ne connaît son voisin, personne ne sait qui il est. Chez eux, les membres de la famille ont peu de moments en tête-à-tête, parce que l’invasion de la technologie est telle qu’un père peut être en train de « chatter » avec un collègue au Japon et ne pas avoir la moindre idée de ce que fait son fils dans la chambre d’à côté. Des études réalisées dans plusieurs pays ont révélé que le temps de conversation en tête-à-tête qu’un père consacre à ses enfants ne dépasse pas 15 minutes quotidiennes.

Le peu de temps consacré à la famille ou à d’autres espaces communautaires est une des grandes conséquences du modèle capitaliste hégémonique actuel. Pendant la semaine, la famille « n’existe plus » en tant que groupe : les horaires de travail extensifs, le pluri-emploi des parents qui doivent résoudre les exigences de plus en plus nombreuses de consommation font que les anciennes habitudes et les traditions familiales ont disparu de la vie quotidienne.

Selon des psychologues et des sociologues, la solitude de l’enfant et l’absence de relations pour la personne âgée sont la plus grande conséquence de cette réalité. De nombreux enfants de la classe moyenne ou de la classe moyenne supérieure reviennent de l’école sans qu’un adulte ne soit présent à la maison avant des heures avancées de la soirée ; certains sont gardés par une nourrice qui leur prépare les repas, mais qui ne saurait remplacer l’affection et l’attention des parents.

Les moyens technologiques apparaissent comme l’antidote de la solitude, mais sans aucune restriction de la part des adultes, au risque de produire une addiction aux jeux vidéo, d’augmenter la violence et de stimuler l’érotisation précoce. Aujourd’hui, il est rare que les enfants et les adolescents disposent de places publiques, de rues ou de parcs en plein air comme lieux de rencontre, car il n’y a pas de sécurité citoyenne. Les univers spatiaux-temporels du réseau urbain destinés à la jeunesse sont considérés comme des lieux menaçants et dangereux plutôt que comme des espaces de loisirs et de construction de liens sociaux. À Cuba, les parcs et les places restent des lieux de socialisation pour les différentes générations. La famille cubaine est liée par des réseaux sociaux d’échange, avec les voisins, avec les organisations, avec l’école, avec les parents, y compris pour les émigrés. Ce qui identifie le mode de vie des Cubains, ce sont les espaces de socialisation, un tissu social qui n’exclut personne et où tout le monde a un nom.

Je dirais que la cellule de base de la société cubaine, en dehors de la famille en tant que foyer, est constituée par un réseau social d’échange, familial ou de voisinage. Ce tissu social en réseau représente une des plus grandes forces invisibles du modèle cubain de bien-être. C’est là que réside la plus importante réussite de notre processus social : la solidarité sociale, la contention sociale et l’échange social permanent. Ce capital n’est perceptible que pour celui qui le perd et qui commence à vivre une réalité différente à l’étranger.

Malgré les difficultés économiques et les problèmes non résolus, la famille continue d’occuper une place privilégiée : une famille qui commence à vivre intensément à la sortie de l’école quand les enfants et les adolescents reprennent leur vie familiale et communautaire. La famille cubaine ne vit pas portes closes. On peut frapper à la porte d’un foyer cubain plusieurs fois dans la journée, que ce soit les agents de la fumigation contre les moustiques, les voisins, l’infirmière, les dirigeants du quartier, les vendeurs au porte à porte. Il faut sortir tous les jours pour aller au marché, aller chez les voisins chercher ses courses, jeter les ordures, aller à la pharmacie, chercher les enfants à l’école… La vie familiale est multi-générationnelle : toutes les générations interagissent, la majorité des personnes âgées ne vit pas en maison de retraite, leur véritable espace étant généralement dans la communauté.

LA SOLIDARITÉ SOCIALE À CONTRE-COURANT DE L’INDIVIDUALISME

Sur le plan international, le bien individuel est plus important que le bien social. Le modèle de développement économique place les personnes face au désir de vivre « mieux » (parfois aux dépens des autres) au dessus du vivre bien pour tous.

Aujourd’hui on a coutume de dire : « Je ne fais de mal à personne, que personne ne vienne fourrer son nez dans ma vie ; pour moi, ça va bien, c’est mon corps, c’est ma vie, c’est mon espace. » On privilégie ce qui va apporter le plus de bénéfices. Le « je » a remplacé le « nous ». Dans ce monde hégémonique, on qualifie positivement la conduite égoïste de « rationalité instrumentale » alors qu’en réalité cette rationalité dissimule une grande insensibilité sociale.

Dans notre pays, la solidarité sociale existe, même si aujourd’hui nous vivons une sorte de parallélisme entre nos comportements solidaires et l’insensibilité de certaines personnes. La socialisation du transport ou « botella » (auto-stop), par exemple, l’attitude des voisins, la famille, le partage des téléphones particuliers, les échanges d’uniformes scolaires, de certains médicaments, le prêt de sa maison comme salle de classe après le passage d’un ouragan qui a détruit l’école, sont des exemples de nos échanges solidaires.

Une jeune fille en internat à l’école Lénine me racontait que chaque semaine dans son groupe d’amies – comme dans tous les groupes – les élèves mettaient en commun tous les aliments qu’elles avaient apportés et les partageaient équitablement. Ainsi, elles mangeaient toutes la même chose, indépendamment que certaines pouvaient apporter plus de choses que d’autres. Pour elles, le plus important, c’était l’amitié et la fraternité.

LA CRÉATIVITÉ ET L’INTELLIGENCE COLLECTIVE

À Cuba, l’on peut discuter et avoir de nombreux échanges sociaux, et l’on peut aussi s’offrir le luxe d’avoir une bonne conversation avec beaucoup de gens. Nous savons tous quelque chose, nous pouvons tous donner une opinion ou avoir de bonnes idées. Nous avons une culture politique, une culture sportive et certains sont connaisseurs en art.

Nous avons un capital culturel accumulé qui fait partie de notre patrimoine social et du bien-être invisible. Nous sommes cultivés, et c’est le résultat des niveaux d’enseignement atteints. Les Cubains et les Cubaines, nous impressionnons par notre capacité à converser, à exposer des idées et des critères. Un de mes grands problèmes, en tant que psychologue clinicienne, lorsque je m’occupe de quelqu’un, c’est que les séances prennent beaucoup de temps, parce que nous sommes habitués à converser. Certains viennent avec une liste écrite pour ne rien oublier de ce qu’ils avaient à dire. Nous prenons notre temps et c’est un luxe à notre époque, alors que personne ne veut perdre son temps, et que partout dans le monde, on vit avec le syndrome de la vitesse.

Lorsque je me rends dans des pays latino-américains pour donner des cours, les étudiants présentent, dans leurs travaux sur la famille, une réalité familiale et sociale qui me laisse perplexe, à cause de la quantité de problèmes sociaux accumulés, non seulement dans les familles pauvres, mais aussi dans toutes les classes sociales.

Je me rends compte à travers ce que j’entends que nous sommes à des siècles de distance, parce que leurs problèmes ne sont pas d’ordre économique mais ils sont plutôt liées à l’ignorance, la pauvreté mentale accumulée, les stigmates sociaux, les préjugés de classe, de genre, de race, la violence contre les femmes, les solutions magiques sans fondement scientifique à des problèmes, l’abus sexuel des enfants, la polygamie, les tares génétiques dues à une sexualité irresponsable. Ce sont des problèmes quotidiens qui sont associés au chômage, à l’absence de programmes sociaux de prévention. Ce qui pour nous est l’exception est pour eux le quotidien.

En tant que professeur, je sens que notre population est cultivée et développée, et nous le vivons sans même nous en rendre compte. Même si notre quotidien semble être insignifiant, il reste la grande toile de fond de l’Histoire.

Certains jeunes émigrés se rendent compte souvent de cette réalité sociale si différente lorsqu’ils y sont confrontés.

COMMENT RENFORCER NOTRE MODÈLE DE BIEN- ÊTRE ?

Le nouveau modèle économique a, entre autres objectifs, l’augmentation de la productivité. Il a pour but le renforcement de notre modèle de bien-être qui représente une alternative à l’anti-modèle dominant, une conception que partage également l’ensemble des peuples indigènes du continent et du monde, et qui tire ses racines d’une longue tradition dans les différentes manifestations religieuses.

Pour tous ces projets de société, y compris le cubain, l’objectif de développement n’est pas de posséder toujours davantage, mais d’ « être » davantage, ce n’est pas accumuler davantage de richesses, mais davantage d’humanité. Il propose de vivre bien et non pas de vivre mieux, ce qui implique solidarité, pratiques de réciprocité et volonté de parvenir à un équilibre avec l’environnement, et en même temps d’améliorer les conditions de vie de la population. Cependant, l’amélioration des conditions de vie ne pourrait à elle seule résoudre les problèmes sociaux qui se sont accumulés.

La dimension économique ne saurait être isolée des dimensions sociales, culturelles, historiques et politiques qui donnent au développement un caractère intégral et interdisciplinaire, permettant de récupérer le sens du bien-être et du bien vivre comme objectif fondamental.

Il n’y a pas besoin d’être un scientifique social pour se rendre compte que, à la marge des conditions de vie, nombreuses sont les personnes et les familles qui bien plus que dans la pauvreté matérielle se sont installées dans la pauvreté spirituelle. Certaines d’entre elles souffrent de pauvreté spirituelle, ce qui s’exprime par des modes de vie éloignés de la plus élémentaire décence, loin des réalités de notre pays. Elles se montrent avides de biens matériels superflus, avec des aspirations contraires au bien-être collectif. Une culture de la banalité et de la frivolité propre au modèle hégémonique actuel.

L’accumulation de problèmes matériels, du fait de la profonde crise économique que nous avons traversée dans les années 90, a considérablement détérioré les valeurs sur le plan social.

Les valeurs ne sont pas seulement des principes, elles doivent se traduire dans nos comportements. Si nous contredisons les principes dans notre pratique, nous sommes en fait face à une crise des valeurs. Cuba n’est pas à l’abri des influences hégémoniques du monde unipolaire. Nous devons continuer à construire un modèle alternatif de bien-être, « contre vents et marées », malgré toutes les influences de la colonisation de la subjectivité, y compris, malgré l’effet modulaire de nos politiques sociales. Sur le marché, les valeurs ne comptent pas : seule compte la possibilité de consommer. Les non consommateurs se considèrent comme des êtres humains « non reconnus », exclus de tout type de reconnaissance sociale.

Le monde d’aujourd’hui est saturé d’informations, certaines intéressantes, d’autres médiocres et superficielles. Pour augmenter les ventes, les médias de l’actuel modèle hégémonique n’hésitent pas à faire l’éloge de la banalité. Nous sommes assaillis par les divertissements, les téléfilms, les séries et les films de violence qui ont un tel pouvoir de séduction incroyable qu’elles attrapent le téléspectateur, avec le risque d’être entraîné dans l’oisiveté et l’addiction (drogue, alcool, pornographie, argent facile, jeux de hasard, jeux vidéo).

Lorsque Ghandi, prix Nobel de la Paix, signalait les sept péchés capitaux de la société contemporaine, il faisait précisément allusion au contexte mondial dans lequel nous sommes immergés : la richesse sans travailler, le plaisir sans la conscience, la connaissance inutile, le commerce injuste, la science sans humilité, l’adoration sans le sacrifice et la politique sans principes.

La publicité et le marché associent généralement le bien-être au plaisir, à l’« avoir », au succès et au statut social.

Il est certain que le manque de culture favorise la tendance à penser que le bien-être réside dans l’ « avoir », à se laisser prendre par toutes sortes d’offres de consommation qui fleurissent comme de la mauvaise herbe, et à se laisser dominer par l’ignorance. L’éthique de l’être exige une formation morale, une éducation familiale, généralement une éducation d’une plus grande envergure. C’est là le pari que nous devons faire pour notre société.

ENCOURAGER LA SOLIDARITÉ SOCIALE

Avec l’augmentation du travail indépendant, la communauté représente l’espace de vie de nombreuses familles. Les liens entre la famille, la communauté, les organisations politiques et sociales et le travail se développent. Par ailleurs, les nouveaux espaces constituent une occasion parfaite pour renforcer la vie communautaire, en même temps que le travail au bénéfice du bien-être commun. Cuba peut faire la différence en ce qui concerne le sens de la solidarité et de la solidarité sociale.

Il est important de développer une culture solidaire et une responsabilité sociale pouvant servir d’antidote à la pénétration de la culture mercantile, de conserver une éthique solidaire afin de ne pas abandonner le projet collectif, même si le nom, – et pas l’idée du travail à son compte – suggère une certaine déconnexion sociale, qui ne représente pas notre éthique solidaire.

RENFORCER L’ESPACE COMMUNAUTAIRE

Aujourd’hui, la famille et la communauté ont gagné en importance à Cuba en temps qu’espaces de vie. Lorsqu’un visiteur observe notre mode de vie communautaire, il dit parfois qu’autrefois l’on vivait ainsi dans son pays, mais qu’il y a plus de 10 ans que l’on vit « portes fermées » et que les « maisons sont vides une grande partie de la journée ». Cela est dû en grande partie à l’apparition de nouvelles technologies, aux horaires de travail de plus en plus étendus, aux changements de lieu d’habitation et de travail répétés, et aux villes toujours plus grandes et plus peuplées.

La croissance exacerbée de l’individualisme rend de plus en plus difficile le fait de ressentir un sentiment communautaire. En effet, la communauté s’est réduite au simple noyau familial, et dans ces circonstances, il est très facile de tomber dans l’isolement qui entraîne la solitude et la dépression, créant un grand collapsus social, avec des résultats aussi inquiétants que l’augmentation de la violence, de l’abus de drogues et des maladies mentales.

Lorsque les personnes de tous âges, les groupes sociaux et culturels ont le sentiment d’appartenir à une communauté, elles ont tendance à être plus heureuses et sont en meilleure santé ; le réseau social devient plus fort, plus stable et plus solidaire. Une communauté forte apporte beaucoup d’avantages, aussi bien à l’individu qu’au groupe, en favorisant l’amélioration de la société. Nous avons un grand défi devant nous : que nos portes restent ouvertes, que nous ne perdions pas la sensibilité envers les autres, envers notre quartier et son environnement, que nous continuions à nous préoccuper du bien-être collectif.

Les diverses formes d’insertion à l’économie n’ont pas détérioré le tissu social existant. Nous ne sommes pas une société stratifiée en classes sociales, mais tissée en réseaux familiaux, de voisinage et sociaux, et nous maintenons une éthique solidaire.

L’important, c’est de trouver des solutions novatrices à de nombreux problèmes qui existent dans la communauté, conçue comme espace permettant d’apporter des solutions. Pour y parvenir, il faut une plus grande dynamique de la communauté dans sa capacité d’influer sur les problèmes locaux, en maintenant l’implication des citoyens dans la vie sociale, en prenant soin de nos espaces, de nos anciens, des enfants, des femmes, des personnes handicapées, et surtout il est important de maintenir la responsabilité sociale dans l’éducation des jeunes générations.

Compte tenu de tous ces éléments, nous avons la responsabilité sociale de préserver notre modèle cubain de bien-être, car notre pays dispose de conditions sans précédent pour marquer la différence. Nous devons continuer à résister à la colonisation culturelle et à la subjectivité, car le grand défi, c’est de proposer d’autres modèles d’être humain et de collectivité qui indiquent réellement les voies d’une véritable humanisation.

Patricia Arés Muzio

(1) Elián González : un Cubain de cinq ans, séquestré du 25 novembre 1999 au 28 juin 2000 par une partie de sa famille à Miami après que sa mère fut décédée dans un naufrage au cours d’une traversée illégale à travers le détroit de la Floride. Le père légitime, vivant à Cuba, réclamait le retour de l’enfant. Il fallut une extraordinaire mobilisation du peuple cubain pour que la Justice états-unienne autorise le retour de l’enfant auprès de son père qui avait le tort de vivre à Cuba et de ne pas vouloir en partir.
(Note du GS).

* http://www.granma.cu/frances/cuba-f/22may-Un%20regard.html
URL de cet article 20807
http://www.legrandsoir.info/un-regard-sur-le-modele-cubain.html

 

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3 juin 2013 1 03 /06 /juin /2013 18:36

                      

          CHRONIQUES DU FASCISME ORDINAIRE         petain     

                                                    

                                            Marechal, nous voila !

   

 

 

 

 

Les vieilles recettes antisociales du FN
Robert GIL

La perméabilité d’une partie des salariés aux discours du FN est inquiétante. Elle s’inscrit dans un contexte de crise économique, financière et politique. La précarité, le chômage, les défaites sociales sur les retraites, l’éducation, les délocalisations et les plans de licenciement en cours plongent de nombreux salariés dans l’angoisse.

Face à ces inquiétudes, le FN se présente comme le défenseur des petits contre les gros, se plaçant en champion de la défense de l’emploi et se battant contre les délocalisations. Pour le FN les principaux responsables sont la politique européenne et les étrangers. Dans son discours, quelques formules à connotations anticapitalistes ne sont là que pour essayer d’abuser retraités et autres salariés qui peuvent être séduits par les propos faussement « sociaux-radicaux » du FN ?

Pour les retraites par exemple, le FN est dans la continuité des réformes voulues par les gouvernements précédents (1993-2003-2010). Mais en plus, lui le pourfendeur de la finance, plaide pour une retraite par capitalisation ouverte à tous et gérée par des organismes financiers privés. Ceci est la porte ouverte à un système à deux vitesses, où les pauvres auront une retraite de misère, et leur épargne sera investie dans des circuits financiers, pour être utilisée sur des marchés spéculatifs, responsables de licenciements et délocalisations. De plus, si un krach boursier survient, leurs économies s’envolent…

Pour sauver l’emploi, le FN est partisan du protectionnisme : tous unis derrière les capitalistes français ! Car parallèlement au protectionnisme et à la préférence nationale, sont but est de libérer le travail et de donner des garanties au Medef dans la pure droite ligne des doctrines ultralibérales. La vie sociale (et la vie tout court), l’amélioration des conditions de travail et les valeurs collectives sont loin d’être sa préoccupation. Le FN préfère le corporatisme et l’individualisation des revenus, le FN comme la droite sarkozienne, prône le salaire au mérite et la mise en concurrence des salariés entre eux. La préoccupation du FN est le temps que le salarié passe au service de l’entreprise, livré à l’arbitraire et à la soumission au patronat et à ses petits chefs. D’ailleurs, le Medef n’a rien à redire sur la vision « entreprenariale » du FN, bien au contraire !

Le FN reprend une vieille vision patronale : l’entreprise française ne serait pas compétitive, au niveau mondial, à cause des résistances syndicales contre toute tentative de démanteler les statuts sociaux, des combats pour l’emploi ou l’augmentation des salaires. Le programme du FN, contrairement aux idées qu’il voudrait diffuser auprès des salariés, est en fait l’allégeance aux entreprises et au patronat, cassant les droits collectifs acquis de hautes luttes, au profit d’une régulation qui lie de manière irréversible chaque salarié à son entreprise ou à sa branche professionnelle. C’est aussi la préférence aux patrons et à la libéralisation du travail…, ce qui n’a rien d’étonnant lorsque l’on prend le temps de lire le programme du FN.

Non seulement le FN n’est jamais présent pour défendre les salariés, mais l’on retrouve ses vieux reflexes réactionnaires lorsqu’il s’agit de condamner les mouvements de grève. Dans ces cas là il sait dénoncer les « prises d’otages » à l’unisson avec les discours ultra libéraux du Medef et des médias à leurs bottes. Pour donner le change, le FN précise qu’il est favorable au droit de grève, mais fondé sur des revendications réalistes et justes ??? Reste à savoir qui jugera de savoir si les revendications sont réalistes et justes ? Le Medef ?

Le discours actuel du FN sur l’ »Etat vampire » et sa haine des fonctionnaires est dans la ligne directe des doctrines véhiculées par le FMI et les différents organismes officiels et officieux, responsables de la dégradation de vie de millions d’êtres humains ; son programme est parfaitement libéralo-compatible. Sa différence avec la droite libérale vient de ce qu’il a fait de la haine de l’Islam son fond de commerce, et de la stigmatisation des immigrés son cheval de bataille. Le FN reste bien économiquement ultralibéral, lorsqu’il parle de Schengen par exemple, ce n’est pas pour remettre en cause les mouvements de biens et de capitaux. La vraie question est de savoir : quel soutien est-ce que le FN offre aux travailleurs en danger ? En dehors des périodes électorales, elle est où, Marine ?

Sur Conscience Citoyenne Responsable
http://2ccr.unblog.fr/2013/05/30/les-vieilles-recettes-antisociales-du-fn/

URL de cet article 20797

 

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3 juin 2013 1 03 /06 /juin /2013 18:31

                                                                       MARE NOSTRUM-copie-1

Resim-290.jpgDes centaines de milliers de personnes se sont soulevées en Turquie!

 

 

Communiqué du Parti communiste de Turquie

 

 

 

Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

 

 

 

La résistance au parc Taksim Gezi, qui se poursuit depuis plusieurs jours, s'est transformée en mouvement populaire ce 31 mai. Des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue à Istanbul et dans plusieurs régions de Turquie pour protester contre l'offensive inhumaine et délirante du gouvernement AKP.

 

Personne n'a le droit de tromper le peuple, d'essayer de tirer de fausses conclusions du déroulement des événements ou d'essayer de profiter de l'occasion pour en tirer des petites victoires politiques ou réaliser des démonstrations de force personnelles. Le mouvement historique et massif d'hier fut une éruption de colère populaire, qui est l'aboutissement de 11 ans de gouvernement AKP. Ces personnes qui partagent la même colère se retrouvent dans des tendances politiques différentes mais elles se retrouvent dans leur riposte commune contre le gouvernement.

 

Il ne s'agit pas d'un « printemps turc » comme les médias occidentaux aiment à le définir. Ce mouvement qui monte prend un caractère anti-impérialiste et laïque. Il est étroitement lié à l'opposition populaire à la politique belliciste du gouvernement en Syrie et à l'islamisation rampante de la vie publique. Ainsi, il diffère des autres soulèvements au Moyen-orient.

 

En dépit d'une brutalité policière sans limites et du manque de direction dans le mouvement, les manifestants ont soigneusement évité toute provocation. Depuis hier matin, plusieurs centaines de milliers de personnes défilent dans les rues sans crainte, parcourant en tout des milliers de kilomètres sans mener la moindre action qui puisse laisser un espace pour dénigrer cette résistance populaire légitime.

 

La terreur d’État qui s'est fait jour hier a fait plusieurs milliers de blessés et conduit à l'arrestation de centaines de manifestants. Cependant, cela n'a pas fait fléchir la résolution et la détermination populaire. Désormais, la riposte va bien au-delà du projet gouvernemental de construction d'un centre commercial à Gezi Parkı près de la place Taksim. Le gouvernement AKP porte l'entière responsabilité de l'escalade des événements. Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a essayé de minimiser les protestations et il doit désormais être prêt à affronter une dure réalité : les gens n'ont plus peur de son gouvernement et ils veulent s'en débarrasser le plus vite possible.

 

Notre parti va maintenant proposer de nouvelles initiatives pour améliorer la coordination de la lutte contre ces plans illégitimes du gouvernement.

 

Le Parti communiste de Turquie appelle ses adhérents et sympathisants à se rassembler place Taskim à 15 h.

 

Nous appelons notre peuple à boycotter les médias dominants, qui ignorent, déforment les nouvelles des manifestations et minimisent systématiquement le nombre des manifestants. Les gens doivent soutenir les médias alternatifs, qui sont la véritable source d'information.

 

Maintenant que le peuple s'est soulevé, la fin de ce gouvernement cruel est proche !

 

Solidarité contre le fascisme !

 

A bas la dictature du capital !

 

 

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2 juin 2013 7 02 /06 /juin /2013 16:05

                                                                     CERVEAU.gif 

 

 

Par le Mouvement politique d’émancipation populaire (M’PEP).

Le 30 mai 2013.

Résumé

Oskar Lafontaine, dans un texte du 30 avril 2013 (voir ci-dessous) est le premier dirigeant européen à avoir fondé l’euro qui considère aujourd’hui qu’il faut « abandonner » la monnaie unique, revenir aux monnaies nationales et créer un nouveau Système monétaire européen. Sa position est une immense avancée qui témoigne de l’effritement croissant des positions du parti pro-euro. Il demeure cependant une limite à cette évolution : rien n’est proposé par Oskar Lafontaine pour se sortir de la crise, à court terme, qui passe nécessairement par une sortie de l’euro unilatérale, pays par pays. En tout cas les déclarations d’Oskar ont semé le trouble dans son parti, Die Linke, mais aussi au sein du PGE et du Front de gauche en France où beaucoup trouvent qu’il a raison.

Texte complet

Rappelons que Oskar Lafontaine a été l’un des fondateurs du parti de gauche allemand Die Linke dont il fut le président jusqu’en 2009. Il a été président du Parti social-démocrate allemand (SPD) de 1995 à 1999, ministre des Finances de 1998 à 1999 avant de démissionner en raison de divergences politiques avec le Chancelier (SPD) Schröder. Oskar Lafontaine est un poids lourd de la politique allemande et européenne.

Pour lui la « politique d’austérité » conduite par la chancelière allemande, Angela Merkel, « amène au désastre » non seulement l’Allemagne mais aussi l’Europe. Le chômage « atteint des niveaux dangereux pour la démocratie ».

Dès lors, de son point de vue, les « Européens du Sud », pays dans lesquels il inclut la France, vont « tôt ou tard être forcés de se révolter contre l’hégémonie allemande  ». Ce qu’il met en cause en tout premier lieu, c’est la politique de « dumping des salaires  » menée par les dirigeants allemands. Il est vrai que le prétendu « modèle allemand  » repose sur deux facteurs aux antipodes de la coopération européenne : l’écrasement des salaires des travailleurs allemands depuis plus d’une dizaine d’années et la délocalisation d’une partie significative de la production industrielle allemande dans des pays de l’Est européen. Le but étant de présenter à l’exportation des prix inférieurs à ceux des concurrents. D’où l’excédent commercial allemand gigantesque, qui a plongé la quasi-totalité des autres pays de la zone euro dans des déficits commerciaux symétriques.

L’ancien ministre allemand des Finances reconnaît l’erreur qu’il a commise en faisant partie de ceux qui, dans les années 1990, ont soutenu le processus de mise en place de l’euro comme monnaie unique. Pour lui, la monnaie unique « aurait été valable » si les pays membres de la zone euro « s’étaient mis d’accord sur les conditions d’une politique salariale coordonnée en faveur d’une augmentation de la productivité ». À l’époque il considérait qu’une telle politique salariale « était possible », non parce qu’elle était incluse dans les traités ou les accords intergouvernementaux, mais parce qu’elle procéderait d’une dynamique vertueuse. Or, reconnaît-il, le dialogue macroéconomique a été « contourné par les gouvernements ». Dès lors « l’espoir selon lequel la création de l’euro pousserait tous les acteurs à un comportement économique rationnel s’est révélé vain ». Et Oskar Lafontaine ajoute même « le système a déjanté  ».

Soutenant les analyses d’un économiste réputé Outre-Rhin, le fondateur de Die Linke (mouvement politique que l’on peut classer, paradoxalement, dans le parti pro-euro) estime que des pays comme la Grèce, le Portugal, l’Espagne, devraient dévaluer leur monnaie de 20% à 30% pour redevenir compétitifs pour leurs exportations et réduire leurs importations. De son côté, l’Allemagne devrait réévaluer de 20% pour cesser d’étrangler les autres pays. Faisant preuve d’un réalisme politique dont pourrait s’inspirer nombre de dirigeants politiques français, Oskar Lafontaine juge « qu’une telle politique n’a aucune chance d’être mise en œuvre ». En effet, le consensus du parti pro-euro en Allemagne (il rassemble la droite, les verts, les socio-démocrates, Die Like) ne permettra pas ces évolutions.

Ce nouveau Système monétaire européen aurait l’objectif central de permettre les dévaluations et réévaluations. Le système des changes serait géré au niveau européen. Pour parvenir à cet objectif, trois catégories de mesures seraient prises :

  • « un strict contrôle de la circulation des capitaux serait l’inévitable première étape » ;
  • durant la période de transition, il faudra « aider les pays qui devraient inévitablement déprécier leur monnaie », et accepter « une intervention de la BCE » ;
  • le secteur financier devrait être placé sous « stricte régulation », selon un modèle proche de celui des « caisses d’épargne publiques ». Oskar Lafontaine ajoute qu’il faut « fermer le casino ».

Le Serpent monétaire européen est né de l’accord de Bâle du 10 avril 1972. Il est remplacé par le Système monétaire européen le 13 mars 1979. L’échec de ces dispositifs est lié au refus des oligarques européens de mettre en place un strict contrôle des changes et des mouvements de capitaux.

 A.- Le Serpent monétaire européen

Le terme « serpent » vient du fait que les devises ondulaient à l’intérieur de marges fixes, donnant l’image d’un serpent.

Les accords de Bretton Woods, en 1944, décident que seul le dollar serait convertible en or, à un prix fixé à 35 dollars l’once. Le système monétaire international repose donc sur des parités de change fixes entre les pays. Les dévaluations et réévaluations restent possibles, mais elles sont négociées au sein du Fonds monétaire international. Le système est relativement stable, les crises financières n’existent pas. Cependant, les échanges commerciaux internationaux sont libellés en dollar. Les États-Unis disposent ainsi d’une situation extraordinairement favorable puisqu’ils sont le seul pays au monde à pouvoir payer leurs importations avec leur monnaie nationale. Tous les autres pays, inversement, doivent récupérer suffisamment de devises pour payer leurs importations. Seule solution pour y parvenir : augmenter les exportations.

Les États-Unis vont donc pouvoir augmenter leurs importations sans limite en les payant en dollars. Par ailleurs, le financement de la guerre froide par l’entretien de bases militaires partout dans le monde et la guerre du Vietnam vont provoquer une importante création monétaire, dépassant largement la contrepartie en or qui permettait de maintenir l’once du métal jeune à 35 dollars.

Devenu de plus en plus fragile, le système explose en 1971 lorsque le président américain Nixon décide unilatéralement de mettre un terme aux accords de Bretton Woods en renonçant à la seule convertibilité du dollar en or. Le système monétaire international change alors du tout au tout en passant à un régime de parités flottantes, le dollar fluctuant librement par rapport aux autres devises.

Du coup les détenteurs de dollars les vendent contre de l’or et des devises, en faisant monter leurs prix et baisser celui du dollar. La monnaie des pays exportateurs (essentiellement Allemagne et Japon) est la plus recherchée. Mais la hausse de la valeur de ces monnaies risque de les pénaliser à l’exportation en renchérissant le prix de leurs biens exportés. D’où le développement de stratégies de montée de gamme (produits de plus haute qualité qui permettent un profit plus élevé), de développement de la productivité, de pression sur les salaires (déjà !). La situation est devenue difficile pour le Japon et l’Allemagne, les monnaies de ces pays devenant trop surévaluées par rapport au dollar.

Un dispositif a donc été conçu au sein de ce qui s’appelait alors la Communauté économique européenne (CEE), visant à limiter les fluctuations de change entre les pays membres. Un cour pivot a été défini pour chaque monnaie, autour duquel des fluctuations de 2,25% à la hausse ou à la baisse étaient autorisées.

Ce système va se fragiliser progressivement avec la baisse continue du dollar entre 1972 et 1978. Plusieurs pays membres du Serpent ne vont plus pouvoir rester dans le cadre des marges de fluctuation (+ ou – 2,5%) et devront dévaluer. C’est le cas, d’abord, de la livre sterling en juin 1972 (dévaluation de 30%), puis de la lire italienne en janvier 1973, du franc français en 1974 et en mars 1976.

En un an, de mars 1977 à mars 1978, le dollar s’effondre, par exemple de 12,3% par rapport au mark, le gouvernement américain laissant sa monnaie baisser. Les échanges communautaires sont menacés, les monnaies européennes quittent le serpent les unes après les autres.

C’est le 27 octobre 1977 que le président de la Commission européenne, le britannique Roy Jenkins, à Florence, propose de créer une monnaie unique pour les neuf pays membres de la CEE avec un budget communautaire de 10% du PIB de chaque pays (cette proposition n’aura aucune suite). Le Système monétaire européen naîtra de cette orientation.

 B.- Le Système monétaire européen

Deux changements principaux distinguent le Système monétaire européen (SME) du Serpent monétaire européen.

Un « panier » de monnaies est créé, l’ECU (European Currency Unit), qui n’est pas une monnaie commune, fondé sur le poids économique des pays membres, servant à établir la parité des devises européennes.

Les fluctuations des devises européennes se font à partir du panier de monnaies, + ou – 1,125%.

Le Système monétaire européen succède donc au Serpent monétaire européen le 13 mars 1979. Ce système va fonctionner correctement les deux premières années de son existence, en 1979 et 1980, permettant de stabiliser le cours des monnaies européennes. Mais très vite des limites vont apparaître.

Le franc français sera dévalué en octobre 1981, en juin 1982 et en mars 1983. Le franc belge sera dévalué en février 1982. Le système tiendra convenablement jusqu’en 1992. En septembre de cette année, des spéculations sont lancées à la suite du rejet du traité de Maastricht par les Danois. La lire italienne et la peseta espagnole sont dévaluées, puis la livre sterling. À l’été 1993 la Banque de France a épuisé ses réserves de devises en trois semaines pour soutenir le franc (achat de francs sur les marchés avec des devises pour faire remonter les cours). Les marges de fluctuations ne peuvent plus être respectées, elles sont élargies à + ou – 15%. Le SME, de facto, prend fin à l’été 1993.

La leçon à retenir est que l’absence de contrôle des changes et des mouvements de capitaux a permis l’explosion du SME.

Les propositions d’Oskar Lafontaine constitueraient un progrès indéniable vers un double système de souveraineté monétaire nationale et de coopération européenne. À ce titre elles doivent être soutenues.

Mais ces propositions nécessitent un accord des Vingt-Sept. Il n’est pas impossible de penser qu’un tel accord pourrait être trouvé si la crise prend des proportions encore plus aigües qu’aujourd’hui. Confrontés au risque de départ de certains pays de la zone euro, l’Allemagne surtout et la France peuvent être amenées à se rallier à la proposition Lafontaine.

Toutefois, ces propositions laissent sans réponse la gestion de la crise à court et moyen terme. Que faire en attendant qu’un hypothétique accord intervienne entre les Vingt-Sept ? Pour être parfaitement cohérent, Oskar Lafontaine aurait dû ajouter qu’en attendant de trouver un accord de ce type, la sortie de l’euro unilatérale par un certain nombre de pays était nécessaire.

Le parti politique allemand Die Linke, dont Oskar Lafontaine est un des fondateurs, a très mal pris la déclaration du 30 avril de son ancien leader. Au moins les lignes vont bouger car un débat enflammé se développe dans le parti.

L’une des deux co-présidente, Katja Kipping, ancienne dirigeante du PDS (ex-communiste) de l’ex-RDA, a répondu par un article dans la presse du parti, Neues Deutschland, avec un titre que ne renieraient ni l’UMP ni le PS : « Nous disons Oui à l’Euro ! ». Son principal argument est la collusion avec le nouveau parti anti-euro allemand Alternative pour l’Allemagne (AfD). Le deuxième co-président, Bernd Riexinger, représentant les ex-sociaux-démocrates de RFA, a répondu : « Certains disent non à l’Euro et oui à l’Austérité (l’AfD), nous, nous disons non à l’austérité et oui à l’Euro. Ils sont de droite, nous sommes de gauche ! ».

Les déclarations de soutien à la monnaie unique se multiplient dans la presse du parti contrôlée par les dirigeants qui organisent un véritable tir de barrage. Le député européen Jurgen Klute, par exemple, a ainsi rédigé un vibrant article contre le retour du nationalisme, en appelant à la « réussite du projet européen ». A la gauche de Die Linke, la responsable de la « plate-forme communiste », Sarah Wagenknecht, a fait des déclarations confuses : elle dénonce le programme de l’AfD, et refuse de prendre position pour ou contre Lafontaine.

Pour préparer la réunion de Dresde prévue en juin, visant à adopter le programme du parti pour les élections de septembre, le groupe dirigeant de Die Linke a déjà son idée : « même si l’Union monétaire européenne a été très mal construite, Die Linke ne veut pas la fin de l’Euro. Au contraire, l’Union monétaire doit être totalement réorganisée, afin que l’on défende la coopération pacifique en Europe plutôt que d’exacerber les divisions ».

Il est vrai que la position d’Oskar Lafontaine diffère radicalement de celle promue par le Parti de la Gauche européenne (PGE - dont sont membres Die Linke, le PCF, le PG…) et de ses dirigeants les plus connus comme Alexis Tsipras ou Jean-Luc Mélenchon.

Le Journal L’Humanité a mis vingt jour pour relayer l’information, et ce n’est que le 22 mai qu’un petit article était rédigé indiquant que « la solution proposée d’un retour à la case SME illustre toutefois les limites d’une analyse strictement keynésienne de la crise alors que les défis de l’emploi, de l’environnement, de l’extension inédite des protections sociales et des services publics qui frappent partout à la porte appellent comme jamais un renforcement des coopérations intereuropéennes. Les deux coprésidents de Die Linke ont tenu à marquer leur distance avec la contribution d’Oskar Lafontaine en invoquant, eux, leur attachement à la poursuite d’un euro transformé ».

Rarement langue de bois n’aura été autant utilisée. Cet article n’a aucune signification : il n’y a strictement aucun rapport entre l’analyse keynésienne et la position d’Oskar Lafontaine ; on ne voit pas en quoi la défense de l’euro peut avoir le moindre effet sur la liste de sujets évoqués comme l’emploi ou les services publics ; l’euro interdit les « coopérations intereuropéennes » puisque la BCE est indépendante et que cette situation n’est pas prêt de changer.

Die Linke avait servi de modèle à Jean-Luc Mélenchon dans sa conception du Front de gauche. Or Die Linke est en plein déclin et apparaît aujourd’hui comme un anti-modèle du fait de ses positions pro-européennes.

De 2005 à 2009 il dispose de 161 députés des parlements régionaux, 179 maires, environ 5 500 élus municipaux, 8 députés européens obtenus en 2009.

Aux élections régionales de janvier 2008, Die Linke obtient 7,1% en Basse-Saxe, 5,1% en Hesse, puis 6,5% dans le Land de Hambourg et entre dans ces trois parlements régionaux.

Aux élections fédérales de septembre 2009 Die Linke fait une percée et porte sa représentation au Bundestag à 76 députés sur 614, contre 53 précédemment. Avec 11,9 %des suffrages exprimés et un million d’électeurs supplémentaires, le parti devient la quatrième force politique nationale, distançant nettement les Verts. Durant la campagne électorale, les sondages lui donneront jusqu’à environ 14% d’intentions de vote.

Aux élections régionales d’août 2009, Die Linke réalise une percée dans le Land de la Sarre où Oskar Lafontaine dirige la liste. Il obtient 21,3% des suffrages exprimés, soit 19 points de plus que la liste PDS en 2004. En Saxe le parti obtient 20,6% (-3%) et 27,4% en Thuringe (+1,3%). Die Linke fait son entrée dans le Landtag du Schleswig-Holstein avec 6 % des voix (+5,2%) et maintient sa position de seconde force politique dans celui du Brandebourg avec 27,2% (-0,8%).

Lors des élections régionales partielles de mars 2011 Die Linke va connaître une sévère défaite. En Rhénanie-Palatinat il passe de 9,4% en 2009 à 3,1%. En Bade-Wurtemberg, il passe de 7,2% en 2009 à 2,8%. À Berlin, où il cogère la ville-région avec le SPD, il passe de 11,7% à 4,6%.

Les élections régionales partielles de mai 2012 en Rhénanie du Nord – Westphalie (Land le plus peuplé d’Allemagne avec environ 18 millions d’habitants) vont confirmer le net recul de Die Linke qui passe de 5,6% à 2,5%.

Par Oskar Lafontaine*

Le 30 avril 2013.

La politique européenne de la chancelière Angela Merkel est sous pression croissante. Sa politique d’austérité qui a dominé l’Europe et l’amène au désastre a été critiquée par le président de la Commission européenne Manuel Baroso ainsi que par Enrico Letta, récemment désigné comme Premier ministre en Italie par le president Giorgio Napolitano. Cela fait longtemps que les leaders européens sont perdus. La situation économique se dégrade de mois en mois et le chômage atteint des niveaux dangereux pour la démocratie.

Les Allemands n’ont pas encore réalisé que, poussés par la crise économique, les Européens du sud - y compris la France - risquent tôt ou tard d’être forcés de se révolter contre l’hégémonie allemande. C’est en particulier la politique de dumping des salaires, pourtant une violation des traités depuis l’origine de la politique d’union monétaire qui les met sous pression. Quand les pays qui sont victimes de cette politique se rassembleront pour forcer à un changement de politique anti-crise aux dépens de l’Allemagne, Angela Merkel se réveillera de son immobilisme auto-satisfait.

Une monnaie unique aurait été viable si les participants s’étaient mis d’accord sur les conditions d’une politique salariale coordonnée en faveur d’une augmentation de la productivité. Dès lors que je considérais qu’une telle politique salariale était possible, j’ai donné mon accord à la création de l’euro dans les années 90. Mais les institutions mises en place pour cette coordination, et en particulier le dialogue macro-économique, ont été contournées par les gouvernements. L’espoir selon lequel la création de l’euro pousserait tous les acteurs à un comportement économique rationnel s’est révélé vain. Aujourd’hui, le système a déjanté.

Ainsi que HWS l’a récemment écrit dans le Handelsblatt, des pays tels que la Grèce le Portugal ou l’Espagne devraient devenir environ 20 à 30% moins chers que la moyenne européenne pour rétablir leur compétitivité et l’Allemagne devrait devenir 20% plus chère. [Hans-Werner Sinn est professeur d’économie à l’Université de Munich, president de l’Institut IFO qui est un groupe de recherche économique très réputé en Europe, et membre du groupe des conseillers économiques ministériel. Il est l’auteur de Can Germany be Saved ?

Cependant, l’expérience des dernières années a clairement démontré qu’une telle politique n’a aucune chance d’être mise en œuvre. Une réappréciation via une hausse des salaires qui serait nécessaire en Allemagne y est impossible du fait de la convergence entre le patronat allemand et le bloc des partis néo-libéraux rassemblant la CDU CSU, le SPD, le FPD et les Verts qui leur obéissent. Une vraie dévaluation via la baisse des salaires qui générerait les nécessaires 20 à 30% de pertes de revenus en Europe centrale – France incluse - conduirait au désastre dont on peut déjà voir les prémices en Espagne, Grèce et Portugal.

Si ces dévaluations et réappréciations ne peuvent pas être faites ainsi, il va falloir abandonner la monnaie unique et revenir à un système qui permette ces dépréciations / appréciations, ainsi que c’était le cas dans la période précédant la monnaie unique, celle du Système monétaire européen. En substance, il s’agit de rendre de nouveau possibles des dévaluations et réévaluations via un système des changes géré au niveau européen. Dans cet objectif, un strict contrôle de la circulation des capitaux serait l’inévitable première étape. Après tout, l’Europe a déjà pris une telle mesure avec Chypre.

Durant la période de transition, il faudrait aider les pays qui devraient inévitablement déprécier leur monnaie, afin de les renforcer, y compris via une intervention de la BCE, et d’éviter un effondrement. Un prérequis du bon fonctionnement du Système monétaire européen serait une réforme du secteur financier sous stricte régulation, selon une organisation du type de celles des caisses d’épargne publiques. Il faut fermer le casino.

La transition vers un système permettant dévaluations et réévaluations devrait se faire graduellement, en commençant par la Grèce et Chypre et en prenant en compte l’expérience du Serpent monétaire européen ainsi que celle du SME.

Traduit de l’anglais par Jacques Nikonoff

* Oskar Lafontaine a été l’un des fondateurs du parti de gauche allemand Die Linke dont il fut le président jusqu’en 2009. Il a été président du Parti social-démocrate allemand (SPD) de 1995 à 1999, ministre des Finances de 1998 à 1999 avant de démissionner en raison de divergences politiques avec le Chancelier (SPD) Schröder.

 

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1 juin 2013 6 01 /06 /juin /2013 13:40

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Le Parti communiste libanais appelle à une conférence de salut national : La prolongation du mandat du parlement est un précédent dangereux

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Le Bureau politique du Parti Communiste libanais trouve dans la prolongation du mandat du parlement un précédent dangereux contre la Constitution et toutes les lois en vigueur au Liban et aussi un coup porté à la volonté populaire du changement, quels que soient les prétextes et les arguments avancés. En effet, la classe politique dominante, dont le parlement actuel constitue l’un des piliers essentiels, est responsable de ce qu’elle appelle « les circonstances de force majeure ». N’est-elle pas à la base de ces circonstances qu’elle avait provoquées dans le but d’empêcher toute possibilité de parvenir à une nouvelle loi électorale ? N’est-elle pas responsable des climats de mobilisation confessionnelle et de tension que vit le pays, à cause des différends qui séparent ses représentants et de leurs paris sur telle ou telle puissance étrangère ? N’est-elle pas, enfin, derrière les problèmes d’insécurité, tant par ce qu’elle appelle « la politique de neutralité » que par son refus de donner une couverture politique à l’armée afin que cette derrière puisse accomplir son devoir de sauvegarde du territoire, ce qui a aidé à la dégradation de la situation dans plus d’une région, dont la dernière fut Erdal (dans le nord de la Bekaa) ?

Cette situation aurait du être la cause du renvoi des parlementaires, par respect des bases élémentaires de la démocratie, non d’imposer aux Libanais une prolongation de la crise des deux pouvoirs exécutif et législatif. Cette crise qui se généralise sur tous les plans et qui envenime les divisions partisanes et confessionnelles et charrie la corruption, l’instabilité et le chaos ; ce qui menace les bases mêmes de l’entité libanaise, sans parler de l’existence de l’Etat.

Dans ce contexte, le Bureau politique du Parti Communiste libanais déclare son refus de céder au chantage devant lequel nous a placés la classe politique qui gouverne le pays, et qui se résume par le slogan suivant : ou bien la prolongation du mandat parlementaire, ou bien le vide constitutionnel. Il se déclare opposé à toute reconnaissance de la légalité du parlement, ainsi que de toutes les décisions provenant de ce parlement, après le 25 juin. Il met en garde contre les dangers qui se profilent, dont, en premier lieu, la mainmise totale sur les institutions du pouvoir afin d’effectuer un nouveau partage du gâteau entre les chefs des confessions.

Voilà pourquoi, le Bureau politique du PCL appelle les Libanais à ne pas céder à ce projet, mais à imposer un nouvel agenda différent, ayant pour objectif la reconstruction de l’Etat et du régime politico-économique sur les bases de la citoyenneté, de la justice sociale et de la dignité humaines. Il appelle aussi toutes les forces politiques démocratiques et progressistes à participer à la Conférence pour le salut national qui se tiendra le 15 juin afin de participer à l’appel pour la création du « Comité constitutionnel de transition » et de mettre au point un programme d’action visant à réaliser ces objectifs.

Le Bureau politique du PCL
Beyrouth, le 31 mai 2013

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