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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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3 mars 2011 4 03 /03 /mars /2011 07:35

La vente d’armement ne connaît pas la crise !

  Actuellement  se tient, à Abu Dhabi aux Emirats Arabes Unis, un des plus grands salons de l’armement et l'Institut international de recherche pour la paix de Stockholm (Sipri) révèle dans un rapport qu’en 2009, au plus fort de la crise, les ventes d'armes ont atteint 401 milliards de dollars (295 milliards d'euros). Soit une augmentation de 14,8 milliards de dollars en 2009 par rapport à 2008, une hausse de 8%.

 

La palme des ventes militaires revient aux États-Unis avec 247 milliards, soit 61,5% des ventes mondiales. «Les dépenses en biens et services militaires du gouvernement des États-Unis sont un facteur déterminant de l'augmentation des ventes d'armes des entreprises américaines (...) et des entreprises d'Europe occidentale présentes sur le marché américain», note une spécialiste de l’armement.

 

L’américain Lockheed Martin a été le premier vendeur d'armes en 2009 avec 33,4 milliards de matériels vendus, devant le britannique BAE Systems qui totalise 33,3 milliards de ventes. Parmi les dix plus gros vendeurs d'armes, sept sont américains. En 8éme position on trouve le groupe franco-Allemand EADS avec 15,9 milliards de dollars vendus puis l'italien Finmeccanica avec 13,3 milliards et le groupe français Thalès avec 10,2 milliards. (total officiel EADS – Thalès 26,1 milliards. « Déficit » 2010 de la Sécurité Sociale : 23 milliards. Comparez ).

 

Pour l'Europe les ventes cumulées se sont élevées à 120 milliards de dollars, soit 30% du total.

 

L'Asie (sans la Chine) et le Moyen-Orient (Israël, Koweït et Turquie) ont totalisé 24 milliards de dollars de ventes d'armes en 2009.

 

Les dépenses d’armement sont un effroyable gâchis, les peuples doivent être de plus en nombreux à dire NON à cette politique.

                        site:communistes

 

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2 mars 2011 3 02 /03 /mars /2011 16:18

                                                                     MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

 

Contribution du Parti Algérien pour la démocratie et le socialisme (PADS) à la rencontre communiste internationale du 26 février 2011

a.png par William Sportisse, dirigeant du PADS

 

 

Chers camarades,

 

Au nom de la direction du PADS nous vous remercions de votre invitation et vous souhaitons beaucoup de succès dans vos actions pour unir les communistes Français dans un parti de classe fidèle aux principes du marxisme-léninisme et à l’internationalisme. Notre contribution à vos travaux a pour objectif de vous informer sur les analyses et les positions de notre Parti concernant la situation en Algérie.

 

Il est évident que cette situation dans notre pays est liée aux grandes batailles de résistance qui se déroulent dans le monde contre les tentatives des dirigeants des pays impérialistes de réduire les effets de la crise systémique du capitalisme afin d’assurer au patronat un taux de profit maximum dans le processus d’exploitation des classes ouvrières et des autres couches laborieuses. Il deviendra de plus en plus évident aux classes ouvrières et aux peuples que les luttes sur le sol national dans chaque pays sont liées entre elles et qu’elles ont donc un caractère international, parce qu’elles sont dirigées contre des bourgeoisies capitalistes unies entre elles dans le cadre du système impérialiste.

 

Les victoires remportées en Tunisie et en Egypte sur les dictatures de Ben Ali et Moubarak qui ont été chassés du pouvoir constituent, malgré les limites des résultats acquis et des pressions impérialistes pour empêcher tout autre progrès en avant de ces peuples, un stimulant pour les luttes futures et pour d’autres défaites de l’impérialisme et des bourgeoisies locales à son service.

 

Au lendemain de la chute des clans de la bourgeoisie de Ben Ali et Moubarak, l’espoir d’arracher la liberté d’expression et d’organisation a été donné aux Algériens.

 

En Algérie, la première caractéristique de la situation s’exprime dans les actions pour des revendications sociales dont le nombre enregistré en 2010 s’élève à 10.000. Elles se sont exprimées sous la forme de grèves suivies par des travailleurs du secteur public industriel (SNVI) et privatisé (Complexe sidérurgique d’El Hadjar) dans les services publics ( travailleurs du rail , de la santé et de l’éducation nationale) ou sous la forme de barrages dressées sur les routes pour exiger une meilleure et régulière distribution de l’eau ou pour la maintenance des routes , ou sous la forme de révoltes contre les attributions arbitraires de logements sociaux à des personnes qui ne les méritent pas qui se terminent souvent par des empoignades violentes avec les policiers envoyés pour les réprimer , ou sous la forme de manifestations et de sit-in des étudiants devant les locaux du ministère de l’enseignement, ou sous la forme de manifestations de chômeurs pour l’obtention d’emplois. Toutes ces actions sont l’expression du mécontentement croissant des travailleurs et du peuple Algérien.

 

La deuxième caractéristique est que ce mécontentement résulte du fossé qui se creuse entre l’immense majorité des couches populaires et une petite minorité de riches trafiquants qui se sont immensément enrichis à la faveur du grand tournant vers l’ultralibéralisme capitaliste au début des années 1980 suivi ensuite par l’acceptation en 1994 par les partis et dirigeants bourgeois, y compris islamistes des exigences du FMI , sous prétexte que c’était un «  moindre mal » face aux difficultés de remboursement de la dette algérienne en raison de la baisse du prix du pétrole. Les pressions de l’impérialisme mondial s’exerçaient à ce moment là avec de plus force à la faveur des ravages causés au peuple par les organisations terroristes islamistes. Le relèvement du prix du pétrole depuis 1999 qui a suivi l’abrogation du monopole de l’état sur le commerce extérieur en 1994 a permis à quelques milliers de familles de partager l’essentiel des revenus pétroliers. Une poignée d’heureux élus du régime profite des crédits du secteur bancaire public qui souvent ne sont pas remboursés. Les trafiquants à la faveur de la privatisation du commerce extérieur et avec la complicité des fournisseurs étrangers accroissent leurs revenus par la surfacturation de leurs achats ce qui leur permet d’une part d’engranger dans leurs comptes ouverts dans des banques étrangères des devises volées au pays et d’autre part de vendre en Algérie les produits achetés à des prix supérieurs au prix de revient réel. Parallèlement de nombreuses entreprises du secteur public ont été fermées ou réduites à l’inactivité mettant au chômage des centaines de milliers de travailleurs. Les sociétés privées qui se sont constituées sont peu nombreuses dans l’industrie mais pullulent dans le commerce extérieur. Ces sociétés privées, en raison de l’extension du chômage dont est le plus victime la jeune génération, emploie des jeunes qui sont sous-payés et qui ne sont pas déclarées ni à la sécurité sociale ni à la fiscalité. A la campagne les terres agricoles nationalisées en 1973 ont été restituées à leurs anciens propriétaires qui en avaient été expropriées soit en raison de la limitation de la propriété foncière ou en raison de leur comportement hostile à la lutte libératrice contre le colonialisme. Des parcelles appartenant au domaine de l’état (terres abandonnées par la grosse colonisation terrienne au lendemain de l’indépendance et nationalisées) ont été vendues à des privés à des prix qui ne correspondent pas à leur valeur réelle. L’abandon de leurs terres par de nombreux paysans victimes du terrorisme islamiste a également permis des dépossessions dont on ignore l’ampleur réelle. La situation sociale de la petite paysannerie s’est aggravée.

 

La déclaration du 10 janvier 2011 de notre parti souligne à juste raison que : «  20 ans d’application d’une politique capitaliste et 30 ans de sabotage du secteur public économique n’ont apporté au peuple et au pays que misère plus grande, inégalités et injustices croissantes, arriération économique sans fin, destruction du tissu industriel que l’Algérie avait commencé à créer dans les années 1970 pour garantir l’avenir des nouvelles générations ».

 

L’Algérie a été engagé dans une impasse par les capitalistes algériens et les puissances impérialistes. Le PADS depuis sa naissance en 1994 a dénoncé ces orientations des représentants de cette bourgeoisie capitaliste qui a engagé notre pays dans cette impasse.

 

La troisième caractéristique de la situation est la crainte de cette bourgeoisie capitaliste et des puissances impérialistes face aux réactions des masses populaires devant cette impasse qui est un aspect de la crise du système capitaliste. Ces réactions se sont manifestées et se manifestent encore sous la forme de luttes qui se déroulent encore à l’échelle d’une localité, d’un quartier ou d’une entreprise dans diverses régions du pays, sans être coordonnées à l’échelle nationale. La crainte que ces réactions prennent une autre dimension suscite des tensions entre les divers clans de la bourgeoisie capitaliste algérienne. Une fraction du pouvoir actuel effrayée par des perspectives qui peuvent s’assombrir avec l’aggravation de la crise mondiale du système capitaliste et d’une chute du prix du pétrole tente de freiner l’hémorragie des devises sous couvert « d’un patriotisme économique » en resserrant le contrôle sur les relations financières de l’Algérie. Mais il serait faux de croire que cette frange du pouvoir a fini par comprendre qu’il faut revenir à une politique favorable aux masses populaires. Elle peut certes lâcher du lest pour étouffer toute réaction populaire, mais elle est également prête à user de la répression pour mâter tout mouvement populaire qui la dérangerait (exemple avec les étudiants). Ses velléités de relancer en partie le secteur public industriel en le réhabilitant peuvent être utiles aux masses populaires, mais ses intentions demeurent de renforcer ses intérêts capitalistes ce qui constitue un frein sérieux à un authentique développement économique global.

 

Une autre fraction dans le pouvoir et en dehors représentante des intérêts capitalistes qui refusent tout projet d’investissement pour toute réhabilitation du secteur industriel public. Ce sont les partisans de l’ultralibéralisme à outrance qui rejettent toute diminution des importations et de leur part dans le partage des devises produites par la vente du pétrole. Ils se dressent contre toute mesure tendant à réduire l’hémorragie des devises provoquée par la hausse vertigineuse des importations et des profits rapatriés par les sociétés étrangères. Ces fractions du pouvoir ont leurs relais dans la société civile à travers des partis politiques et les syndicats qu’ils ont domestiqué ou qu’ils manipulent pour la défense de leurs intérêts. Des partis ou personnalités politiques qui ne sont plus représentées dans le pouvoir ou qui l’ont quitté (c’est le cas notamment du RCD ou de l’ancien premier ministre Benbitour) qui se présentent comme une opposition qui ne cherche pas à remettre en cause les orientations capitalistes du pouvoir mais qui trouve qu’elles sont insuffisantes et souhaitent aller plus loin dans les accords passés par les dirigeants actuels et les puissances impérialistes ( accord avec l’Union européenne, adhésion à l’OMC et participation plus active aux organisations militaires de l’OTAN). Les autres «  opposants «  comme Aït Ahmed et son Parti FFS ou encore des personnalités membres du FLN comme Mehri qui ont été des artisans de la rencontre et d’un accord à San Egidio avec les islamistes ils multiplient leurs efforts en direction du pouvoir afin de trouver un compromis pour empêcher toute tentative d’engager un processus révolutionnaire mettant en difficulté le capitalisme algérien et ses soutiens impérialistes. Enfin, les islamistes qui ne combattent ni le capitalisme et ni l’impérialisme, ont vu leur influence décroître en raison des crimes commis par son aile radicale, de l’enrichissement de certains de ses responsables au cours de la décennie 1990, et de la participation au pouvoir de son aile dite « modérée » qui a été salie par plusieurs scandales financiers et dont de nombreux membres sont devenus des gros importateurs.

 

La quatrième caractéristique est l’intérêt accordé par les puissances impérialistes, notamment les USA, à l’Algérie en raison de ses réserves pétrolières et gazières et d’autres richesses minières qu’elles convoitent et désirent en avoir la mainmise. Prises de court par les grandes manifestations populaires de Tunisie et d’Egypte où les dictateurs qu’ils soutenaient ont été emportés par les soulèvements des masses populaires, les puissances impérialistes et en premier lieu les Etats Unis abandonnent leurs marionnettes et préparent la mise en place d’équipes de rechange qui resteront à leur dévotion en feignant de prôner l’instauration de la démocratie dans ces pays et dans d’autres qui pourraient être gagnés par le vent de la révolte. Comme on le sait ces puissances sont bien mal placées pour parler de démocratie, quand on se réfère aux crimes qu’elles ont commis en Irak, en Afghanistan et à leur comportement solidaire avec les crimes des colonialistes israéliens qui occupent la Palestine et s’opposent à la mise en place d’un état Palestinien conformément aux résolutions de l’ONU. En vérité ces puissances impérialistes veulent éviter que les peuples de ces régions soient maîtres de leurs richesses pétrolières ou autres. Les puissances impérialistes et notamment les Etats Unis veulent exploiter le mécontentement des peuples à leur profit. Elles encouragent leurs alliés internes et en même temps accentuent leurs pressions sur les gouvernants en place en vue d’obtenir d’eux plus de concessions en leur faveur. Comme le déclare la déclaration du PADS du 22 janvier : «  le but de leurs pressions ouvertes ou cachées est de porter à la tête de l’Etat des valets à leurs bottes pour piller à plus grande échelle les richesses du pays. » Cette déclaration ajoute encore à propos des impérialistes : «  Ils espèrent transformer l’Algérie en néo colonie et renforcer par son intermédiaire leur mainmise sur toute l’Afrique ».

 

Enfin une dernière caractéristique de la situation en Algérie c’est la méfiance des masses populaires exprimée envers les partis et personnalités politiques officiels qui sont au pouvoir ou hors du pouvoir. Ce qui explique en partie le refus de nombreux jeunes comme des masses populaires de rejoindre les dernières marches à Alger des 12 et 19 février à l’appel d’une coordination de partis et d’associations dont le RCD et le PLD qui ont réuni quelques centaines de personnes devant 30 000 policiers mobilisés par le pouvoir qui les ont empêché de défiler. Cette méfiance rejoint nos appréciations sur les orientations de ces marches qui font abstraction de la prise en charge des problèmes sociaux et économiques du pays et de l’alternative dont a besoin notre pays. C’est ce que rappelle la réponse en date du 12 février 2011 du PADS à la question d’un lecteur à propos de sa position sur ces marches. Dans cette réponse le PADS note : «  Nous ne sommes plus en 1988 quand toutes les classes sociales, ouvriers, bourgeois, féodaux, couches moyennes, ne voulaient plus du Parti unique devenu une entrave à l’expression de leurs intérêts sociaux opposés et un obstacle à leurs luttes pour le contrôle absolu de la machine d’Etat.

 

« Durant ces 20 dernières années, les classes dirigeantes ont réussi à imposer une démocratie de façade…«  Vingt ans après, les travailleurs n’acceptent pas de se ranger derrière n’importe quel appel « à la liberté et à la démocratie ». Leurs aspirations démocratiques sont chargées de revendications tel que le besoin d’avoir un travail que seule une société débarrassée des inégalités sociales peut garantir. Libertés démocratiques, travail, pain, logement, santé, éducation sont étroitement liés. La dignité ne peut être assurée que dans une société qui garantit le plein emploi, bannit l’exploitation, la domination des capitalistes et la dictature des possesseurs des sacs d’argent, la fameuse «  chkara »

 

Or ces revendications comme les aspirations démocratiques ne sont possibles que si l’Algérie tourne le dos à l’ultra libéralisme, au développement capitaliste et aux alliances avec l’impérialisme et ses institutions. Il faut chasser de l’Etat les barons de l’import, les spéculateurs et les exploiteurs et se battre pour un programme minimum alternatif que notre Parti propose dans sa déclaration du 22 janvier 2011 qui comprend notamment:

 

  • l’abrogation de la loi sur les partis, et des règlements scélérats qui empêchent la formation de vrais syndicats de classe indépendants, la liberté de réunion, d’expression , d’organisation de manifestation pacifique, l’accès à la radio et à la télévision publiques etc.

 

  • la reconstitution des entreprises publiques chargées de produire des biens et services de base comme le lait, le sucre, l’huile, la semoule et la farine, les médicaments etc.. afin de briser tout monopole privé dans quelque secteur que ce soit

 

  • La relance industrielle seule capable de créer de vrais emplois durables à travers la réhabilitation du secteur public comme moteur et colonne vertébrale du développement

 

  • La renationalisation des secteurs stratégiques privatisés

 

  • Une planification démocratique et scientifique

 

  • Une politique de logement social décent et d’aide au loyer pour les locataires à faibles revenus

 

  • L’application de la loi obligeant les employeurs à déclarer leurs salariés à la sécurité sociale, la lutte contre la précarisation des salariés

 

Cet alternatif sera le fruit des luttes dans la durée des masses laborieuses de notre pays. Ces luttes doivent être associées à la construction des instruments de mobilisation pour réaliser les aspirations : un parti communiste fort et enraciné au sein des travailleurs , des syndicats de classe de travailleurs indépendants, des organisations de jeunes, étudiants , paysans , de femmes et un Front démocratique et populaire de progrès.



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2 mars 2011 3 02 /03 /mars /2011 16:13

                                                                   MARE NOSTRUM-copie-1

 



 
Une guerre civile provoquée en Libye afin de justifier une intervention militaire des États-Unis et de l'OTAN ?


Le 1 mars 2011

Est-ce que Tripoli est poussée à la guerre civile pour justifier une intervention militaire des Etats-Unis et de l'OTAN dans la Libye qui regorge de pétrole? 

Est-ce que les pourparlers relatifs aux sanctions sont le prélude à une intervention de type Irak?

Il y a quelque chose de pourri dans la “Jamahiriya” de Libye

Il est certain que le Colonel Mouammar Kadhafi (Al-Gaddafi) est un dictateur. Il a été le dictateur et "caïd" de la Libye pendant à peu près 42 ans. Il apparaît aujourd'hui qu'on a fait monter les tensions et qu'on a attisé les flammes de la révolte sur place en Libye. Ceci inclut les déclarations du Secrétaire des Affaires Etrangères britannique William Hague comme quoi le Colonel Kadhafi avait quitté la Libye pour le Vénézuela. [1] Cette déclaration à servi à amplifier la révolte contre Kadhafi et son régime en Libye.

Bien qu'ils soient tous les trois  dictateurs, le Libyen Kadhafi est assez différent du tunisien Ben Ali et de l'égyptien Moubarak. Le pouvoir en Libye n'est pas tellement subordonné aux Etats-Unis et à l'Union Européenne. Contrairement aux cas de la Tunisie et de l'Egypte, la relation qui existe entre Kadhafi et les ETats-Unis et l'Union européenne est un modus vivendi. En clair, Kadhafi est un dictateur arabe indépendant et non pas un "dictateur supervisé" comme Ben Ali et Moubarak. 

En Tunisie et en Egypte, le statu quo prévaut, la machine militaire et le néo-libéralisme restent intacts, tout ceci roule dans le sens des intérêts des Etats-Unis et de l'Union Européenne. Par contre en Libye, les Etats-Unis et l'Union Européenne ont pour objectif de bouleverser l'ordre établi.

Les Etats-Unis et l'Union Européenne. veulent maintenant capitaliser sur la révolte contre Kadhafi et sa dictature en espérant se forger une position plus forte que jamais en Libye. Des armes entrent en Libye par ses frontières sud pour pousser la révolte. La déstabilisation de la Libye aurait aussi des conséquences significatives pour l'Afrique du Nord, l'Afrique de l'Ouest et les réserves d'énergie globales.

 


Le Colonel Kadhafi en bref

L'accession au pouvoir de Kadhafi a commencé quand il était lieutenant libyen au sein d'un groupe d'officiers qui ont fomenté un coup d'Etat. Le coup d'Etat de 1969 était contre la jeune monarchie libyenne et son roi Idris Al-Sanusi. Sous cette monarchie, la Libye était passive vis-à-via des intérêts des Etats -Unis et de l'Europe de l'ouest.

Bien qu'il n'aie aucun poste officiel ou gouvernemental, Kadhafi a alimenté et profondément enraciné une culture politique du favoritisme, de la corruption et des privilèges en Libye, dès le coup d'Etat de 1969. De plus, en toile de fond, il a aussi renforcé le culte de la personnalité en Libye.

Kadhafi a tout fait pour s'ériger en héros devant les masses, et en particulier les Arabes et les Africains. Ses aventures militaires au Tchad étaient aussi liées au fait de laisser sa marque dans l'histoire et de créer un état client  en morcelant le Tchad. Le "cahier vert" de Kadhafi a été fortement décrit et vénéré en tant qu'exploit politique et philosophique. De nombreux intellectuels ont été obligés ou payés pour le soutenir.

Avec le temps, le Colonel Kadhafi a essayé de se forger une image romantique d'homme du peuple. Ceci implique notamment de vivre sous la tente. Il a tout fait pour se faire remarquer. Ses réprimandes à l'égard des autres dictateurs arabes, comme le Roi Abdallah d'Arabie Saoudite pendant les sommets de la Ligue Arabe ont fait la une des journaux et ont été bien accueillis par beaucoup d'Arabes. Pendant ses visites d'état, il s'est ostensiblement entouré d'une garde rapprochée féminine pour attirer l'attention. De plus, il s'est aussi auto-proclamé imam ou leader des Musulmans, et homme de Dieu, discourant sur l'Islam en Libye et en dehors.

La Libye est gérée par un gouvernement sous la coupe de Kadhafi. La peur et le favoritisme ont été le nerf de la guerre pour maintenir l'ordre en Libye parmi les officiels aussi comme les citoyens. Des Libyens et aussi des étrangers ont été tués ou ont disparu pendant plus de dix décades. Le cas du Libanais Musa Al-Sadr, le fondateur du mouvement Amal, est l'un des plus fameux et a toujours été une entrave pour les relations Libano-Libyennes. Kadhafi a eu une influence très négative en créant et en conditionnant une hiérarchie entière d'officiels corrompus à Tripoli. Chacun poursuit son propre intérêt aux frais des Libyens.

Ruptures et Tensions dans la Hiérarchie du Régime de Kadhafi.

A cause de la nature du régime de Kadhafi à Tripoli, il y a beaucoup de tensions internes en Libye et dans la structure du régime elle-même. L'un de ces sujets de tension est entre Saif Al-Islam Kadhafi et le cercle des ministres plus âgés de son père.  Les ministres libyens sont en général divisés entre ceux qui se regroupent autour de Saif Al-Islam et ceux qui font partie de la vieille garde.                     

Il y a même des tensions entre Kadhafi et ses fils. En 1999, Mutassim Al-Kadhafi essaya de renverser son père quand le Colonel Kadhafi était hors de Libye. Mutassim Kadhafi dispose d'un panel de sociétés libyennes en tant que conseiller en sécurité nationale.  Il est fameux parmi les Libyens en tant que play-boy ayant passé la plupart de son temps en Europe et à l'étranger. Il y a aussi Khames Kadhafi qui a sa milice de nervis, qu'on appelle la milice Khames. Il a toujours été vu comme un candidat sérieux pour la succession par rapport à ses frères.

On a toujours eu en Libye des craintes au sujet de la succession en cas de disparition du Colonel Kadhafi. Au fil du temps, Kadhafi a purgé en profondeur la Libye de toute forme d'opposition organisée et a empêché quiconque, à part sa famille, d'acquérir suffisamment de pouvoir pour défier son autorité.

Le problème de la loyauté et de la défection en Libye.

Sans aucun doute, il n'y a pas une grande loyauté envers Kadhafi et sa famille. C'est par peur que les Libyens se sont tenus tranquilles. Au niveau du gouvernement libyen et des militaires libyens, bons ou corrompus, ils  se sont tenus tranquilles par peur et par intérêt personnel. Cette chape de peur vient de sauter. Les affirmations et les déclarations de dénonciations contre le régime de Kadhafi arrivent des officiels, des villes et des casernes dans toute la Libye.

Aref Sharif, commandant de la Force Aérienne libyenne, a lâché Kadhafi. Le Ministre de l' Intérieur Abdul Fatah Al-Yunis (Al-Younis), qui est de Bengazi et supervise une section des opérations spéciales en Libye a démissionné. On rapporte que Yunis est le numéro deux de Kadhafi, mais c'est inexact. Abdullah Sanusi, le chef des services secrets libyens et allié à Kadhafi par son mariage, serait plutôt numéro deux dans la structure du pouvoir à Tripoli.

On a rapporté que deux pilotes libyens se seraient réfugiés à Malte et que des vaisseaux de la marine libyenne auraient refusé d'attaquer Bengazi.  Les défections continuent en cascade au sein de l'armée et du gouvernement. Maintenant, il faut une pause pour analyser la situation.

L'opposition libyenne

Il est temps de se demander qui est l'opposition en Libye. L'opposition n'est pas  monolithique.  Son commun dénominateur est l'opposition au système de Kadhafi et de sa famille. Il faut dire que les "actions d'opposition ou de résistance contre l'oppresseur" et un "mouvement d'opposition" sont deux choses différentes. Principalement, les gens ordinaires et les officiels libyens corrompus, qui génèrent une haine bien ancrée envers Kadhafi et sa famille, sont maintenant dans le même camp, mais il y a des différences.

Il y a une forme d'opposition authentique qui n'est pas organisée, et une forme d'opposition systématique, qui est soit externe, soit menée par des personnalités du régime libyen proprement dit.  L'opposition interne des gens authentiques en Libye n'est pas organisée et les "actions de l'opposition" venant du peuple ont été spontanées. Pourtant, l'opposition et la révolte ont été encouragés et relatées depuis l'extérieur de la Libye à travers les réseaux sociaux, les chaînes de nouvelles internationales et les évènements à travers le reste du Monde Arabe. [2]

Le leadership de l'opposition interne qui émerge en Libye vient de l'intérieur du régime lui-même. Les officiels corrompus qui se sont rebellés contre Kadhafi ne sont pas choisis par le peuple. Ces figures de l'opposition ne sont pas opposées à la tyrannie; elles sont surtout opposées à la férule du Colonel Kadhafi et de sa famille. Aref Sharif et Al-Yunis sont eux-mêmes des personnalités du régime libyen.

Il faut voir que quelques officiels libyens qui se sont retournés contre Kadhafi le font pour se sauver, alors que d'autres vont travailler à mollir ou durcir leurs positions. Abdel Moneim Al-Honi, le délégué libyen à la Ligue Arabe au Caire, peut être pris comme exemple.  Al-Honi a dénoncé Kadhafi, mais il faut remarquer qu'il était l'un des membres du groupe des officiers libyens qui ont fait le coup d'Etat de 1969 avec Kadhafi et que plus tard en 1975, il a lui même essayé de prendre le pouvoir en un coup d'Etat manqué. Après ce coup manqué, il a fui la Libye et ne revint qu'en 1990 après que Kadhafi lui eût pardonné.

Al-Honi n'a pas été le seul diplomate libyen à démissionner. L'ambassadeur libyen en Inde en fit autant. Il y a une intention de la part de ces officiels à être partie-prenante du pouvoir en Libye après l'éviction de Kadhafi:

L'ambassadeur de Libye en Inde Ali al-Essawi a déclaré à la BBC qu'il démissionnait, opposé à l'attitude violente du gouvernement envers les manifestants.

M. Al-Essawi avait été Ministre à Tripoli et pourrait être une personnalité importante dans un gouvernement alternatif, au cas où le Président libyen Mouammar Kadhafi perde le pouvoir.

Le second diplomate libyen à démissionner fut le représentant permanent auprès de la Ligue Arabe  Abdel Moneim al-Honi, qui déclara au Caire qu'il devait quitter son poste pour "rejoindre la révolution" dans son pays.

"J'ai remis ma démission en protestation contre les actes de répression et de violence contre les manifestants, et je rejoins les rangs de la révolution," a déclaré M. Al-Honi. Le second Secrétaire Hussein Sadiq al Musrati, a annoncé sa démission depuis la Chine, dans un interview à Al-Jazeera, et a appelé l'armée à intervenir dans le soulèvement. [3]

A nouveau, ces officiels en révolte, comme Al-Yunis et Sharif, sont issus du régime. Ce ne sont pas des diplomates, mais d'anciens ministres. Il y a aussi la possibilité que ces "figures de l"opposition" pourraient avoir fait ou faire des arrangements avec des puissances étrangères.

Puissances étrangères en jeu en Libye

Les gouvernements des Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Allemagne et Italie savaient très bien que Kadhafi est un despote, mais cela ne les a nullement empêchés de faire des affaires lucratives avec Tripoli. Quand les media ont couvert la violence en Libye, on aurait pu aussi se demander, d'où viennent les armes qu'on a utilisées? Les ventes d'armes que les Etats-Unis et l'Union Européenne ont faites à la Libye doivent être examinées. S'agit-il d'une partie de leur programme de promotion?

Depuis le rapprochement entre les Etats-Unis et la Libye, les forces militaires des deux pays se sentent des points communs. La Libye et les E.U. ont  des transactions militaires, et depuis le rapprochement, Tripoli s'est montré très intéressé à acheter du matériel lourd américain. [4] En 2009, une porte-parole du Pentagone, le Lieutenant-Colonel Hibner, a affirmé que cette relation était au mieux; "[Les E.U.] considéreront les demandes libyennes pour des équipement de défense qui permettent [à la Libye] de se renforcer dans des zones qui servent nos intérêts mutuels [ou les intérêts synchronisés des Etats-Unis et de la Libye]." [5] Le critère est ici les intérêts des Etats-Unis, c'est-à-dire que le Pentagone n'armera la Libye que sur la base des intérêts étasuniens.

Il semble que ce qui est arrivé hier, c'est l'arrivée en Libye de tout un arsenal de matériel de défense des Etats-Uis.  Des jets F-16 made in USA, des hélicoptères Apache et des véhicules sont utilisés en Libye par Kadhafi. Si elle est confirmée, cette révélation est choquante. Il n'y a pas de confirmation officielle au sujet de ce matériel militaire en provenance des Etats-Unis dans l'arsenal libyen. Par rapport aux F-16, les jets libyens sont traditionnellement des Mirages de fabrication française et des MIGs russes.

Silvio Berlusconi et le gouvernement italien ont également été d'ardents  supporters  du régime de Kadhafi.  Il y a une information en provenance de Libye selon laquelle il y aurait des pilotes italiens au sein de l'Armée de l'Air libyenne. [7] Il y a également des mercenaires venant du Tchad, du Soudan, du Niger et du Nigeria.  Ceci a été vérifié sur des vidéos en provenance de Libye. Le régime libyen envisage également de passer des contrats avec des sociétés de sécurité américaines ou européennes (mercenaires). [8]

Les Politiques d'Al Jazeera

Le gouvernement libyen a coupé Internet et les lignes téléphoniques, une guerre de l'information est en cours. Bien qu'étant l'un des réseaux d'information les plus professionnels du monde, il faut reconnaître qu'Al Jazeera n'est pas neutre. Il est subordonné à l'Emir du Quatar et au gouvernement Quatari, qui est aussi une  autocratie. En sélectionnant et choisissant ce qu'il rapporte, la couverture de la Libye par Al Jazeera est biaisée. Ceci saute aux yeux quand on examine la couverture de Barheïn par Al Jazeera, qui a été tronquée en raison des liens politiques entre Barheïn et Quatar.

Les retours d'Al Jazeera sur les jets libyens faisant feu sur les manifestants à Tripoli et dans les villes principales ne sont pas confirmés et posent question. [9] D'où les relations selon lesquelles les jets libyens  auraient attaqué les gens dans les rues n'ont pas été vérifiées. On n'a aucune preuve visuelle de l'attaque des jets, alors que les autres évènements de Libye ont été confirmés par des preuves visuelles.

Al Jazeera n'est pas le seul à avoir biaisé les informations venant de Libye. Les media d'Arabie Saoudite se délectent également des évènements en Libye. Asharq Al-Awsatest un journal appartenant à un Saoudien, et qui est strictement aligné sur les intérêts des Etats-Unis dans la région du Moyen-Orient Afrique de l'Est (MENA). Son rédacteur en chef fait actuellement des éditoriaux glorifiant la Ligue Arabe pour sa décision d'exclure la Libye, à cause de  l'usage de la force par Tripoli envers les manifestants libyens - pourquoi de telles mesures n'ont-elles pas été prises pour l'Egypte, la Tunisie, le Barheïn ou le Yémen? - A l'intérieur comme à l'extérieur du Monde Arabe, les media principaux créent actuellement les conditions pour une intervention en Libye.

Le Rôle des intérêts étrangers en Libye

Kadhafi et ses fils ont géré la Libye comme une propriété privée. Ils ont gaspillé ses forces et ses ressources naturelles. L'un des fils de Kadhafi est connu pour avoir payé la chanteuse américaine Beyonce Knowles au moins un million de dollars US pour un concert privé. [10] Les sociétés étrangères jouent également un rôle dans cette histoire.

Les positions et les actions des sociétés étrangères, des Etats-Unis et de l'Union Européenne face à la Libye ne devraient pas être ignorées. 

Se poser des questions sur le rôle des gouvernements et des sociétés étrangers en Libye, voilà qui est très important. Les gouvernements italien et américain devraient être interrogés quant au rôle des pilotes de nationalité italienne, et de toutes les nouvelles armes mises en jeu en Libye.

Il est très clair que la démocratie est employée comme un prétexte pratique uniquement contre les dictateurs qui ne font pas allégeance aux intérêts américains et européens. Il suffit de regarder comment Mutassim Kadhafi fut accueilli les bras ouverts à Washington le 21 avril 2009 par Hillary Clinton et l'administration Obama. Après le meeting, la Secrétaire d'Etat Clinton a déclaré en public:

Je suis très heureuse d'accueillir le Ministre Kadhafi au Département d'Etat. Nous attachons beaucoup d'importance à la relation entre les Etats-Unis et la Libye. Nous avons beaucoup d'occasions pour approfondir et renforcer notre coopération, et je souhaite vivement  investir dans cette relation. Alors, M. le Ministre, bienvenue ici. [11]

Ce que veulent les Etats-Unis et l'Union Européenne maintenant, c'est tirer un maximum de profit de la Libye. La guerre civile, c'est ce que Bruxelles et Washington ont derrière la tête.

La balkanisation de la Libye et la marche vers la guerre civile.

Le fils de Kadhafi Saif Al-Islam a fait des déclarations sur la télévision libyenne sur des organisations religieuse apparentées aux Talibans et qui prendraient le dessus en Libye ou essayeraient de le faire. Rien n'est moins vrai. Il a aussi mis en garde contre la ruine et la guerre civile. C'est un exemple des efforts de la famille Kadhafi pour garder le pouvoir en Libye, mais une avancée vers la guerre civile apparaît en Libye.

Parmi les personnalités en vue chez les militaires, Mahdi Al-Arab, le chef adjoint de l'Etat-Major libyen, aurait renié Kadhafi.  [12] Al-Arab a cependant modifié sa position en disant qu'il ne veut pas voir la Libye s'enfoncer dans la guerre civile que déclencherait une intervention étrangère ou une mise sous tutelle.  [13] C'est pourquoi Al-Arab a empêché les gens de sa ville, Zawarah, de se joindre à la révolte et d'aller à Tripoli, ville voisine.  [14]

Le penchant vers la guerre civile en Libye est encouragé par deux facteurs. L'un est la nature du régime de Kadhafi. L'autre est un désir extérieur d'affaiblir et de diviser la Libye. 

Kadhafi a toujours agi de façon à diviser les Libyens. Cela fait des années que l'on craignait que les fils de Kadhafi ne déclenchent entre eux une guerre civile, ou qu'un autre haut dignitaire n'intervienne pour prendre le pouvoir après la disparition de Kadhafi. Une guerre civile sur les bases des ethnies, du régionalisme ou du tribalisme, ce n'est pas une très grosse menace. On peut coopter ou s'allier avec des tribus ou des régions, mais ceux qui voudraient déclencher la guerre civile sont des puissants du régime. Les risques de guerre civile viennent des rivalités entre les officiels du régime eux-mêmes. Il faut bien comprendre que ces rivalités ont été soigneusement entretenues afin de diviser la Libye.

Les feux de la guerre sont ravivés en Libye. Dans de nombreux cercles stratégiques à Washington, Tel-Aviv, Londres et aux Quartiers Généraux de l'OTAN, on voit d'un bon oeil le chaos dans le Monde Arabe. Si la Libye est en proie à la guerre civile ou devient balkanisée, les bénéficiaires seront les Etats-Unis et l'Union Européenne, à long terme, et il y aura de sérieuses implications géopolitiques.

Tous les états voisins en Afrique du Nord seraient déstabilisés par les évènements en Libye. L'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale seraient également déstabilisées. Les frontières tribales de Libye et du Tchad s'étendent jusqu'au Niger, à l'Algérie et au Soudan. Le chaos en Libye aurait également un impact non négligeable en Europe et sur l'énergie au niveau global. Les évènements en Libye servent de test pour le contrôle du Cercle Arctique et de ses ressources énergétiques. [15]

 


Quelle sera la chute de Kadhafi? 

Il y a de fortes chances pour que Kadhafi n'aie pas une sortie du pouvoir aussi heureuse que Ben Ali en Tunisie et Moubarak en Egypte. Kadhafi aura du mal à trouver un pays d'accueil. En général, Kadhafi est considéré comme une assurance par les autres gouvernements. L'Arabie Saoudite, que l'on peut dépeindre comme un refuge pour les dictateurs, n'accordera sans doute pas le refuge à Kadhafi. La Libye et l'Arabie Saoudite ne sont pas en bons termes. Il est également recherché pour témoignage au Liban. En général, la relation de Kadhafi avec les leaders des pouvoirs pétroliers arabes du Golfe Persique est tendue et négative. Personne ne l'accueillera dans le Golfe Persique.

En général, les gouvernements arabes auront peur de l'accueillir. Dans ses efforts pour passer pour un champion du peuple, il a insulté beaucoup de ses pairs dictateurs arabes. Cependant il faut dire que les déclarations de Kadhafi aux meetings de la Ligue Arabe ou au sujet de la Palestine ou de l'Irak sont beaucoup plus populaires et candides que ce qu'ont fait le reste des dictateurs.

Il est très improbable qu' un pays d'Amérique Latine, d'Europe ou ex-soviétique lui donne refuge. On le verrait mieux dans un pays d'Afrique sub-Saharienne.

Ses options sont limitées et il est déterminé à garder le pouvoir. La guerre civile semble surgir à l'horizon. Il y a fort peu de chances qu'il quitte la Libye pacifiquement, et les Etats-Unis et leurs alliés on sans aucun doute examiné ce scénario. Les 23 et 24 février 2010, il a rencontré les chefs des trois plus importantes tribus de Libye (Werfala, Tarhouna et Wershfana), pour s'assurer de leur soutien . [16] Sa propre tribu, Qaddafa, le soutient et il semble que les tribus Madarha et Awlad Slieman le soutiennent aussi. [17]

Les risques d'intervention de l'OTAN et les E.U. et l'U.E.  Contrôler la Libye

La Libye est dans le collimateur du Pentagone depuis des années. Selon Wesley Clark, le général en retraite qui était le commandant en chef de l'OTAN, la Libye était sur la liste des pays à envahir après l'Afghanistan contrôlé par les Talibans. La liste incluait l'Irak, la Somalie, le Soudan, le Liban, la Syrie et enfin l'Iran. Les propos de Clark:

"Alors je suis rentré pour le voir [un officier de haut rang au Pentagone] quelques semaines après, nous étions alors en train de bombarder l'Afghanistan." "- allons nous toujours faire la guerre avec l'Irak?" "- Oh, c'est pire que ça." Il rejoint son bureau. Il prit une feuille de papier" - Je la rapporte tout juste du 1er étage aujourd'hui." - ce qui voulait dire du bureau du Secrétaire de la Défense -. Il ajouta: "C'est un mémo qui explique comment nous allons prendre sept pays en cinq ans, d'abord l'Irak puis la Syrie, le Liban, la Somalie, le Soudan et pour finir l'Iran." [18]

D'une manière ou d'une autre, toutes les nations de la liste ont été attaquées de manière directe ou indirecte, et toutes, sauf la Syrie et l'Iran, ont succombé aux Etats-Unis et à ses alliés. Je répète, les seules exceptions sont l'Iran et son alliée la Syrie. Au Liban, les Etats-Unis ont partiellement gagné, mais il y a un recul avec le déclin de l'alliance du 14 mars conduite par Hariri.

La Libye a entamé des négociations secrètes avec Washington en 2001, qui se sont concrétisées par un rapprochement formel après la chute de Bagdad provoquée par les troupes britanniques et américaines en 2003. En fait, les Etats-Unis et leurs alliés ont toujours voulu étendre leur influence sur le secteur énergétique de la Libye et s'approprier les grandes richesses de la Libye. Une guerre civile offre la meilleure des couvertures en ce sens.

Les Libyens doivent être conscients du prétexte d'intervention pour aide humanitaire.

Les Libyens doivent absolument être sur leurs gardes. Il est clair que les Etats-Unis et l'Union Européeenne soutiennent les deux camps. Les Etats-Unis et l'Union Européenne ne sont pas les alliés des peuples du Monde Arabe. A ce propos, les Etats-Unis supportent Kadhafi au sol par du matériel militaire, alors qu'ils supportent également l'"opposition". Si les soi-disant gouvernements des pays occidentaux étaient sérieux au sujet de la démocratie, ils auraient coupé les liens commerciaux avec la Libye, et spécialement le secteur énergétique, avant 2011.

Washington et le pouvoir de Bruxelles pourraient conjointement coopter les forces d'opposition. Ils ont soutenu Kadhafi, mais ils ne le contrôlent pas, ni lui ni son régime, de même qu'ils n'ont pas contrôlé Ben Ali en Tunisie et Moubarak en Egypte. La Libye, c'est une toute autre histoire. Les objectifs de Washington et de Bruxelles seront de renforcer leur contrôle sur la Libye soit par un changement de régime, soit par une guerre civile.

Les "Actions de l'opposition à Kadhafi" sont puissantes, mais il n'y a pas de véritable "mouvement d'opposition." Les deux choses sont différentes. La démocratie n'est pas garantie, à cause de la nature de la coalition opposée à Kadhafi, qui compte de nombreux officiels corrompus du régime.

On discute actuellement d'une "intervention humanitaire" en Libye, comme en Yougoslavie et en Irak. Une "interdiction de survol" au dessus de la Libye a été évoquée, ainsi qu'une possible intervention de l'OTAN. Les intentions derrière ces déclarations ne sont pas humanitaires, mais visent à justifier une ingérence étrangère qui pourrait potentiellement mener à une invasion. Si ceci se mettait en place, la Libye deviendrait un pays occupé. Ses ressources seraient pillées et ses richesses privatisée et contrôlées par des compagnies étrangères comme c'est le cas de l'Irak. 

Aujourd'hui les fantômes d'Omar Mukhtar et de Saladin sont encore très vivants et actifs en Libye et dans le Monde Arabe. Se débarrasser de Kadhafi et de ses fils, ce n'est pas la solution. Tout le système corrompu de gouvernance en Libye, et la culture de la corruption politique doivent être démantelés.  En même temps il faut pourtant ne pas laisser s'installer en Libye les ingérences étrangères.  Si le peuple libyen est mobilisé et ferme, il peut combattre ces méthodes.

NOTES

[1] “UK Hague: some information that Qaddafi on way to Venezuela,” Reuters, 21 février  2011.
[2] On revient en arrière vers la prolifération de drapeaux libyens lors du coup de 1969. D'où viennent tous ces drapeaux?
[3] “3 Libyan Diplomats resign,” The Hindu, 22 février 2011.
[4] James Wolf, “U.S. eyes arms sales to Libya,” Reuters, 6 mars 2009.
[5] Ibid.
[6] Informations venant de sources en Libye, non encore confirmées.
[7] Ibid.
[8] Ibid.
[9] Ibid.; J'ai donné des explications sur ce point.  La première explication, c'est que des agents du gouvernement de Libye ont répandu des contre-informations auprès d'Al-Jazeera. Ceci inclut les rapports faits à Al-Jazeera selon lesquels des jets avaient attaqué des civils dans les rues. Kadhafi a joué là-dessus pour discréditer Al-Jazeera  sur le plan intérieur en Libye en affimant au peuple Libyen qu'il n'y avait pas eu d'attaques de jets, et qu'Al-Jazeera  diffusait des contre-informations. La seconde explication est qu'Al-Jazeera diffuse tout simplement des contre-informations. En tout cas, les deux explications coïncident sur le fait qu'il n'y a pas eu jusqu'à présent d'attaque des manifestants par des jets libyens.
[10] Marine Hyde, “Beyonce and the $2m gig for Colonel Gaddafi’s son,” The Guardian (U.K.), 8 janvier 2010;le concert était pour  Mutassim et non pas  Hannibal Kadhafi (l'article a tort). L'article n'est pas fondamental et a été cité pour montrer que ce genre d'escapade est à peine connu des journaux grand public en Grande-Bretagne et en Europe de l'Ouest.
[11] U.S. State Department, “Remarks With Libyan National Security Adviser Dr. Mutassim Qadhafi Before Their Meeting,” 21 avril 2009: <http://www.state.gov/secretary/rm/2009a/04/121993.htm>.
[12] Informations venant de sources en Libye, non encore confirmées.
[13] Ibid.
[14] Ibid.
[15] David Ljunggren, “Libya turmoil puts focus on Arctic oil: Greenland,” ed. Robert Wilson, Reuters, 23 février 2011.
[16] Informations venant de sources en Libye, non encore confirmées. On m'a dit que Kadhafi promettait des réformes aux tribus et qu'il allait se retirer dans environ un an. Et également qu'il affirmait qu'aucun de ses fils ne serait au pouvoir en Libye
[17] Ibid.
[18] General (retired) Wesley Clark, “92 Street Y Exclusive Live Interview,” interview by Amy Goodman, Democracy Now, 2 mars 2007.


Mahdi Darius Nazemroaya specialisé dans le Moyen-Orient et l'Asie Centrale. Il est chercheur associé du Centre de recherche sur la Mondialisation.

 


Article original en anglais : Libya: Is Washington Pushing for Civil War to Justify a US-NATO Military Intervention?, publié le 25 février 2011.

Traduction par Madelaine Chevassus
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2 mars 2011 3 02 /03 /mars /2011 16:08

Edgar Morin : 60 ans au service de l’idéologie dominante, 1er invité de l’université « populaire » de l’Humanité !

 

vivelepcf.fr

 

110302_Morin_UE.jpg Faut-il que notre parti le PCF soit à ce point dépourvu de penseurs, sinon de pensée propre, pour qu’il déroule le tapis « rouge » à l’un des parangons de l’idéologie dominante, en l’occurrence le « sociologue, philosophe, historien », Edgar Morin, présenté, vu son grand âge, comme un puits de sagesse ?

Maintenant avec le Front de gauche, il semble que certains dirigeants du PCF souhaitent s’intégrer dans le monde intellectuel de cette « gauche non communiste » qui a montré combien elle était anticommuniste.

 

Edgar Morin est ce 2 mars 2011 le 1er invité de la nouvelle « Université populaire de l’Humanité ». Deux pages d’interview lui ont été offertes hier dans le quotidien. Comme Stéphane Hessel, Edgar Morin ne doit plus savoir gérer son agenda tant il est sollicité par tous les médias, les clubs politiques, les associations culturelles…

La place de l’Huma n’est-elle pas de se situer à contre-courant ?  

 

Edgar Morin n’est pas invité en tant que spécialiste d’un domaine scientifique. Il vient présenter son dernier livre « La voie » qui suit les précédents dont « Ma gauche » (2010) et  expose son discours politique de propagandiste conséquent.

 

Allons tout de suite au plus significatif pour les camarades!

Depuis le départ, Edgar Morin met son image d’intellectuel entièrement au service de la cause de l’UE du capital. Dommage qu’aucune question ne lui ait été posée sur cet engagement fondamental dans l’interview de l’Huma.

En 1992, il est membre éminent du « Comité national pour le oui à Maastricht » présidé par Hélène Carrère d’Encausse.

En 2005, il multiplie les articles pour le Oui à la constitution européenne, se référant aux « pères fondateurs », regrettant la « distribution à profusion du texte qui ne va qu’accroître la confusion et la perplexité » (A quand une Europe visionnaire - Le Monde du 11 mai 2005).

 

Edgar Morin a en effet sa conception de la démocratie.

Il est un des développeurs du concept de « démocratie participative », dont il se félicite qu’il ait été repris notamment par Ségolène Royal (Rue 89 – 23/01/11).

Comme il le dit à l’Huma, « sans une part spontanée, il ne se passe rien ». « Mutuelles, coopératives, commerce équitable, rapports directs entre producteurs et consommateurs » seraient de nature à refouler le « capitalisme classique ».

Mais tout cela va pour lui de pair à une intervention active pour la disparition des acquis démocratiques nationaux, rapidement associés à du nationalisme, et à la promotion des instruments, constitution, traités, de la toute puissance de l’UE du capital.

Morin est bien l’un des meilleurs marchands hypocrites de l’UE à « gauche ». « Aller au-delà de l’euro » est son slogan (La Tribune – 02/05/10).

 

La « démocratie participative » pour mieux laisser la domination du capital supranational : cette idéologie a pour fondement chez Morin l’anticommunisme, résumé quand il le faut par l’antisoviétisme. Morin ne doit pas en revenir de pouvoir faire la leçon aujourd’hui à l’invitation de dirigeants du PCF !

 

Dans les 25 dernières années, l’écrasement de l’URSS est l’un des événements positifs qu’il voit, de même qu’il revendique la raison première de la création de l’UE du capital : l’opposition « nécessaire » à l’Union soviétique.

 

Les mots ont un sens. Morin le sait. L’histoire lui fait accepter ou refuser certains d’entre eux selon sa propre visée.

« Révolution » ? « J’ai abandonné ce terme parce qu’il est trop connoté à l’idée de violence… » répond-il à l’Huma. « Réforme » ? « J’emploie le mot réforme dans l’idée d’un chemin progressif qui transforme ».

« Socialisme » : « ce terme souffre de l’aplatissement et de la souillure et n’est plus tellement adéquat parce qu’il renvoie à des expériences qui, les unes et les autres, ont abouti à un relatif échec ».

« Communisme » : le converti repenti Morin, qui s’est fait exclure du PCF en 1951, répète combien le communisme aurait été une religion qui a failli à apporter l’idée du salut de l’Humanité.

L’idée que l’étiquette d’ex-communiste soit un gage de fiabilité politique est décidemment irrecevable.

 

Depuis les années 60, et notamment 1968, Morin, ami de Touraine et de Rocard, est à la pointe de toutes les perspectives alternatives à la lutte des classes et à l’organisation en parti de classe, lui pour qui Marx n’est qu’un penseur parmi d’autres. Aujourd’hui elles se nomment « commerce équitable, entreprises citoyennes, environnementales, développements associatifs, décroissance » (Le Monde 26/05/05) : l’idéologue Morin est évidemment toujours précurseur de ses idées de diversion. Bon pied, mauvais œil ! Mais pour lui, il s’agit bien de conférer à l’Europe un « rôle mondial », nécessairement impérialiste.

 

L’admirateur invétéré de Lula et d’Obama (malgré tout), s’inscrit dans un projet de refonte de la « gauche », entre un PS « stérile », le « côté fermé et sectaire » des petits partis de gauche… et en prenant compte de « l’intérêt de l’écologie politique » (Cohn-Bendit est logiquement sa tasse de thé).

 

Pourquoi inviter Morin à la première université populaire de l’Humanité ? Pour confirmer que le projet partagé du Front de gauche se fait dans le rejet de ce que représente le PCF, dans l’acceptation du langage actuel de la « gauche » de collaboration de classe ?

 

C’est malheureusement ce l’on peut penser.

L’avenir de la Pensée communiste est ailleurs.  

Par Vive le Parti Communiste Français
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2 mars 2011 3 02 /03 /mars /2011 15:53

La laïcité à géométrie variable.LAICITE-copie-1.jpg

 

Il paraît que la défense de la laïcité serait l'un des sujets abordés lors de la campagne des présidentielles.

Nous n'allons pas nous en plaindre sur Bandera Rossa qui défend une laïcité qui ne serait pas positive ou moderne mais laïcité tout court.

 Il paraît que même Marine .Le Pen s'y mettrait...en tout cas pour défendre la laïcité(!) contre les musulmans.

Nous avons rapporté sur ce blog, cet élu UMP qui est contre la prière publique de certains musulmans qui n'ont pas de mosquées, mais favorable aux   processions des catholiques, qui eux ont des églises. (A ce propos on pourrait réserver les églises catholiques qui sont propriété d’Etat aux musulmans le vendredi: cela règlerait la question des prières dans la rue?).

En fait, on le verra ci-après, la laïcité n’est un problème que si elle concerne les musulmans.

Par exemple, Carole Gessler est présentatrice sur la chaîne3 (19/20). Depuis plusieurs jours, elle porte une croix autour du cou. Bien entendu, C.Gessler a le droit de se référer au Christ. Nous sommes en république, comme on dit.

Mais justement, cette république, qui est la nôtre, est fondée sur la laïcité dans l'espace public.

 Elle n’est pas la seule : Sur Via Stella, notre excellente chaîne corse, telle présentatrice s’affiche, parfois avec une croix d’un beau format, nettement supérieur à celui de la croix de Madame Gessler.  

On se demande quelle serait la réaction des spectateurs d’origine chrétienne,  s’il s’agissait  d’un symbole  juif ou musulman, voire de la croix renversée des satanistes,  que ces deux sympathiques jeunes femmes affichaient ainsi dans l’espace public de la 3 !!!!....Ce n'est pas tout....

A l’Hôpital de Bastia, en pneumologie, par exemple, des croix sont fixées de telle façon au-dessus des portes de certaines chambres, qu’on ne peut pas les enlever. Et si le malade est musulman, juif, bouddhiste, animiste, sikh…etc.…etc._ n’évoquons même pas le cas des athées_ ????.....Eh bien, il n’a qu’à être comme tout le monde : catholique !!!........ Zut, à la fin !

 

L’Huma Quotidienne est véritablement un journal précieux, à mettre en toutes les mains :    Le numéro du 2 mars publie un article sur la laïcité à géométrie variable pratiquée par l’UMP.

L’exemple donné  est le conflit qui oppose le président UMP du Conseil Général du  Maine-et-Loire à une partie des habitants d’un canton du département. Sur 7 collèges, dans le département, 5 sont privés et on peut sans doute penser, confessionnels (catholiques).

Mais figurez-vous que des mécréants locaux, serviteurs de Satan,sans aucun doute,   ont dans l’idée_ une lubie des sans-dieu, _ d’exiger une cité scolaire   publique (collège et lycée).

Voyez-vous cette impudence !!!

Pour le président du C.G., il y a déjà 5 collèges et il n’est dons pas question de construire un 6 ème collège, de surcroît public, c’est-à-dire ouvert à tous les démons, et cela même si le droit français  qui impose à l’Etat de proposer un enseignement public partout sur le territoire, est bafoué. 

 Les culs bénis, défenseurs du privé  largement subventionné, comme on sait, arguent que la construction d’un établissement public serait un « gaspillage de fonds publics » : prière (si on peut dire) de ne pas rire !

 

Du côté de Marine Le Pen, ou de ses affidés,  motus et bouche cousue...Pourtant, elle est bien en croisade, non ?

   Mais comme on dit : ce n'est pas pareil!

 

                                                                                        U Cursinu Rossuu-cursinu-rossu-copie-2.jpg

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2 mars 2011 3 02 /03 /mars /2011 15:12

Non à l’intervention étrangère en Libye ! 

 

 

 

Nous n’avons jamais eu beaucoup d’affinités avec Mouammar Khadafi, devenu « guide» du peuple libyen lors du renversement de la royauté corrompue et sénile en 1969 ; si ce nationaliste tribal a pu être considéré comme anti-impérialiste il y a 40 ans, il n’a cessé de vouloir imposer, grâce à sa richesse pétrolière, ses volontés aux peuples sahéliens ; et depuis 10 ans, il est devenu un des alliés privilégiés des impérialistes occidentaux, de Washington et de Paris, qui ont si longtemps approuvé ses méthodes autoritaires de gouvernement. Sarkozy, Berlusconi et les autres dirigeants de l’Europe supranationale se félicitaient il y a encore quelques mois de leur collaboration avec Khadafi contre l’immigration vers l’Europe, et lui vendaient des armes en sachant que ses revenus provenaient notamment de l’exploitation des immigrés des pays voisins (plus d’un million de travailleurs égyptiens, tunisiens, sahéliens, pour moins de 6 millions de citoyens libyens).

Nous sommes donc solidaires du peuple de Libye : il a le droit de choisir ses dirigeants, son régime politique, et de s’exprimer librement. La répression brutale ne peut être une réponse aux revendications, a fortiori les fusillades ; on peut s’interroger sur les organisateurs du soulèvement armé des régions Sud et Est du pays (zones pétrolières), sur l’origine de l’armement sophistiqué qui leur a permis de faire sécession ; on ne peut que condamner les massacres et la terreur en guise de réponse du pouvoir de Khadafi, d’autant que les premiers à en faire les frais ont été les travailleurs étrangers qui doivent fuir pour sauver leur vie.

En tout état de cause, le matraquage des médias occidentaux subitement convertis aux « révolutions », ne doit pas nous leurrer. C’est au seul peuple libyen de décider de son avenir, non aux puissances occidentales et aux sociétés pétrolières ; toute intervention armée, notamment le contrôle (envisagé par l’OTAN et les dirigeants européens) de l’espace aérien libyen, serait un acte de guerre et d’occupation inacceptable. Il est lamentable que, par opportunisme, la secrétaire du PS français, Martine Aubry, ait approuvé cette tactique guerrière, déjà utilisée contre la Serbie yougoslave, l’Irak et d’autres, par l’OTAN et les USA, avec les mêmes prétextes faussement « humanitaires ».

 

02 mars 2011

                                                                                               Francis Arzalier

                                                                                               Jean-Louis Glory

                                                                                               Jean Lévy

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1 mars 2011 2 01 /03 /mars /2011 14:49

                                                                        MARE NOSTRUM-copie-1

 

  Et pendant que certains maîtres-à-penser  dissertent  à la télévisionsur la Libye et la nécessité de protéger le peuple libyen(lire :les puits de pétrole) contre un Kadhafi qui n'est plus en odeur de sainteté,  Gaza est toujours sous les tirs de l'armée démocratique d'Israël et un dangereux terroriste, surpris à ramasser des graviers, arme de destruction massive, comme on sait, a été tué.

 

Nouvelle journée de violences à la frontière de Gaza

01/03/2011

  Un Palestinien exhibant les restes d’un obus tiré hier par l’armée israélienne contre le sud de la bande de Gaza.              Saïd Khatib/AFP
Un Palestinien exhibant les restes d’un obus tiré hier par l’armée israélienne contre le sud de la bande de Gaza.              Saïd Khatib/AFP


Proche-Orient Un ramasseur de gravier tué par l'armée israélienne au nord de Beit Lahiya.

Un ramasseur de gravier a été tué par l'armée israélienne hier, au nord de Beit Lahiya, près de la clôture de sécurité séparant Israël du territoire palestinien dans la bande de Gaza, selon des sources médicales palestiniennes. « L'armée israélienne a autorisé une ambulance (palestinienne) à récupérer le corps du martyr qui a été transféré dans un hôpital de Gaza », a déclaré le porte-parole des services de santé à Gaza, Adham Abou Selmiya. Interrogé, un porte-parole militaire israélien a affirmé que « des soldats avaient localisé un suspect marchant à proximité de la clôture et avaient tiré vers les membres inférieurs de son corps afin de le dissuader » d'avancer. « En fait, ils l'ont touché directement », a expliqué le porte-parole.
L'armée ouvre fréquemment le feu sur des Palestiniens s'approchant de la clôture, de crainte qu'ils ne tentent de placer des explosifs ou de s'infiltrer en Israël. Des dizaines de civils, dont de nombreux jeunes ramassant des matériaux de construction, en particulier du gravier, ont été tués dans la zone frontalière.


L'armée israélienne a officiellement interdit d'accès aux Palestiniens une zone de 300 mètres de large, depuis 2008. Mais selon l'ONU et des ONG, elle a depuis élargi de facto cette zone à l'intérieur du territoire palestinien contrôlé par le mouvement islamiste Hamas.
En outre, un Palestinien de 35 ans a été blessé hier après un tir de char israélien dans le sud de la bande de Gaza, selon une source médicale palestinienne. L'armée a dit avoir ouvert le feu sur un « groupe d'activistes ».
Dimanche soir, un combattant des Brigades al-Qods, le bras armé du Jihad islamique, a été tué par un tir israélien à l'est de la ville de Gaza, selon une source médicale et des témoins. Mais une porte-parole militaire a démenti « toute attaque » de l'armée dimanche.
Ces violences surviennent dans un climat d'escalade marqué par l'intensification ces derniers jours de tirs de roquettes et d'obus de Gaza en direction d'Israël et de raids aériens israéliens de représailles. Le Hamas a fait savoir dimanche qu'il voulait éviter une nouvelle épreuve de force avec Israël. Il avait renouvelé à plusieurs reprises - la dernière fois en janvier - ses consignes visant à faire respecter par les groupes armés une trêve de fait avec Israël. Mais si les tirs à partir de Gaza ont ralenti, ils n'ont jamais complètement cessé : plus de 50 roquettes ou obus ont été tirés de ce territoire depuis le début 2011, selon un bilan israélien.
Parallèlement, à Jérusalem, un Palestinien a été arrêté hier alors qu'il portait un couteau et qu'il prévoyait, selon ses dires, de poignarder un soldat israélien. Cet habitant de Bethléem (Cisjordanie) essayait d'entrer dans la station centrale de bus de Jérusalem quand il a été interpellé. Les stations de bus israéliennes, qui ont été la cible d'attaques dans le passé, ont un dispositif de sécurité très élevé, comprenant notamment des détecteurs de métaux à leurs entrées.
Par ailleurs, toujours en Cisjordanie, des heurts ont opposé hier matin des policiers à des colons israéliens dans la colonie sauvage de Havat Gilad, près de Naplouse. « Les incidents ont commencé quand des employés de l'administration (militaire) venus démanteler des constructions illégales ont été reçus à coups de pierre par les habitants de Havat Gilad », a déclaré Micky Rosenfeld, porte-parole de la police israélienne. M. Rosenfeld a précisé que huit colons, venus protéger les fonctionnaires, dont cinq en possession de couteaux et de pointes, avaient été arrêtés par la police.

(Source : AFP)

                                                             site: l'Orient Le Jour

 

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1 mars 2011 2 01 /03 /mars /2011 14:01

Avant, pendant et après 2012...           La vie du Parti    PCF-OUTILS.jpg                             

Présidentielles : les laisser faire ou tout bousculer ?
                                           pour sortir du piège médiatique...

Les médias nous jouent le grand bal des prétendants pour la présidentielle 2012. Pendant que les suppressions d’emplois industriels fragilisent le tissu social, que l’envol des prix du lait, du pain, des produits alimentaires, rejette de plus en plus de familles dans la pauvreté, pendant que révoltes et révolutions se succèdent sur la planète, on nous parle des intentions de tel ou tel candidat possible… et les sondages ont commencé 18 mois avant l’élection !

- Nous avons déjà connu l’espoir en 1981 suivi de l’explosion du chômage et de la pauvreté, du processus de privatisation de la poste, de France Telecom, puis d’EDF-GDF, des premières remises en cause de la Sécu au profit des assurances, de la mise en place d’un Euro qui a laminé notre porte-monnaie et notre industrie.

- Nous avons connu Chirac contre la fracture sociale, Sarkozy qui allait nous faire gagner plus, puis l’arrogance de ces élites "bling-bling" mêlant dirigeants politiques économiques et médiatiques sur les yachts de Bolloré, dans les châteaux de Bettencourt ou les palais de Ben Ali, pendant qu’ils détruisent le service public...

Alors, que faire ? Les médias nous proposent comme alternative à Sarkozy un socialiste, souvent DSK, le FN rajeuni avec la fille, et parfois Mélenchon, ex-socialiste candidat proposé par la direction du PCF aux communistes qui n’ont pas encore décidé.

QUE FAIRE : LE VOTE UTILE POUR FAIRE TOMBER SARKOZY ?

Les électeurs de gauche sont sans illusions. L’expérience de 81, 97 confirme que le PS promet de changer la vie avant l’élection, puis s’adapte au système dès qu’il est au pouvoir. Pourtant, beaucoup de militants se disent qu’il faut tout faire pour battre Sarkozy, qu’on n’a pas fait reculer avec 3 millions de manifestants ! Pour ne pas refaire 2002, il faudrait un seul candidat de gauche, même si c’est DSK qui mène au FMI la même politique économique que la commission européenne ou Sarkozy en France…

Mais qui peut croire à la victoire d’une gauche qui propose de continuer à écraser les salaires et creuser les inégalités ? Les quartiers populaires, les abstentionnistes n’iront pas se déplacer simplement pour changer la tête d’affiche en gardant le même film. Le "tout sauf Sarko" risque bien de faire monter l’abstention et le FN, en 2012 et dans les élections qui suivront !

QUE FAIRE : LAISSER PARLER LES HAINES ET VOTER LE PEN ?

Pour des milliers d’ouvriers et d’employés, de retraités, y compris d’origine immigrée, la colère contre le pourrissement de la société est telle qu’elle peut autant être révolutionnaire que raciste. Le système capitaliste le sait et cherche toujours des boucs émissaires, utilisant comme en 1930, l’extrême droite comme l’arme pour défendre les ouvriers, la "France d’en bas", contre les immigrés, les affairistes, les clandestins... Si Marine Le Pen propose de nationaliser les banques, elle hérite avec son père du "national-socialisme", ce fascisme qui a fait croire aux travailleurs allemands qu’ils étaient victimes des Juifs avant d’organiser avec les grands patrons une baisse terrible des salaires… et la guerre !

Le FN se présente comme anticapitaliste, défenseur de la nation contre l’Union Européenne, de l’histoire Française contre le pourrissement médiatique, alors qu’il est le parti de ceux qui disaient « Plutôt Hitler que le Front populaire », que ses amis dans le monde arabe sont justement les dictateurs et les fascistes musulmans… Il organise la haine entre travailleurs, contre les musulmans, les roumains, les sans-papiers, les malades mentaux pour ne pas parler des grands bourgeois qui le finance...

- Oui, il y a un intégrisme musulman qui veut s’imposer dans les quartiers, mais il est justement à l’extrême-droite, comme l’intégrisme catholique au FN !

- Oui il y a des mafias qui organisent l’immigration clandestine, mais elles fournissent une main d’œuvre aux sous-traitants des grandes entreprises françaises.

- Oui, il y a un service public, y compris de la police et de la justice, toujours moins efficace pour la protection des biens et des personnes... Mais pour le respect de la république, de la laïcité, des services publics, des salaires, l’extrême droite est le plus grand danger !

D’ailleurs plus ils organisent des retours aux frontières musclés, plus les bidonvilles s’installent au bord des autoroutes, des chantiers urbains, des friches industrielles. Plus ils parlent de l’industrie, des grands projets des grands emprunts... plus nos usines ferment, restructurent, licencient. Plus ils réduisent les salaires, les pensions et les aides sociales, plus la dette de la France explose au profit des mêmes, ceux qui prêtent et jouent sur les intérêts...

La famille LE PEN est dans le camp de la bourgeoisie. C’est une arme contre les travailleurs !

QUE FAIRE : SUIVRE LES CANDIDATS "ALTERNATIFS" QUE LES MEDIAS PROPOSENT ?

Certains pensent que les médias sont le lieu principal de l’élection. Il faudrait donc regarder les candidats qui "passent bien" à la télé, qui sont capables de s’imposer dans les médias...

- Ils ont déjà fait Chevènement en 2002, auréolé de son refus la guerre du Golfe et de son départ du gouvernement Jospin, annoncé comme le "troisième homme", avant de disparaitre dans les dernières semaines… et de négocier son retour au PS en 2007...

- Ils ont fait Bayrou en 2007, auréolé d’un discours citoyen anti-Chirac, surprise du premier tour en captant des électeurs de tous les milieux, avant de révéler son inutilité, tout en cachant son soutien à la construction européenne, son choix du capitalisme et de l’Euro, ses votes pour les privatisations et la fin des services publics...

Alors qu’attendre de Besancenot, Mélenchon ou du prochain candidat médiatique ? Pour ceux qui veulent voter comme on fait une manif, comme on appelle à la révolution, comme on organise la solidarité, il ne faut rien attendre des médias !

QUE FAIRE : LAISSER FAIRE EN S’ABSTENANT ?

Des millions de Français s’abstiennent, pensent que l’élection ne sert à rien, que le bulletin de vote est inutile. Pour des millions de pauvres, la seule chose qui compte c’est le quotidien, et dans toutes les couches sociales, la majorité ne croit pas à un changement possible. Pourtant, nous sommes des millions à vouloir une autre société, retrouvant les valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité de l’histoire Française, le programme du Conseil National de la Résistance qui malgré la reprise en main par le patronat dès les années 50 a permis d’assurer pendant des décennies des droits à ceux qui travaillent.

Certes, le monde a beaucoup changé, mais nous voyons avec éclat que l’histoire n’est pas finie ! Quand un peuple se lève, rien ne lui résiste.

- Au Vénézuela, en Bolivie, en Equateur... après une élection présidentielle surprise, des peuples réinventent une société socialiste à leur manière, malgré les provocations et même les tentatives d’intervention militaires des USA.

- Dans le monde arabe, tout semble possible avec les révolutions tunisiennes et égyptiennes. Même l’Arabie Saoudite, cœur de l’alliance entre le fondamentalisme islamique et les USA est fragilisée.

- En Europe même, l’Islande dont personne ne parle, nationalise ses banques, refuse par référendum de rembourser les anglaises, bouscule ses gouvernements de droite, puis de gauche en imposant une constituante, discutant des rapports avec le FMI et l’U.E.

- On croyait les USA invincibles et seul maitre de la planète. Ils dépensent plus en armes que tous les autres pays réunis, mais leur seule victoire est de semer la violence et le désordre dans plusieurs régions du monde. Et leur seule vraie préoccupation est de trouver comment se retirer !

Pourquoi tout ne serait pas possible en France et ailleurs en Europe ? Les institutions Françaises et Européennes ne sont pas immuables ! Les pouvoirs des technocraties et oligarchies européennes ne sont pas plus légitimes que celles du reste du monde !

S’abstenir, c’est les laisser faire ! Alors, cette élection présidentielle de 2012, est-ce qu’elle peut tout bousculer en France ?

UN CANDIDAT COMMUNISTE POUR TOUT BOUSCULER !

Une solution, créer la surprise, bousculer les rapports de force et les médias, faire ce que personne n’attend, un réveil du peuple avec sa propre force, sans ambiguïté pour la démocratie contre les institutions, pour les salaires contre la bourgeoisie.

Face aux grands patrons, aux grandes banques, aux amis Bolloré ou Bettencourt, il faut dire clairement les choses. Nous avons besoin d’une rupture politique, de sortir de la constitution présidentielle actuelle, de retrouver notre souveraineté monétaire et nationale, d’engager la nationalisation des banques et de grandes entreprises, de remettre des règles aux frontières pour organiser la coopération avec le reste du monde en fonction de l’intérêt général et pas des grands seigneurs de la guerre économique.

Souvenons-nous de la force de Duclos en 69 s’exclamant après le premier tour « Bonnet Blanc et Blanc Bonnet », de la détermination de Marchais affirmant en toute clarté « au-dessus de 4 millions, je prends tout ! ».

C’EST D’UN TEL CANDIDAT COMMUNISTE DONT A BESOIN LE MONDE DU TRAVAIL ! DE NOMBREUX COMMUNISTES EN DISCUTENT DANS TOUTE LA FRANCE, MÊME SI LES MÉDIAS N’EN PARLENT PAS, MÊME SI LA DIRECTION DU PCF NE VEUT PAS EN PARLER. LA DÉCISION DOIT SE PRENDRE D’ICI LE MOIS DE JUIN. SOUTENEZ L’APPEL POUR UNE CANDIDATURE COMMUNISTE POUR TOUT BOUSCULER ! FVER-PCF


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1 mars 2011 2 01 /03 /mars /2011 10:27

                                                                       MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

 

 

« L’alibi » de la Libye

 Otan en emporte le vent des sables…

 

par Jean LEVY

 

 

 

La carte ci dessus a été publiée par le Monde au 25 02 2011 

 

  

Les médias, en parfait mimétisme avec les dirigeants de l’Union européenne et ceux des Etats-Unis, ont revêtu leur battle-dress, chaussé leurs rangers et ajusté leurs casques :

Ils annoncent comme envisageable, une intervention militaire européenne en Libye, sous couvert « des Nations Unis ». Cette opération pourrait prendre la forme du contrôle aérien du ciel libyen par l’Otan, pour « protéger la population  des menaces» du colonel Kadhafi.  

 

Cette perspective correspond elle à une réalité sur le terrain ?

 

Toutes les informations, que l’on nous donne, font état de l’isolement du colonel Kadhafi dans « son bunker » à Tripoli. Une partie de la capitale serait même, nous dit-on, aux mains des insurgés. Et le reste du pays serait « libéré ».

A quoi rime, dans ces conditions, l’opération militaire envisagée ?

 

Il est vrai que l’authenticité des nouvelles prête à caution.

Le Monde s’en fait l’écho : dans un long article intitulé « A Benghazi, les Libyen retrouvent la parole après avoir durement gagné leur liberté », le quotidien du soir, daté du 26 février, est contraint de mettre lui-même un bémol à ses affirmations. Ainsi, Cécile Hennion, citant les propos d’un témoin qui décrit : « l’une des résidences secrètes du colonel Kadhafi ou l’un de ses fils », ajoute : « rien ne permet d’étayer (son) affirmation… ».

Et la conversation se poursuit avec un autre témoin : « Quand bien même, ce ne serait pas la vérité, commente un distingué professeur, ce ne serait pas si grave ».

 

On mesure ainsi le sérieux des nouvelles distillées aux Français.

 

Alors, pourquoi tout ce tintamarre autour de Kadhafi, et de la nécessité de châtier ce « criminel », alors que l’on juge tout à fait naturel le fait que les comparses des truands-dictateurs, Ben Ali et Moubarak, restent en place en Tunisie et en Egypte ?

Pourtant, du temps où ceux-ci étaient de « très bons amis de la France », où ils torturaient, à qui mieux-mieux, les opposants, les massacrant au besoin, l’élite européenne (des politiques aux médias), n’y voyait alors pas de quoi fouetter un chat.

Ils ne les menaçaient point du Tribunal Pénal International.

« Les affaires sont les affaires », comme on dit. Vérité d’hier et d’aujourd’hui, au Burkina Faso (voir l’article sur notre blog) comme au Gabon, de « bons tyrans » sont toujours en place.

 

Ce qui est en jeu aujourd’hui en Libye, comme ailleurs dans les autres pays d’Afrique du Nord, ce sont les sources de profit du capital. Le Premier ministre d’Espagne, va s’en faire l’intermédiaire complaisant, en se rendant à Tunis.

Selon Sylvie Kauffmann dans Le Monde, Jose Zapatero va « proposer un plan Marshall du secteur privé en faisant appel aux grandes entreprises privées mondiales » dans une époque qui se situe « à la fin du post-colonialisme et au début de la mondialisation ».

Mais n’est-ce pas la même chose ?

 

Cependant s’ajoute en Libye, la volonté des grandes sociétés US de s’approprier la totalité des ressources énergétiques du pays, monopole jusqu’ici contesté par les Chinois. La bienveillance accordée par Kadhafi à la puissance asiatique faisait de l’ombre à Exxon et autres compagnies américaines. Washington veut imposer, à son avantage, un nouveau partage des richesses de l’Afrique. Les Etats-Unis tentent de manipuler les soulèvements populaires de Tunisie, d’Egypte, et de Libye, en accord avec les bourgeoisies locales, pour maintenir et accentuer leur présence prédatrice. Au nom, bien sûr, de la « démocratie »…

Faudrait-il encore que les peuples frustrés l’entendent de cette oreille.

Ce qui n’est pas, semble-il-le cas au Caire, à Tunis ou à Sanaa.

 


                                                     Jean Lévy (canempechepasnicolas)

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1 mars 2011 2 01 /03 /mars /2011 06:32

                       Conflit à la SNCM


BASTIA, le lundi 28 février 2011

 

COMMUNIQUE de l 'U.D. CGT DE HAUTE-CORSE(ud20b@cgt.fr)

La CGT se battra toujours pour l’emploi et le Service Public
Depuis plus d’un mois, les marins de la SNCM sont en grève. La Direction de
Veolia refuse d’appliquer le protocole d’accord qui l’engage à maintenir la
flotte de 10 navires et les emplois qui s’y rattachent. Elle joue le pourrissement
du conflit avec des méthodes de triste mémoire faites de pressions et de menaces.
Le choix de la SNCM de nommer M. DUFOUR, fossoyeur d’Air Littoral, en
dit long sur ses objectifs.
Face à la désinformation orchestrée, la CGT rappelle que l’État et l’ancienne
majorité de la CTC portent la responsabilité d’une situation qui a amené la
SNCM au bord de sa liquidation puis à sa privatisation en 2005. À cette époque,
pris dans le piège du dépôt de bilan et de la liquidation, nous avons demandé
aux salariés de la SNCM de se prononcer ; et ils l’on fait majoritairement et
démocratiquement. Contrairement à ce que tentent de laisser croire certains,
la CGT, comme c’est le cas pour Air France, à EDF, à la SNCF ou à La Poste,
mène toujours et souvent seule le combat contre les privatisations.
Pour la CGT, il est clair que nous sommes pour le retour de la SNCM dans le giron public, il n’y a pas d’avenir pour les multinationales dans la conception que nous avons du Service Public de continuité territoriale.
Nous regrettons que les palabres de certains fassent plus de bruit que la lutte
des salariés pour la défense de l’emploi et du Service Public en cherchant des
responsabilités ailleurs que dans les orientations politiques mises en oeuvre en
Corse comme dans toute l’Europe.
Nous réitérons fermement notre position que, dans les plus brefs délais, soit
organisée une négociation avec toutes les parties, l’État, Veolia, la CTC et les
organisations syndicales. Nous ne laisserons pas pourrir une situation qui met
directement en péril 1.800 emplois et qui nous amène à une catastrophe sociale en Corse avec des retombées extrêmement négatives pour l’économie de l’île.

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