La salle où Marine Le Pen devait donner un meeting samedi après-midi à Ajaccio a été évacuée après que des manifestants en ont été exclus, entraînant des échanges de coups et l'usage de gaz lacrymogène, a constaté un journaliste de l'AFP.

Le service d'ordre du FN a tenté de faire sortir une quinzaine de manifestants, dont un a crié "a Francia fora" (la France dehors). Des coups ont été échangés et du gaz lacrymogène répandu, avant que la salle ne soit finalement évacuée. Marine Le Pen devrait utiliser une autre salle du palais des Congrès d'Ajaccio pour y tenir son meeting.

Les manifestants évacués ont été regroupés à l'écart, à l'extérieur de la salle.

Immédiatement, David Rachline, qui tente de rallier les nationalistes corses à la cause électoraliste du FN a rédigé un tweet : « Le préfet laisse les milices d'extrême-gauche avancées à quelques mètres de l'entrée du Meeting ». L’élu frontiste a par ailleurs posté la photo d’un membre de l’équipe du service d’ordre, indiquant qu’il venait d’être « blessé ».

« 50 gugusses amenés par le Préfet », voilà comment la candidate à l’élection présidentielle, toujours en tête dans les sondages a d’abord décrit ses opposants, tandis que la presse relevait la présence de « militants antifascistes », de « militants communistes » aux abords du meeting.

 Fidèle à la stratégie d’instrumentaliser tout incident en faveur du vote Front national,  Florian Philippot, vice-président du parti d’extrême-droite a quant à lui jugé opportun de relever que  « les militants anti-Marine qui ont attaqué la démocratie et agressé la République à Ajaccio » scandaient "Dehors les Français". Les qualifiant par ailleurs de « petits fascistes rageux ».

Prenant finalement la parole, Marine Le Pen a débuté la lecture de son discours de meeting en déclarant son « respect » et son « amour » à la Corse, dont elle a salué « la belle langue ». Une première proposition toute spéciale pour l’Ile de Beauté : si elle est élue, il n’y aura plus aucun match de football le 5 mai en France, en souvenir des victimes du Stade Furiani. Autre préoccupation ciblée de la candidate : « Personne n’oublie que la Corse a donné deux Empereurs à la France ». Promesse fut faite que les cendres de Naopoléon III, aujourd’hui en Grande Bretagne, seraient rendues à sa famille, « ici à Ajaccio. "Vous êtes corses et vous êtes français, soyez les deux !" a t-elle lancé, déroulant un argumentaire nationaliste et xénophobe pour dire qu'elle veut que ce soit la France qui "retrouve son indépendance".  

"Ici, nous avons le culte de l'homme fort. Empreinte de bonapartisme, la Corse a longtemps été gaulliste. Cet homme fort, aujourd'hui, c'est Marine Le Pen", veut croire le secrétaire territorial du FN Francis Nadizi.