Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

CHANTS REVOLUTIONNAIRES

Archives

8 février 2013 5 08 /02 /février /2013 19:06

 

Charonne, 8 février 1962...Il y a 51 ans.

« Je t'attends à Charonne », une magnifique chanson écrite par Leny Escudero en 1968, en mémoire des victimes de la répression policière d'une extrême violence qui s'abattit sur les manifestants anti-OAS lors de la manifestation du 8 février 1962....au métro Charonne.

humanite-28-02-1962.jpg

 

  source:Commun Commune

Partager cet article
Repost0
7 février 2013 4 07 /02 /février /2013 15:22

 

 

 

 

 

                                                                          

Partager cet article
Repost0
7 février 2013 4 07 /02 /février /2013 14:59

        MAURICETHOREZjpg.jpg"QUE LES BOUCHES S'OUVRENT..."  

  •                    (Maurice Thorez)

    •                                           Soviet---Hammer-02.gif                                          

 

 

   

 

           De ce jeudi à dimanche aux Docks de Paris à Saint-Denis 

         En direct, le discours d'ouverture de Pierre Laurent

                                                             

Déroulé des travaux

 

Jeudi 7 février 2013 :
 

14h00 : Ouverture du Congrès en présence d'une délégation de salarié-es.

14h15 : Élection du bureau, de la commission des mandats et des votes et validation des mandats

14h30 : Rapport d’ouverture par Pierre Laurent, secrétaire national du PCF

15h15 : Débat général

16h00 : Prise de parole de Monsieur l’Ambassadeur de Palestine en France

18h00 : Hommage aux femmes kurdes (chanteuse) suivi de la prise de parole du BDP

19h30 : Fin des travaux

 

Vendredi 8 février 2013 :

 

9h-11h : Réunion en ruches sur le projet de texte

11h00 : arrivée des délégations syndicales

11h30-12h00 : Rapport financier et vote

12h00 : Intervention du directeur de l’Humanité

13h00-14h30 : Repas

14h30 - 15h00 : Rapport de la Commission du texte

15h00-19h30 : Examen des amendements.

16h30 : Salut au Front de gauche

18h00 : Réception des personnalités avec prise de parole de Pierre Laurent. Présence de personnalités du monde associatif, syndical, politique (délégations des partis de gauche)

19h30 : Fin des travaux

 

Samedi 9 février 2013 :

 

9h00-13h00 : suite et fin des amendements au texte

11h00 : Salut du Congrès aux délégués et invités étrangers

13h00-14h30 : Repas

14h30 : Intervention du Parti de la gauche européenne

14h50-15h20 : Rapport de la Commission des statuts

15h20-19h30 : Examen des amendements au projet de statut

17h00 : Moment avec le MJCF

19h30 : Fin des travaux

 

Dimanche 10 février 2013 :

 

9h00-10h30 : Débat général sur les directions et établissement du bulletin de vote

11h00-12h30 : Vote sur les directions et dépouillement

12h30 : Discours de clôture par Pierre Laurent, secrétaire national du PCF

13h15 : Fin des travaux

Partager cet article
Repost0
7 février 2013 4 07 /02 /février /2013 14:36

                                                                         MARE NOSTRUM-copie-1

        

 L’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) appelle à la grève générale

jeudi 7 février 2013, par La Rédaction

 

C'est une journée sous haute tension qui commence en Tunisie. Mercredi, l'opposant Chokri Belaïd a été tué par balles, provoquant de nombreuses manifestations dans tout le pays contre le pouvoir islamiste. Des mouvements qui ont débouché sur des affrontements musclés avec la police, provoquant un mort du côté des forces de l'ordre. Après ce meurtre politique, le premier depuis la révolution de 2011, le Premier ministre Hamadi Jebali a indiqué dans la soirée qu'il formerait "un nouveau gouvernement de compétences nationales sans appartenance politique" qui aura un mandat limité à la gestion du pays jusqu'à la tenue d'élections "dans les plus brefs délais".
 
 
6 heures. Sur France Info, l'avocate et présidente de l'association tunisienne contre la torture Radia Nasraoui souligne l'existence d'une liste où figureraient des noms d'opposants à tuer.
8 h 30. Sur BFM TV, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius condamne "de façon extraordinairement ferme l'assassinat de Chokri Belaïd". Il espère que "les Tunisiens vont se resaisir".
8 h 35. Sur Europe 1, Manuel Valls affirme que la France doit "soutenir les démocrates" en Tunisie pour que les "valeurs de la révolution du Jasmin ne soient pas trahies. Le ministre de l'Intérieur précise que "Chokri Belaïd était l'un de ces démocrates qui se battent pour des valeurs qui sont universelles" et rappelle qu'il y a "un peuple, une jeunesse, des femmes qui se sont mobilisés pour faire tomber Ben Ali".
9 h 40. La presse tunisienne craint que le pays ne bascule dans un cycle de violence toujours plus sanglant, tout en espérant que l'annonce de la formation d'un nouveau gouvernement désamorce ces tensions. "Le tournant est extrêmement dangereux, car il est clair que plus personne n'est dorénavant à l'abri des expéditions de liquidation d'escadrons de la mort", s'insurge par exemple Le Quotidien.
10 h 45. La police déploie un important dispositif de sécurité dans le centre de Tunis. Des bus, des camionnettes et des fourgons cellulaires ont été postés en nombre et la circulation a été interdite le long du ministère de l'Intérieur. Les commerces ont rouvert sur cet axe, mais par précaution, nombre de magasins ont abaissé leurs rideaux de fer pour protéger leurs vitrines. Aucun appel à descendre dans la rue n'a été lancé par les partis d'opposition ou les syndicats pour jeudi, mais la veille, les rassemblements dans plus d'une dizaine de villes ont été spontanés.
11 heures. Selon Reuters, le parti islamiste Ennahda refuse la dissolution du gouvernement annoncée mercredi soir par le Premier ministre Hamadi Jebali. "Le Premier ministre n'a pas sollicité l'opinion de son parti", a déclaré le vice-président d'Ennahda, Abdelhamid Jelassi. "Nous croyons, nous, à Ennahda que la Tunisie a besoin aujourd'hui d'un gouvernement politique. (...) Nous allons poursuivre les discussions avec les autres partis sur la formation d'un gouvernement de coalition", a-t-il ajouté.
11 h 30. Le chef du Parti républicain (centre) tunisien, Ahmed Nejib Chebbi, déclare à RTL qu'il figure "sur une liste de personnalités à assassiner" et qu'il bénéficie d'une protection officielle. "Je suis menacé. Le ministère de l'Intérieur m'a officiellement informé il y a déjà quatre mois que j'étais sur une liste de personnalités à assassiner. Le président de la République m'a accordé une garde depuis trois ou quatre mois", déclare Ahmed Nejib Chebbi, opposant historique sous le régime de Ben Ali et aujourd'hui chef d'un parti centriste opposé aux islamistes au pouvoir.
12 h 36. 300 militants d'opposition manifestent avenue Habib-Bourguiba en scandant "le peuple veut la chute du régime". Sous une pluie battante, les protestataires chantent également l'hymne national, qui était déjà un chant de ralliement lors de la révolution qui a provoqué la chute, en janvier 2011, de Zine el-Abidine Ben Ali après 23 ans de règne sans partage.
13 h 10. Les manifestants se dirigent vers le siège du ministère de l'Intérieur, situé avenue Habib-Bourguiba où des renforts policiers très importants ont été déployés après les heurts de la veille qui ont fait un mort dans les rangs de la police. Les forces de l'ordre n'ont pas réagi dans l'immédiat.
13 h 20. Sous le titre "Le début d'une série de meurtres planifiés ?", Le temps, un quotidien "indépendant" tunisien, cite Hamma Hammami, "compagnon de route de Chokri Belaid" : "Cet assassinat politique est commis par des parties qui veulent jeter le pays dans le chaos. Le gouvernement en assume la responsabilité. Car il n'a pas pris les mesures qu'il faut à temps pour empêcher ce crime."
13 h 30. Des centaines de manifestants anti-islamistes et la police s'affrontent devant le siège du gouvernement de Gafsa, ville instable du bassin minier tunisien (centre). Les manifestants qui procédaient à des funérailles symboliques de Chokri Belaïd, l'opposant tunisien assassiné mercredi à Tunis, ont jeté un cocktail molotov sur les policiers, qui ont répliqué par des tirs massifs de gaz lacrymogènes.
13 h 34. L'ambassade de France annonce qu'elle ferme ses écoles en Tunisie vendredi et samedi.
13 h 50. C'est une décision qui peut faire basculer le cours des événements. Le principal syndicat tunisien (UGTT) appelle à la grève générale vendredi pour les funérailles de Chokri Belaïd.
 

(07-02-2013 - Avec les agences de presse)

source: "Assawra"

Partager cet article
Repost0
7 février 2013 4 07 /02 /février /2013 14:16

  

                                                                                MARE NOSTRUM-copie-1

                                                                          

 

                                         Tunis

jeudi 7 février 2013

Des milliers de manifestants sont descendus dans la rue en Tunisie, mercredi 06 février, le jour même de l’assassinat de Chokri Belaïd, tué en sortant de chez lui le matin de trois balles tirées à bout portant.

Partager cet article
Repost0
6 février 2013 3 06 /02 /février /2013 14:46

                                                                      MARE NOSTRUM-copie-1

                                                                            

 

Assassinat de Chokri Belaïd : « La révolution tunisienne est directement visée »

      

 

Le secrétaire général du Parti des Patriotes démocrates unifiés et leader du Front de Gauche, Chokri Belaïd, a été assassiné ce matin à Tunis. Cet assassinat suscite une très grande émotion.

Le Parti communiste français exprime avec la plus grande force son indignation et sa condamnation devant ce crime odieux. Cet acte criminel confirme les menaces qui pèsent aujourd'hui sur la Tunisie de la part de forces hostiles à la démocratie et à un État de droit.

C'est la « révolution » tunisienne qui est directement visée. Ce sont les aspirations populaires, l'espoir d'un vrai changement qui sont attaqués.

Le PCF tient à exprimer ses sincères condoléances et toute sa solidarité à la famille de la victime et à tous les démocrates tunisiens.

 

 

 

Assassinat de Chokri Belaïd : « La révolution tunisienne est directement visée »

 

Partager cet article
Repost0
6 février 2013 3 06 /02 /février /2013 14:26

                                                                MARE NOSTRUM-copie-1

                                                                                   

 

 

 

Les rebelles forment des adolescents à devenir "des machines à tuer"

 


"Quand ils arrivent ici, ce sont des enfants. Mais quand ils sortent, ils sont devenus des machines à tuer" :

sans aucun état d’âme le sergent déserteur Abderrazaq forme des adolescents pour les envoyer au combat contre les troupes du président syrien Bachar al-Assad.
"Moussab ! Tu es censé le tuer, pas lui caresser le torse", hurle-t-il, quand un jeune de 14 ans, qui a réussi à désarmer un garçon de l’équipe adverse, lui donne un coup de poing au lieu de faire mine de le poignarder.
"Je suis très fier de mon fils. Je sais qu’il deviendra un bon soldat", affirme son père, Abou Kamal, qui combat au sein de l’Armée syrienne libre (ASL, rebelles), tout comme neuf oncles et dix cousins de Moussab.
Sobhi, 15 ans, a supplié son père de le laisser suivre la formation. "J’en avais assez de rester à la maison à attendre que mon père et mes frères rentrent du front et me racontent leur guerre. Je veux y aller moi-même et la voir de mes propres yeux", explique-t-il.
Moustapha, 14 ans, est beaucoup moins déterminé, mais il répète ce que lui soufflent les adultes : "Je veux lutter pour ma famille et mon pays, et si je dois donner ma vie, je suis prêt".
"Les enfants sont les meilleurs soldats que je connaisse. Tu commandes et ils obéissent. Un adulte, lui, va poser des questions. Ces enfants (...) ne mettent rien en doute", assure Abderrazaq. "Leurs parents veulent qu’ils reçoivent une formation militaire avant de les envoyer en première ligne, où, sans un bon entraînement, ils mourraient rapidement", explique ce militaire de 38 ans.
"Le problème, c’est qu’il n’y a plus d’adultes dans les villages, du coup ce sont les enfants qui suivent une formation militaire", poursuit-il, en passant en revue ses jeunes troupes dans une ancienne école de la province d’Alep (nord) transformée en académie militaire rebelle.
Et si nombre de ces jeunes risquent de périr, "d’autres viendront les remplacer pour continuer la lutte", assure Abderrazaq, alors que le conflit en Syrie a fait plus de 60.000 morts en 22 mois selon l’ONU.

 
Pour Jean-Nicolas Beuze, en charge de la protection de l’enfance pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord au sein de l’Unicef, c’est l’une des particularités du conflit syrien. "Il n’y a pas de recrutement actif d’enfants comme dans d’autres conflits, les jeunes se présentent parfois spontanément, encouragés par leur famille, mais les chefs des groupes armés ont l’obligation de les refuser", dit-il à l’AFP.
Le droit international interdit en effet à toute personne de moins de 18 ans de participer au combat ou à des opérations de soutien, comme l’espionnage, le transport d’armes ou l’approvisionnement des combattants, rappelle-t-il. Et avoir recours à des enfants "en position de combat ou de soutien aux combattants constitue une violation grave des droits de l’enfant", souligne-t-il.
Sur internet, de nombreuses vidéos montrent des enfants-soldats à travers le pays. Tournées par des médias internationaux ou par des brigades rebelles qui ont fait de ces enfants leurs mascottes, elles montrent des jeunes garçons tenant des kalachnikov et, pour l’un d’eux, un lance-roquettes plus grand que lui.
Sur l’une de ces vidéos, filmée par des insurgés, le 24 novembre, à Deir Ezzor, dans l’est du pays, apparaît un jeune garçon portant un gilet militaire et un fusil automatique, au milieu de rebelles tirant au front. "Voilà le plus jeune combattant de Syrie", lance le caméraman, avant que le garçon ne se présente comme "Danny Walid, 14 ans".
Plusieurs autres vidéos, tournées dans la même région, montrent des garçons, tous présentés comme "le plus jeune combattant de Syrie", au milieu de groupes rebelles.
Une vidéo particulièrement choquante, largement diffusée par les partisans du régime, montre un garçonnet entouré par des hommes présentés comme des rebelles.
Il a une hache dans la main et décapite un homme au sol sous les félicitations des hommes qui l’entourent. Après avoir détaché la tête du corps, les rebelles la lancent et la font rouler à terre devant l’enfant.

(06-02-2013 - Avec les agences de presse)

 "Assawra

Partager cet article
Repost0
6 février 2013 3 06 /02 /février /2013 13:46

                 La « sécurité » de l’empire

De Manlio Dinucci

Global Research, février 05, 2013

Url de l'article:
http://www.mondialisation.ca/la-securite-de-lempire/5321865

 

Heureusement que dans un monde aussi dangereux il y a quelqu’un qui pense à notre sécurité. C’est ce que font les influents représentants qui se retrouvent à Munich pour l’annuelle Conférence internationale sur la sécurité. A l’édition 2013 (1er-3 février), à laquelle ne pouvait manquer le ministre de la défense (italien) Di Paola[1], c’est Joe Biden, vice-président des Usa, qui trace les lignes directrices. Avant tout la déclaration de principe : «Nous n’admettons pas qu’une nation, quelle qu’elle soit, ait sa sphère d’influence ». Principe que Washington considère comme sacro-saint pour tous les pays, sauf les Etats-Unis. Ils ne l’appellent cependant pas influence, mais leadership. Comme celui que les USA exercent avec la motivation de la lutte contre la menace terroriste qui -prévient Biden- est en train de se répandre en Afrique et au Moyen-Orient, en prenant pour cible « les intérêts occidentaux outre-mer ». A ce sujet les USA « applaudissent » l’intervention de la France au Mali, en lui fournissant renseignement, transport aérien de troupes et approvisionnement en vol des chasseurs bombardiers. L’Europe demeure un partenaire indispensable des Etats-Unis dans le cadre de l’Otan, qui s’élargira encore en incluant la Géorgie et des Etats baltes. En Afghanistan, précise Biden, l’Europe a fourni 30mille soldats et dépensé 15 milliards de dollars. En Libye, grâce à l’Europe, « l’Otan a agi de façon rapide, efficace et décidée ».

C’est maintenant le tour de la Syrie : les USA ont dépensé 50 millions de dollars pour l’assistance militaire aux « rebelles », à quoi s’ajoutent à présent 365 millions comme « aide humanitaire », dans le cadre d’une allocation qui, avec la contribution européenne, monte à un milliard et demi de dollars. Un autre objectif est l’Iran vers qui –clarifie Biden- les USA, avec l’Europe, adoptent non pas une politique de containment (endiguement), mais une action pour empêcher que ne se développe « le programme nucléaire illicite et déstabilisant ». Prêche qui vient du pupitre de celui qui possède des milliers d’armes nucléaires et, il y a deux mois à peine, a effectué un autre test nucléaire pour en construire de nouvelles. Mais il y a bien autre chose à l’horizon. Grâce à la plus grande alliance militaire du monde -explique Biden- les Etats-Unis sont une puissance atlantique mais, comme l’indique la nouvelle stratégie, ils sont en même temps une « puissance du Pacifique ». Dans la région Asie/Pacifique se trouve l’autre puissance, la Chine : les USA veulent qu’elle soit « pacifique et responsable » et qu’elle « contribue à la sécurité globale », évidemment telle qu’elle est conçue à Washington, à savoir fonctionnelle pour le système politico-économique occidental dominé par les Etats-Unis. Le déplacement du centre focal de la politique étasunienne de l’Europe au Pacifique -assure Biden- est aussi dans l’intérêt des alliés européens qui devraient y participer pleinement. Washington fait donc pression sur les membres européens de l’ « alliance atlantique », déjà présents avec leurs navires de guerre dans l’Océan Indien, pour qu’ils ouvrent de nouveaux fronts encore plus à l’est, dans le Pacifique.

Argument qui, dans le « débat politique sur l’Europe », est absolument tabou.

Manlio Dinucci

 

Edition de mardi 5 février 2013 de il manifesto

http://www.ilmanifesto.it/area-abbonati/in-edicola/manip2n1/20130205/manip2pg/14/manip2pz/335516/

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

Manlio Dinucci est géographe et journaliste.


 

 

 

Partager cet article
Repost0
6 février 2013 3 06 /02 /février /2013 13:30

     Michel costume                          « Le monologue de figaro »

A défaut d’avoir la perspicacité du détracteur qui signe ce billet d’humeur, je signerai mon commentaire pour la clarté de l’échange auquel les lecteurs du site Unita Naziunale ont droit selon moi. C’est donc sous ce titre « le monologue de figaro » que Monsieur Ghjacumu Petru reconnait avoir vécu un « grand moment comique » en regardant Cuntrastu. Tant mieux ce qu’il écrit à un effet inverse pour le rire comme pour la pensée politique.

Voici ma réponse à Monsieur Ghjacumu Petru

Je ne pense pas qu’on puisse dire que les trois journalistes ont été particulièrement dociles pour me laisser développer mon argumentation. Mais libre à vous de le croire. Vous faites partie de ce petit nombre de personnes qui, incapables de démontrer par une argumentation étayée, leurs propos renvoie la responsabilité de leur inconséquence sur les autres.

Vous trouvez que je n’ai pas répondu suffisamment sur les contradictions de la majorité régionale vous êtes surement attentif aux débats de l’Assemblée de Corse et vous avez, sans doute, remarqué que notre attitude « autonome et responsable », ce sont les termes que j’ai employés, nous conduit à avoir une analyse critique et non binaire de ce que nous faisons en tant que groupe du Front de gauche, l’un des rares qui est encore uni, et ensuite en tant que composante minoritaire de cette majorité elle-même minoritaire.

Nous préférerions mettre en œuvre notre programme mais ce n’est pas le cas. Nous le savions dès le départ en 2010 puisque nous avions constitué notre liste en raison des divergences, existantes avec nos partenaires, que nous n’avons jamais cachées. Nous avons cependant considéré qu’au second tour il fallait s’unir pour battre la droite que nous avions combattu dans toutes les mandatures précédentes et notamment la dernière marquée symboliquement par un PADDUC libéral prônant la « désanctuarisation ».

Vos amis ont sans doute très bien défendu le littoral nous, nous n’en faisons pas une question de relations personnelles mais de droit et d’intervention citoyenne et démocratique. Nous avons défendu et maintenu par notre vote à l’Assemblée Nationale l’application de la loi littoral dans la loi de janvier 2002 et nous continuons a réclamé des moyens pour le conservatoire du littoral. Contrairement à vous je ne connais pas de meilleurs protecteurs de l’environnement et du littoral que l’application de loi littoral et l’action du conservatoire du littoral.

Vous m’avez trouvé stalinien dans le pire des cas ou pâle copie de Georges Marchais c’est généralement le raccourci habituel des militants d’extrême droite. On peut me reprocher d’avoir été trop absent de mon pays d’origine mais cette appréciation ne peut justifier l’incapacité, non pas à interpréter, mais à comprendre certaines choses.

L’expression de la solidarité nationale ne se trouve pas dans une relation de domination mais bien dans un pacte social et républicain celui que reprenaient à leur compte les Résistants comme Jean Nicoli dans le programme du Conseil national de la Résistance pour mettre en œuvre des dispositifs fondés sur un principe de justice sociale selon lequel chacun contribue selon ses moyens pour recevoir en fonction de ses besoins.

La Corse n’a pas connue de situation coloniale au sens où le laisse supposer vos écrits précisément parce que le peuple corse auquel les communistes s’adressaient dès 1939 a été lui-même par son insurrection l’auteur de sa propre libération. Pour croire en cette démarche comme y ont cru les communistes qui l’ont impulsée, il fallait combattre le fascisme véhiculé par les fascistes italiens, allemands et corses. C’est le mérite de François Vittori, Dominique Vincetti, André Giusti, Jules Mondoloni… qui se sont battus également pour libérer la France et y établir une société moderne et solidaire, juste et fraternelle.

Ils étaient anticapitalistes, combattaient la démagogie nationale socialiste des fascistes qui poussaient les travailleurs dans les bras de leurs exploiteurs et dans la guerre.

Vous considérez qu’il suffit de revendiquer ses origines pour gommer les contradictions de classes. Or « le tous ensemble » parce qu’on est tous corses ne situe pas la Corse hors des contradictions qui opposent exploiteurs et exploités, capitalistes et salariés. L’écart de richesse n’est pas une affaire de culture contrairement à ce que vous dites il est le produit d’un système dont l’objet est justement l’accumulation de la richesse entre les mains de quelques uns.

C’est dans le prolongement des combats de la Libération, dont fêtera le 70ème anniversaire cette année, que le Député Arthur Giovonni réclamera la continuité territoriale. Il aura fallu 25 ans de luttes sociales et populaires pour obtenir en 1976, après la faillite des compagnies privées subventionnées, un service régulier moderniser par le roll on roll off pour le fret et les ferries pour les passagers. Une ligne inscrite au budget de la Nation, expression de la solidarité nationale, garantira l’existence d’une flotte à un haut niveau de qualité technique, de sécurité pour le service public.

Il fallait gommer le handicap de l’insularité notamment en raison de la cherté de la vie c’est la notion de franco de port qui a prévalue mais ce n’est ni la France aux « visées coloniales » sur la Corse, ni le « lobby marseillais » qui l’a détournée comme d’ailleurs les réfactions de TVA ce sont bien les patrons insulaires à leur profit et au détriment des consommateurs sans que cela n’émeuve les organisateurs de la manifestation du 9 février pour un statut fiscal dérogatoire dont les prémices sont déjà au cœur de comportement sans scrupule.

²Le pavillon panaméen vous gène moins que le pavillon français premier registre. Nous, nous choisissons le second, non pas par esprit nationaliste français, étroitement cocardier, mais parce qu’il s’agit de respect de la réglementation sociale, fiscale et environnementale. Le premier était celui de Corsica Ferries France, avant de passer sous pavillon italien second registre pour des raisons évidentes de non respect de la réglementation et de gros sous.

Le cabotage national « ouvert » comme vous le réclamez au nom de l’Europe que vous préférez visiblement à la France c’est, au-delà de ces avantages liés aux règles de pavillon de complaisance, le versement d’environ 140 M€ d’argent public à CFF pour concurrencer la CMN et la SNCM au départ de Toulon pendant 10 ans.

La SNCM dont vous souhaitez la disparition n’est pas la seule concernée la CMN présente cette année des comptes déficitaires. Vous l’ignoriez sans doute comme les conditions de privatisation de la SNCM par le gouvernement Sarkozy Villepin qui effectivement a été une étape scandaleuse mais décisive dans la casse du service public et de la compagnie nationale parce que l’un ne va pas sans l’autre.

Aujourd’hui si nous nous en tenons aux informations parues dans Corse Matin, cela doit vous réjouir, CFF répond à l’Appel d’Offres de la CTC (nous avons été les seuls à l’Assemblée de Corse à voter contre le cahier des charges précisément parce que nous avions anticipé sur ce fait) et peut selon le journaliste l’emporter. Elle se trouvera alors en situation de monopole à Marseille et à Toulon où l’extension de la DSP était pour les élus nationalistes inacceptable précisément selon eux pour ne pas avoir de monopole.

L’impact sur l’économie locale et l’emploi est évident pour toute personne de bonne foi en Corse comme sur le continent et parfois pour des Corses qui vivent à Marseille depuis très longtemps parce qu’ils y ont été accueillis hors de toute considération xénophobe qui aurait pu pousser les marseillais à dire les « Corses dehors ».

Vous trouvez normal que les gros patrimoines insulaires ne contribuent pas au titre des droits de succession. C’est votre choix. Nous pensons, à fortiori à notre époque, où les inégalités criantes divisent les Corse entre pauvres et riches que cela nécessite, quand ou prétend les réduire autrement que par la compassion ou la générosité supposée, plus de justice fiscale. Il y a cent ans les gros propriétaires fonciers existaient et exploitaient les femmes, les hommes et les enfants, sur leurs terres. Les inégalités entres les uns et les autres étaient évidentes sauf pour vous.

Voila pourquoi derrière le concept « néo colonial » que nous serions « incapables » d’analyser vous masquez en définitive votre attachement à cet ordre établi. Pour nous il faut en changer radicalement par la voie démocratique et citoyenne. C’est pour cette raison que contrairement aux dirigeants nationalistes nous n’avons jamais dit, au moment où la Corse connaissait le plus grand mouvement social de son histoire, en 1989, que la prime de transport réclamée par 20 000 travailleurs excédés par la cherté de la vie, était « une prime coloniale ».

Enfin vous dites ne pas vouloir me demander de parler et d’écrire corse aussi bien que Rinatu Cotti ou Santu Casanova. Vous auriez pu ajouter Simon Jean Vinciguerra ou Jean Baptiste Marcellesi parce que leur combat pour la défense et la promotion de la langue Corse, dont nous nous inspirons, témoigne de l’attachement des communistes à la richesse culturelle, non pas folklorique, qu’elle représente à nos yeux depuis très longtemps et la je rejoins votre analyse : il s’agit tout autant d’ouverture aux autres différents auxquels nous ne dirons jamais « fora » y compris sous couvert de corsisation de l’emploi. Comme vous le savez, plus encore au moment où la Corse compte 17 000 chômeurs, nous nous opposons à ce concept mettant en cause l’unité des travailleurs.

Je reconnais avoir du mal à écrire en corse et le parle imparfaitement mais je ne désespère pas améliorer ma diction pour chanter en corse, en français et d’autres langues encore, les lendemains meilleurs des travailleurs avant tout parce que je suis communiste. Quant à révolutionnaire certains portent une cagoule et prétendent l’être moi je n’en ai jamais portée et avoue humblement qu’être révolutionnaire ne se décrète pas.

Au regard de l’histoire des échecs du socialisme mais aussi de l’état actuel du monde capitaliste, la voie à emprunter pour le changer n’est surement pas la plus facile mais la plus révolutionnaire. La question est de savoir combien nous serons à l’emprunter. C’est les sens des travaux du 36ème Congrès du Parti communiste français qui s’ouvre le 7 février prochain.

Michel Stefani

Partager cet article
Repost0
6 février 2013 3 06 /02 /février /2013 10:27

  Clio

Clio, la Muse de l'Histoire

 

Qui sont nos frères et amis ? ... Ou comment des Arabes détruisent l’arabité !

mardi 5 février 2013, par Sadek Hadjerès

L’écrivain Faradjallah Hellou, représentant éminent des Lettres Arabes, et secrétaire du Parti Communiste Libanais, assassiné dans une prison de la R.A.U. (Photo archives "Assawra")

**

Le texte de cet article, intitulé "Notre Frère", est paru en 1961. Je l’avais écrit puis envoyé à « France Nouvelle » (hebdomadaire du PCF), alors que j’étais depuis six ans clandestin et activement rercherché dans la capitale de l’Algérie en guerre, quadrillée et soumise quotidiennement aux crimes des colonialistes français.
J’y exprimais notre douleur et notre indignation à l’annonce d’un nouveau et grave méfait du régime du Caire, perpétré contre les forces progressistes du monde arabe dans l’éphémère R.A.U " (République Arabe Unie) englobant de façon hégémonique la Syrie et le Liban. Cet épisode fut d’autant plus douloureux à nos cœurs de patriotes et communistes algériens, qu’avec l’ensemble de notre peuple, nous continuions à vibrer de sympathie et de solidarité envers les conquêtes anti-coloniales, économiques et sociales du peuple égyptien. Elles étaient malheureusement stérilisées, comme le confirmeront les décennies suivantes, par l’hégémonisme anti-démocratique et antisocial, qui portera progressivement un coup fatal au rêve légitime d’unité d’action des peuples et des Etats dans le monde dit "arabe".
J’aurai l’occasion de revenir sur nombre de manifestations de cet hégémonisme aux visages multiples. Il a ravagé les espoirs de plusieurs peuples, et particulièrement chez nous où furent diabolisés tous ceux qui militaient pour une algérianité rassembleuse, révolutionnaire, démocratique, sociale, ouverte à toutes ses richesses culturelles et aux autres peuples de la région et du monde.
C’est pourquoi, à l’occasion de la flambée des passions chauvines actuelles, il convient non pas d’abolir le mot de "Frères" (tout comme ceux de camarades ou d’amis, porteurs de valeurs positives), ni de l’appliquer abusivement à ceux qui consciemment ou inconsciemment détruisent la fraternité des peuples, à ceux qui ont dévasté la cause de la libération arabe par les pratiques de la répression ou des complots prétendument scientifiques.
La vraie fraternité de lutte n’était pas un mirage, un faux semblant. Elle était vécue et intensément ressentie au niveau des peuples, elle avait accompli des miracles en de nombreux moments historiques. Mais elle ne se mesure pas aux slogans et formules hypocrites. Tout comme au sein des familles biologiques, elle se mesure dans les comportements, dans le vécu,à la façon dont sont réglés les litiges d’intérêt, les incompréhensions, à la façon dont sont affrontés ensemble et dans l’écoute mutuelle les dangers et les moments difficiles.

(09 décembre 2009, par Sadek Hadjerès)

**

NOTRE FRÈRE
par Sadek Hadjerès
(Alger, 1961)

Il était intellectuel brillant, un homme dont la simplicité égalait la culture, un patriote ardent plongé depuis toujours dans la lutte nationale de libération, un partisan de la paix infatigable."Comme il refusait, ils le soumirent au courant électrique des dizaines de fois... l’arrosèrent plusieurs fois d’eau froide pour lui faire reprendre connaissance. Ils ne le laissèrent que lorsqu’ils fut devenu un amas de chair humaine sans mouvement ...". Ses bourreaux nièrent qu’il se trouvait entre leurs mains.

Frères Algériens dont la chair et l’âme crient depuis sept ans, et vous amis français à nos côtés dans les épreuves, vous avez cru reconnaître le calvaire d’Ali Boumenjel, dont l’absence est à nos cœurs une plaie qui n’en finit plus de se cicatriser. Ce n’était pas lui, mais l’un de ses frères dans le martyrologe de l’humanité : l’écrivain Faradjallah Hellou, représentant éminent des Lettres Arabes, et secrétaire du Parti Communiste Libanais, assassiné dans une prison de la R.A.U.

**

Comment, nous Algériens, nous taire ? Il fut une longue période où le prestige inégalé du président égyptien emplissait en Algérie les pages des registres d’état civil de longues files de "Nasser" et "Nasséra", prénoms donnés aux nouveau-nés algériens autant en hommage à l’allié du Caire, qu’en heureux présage de victoire ("Nasser", en arabe, "victorieux"). Pour le combattant algérien, le nom de Nasser évoque le plus souvent un peuple frère, un pays d’où vient ou par où est passée la mitraillette qu’il serre dans ses mains, la couverture sur laquelle il s’étend à la fin d’une nuit de marche harassante. Il évoque une aide matérielle et morale qui, si elle n’est plus aujourd’hui la plus importante, fut l’une des premières sollicitées et des plus précieuses avant comme aux premiers jours de l’insurrection.

Mais c’est précisément au nom de l’Algérie, de ses intérêts sacrés et de son peuple crucifié, que notre protestation s’élève bien haut. Chaque jour nous prenons à témoin le monde entier des crimes perpétrés sur le sol algérien. Nous taire serait renier la malédiction jaillie en permanence de notre terre contre les tortionnaires. Nous taire serait accepter de voir réduite la portée des condamnations jetées du haut des tribunes internationales contre le colonialisme français par les délégués égyptiens. Il est hélas des avocats qui desservent la cause qu’ils défendent. Combien leur soutien serait plus efficace si dans le temps même où leur voix s’élevait contre la torture, ils bannissaient ces méthodes d’Egypte et de Syrie. Combien l’exemple de Djamila Bouhired torturée, porté à l’écran par des cinéastes égyptiens pleins de mérites gagnerait en force de conviction auprès des spectateurs du monde entier, s’il n’éveillait dans leurs esprits l’idée que le film prêche pour d’autres pays un respect humain ignoré en RAU !

On nous dira : mais les dirigeants égyptiens ne sont pas des colonialistes d’Europe ! Certes, et cela les condamne doublement. Au nom de quoi tolérerions-nous dans les rangs anti-impérialistes la barbarie que nous reprochons aux impérialistes ?

**

Comment nous taire ? Si les Algériens haïssent Godard et Massu, ce n’est pas pour leurs seules "méthodes". Nous les haïssons à cause de ce qu’ils étaient chargés de tuer en nous, l’aspiration à la liberté et à l’indépendance. Dans les tortionnaires de Hellou, nous haïssons ceux qui voudraient tuer dans le monde arabe l’esprit de démocratie et dénaturer l’aspiration à l’unité arabe, si chère à notre peuple.

L’expression de "frères arabes" a lui au cœur de nos compatriotes au plus noir du cauchemar de ces sept années de guerre, elle a gardé pour nos grandes masses une précieuse signification culturelle et anti-impérialiste. Mais QUI sont nos frères ? Le bach-agha Boualem n’est pas notre frère. Ni Hussein de Jordanie. Ils ne le sont pas plus ceux qui déploient contre NOS VERITABLES FRERES l’acharnement qu’on aimerait leur voir déployer contre les ennemis jurés des peuples arabes.

Qui était Faradjallah Hellou, pour justifier cet acharnement contre lui ? Etait-ce un de ces agents qui avaient aidé l’Occident impérialiste à sucer pendant des générations le sang et les richesses arabes ? Non, ceux-là, anciens bonzes du Wafd et autres larbins ou patrons de Farouk, ont été amnistiés et ont regagné leurs riches demeures. C’est aux communistes, vrais fils et avant-garde du peuple, que Nasser s’attaque maintenant, ainsi qu’aux patriotes avancés, aux hommes de progrès, et même aujourd’hui à ceux des membres de son propre Parti ("Union Nationale") en désaccord avec lui. Il s’attaque à des patriotes arabes qui soutiennent la cause algérienne jusqu’au bout, sans aucune restriction ni arrière-pensée. Il s’attaque à ceux qui pendant les années 50 notamment ont été les plus ardents et les plus lucides dans les batailles de l’évacuation contre l’occupant britannique, à ceux qui en mobilisant les forces populaires pendant l’attaque de Suez, ont contribué à faire de Port-Saïd un petit "Stalingrad" alors que l’armée de métier, soutien du régime, n’avait, pour le moins pas eu encore le temps de démontrer ses capacités face à l’écrasante collusion israélo-franco-britannique. Nasser s’attaque à ceux qui de notoriété mondiale comptent parmi les plus éminents et les plus avancés des représentants de la culture arabe, à tout ce qu’enfin des siècles d’histoire différenciée ont crée en Syrie de plus original et de plus digne d’enrichir, par son originalité même le fonds commun de la civilisation arabe.

Non, la fraternité et l’unité arabes ne sauraient pour nous emprunter ces chemins déshonorants.

**

Comment nous taire ? Nous taire, ce serait ne pas contribuer à ouvrir les yeux de beaucoup de nos compatriotes sur certains aspects négatifs de la politique nassérienne. Ce serait ne pas montrer pourquoi celui qui continue d’être NOTRE ALLIE AU SEIN DU MOUVEMENT ARABE DE LIBERATION, cet homme qui a raconté dans un opuscule "La Philosophie de la Révolution", comment sa main avait tremblé et comment il s’était enfui une nuit plein d’horreur pour son geste alors qu’avec d’autres officiers il s’était proposé d’abattre des collaborateurs de l’occupant britannique, cet homme est en même temps le dictateur qui envoie froidement au bagne, à la torture et à la mort des milliers de ses compatriotes soucieux de mener la libération nationale et démocratique jusqu’à son terme.

Il n’y a aucun mystère. Il y a simplement le rôle décisif de la banque Misr et du grand capital égyptien, qui ne pouvant plus s’appuyer sur la vieille bureaucratie vermoulue et détruite, ont rapidement compris qu’il était mille fois plus rentable de poursuivre l’exploitation des ouvriers et fellahs du Nil en mettant à profit le dynamisme et l’avidité de certains milieux petits bourgeois et de la nouvelle bureaucratie militaire parvenue au pouvoir.

Les Algériens attentifs à toutes les expériences du monde arabe puiseront dans l’exemple égyptien une ample moisson d’enseignements : une réforme agraire limitée puis arrêtée dans le pays où la misère du fellah est proverbiale, le droit de grève inexistant, les syndicats domestiqués, des couches parasitaires en développement, le pillage en règle de l’économie syrienne, une révolution nationale qui s’essouffle et ne trouve d’issue que dans les visées expansionnistes (créant ainsi de nouveaux obstacles à l’unité arabe dont elle se réclame), ainsi que dans le double jeu qui permet la pénétration insidieuse en Egypte des monopoles impérialistes occidentaux, dans la phraséologie socialiste démentie par la politique anti-ouvrière et anticommuniste à l’intérieur et même à l’extérieur.

**

Que Nasser, en signe de force, ne lance-t-il aux communistes arabes, au lieu de les réprimer, un défi pacifique par lequel il s’engagerait à réaliser au plus vite les objectifs qu’il proclamait il y a déjà bien des années !

Le flambeau de la démocratie et du vrai réveil arabe n’éclaire plus, hélas, pour un temps, la vallée du Nil. Mais de grands foyers libérateurs ont été allumés et sont attisés partout dans le monde arabe, non par une poignée de patriotes "pronunciamientistes", mais PAR LES MASSES POPULAIRES EN MOUVEMENT. L’un d’eux, jailli d’une étincelle des Aurès, éclaire en Algérie une paysannerie ardente, une classe ouvrière de plus en plus consciente de son rôle, un peuple aux riches traditions démocratiques. Tous ces foyers se rejoindront un jour de Casablanca à Bagdad, d’Alger au Cap. Ils rendront justice à Faradjallah Hellou, chaînon dans la pure lignée des martyrs communistes, annonciateur des temps nouveaux, parent par sa culture, son amour du progrès et du peuple de notre Cheikh Bendbadis qui disait "Le communisme est le levain du peuple" et du Cheikh Reda Houhou, fusillé par les colonialistes à Constantine.

Faradjallah Hellou est notre camarade, notre frère, le frère arabe véritable de notre camarade Ahmad Inal, lieutenant de l’ALN, torturé lui aussi pendant dix jours et brûlé vif par les colonialistes, qui écrivait dans sa dernière lettre à son frère : "... Le temps est proche où les victoires de notre peuple ne lui seront pas volées. Cela deviendra possible quand la classe ouvrière porteuse du plus bel idéal humain, le socialisme, pendra la direction des masses populaires. Alors la nation connaîtra le bonheur et la lumière et ses aspirations séculaires seront réalisées."


Partager cet article
Repost0