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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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31 juillet 2008 4 31 /07 /juillet /2008 11:16

Un responsable de l'Autorité Palestinienne a confirmé que des soldats israéliens avaient tué un petit garçon de 10 ans,  à Na’alin, ville de Palestine  occupée. L’autopsie pratiquée à Ramallah a démontré que l’enfant avait été touche, à la tête,  par une balle defusil M16.

  L’armée d’occupation reconnaît de fait cette « bavure », puiqu’elle indique qu’elle devrait envoyer désormais sur le secteur très agité de Na’alin, des troupes mieux entraînées (à ne pas tirer sur des enfants ?)

                                                         
                       U cursinu rossu (avec Al Faraby et les agences de presse)

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30 juillet 2008 3 30 /07 /juillet /2008 08:07
                Sur le site LIBAN RESISTANCE: http://libanresistance.blogspot.com/

                          SARA, juive toulousaine, dédie un clip à la Palestine
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30 juillet 2008 3 30 /07 /juillet /2008 07:45

"Il faut rendre justice à Claudio Grassi, de la tendance communiste du Parti de la Refondation Communiste, lorsqu'en critiquant l’«antistalinisme» du congrès fondateur du Parti de la gauche européenne à Rome en 2004, il constate que bien sûr, pour ces gens, le problème n'est pas Staline. «Le problème, c’est la Révolution d’Octobre, le problème, c’est le Lénine et l'expérience des communistes au 20e siècle et qu’il ne faut pas jeter.»

Lors des «années de pierre», renier Staline signifiait sortir de prison. La déclaration moderne de repentance se traduit par un brevet délivré par Monsieur Lindblad et ses homologues (point 4 du projet de résolution: «L’Assemblée reconnaît que malgré les crimes des régimes communistes totalitaires, certains partis communistes européens ont travaillé à la réalisation de la démocratie.», et à la limite, à l’accès à quelques denniers de la Commission européenne attribués aux «partis européens». A chacun la place qui lui revient!

Rizospastis, 22 janvier 2006 KKE(Parti Communiste Grec)

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30 juillet 2008 3 30 /07 /juillet /2008 07:41

 

La torture, une pratique courante à Gaza et en Cisjordanie, selon deux organisations

La torture est très régulièrement pratiquée par les forces de sécurité palestiniennes dans les Territoires [lire: Palestine occupée], affirment lundi deux organisations de défense des droits de l’Homme. Leur constat se base sur des témoignages recueillis depuis que le Hamas a pris le pouvoir dans la Bande de Gaza il y a un an, ne laissant au président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas que le contrôle de la Cisjordanie.

Au cours de l’année écoulée, dans les deux territoires, les forces de sécurité ont procédé à grande échelle à des arrestations arbitraires d’opposants, selon l’organisation palestinienne Al-Haq. Celle-ci a estimé que plus d’un millier de personnes avaient été détenues par chaque camp, et ce avant même l’interpellation de 200 partisans du Fatah à Gaza ce week-end, après l’explosion d’une bombe qui a tué cinq activistes palestiniens.

Lundi, apparemment en représailles, les forces de Mahmoud Abbas ont arrêté plusieurs dizaines de partisans du Hamas en Cisjordanie.

L’organisation palestinienne Al-Haq a réalisé un rapport sur la torture de 85 pages, rassemblant des témoignages de 150 détenus. Selon Shawane Jabarin, directeur d’Al-Haq, 20 à 30% des plus de 2.000 détenus arrêtés en 2007 disent avoir été battus et attachés dans des positions pénibles. Il ajoute que trois prisonniers étaient morts en détention à Gaza et un en Cisjordanie.

De son côté, l’organisation Human Rights Watch (HRW), basée à New York, souligne une nette augmentation des arrestations à caractère arbitraire ou politique depuis la prise de contrôle du Hamas dans la Bande de Gaza. "Le recours à la torture est en augmentation, de manière dramatique", déplore Fred Abrahams, qui travaille pour HRW. Le Mouvement de la résistance islamique a interpellé nombre de ses rivaux du Fatah, tandis que le Fatah faisait de même avec les militants du Hamas en Cisjordanie, note HRW.

Selon Human Rights Watch, les forces de Mahmoud Abbas doivent être mieux surveillées, en raison du soutien massif dont elles bénéficient depuis l’étranger. "La communauté internationale a promis huit milliards de dollars à l’Autorité palestinienne en Cisjordanie, et cela leur donne la lourde responsabilité de s’assurer que les forces de sécurité n’ont pas recours à la torture et respectent les droits de l’Homme", souligne Fred Abrahams, qui souhaite que l’aide soit conditionnée à l’amélioration de sa situation.

Le Premier ministre de Mahmoud Abbas, Salam Fayyad, reconnaît des "défauts" mais assure que les violations des droits de l’Homme ont diminué. "Les prochains rapports seront meilleurs".

A Gaza, un porte-parole du Hamas, Fawzi Barhoum, a accusé le gouvernement Fayyad d’essayer de détruire le Hamas en Cisjordanie avec le soutien des Etats-Unis. Il a reconnu que "des erreurs" avaient été faites par les forces du Hamas, mais assuré que contrairement à la Cisjordanie, les fautifs sont punis de plus en plus sévèrement.

Le rapport de Al Haq décrit une série de méthodes utilisées par les forces de sécurité dans les deux Territoires pendant les interrogatoires. Selon ce rapport, fréquemment, les têtes des détenus étaient couvertes de sacs. Ils avaient les mains liés dans le dos, et devaient rester debout pendant de longues heures.

Ceux qui bougeaient risquaient d’être frappés sur les bras, les jambes et les plantes de pieds. Ils étaient aussi menacés, humiliés et isolés dans des cellules minuscules. Trois anciens détenus, deux de Salem en Cisjordanie et un de Gaza, ont rapporté des faits similaires à l’Associated Press. L’un d’eux, Majdi Jabour, un ouvrier du bâtiment de 33 ans, a raconté avoir été interpellé le 17 novembre par le renseignement militaire à Naplouse près de Salem. Selon lui, ceux qui l’interrogeaient exigeaient de savoir où il aurait caché le fusil automatique de son défunt frère, un membre de l’aile militaire du Hamas tué par les Israéliens en 2002.

Majdi Jabour explique qu’il a assuré n’avoir aucun lien avec le Hamas et ignorer tout de l’arme en question. Il dit avoir été roué de coups de poings ou de matraque les six jours suivants, y compris sur la plante des pied. Ses jambes avaient tellement enflé et ses pieds étaient si douloureux qu’il n’arrivait plus à tenir de bout, affirme-t-il. Il ajoute avoir aussi été forcé de rester debout sous la pluie hivernale pendant plusieurs heures.

Finalement il a été conduit à l’hôpital Rafidiyeh de Naplouse après reçu des coups de tournevis dans le dos et s’être évanoui. Ensuite, il raconte avoir été ensuite transféré au service général du renseignement de Naplouse où les sévices auraient cessé. Mais une semaine plus tard, il devait être opéré pour une appendice perforée, selon un médecin de l’hôpital. Relâché sans qu’aucun chef ne soit retenu contre lui, Majdi Jabour dont les hématomes sur les jambes sont encore visibles huit mois après, a reçu ensuite les excuses du gouverneur de Naplouse.

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30 juillet 2008 3 30 /07 /juillet /2008 07:37

                                    
Italie : défaite des liquidateurs au congrès du PRC

Le 7ème congrès du Parti de la Refondation communiste, PRC, s’est achevé ce dimanche 27 juillet sur un résultat marquant qui doit appeler toute l’attention des communistes français.

La direction sortante a été mise en minorité. Le dauphin de Fausto Bertinotti, Nichi Vendola, a été battu dans l’élection du nouveau secrétaire général du Parti, par 142 voix contre 134. Le congrès a adopté une résolution, par 342 voix sur 646, affichant sans ambiguïté la rupture avec la stratégie et les pratiques politiques mises en œuvre jusqu’à présent.

Les points essentiels :

- La stratégie de « dépassement » du parti, de liquidation, dans une « gauche arc-en-ciel » ou une « chose rouge » est définitivement abandonnée. Même certains tenants de cette option ont été obligés de mettre de l’eau dans leur vin et de parler de « fédération ».

- L’existence du Parti, avec sa référence communiste, et la nécessité de son renforcement, politique et organisationnelle, sont au contraire soulignées dans le texte de résolution.

- La collaboration « organique » avec le Parti démocrate (social-libéral) est condamnée, comme la reproduction de la participation au gouvernement Prodi.

- La volonté a été actée de donner la priorité au mouvement populaire, aux luttes contre la politique de la droite berlusconienne et du patronat, à la reconquête du monde du travail par une action de masse. Des dates ont été prises pour des initiatives politiques en phase avec les luttes sociales. Le texte affirme aussi la nécessité de l’existence d’une véritable « gauche syndicale » (après que les principaux syndicats aient approuvé la casse des retraites par le gouvernement Prodi).

- L’opposition à l’OTAN et à l’extension de la base militaire de Vicenze est clairement marquée (alors que les parlementaires l’avaient votée suivant Prodi, malgré les manifestations).

- La nécessité de développer la démocratie dans le parti (dont l’unité semble préservée), partant des organisations de base, dans le respect de la diversité d’opinion, est affirmée.

 

Pour les communistes français, confrontés à une stratégie similaire à celle de l’ancienne direction du PRC, les conclusions du congrès du PRC, son « tournant à gauche », sont du plus haut intérêt, alors que notre propre congrès se prépare.

Le poids du bilan, l’effondrement électoral de la coalition « arc-en-ciel » (3% au lieu de 10%), la mobilisation des communistes italiens, auront eu raison du poids de l’appareil sortant qui avait pourtant réussi, après recomptage et annulation de certains votes, à atteindre 47% sur sa motion dans les structures locales.

 

Jusqu’au bout, l’issue du congrès est demeurée incertaine et les lignes ont bougé entre les tenants des différentes motions.

La résolution finale ne coupe pas les ponts avec le Parti de la gauche européenne, PGE, malgré l’expérience et le vote très serré et contesté d’adhésion en 2005. Elle précise cependant que Refondation communiste sera présente sous ses couleurs aux élections européennes, sans exclure des alliances notamment avec d’autres mouvements communistes. Le « projet alternatif » mentionné n’est pas explicitement socialiste.

Autre contradiction, Bertinotti, dont la ligne a été complètement désavouée, a pourtant été acclamé par une majorité du congrès en tant sans doute que « leader historique » du PRC.

Paolo Ferrero, 47 ans, a été élu secrétaire général du Parti à sa suite. Ouvrier chez Fiat à l’origine et militant syndical, Ferrero a adhéré au PRC au milieu des années 90, après avoir été membre du groupe « démocratie prolétarienne » dans les années 80. Il ne cache un engagement, qui peut déconcerter, dans l’église évangélique vaudoise. Il était aussi ministre, ouvertement critique, de Prodi.

Ce qui compte pour l’instant, c’est qu’il a été élu, contre l’ultra-réformiste Vendola, par la même majorité que celle qui a voté le texte de résolution et qu’il aura la charge de la mettre en œuvre.

Nos camarades italiens viennent de donner un signe fort qu’il est possible de rompre avec les stratégies de déclin et d’effacement des partis communistes et avec les directions qui les portent.

Vive le PRC !

 

AJ pour vivelepcf.

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28 juillet 2008 1 28 /07 /juillet /2008 12:48

 

Filmographie

1950 : Papa Amin
1951 : Le Fils du Nil
1954 : Ciel d’enfer
1956 : Les Eaux noires
1957 : C’est toi mon amour                                                             
1958 : Gare centrale
1963 : Saladin
1964 : L’Aube d’un jour nouveau
1965 : Le Vendeur des bagues
1969 : La Terre
1970 : Le Choix
1972 : Le Moineau
1976 : Le Retour de l’enfant prodigue
1978 : Alexandrie pourquoi
1985 : Adieu Bonaparte
1986 : Le Sixième Jour
1990 : Alexandrie encore et toujours
1991 : Le Caire, raconté par Youssef Chahine
1994 : L’Émigré
1997 : Le Destin
1999 : L’Autre
2001 : Silence... on tourne
2002 : Un court-métrage dans 11’09"01 - September 11
2004 : Alexandrie-New York
2007 : Le Chaos


                                                                                        u cursinu rossu(avec al Faraby)

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28 juillet 2008 1 28 /07 /juillet /2008 12:36

                        Youssef Chahine

 

 Le plus célèbre des cinéastes égyptiens, Youssef Chahine, est décédé à l'hôpital militaire de Maadi, dans la banlieue du Caire dimanche 27 juillet à l'âge de 82 ans après avoir passé six semaines dans le coma à la suite d'une hémorragie cérébrale.

 

Les funérailles ont eu lieu lundi dans  dans l'église catholique romane de la Résurrection, dans le centre du Caire,où des centaines de vedettes et responsables politiques se sont entassés. . Son ancien disciple et réalisateur Khaled Youssef, qui a co-réalisé son dernier film "Le chaos" en 2007, portait, parmi d'autres,  le cercueil, enveloppé dans un drapeau égyptien.

Parmi les célébrités figuraient les plus grands noms du cinéma égyptien, tandis que de hauts responsables du PND (Parti national démocrate, au pouvoir), qui a souvent fait les frais des films de Chahine, ont également assisté à la cérémonie.Des représentants d'autres partis politiques étaient également présents, ainsi que des dizaines de journalistes, selon un correspondant de l'AFP. Puis le cinéaste fut enterré dans le caveau familial à Alexandrie, la grande ville du nord où il est né, a précisé l'agence officielle Mena.

La télévision publique égyptienne avait peu auparavant annoncé le décès du dernier monstre sacré des cinéastes égyptiens, en diffusant des extraits de ses films et des images d'archives du cinéaste.

Youssef Chahine avait été hospitalisé à Paris pendant un mois à la suite d'une hémorragie cérébrale survenue en Egypte et qui l'avait plongé dans le coma le 16 juin.

Ceux qui ont tourné sous sa direction, ou à ses côtés, car sa vocation première était d'être acteur, le décrivent comme une "personnalité mythique du cinéma arabe", a dit à l'AFP l'actrice Yossra.

"C'était l'un des cinéastes les plus importants du monde, et pas seulement du monde arabe", a affirmé dimanche à l'AFP l'un des acteurs égyptiens les plus connus, Nour el-Chérif, en rendant hommage au cinéma "différent" de Youssef Chahine.

Toute la presse égyptienne, gouvernementale comme d'opposition, avait donné en une la nouvelle de l'attaque cérébrale qui avait frappé un réalisateur déjà entré dans la légende du cinéma égyptien.

Mais bien que ses relations avec le pouvoir aient été, du propre aveu du cinéaste, "très mauvaises", le président Hosni Moubarak avait fait annoncer que l'Etat égyptien prendrait à ses charges ses frais d'hospitalisation en France, à l'Hôpital américain de Neuilly, près de Paris.

Le réalisateur, scénariste et producteur, né en 1926, a obtenu en 1997 le Prix du cinquantième anniversaire du Festival de Cannes pour l'ensemble de son oeuvre.

Parmi ses films les plus connus figurent "Le Destin" (1987), une dénonciation du fanatisme, ainsi que "La Terre" (1969) et "Alexandrie, Pourquoi" (1978), premier volet d'une trilogie autobiographique.

C'est lui qui découvrit, au début des années cinquante, Omar Charif, l'autre grand monstre sacré du cinéma égyptien, et seul grand acteur arabe de stature internationale.

Eduqué en français et en anglais, Youssef Chahine était parti étudier à 21 ans le cinéma à Pasadena, en Californie, et reviendra sur son destin dans un cinéma égyptien alors phare du monde arabe, ce qu'il n'est plus.

Alors que l'islamisme se répand, Youssef Chahine s'insurgea contre ce phénomène, lui qui connut dans son enfance une Egypte tolérante et multi-ethnique, où les chrétiens, comme il l'est, et aussi les juifs vivaient en harmonie.

Critique du régime égyptien, son dernier long métrage "Le chaos", co-réalisé avec Khaled Youssef en 2007, ne remporta pas le succès qu'il escomptait en Egypte, ni à l'étranger.

          On se demande si les chaines publiques de la télévision passeront un de ses films, en hommage.
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27 juillet 2008 7 27 /07 /juillet /2008 09:20
Comment les riches détruisent le monde

( Hervé Kempf )

 

 

Et si la dégradation de l’environnement était intimement liée à la crise sociale dans le monde ? En effet, ceux qui détiennent les leviers politiques et financiers sont aussi les promoteurs d’un modèle de consommation à outrance, dévastateur pour la planète... mais imité par les couches moyennes. Que ceux du haut de l’échelle misent sur la décroissance, et l’effet d’entraînement est assuré... La préservation de la terre passe par plus d’égalité.

Les trois ou quatre générations situées à la charnière du troisième millénaire sont les premières dans l’histoire de l’humanité, depuis que les bipèdes arpentent la planète, à se heurter aux limites de la biosphère. Cette rencontre ne se fait pas sous le signe de l’harmonie, mais sous celui d’une crise écologique majeure.

Soulignons-en quelques aspects. Le premier d’entre eux est l’inquiétude nouvelle des climatologues : ils raisonnent depuis quelques années sur l’hypothèse d’une irréversibilité possible du changement climatique. Jusqu’à présent, on pensait qu’un réchauffement graduel interviendrait, mais que, quand l’humanité se rendrait compte de la gravité de la situation, il serait possible de revenir en arrière et de retrouver l’équilibre climatique. Les climatologues nous disent qu’il est possible qu’on atteigne un seuil tel que le système climatique dérape vers un désordre irréversible. Plusieurs séries d’observations nourrissent cette inquiétude : les glaciers du Groenland fondent bien plus vite que ne le prévoyaient les modélisateurs  ; les océans pourraient pomper moins de gaz carbonique ; le réchauffement déjà à l’œuvre, accélérer la fonte du pergélisol, cette immense couche de terre gelée située en Sibérie et au Canada, qui de ce fait menacerait de relâcher les quantités énormes de gaz carbonique et de méthane qu’elle recèle.

Une deuxième observation est que la crise écologique ne se réduit pas au changement climatique. Celui-ci est le phénomène le mieux connu du grand public, il n’est cependant qu’un volet de la crise globale, dont un autre a une importance sans doute équivalente : l’érosion de la biodiversité, dont l’ampleur ne peut être mieux illustrée que par le fait que les spécialistes parlent de « sixième crise d’extinction » pour désigner la disparition accélérée d’espèces que notre époque expérimente. La cinquième crise d’extinction, il y a soixante-cinq millions d’années, avait vu la disparition des dinosaures.

Troisième volet, peut-être moins sensible ou moins bien synthétisé que la problématique du changement climatique : une contamination chimique généralisée de notre environnement, dont deux aspects sont particulièrement troublants. D’une part, les chaînes alimentaires sont contaminées, certes à des doses minimes, par des polluants chimiques. D’autre part, il apparaît de plus en plus clairement que le plus grand écosystème de la planète, l’ensemble des océans, que l’on pensait presque infini dans sa capacité de régénération, est de plus en plus affaibli, soit par la pollution, soit par la dégradation de tel ou tel de ses écosystèmes particuliers.

Cette entrée en matière définit l’urgence politique de notre époque. Cependant, ce n’est pas d’aujourd’hui, ni même d’hier, mais depuis plusieurs décennies que notre société est avertie du péril. Depuis que Rachel Carson a lancé l’alerte avec Le Printemps silencieux en 1962, depuis que, dans les années 1970, la question écologique a pénétré avec éclat le débat public, conférences internationales, articles scientifiques, luttes des écologistes ont depuis lors amassé une masse de connaissances confirmant toujours la tendance générale.

Pourquoi, alors, nos sociétés ne s’orientent-elles pas vraiment vers les politiques qui permettraient d’éviter l’approfondissement de la crise écologique ? C’est la question cruciale. Pour y répondre, il faut analyser les rapports de pouvoir dans nos sociétés. Elles sont en effet organisées pour bloquer ces politiques nécessaires.

Comment ? Depuis une vingtaine d’années, le capitalisme se caractérise par le retour de la pauvreté dans les pays riches. Le recul du taux de pauvreté, continu depuis la fin des années 1940, s’est interrompu dans les pays occidentaux voire, dans certains cas, s’est inversé. De même, le nombre de personnes en situation de précarité, c’est-à-dire légèrement au-dessus du seuil de pauvreté, augmente lui aussi de façon régulière. Par ailleurs, au niveau mondial, le nombre de personnes en situation de pauvreté absolue, c’est-à-dire disposant de moins de 2 dollars par jour, reste de l’ordre de 2 milliards, tandis que l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (en anglais, Food and Agricultural Organization, FAO) estime à 820 millions le nombre d’humains insuffisamment nourris.

L’augmentation des inégalités depuis une vingtaine d’années constitue un autre aspect de la crise sociale. De nombreuses études l’attestent. L’une d’entre elles, conduite par deux économistes de Harvard et du Federal Reserve Board, est des plus parlantes. Carola Frydman et Raven E. Saks ont comparé le rapport entre le salaire gagné par les trois premiers dirigeants des cinq cents plus grandes entreprises américaines et le salaire moyen de leurs employés. Cet indicateur de l’évolution des inégalités reste stable des années 1940, moment où commence l’observation, jusqu’aux années 1970 : les patrons des entreprises considérées gagnaient environ trente-cinq fois le salaire moyen de leurs employés. Puis se produit un décrochement à partir des années 1980, et le rapport monte de façon assez régulière jusqu’à atteindre environ cent trente dans les années 2000.

Ces études signifient qu’une rupture majeure est intervenue dans le fonctionnement du capitalisme depuis soixante ans. Durant ce que l’on a appelé les « trente glorieuses », l’enrichissement collectif permis par la hausse continue de la productivité était assez équitablement distribué entre capital et travail, si bien que les rapports d’inégalité demeuraient stables. A partir des années 1980, un ensemble de circonstances, qu’il n’est pas lieu d’analyser ici, a conduit à un décrochage de plus en plus prononcé entre les détenteurs du capital et la masse des citoyens. L’oligarchie accumule revenus et patrimoine à un degré jamais vu depuis un siècle.

Il est essentiel de s’intéresser à la façon concrète dont les hyper-riches utilisent leur argent. Celui-ci n’est plus caché comme au temps de l’austère bourgeoisie protestante décrite par Max Weber : il nourrit au contraire une consommation outrancière de yachts, d’avions privés, de résidences immenses, de bijoux, de montres, de voyages exotiques, d’un fatras clinquant de dilapidation somptuaire. Les Français découvrent avec M. Nicolas Sarkozy un exemple désolant de ce comportement tape-à-l’œil.

Pourquoi cela est-il un moteur de la crise écologique ? Pour le comprendre, il nous faut nous tourner vers le grand économiste Thorstein Veblen, dont la pensée était rangée par Raymond Aron au même niveau que celles de Carl von Clausewitz ou d’Alexis de Tocqueville. Bien oubliée aujourd’hui, elle n’en présente pas moins une saisissante pertinence.

Résumons-la à l’extrême. Que disait Veblen ? Que la tendance à rivaliser est inhérente à la nature humaine. Chacun d’entre nous a une propension à se comparer aux autres, et cherche à manifester par tel ou tel trait extérieur une petite supériorité, une différence symbolique par rapport aux personnes avec lesquelles il vit. Veblen ne prétendait pas que la nature humaine se réduit à ce trait, il ne le jugeait pas d’un point de vue moral, il le constatait. S’appuyant sur les nombreux témoignages des ethnographes de son époque, il constatait aussi que cette forme de rivalité symbolique s’observe dans toutes les sociétés.

De surcroît, poursuivait-il, toutes les sociétés produisent assez aisément la richesse nécessaire pour satisfaire leurs besoins de nourriture, de logement, d’éducation des enfants, de convivialité, etc. Pourtant, elles produisent généralement une quantité de richesses bien supérieure à la satisfaction de ces besoins. Pourquoi ? Parce qu’il s’agit de permettre à leurs membres de se distinguer les uns des autres.

Veblen constatait ensuite qu’existent le plus souvent plusieurs classes au sein de la société. Chacune d’entre elles est régie par le principe de la rivalité ostentatoire. Et, dans chaque classe, les individus prennent comme modèle le comportement en vigueur dans la couche sociale supérieure, qui montre ce qu’il est bien, ce qu’il est chic de faire. La couche sociale imitée prend elle-même exemple sur celle qui est située au-dessus d’elle dans l’échelle de la fortune. Cette imitation se reproduit de bas en haut, si bien que la classe située au sommet définit le modèle culturel général de ce qui est prestigieux, de ce qui en impose aux autres.

Que se passe-t-il dans une société très inégalitaire ? Elle génère un gaspillage énorme, parce que la dilapidation matérielle de l’oligarchie – elle-même en proie à la compétition ostentatoire – sert d’exemple à toute la société. Chacun à son niveau, dans la limite de ses revenus, cherche à acquérir les biens et les signes les plus valorisés. Médias, publicité, films, feuilletons, magazines « people » sont les outils de diffusion du modèle culturel dominant.

Comment alors l’oligarchie bloque-t-elle les évolutions nécessaires pour prévenir l’aggravation de la crise écologique ? Directement, bien sûr, par les puissants leviers – politiques, économiques et médiatiques – dont elle dispose et dont elle use afin de maintenir ses privilèges. Mais aussi indirectement, et c’est d’une importance équivalente, par ce modèle culturel de consommation qui imprègne toute la société et en définit la normalité.

Nous rebouclons maintenant avec l’écologie. Prévenir l’aggravation de la crise écologique, et même commencer à restaurer l’environnement, est dans le principe assez simple : il faut que l’humanité réduise son impact sur la biosphère. Y parvenir est également en principe assez simple : cela signifie réduire nos prélèvements de minerais, de bois, d’eau, d’or, de pétrole, etc., et réduire nos rejets de gaz à effet de serre, de déchets chimiques, de matières radioactives, d’emballages, etc. Ce qui signifie réduire la consommation matérielle globale de nos sociétés. Une telle réduction constitue le levier essentiel pour changer la donne écologique.

Qui va réduire sa consommation matérielle ? On estime que 20 à 30 % de la population mondiale consomme 70 à 80 % des ressources tirées chaque année de la biosphère. C’est donc de ces 20 à 30 % que le changement doit venir, c’est-à-dire, pour l’essentiel, des peuples d’Amérique du nord, d’Europe et du Japon. Au sein de ces sociétés surdéveloppées, ce n’est pas aux pauvres, aux RMIstes, aux salariés modestes que l’on va proposer de réduire la consommation matérielle. Mais ce n’est pas non plus seulement les hyper-riches qui doivent opérer cette réduction : car même si MM. Sarkozy, Vincent Bolloré, Alain Minc, Bernard Arnault, Arnaud Lagardère, Jacques Attali et leur cortège d’oligarques se passent de limousines avec chauffeurs, de montres clinquantes, de shopping en 4 x 4 à Saint-Tropez, ils ne sont pas assez nombreux pour que cela change suffi- samment l’impact écologique collectif. C’est à l’ensemble des classes moyennes occidentales que doit être proposée la réduction de la consommation matérielle.

On voit ici que la question de l’inégalité est centrale : les classes moyennes n’accepteront pas d’aller dans la direction d’une moindre consommation matérielle si perdure la situation actuelle d’inégalité, si le changement nécessaire n’est pas équitablement adopté. Recréer le sentiment de solidarité essentiel pour parvenir à cette réorientation radicale de notre culture suppose évidemment que soit entrepris un resserrement rigoureux des inégalités – ce qui, par ailleurs, transformerait le modèle culturel existant.

La proposition de baisse de la consommation matérielle peut sembler provocante dans le bain idéologique dans lequel nous sommes plongés. Mais, aujourd’hui, l’augmentation de la consommation matérielle globale n’est plus associée avec une augmentation du bien-être collectif – elle entraîne au contraire une dégradation de ce bien-être. Une civilisation choisissant la réduction de la consommation matérielle verra par ailleurs s’ouvrir la porte d’autres politiques. Outillée par le transfert de richesses que permettra la réduction des inégalités, elle pourra stimuler les activités humaines socialement utiles et à faible impact écologique. Santé, éducation, transports, énergie, agriculture sont  autant de domaines où les besoins sociaux sont grands et les possibilités d’action importantes. Il s’agit de renouveler l’économie par l’idée de l’utilité humaine plutôt que par l’obsession de la production matérielle, de favoriser le lien social plutôt que la satisfaction individuelle. Face à la crise écologique, il nous faut consommer moins pour répartir mieux. Afin de mieux vivre ensemble plutôt que de consommer seuls.

Hervé Kempf, dans "Manière de voir' - juillet 2008 
Journaliste, auteur de Comment les riches détruisent la planète, Seuil, Paris, 2007
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27 juillet 2008 7 27 /07 /juillet /2008 09:13

Il se susurre que la  pêche de Nicolas Sarkozy dans les rangs de la gauche n’aurait  pas été si fructueuse. Il n’y a eu  que Jack Lang pour se laisser prendre, de bon grès dans les filets… L’appât fut la promesse de sa nomination au poste de « défenseur des droits » créé par la révision constitutionnelle. Une sorte de retraite progressive pour une personnalité à l’ego bien connu.

Le coût pour  faire voter le menu fretin comme des radicaux de gauche(exception notable : C.Taubira) en faveur du projet sarkozyste n’a pas été très élevé, eux-mêmes n’ayant qu’une appréciation modeste de leur valeur : passage de 20 à 15 du seuil de constitution d’un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale (le Parti radical de gauche dispose aujourd’hui de 18 députés) ; Jean-François Hory, ancien président du PRG, nommé au Conseil d’Etat… et peut-être un arrangement avec Bernard Tapie (ancien dirigeant du PRG) dans le cadre de son procès avec l’ancien Crédit lyonnais, où l’Etat pourrait renoncer à faire appel.

A droite une centaine de parlementaires avaient menacé de voter contre le projet de révision constitutionnelle. Et N.Sarkozy a dû manier le bâton.

Résultat : le retournement de veste d’Alain Lambert, par exemple, s’est opéré contre un siège à la Commission de surveillance de la Caisse des dépôts.

D’autres parlementaires auraient monnayé leur vote en échange d’une tête de liste aux élections européennes ou régionales, ou le maintien d’une caserne dans leur circonscription (c’est pourquoi la réforme des Armées a été annoncée le 24 juillet, après le vote du Congrès, afin de vérifier que les parlementaires concernés avaient bien voté)…

Le député UMP Henri Cuq explique : « on nous dit qu’il faut revaloriser le Parlement et on fait des pressions inacceptables. Des députés ont été convaincus de changer de vote en étant achetés ou contre la promesse d’un maroquin ». En prévision du redécoupage des circonscriptions, il a été dit à certains : « on va s’arranger pour ta circonscription ».

Beaucoup de parlementaires de la majorité ont été contactés par l’Élysée. On leur a fait craindre le risque d’une crise politique pour les obliger à voter en faveur du projet sarkozyste. Des menaces ont été proférées sur le maintien d’un mandat pour les prochaines législatives, ou pour la mobilisation des grands électeurs aux sénatoriales qui approchent, en matière de redécoupage des circonscriptions…

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27 juillet 2008 7 27 /07 /juillet /2008 09:03

Pour donner le change contre les voix des radicaux de gauche, la majorité aurait consenti à abaisser à 15 le nombre de députés nécessaires à la constitution d’un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale.

Si cela se vérifie, notre revendication de 2007 serait satisfaite et l’occasion serait offerte de lever toutes les ambiguïtés du groupe de la « gauche démocrate ». Les 18 députés PCF et apparentés pourront reconstituer le groupe communiste. Les 4 Verts, notamment les anticommunistes Mamère et Cochet, pourront retrouver les 11 députés radicaux avec lesquels ils constituaient déjà un groupe entre 1997 et 2002. 
                                                   in VIVE LE PCF

 

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