34° Congrès du Parti: 11,12,13,14 décembre 2008
Préparation du 34ème congrès du PCF. Déclaration de cadrage
Déclaration de cadrage pour la préparation du 34ème congrès du PCF – pour la rencontre des 29 et 30 août.
Etat au 12 juillet 2008. Des amendements et réflexions entre crochets, d’autres, avant tout de forme, ont été intégrés.
34ème congrès : engageons la reprise en main du PCF par les communistes ! C’est indispensable pour mener le combat de classe !
Un spectre continue à hanter les nuits du patronat et du pouvoir capitaliste: celui du seul parti politique qui a donné historiquement à la classe ouvrière, au monde du travail les moyens de remettre en cause leur domination en France, le PCF. Le déferlement anticommuniste, de toutes parts, à l’occasion de l’anniversaire de mai 68 en témoigne.
Le PCF est toujours un repère de résistance pour des millions de salariés, de retraités, de jeunes, face à la droite et à la social-démocratie. Les résultats des dernières élections locales, 9,3% aux cantonales avec des candidats clairement identifiés comme communistes, l’illustrent. Là où les militants maintiennent l’activité communiste dans le mouvement des luttes, dans les localités ou dans les entreprises, le parti retrouve sa crédibilité, parce qu’il reste fidèle à sa raison d’être. L’investissement des communistes dans la campagne pour le NON à la « constitution » européenne l’a également montré en 2005.
Responsables d’organisations du PCF, cellules, sections, militants communistes, nous sommes décidés à ne pas laisser dilapider tout ce que continue à représenter notre parti. Nous refusons de laisser la direction actuelle entraîner le PCF dans la poursuite du processus liquidation.
Après le désastre des présidentielles, elle a cru le moment arrivé de dévoiler sa visée aux yeux de tous, le point d’arrivée du processus de « mutation » brutalement accéléré dans les années 90. S’appliquant à esquiver toute analyse de leur bilan et de leurs responsabilités, tour à tour, les principaux dirigeants, dont Marie-George Buffet se sont prononcés pour la remise en question de l’existence même du PCF.
Depuis, ils n’ont cessé d’être désavoués par les faits. Les adhérents du parti ont massivement rejeté l’ordre du jour initial de « l’assemblée extraordinaire » de décembre 2007 et toute perspective de dissolution. Les élections locales ont contredit la thèse du « déclin inéluctable ». Le même projet de dilution de l’identité communiste en Italie, aboutissant à la « gauche arc-en-ciel » a connu un échec cuisant. [une proposition : La situation allemande, dans un cadre historique différent, suit le même chemin].
Du coup, après s’être démasquée, la direction tente maintenant de brouiller les pistes avant le congrès pour poursuivre la même stratégie. Les dirigeants qui ont approuvé ensemble les mêmes orientations aux derniers congrès se répartissent les rôles : « dépassement » ou « maintien » du PCF avec des « transformations » radicales.
Dans le même temps, la direction poursuit la même ligne politique sclérosante, inapte à dégager la perspective politique, à répondre aux aspirations de ceux qui luttent [une proposition de complément: faite d’absence d’analyse économique du capitalisme, d’immobilisme et du refus de toute formation idéologique – plusieurs réflexions de camarades sur la nécessité et le type de formation dont ont besoin les militants]. Elle continue à déserter le terrain que le PCF devrait occuper et à nourrir l’illusion que des organisations et groupuscules, et autres contrefaçons, pourraient l’occuper.
Il est nécessaire que les communistes, tous ceux qui veulent mener le combat de classe, interviennent pour se réapproprier le PCF, le faire vivre dans leurs entreprises et leurs quartiers, pour se redonner les directions dont ils ont besoin.
Nous voulons contribuer à ce processus de reconquête du PCF. Nous voulons faire du 34ème congrès une étape importante.
Notre premier objectif est de clarifier le débat. Assez de duplicité, de fausses alternatives ! Ceux qui veulent tourner la page du PCF, opérer un congrès de Tours à l’envers, en retournant au réformisme, au plan idéologique ou au plan organisationnel, en recollant au PS ou non, doivent assumer franchement leur position. Nous n’acceptons que des dirigeants tentent d’entraîner les communistes dans une recomposition politique à « gauche », pas plus une « section française du Parti de la gauche européenne » qu’une « gauche démocratique » comme se nomme maintenant le groupe à l’Assemblée nationale. Ceux qui considèrent que le PCF a fait son temps doivent se mettre en accord avec eux-mêmes et le quitter.
Notre deuxième objectif est d’affirmer la nécessité d’une rupture avec les choix engagés depuis la « Mutation » qui portent l’essentiel du dépérissement du Parti, à la perte de 80% des adhérents, aux désastres électoraux. Le PCF doit redonner la priorité au mouvement populaire sur la présence dans les institutions. Il doit rompre avec l’alignement inconditionnel sur le PS et retrouver sa pleine indépendance. Les communistes doivent recréer leurs organisations de base, sabordées par les directions : cellules, sections, tournées vers la lutte.
Ces changements indispensables pour l’avenir du PCF ne pourront évidemment pas venir des directions actuelles. Notre troisième objectif est que les communistes, démobilisés, souvent écartés ou dégoûtés par l’attitude d’une grande partie des directions nationale et fédérales, débattent, se rassemblent et se réorganisent, notamment en saisissant l’occasion du congrès, pour faire vivre ou revivre des cellules, des sections, des fédérations sur une base communiste, une base de lutte.
Nous devons montrer au mouvement populaire, au monde du travail que le PCF ne se réduit pas aux groupes dirigeants actuels, que le PCF ne leur appartient pas et des communistes sont décidés à le reprendre en main.
Nous affirmons que le PCF doit retrouver sa raison d’être pour redonner une perspective crédible de rupture avec le capitalisme, de mise en échec immédiate des politiques à son service.
Le PCF doit reste fidèle à ses grands idéaux, à ses conquêtes théoriques. C’est pourquoi il doit assumer son histoire, y compris ses contradictions et mener une analyse critique des expériences socialistes dans le monde, mais sans se renier.
Il doit renouer avec sa théorie et son organisation révolutionnaires, ses références au marxisme et, [sur un autre plan], au léninisme. Elles ont contribué de manière décisive à ce que le mouvement social, le peuple arrachent de grandes conquêtes sociales, résistent au fascisme, au colonialisme…
A l’heure de la mondialisation capitaliste, actualisées, elles permettent plus que jamais de comprendre et de transformer le monde qu’il s’agisse de l’analyse marxiste de la lutte des classes, de l’objectif du socialisme, de l’exigence de l’appropriation sociale des principaux moyens de production et d’échange, de la défense du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes…
La forme d’organisation spécifique du PCF est plus que jamais valable également. Elle a permis à des millions de travailleurs d’intervenir dans la vie politique du pays, directement sur le lieu d’exploitation et de vie, dans les entreprises et les quartiers, cette action étant relayée dans les institutions.
Nous voulons placer cette analyse et cette réflexion au cœur des échanges entre communistes.
Dans les semaines et les mois qui viennent avant le 34ème congrès, nous devons passer à un autre stade de vie politique et d’organisation.
Pour assumer nos responsabilités de communistes, nous proposons :
- - de réunir autour de nous, approuvant cette déclaration, des camarades pour échanger sur la base des orientations de ce texte
- - de tenir une réunion nationale, par exemple le samedi 30 août, avec l’objectif de déboucher sur la constitution d’un collectif de liaison et une participation coordonnée à la Fête de l’Huma.
- - d’envisager entre ces dates et avant le 20 septembre le contenu et les conditions de la rédaction d’un texte alternatif de congrès permettant le rassemblement à partir des orientations de ce texte.
- - de lancer un appel à l’adhésion et à la réadhésion.
- - de développer un mode d’échange d’expériences et de propagande [respectueux de la diversité des communistes. Plusieurs réflexions sur la diversité des communistes et les conditions de leur rassemblement]
Des camarades d’une section proposent d’inscrire des axes prioritaires pour le congrès en terme d’organisation, d’orientation et de stratégie :
- Retrouver une organisation de base sur les lieux d’affrontement de classe, dans les entreprises, les universités, les quartiers. Redonner un pouvoir de décision, d’intervention et de contrôle à la base militante.
- Rompre avec l’alignement sur le PS (qui a pu nous conduire jusqu’à des arrangements avec le Modem, ou, notamment en Seine-Saint-Denis, à nous rallier après les élections locales à ceux qui ont mené une campagne aussi anticommuniste que déloyale). Redonner la priorité au rassemblement populaire dans les luttes sur les accords et arrangements institutionnels.
- Nourrir les luttes d’analyses, de propositions alternatives au capitalisme et contribuer à leur convergence pour mettre en échec dans l'immédiat les contre-réformes de Sarkozy. Il y a urgence sociale. Nous ne pouvons attendre les prochaines échéances électorales.
- Remettre les nationalisations au cœur de notre programme et l’appropriation des moyens de production en débat.
- Démonter la fatalité de l’UE du capital. Montrer que les textes de l’UE ne représentent pas une contrainte incontournable. Le Non de 2005 a montré que les forces sociales existent, dans le cadre national, pour mettre en échec la politique au service du capitalisme mondialisé, qu’elle soit menée par le gouvernement français, ou prétextée par l’UE.
- Travailler au niveau européen et international avec les partis communistes, progressistes pour coordonner et enrichir les luttes de chacun, dans le respect de l’indépendance de chaque organisation, contre les politiques capitalistes, et pour développer la perspective d’une société socialiste.
Le PGE, favorable à l'intégration dans l'UE, financée par celle-ci et unissant des organisations étrangères à la tradition révolutionnaire ne peut être ce cadre.
Des camarades proposent de reprendre la réflexion, « trop vite arrêtée », sur la construction autogestionnaire.
par Vive le Parti Communiste Français