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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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19 octobre 2012 5 19 /10 /octobre /2012 14:38

 

                                                                     bandeau fédé

 

Le  Conseil départemental élargi qui se réunira :

 

samedi 20 octobre à 14 heures 30 au siège de la fédération

 

L’ordre du jour portera sur :

 

·        les premiers enseignements de la période politique ouverte après la défaite de Sarkozy

 

·        le 36ème Congrés

 

·        le débat sur la réforme institutionnelle et l’acte III de la décentralisation

 

·        la desserte maritime de la Corse

 

·        la prochaine réunion du Front de gauche

 

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19 octobre 2012 5 19 /10 /octobre /2012 14:26

 

stat_chocos002_-_copie-41860.jpg Le ramadan et les viennoiseries ? Après un week-end d’enquête, regards.fr vous dit tout sur cette terrible histoire française.


Un coup de tonnerre. La déclaration faite par Jean-François Copé vendredi dernier à Draguignan brise un terrible tabou de la société française. Même nous, à Regards, sommes bien obligés de l’admettre : seul le maire de Meaux dispose, aujourd’hui dans le paysage politique français d’une envergure telle qui lui permette d’aborder frontalement un sujet aussi délicat que celui de la dérobade caractérisée de pains au chocolat (et parfois même de croissants au beurre, nous y reviendrons...) à la sortie des établissements scolaires au moment des fêtes musulmanes. On se souvient que le maire de Toulouse, le socialiste Pierre Cohen, avait également essayé l’an dernier d’évoquer ce problème mais il avait parlé de chocolatine et personne n’avait rien compris.

Avec Copé, c’est du sérieux. Les pieds dans le plat de levure. Un pavé dans le four de la boulangerie. Et regards.fr, qui ne recule devant aucune investigation, est aujourd’hui en mesure de vous en dire plus sur ce sujet. Grâce à un document confidentiel qu’une source bien informée (mais qui tient à conserver l’anonymat) au sein de l’ONDCVCMAEA nous a photocopié en cachette. L’ONDCVCMAEA, c’est l’Observatoire national des délits concernant les viennoiseries commis par les musulmans et autres étrangers affamés (retrouvez toutes leurs statistiques sur www.cékilétrangékapikémachoco.ump.fn.com).

Ce graphique, que nous reproduisons en exclusivité est la preuve qu’il y a quand même bien un putain de problème dans la société française actuelle. Vous noterez au passage qu’en janvier et février, le taux de vols de pains au chocolat est sensiblement supérieur à la moyenne annuelle. C’est parce que c’est l’hiver, il fait froid et les enfants Roms ont la dalle. Soit dit en passant, ils sont plus malins que les petits musulmans puisque eux au moins, ils attaquent pas les sorties d’école pendant les vacances scolaires.

L’ONDCVCMAEA n’en restera pas là. Bien que lui aussi affecté par la baisse des subventions aux organismes publics (comme en atteste la qualité douteuse du document reproduit ci-dessus), cet observatoire - qui mène un travail discret mais remarquable depuis des années - nous promet pour 2013 de nouvelles révélations. Et notamment le tableau sur la recrudescence des vols de chouquette à la sortie des écoles primaires dans le XIIIe arrondissement de Paris au moment du nouvel an chinois. Ce document dont nous avons eu connaissance constitue, n’hésitons pas à l’écrire, une véritable bombe. Regards.fr reviendra dessus. En attendant, si vous êtes pas sûr de bien comprendre ce que dit Jean-François Copé quand il parle politique et viennoiseries, rendez vous sur regards.fr, on vous expliquera tout.

 


http://www.regards.fr/societe/affaires-des-pains-au-chocolat-les,5638

 

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19 octobre 2012 5 19 /10 /octobre /2012 14:21

 

le 17 Octobre 2012

Entretien

Violences en Corse : «Il nous faut aller aux racines du mal»

 

 

Pour le président de l’Assemblée de Corse, Dominique Bucchini (PCF), la dérive mafieuse de l’île ne peut se comprendre sans tenir compte des difficultés sociales de la région.

Comment réagissent les élus régionaux corses à l’assassinat d’Antoine Sollacaro, hier matin à Ajaccio ?

Dominique Bucchini : On ne fait aucune différence entre les morts, mais si on tue un avocat, on tue quelqu’un qui a pour mission de défendre les droits de l’homme, un représentant de la justice. On tue la République. Il y a à juste titre une forte commotion dans le peuple corse.

Ce quinzième meurtre en Corse depuis le début de l’année  est-il un symptôme de la « mafiosisation » que vous dénonciez dans l’Humanité du 18 septembre dernier ?

On dit : « c’est une escalade ». Non, c’est permanent en Corse. Lorsque nous avons été reçus (les présidents de région, NDLR) par le président de la République le 17 septembre, je lui ait dit qu’il était temps de faire quelque chose. Le gouvernement s’était déplacé à Marseille, mais au prorata de la population, la criminalisation de la société corse est beaucoup plus importante que celle des Bouches-du-Rhône : nous sommes la région la plus criminogène d’Europe !  Le gouvernement ne peut pas rester l’arme au pied.

Après cette réunion à l’Elysée, vous demandiez au ministre de l’Intérieur de « venir rapidement en Corse et rassurer la population ».

Mais pas pour donner un coup de menton, comme bon nombre de ses prédécesseurs l’ont fait, puis attendre que les évènements passent. Ni pour créer une zone spéciale qui nous détacherait dix gendarmes en plus, comme on l’a fait ailleurs : au kilomètre carré, on est champions de France de la présence policière et gendarmesque. Ce serait plutôt pour définir sur dix, quinze ou vingt ans les voies et les moyens d’une politique nouvelle à l’endroit d’un territoire qui souffre. La criminalité relève des compétences régaliennes de l’Etat, ce n’est pas à la collectivité territoriale de le régler.

La Ligue des Droits de l’homme, à laquelle l’avocat assassiné appartenait, estime qu’il faut « se tourner vers la société corse (car) l’exercice de la citoyenneté n’est pas de la seule responsabilité de l’Etat. »

C’est pourquoi nous proposons un sursaut collectif. Pour mettre les gens en mouvement, il faut les sensibiliser. Il faudrait se mettre autour d’une table avec d’autres collectivités (les conseils généraux de Corse et les villes importantes) pour monter à l’assaut du mal-vivre dans un premier temps et de son corollaire, la délinquance. Il nous faut aller aux racines du mal.

Aller à la racine c’est notamment s’adresser aux plus jeunes…

Dès le mois prochain, je vais aller dans des lycées, écouter les jeunes et leur parler. D’autres collègues viendront aussi, pour dénoncer la violence et porter une parole positive. Je veux le faire parce que j’ai subi les foudres du président du conseil général de Corse du Sud il y a dix jours à propos des compétences du Conseil territorial de Corse. Dans les statuts particuliers de la Corse, il est écrit que « l’Assemblée de Corse s’occupe des affaires de la Corse ». La violence est une affaire de la Corse et des élus corses. On ne peut pas développer harmonieusement un pays avec des extorsions de fonds, des crimes à cadence accélérée…

C’est le sens de votre engagement à la tête de la « commission violence » de l’Assemblée de Corse ?

Durant un an on a écouté des gens de toutes opinion, des administratifs, des politiques et des associatifs ; des femmes, des jeunes, des vieux, des experts… Nous poursuivrons nos travaux au mois de novembre, qui seront conclus par un deuxième rapport, mais nous aimerions avoir des réponses de l’Etat au premier rapport, sorti en mars dernier.

Que disait-il ?

Il détaillait un certain nombre de préconisations. Notamment l’engagement d’une action rapide dans trois domaines prioritaires : la spéculation immobilière qui profite en partie au milieu, comme la pénétration de l’économie par l’argent sale, et enfin la précarité.

C’est un point important : la misère est le meilleur terreau pour la violence

Bien sûr : nous sommes la région la plus précaire de France, ex-aequo avec Provence-Alpes-Côte d’Azur. L’échec scolaire et la sortie sans qualification du système sont les premiers problèmes à résoudre : il faut reprendre et restructurer l’ensemble du système éducatif et de formation professionnelle. Trop de jeunes en rupture scolaire tombent dans la délinquance ordinaire de la rue, sont récupérés par le milieu corse : des jeunes prêts à tuer pour quelques euros…

 

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19 octobre 2012 5 19 /10 /octobre /2012 14:09

                                                                           MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

Un nouveau parti d’opposition laïque
 

 

Figure du Mouvement de la société pluraliste, Randa Kassis dévoile ses objectifs.

Le Mouvement de la société ­pluraliste, un parti d’opposition syrien, vient d’être créé. À sa tête, Randa Kassis, une femme. Tout un symbole ! «Je suis athée et présidente de ce mouvement. Il y a donc beaucoup d’espoir», dit-elle à l’Humanité. À l’origine membre du Conseil ­national syrien (CNS), Randa Kassis en a été ­exclue. «Depuis le début, on savait que les Frères musulmans manipulaient le CNS, affirme-t-elle. Je voulais alerter les Syriens sur la montée de l’islamisme, sur l’infiltration des djihadistes et dénoncer les exactions commises par quelques forces combattantes sous le drapeau de ­l’Armée syrienne libre (ASL). Ça a ­déplu.» Soucieuse de l’unité du peuple syrien et d’un avenir «démocratique et laïque» pour son pays, la jeune femme remarque qu’une «majorité silencieuse ne veut pas de cette révolte car elle craint l’islamisation. Quant à la communauté alaouite, elle n’a pas vraiment participé car elle avait peur des représailles du régime au départ et maintenant d’être exterminée par ceux qui prônent une grande Syrie islamique».

Ce Mouvement de la société pluraliste ne s’oppose pas à la «légitimité de se défendre et de porter des armes». Mais, comme le souligne Randa Kassis, «il faut une armée structurée avec une véritable boussole politique, qui soit composée principalement de déserteurs et non pas de civils armés comme c’est le cas actuellement. Cette armée doit être encadrée sous un seul commandement militaire en coordination avec une classe politique composée de tous les acteurs de l’opposition et du mouvement révolutionnaire, en s’engageant à respecter ses décisions et rendre les armes au gouvernement de transition une fois le régime déchu». Pour elle, il faut donc «s’occuper des milices et les reprendre des mains des islamistes et, surtout, travailler à la défection des grands officiers alaouites». Sur ce dernier point, elle affirme que des négociations sont en cours. «Ce sont les conditions pour que puisse s’élaborer une véritable trêve», dit-elle.

Le Mouvement, qui défend l’égalité homme-femme, entend également «reconnaître constitutionnellement le peuple kurde en Syrie ainsi que ses droits nationaux, politiques, sociaux, intellectuels et économiques». Un élément clé dans la mesure où le Conseil national syrien a toujours refusé de discuter avec les représentants kurdes d’une telle autonomie. En revanche, le Comité national pour les changements démocratiques compte en son sein les principaux mouvements du Kurdistan syrien. Si le CNS apparaît largement doté financièrement – mais, comme le fait remarquer Randa Kassis, il est impossible d’avoir accès aux comptes, sous contrôle de la Confrérie –, ce n’est pas le cas des mouvements d’opposition les plus laïques. Là encore, la communauté internationale aurait tort de se voiler la face.

P. B.

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19 octobre 2012 5 19 /10 /octobre /2012 14:01

                                                                                Soviet---Hammer-02.gif 

 

Logo KSCM na vysku 410x307Les communistes tchèques (KSCM) s'installent comme deuxième force du pays avec 20% des voix aux régionales

 

 

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

 

Le scrutin régional et sénatorial de dimanche a sanctionné la politique d'austérité du gouvernement de coalition de droite. Mais en dépit de la première place du Parti social-démocrate, ce sont les communistes du KSCM qui sont les grands gagnants du scrutin, obtenant leur meilleur score depuis la contre-révolution de 1989.

 

Le résultat obtenu par les communistes est tout sauf une surprise. Depuis un an, la colère sociale monte en République tchèque, dans des proportions inédites: 150 000 manifestants dans les rues de Prague en avril dernier, 20 000 étudiants participant à la « Semaine de l'agitation » en mars.

 

Le temps des illusions sur le « capitalisme à visage humain » a vécu. Le plan d'austérité adopté en avril dernier prévoit la privatisation rampante de la sécurité sociale ou de l'université, la hausse de la TVA, le gel des retraites ou encore de nouveaux déremboursements.

 

Dans un tel contexte, jamais les communistes n'ont été aussi populaires. Les sondages donnaient autour de 20% aux communistes en cas de scrutin national anticipé. Le résultat de ces élections régionales et sénatoriales vient le confirmer.

 

Si les sociaux-démocrates (CSSD) arrivent en tête avec 23% des voix, ils perdent 68 mandats et 400 000 voix.

 

Ils sont surtout talonnés par les communistes (KSCM) qui obtiennent 20,5% des voix et gagnent 75 sièges, avec 182 élus au total.

 

La droite ressort laminée. Le principal parti de droite, l'ODS – le parti de Vaclav Havel et de l'actuel président Vaclav Klaus – ne recueille que 12,2% des voix, loin derrière les communistes.

 

L'analyse des résultats au niveau régional confirme l'ancrage du vote communiste

 

Dans les treize régions mises en jeu ce week-end, les communistes arrivent à la seconde place dans neuf régions et en première place dans deux régions.

 

La carte électorale du Parti communiste reflète l'ancrage du vote communiste traditionnel dans les régions industrielles frontalières des Sudètes au Nord-ouest, et de la Moravie ainsi que de la Silésie à l'Est.

 

Ce sont dans les deux régions des Sudètes que le KSCM est arrivé en tête, devant les sociaux-démocrates : à Karoly Vary (23% et 14 élus) et surtout à Usti und Labem (25,2% et 20 élus).

 

A l'Est, les communistes réalisent d'excellents scores en Moravie-Silésie (22,8% et 20 élus) ainsi que dans la région d'Olomouc (22,8% et 16 élus).

 

Vers un gouvernement de coalition avec les socialistes : la question reste ouverte

 

Après le scrutin, le président du KSCM Vojtech Filip s'est tout d'abord félicité du succès historique du parti : « Je suis content que le KSCM ait confirmé sa progression dans les urnes ».

 

Un succès qu'il explique par le message cohérent et intègre porté par le KSCM lors de ces élections : « En remportant un tel succès, le KSCM a su porter l'image d'un parti de gauche moderne, avec les bonnes personnes aux bonnes places, un parti capable d'affronter le mal de la corruption en République tchèque et de résoudre les problèmes qui se posent dans le pays ».

 

Sur la question d'éventuelles alliances post-électorales avec le Parti social-démocrate, le président du KSCM a répondu : « Notre stratégie est claire : coalitions sur une base programmatique, et fidélité aux principes de la représentation proportionnelle ».

 

Pour la première fois, le président du Parti social-démocrate a avancé sur les plateaux de télévision l'idée de coalitions gouvernementales avec les communistes: « Je peux imaginer l'idée de coopérations avec le KSCM ».

 

Dans quasiment toutes les régions, y compris à Plzen où la droite est arrivée en tête, des négociations sont en cours pour former des majorités régionales de « gauche ».

 

La perspective de coalitions gouvernementales à l'échelle nationale entre socialistes et communistes ne s'est pourtant jamais véritablement posée depuis le renversement du communisme

 

Le Parti social-démocrate a systématiquement recherché les alliances avec les partis de centre-droit, dont il partage tant le programme économique libéral que l'anti-communisme viscéral.

 

Les récentes évolutions du KSCM, autant que la montée en puissance du parti, ont conduit à une ré-évalution de la politique d'alliances du CSSD dont les effets ne sont pas encore totalement perceptibles.

 

Le VIII ème congrès du KSCM en mai 2012 a laissé ouverte la question d'alliances de gouvernement avec les sociaux-démocrates, sans la trancher.

 

En effet, si officiellement le Parti ne reconnaît pas de courants organisés, le congrès a vu l'affrontement d'une aile « modérée », représentée par Jiri Dolejs, favorable à l'alliance avec la social-démocratie et une aile « radicale », avec à sa tête Stanislav Grospic, excluant cette perspective.

 

La ré-élection difficile de Vojtech Filip lors du Congrès, au deuxième tour avec seulement 60% des voix, révèle également l'ampleur des contradictions internes au sein du KSCM et permet de comprendre les hésitations et la prudence de sa direction quant à la politique d'alliances.

 

Si le choix de rester un Parti communiste en 1989 se révèle aujourd'hui politiquement payant, la rançon des succès électoraux présents et futurs pour le parti, ce sera de rester communiste, ne pas céder aux tentations social-démocrates et liquidatrices, au moment même où le peuple tchèque a plus que jamais besoin d'un vrai Parti communiste.

 

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19 octobre 2012 5 19 /10 /octobre /2012 13:30

                                                                    CERVEAU.gif 

 

 

Vingt-cinq ans après la mort de Thomas Sankara : « on peut tuer un homme mais pas ses idées »

Thomas Sankara - 25 ans déjà« On peut tuer un homme mais pas ses idées », avait l’habitude de dire Thomas Sankara, le « président du Faso », comme l’appellent encore les Burkinabés.

 

Sankara a été tué il y a vingt-cinq ans, le 15 octobre 1987, mais ses idées, ses valeurs, ses enseignements sont plus vivants que jamais. Le jour de ce sinistre anniversaire, nous devons nous rappeler qui était Thomas Sankara, le Che Guevara de l'Afrique. Son histoire révolutionnaire commence en Haute-Volta le 4 août 1983 lorsque, capitaine de l’armée voltaïque, il prend le pouvoir à la faveur d’un coup d'État sans effusion de sang. Le pays, ancienne colonie française, abandonne bientôt son nom colonial et devient officiellement le Burkina Faso, qui signifie « terre des hommes intègres ».

 

Et c’est cette intégrité qui poussa Sankara à changer les choses. «  Nous ne pouvons pas faire partie d’une riche classe dirigeante alors que nous sommes dans un pays pauvre », disait-il. Les actes valant souvent mieux que les paroles, il fit très rapidement remplacer les très confortables voitures bleues des hauts fonctionnaires du gouvernement par des voitures plus « utilitaires ». « Il est inacceptable qu'il y ait des hommes propriétaires d'une quinzaine de villas à cinq kilomètres de Ouagadougou quand les gens n'ont même pas assez d'argent pour acheter de la nivaquine », disait le Président du Faso qui continuait de vivre dans un foyer modeste. Á lire sa déclaration de revenus de 1987, on estime qu’il possédait à l’époque une vieille Renault 5, des livres, une moto, quatre vélos, deux guitares, des meubles et un appartement d'une chambre avec un prêt hypothécaire. Afin de relancer l'économie du pays dont la terre n’a jamais été fertile, il décida de compter sur ses propres forces, de « vivre à l’africaine ».

 

«  Il n'y aura pas de salut pour notre peuple si nous ne tournons pas résolument le dos aux modèles que des charlatans ont essayé de nous vendre à tous crins pendant des années ».

« Nous consommons Burkina Faso », pouvait-on lire sur les murs de Ouagadougou, tandis que, pour encourager l’industrie textile locale, les ministres étaient obligés de revêtir le faso dan fani, le vêtement traditionnel de coton, tout comme Gandhi l'a fait en Inde avec le khādī. Sankara a utilisé les ressources de l'État pour lutter contre l'analphabétisme, les maladies telles que la fièvre jaune, le choléra ou la rougeole, et fournir au moins dix litres d'eau et deux repas par jour à chaque Burkinabé, tout en faisant en sorte que l'eau ne tombe dans l’escarcelle des multinationales étasuniennes et françaises.

 

En très peu de temps, le président du Burkina a acquis le rang de célébrité en Afrique, ce qui soulève l'inquiétude des grandes puissances et des multinationales. Et ses grands combats - le problème de la dette en Afrique, la lutte contre la corruption, l’émancipation de la femme, les problèmes des zones rurales, l'éducation - ont été très vite considérés comme des exemples à suivre. Mais sa renommée et sa détermination ont fini par lui coûter cher. C'est à l'occasion de l'assemblée de l’Organisation de l'unité africaine réunie le 29 juillet 1987 à Addis-Abeba, en Éthiopie, que Sankara signa son arrêt de mort en annonçant son intention de ne pas payer la dette : « Nous sommes étrangers à la création de cette dette et nous n’avons donc pas à payer pour cela. (...) La dette sous sa forme actuelle est une reconquête coloniale organisée avec soin. (...) Si nous ne payons pas, nos bailleurs de fonds ne mourront pas, soyons-en sûrs ; par contre si nous payons, c’est nous qui allons mourir, soyons-en sûrs également ».

 

En outre, dans son discours à Addis-Abeba, Sankara a déclaré, en présence de dirigeants africains : « Nous devons dans la lancée de la résolution de la question de la dette trouver une solution au problème de l’armement. Je suis militaire et je porte une arme. Mais monsieur le Président, je voudrais que nous désarmions. Parce que je ne possède qu’une unique arme, alors que d'autres ont camouflé les leurs. Alors, chers frères, avec le soutien de tous, nous pourrons faire la paix chez nous. Nous pouvons également utiliser ces immenses potentialités pour développer l'Afrique parce que notre sol et notre sous-sol sont riches ».

 

Quelques mois après ce discours, le président Sankara a été assassiné avec ses camarades lors du coup d’État orchestré par son meilleur ami Blaise Compaoré, avec le soutien de la France, des États-Unis et de la Côte d 'Ivoire. Sur le certificat de décès du président assassiné, la mention « mort naturelle » apparaissait encore en 2008, date à partir de laquelle l'ONU a contraint les autorités du Burkina Faso à supprimer le mot « naturel ». Son corps a été jeté dans une fosse commune à Ouagadougou, situé à un jet de pierre d’une décharge à ciel ouvert. Vingt-cinq années plus tard, la justice n'a toujours pas été rendue et la plupart des protagonistes de sa mort, parmi lesquels figure en bonne place l’actuel président Blaise Compaoré, sont encore au pouvoir. Mais le mythe de Sankara est plus vivant que jamais ...

 

Capitaine Martin  (site:Résistance-politique.fr)

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19 octobre 2012 5 19 /10 /octobre /2012 13:26

                                                                     MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

sindicato.jpg 

Article AC pour http://jeunescommunistes-paris15.over-blog.com/ et http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

Ce jeudi 18 octobre marquait la troisième et dernière journée de la « semaine de lutte ». Un mouvement de grève national en Espagne lancé par le Syndicat des étudiants (SE) et suivi par une large majorité des lycéens et étudiants du pays.

 

Selon les syndicats étudiants, plus de 80% des lycéens espagnols ont suivi la grève, des chiffres qui s'élèvent à plus de 90% en Andalousie, dans les Asturies et en pays Valencian.

 

2 100 lycées n'ont pas ouvert leurs portes, tandis qu'une dizaine d'universités se sont joint au mouvement. Les deux universités madrilènes de Complutense et Autonoma ont ainsi été occupées par les étudiants.

 

La grève s'est accompagnée, mercredi 17 octobre, de manifestations étudiantes mobilisant près de 200 000 lycéens et étudiants dans les rues d'Espagne : plus de 40 000 à Madrid et à Barcelone, entre 10 et 15 000 à Séville, Valence, en Galice et dans les Asturies.


 

Le mot d'ordre central des manifestants, à Madrid comme ailleurs : la démission du ministre de l'éducation José Ignacio Wert et le retrait de la réforme de l'éducation.

 

Parmi les slogans les plus populaires, « Ces coupes, nous allons les mettre en échec » ou encore« L'argent des banquiers pour le lycée des ouvriers » ! Sur la banderole principale de la manifestation madrilène, on retrouvait : « Non à l'éducation franquiste : Wert, démission! ».

 

Ce que dénoncent les lycéens et les étudiants, c'est le plus grand plan de casse de l'éducation en Espagne depuis l'époque franquiste, un véritable démantèlement de l'éducation publique :

 

Un plan de démantèlement de l'éducation publique

 

10 milliards d'euros de coupes à répartir entre l’État central et surtout les communautés autonomes (régions) en charge de l'essentiel des prérogatives en terme d'éducation, dans un système presque intégralement décentralisé.

 

La première mesure touchera les professeurs. Ils travailleront plus pour gagner moins. Les professeurs, comme les autres fonctionnaires, ont vu leurs salaires baisser de 5%. Ils feront par contre plus d'heures de classe, de 18 à 20 dans le secondaire (35 à 37,5 heures en tout) et de 21 à 25 heures dans le primaire.

 

Dans le même temps, le gel de l'embauche des professeurs est confirmé tout comme le licenciement des contractuels dans nombre de régions. Selon les syndicats, ce sont 40 000 postes de professeurs qui seront supprimés d'ici cinq ans.

 

Conséquence immédiate, le nombre d'élèves par classe est déjà en hausse. Le gouvernement a rehaussé le plafond qui est déjà devenu la norme : 30 élèves par classe en primaire et 40 dans le secondaire.

 

La seconde vague de mesures touchera les parents. La TVA sur le matériel scolaire passe du taux réduit au taux normal ré-évalué, soit de 4 à 21%. 500 000 bénéficiaires actuels (sur 800 000) des aides pour la cantine et les manuels scolaires doivent désormais les payer de leurs poches.

 

Dans un contexte de crise, avec un nombre croissant de ménages tombant dans la pauvreté, les récits abondent depuis la rentrée pour décrire des élèves sans livres faute de moyens, ou alors déjeunant le midi au mieux d'un panier-repas frugal.

 

Si les conditions d'accès à une éducation publique, gratuite et de qualité se dégradent, l'accès à l'université devient de plus en plus un luxe pour les enfants des classes populaires.

 

Et la facture va s'alourdir à la rentrée pour les étudiants espagnols et leurs parents.

 

D'une part, le gouvernement central a autorisé les universités à doubler les frais de scolarité, passant de 700 à 1 300 €. D'autre part, les conditions d'accès aux bourses se durcissent, entre 20 et 35% des étudiants actuellement boursiers devraient perdre leurs financements dans les deux années à venir.

 

Par ailleurs, les programmes d'aide pour les élèves en échec scolaire sont également coupés par le gouvernement : les classes du soir pour les élèves en difficulté au lycée (PROA), le programme de lutte contre l'abandon scolaire ou encore les cours de langue pour les étudiants immigrés.

 

Les associations de parents avec les étudiants : « Nous défendons aujourd'hui l'éducation de nos enfants »

 

 

Devant ce plan de guerre contre les lycéens, les étudiants et les professeurs, même la Confédération espagnole des associations des parents d'élèves (CEAPA) a appuyé le mouvement et s'est joint à l'appel à la grève le jeudi 18 octobre. Une première depuis trente ans.

 

José Luis Pazos, porte-parole de la CEAPA explique cette décision : « C'est de plus en plus difficile chaque jour de se lever, de regarder nos enfants et de leur expliquer pourquoi ils doivent arrêter leurs études, pourquoi ils ne peuvent pas manger au collège et pourquoi ils n'ont plus de livres gratuits ».

 

Face à ce qu'il dénonce comme un plan de démantèlement de l'éducation publique, Pazos apporte une réponse claire : « Nous défendons aujourd'hui l'éducation de nos enfants ».

 

Le ministre de l’Éducation conservateur, José Ignacio Wert, s'est empressé de dénoncer des parents « irresponsables »,cédant à une « grève exclusivement politique »convoquée par « l'organisation la plus radicale parmi les associations étudiantes, inspirée par l'extrême-gauche radicale et anti-système ».

 

Du côté étudiant, le secrétaire général du Syndicat des étudiants, Tohil Delgado, a résumé les revendications des manifestants à la fin du rassemblement de mercredi : redonner à l’Éducation les 4 milliards de coupes déjà actées, ré-embaucher les 50 000 enseignants contractuels licenciés par le gouvernement et les régions, retirer le projet de Loi sur l'amélioration de la qualité de l'éducation (LOMCE) et enfin la démission du ministre de l’Éducation.

 

Pour Tohil Delgado, la lutte continue : « c'est notre dernier jour de grève, mais la lutte pour nos droits ne s'arrête pas ici ».

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19 octobre 2012 5 19 /10 /octobre /2012 13:10

                                                    Soviet---Hammer-02.gif                   

Le communisme n'est pas une idée : illustration en chanson

Non, le communisme n'est pas uniquement "une idée", c'est aussi le cri de révolte ainsi que la longue marche en avant de ceux qui ne comptent pas, ceux qu'on licencie, ceux que l'on matraque, ceux qui fabriquent dans les caves les stylos avec lequels les intelectuels dirons que tout va pour le mieux dans le meilleur des monde, comme le rappelle Prévert !

Santa Barbara Bendita est la chanson de révolte des mineurs asturiens, qui a résonné de la guerre révolutionnaire des années 30 jusqu'aux plus récentes révoltes contemporaines

une illustration avec le groupe de rap ARMA X qui nous en donne la version contemporaine

 

 

                                                    

 

La version plus "traditionnelle chantée par Gilles Servat

 Traduction:

Dans les puits Maria Luisa
Trailalal lala trailala
Dans les puits Maria Luisa
Trailala lala trailala
Sont morts quatre mineurs
Voix Maruxina, vois
Vois comme je viens

Ma chemise est rouge
Du sang d'un camarade
J'ai le crâne brisé
Rompu par la roche
J'emmerde les contremaîtres
Les actionnaires et les jaunes

Dans le puits Maria Luisa
Sont morts quatre mineurs
Sainte Barbe Bénie
Patronne des mineurs
Vois, vois, Maruxina, vois
Vois comme je viens...

 

Edition : Mille communismes

 

                                                Mille communismes

 

                          "La révolte seule [...] est créatrice de lumière" nous dit André Breton à la fin d'Arcane 17. C'est dire combien aujourd'hui manque singulièrement de clarté. Notre époque manque gravement de politique, quelles qu'en soient les voies. Pis, en pensant à Marx qui écrivait à Ruge : « Nous serons les premiers à entrer vivants dans la vie nouvelle », nous pouvons mesurer la régression intellectuelle et politique dans laquelle nous ont plongés trente années où la Réaction a relevé la tête.

Il n'y a pourtant pas de fatalité politique comme de fatalité tout court. Comme en 1968, avec une politique de la peur articulée sur des lois liberticides, la Réaction espère reconstituer "la majorité silencieuse", apeurée, sérialisée et soumise. Sa forme actuelle - le sarkozysme - se réclame de l'opinion, mais celle-ci ne signifie plus rien pour peu qu'il y ait de la politique (émancipatrice) et/ou de la pensée créatrice (absolument moderne).  Pour le dire autrement, nous pensons que l'état de minorité numérique importe peu, et que des minorités résolues, parlantes et agissantes peuvent changer le cours des choses. 

On parle à nouveau de révolution. 

Les peuples arabes s'insurgent ; nous avons des raisons de nous réjouir après tant de défaites. 

Pour tenir et passer à l'offensive créatrice, il faut, il faudra compter avec toutes celles et tous ceux qui portent, d'une manière ou d'une autre, l'idée communiste, avec toutes celles et tous ceux qui, dans leurs luttes et leurs inventions, font surgir et exister des gisements de communisme. Il y a une pensée du communisme, depuis fort longtemps, et, aujourd'hui, cette pensée prend mille formes. 

Imaginer les voies (politiques, mais pas seulement) de l'idée communiste pour notre temps, qui semble s'ouvrir sur les valeureuses révoltes et révolutions arabes, tel est l'objet de cette édition. Mille communismes, qui aurait tout aussi bien pu s'appeler Editions des archaïques rêveurs inadaptés inadaptables... Mais combatifs !

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19 octobre 2012 5 19 /10 /octobre /2012 13:03

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La Mairie de Paris souhaitant rendre hommage au camarade Henri Krasucki, un conseiller UMP par ailleurs affilié au MEDEF, a trouvé à redire contre cette célébration, arguant des supposées responsabilités nocives du dirigeant de la CGT dans le prétendu mauvais état de l'économie française.


Le traitement médiatico-politique qui fut réservé à Henri Krasucki sa vie durant et que l'on retrouve désormais à propos de sa mémoire est tout simplement abject. Henri Krasucki, quels que puissent être nos différends politiques avec lui, reste un héros communiste prolétarien du XXème siècle. Des hommes et des femmes comme lui ont été dans leur chair et leur esprit l'incarnation de la grandeur émancipatrice des opprimés. Ils ont été les sujets agissants et courageux du messianisme matérialiste qui aujourd'hui manque tant et qui avait pour nom : communisme.


L'éternel mépris des bedonnants riches et satisfaits à l'égard du peuple est insupportable. La clique médiatico-parlementaire adule Bernard Arnault mais s'essuie les pieds sur les ouvriers et les ouvrières. Il faut se rappeler la disproportion des hommages en 2003 selon qu'ils étaient rendus au patron de Fiat, Agnelli ou au Gavroche ashkénaze de Belleville devenu résistant communiste puis syndicaliste en vue, Henri Krasucki.


Enfin, comment ne pas voir dans les propos de M. Dubus sur l'économie française un relent de vichysme contre quelqu'un qui avait été accusé en 1987 par Christine Clerc du Figaro Magazine d'être un Français récent ?...


Mais telle est la bourgeoisie pleine de morgue. Elle peut rendre hommage à un jeune résistant précocément disparu mais un militant qui revient de l'enfer et qui vit aux côtés des opprimés, voilà qui lui insupporte. C'est pour cela qu'elle exècre jusqu'à la mémoire de Krasucki et qu'elle fait la propagande des anti-Chavez du Vénézuela.


C'est ce mépris qu'il ne faut pas oublier. Comme l'écrit Paul Nizan dans Aden Arabie : il ne faut pas craindre de rougir, ni d'être fanatique. Ils ont failli me perdre.


Aujourd'hui et demain comme hier : Bas la casquette devant l'ouvrier ! Hommage à Henri Krasucki !

 

                                site: camarade
  "j'ai été arrêté en mars 43 par les policiers de René Bousquet, puis livré à la Gestapo et envoyé à Auschwitz...J'étais résistant, communiste, juif d'origine polonaise, cela faisait beaucoup...On a du mal à trouver les mots pour décrire ce qu'étaient les camps mais c'est tellement difficile à concevoir...Imaginez ces civils déportés sans qu'ils s'attendent à quoi que ce soit, plongés dans cette géhenne. Qui croyez vous était en situation de se défendre...? Quand je suis sorti, j'avais 20 ans, envie de vivre, j'étais jeune mais avec l'expérience de ce que peut être l'être humain, le pire et le meilleur. J'ai été fortifié dans les convictions que j'avais déjà auparavant : la lutte pour la liberté, contre toutes les injustices...".
                                   HENRI KRASUCKI
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18 octobre 2012 4 18 /10 /octobre /2012 06:25

 

17 octobre 1961 : François Hollande reconnaît une "répression sanglante"

mercredi 17 octobre 2012,

(Des Parisiens regardent des chaussures abandonnées après la répression des manifestations, le 17 octobre 1961. © - / AFP)

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Le président François Hollande a déclaré mercredi que "la République reconnaît avec lucidité" la répression "sanglante" de la manifestation d’Algériens à Paris le 17 octobre 1961. "Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l’indépendance ont été tués lors d’une sanglante répression", a déclaré François Hollande, selon un communiqué de l’Élysée. "La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes", a-t-il ajouté.
Lundi, le Parti socialiste avait réclamé "une reconnaissance officielle" de la répression de cette manifestation, qui avait fait de nombreux morts. Un an plus tôt jour pour jour, le 17 octobre 2011, François Hollande, qui venait de remporter la primaire PS pour être candidat à l’Élysée, s’était rendu à Clichy-la-Garenne, commune de proche banlieue parisienne, pour témoigner "de sa solidarité" avec les familles endeuillées par ces événements. Il avait relevé que "trop longtemps cet événement (avait) été occulté des récits historiques" et qu’il était "important de rappeler ces faits". François Hollande doit se rendre début décembre en voyage officiel en Algérie.

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Bertrand Delanoë confiant

Le maire PS de Paris, Bertrand Delanoë, s’est dit confiant quant à la reconnaissance par l’État de sa responsabilité dans ce "moment d’histoire tragique" en rendant hommage aux victimes. "Le respect du peuple algérien, c’est de dire la vérité, la vérité, c’est que le 17 octobre 1961 de très nombreux Algériens ont été jetés à la Seine, massacrés alors qu’ils manifestaient pacifiquement pour un droit à l’indépendance", a dit à la presse M. Delanoë. "J’attends du gouvernement français, du président de la République - et j’attends avec confiance - des prises de position sur le 17 octobre 1961 qui soient très claires", a-t-il insisté.

(17 Octobre 2012 - Avec les agences de presse)

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Sénat : proposition discutée mardi pour "la reconnaissance de la répression" du 17 octobre 1961

Le Sénat va étudier mardi, en séance publique, une proposition de résolution du groupe communiste "tendant à la reconnaissance de la répression de la manifestation du 17 octobre 1961" à Paris qui avait fait de nombreuses victimes algériennes. Cette proposition avait été déposée par Nicole Borvo Cohen-Seat, ancienne sénatrice de Paris, et plusieurs de ses collègues communistes. Ses auteurs souhaitent la reconnaissance par la France de "la réalité des violences et meurtres commis à l’encontre de ressortissants algériens à Paris et dans ses environs lors de la manifestation du 17 octobre 1961" et la réalisation d’un lieu du souvenir à la mémoire des victimes.
À l’Assemblée nationale, François Asensi (Front de gauche) a annoncé mercredi, lors d’un débat sur les questions européennes, que son groupe déposait une proposition analogue à celles des sénateurs communistes. "Son adoption serait un geste de concorde à l’adresse du peuple algérien, ce peuple ami", a-t-il souligné dans un communiqué.

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17 octobre 1961 : « La France doit reconnaître les faits  » (Pierre Laurent du Pcf)

Le 17 octobre 1961 ainsi que d’autres dates de massacres, rappellent à quel point la violence et le crime d’Etat sont indissociables du colonialisme.
Pour le simple fait d’avoir manifesté pacifiquement ce jour-là par dizaines de milliers contre un couvre-feu illégal et scandaleux visant exclusivement les Algériens en région parisienne, 11 000 personnes furent arrêtées et selon les recherches actuelles au moins 200 personnes tuées dans des conditions atroces. Face à la politique de l’oubli que tentèrent d’imposer les différents pouvoirs de droite, les communistes et leurs élus nationaux et parisiens, avec d’autres, tentèrent dès le départ de faire en sorte que la vérité soit faite au sujet de cette abomination.
Il est temps que la France reconnaisse les faits contribuant ainsi à satisfaire l’exigence de vérité et de souvenir pour toutes les victimes, deux revendications exprimées de plus en plus fortement au cours de ces dernières décennies.
C’est en ce sens que je m’exprimerai le 23 octobre prochain au Sénat avec mon ami Guy Fischer lors de la discussion d’une proposition de résolution que le groupe Communiste Républicain et Citoyen a déposé le 30 janvier dernier et dont je souhaite l’adoption la plus large possible. En adoptant une telle résolution qui souhaite que la France reconnaisse les faits et réalise un lieu du souvenir à la mémoire des victimes du 17 octobre 1961, le Sénat agirait également en faveur du rapprochement entre le peuple algérien et le peuple français et poserait un acte de concorde entre les deux peuples.

(Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, sénateur de Paris,
Paris, le 16 octobre 2012. )

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