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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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9 octobre 2012 2 09 /10 /octobre /2012 15:22

 

 

 

 

LAVER L’AFFRONT DE COLMAR

 

 

Par Pierre Pranchère, ancien résistant à l’AS et aux FTP, co-fondateur du Collectif Maquis de Corrèze, député honoraire

 

L’inadmissible vient de se produire avec la condamnation de Robert Hébras, rescapé de la sauvage tuerie perpétrée par les SS de la division Das Reich à Oradour-sur-Glane, le 10 juin 1944.

 

C’est en poursuivant son devoir de témoignage qu’il exerce depuis 68 années que le dernier survivant des rescapés de cette nuit de juin constellée de tortures (André Malraux) vient d’être l’objet d’une sentence choquante prononcée par la cour d’appel de Colmar : 1 euro de dommages et intérêts et 10 000 euros de frais de justice aux associations de « Malgré-Nous ». Comment admettre que cela a pu être fait au nom de notre peuple ? Robert Hébras est une figure emblématique qui fait l’honneur de la France, comme en témoigne la décoration allemande de haut niveau et chargée de symboles qui lui a lui été décernée et la reconnaissance du gouvernement français qui l’a fait commandeur de la Légion d’Honneur.

 

L’indignation grandit et l’action s’organise. La question centrale à poser et à résoudre n’est-elle pas : quelle base a permis à des magistrats de commettre un tel jugement ?

 

La réponse doit être claire, directe et sans tabou. Pour y parvenir la référence à la seconde guerre mondiale et à son histoire s’impose car c’est elle qui engendra Oradour-sur-Glane, Tulle, Maillé et autres crimes de guerre nazis. Que se passa-t-il avant ?

 

Après une année de « drôle de guerre » et la débâcle de 1940 l’Alsace fut annexée au 3ème Reich. Seuls de Gaulle et le PCF clandestin protestèrent. Le nazi allemand Wagner fut le bourreau sanglant de l’Alsace et ses crimes de guerre, dont l’incorporation de force, le firent condamner à mort et exécuter. Il fut le seul en France. L’Alsace eut ses résistants héroïques et ses collaborateurs. Aujourd’hui, comme ailleurs en France les croix gammées y apparaissent.

 

Revenons au verdict de Colmar. Il est la conséquence directe de l’incroyable amnistie votée en février 1953 en faveur des alsaciens de la division SS Das-Reich condamnés au procès de Bordeaux. La 3ème force régnait en maître. Les résistants étaient pourchassés, les criminels de guerre libérés. Or, cette loi fut votée en violation de la Constitution car la France était et reste toujours engagée par l’imprescriptibilité des crimes de guerre. L’imprescriptibilité découle de l’accord de Londres du 8 août 1945, accord qui fonde le droit international dans la Charte des Nations Unies ratifiée par le général de Gaulle le 4 janvier 1946. En 1952, le 28 février, par le décret 52-253 la France a prolongé l’accord de Londres avec la signature de Vincent Auriol, Président de la République, d’Edgar Faure, Président du Conseil ainsi qu’Henri Queuille et Robert Schuman au bas des Conventions de Genève du 12 août 1949 (JO du 6 mars 1952).

 

Les bases de l’inculpation et du jugement des criminels de guerre étaient établies et si les droits de la défense étaient garantis l’amnistie était de fait exclue. La constitution d’octobre 1946 en vigueur en 1953 reconnaît sans équivoque cette autorité supérieure dans ses articles 26, 27 et 28.

 

Qu’il me soit permis de rappeler que l’émotion du vote de cette loi d’amnistie en 1953 fut considérable. C’est dans l’honneur que furent prises des mesures pour faire respecter la mémoire des 644 victimes parmi lesquelles 206 enfants dont 66 âgés de moins de 6 ans. Un panneau cita les auteurs de ce vote à l’entrée de ce lieu tragique qui bouleverse et bouleversera éternellement le monde civilisé. Les députés communistes votèrent contre cette loi inique. Je revois mes amis Clément Chausson, Jean Goudoux (19), Alphonse Denis, Jean Tricart (87), Auguste Tourtaud, Demeix (23). Nous avons poursuivi dans la législature du 2 janvier 1956 ce combat pour la justice des hommes en exigeant l’extradition de Lammerding.

En 1962, le journal l’Echo-du-Centre révéla que Lammerding devenu industriel du bâtiment vivait au grand jour à Dusseldorf. La nouvelle fit sensation et le 6 et 7 mai 1962 je conduisis à Dusseldorf une délégation de résistants et de rescapés d’Oradour-sur-Glane. Reçus et guidés par les résistants antifascistes allemands nous avons débusqué Lammerding dans la Vogelstrasse (la rue des Oiseaux). Se précipitant dans sa maison, il nous envoya sa garde menaçante des 3 ou 4 SS qui ne le quittaient jamais. Nous avions pris alors la décision de ne jamais baisser la garde et le serment a été tenu.

 

Le moyen décisif pour laver l’affront de Colmar est de conduire avec une détermination sans faille le rassemblement des forces antifascistes, populaires et patriotiques pour la renaissance d’un Conseil Nationale de la Résistance (CNR) et de ses valeurs.


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9 octobre 2012 2 09 /10 /octobre /2012 15:16

 

 

 La vie du Parti    PCF-OUTILS.jpg   

 

 

36ème congrès du PCF en 2013
Réformer profondément la politique du PCF
Contribution de Caroline Andreani
1- Le contexte international

- la crise exacerbée du capitalisme

Le 36ème congrès du PCF s’ouvre dans des circonstances particulières. La situation internationale est caractérisée par des rapports internationaux de plus en plus tendus entre l’impérialisme américain et ses séides – pays de l’UE, Japon, Israël, Turquie, Arabie Saoudite... – et des pays qui s’opposent, pour des raisons diverses et parfois contradictoires, aux États-Unis, Chine, Russie, Iran pour nommer les principaux.

La crise qui a éclaté en 2008 a des prolongements inattendus, notamment dans les pays de l’Union européenne, étranglés par le poids de la dette. Les États-Unis, autrefois leader du capitalisme mondialisé, présentent aujourd’hui des fragilités toujours plus importantes. A l’intérieur, la crise ne peut plus être cachée. L’industrie américaine, à l’exception de l’industrie militaire, connaît un déclin que rien ne semble pouvoir arrêter. Des millions d’Américains vivent sous le seuil de pauvreté et la crise des subprimes à jeté à la rue une part non négligeable de la classe moyenne. À l’extérieur, les dirigeants américains sèment la guerre et la terreur au nom de croisades contre le terrorisme ou de défense des droits de l’homme. Les États-Unis ont la configuration d’un empire en fin de vie dont l’agonie mettra certainement des décennies.

Une bonne partie des pays d’Amérique du Sud ont opté pour des régimes de rupture comme au Venezuela. D’autres se sont orientés vers des expériences sociales-démocrates. Quant aux pays qui restent dans le sillage US comme le Mexique et la Colombie, leurs populations vivent de véritables désastres faits de corruption généralisée, criminalité sans contrôle, répression systématiques des mouvements syndicaux et progressistes.

- un capitalisme toujours plus prédateur

Le capitalisme est dans une phase de plus en plus prédatrice. Sans aucun frein depuis la chute de l’URSS au début des années 90, il montre son véritable visage. Partout, le capitalisme impose la loi de l’exploitation la plus féroce, qui combine pillages des ressources naturelles, pillage des ressources humaines, exploitation sans limite du monde du travail.

Le capitalisme en est à un stade où il doit justifier idéologiquement son système de prédation autrement que par le seul credo de la loi du marché. D’où des « croisades idéologiques » autour de deux thèmes principaux : la lutte contre le terrorisme bien entendu islamiste – guerre en Afghanistan, en Irak... - et la « défense des droits de l’homme » qu’il utilise contre la Russie, la Chine, la Syrie, etc.

- des conflits impérialistes réguliers

D’où des conflits impérialistes qui se succèdent à intervalles réguliers contre des ennemis désignés : hier, la Yougoslavie de Milosevic, l’Irak de Saddam Hussein ou la Libye de Khadafi, aujourd’hui la Syrie de Bachar El Assad, l’Iran, etc. Sans oublier les conflits « régionaux » comme au Congo démocratique, les « salafistes » au Mali, la Colombie au nom de la lutte contre les narco-trafiquants, etc.

Ces conflits ont au moins deux visées : affirmer à la face du monde que les États-Unis interviennent partout où ils le veulent ; un intérêt économique immédiat qui permet aux pays producteurs d’armes et de technologie militaire de faire des profits réguliers et quasiment illimités.

- une crise économique européenne visant à mettre les peuples sous tutelle de l’UE

La crise n’épargne pas l’Europe. Plusieurs pays sont très directement touchés : la Grèce, l’Espagne, le Portugal, l’Italie et l’Irlande, ainsi que tous les pays d’Europe de l’Est entrés dans l’UE et qui n’en tirent pas les bénéfices promis. L’imposition du TSCG, après Maastricht et le TCE nouvelle version, est un mécanisme supplémentaire pour étrangler les États et aboutir à ce dont rêvent les promoteurs de l’UE depuis des décennies : une structure supra-nationale de type fédératif, chapeautant les États de l’UE et leur imposant leur politique budgétaire, financière, militaire et politique.

2- En France, une donne politique nouvelle

- l’arrivée au pouvoir de Hollande et du PS

En France, l’arrivée au pouvoir de François Hollande à la tête d’une majorité socialiste-verts ne change pas radicalement les orientations politiques de fonds prises par les précédents gouvernements. Tout comme la droite, le Parti socialiste est dans la dynamique pro-Union européenne qui se construit sur la « concurrence libre et non faussée », la disparition des services publics, l’effondrement des acquis sociaux, etc.

- une crise économique gravissime à laquelle le pouvoir ne répond pas Les premiers pas de F. Hollande en politique étrangère confirment cette analyse. Or, la crise économique s’aggrave. Les conditions de vie se dégradent rapidement et les peuples européens se révoltent partout, même si ces mouvements sociaux ne sont pas médiatisés. En France, la crise va encore s’approfondir avec l’application du TSCG. Les mesurettes prises par le gouvernement Ayrault auront tôt fait de ne plus suffire face aux critères draconiens du TSCG.

- la poursuite de la déconstruction de la société entamée par la droite. La feuille de route du PS sera la même que celle de la droite : poursuivre la casse industrielle du pays, réduire les services publics au maximum notamment dans les domaines de la santé, de l’éducation, et des collectivités territoriales, et poursuivre la casse des acquis sociaux (retraite, droit du travail, etc.)

- la montée de l’extrême droite

Face à ces attaques, le grand gagnant est indéniablement l’extrême droite de Marine Le Pen. Avec un discours résolument anti-européen et à caractère social, l’extrême droite attire à elle une frange importante des classes populaires et des classes moyennes durement touchées par la crise. En témoignent ses résultats à l’élection présidentielle avec près de 18 %.

L’aggravation de la détérioration de l’économie ne peut que renforcer le poids de l’extrême droite et lui donner une assise politique telle qu’elle deviendra incontournable dans le jeu politique.

3- Un parti communiste en recherche de stratégie

- la stratégie du Front de gauche : quel bilan en tirer ?

Face à cette situation, depuis quatre élections (européennes, régionales, présidentielle et législatives), le Parti communiste a expérimenté une nouvelle stratégie, celle du Front de gauche. Présentée comme une alliance politique ponctuelle, cette stratégie s’oriente de plus en plus vers la construction d’une force politique autonome où le Parti communiste se met au service des intérêts d’une autre formation, le Parti de gauche. C’est ainsi qu’aux élections régionales, le PCF a perdu la moitié de ses élus au profit de forces politiques minoritaires érigées en partenaires incontournables. Or, sur le terrain, la réalité était beaucoup plus contrastée puisque dans l’immense majorité des cas, le PCF représentait l’essentiel des forces politiques organisées.

- le Front de gauche, une chance ou un risque grave ?

Le résultat des dernières élections présidentielles avec 11 % obtenus par le candidat du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon semble donner raison aux tenants de cette stratégie. Il faut donc en avoir une analyse critique sans pour autant tomber dans le sectarisme dogmatique.

11 % à un candidat soutenu par le PCF, c’est un résultat indéniablement positif, surtout quand ce candidat porte des valeurs proches des nôtres et un discours très mobilisateur.

Malgré tout, aux élections législatives, le Front de gauche n’a pas su convaincre les électeurs. Seuls les candidats très ancrés dans le local ont pu se faire élire. Même en tenant compte de la vague rose, il faut constater que le Front de gauche a essuyé un grave échec, ce qui repose la question de la pertinence de la stratégie.

Dans toute son histoire, le Parti communiste n’a jamais été aussi fort que quand il a su développer des alliances. La victoire du Front populaire ne s’est pas faite autour du seul Parti communiste. Le Front national durant la 2ème guerre mondiale ou le CNR ont été des espaces d’alliances, de confrontation et parfois de contradictions. De 1944 à 1947, le Parti communiste n’a du ses grandes victoires – la sécurité sociale, le statut des fonctionnaires, l’instauration d’EDF-GDF....- que dans le cadre de ces alliances.

Le problème n’est donc pas le principe de l’union, mais la tentative de transformation d’alliances électorales en une force politique nouvelle. Plusieurs expériences de ce type dans les pays européens montrent que les partis communistes sortent toujours affaiblis de ce type d’alliances et parfois, ne s’en remettent jamais.

- quelles évolutions pour le PCF dans le contexte général ?

Outre la question des alliances, cela pose donc la question des évolutions souhaitables du Parti communiste dans les prochaines années. Il nous faut un parti communiste de notre temps, en prise avec la réalité, et surtout loin du sectarisme étroit qui ne peut que conduire, comme la dilution voulue par la direction nationale, qu’à la disparition.

Le problème, ce ne sont pas les alliances mais la manière dont elles sont conçues et menées pour affaiblir le PCF. Se replier sur soi en refusant de travailler avec d’autres n’est pas non plus la solution, car cela conduirait à affaiblir notre audience et à nous marginaliser.

En l’état actuel, mesurons que le Parti communiste n’est plus la force qu’il était dans les années 80. Implanté localement certes, capable (au prix de grosses contorsions) d’avoir des groupes parlementaires et des groupes dans les collectivités territoriales. Mais l’emprise du PCF est en recul et nous sommes sur le repli plus que sur la reconquête.

- quelles perspectives politiques ?

Quelles perspectives politiques avons-nous ? Le paysage politique en France est caractérisé par la bi-polarisation. Depuis les années 80, le Parti socialiste s’est imposé comme la principale force à gauche, et la droite conservatrice (RPR puis UMP) a laminé les centristes. L’extrême droite est en passe de devenir une force politique incontournable. Le passage de témoin entre Jean-Marie Le Pen et sa fille s’est fait avec une facilité déconcertante. Elle a réussi à donner au Front national une image moins repoussoir, et à l’ancrer dans le paysage politique.

Avec près de 20 %, c’est le Front national qui est le véritable trublion de la politique française. Le Front de gauche ne vient que loin derrière.

Quant au Parti communiste, il se trouve dans une situation paradoxale. D’une part, il a repris une certaine vigueur et une crédibilité avec les résultats du Front de gauche. D’autre part, il gomme volontairement son poids politique au sein de cette alliance en mettant en avant Jean-Luc Mélenchon, et en restant en retrait.

Or, le discours musclé d’un Mélenchon, comme celui de Besancenot auparavant, montre que les idées de gauche n’ont pas disparu. Elles ne demandent qu’à renaître et seul le Parti communiste, avec son implantation, est capable de porter une idéologie de rupture avec le capitalisme.

4- Réformer profondément la politique du PCF

- refonder une politique communiste moderne : un véritable enjeu, sur quelles bases et avec quelle analyse de la société actuelle ?

Depuis la mutation initiée par Robert Hue dans les années 90, le Parti communiste n’a pas mené véritablement d’analyse sur les évolutions de la société et sur le rôle d’un Parti communiste en phase avec son temps. La société française compte un important prolétariat dont la composition sociologique s’est modifiée. La classe ouvrière, représentant plus de 23 % du monde du travail, est en recul. Dans le même temps, une fraction toujours plus importante de la population travaille dans le secteur tertiaire non qualifié. Il existe donc une fraction du prolétariat non organisée, sans conscience de classe, dans laquelle le mouvement syndical lui-même peine à s’organiser, en direction duquel le Parti communiste devrait intensifier ses efforts.

Comment être en prise dans la société actuelle sans analyser ses évolutions ? Le discours que les communistes tenaient dans les années 30, dans les années 50 ou dans les années 70 n’est plus adapté à ce nouveau prolétariat, qui ne peut pas s’identifier à l’âge d’or perdu de la classe ouvrière conquérante. Comment toucher une fraction de la société marginalisée dans le système économique actuel fait de temps partiel forcé, de revenus en baisse, d’acquis sociaux presque réduits à néant ? Comment faire pour que des salariés travaillant dans des TPE puissent acquérir une conscience de classe ? Comment s’adresser aux jeunes issus de l’immigration qui vivent une exclusion multiforme – culturelle, sociologique, économique ?

Autant de questions qui n’ont pas été posées dans les congrès précédents.

- comment re-mobiliser les classes populaires ?

Comment re-mobiliser les classes populaires ? Cette interrogation doit être la base de notre réflexion. Si nous ne mettons pas en place des outils adaptés pour re-mobiliser les classes populaires dans toute leur diversité, nous allons à l’échec.

Nous percevons, grâce aux importants mouvements sociaux de ces dernières années, qu’une fraction de la population est très consciente des mécanismes d’exploitation, et qu’elle remet en cause pêle-mêle la mondialisation, les rapports d’exploitation et le capitalisme. Mais passés les mouvements sociaux, cette fraction de la population n’est plus mobilisée.

Nous percevons aussi qu’une partie des habitants des quartiers populaires n’ont plus de repère de classe. Ils acceptent l’idéologie dominante qui veut que l’on soit « un jeune de banlieue », « une femme issue de l’immigration ». Tout est fait pour gommer les réalités de la lutte de classe, à commencer par les divisions culturelles exacerbées par l’actualité.

Re-mobiliser les classes populaires, cela commence par refuser le découpage artificiel de la société basé sur des différences culturelles pour repositionner le débat sur les véritables divisions entre détenteurs du capital et des outils de production et exploités. Re-mobiliser les classes populaires, cela implique un travail d’éducation populaire que le PCF ne mène malheureusement plus. Cela veut dire re-former les militants communistes, retravailler la théorie marxiste, repartir dans les quartiers populaires pour faire de la politique et non plus se limiter à des apparitions ponctuelles lors des échéances électorales.

Cela passe également par un travail militant en direction du monde du travail dans toute sa diversité : services publics, administrations, grandes entreprises nationales, mais aussi petites structures locales, entreprises de services, etc.

C’est un travail difficile, de longue haleine, mais qui seul permettra au Parti communiste de renouer avec les classes populaires.

- analyser la politique européenne du PCF pour sortir du guêpier du PGE

La grande difficulté du PCF aujourd’hui, outre sa coupure avec les classes populaires, est la contradiction majeure qu’il porte sur les questions européennes. Déjà en 2005, se battre contre le Traité constitutionnel européen tout en prétendant bâtir une « Europe sociale » relevait du numéro d’équilibriste. Aujourd’hui, les contradictions sont encore plus exacerbées compte tenu du degré atteint par la crise du capitalisme. Comment combattre le TSCG tout en acceptant le cadre du Parti de la gauche européenne, qui pose l’Union européenne comme un horizon indépassable ?

L’Union européenne est une geôle pour les peuples, elle est le fer de lance du capitalisme. En accepter le cadre en laissant entendre qu’il serait ré-orientable est une fable politique qui conduit à une impasse. Le PCF doit surmonter cette contradiction majeure s’il veut être compris. Il est néfaste de laisser au seul Front national la critique de l’Union européenne, quand il suffirait d’analyser les mécanismes de l’Union européenne pour en dénoncer toute la nocivité. Il serait alors possible de proposer d’autres cadres de coopération avec les pays d’Europe, basés sur le respect de la souveraineté des nations et les coopérations mutuellement avantageuses.

- repenser notre politique internationale

La même contradiction est perceptible sur les questions internationales. D’une part, le PCF prétend défendre la paix, mais au pied du mur, ses positions sont en demi-teinte. Lors des agressions contre l’Irak, la Libye ou la Syrie, le PCF finit par céder à la propagande impérialiste quand il faudrait analyser les situations dans leur globalité et dans la réalité des rapports de force. Là encore, il s’agit d’une faillite idéologique, car critiquer l’œuvre de destruction massive de l’impérialisme dans le monde ne signifie en aucun cas adhérer à l’idéologie de ses ennemis désignés.

Le PCF a déserté les structures internationales où siègent les partis communistes frères pour lui préférer des structures comme le PGE. Il faudrait revenir à une politique internationale ambitieuse, basée sur une analyse anti-impérialiste conséquente.

 

Au total, le Parti communiste est à la croisée des chemins. Le congrès qui va s’ouvrir en février 2013 peut être celui de la liquidation s’il entérine une stratégie de dilution du PCF dans le Front de gauche et s’il ne remet pas en cause les fondements même du capitalisme à travers la domination de l’Union européenne.

Il peut aussi s’agir d’un congrès donnant une nouvelle impulsion à l’appareil, en repartant sur des bases saines qui doivent se fonder sur une analyse approfondie de la société et de l’état réel du capitalisme.

 

Caroline Andréani


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9 octobre 2012 2 09 /10 /octobre /2012 15:08

                                                                          MARE NOSTRUM-copie-1

 

 Entretien avec le Dr. Ammar Bagdache, secrétaire général d’un des deux partis communistes syriens

 

Réalisé par Ernesto Gómez Abascal, écrivain et journaliste, ex-ambassadeur cubain dans différents pays du Proche-Orient.

Il existe actuellement deux partis communistes syriens, utilisant le même titre. Ils sont nés d’une scission ayant eu lieu en 1986 à propos de l’analyse de l’évolution de l’ex-URSS avec Gorbatchev. Les deux partis semblent toutefois suivre aujourd’hui une même ligne politique. N’ayant pas à prendre position pour l’un ou pour l’autre, il est intéressant d’écouter ce qu’a à dire le secrétaire général d’un de ces deux partis.

Lepcf.fr


"Les forces révolutionnaires et progressistes internationales doivent soutenir les gouvernements et les partis anti-impérialistes et antisionistes"

Ernesto Gómez Abascal : Comment le Parti Communiste de Syrie (PCS) juge-t-il le gouvernement de Bachar Al Assad ?

Ammar Bagdache : Pour le Parti Communiste de Syrie, c’est un gouvernement patriotique, anti-impérialiste et antisioniste, malgré son modèle économique clairement capitaliste. Même si le Parti Baas -qui était et est toujours la force dirigeante du gouvernement- a proclamé le socialisme arabe en Syrie, il n’est pas socialiste au sens marxiste du terme. Cependant, le PCS fait partie du Front Progressiste composé aujourd’hui de 10 partis.

Nous avons un ministre dans le gouvernement et nous considérons, qu’à cette étape du parcours, c’est la meilleure option. Nous sommes et nous avons toujours été disposés à améliorer le système. En 2005 nous nous sommes opposés à des changements calqués sur le modèle néolibéral, nous avons la preuve aujourd’hui qu’ils ont donné naissance à une catégorie de marginaux que l’opposition armée a su s’attirer. Des erreurs ont été commises, maintenant il faut les corriger.

EGA : Y a-t-il des forces et des partis de gauche parmi ceux qui combattent pour renverser le gouvernement de Bachar Al Assad ? Face au gouvernement actuel, existe-t-il une alternative de gauche ?

AB : Quelques personnes qui étaient de gauche, y compris des marxistes, vivent à l’extérieur du pays depuis pas mal de temps, mais elles ont changé. Certains avaient fait de la prison en Syrie, aujourd’hui ils ont renoncé au marxisme, plusieurs ont même rejoint les Frères Musulmans, d’autres sont devenus les agents des monarchies du Golfe.

En Syrie, il y a des gens qui se considèrent de gauche qui veulent des changements et des réformes, mais ce sont des individualités, pas des partis ou des forces politiques organisées, ils sont tout de même opposés à l’intervention étrangère. Le gouvernement que nous avons en Syrie a une position constructive pour réaliser des changements importants, ils commençaient à être adoptés mais l’intervention armée étrangère empêche, pour le moment, leur mise en application normale.

Si le gouvernement actuel venait à être renversé, la seule éventualité serait la prise du pouvoir par les Frères Musulmans, ce qui constituerait un grand bond en arrière pour un peuple qui, depuis pas mal d’années, bénéficie d’un système laïque moderne, ne connait pas le sectarisme et n’a jamais vécu avec de telles tensions. Mais nous sommes optimistes, même si la lutte dure encore un certain temps, nous sommes certains qu’ils ne pourront pas nous vaincre.

JPEG - 11.9 ko Le secrétaire général entouré de membres du PC Syrien à leur siège

EGA : Sur la situation militaire, comment voyez-vous la suite ?

AB : Plus le temps passe, plus il est clair qu’ils ne pourront pas nous vaincre. Ils [l’opposition armée, NdT] n’ont pu prendre le contrôle d’aucune ville importante, malgré leur plan initial et l’arrivée de milliers de mercenaires extrémistes et salafistes, assistés des services spéciaux US et leurs alliés de l’OTAN qui travaillent depuis la Turquie, pays avec qui nous partageons une longue frontière. Le Qatar et l’Arabie saoudite leur apportent également le soutien économique et militaire. Bien sûr, notre gouvernement est soutenu par la majorité de la population. Les forces armées de la nation et les milices populaires restent unies et en ordre combatif. Malgré la situation compliquée dans laquelle se trouve le pays, les institutions fonctionnent.

EGA : Pensez-vous qu’en Libye, il y avait la possibilité de soutenir quelque force révolutionnaire ou progressiste pour une alternative au gouvernement de Kadhafi ?

AB : Le cas de la Libye est totalement différent à celui de la Syrie. Même si le peuple libyen jouissait du meilleur niveau de vie d’Afrique, avec le PIB par habitant le plus important, la personnalité de Kadhafi était très contestée, il était très incohérent dans ses positions et il a souvent abusé de méthodes anticommunistes. Il s’était réconcilié avec l’occident, mais il n’existait ni parti ni aucune force organisée connue, avec un programme révolutionnaire, progressiste ou anti-impérialiste, qui aurait pu recevoir un soutien en tant qu’alternative au gouvernement de Kadhafi.

Le positionnement approprié des révolutionnaires était de laisser les libyens résoudre leurs problèmes et s’opposer par tous les moyens à l’intervention de l’alliance impérialiste et la réaction arabe. Notre parti n’avait aucune sympathie pour Kadhafi, mais c’est l’OTAN qui l’a renversé et non le peuple libyen. Aujourd’hui, le gouvernement installé à Tripoli est assujetti aux intérêts des impérialistes.

EGA : Comment le PCS caractérise t-il le Hezbollah et l’Iran, un parti et un pays à caractère islamique ?

AB : Nous voyons qu’ils maintiennent des positions patriotiques, contre l’impérialisme et le sionisme, par conséquent ils sont des alliés. Le Hezbollah au Liban dirige un mouvement dans lequel participent aussi des partis et des organisations chrétiennes, sunnites et même marxistes. Il y a des musulmans de sensibilités politiques différentes et notre parti, part du principe qu’avec la situation actuelle dans la région, la place d’une force politique est d’être du côté des intérêts du peuple, d’être anti-impérialiste et antisioniste. C’est pourquoi nous considérons Hassan Nasrallah, le leader du Hezbollah, comme étant un véritable révolutionnaire.

EGA : Pensez-vous qu’un parti ou une force de gauche puisse parvenir au pouvoir dans un pays de la région ?

AB : Nous n’écartons pas cette possibilité, cela dépend des masses, du peuple. En 1958, je crois que peu de gens dans le monde avait prévu qu’une révolution allait triompher à Cuba, et deux ans plus tard qu’elle proclamerait le socialisme. Le rôle d’un leadership est également très important et on ne peut pas l’exclure totalement.

EGA : Le président égyptien Mohammed Mursi, des Frères Musulmans, a tenu un discours, lors de la dernière assemblée générale de l’ONU il y a quelques jours, qui semble montrer que ce grand pays est en train de reprendre la main sur sa politique extérieure. Qu’en pensez-vous ?

AB : Je pense qu’il agit selon la volonté des masses, du peuple égyptien qu’il ne peut ignorer. Ce qu’il déclare ne doit pas faire plaisir aux USA et encore moins à Israël. Il est possible que Mursi travaille à redonner à l’Égypte le leadership du monde arabe. De plus, il est impossible d’être plus grande marionnette de l’impérialisme que Moubarak, ce serait très difficile. À l’Assemblée Générale de l’ONU, s’il a déclaré qu’il était opposé à une intervention extérieure contre mon pays, c’est parce qu’il a vu que le peuple syrien organise la résistance contre l’agression que lui soumettent l’occident et les pays du golfe, cela peut influer ses positions. Il faudra voir par la suite s’il maintient une ligne contraire aux USA et Israël.

EGA : Quelle devrait être la position de la gauche internationale, des révolutionnaires, par rapport à l’intervention manifeste de l’impérialisme et la réaction arabe pour produire des changements de régime ?

AB : Notre parti estime que les forces révolutionnaires et progressistes internationales doivent soutenir les gouvernements et les partis anti-impérialistes et antisionistes face à l’agression de la réaction, de l’impérialisme et sa politique interventionniste et d’ingérence qui transgresse les lois internationales. De nos jours, c’est cela qui caractérise une position de principes et révolutionnaire.

On ne peut se réclamer de gauche ou se dire progressiste et révolutionnaire et en même temps adhérer à ce que disent et font les Hillary Clinton, les monarques corrompus du Golfe et les dirigeants de l’OTAN.

_ _ _

Entretien avec le Dr. Ammar Bagdache, secrétaire général du Parti communiste Syrien et membre du Parlement de la République Arabe de Syrie.

Cet entretien a été publié le 02 octobre 2012 sur le site Rebelión et traduit par Jilata sur le site La garde.


 

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9 octobre 2012 2 09 /10 /octobre /2012 15:03

 

 

 

 La vie du Parti    PCF-OUTILS.jpg   

Contribution pour un projet communiste et internationaliste
dimanche 7 octobre 2012
par  Gautier Weinmann

L’actualité du communisme

Bien des erreurs ont été commises au nom du communisme et continuent de l’être. Mais on ne peut jeter le bébé avec l’eau du bain. On ne peut minorer les mérites de l’économie nationalisée et planifiée établie par la Révolution russe d’octobre 1917. Plusieurs pays d’Amérique latine sont engagés dans des expériences progressistes qui reposent sur la reconquête de la souveraineté nationale, des nationalisations et la participation populaire. Cuba et la Corée du Nord, s’ils ne sont pas des modèles transposables à la France, résistent à l’impérialisme. Notre espérance reste celle d’une société débarrassée de l’exploitation et de la misère.

Nous sommes fiers d’être communistes, de notre contribution décisive pour notre peuple. Oui, nous sommes des bolchéviks ! La lutte de classe entre le prolétariat et les capitalistes n’est pas un choix idéologique, elle est une nécessité qui découle de la nature même du système. Le parti peut rassembler largement le peuple de France, les ouvriers, les ingénieurs, les techniciens, les employés, les cadres, les travailleurs indépendants, les fonctionnaires. Il peut aussi faire un bout de chemin avec les vrais patriotes républicains et antifascistes qui veulent ressourcer la France dans les idées du programme du CNR, de l’indépendance nationale, de la coopération internationale, de la nationalisation des grands trusts et des banques, du progrès social, de la centralité du monde du travail dans la République, de la démocratie large et de l’implication populaire. Notre parti doit se doter à l’occasion de ce 36ème congrès d’un véritable programme de luttes et de ruptures, d’un véritable projet internationaliste. C’est le sens de cette contribution, qui se veut une base de débat et non un programme ficelé de gouvernement.

Nationaliser massivement

Comme l’indiquaient Marx et Engels, la question de la propriété est la question fondamentale du mouvement révolutionnaire contre l’ordre existant. Pourquoi imaginer une usine à gaz complexe de mesures juridiques et fiscales diverses, avec d’innombrables fonds publics, régionaux ou européens, dans le but d’inverser la redistribution des richesses, quand le chemin le plus sûr est le contrôle direct des entreprises par la société ? Pourquoi ne pas lier les revendications en matière de salaires, de maintien de l’emploi, de temps de travail, de logement, d’éducation, de santé, etc. à la question du contrôle des entreprises ?

Le caractère privé des moyens de production freine le développement des forces productives. Malgré des ressources suffisantes et des capacités scientifiques et techniques pouvant satisfaire les besoins sociaux élémentaires de toute la population de la planète, la misère s’étend. Sur la base des technologies modernes et de l’augmentation de la productivité du travail, il est possible d’éradiquer complètement la pauvreté, les mauvaises conditions de logement et toutes les autres manifestations de la misère. Puisqu’une minorité détentrice des moyens de production fonde sa richesse sur l’exploitation de la majorité, sur la dépossession des moyens de production, nous en déduisons que les rapports sociaux capitalistes doivent être abolis pour permettre le développement harmonieux de l’humanité. La propriété lucrative doit être abolie, la liberté d’entreprendre, redéfinie. Cette dernière ne devra pas impliquer la domination d’un employeur sur ses employés, notamment en vertu de l’article IV de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 qui stipule que « la liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ».

Notre projet de société est l’appropriation collective des moyens de production et l’instauration d’une société sans classes. Toutes les banques et compagnies d’assurances, tous les grands groupes du secteur industriel et de l’agro-alimentaire, les grandes chaînes de distribution, les grands médias, doivent être soustraits au contrôle des capitalistes. Tout le CAC 40 sera nationalisé, mais pas uniquement, sans indemnités pour les gros actionnaires. La nationalisation-sanction sera d’actualité pour tous les licencieurs et les casseurs d’industries. La gestion démocratique et transparente dans l’intérêt des salariés, des usagers et des consommateurs sera établie par la loi et garantie par la Constitution. La propriété juridique des moyens de production et leur possession effective, leur jouissance, seront dissociées. Les prérogatives des actionnaires seront réduites. Il ne sera pas obligatoire de nationaliser toutes les boutiques, les cafés, les petits commerces et les entreprises artisanales.

Euthanasier les rentiers et rendre le travail obligatoire

Toute activité nécessite du capital et du travail. L’industrie lourde nécessite plus de capital (machines, bâtiments…) que les services, comme par exemple la coiffure. L’intensité capitalistique varie, mais un minimum de matériel ou d’outils est toujours nécessaire ; seules les combinaisons productives diffèrent. Le processus de production nécessite certes du capital, mais pas forcément de capitalistes !

L’idée que l’exploitation serait étrangère à la relation entre le salarié et son employeur est mise en avant par les forces réactionnaires et réformistes. L’exploitation serait d’une autre ère, celle de l’esclavage et du féodalisme. Si l’exploitation se perpétue de nos jours, ce ne serait que de manière exceptionnelle et déviante dans certains pays émergents ou chez une poignée de patrons voyous. Pour Marx et Engels, au contraire, l’exploitation n’est pas une exception mais la règle : elle est la condition sine qua non de toute embauche dans un régime capitaliste. Seuls les travailleurs produisent des richesses. Le capital exploite toujours - et de plus en plus férocement -, la force de travail en vue de dégager un profit pour ses détenteurs.

On connaît le coût du travail, le salaire (net et indirect). Il existe également un coût du capital. Celui-ci peut être estimé par le montant des crédits bancaires des entreprises et par celui des dividendes versés aux actionnaires. Les dividendes constituent le paiement de la souscription d’actions, ces dernières n’étant pas du capital réel, mais des droits de tirage sur la valeur créée au cours du processus de production et de vente.

C’est par la baisse massive du coût en capital de la production que nous pouvons renforcer notre efficacité productive et aller vers une répartition juste des fruits du travail. La baisse drastique du coût en capital signifiera l’augmentation des marges de manœuvre des entreprises françaises dans leur gestion quotidienne. Elle aura pour conséquence le déclenchement d’un cercle vertueux de développement humain. Nous proposons d’« euthanasier les rentiers », par le gel du versement des dividendes et la confiscation des actions des plus grandes firmes. L’oisif ira loger ailleurs !

D’un autre côté, face au cancer du chômage, il est vital de favoriser l’emploi stable et de garantir à chacun un droit à la sécurité d’emploi et de formation tout au long de la vie. Le travail obligatoire sera instauré pour éradiquer le fléau du chômage et l’exploitation de l’Homme par l’Homme. Dans le même mouvement, ce travail sera rendu plus libre, plus intéressant, par la démocratisation de l’organisation du travail. Le préambule de notre Constitution n’est-il pas limpide ? « Le peuple français (...) proclame (...) comme particulièrement nécessaires à notre temps, les principes politiques, économiques et sociaux ci-après : (...) chacun a le devoir de travailler et le droit d’obtenir un emploi ».

Socialiser l’investissement

Il y a quelques décennies, l’investissement était administré, fixé par le Gouvernement et la Banque de France à sa main, dans le cadre d’une économie d’endettement bancaire. Désormais, la Banque centrale européenne est indépendante du pouvoir politique et les entreprises satisfont leurs besoins de capitaux via la souscription d’actions. Le secteur financier a été dérégulé, il n’y a presque plus de banques publiques et celles-ci sont soumises aux critères de gestion capitaliste.

La direction du Parti propose de redéfinir les missions de la Banque centrale européenne et de la mettre au service de la croissance et de l’emploi par une sélectivité du crédit. Cette idée, désormais défendue par les économistes et les politiciens du système eux-mêmes, est irréaliste car elle nécessite l’acceptation de toutes les autres nations de l’Union européenne. Croit-on vraiment que les 27 vont aller dans ce sens dans les quelques mois ou années qui viennent, rendant possible une révision progressiste des traités européens ? Le rythme des mobilisations sociales et des agendas politiques est propre à chaque nation. Il n’y a pas nécessairement coïncidence entre les différents pays. Si nous voulons être crédible dans la conquête du pouvoir, il nous faut faire la démonstration que nous sommes capables d’agir vite, sans hypothéquer la réalisation de notre projet au veto des autres gouvernements européens.

Le temps n’attend pas. C’est en ce sens que nous mettons en débat la nationalisation des banques et compagnies d’assurance ainsi que la reprise en main de la Banque de France, afin d’assurer le financement de l’économie. Nous mettons aussi en débat la fermeture de la Bourse ou de la faire dépérir. La Bourse est une aberration : ce sont aujourd’hui les entreprises qui la financent et non l’inverse. Les entreprises y vont moins s’approvisionner en capital qu’elles ne s’y font dépouiller. Les actionnaires extorquent en dividendes et en rachat d’actions plus d’argent qu’ils n’en apportent. Enfin, les actionnaires découragent eux-mêmes le financement par action puisque les nouvelles émissions ont la caractéristique de diluer le capital existant.

« Couper la dette » à l’aristocratie de la finance

La France a-t-elle trop dépensé pour l’école ou la santé, ou bien est-ce que ce sont les cadeaux fiscaux et sociaux qui ont asséché les recettes ? La dette a-t-elle été contractée dans l’intérêt général, ou bien peut-elle être considérée en partie comme illégitime ? À quelle oligarchie financière mondiale profite la dette publique ? Quelle stratégie engager pour se libérer de la pression des marchés ?

La charge de la dette représente désormais le premier poste budgétaire de la Nation. En 2012, près de 50 milliards d’euros ont été versés aux rentiers. Il ne faudra pas faire dans la demi-mesure. Nous devons porter la réflexion sur cette « dette odieuse », contractée sous la dictature des marchés financiers pour des objectifs contraires à l’intérêt général. La nature économique des sommes prêtées est un facteur de plus qui interroge la légitimité de la dette publique. Celles-ci, en effet, sont loin d’être la contrepartie d’une épargne patiemment amassée suite à un dur labeur. Ces sommes relèvent, pour bonne part, des banques ou des « hedge funds ». Alors que Marx, déjà, avait énoncé que la dette fournissait un moyen pour l’aristocratie de rançonner l’État et s’enrichir, les communistes doivent promouvoir l’annulation massive de la dette, comme solution à fondement économique et éthique. En 1918, la Russie bolchévique répudia complètement et unilatéralement les dettes et les emprunts contractés par la Russie tsariste. Plus récemment, la Grèce ou l’Argentine ont répudié leur dette. Pourquoi ne serait-il pas possible de faire la même chose en France, où nous subissons au quotidien l’austérité budgétaire ? Du passé, faisons table rase !

Mener la planification socialiste

La remise en cause du pouvoir capitaliste entraînera des résistances (fuites des capitaux, crise d’investissement, perte du profit…). Ces résistances sont déjà à l’œuvre face au Gouvernement PS-EELV (décisions d’ArcelorMittal, de PSA, mouvement des pigeons etc.). Une planification démocratique vigoureuse est à même de contrecarrer la contre-révolution patronale et de répondre aux besoins sociaux dans le temps long (Karl Marx ne disait-il pas que « le capital ne produit la richesse qu’en épuisant la Terre » ?).

Avancer vers le socialisme par l’appropriation effective de tous les pouvoirs par les salariés nécessitera une refonte de tout notre ordre juridique actuel (dans le passé, le Conseil constitutionnel a toujours censuré les dispositions qui allaient dans le sens d’une intervention accrue des salariés dans la définition de leurs conditions de travail). Nous instaurerons une république socialiste et révolutionnaire. Dans celle-ci, les travailleurs, et non plus les capitalistes, constitueront la classe dirigeante et exerceront leur pouvoir au moyen d’une démocratie directe, impliquant la masse de la population dans la direction des affaires, à tous les niveaux.

Libérée du joug du capitalisme et de l’exploitation, la masse de la population détiendra les clés de sa propre émancipation démocratique, sociale et culturelle. L’État sera fermement sous le contrôle démocratique des travailleurs et de leurs représentants, à tous les niveaux. C’est la condition pour que l’économie ne soit plus à la merci de la loi du profit et des forces aveugles du marché capitaliste, mais fasse l’objet d’une planification consciente dans l’intérêt de la société dans son ensemble. Cela exige de définir de nouveaux lieux de pouvoir et de contrôle démocratique et de donner les moyens intellectuels, matériels et juridiques à la masse de la population laborieuse, Français et étrangers, afin qu’elle soit en position d’intervenir constamment dans les affaires publiques. Population qui sera amenée à se prononcer en faveur de l’abrogation des Traités européens, à commencer par celui de Lisbonne.

Sortir la France de l’Union européenne, prison des peuples

Le capital mondialisé utilise la liberté de circulation des marchandises et des capitaux pour, à travers la concurrence généralisée des entreprises, des salariés entre eux, des peuples entre eux, tirer l’ensemble des sociétés vers le bas. L’Union européenne est au cœur de ce dumping social, fiscal et écologique, dans l’idée de faire grossir les profits des grands groupes à l’échelle mondiale. L’UE, ses traités, ses directives, sa monnaie sont des armes de destruction massives contre les travailleurs. L’Union européenne, construite par et pour le capital, constitue le talon de fer pour écraser les peuples. La perte de souveraineté budgétaire, dénoncée au sujet du traité d’austérité Sarkozy-Merkel (TSCG), ne date pas d’hier, mais au moins du traité de Maastricht conclu il y a maintenant 20 ans !

Une réorientation de la BCE, la démocratisation des institutions européennes ou encore une harmonisation européenne des fiscalités, des droits sociaux et des salaires ne peut se concevoir que dans le cadre d’une UE fédérale dans laquelle la souveraineté et la prise de décisions seraient transférées au niveau européen. Cette perspective est une illusion mortelle pour le mouvement populaire. Sous un discours européen qui se veut attractif, le grand patronat entend mettre un point final à l’histoire de France, renégocier à l’échelle européenne les conventions collectives, le code du travail et les statuts nationaux jugés trop favorables aux salariés de France. Il s’agirait de la casse définitive de la souveraineté nationale et des acquis. Le développement de l’empire européen du capital est le seul projet que les politiciens à la solde du patronat ont à vendre aux peuples, quoiqu’ils se passent parfaitement de son avis !

Lénine avait écrit que l’unification de l’Europe sur des bases capitalistes était une « utopie réactionnaire ». Notre projet internationaliste se fonde sur le retour à la République française souveraine. Jean Jaurès disait : « Un peu d’internationalisme éloigne de la patrie ; beaucoup d’internationalisme y ramène. Un peu de patriotisme éloigne de l’Internationale ; beaucoup de patriotisme y ramène. » Ne confondons pas internationaliste et supranationalisme ! Reprenons le combat franchement anti-UE et anti-euro, abandonné au FN au nom de la respectabilité. Tant que la « gauche de la gauche » se contentera de coller au slogan social-démocrate mensonger d’« Europe sociale », elle ne décollera pas dans les milieux populaires qui vomissent littéralement l’intégration européenne, le libre-commerce et le maudit euro. L’opposition de notre parti en 1992 à Maastricht est fondamentale, la crise actuelle le démontre. Nous appelons à reprendre ces analyses et positions de lutte, loin des illusions sur « l’Europe sociale ». « La responsabilité de la classe ouvrière dans la lutte pour l’indépendance et l’avenir de la nation n’est pas un complément à son combat pour la révolution socialiste ; elle est partie intégrante de ce combat (Marx et Engels) ».

L’euro n’a été que la cerise sur le gâteau d’un programme ultraréactionnaire dirigé pour la rente, avec l’inflation faible et écrasement des salaires. Il pousse aux délocalisations et à la désindustrialisation. Il est le vecteur permettant la libre-circulation des capitaux. Il n’est pas un « bouclier » anti-spéculation, il attire la spéculation ! La sortie de l’euro est la seule solution viable, car c’est l’euro qui n’est pas une monnaie viable, car une monnaie unique ne peut être calquée sur des économies trop différentes. L’euro n’a fait que creuser les déséquilibres structurels de la zone euro et exacerbé le différentiel de compétitivité entre les pays. La sortie de l’euro ne sera pas un cataclysme. Elle conduira effectivement à faire exploser la dette libellée en euros et obligera à des apports de capitaux dans les banques. C’est la raison pour laquelle nous proposons une sortie de l’euro par la gauche, avec annulation d’une grande partie la dette publique et socialisation des banques et sociétés d’assurance. L’État socialiste imposera aux banques et aux compagnies d’assurance l’achat régulier de bons du Trésor et la Banque de France lui prêtera sans intérêt, comme avant la loi de 1973, la loi « Rothschild ».

La sortie progressiste de l’euro se fera dans un cadre internationaliste de coopération, par la création concomitante d’une monnaie commune (mais pas unique), comme dans l’Amérique progressiste de l’ALBA. Le but ne serait évidemment pas de mener une illusoire guerre des monnaies, mais de permettre le financement des services publics par la Banque de France et la réforme immédiate du système de crédit en France. La France socialiste ne tirera pas sa croissance au détriment de ses voisins et des pays étrangers. Elle ne mènera pas une politique commerciale agressive, contrairement à l’Allemagne, par exemple, car cela est tout le contraire de la coopération, d’une « association où le libre développement de chacun est la condition du libre développement pour tous » (Karl Marx). Le retour au contrôle des frontières nationale se réalisera dans le cadre d’accords bilatéraux entre la France et chacun des pays. La Charte de La Havane, dont l’objectif est de parvenir à un équilibre des échanges commerciaux entre les pays (suppression à terme de tout excédent ou de tout déficit durable de la balance des paiements de chaque pays), sera promue.

Le PCF a de l’avenir

Les travailleurs, le peuple de France ont plus que jamais besoin d’un parti communiste. Poursuivre le PCF, c’est faire le choix de continuer les luttes glorieuses de générations de militants, héritiers d’une longue et fructueuse tradition humaniste, révolutionnaire, républicaine et progressiste française. C’est empêcher de saborder les progrès historiques qui ont pu être arrachés en 1936, 1945, 1968 et à l’occasion d’autres rapports de force. C’est faire le choix de défendre les libertés, la démocratie, le progrès, la souveraineté nationale et la solidarité internationale, c’est faire le choix de la transformation progressiste de la société, de l’anti-impérialisme, de l’anticolonialisme, de l’antimilitarisme, du refus du supranationalisme autoritaire, du pacifisme, de l’antiracisme et de l’antifascisme.

C’est toujours quand le Parti communiste a été fort que d’importantes conquêtes ont été possibles. C’est quand le Parti communiste a su se faire entendre que la gauche s’est unie sur la base d’un programme ambitieux. C’est pourquoi, l’heure n’est pas à se renier mais à continuer notre combat communiste dans les conditions de notre temps. Soucieux de répondre aux enjeux tout en portant un regard critique sur nos erreurs et nos échecs depuis des années, le PCF doit se situer aujourd’hui dans la continuité historique du mouvement communiste en France, celui de la commune de Paris, du Front populaire, de la résistance, du refus de la guerre, des luttes anticoloniales, des grands mouvements ouvriers et des combats pour le progrès social.

Gautier Weinmann


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9 octobre 2012 2 09 /10 /octobre /2012 14:52

   La vie du Parti    PCF-OUTILS.jpg   

 

La "parenthèse" ce sont les choix de Martigues il y a 11 ans !
Pour un PCF d’idéologie marxiste rassembleur
dimanche 7 octobre 2012

Le choix majoritaire de décembre 1920, n’est pas un accident. Des "rayons " aux "cellules", le PCF a été un exceptionnel outil historique dont se sont dotés les exploités en France. Instrument de cohésion idéologique tourné vers l’action et le rassemblement. Instrument de conquêtes et d’extraordinaires succès dans le cadre du système capitaliste de 1936 à la Libération en passant par mai 68 et les municipales de 1977.

Face à la férocité du capitalisme mondialisé en crise, nous devons consacrer l’essentiel de notre travail à la construction quotidienne de l’outil marxiste, d’autant que notre finalité première, la révolution socialiste devient une nécessité historique, mondiale et française.

L’expérience est faite. La parenthèse, "l’accident regrettable", ce sont les choix et les statuts de Martigues choisis il y a 10 ans. Construisons ensemble, en communistes rassembleurs (alliances, fronts, luttes politiques et sociales...) face au capitalisme mondialisé, le parti communiste de demain. Le contenu des fronts, le contenu des luttes et donc leur succès en dépendent pour beaucoup.

Paul Barbazange, Béziers


Contribution d’Armand Lecoq Bureau de section de Béziers.

Consacrer l’essentiel de notre énergie à la construction du Parti

 

"On ne fait pas la même politique en France avec un parti communiste à 20% et avec un parti communiste à 5%" : c’est un certain Yvon Gattaz, alors président du CNPF, qui avait lâché cet hommage à la pugnacité d’un parti dans lequel il voyait son ennemi le plus redoutable. Il avait raison.

Au lendemain de l’effroyable boucherie qui avait permis, comme l’avait analysé un certain Karl Marx, aux forces capitalistes qui s’affrontaient de "détruire du Capital", en clair de sortir de la crise profonde, structurelle, de ce système et lui permettre de se redéployer, est né le PCF. Son objectif était alors de préparer les conditions nécessaires pour créer le rapport des forces indispensable qui conduirait à la révolution socialiste. Il s’était donné pour cela les armes que la pensée léniniste lui offrait : l’agitation de masse, l’éducation et la formation politique de ses militants, à partir des cellules (appelées « rayons avant guerre »), une cohésion dans le parti dirigé par les "meilleurs" d’entre eux... Même si ses débuts ne furent pas à l’abri d’erreurs et de dérives sectaires, cette organisation, ce "maillage du pays" en cellules de quartiers et surtout d’entreprises, lui permirent d’étendre son audience et de multiplier ses rapports populaires, d’affiner une orientation politique de combat dans le cadre de la lutte des classes.

Je rappelle ici tout de même que le PCF, jusqu’à il y peu, allez, disons jusqu’au congrès de Martigues, n’était pas un parti comme les autres. Son objectif, sa raison d’être, c’était de "préparer" les conditions de la Révolution socialiste. Il n’existait pas pour lui-même, pour conquérir des sièges ou des mairies, mais mettait tout à profit, y compris les périodes électorales, pour construire ce rapport des forces.

Ce rappel n’est en rien une vision idyllique du passé, je sais que toutes les cellules ne fonctionnaient pas comme cela aurait été souhaitable, je sais que quelques unes n’existaient que sur le papier, il n’empêche que le mouvement qui a produit le "parti des 700 000 adhérents" de la fin des années 70 avec ses organisations de base n’a pas été étranger dans la conquête des nombreuses municipalités d’alors (Reims, St Quentin, St Etienne, Le Mans...) et que la ceinture rouge de Paris n’est pas arrivée par l’opération du Saint Esprit !

Les avancées sociales de la Libération (la Sécu, la RNUR, EDF-GDF, les comités d’entreprises, sans citer le reste) n’auraient pu être conduites au bout, si dans le CNR, la place du PCF n’avait pas été indiscutable, si son influence dans le pays n’avait pas été aussi puissante.

Nous allons maintenant pouvoir procéder au "détricotage" des mesures prises par le CNR" : c’est un certain Kessler, second couteau du MEDEF, qui a pu se permettre d’annoncer cette intention, hélas suivie des faits. Le PCF est à cette époque au-dessous des 5% auxquels rêvait Gattaz.

La crise que nous supportons aujourd’hui ne sera pas éternelle. Nous pouvons en sortir par le bas, après une guerre qui aura fait le ménage (cela a déjà commencé en Afrique et au Moyen Orient) et redistribuera les cartes des capitalistes pour les capitalistes. Nous devons en sortir par le haut, et pour cela, comme disait Marx, il faut les fossoyeurs. A nous de les réanimer ! Il n’est pas trop tard.

Ceci dit, je suis pour l’union de TOUS CEUX QUI ONT OBJECTIVEMENT INTERET à vivre libres, simplement, dans un monde SOLIDAIRE, débarrassé de la course à la rentabilité. Le Front de Gauche est une construction qui peut être les prémices de ce rassemblement. Mais nous, marxistes, communistes, nous avons besoin dans ce rassemblement d’un parti qui retrouve ses réflexes de classe, qui renoue avec le peuple, dont nous sommes partie intégrante.

En ce moment, des fermetures d’usines, des licenciements à tour de bras, des délocalisations. Pas ou peu de parole révolutionnaire dans ces lieux d’exploitation féroce : il n’y a plus de cellules, plus de sections communistes... on négocie la hauteur des primes de licenciements, alors qu’on devrait occuper l’usine, exiger la nationalisation. C’est dans le renforcement du PCF, dans le rétablissement de son audience par ses structures militantes que nous sortirons de l’auberge !

L’expérience de l’activité récente du parti, notamment depuis un congrès de Martigues dont la "mutation" a été menée tambour battant sous la houlette de Robert Hue ou de Jean Claude Gayssot, qui d’ailleurs ont quitté le PCF depuis, nous inciterait plutôt à revenir sur certaines décisions qui y avaient été prises : l’abandon de la référence marxiste au profit d’un parrainage par la pensée de Jaurès ; l’abandon de l’organisation du parti à partir des cellules, dont la disparition officielle continue de lourdement handicaper notre activité militante quotidienne, ce qui impliquerait le retour à la distribution des cartes et des cotisation par ces mêmes cellules, cet acte renforçant par lui-même le lien indispensable entre TOUS les communistes ; l’analyse sérieuse, "marxiste !", des événements qui ont conduit à la disparition (regrettable et regrettée, quand on voit l’état dans lequel se trouvent les démocraties autrefois "populaires") des pays socialistes ; le retour à une formation politique des militants communistes, formation au niveau des sections, des fédés et du national ; un retour enfin à la solidarité avec les partis communistes qui subsistent ou qui renaissent un peu partout (renouons avec l’internationalisme).

Armand Lecoq


 

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9 octobre 2012 2 09 /10 /octobre /2012 14:28

iran-buttonLes partis communistes s'opposent à toute action militaire contre l'Iran

 

Traduction MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

 

 

Nous, partis communistes et ouvriers signataires, exprimons notre profonde inquiétude et notre condamnation ferme des dernières déclarations des décideurs israéliens, concernant une possible attaque de l'Iran. Nous estimons que les déclarations de Benjamin Netanyahu, premier ministre israélien, signalant que Israël était prêt à mener une offensive militaire préventive contre l'Iran avant l'élection présidentielle américaine, pourraient entraîner l'ensemble de la région dans une nouvelle guerre aux conséquences inimaginables. Des indications importantes nous permettent de penser que les projets israéliens sont coordonnés avec des responsables haut placés au sein de l'administration américaine et avec certains gouvernements de l'UE.

 

Nous condamnons dans le même temps la position des États-Unis et de l'UE prenant la forme d'un silence de connivence vis-à-vis des agissements de l’État d’Israël. Nous pensons que les politiques de l'impérialisme américain et de ses alliés à l'égard des nations du Proche-Orient ont encouragé les dirigeants israéliens à se sentir libres de suive une ligne ouvertement agressive et belliqueuse qui ne ferait qu'embraser l'ensemble de la région et mettre en péril la paix mondiale. Nous croyons que pour éliminer les tensions dans la région et assurer la paix, il faut absolument passer par la condamnation des interventions militaires, directes et indirectes, dans les pays du Proche et du Moyen-Orient. Tous les conflits et tous les litiges dans la région devraient être résolus par la voie de la négociation en s'appuyant sur la Charte de l'ONU, la préservation de la paix et le respect de la souveraineté des nations.

 

Nous déclarons notre solidarité envers la lutte du peuple iranien pour la paix, les droits humains et démocratiques et la justice sociale. Nous avons la ferme conviction que le peuple Iranien seul est en droit de décider du sort de l'Iran et de son système social et politique. Nous sommes convaincus que la stratégie d'escalade de la tension passant par l'affirmation des positions irresponsables telle que la destruction de l’État d’Israël et des manœuvres militaires concernant la fermeture du détroit d'Ormuz, par certains dirigeants Iraniens, ne font que servir les plans impérialistes pour une intervention militaire dans la région. Nous déclarons encore une fois notre soutien à la lutte de la classe ouvrière Iranienne et de son parti, le Tudeh, et à toutes les forces progressistes et démocratiques luttant pour la démocratie, l'indépendance, la justice sociale et une région libérée de la présence militaire et des ingérences impérialistes.

 

 

1 – PADS (Algérie)

2 – Parti communiste d'Australie

3 – Parti communiste d'Autriche

4 – Front de libération nationale du Bahreïn

5 – Parti communiste du Bangladesh

6 – Parti communiste de Belgique

7 – Parti du travail de Belgique

8 – Parti communiste du Brésil

9 – Parti des travailleurs (Brésil)

10 – Parti communiste de Grande-Bretagne

11 – Parti communiste du Canada

12 – Parti communiste de Catalogne

13 – Parti communiste du Chili

14 – Parti communiste de Colombie

15 – Parti socialiste ouvrier de Croatie

16 – AKEL (Chypre)

17 – Parti communiste de Bohême-Moravie

18 – Parti communiste au Danemark

19 – Parti communiste d’Égypte

20 – Parti communiste de Finlande

21 – Parti communiste Français

22 – Parti communiste allemand

24 – Parti communiste de Grèce

25 – Parti communiste de Guadeloupe

25 – Parti communiste ouvrier hongrois

26 – Parti communiste d'Inde

27 – Parti communiste d'Inde (marxiste)

28 – Parti communiste d’Israël

29 – Parti Tudeh d'Iran

30 – Parti communiste d'Irak

31 – Parti communiste d'Irlande

32 – Parti ouvrier d'Irlande

33 – Parti de la refondation communiste d'Italie

34 – Parti des communistes italiens

35 – Parti socialiste de Lettonie

36 – Parti communiste du Liban

37 – Front populaire socialiste de Lituanie

38 – Parti communiste de Jordanie

39 – Parti communiste du Luxembourg

40 – Parti communiste de Malte

41 – Parti communiste martiniquais

42 – Parti communiste du Mexique

43 – Parti du progrès et du socialisme (Maroc)

44 – Parti de l'avant-garde démocratique socialiste (Maroc)

45 – Parti communiste de Norvège

46 – Parti du peuple Palestinien

47 – Parti communiste du Pakistan

48 – Parti communiste du Pérou

49 – Parti communiste de Pologne

50 – Parti communiste portugais

51 – Parti communiste des peuples d'Espagne

52 – Parti communiste de Suède

53 – Parti communiste du Soudan

54 – Parti communiste de la Fédération de Russie

55 – Parti de l'indépendance et du travail du Sénégal

56 – Parti communiste d'Espagne

57 – Parti communiste d'Afrique du sud

58 – Parti communiste réunionnais

59 – Parti communiste turc

60 – Mouvement Ettajdid (Tunisie)

61 – Parti du travail de Tunisie

62 – Parti communiste des Etats-unis

63 – Parti communiste d'Uruguay

64 – Front polisario (Sahara occidental)

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9 octobre 2012 2 09 /10 /octobre /2012 13:03

 

 

Chers amis,
Heureux de retrouver les Saisons de Parole Vive après la période estivale et de partager avec vous cette édition automnale.
Venez nombreux et faites circuler l'information !
Bien cordialement et à très bientôt,
Virginie Cervoni Locatelli

 

L’association Une Minute de Soleil en Plus et la Ville de Bastia

 avec le soutien de la Collectivité Territoriale de Corse

en partenariat avec France Bleu RCFM, Corse-Matin, et l’Éclat, Pôle régional Cinéma PACA

Présentent

Les Saisons de Parole Vive

 Les 11, 12 et 13 octobre 2012 à Bastia

Sortir de la norme

- Penser le politique autrement -

Jeudi 11, Auditorium du Musée, La Citadelle

*18H00, Conférence-débat avec Roland GORI

  Une démocratie peut-elle être normale ?

Roland Gori est psychanalyste, professeur émérite de psychopathologie clinique à l’Université d’Aix-Marseille et l’un des initiateurs de L’Appel des appels. Dans l’ouvrage collectif du même nom, il appelle à une insurrection des consciences contre la normalisation, avant qu’il ne soit trop tard. Son dernier livre (La Dignité de penser, 2011) invite au retour du politique pour retrouver les conditions sociales et culturelles permettant de penser, de juger et de décider. Dans sa conférence, Roland Gori analysera la relation ambiguë et paradoxale des démocraties  avec la norme pour comprendre l’état de résignation du politique aujourd’hui, et évoquera les conditions à partir desquelles on pourrait en sortir.

Vendredi 12, Médiathèque de la Bibliothèque municipale, rue Favalelli

*18H00, Conférence-débat avec Guy SCARPETTA

  Actualité de Guy DEBORD

 Une pensée subversive est-elle encore possible ?

La conférence s’ouvre sur la projection d’un document de 60 minutes réalisé en 1994 par Brigitte Cornand, en forme de portrait de Guy Debord. A partir de là Guy Scarpetta, romancier et essayiste,  proposera  une découverte de cette personnalité singulière incarnant une aventure intellectuelle, artistique et politique rigoureusement hors des normes, en guerre permanente contre l'ordre établi. Véritable visionnaire, Guy Debord n’a cessé de dresser un constat implacable sur le triomphe planétaire de « La Société du spectacle », c'est-à-dire du règne sans partage de la marchandise. Pourquoi, se demandera ensuite Guy Scarpetta, les questions que posait Guy Debord nous semblent-elles terriblement actuelles ? Sommes-nous condamnés à être les spectateurs du monde, au lieu d'être les acteurs de notre vie ?

  

Samedi 13, Théâtre St Angelo, rue St Angelo

*15H00, Conférence-débat avec Eric COQUEREL

  Construire un autre système, est-ce possible ?

Secrétaire national du Parti de Gauche, Eric Coquerel a participé activement à toutes les tentatives de regroupement de la gauche antilibérale depuis 2003. Une préoccupation ancienne pour ce républicain social qui, en plus de trente ans de militantisme, a traversé plusieurs familles de la gauche. Il publie d’ailleurs en septembre 2012 un essai politique : « Au cœur du Front de gauche ». Dans sa conférence, il partira du constat selon lequel on essaie de faire croire à l’opinion depuis les années 80 que le libéralisme est indépassable et que du fait de la mondialisation, le politique ne peut plus rien. Or, ne peut-on démontrer au contraire que "le capitalisme n'est pas un ordre naturel" ? En effet, en Amérique latine comme en Europe d'autres voies, crédibles, ne sont-elles pas proposées ?

 

Samedi 13, Théâtre St Angelo, rue St Angelo

*18H30, « L’Héritage » conte théâtral de et par Laurent EYRAUD-CHAUME

                  Compagnie le Pas de l’Oiseau

Au Villard, depuis la mort du vieil agriculteur Joseph Barbayer, tout le monde est en effervescence, à commencer par le conseil municipal. Il y a de quoi : Joseph a légué tout son patrimoine à la commune… à la condition d'y « instaurer le communisme ».

La pièce pose à sa manière la question des chemins de l’émancipation : peut-on transformer la réalité ? Comment réinventer le vivre ensemble ? Quelle place pour la transmission et l'engagement dans nos vies ?

 

« Ce joli conte - cette fable - est habilement mis en espace, en jeu et en voix par Laurent Eyraud-Chaume, caméléon malicieux qui nous embarque dans cette histoire avec énergie, engagement et dérision.

Une belle utilisation de la parole, une économie de moyens, une régie lumière intelligente, un texte «mine de rien» et voila un bien joli voyage en pays d’utopie, dont on sort en se disant «Chiche qu’on le change, ce monde...» A petites touches, à petits pas, tous ensemble, tous ensemble... ». JL Sauzade

Prix : 15 et 10 euros (tarif réduit)

Renseignements/réservation : 04 95 32 47 75 / 06 81 31 10 19

 

Entre le débat qui suivra l’intervention d’Eric Coquerel et le

début du spectacle, un apéritif convivial sera offert aux spectateurs

 

PAROLE VIVE en décembre

La prochaine Saison de Parole Vive aura lieu du 6 au 16 décembre prochain à Bastia, et à Migliacciaru en partenariat avec le centre culturel Anima. Son thème, « Regards croisés sur la Russie », évoquera différents aspects de cette culture : musique, peinture, cinéma, littérature. Les journées s’ouvriront sur un concert symphonique où sera donné en particulier le 1er concerto pour piano de Tchaïkovski avec le pianiste d’origine slave Nicolas Stavy et l’ensemble instrumental Musica Suprana ; elles se clôtureront avec un récital de Nilda Fernandez… qui agrémentera ses chansons de documents recueillis durant les cinq années qu’il a passées à Moscou au début des années 2000.  Un grand moment !

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8 octobre 2012 1 08 /10 /octobre /2012 16:37

 

 

 

 

Le président du Venezuela Hugo Chavez, au pouvoir depuis 1999, a été réélu dimanche pour un mandat de six ans devant lui permettre de poursuivre la "révolution socialiste".

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8 octobre 2012 1 08 /10 /octobre /2012 16:22

                                                      lvres en ligne 1027

 

 

 

DES LIVRES POUR ALLER PLUS LOIN QUE L'IMPOSSIBLE

Editions Syllepse
69, rue des Rigoles - 75020 Paris
01 44 62 08 89
 GRATUIT 01 44 62 08 89 
www.syllepse.net


 

 

 

 

 


Le Front national au travail
Informations syndicales antifascistes

 

  Une chronique des évènements courants de ce labourage par le Front national de la désespérance sociale à l’appui de témoignages et de faits.

 

 

 

2003 / 172 p. / 8,11 euros
ISBN: 2-84797-013-4

 

Collection Arguments et Mouvements

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

 

martinique  

Les extrêmes droites en France
De la traversée du désert à l'ascension du Front national (1945-2008)

Jean-Paul Gautier

De l’épuration au lendemain de la Libération au second des élections présidentielles de 2002, l’extrême droite en France a parcouru un long chemin qui lui a permis de s’inscrire durablement dans le paysage politique français.

2009 / 464 p. / 22,31 euros
ISBN: 978-2-84950-215-0

collection Mauvais Temps

 

 
 
agrocarburants
 

 

Fascismes: un siècle mis en abîme
René Mouriaux (coord.)

Si la compréhension des fascismes contemporains en appelle à des réalités présentes, elle ne peut se passer, cependant, d'un retour sur l'hisoire....

2000 / 286 p. / 16,23 euros / ISBN: 2-913165-10-9

collection Mauvais Temps
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8 octobre 2012 1 08 /10 /octobre /2012 16:13

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Déclaration de l’ANECR, après l’intervention de François Hollande aux Etats généraux

 

 ANECR

Déclaration de l’ANECR, après l’intervention de François Hollande aux Etats généraux

vendredi 5 octobre 2012



Le 5 octobre 2012,

L’intervention du Président de la République lors des Etats généraux ne va pas dissiper les inquiétudes exprimées par les élus tant au travers du questionnaire que lors des assemblées qui se sont tenues dans les départements et dans les ateliers qui se sont réunis au Sénat. Son intervention, en effet, enferme d’emblée le processus de réforme dans ce qu’il appelle le redressement des comptes publics et le redressement productif, insistant sur le fait que les collectivités locales représentent 20% de la dépense publique et qu’elles doivent participer à l’effort, l’œil rivé sur les exigences de l’Union Européenne et du traité budgétaire.

Pourtant les propos valorisant de François Hollande à l’endroit des collectivités locales, de leur rôle dans le pays pour répondre tant aux besoins des populations que de l’économie et de l’emploi devraient déboucher sur une plus grande audace et sur une réforme ambitieuse donnant plus de souffle à la démocratie territoriale, au développement des services publics pour faciliter le vivre ensemble et la cohésion sociale.

Dans ces conditions, les propositions qui prônent une large concertation notamment au travers du « Haut Conseil des collectivités locales » risquent d’être une coquille vide.

Rétablir la confiance exige des mesures concrètes qui garantissent la libre administration des collectivités locales au service des citoyens et des habitants. Enfin, la définition stricte de blocs de compétence à chaque niveau et la confirmation d’un nouveau statut de métropole bénéficiant de transfert de compétence des autres collectivités réduiront à peau de chagrin le rôle et la place des communes et des départements. Quant aux régions, elles se verraient attribuer tout ce qui concerne l’emploi et la formation dans des conditions qui restent à éclaircir. Si l’annonce d’un statut de l’élu, la fin du cumul des mandats et la parité vont dans le sens d’une plus grande fidélité de la représentation, les propositions du Président de la République sur le mode de scrutin des Conseillers généraux restent dans le flou le plus complet.

Après la déclaration du Président de la République, il est de première importance de poursuivre la mobilisation des élus et des citoyens pour agir dans les débats parlementaires et porter les propositions donnant aux collectivités locales, les moyens démocratiques et financiers de contribuer à une croissance utile et durable, et pour sortir le pays de la crise.

 

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