Du coup, ERDF pare au plus pressé. François Brottes, député PS de l’Isère, vient de demander à la commission des Affaires économiques de mettre en place une mission d’information sur le sujet. « La voilure a été clairement allégée depuis la privatisation d’EDF, explique-t-il. Cela a conduit à des réductions significatives des effectifs qui expliquent l’état déplorable du réseau aujourd’hui. » Le rapport constate : « 57 % de ses dépenses totales de maintenance sont correctives » En clair, ses agents passent la majorité de leur temps à courir d’une panne à l’autre plutôt que d’entretenir les lignes.

Pourtant après la grande tempête de 1999 (4 millions de foyers privés de courant), EDF s’était engagé à d’importants travaux « de sécurisation » de son réseau : 240 M € par an à partir de 2006, et ce jusqu’en 2017. Finalement, ce sont seulement « 170 millions par an que l’électricien a effectivement déboursés de 2006 à 2009 », concluent les deux experts de la CRE. Entre-temps, il y a eu la tempête Klaus dans le Sud-Ouest : 1,7 million de foyers dans le noir durant trois semaines. C’était il y a seulement un an. Contacté, ERDF ne nous a pas répondu.

Par Gilles Raveaud qui est maître de conférences en économie à l'Institut d'Etudes Européennes de l'université Paris 8 Saint-Denis. Après sa thèse à l'université Paris 10 Nanterre, il a effectué un post-doctorat à l'université Harvard (Etats-Unis). Il a contribué aux ouvrages Petit Bréviaire des idées reçues en économie (La Découverte) et Douze économistes contre le projet de constitutiton européenne (L'Harmattan). Il est membre du comité de rédaction de la revue L'Economie Politique.