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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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18 mars 2016 5 18 /03 /mars /2016 13:26

À l’instant ·

Marie STEFANINI.

Écrits par vociaiaccini-ubloggu
C’est avec beaucoup de tristesse que U Rossu vous informe du décès de notre camarade Marie STEFANINI. Nos très sincères condoléances à tous les siens et à nos camarades de Haute Corse. U Rossu vous tiendra informer plus avant.

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17 mars 2016 4 17 /03 /mars /2016 15:22

: "cgt udbastia" <udcgt20b@orange.fr>
> A :
> Copie à :
> Objet : TR :Victoire. Les dirigeants du CORSSAD condamnés
>
> Ce jour le tribunal a rendu son délibéré concernant le procès en appel (prison interdiction d'exercer et fortes amendes) des dirigeants voleurs du CORSSAD.
> Justice est rendue à la CGT et aux salariés
>

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17 mars 2016 4 17 /03 /mars /2016 09:26

Transfert de Pôle emploi à la CTC les raisons d’un vote contre

17 Mars 2016

Face à la déconfiture du gouvernement et du président de la République dont l’engagement central était de combattre efficacement le chômage, l’objectif d’un transfert complet de compétence dans ce domaine tient plus de la volonté de faire supporter aux régions la responsabilité future, comme les échecs passés et présents, des politiques publiques de l’emploi que de favoriser une réelle gestion de proximité.

La régionalisation des politiques de l’emploi, voire de Pôle emploi, constituerait une brèche ouverte dans l’universalité qui fonde ce service public. Le risque que les services rendus au public diffèrent d’une région à l’autre n’est pas mineur. Les nouvelles régions de taille européenne engagées dans une concurrence exacerbée disposeront de moyens dont la Corse sera privée.

Dans ces conditions c’est bien d’une atteinte à l’égalité d’accès au service public de l’emploi pour l’ensemble des citoyens sur l’ensemble du territoire national qu’il s’agit. Voila pourquoi les élu(e)s communistes et citoyens du Front de gauche ont voté, ils ont été les seuls, contre la motion présentée par Corsica Libera demandant : « le transfert de compétences relatives à la formation, à l’insertion et à l’orientation des demandeurs d’emplois (plans de formation, transfert des services de Pôle Emploi, aide à la création d’entreprises etc.) et des ressources afférentes ».

Cette rupture de la cohérence nationale en matière d’emploi est également une mise en cause de l’État social et du contrat social qui reposent sur la protection sociale et le droit du travail, les services publics et les politiques macroéconomiques, le soutien à l’activité et à l’emploi. Le pilotage des politiques publiques de l’emploi par les régions vient compléter ainsi la dissolution du cadre national de référence pour satisfaire aux exigences ultralibérale d’un fédéralisme européen inspiré par les puissances financières.

Cela est d’autant plus inquiétant que les précédentes vagues de décentralisation ont montré sur fond d’austérité, que les compétences et les missions d’intérêt public transférées aux collectivités territoriales, n’étaient pas accompagnées des financements correspondant et encore moins revalorisés dans la durée par l’État. La situation difficile des départements avec le RSA, pour ne prendre que cet exemple, est parfaitement significative de l’impact de ces choix. Aujourd’hui la contribution de l’UNEDIC au fonctionnement de pôle emploi est de 3.3 Mds€ celle de l’Etat est de 1.5 Mds €. Nous n’avons pas les chiffres concernant la Corse mais comment s’exonérer d’une réflexion à ce propos incluant l’indemnisation des chômeurs.

La situation des précaires et des privés d’emploi appellent d’autres réponses et une autre ambition pour l’emploi, pour les qualifications et les salariés, pour des services publics confortés dans leurs missions et leurs moyens. En tournant le dos à cette ambition, les projets de régionalisation de la politique publique de l’emploi s’insèrent dans un contexte également marqué par la volonté du gouvernement de réduire l’indemnisation des privés d’emploi, de donner la primauté de l’accord d’entreprise sur l’accord de branche et de mettre en cause le Code du travail avec la loi scélérate improprement baptisée Travail.

Inutile d’insister sur les effets à attendre en Corse ou déjà, sans celle-ci, les pratiques patronales antisociales se multiplient alors que l’émiettement en TPE défavorise le salarié. Avec 25 000 chômeurs la question qui est posée est avant tout celle de la relance et de la création d’emplois productifs stables bien rémunérés. Cela implique de mettre fin à la politique d’austérité et dans le même mouvement de renforcer les financements et les moyens de l’intervention de l’État en matière de politique de l’emploi au lieu de privatiser les missions, de réduire les budgets et la protection sociale et de tout faire pour éloigner les usagers du service public de l’emploi.

Michel Stefani

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17 mars 2016 4 17 /03 /mars /2016 08:47

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Loi Travail. Déclaration commune

Loi Travail. Déclaration commune CGT, FO, FSU, Union syndicale Solidaires, UNEF, UNL, FIDL

Loi Travail. Déclaration commune CGT, FO, FSU, Union syndicale Solidaires, UNEF, UNL, FIDL

Publié le 17 mars

MARDI, 15 MARS, 2016

HUMANITE.FR

Les mobilisations, notamment celles du 9 mars initiées par les organisations de jeunesse et les organisations syndicales de salariés (CGT, FO, FSU, Union syndicale Solidaires, UNEF, UNL, FIDL), ont contraint le gouvernement à des concessions sur la loi Travail.

Pour autant les aménagements annoncés par le Premier Ministre ne changent pas la philosophie générale du projet. Il ne répond pas aux aspirations fortes, exprimées par les jeunes, les salarié-e-s et les chômeurs pour l’accès à l’emploi et sa sécurisation. La création d’emplois de qualité ne justifie pas la casse du code du travail mais nécessite un changement de politique économique et sociale.

Ce texte continue à diminuer les droits des salarié-e-s et à accroître la précarité, notamment des jeunes. Décentralisation de la négociation collective au niveau de l’entreprise et affaiblissement des conventions collectives de branches, fragilisation des droits individuels acquis, mise en cause des majorations des heures supplémentaires, facilitations des licenciements, affaiblissement de la médecine du travail… sont autant d’exemples de régressions qui demeurent.

L’universalité de la garantie jeune sans les moyens en conséquence relève d’un effet d’annonce. Face au chômage et à la précarité auxquels sont confrontés les salarié-e-s, les femmes et les jeunes en particulier, l’urgence est à la conquête de nouveaux droits.

Les organisations syndicales (CGT, FO, FSU, Union syndicale Solidaires, UNEF, UNL, FIDL) soutiennent et appuient les actions des 17 et 24 mars. Elles confirment leur appel à la mobilisation par la grève et les manifestations le 31 mars pour obtenir le retrait de ce projet de loi et conquérir de nouvelles garanties et protections collectives.

Paris, le 14 mars 2016

source: http://www.humanite.fr/loi-travail-declaration-commune-cgt-fo-fsu-union-syndicale-solidaires-unef-unl-fidl-602031

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16 mars 2016 3 16 /03 /mars /2016 10:27
arxisme-Léninisme et idéologies politiques

Internationalisme : Les communistes solidaires avec tous les réfugiés et immigrés

Battons-nous contre le système d'exploitation, responsable des guerres, des réfugiés, de l'immigration et de la pauvreté.
Solidarité immédiate avec les réfugiés et les immigrés
!

NOUS CONDAMNONS les attaques impérialistes, les interventions et les guerres, commise par les Etats-Unis, l'OTAN et l'UE, ainsi que leurs "alliés", comme la Turquie, l'Arabie Saoudite, le Qatar. L'activité criminelle de ces forces conduit des millions de personnes a immigrer et deviennent des réfugiés.

Tous les gouvernements bourgeois ont aussi des responsabilités. Ils participent, avec leurs armées et leurs positions, a soutenir tous les prétextes utiles pour soutenir les interventions impérialistes.

NOUS CONDAMNONS l'UE et les gouvernements bourgeois qui suivent une politique de répression policière-militaire contre les réfugiés. Ces derniers fuient la guerre, la misère, les réseaux de la traite des êtres humains.

NOUS APPELONS au renforcement de l’unité de classe et à la solidarité populaire avec les peuples qui sont victimes des interventions impérialistes et de l'exploitation capitaliste.

NOUS APPELONS les peuples à renforcer leur lutte contre les causes du déracinement de millions de personnes de leurs foyers. A être du côté des immigrés et des réfugiés, qui vivent dans des conditions difficiles et inhumaines. A demander que les gouvernements prennent toutes les mesures nécessaires pour permettre un accueil décente. A abolir tous les mécanismes répressifs de l'UE, y compris ceux du règlement Dublin III.

Les Partis Communistes et Ouvriers luttent contre les actions de la bourgeoisie et de ses gouvernements qui utilisent les immigrés et les réfugiés comme moyen pour abolir les droits ouvriers et intensifier l’exploitation des réfugiés, des immigrés, de la classe ouvrière, dans les pays d'accueil.

L'intérêt des ouvriers passe par son unité et le renforcement de la lutte contre les Etats-Unis, l'OTAN, l’UE, les interventions et les guerres impérialistes. Contre toutes les manipulations des impérialistes. Organisons-nous et battons-nous contre le système d'exploitation responsable des guerres, des réfugiés, de l'immigration et de la pauvreté. Créons les conditions qui permettront aux réfugiés et aux immigrés un retour dans leurs pays, où les peuples seront enfin les acteurs de leurs avenirs.

Les signataires :

Parti communiste d'Albanie
PADS (Algérie)
Parti communiste d'Australie
Parti communiste du Bangladesh
Parti communiste du Canada
AKEL (Chypre)
Parti communiste au Danmark
Parti communiste du Danmark
Parti communiste de Finlande
Parti communiste allemand (DKP)
Parti communiste de Grèce (KKE)
Parti populaire progressiste de Guyane
Parti communiste d'Irlande
Parti ouvrier d'Irlande
Parti communiste de Malte
Parti communiste du Mexique
Parti populaire socialiste du Mexique
Parti communiste de Norvège
Parti communiste du Pakistan
Parti communiste palestinien
Parti communiste des Philippines [PKP-1930]
Parti communiste ouvrier de Russie
Parti communiste d'Union soviétique
Parti communiste de la Fédération de Russie (KPRF)
Nouveau Parti communiste de Yougoslavie
Parti des communistes de Serbie
Parti communiste de Slovaquie
Parti communiste des peuples d'Espagne
Parti communiste de Suède
Parti communiste syrien
Parti communiste du Tadjikistan
Parti communiste (Turquie)
Parti communiste d'Ukraine (KPU)
Parti communiste ouvrier du Belarus
Union des Communistes en Bulgarie

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15 mars 2016 2 15 /03 /mars /2016 16:28

Unir les communistes, le défi renouvelé du parti communiste

Jeudi 10 mars 2016,

Texte écrit et proposé par le collectif du réseau « Faire Vivre et Renforcer le PCF » : Caroline Andréani (93), Paul Barbazange (34), Luc Bazin (26), Floriane Benoit (38), Pascal Brula (69), Robert Brun (26), Marie-Christine Burricand (69), Michel Dechamps (59), Guy Jacquin (01), Jean-Jacques Karman (93), Armand Lecoq (34), Jean-Pierre Meyer (83), Pierre-Alain Millet (69), Sandrine Minerva (34), Gilbert Remond (69), Laurent Santoire (93), Bernard Trannoy (33), Danielle Trannoy (33), Serge Truscello (69), avec l’aide de Danielle Bleitrach (13), Hervé Poly (62) et Hervé Fuyet (92).

Au 37ème congrès, les communistes sont confrontés à un défi historique. Alors que notre pays, sa classe ouvrière, ses travailleurs, ses intellectuels, la jeunesse, tous ceux qui souffrent de cette société capitaliste inhumaine, n’ont jamais eu autant besoin d’un parti communiste, celui-ci paraît de moins en moins en état de démontrer son utilité et de favoriser l’intervention populaire vers le progrès, la justice et la paix, son existence est menacée.

Ce besoin est objectif, il est le besoin d’un parti révolutionnaire capable d’être au plus près de ceux qui subissent l’exploitation, la solitude, la dureté de cette société, en développant luttes au quotidien, solidarité, en traçant une perspective de changement de société sans laquelle tous les acquis sont sans cesse remis en question. Cette perspective, c’est le socialisme que nous construirons ensemble à partir d’un rassemblement majoritaire, un nouveau Front populaire.

Faute d’une telle perspective, ce sont les forces de la réaction, droite et extrême droite fascisante qui l’emporteront. Ils marquent déjà une société française dont les acquis sociaux et les services publics sont massivement mis en cause alors que la gauche est dans une impasse. Le parti socialiste mène une politique profondément réactionnaire, militariste, à la pointe de la remise en cause de ce qui reste du programme du conseil national de la résistance, défaisant même le cadre démocratique républicain, entraînant la France dans les guerres de l’OTAN. Le Front de Gauche est dispersé et incompréhensible, les frondeurs et autres primaires dites citoyennes se réduisant à des tentatives médiatiques de sauver un système électoral dépassé. Cette impasse de la gauche était inscrite dans le recul du parti communiste en 1981 au profit du parti socialiste. Chacun peut le constater, il n’y a pas de gauche possible sans un parti communiste influent, ancré dans le monde du travail, porteur de l’exigence d’un véritable changement de société.

Le bilan des choix des derniers congrès est clair. Plus le parti communiste se met au second plan, au profit des alliances, des fronts, des collectifs, plus il remet en cause son histoire et ses repères politiques en changeant de vocabulaire, de références théoriques, plus il tente d’apparaître ’moderne’ dans le système médiatique et institutionnel, plus en fait il s’affaiblit, se coupe du monde du travail, du peuple, et plus la gauche se délite et dérive vers la concurrence avec la droite dans la gestion de la crise capitaliste.

Pourtant, l’exaspération populaire commence à se ressentir dans la multiplication des conflits sociaux. Le puissant mouvement de refus de la réforme du code du travail montre la possibilité d’un réveil social. La question de l’issue politique est plus que jamais posée, et la question communiste plus que jamais inscrite dans les conditions historiques. Comme ils l’avaient fait en 2007 dans une assemblée nationale extraordinaire qui avait rejeté la proposition de la direction d’une "métamorphose" et qui avait choisi de maintenir le PCF, les communistes peuvent décider à leur prochain congrès de reconstruire la légitimité et l’influence de leur parti dans la société française en portant un projet de rupture avec le capitalisme. Ils peuvent décider d’un examen sans tabou de l’activité, de l’organisation et des choix stratégiques du PCF, de ses échecs électoraux de 2012, 2014 et 2015. Ils peuvent décider d’unir les communistes dans leur diversité pour faire vivre et renforcer le PCF. Plus encore qu’en 2007, l’urgence est de répondre à l’exigence de l’existence du PCF car celle-ci est menacée.

Les textes validés par le Conseil National ne répondent pas à cette exigence car ils évitent tout examen critique des stratégies suivies, confirment l’engagement dans une primaire dont de nombreux communistes ne veulent pas, s’inscrivant dans la continuité des stratégies suivies depuis Martigues et le texte du dernier congrès « Rallumer les étoiles ».

C’est pour contribuer à un dialogue indispensable entre communistes pour de nouvelles orientations stratégiques, que nous décidons de présenter une base commune alternative dans la suite de nos textes déposés aux congrès depuis Martigues, où le PCF a accéléré une « mutation » qui s’est traduite par la rupture avec son histoire, la fracture avec le monde du travail, la confusion théorique et des abandons organisationnels qui pèsent lourd dans la situation présente.

La France est marquée par l’approfondissement de la crise sociale et politique, l’accaparement des richesses produites et de la plus-value du travail par les détenteurs du capital, la violence croissante de la bourgeoisie contre la classe ouvrière et l’immense majorité des salariés.

Au plan international, l’impérialisme a recours à la guerre pour détruire des nations, repartager territoires et marchés, imposer un nouveau colonialisme qui pille la planète, mettant en cause les équilibres écologiques et les conditions de vie humaine, et les gouvernements français successifs se sont engagés dans tous les conflits initiés par les USA.

A l’occasion de la crise grecque, l’Union européenne a confirmé son véritable visage, celui d’une dictature qui prive les peuples de leur souveraineté, efface les nations pour mieux imposer la domination du capital sur tous les aspects de la vie humaine.

Une première partie propose les éléments d’analyse qui devrait conduire à des ruptures avec les choix des 20 dernières années, peut-être même au-delà, pour réaffirmer enfin l’autonomie politique du parti communiste, son refus définitif de toute soumission au parti socialiste, l’affirmation de son existence propre dans les fronts et les rassemblements nécessaires aux luttes.

Une deuxième partie traitera un certain nombre de points qui font l’objet de discussions entre communistes parfois depuis plusieurs années :

  • Notre position sur l’Union européenne et l’euro en prenant en compte les événements de ces derniers mois, notamment en Grèce
  • Le contenu d’une bataille efficace contre le Front National et le fascisme
  • L’élection présidentielle de 2017
  • Le contenu des luttes : emploi, salaires, retraites, protection sociale...
  • La situation internationale, notre bataille pour la paix, notre combat contre le terrorisme qu’il faut caractériser
  • L’état de notre organisation, l’unité des communistes, la reconstruction des liens du PCF avec la classe ouvrière, la reconquête des catégories populaires.

Dans une troisième partie, nous voulons caractériser notre projet et le chemin pour y parvenir. Il n’y a pas de marge de manœuvre aujourd’hui dans le capitalisme et il faut construire la rupture pour aller vers un nouveau mode de production et d’organisation de la société qui en finisse avec l’exploitation, la marchandisation des activités humaines, le pillage des ressources de la planète pour le profit de quelques uns.

Sommes-nous toujours le parti du communisme, idéal d’une société nouvelle ? Ne faut-il pas nommer clairement « socialisme » la société qui pourrait ouvrir une rupture politique avec la situation actuelle ? Toute rupture avec le capitalisme suppose un parti porteur du changement de société, un parti communiste.

Il faut redéfinir les moyens et les perspectives de rassemblement des exploités, prenant en compte les déconvenues des dernières décennies. Le combat pour la rupture avec le capitalisme ne peut se déléguer ni se réduire à un bulletin de vote : luttes, unité de la classe ouvrière, rassemblement populaire, programme. Nous avons besoin d’un véritable parti communiste. Oui, le défi du parti communiste !

I. Le capitalisme, c’est la crise, payée par les peuples !

Depuis le 36ème congrès, la crise que le système capitaliste impose aux peuples n’a fait que s’accentuer, montrant les contradictions de ce régime économique qui ne maintient sa domination au service des grandes bourgeoisies qu’en organisant la régression sociale, la guerre de tous contre tous, la paupérisation de couches toujours plus larges des peuples.

Ces contradictions du système capitaliste sont telles qu’il ne peut plus faire progresser l’humanité. Les solutions que la classe dirigeante met en œuvre pour garantir le maintien du régime de la propriété privée des moyens de production dégradent toujours plus les conditions d’existence des travailleurs et des peuples, générant une crise de civilisation qui fait le lit du nihilisme.

En France, le gouvernement « socialiste » de Hollande, le soi-disant « ennemi de la finance » avec ses lieutenants Valls et Macron, est le relais de cette politique de coups redoublés contre les travailleurs, la jeunesse et les peuples.

Ce gouvernement ne se contente pas de poursuivre les politiques d’austérité menées par les gouvernements précédents. Il les aggrave avec brutalité. Ces politiques visent par la pression fiscale et les coupes dans les dépenses publiques, à faire payer au peuple le renflouement des banques. Elles visent aussi à livrer à l’exploitation capitaliste des secteurs de l’économie qui lui échappaient encore en partie (enseignement, transports, santé, énergie, etc…).

Avec ce gouvernement, un cap est franchi dans la soumission aux intérêts des capitalistes. La loi Macron (extension du travail le dimanche), la mise en cause des communes, et le projet de loi El-Komrhi appuyé sur le rapport Badinter, sont de nouveaux pas concédés à l’exigence patronale de réduction du « coût du travail », dans la logique de l’ANI et des directives européennes. La réforme visant à « simplifier et réformer » le code du travail est une attaque sans précédent envers les acquis de la classe ouvrière constitués depuis le Front Populaire et le Conseil National de la Résistance : destruction des conventions collectives, individualisation et régionalisation des droits, déréglementation de la durée légale du travail, remise en cause des formations qualifiantes, remise en cause des prud’hommes, destruction des savoir-faire professionnels, des organisations syndicales, pour permettre au patronat de nouvelles conditions d’exploitation humaine et de l’environnement, de contrôle des connaissances, etc…

Mais ce gouvernement et les capitalistes se heurtent sur le terrain aux luttes sociales et aux résistances : grèves dans les entreprises pour la défense de l’emploi ou des salaires, le cas d’Air France très médiatisé en est emblématique, mais aussi les luttes à Goodyear, Continental, Fralib, à PSA Aulnay… grèves également dans les services publics face aux contre-réformes et aux coupes budgétaires : enseignement, sécurité sociale, SNCF, Pôle emploi, AP/HP de Paris etc…

Ces résistances conduisent le gouvernement à franchir une étape dans la répression des travailleurs. Avec la mise en place et la constitutionnalisation de l’état d’urgence, sous le prétexte fallacieux de lutter contre le terrorisme, la condamnation des 8 salariés de Goodyear, le gouvernement entend museler la contestation des travailleurs et de leurs organisations.

La crise capitaliste touche tous les aspects de la vie

La mise en cause des dépenses publiques, la privatisation et la marchandisation de tous les secteurs considérés depuis 1945 comme des services publics, conduisent à des mises en causes sans précédent des missions d’intérêt général, de l’accès à la santé, à l’éducation, au sport, à la culture. La solidarité, dénoncée idéologiquement, est de plus en plus suppléée concrètement par la charité, le mécénat, les fondations, les soirées communautaires, les dons à ceux que l’on connaît, dans son village, son quartier… Le sport business se déploie non seulement dans le sport d’élite, mais aussi dans le sport loisir, consommation des clubs privés contre le sport amateur, La marchandisation du corps humain avance en se cachant derrière un prétexte de liberté individuelle.

Le chômage, la précarité, la misère, marquent des millions de familles, dont les enfants n’ont pas connu d’adultes ayant un emploi stable. La France a encore perdu cette décennie un tiers de ses emplois industriels, la désertification vide des régions de leurs savoir-faire, des réseaux professionnels qui structuraient la vie sociale. Même les métiers artisanaux sont désormais le règne des travailleurs détachés et des « services à la personne » industrialisés. La France est devenue un pays de bas salaires.

Politique monétaire, société numérique, guerre… les armes du capitalisme.

Tout confirme que pour les capitalistes, l’exigence de favoriser toujours plus le capital dans le partage des richesses conduit à faire reculer toujours plus la part des salaires, des pensions, et des allocations. C’est ce qui explique les licenciements, les délocalisations et la désindustrialisation : le capitalisme ne peut survivre qu’en détruisant des forces productives. C’est le sens des attaques contre les droits et les acquis de la classe ouvrière ces dernières années.

Les revirements et changements de stratégie dans la politique monétaire, révèlent les ajustements continus du système pour maximiser toujours les profits dans la concurrence entre capitalistes, donc aussi entre pays, avec des conséquences parfois majeures sur l’économie mondiale. La décision de la réserve fédérale américaine (la FED) de relever les taux d’intérêts rompt avec la stratégie précédente de renflouement des banques par la création monétaire. Mais ce relèvement des taux d’intérêts accentuera la crise de surproduction, freinant le recours au crédit et limitant ainsi la consommation avec pour conséquence une rétractation de la demande mondiale, donc moins de profit pour les capitalistes. Les ajustements dans le capitalisme ne font toujours que reporter ou déplacer l’exigence de réduction des salaires pour maintenir les profits.

La « révolution de l’informatique et du numérique » est utilisée aussi au service du redéploiement des forces capitalistes dans l’économie et les rapports sociaux. Le progrès technique est porteur de libération humaine, et notamment de réduction du temps de travail, mais il est toujours impulsé et utilisé par le capitalisme pour renforcer et étendre l’exploitation. Dans le système dans lequel nous vivons, la « société du numérique » est avant tout une source de profit pour les capitalistes en ouvrant de nouveaux marchés, en permettant un contrôle plus centralisé et plus réactif d’un travail toujours plus socialisé, en organisant de nouvelles concurrences. Il en est ainsi de ces nouveaux sites ayant recours à des travailleurs « indépendants » proposant des services (comme le transport de personnes). L’économie numérique, masquée derrière l’idéalisme de la transition numérique, est aussi un outil de déréglementation et de destruction des acquis sociaux.

Une autre arme que les capitalistes utilisent depuis toujours pour maintenir leurs profits et leur domination, est la guerre. De nombreux conflits récents ont pour fond le contrôle des matières premières, le pétrole au Proche et Moyen-Orient, des minerais en Afrique... La guerre permet aussi pour les pays occidentaux, les principaux producteurs d’armes, de générer des profits par la vente de matériel militaire. Ce qui oblige les puissances impérialistes à maintenir des régions entières du monde dans un climat de tension et de déstabilisation, afin que les marchands de canons puissent continuer à engranger des profits, comme le montre la situation en Ukraine.

La situation politique, l’impasse à gauche, le terrorisme

Les conséquences de cette course effrénée pour le profit et la baisse du « coût du travail » sont terribles pour notre société ravagée par une triple crise sociale, politique et idéologique.

La crise sociale s’amplifie à partir des pertes d’emploi, plus de 6 millions de chômeurs, les bas salaires et retraites, l’insuffisance des minima sociaux. Jusqu’à 8,5 millions de Français peuvent être considérés comme pauvres et pour eux la survie quotidienne mobilise tous leurs efforts. Dans le même temps des millions de salariés dans le public comme dans le privé, voient leur pouvoir d’achat baisser, leurs conditions de travail se dégrader, leur statut se fragiliser.

La volonté de résister et de combattre pour transformer la situation se mêle à la résignation, le repli, la recherche de solutions individuelles dans le cadre du capitalisme.

La crise politique atteint son paroxysme. Depuis 1981, les gouvernements successifs ont tous renié leurs promesses et aggravé la situation. Avec l’inversion du calendrier électoral, la présidentialisation de la 5ème république s’est encore accentuée tandis que le Traité Constitutionnel Européen vole la souveraineté nationale et populaire.

La toute dernière réforme des collectivités locales affaiblit les communes au profit de grandes métropoles et régions sur le modèle européen, pour mieux éloigner les citoyens des lieux de décision et en finir avec la spécificité française issue de 1789.

Le gouvernement Hollande, serviteur zélé de l’Union européenne, s’est mis au service du capital et du patronat. Mais, la faillite de la gauche a commencé bien avant, avec le tournant de la rigueur de 1983 et les reniements de la gauche plurielle.

Comment s’étonner dans ces conditions de la perte croissante de confiance dans les élus, mais aussi dans les programmes électoraux et les postures idéologiques alors que depuis plus de 30 ans les citoyens font l’expérience que les grandes déclarations sont à peine écrites qu’elles sont déjà oubliées !

Quant à proposer un autre mode de développement que le capitalisme, le socialisme pour bien le nommer, le PCF lui-même a renoncé à porter clairement à la fois le projet et l’engagement nécessaire pour gagner un tel combat face au capitalisme.

Les derniers scrutins électoraux – municipales et régionales – ont montré ces grandes tendances à l’abstention, au vote pour la droite ou le Front National. Sarkozy s’est en partie fait élire en 2007 sur le slogan « travailler plus pour gagner plus », surfant sur le pessimisme d’un grand nombre de salariés quant aux conquêtes sociales possibles et l’expérience de ceux de plus en plus nombreux qui sont obligés de cumuler deux boulots parfois non déclarés pour s’en sortir. Ils ont été nombreux à faire l’expérience de travailler plus pour gagner moins ou de voir leur emploi disparaître au profit d’une délocalisation, d’une vente à un fonds de pension américain ! Aux élections municipales, des villes que nous dirigions depuis des décennies sont passées à la droite ou au PS, d’autres au Front national. Tous portaient des idées comme « je ne veux pas payer pour les autres » ou « je veux ma part du gâteau » et n’hésitaient pas à s’appuyer sur un anticommunisme agressif, le clientélisme, voire des pratiques mafieuses.

L’absence de projet alternatif, alors que les difficultés quotidiennes grandissent, enferme une partie des catégories populaires dans l’individualisme, le rejet de l’intérêt général, la fracture avec la république. La classe ouvrière est écartée, y compris dans son abstention. Seul un puissant mouvement social peut redonner confiance et faire reculer ces symptômes d’une crise historique.

En 2014 aux municipales comme en 2015 aux régionales, le PCF, entre alliances à géométrie variable et absence d’une bataille nationale autour d’un projet clairement identifié, n’est pas parvenu à inverser la tendance et à s’identifier, même s’il faut apprécier positivement l’engagement courageux des communistes pour sauver leurs positions locales.

Tout cela constitue le terreau du Front National et d’une fascisation de la vie politique que les attentats terroristes ont renforcé en favorisant la peur de l’autre et en libérant l’expression de propos racistes. Le gouvernement s’en sert pour attaquer l’état de droit et les libertés fondamentales, instaurant et prolongeant un état d’urgence que nous combattons et qui n’est pas un gage d’efficacité dans la lutte nécessaire contre le terrorisme et pour protéger les populations.

Nous caractérisons DAESCH, la créature afghane de l’impérialisme et des bourgeoisies du pétrole, comme un nouveau fascisme s’intégrant dans la mondialisation capitaliste. Sous couvert d’une rhétorique religieuse inacceptable, il s’agit d’organiser la conquête de nouveaux territoires dont les populations d’origine sont terrorisées, massacrées, réduites en esclavage. Les jeunes recrutés bénéficient de tous les attributs de la puissance que donnent l’argent et les armes et les actes commis cette année à Paris, mais aussi au Nigeria, à Ankara, contre un avion russe, à Beyrouth et en permanence en Syrie, en Irak, au Yemen, au Koweit, en Libye et ailleurs, s’apparentent aux crimes de bandes fascistes.

Pour sortir de cette situation, permettre à notre peuple d’empêcher le pire -guerre et fascisme- et de gagner de nouvelles conquêtes sociales et démocratiques, le PCF doit tirer un bilan sans tabou de sa stratégie et opérer les ruptures nécessaires.

C’est d’autant plus nécessaire et urgent que la colère populaire recommence à s’exprimer dans la multiplication des conflits sociaux. La puissance du refus de la réforme du code du travail qui oblige le gouvernement à manœuvrer en recul est révélatrice de la force potentielle d’un peuple debout.

L’émancipation des travailleurs doit être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes. Les réponses électoralistes et institutionnelles de la direction du PCF sont dans ce contexte totalement dépassées, inefficaces et dangereuses pour le présent et l’avenir du peuple, du monde du travail et de la France.

II. Des thèses nouvelles pour unir les communistes

Il est donc urgent de faire un bilan précis et partagé des orientations de nos derniers congrès et de reconstruire des positions qui unissent les communistes et les placent à l’offensive pour la reconstruction du parti communiste dont notre peuple a besoin, pour reprendre confiance, pour rouvrir une issue progressiste à la crise politique et idéologique.

Sans chercher un texte de congrès fondateur, nous proposons que le congrès se prononce sur plusieurs points sur lesquels les orientations proposées par la direction sont en échec et affaiblissent les communistes, points qui font souvent débat depuis des années entre communistes, sans que ce débat ne soit réellement organisé.

  • Présidentielles : pas de primaires, une bataille communiste !
  • Pour construire une autre société, la France doit agir pour un autre monde.
  • Sortir de l’UE et de l’Euro pour engager la sortie du capitalisme !
  • Lutte et construction politique.
  • Contre le FN, un parti communiste populaire et rassembleur.
  • Pour sortir de l’impasse de la gauche, un grand parti communiste, un rassemblement populaire majoritaire !
Présidentielles : pas de primaires, une bataille communiste !

L’élection présidentielle a toujours été difficile pour nous car elle nous place devant une contradiction : nous combattons cette élection qui pervertit la république et en même temps, nous voulons mener cette bataille pour faire progresser nos idées et le rapport des forces en faveur du monde populaire. Mais à l’approche de 2017, le parti communiste est dans une impasse.

  • Son nom reste porteur d’un idéal de changement de société que la violence du capitalisme mondialisé remet à l’ordre du jour. Bousculé par la contre révolution conservatrice et la diabolisation du socialisme réel, il avait rompu avec cette histoire et ses symboles, et s’en retrouve orphelin.
  • Il a cherché depuis des décennies le chemin de l’union de la gauche, mais la victoire de 1981 a conduit aux politiques de privatisation et d’austérité, jusqu’à ce gouvernement rétrograde conduit par le parti socialiste. Il multiplie les tentatives de “gauche de la gauche” depuis son congrès de Martigues dans des alliances électorales à géométrie variable qui se soldent par la perte continue d’élus et de militants.
  • En 2012, après un débat vif, le PCF a renoncé à présenter un candidat communiste au profit de Jean-Luc Mélenchon. Cette décision pèse lourd aujourd’hui dans nos difficultés face à cette échéance. Jean-Luc Mélenchon pense pouvoir capitaliser son score de 2012 dans une démarche “gaullienne” d’appel au peuple. Mais ce n’est pas un ’présidentiable’ qui peut faire reculer l’illusion électorale, gagner l’autonomie du mouvement social et sa capacité à s’organiser.
  • Dans cette situation, la participation à des primaires est une fuite en avant dangereuse dans la présidentialisation qui conduit quasi inexorablement à soutenir un candidat socialiste au premier tour, aggrave l’effacement du parti communiste, de son projet de société, de ses forces organisées au risque de menacer jusqu’à son existence.

L’élection présidentielle est au cœur du système de domination de la grande bourgeoisie dans notre société. Périodiquement, elle met en concurrence les élites politiques autour d’une alternative entre deux “présidentiables” qui portent les intérêts dominants. Elle construit le discours idéologique qui permettra d’imposer les intérêts du capital aux couches sociales victimes de ce système, pourtant largement majoritaires. L’utilisation depuis 1985 du Front National comme exutoire aux colères populaires et repoussoir au deuxième tour arrive à son comble en 2017, les primaires vidant le vote du premier tour de tout contenu autre que le choix du candidat de deuxième tour.

C’est pourquoi nous devons rappeler notre position de fond : élection du président de la république par l’assemblée nationale, calendrier électoral plaçant les législatives avant les présidentielles, proportionnelle à toutes les élections.

Dans ces conditions, à quoi peuvent bien servir ces élections pour les communistes, pour les forces progressistes, pour le peuple ? Pas à choisir le président de la république ! "Il n’est pas de sauveur suprême" affirme l’Internationale. Mais c’est plus globalement l’échec historique de l’union de la gauche dont il faut tirer les leçons, ce que l’abstention massive dans les milieux populaires démontre depuis des années, comme le large rejet du PS et de Hollande. On ne change pas la société par en haut. Même les 16 % du candidat communiste Georges Marchais en 1981 n’ont pas empêché la pédagogie du renoncement pratiquée par le parti socialiste !

Une stratégie électorale n’a de sens que dans une stratégie de rassemblement populaire qui place en son centre la mobilisation et l’action dans l’entreprise, la rue, le quartier. Autrement dit, une élection est d’abord et avant tout une bataille politique pour renforcer les forces progressistes en conscience, en capacité d’action, en organisation. Le score et les éventuels élus en sont le résultat et en retour, l’appui à cette “puissance du peuple en action” qui est le seul chemin de toute transformation sociale.

Pour le parti communiste, ses directions, ses militants, les présidentielles de 2017 imposent un retournement complet de ses stratégies, de sa manière de parler d’un changement de société, du rassemblement populaire, des élections. Dans l’urgence il doit inventer de nouvelles réponses à la question historique de la “révolution dans un système capitaliste développé” en tenant compte de l’échec de celles apportées depuis le programme commun. Les communistes sont au pied du mur. Ils doivent créer les conditions d’un vote qui soit clairement un appel à la mobilisation populaire et à la reconstruction d’un parti communiste de combat, porteur du changement de société, d’un “socialisme pour la France” renouvelé. Les réactions de solidarité et d’engagement après les chemises arrachées d’Air France, le coup de poing télévisuel de Xavier Mathieu des Conti ou le tour de France de Mickael Wamen des Goodyear, montrent comment nous avons besoin de candidats et dirigeants ancrés dans le mouvement social, la réalité de l’entreprise, engagés dans l’affrontement capital/travail. Voilà le message utile pour soulever le peuple, le pousser à s’unir, à s’organiser, à reprendre pied pour lui-même dans la vie politique, et pour personne d’autre…

L’émancipation des travailleurs doit être l’œuvre des travailleurs eux-mêmes.

Notre peuple a besoin d’un candidat qui porte le refus de la présidentialisation, la révolte anticapitaliste, l’alternative populaire et progressiste, la perspective communiste. Nous avons besoin d’un candidat combattant du mouvement social, au meilleur sens du mot, d’un candidat communiste. Malgré les difficultés actuelles, nous voulons tout faire pour en créer les conditions, une candidature ancrée dans le mouvement social et porteuse d’une perspective révolutionnaire. Et nous voulons construire dans le même esprit nos candidatures aux élections législatives pour des députés qui portent en toutes circonstances à l’assemblée nationale les intérêts populaires.

Pour construire une autre société, la France doit agir pour un autre monde

La mondialisation capitaliste qui détruit des États, des régions et organise la guerre de tous contre tous n’est pas une nouveauté. « Par l’exploitation du marché mondial, la bourgeoisie donne un caractère cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays. Au grand désespoir des réactionnaires, elle a enlevé à l’industrie sa base nationale. » (Marx, Le Manifeste). Lénine a montré le lien étroit entre financiarisation, fascisation et guerre en caractérisant le stade mondialisé du capitalisme comme impérialisme.

La chute de l’URSS a libéré la violence de ce capitalisme qui « porte en lui la guerre comme la nuée l’orage », mondialisé la concurrence de tous contre tous. L’impérialisme cherche toujours le (re)partage du monde, mais il ne peut s’étendre sur de nouveaux territoires “vierges”. Après l’Asie, l’Afrique est en plein développement malgré les inégalités et les violences. L’impérialisme fait face au monde issu du 20ème siècle, celui des indépendances nationales, et des formes de socialisme diverses marquant le développement du Sud.

Le développement chinois a sorti de la misère un milliard d’humains et construit une “société de moyenne aisance”. Les conditions de vie de la grande masse des chinois sont désormais meilleures que celle des couches populaires du Nord. Le dialogue avec les communistes chinois est essentiel pour connaître et comprendre cette transformation, ses contradictions sociales, ses perspectives politiques. La Chine est une des rares puissances qui développe des coopérations économiques sans intervention militaire, malgré les guerres que les USA et l’OTAN imposent.

La situation du monde un siècle après la première guerre mondiale n’est donc pas un nouvel affrontement entre blocs impérialistes concurrents, mais la mise en cause de la domination des USA et de l’OTAN par le développement des “BRICS” et du “socialisme de marché” chinois. Depuis la première guerre d’Irak et les “armes de destruction massive”, les guerres de Yougoslavie, d’Irak, d’Afghanistan, de Libye, du Yemen, de Syrie sont toutes marquées par cette situation qui voit l’Occident masquer ses visées impérialistes avec des médias aux ordres désignant les régimes amis et ennemis, quelle que soit leur nature. Et c’est en Ukraine, au cœur de l’Europe, que les USA ont imposé la guerre, en impulsant et armant les bandes nazies pour le coup d’État en Ukraine, en tentant d’imposer l’affrontement militaire aux portes de la Russie.

L’impérialisme a besoin de l’accès aux ressources, notamment énergétiques, mais il ne peut le faire sous la forme de la colonisation du 19ème siècle, car les États nationaux même dominés, ont une logique propre. Avec le pétrole, les marges pour une bourgeoisie locale docile existent encore. Mais le pétrole cher aide au développement des pays indépendants, et le pétrole bas affaiblit les bourgeoisies dociles… Le capitalisme n’a au fond plus rien à partager et organise au Sud comme au Nord la paupérisation généralisée annoncée par Marx qui le conduit à détruire les services publics, les systèmes sociaux et, quand il le peut, les états eux-mêmes. Car le pétrole continue à se vendre au cœur des horreurs libyennes, syriennes ou irakiennes !

L’impérialisme n’a pas toujours besoin d’États nationaux. Le développement national et sa condition pour tous les peuples, la paix, sont devenus antagonistes à la domination impérialiste. Le coup d’état fasciste en Ukraine montre que nous avons besoin de connaître les enjeux de l’impérialisme américain contre la Russie et la Chine, ainsi que l’histoire réelle de l’URSS. L’idéologie dominante contre le socialisme bloque toute approfondissement de notre réflexion communiste.

Le peuple de France doit choisir : défendre la place de sa bourgeoisie dans l’alliance atlantique en se mettant au service des guerres de l’OTAN et en tentant d’infléchir l’Union Européenne, ou ouvrir une brèche dans l’impérialisme en contribuant à un nouveau monde de coopérations entre nations souveraines, de paix et de progrès social, un nouveau monde qui fera apparaître le capitalisme pour ce qu’il est : historiquement dépassé.

Le parti communiste doit appeler à la sortie de l’OTAN, de l’Union Européenne et de l’Euro pour ouvrir la perspective d’une France socialiste dans un monde multi-polaire de coopérations et de solidarité pour la paix !

La sortie de l’OTAN est nécessaire pour agir pour la paix !

Les horreurs des guerres impérialistes, leurs conséquences humaines et économiques, sans compter l’impact environnemental et patrimonial, font de la paix une exigence première des forces progressistes.

Dans la mobilisation contre la première guerre d’Irak, l’émotion était forte dans le peuple français et les communistes actifs. Mais depuis que nous avons participé au gouvernement qui a bombardé la Yougoslavie, nous avons repris trop souvent le vocabulaire dominant dénonçant les “dictateurs” et célébrant les “révolutions orange” ! La guerre idéologique et médiatique destinée à justifier les guerres tout court, a marqué notre peuple qui regarde avec effarement ce monde violent sans comprendre qui il faut défendre, qui il faut dénoncer.

Le PCF doit reprendre avec énergie la bataille pour la paix avec deux idées fortes :

  • L’OTAN est une alliance militaire agressive au service de la domination US. C’est le principal facteur de guerre, de prolifération des armements et désormais des mercenaires et des armées privées. La France, quatrième productrice mondiale d’armements, doit prendre des initiatives, y compris unilatérales, visant aux désarmements atomiques et conventionnels négociés.
  • Respecter les indépendances nationales et le cadre de l’ONU. Ni la démocratie, ni le socialisme, ni le développement ne s’imposent par des armes étrangères, et le bilan des interventions “humanitaires” occidentales est terrible. Le "droit d’ingérence" est un droit impérialiste qu’il faut combattre en affirmant le "droit à l’indépendance nationale". La solidarité avec les peuples en butte à des dictatures est utile aux forces progressistes, dans des actions de boycott économique, dans la diplomatie et la communauté internationale. Elle se fourvoie toujours dans l’acceptation de la guerre étrangère.
Sortir de l’U.E. et de l’Euro pour engager la sortie du capitalisme !

La crise grecque, un révélateur

En 2015, les communistes français ont suivi attentivement la Grèce de Syriza. Le référendum du 5 juillet, son résultat sans appel – 61% de NON aux politiques d’austérité que voulait imposer l’U.E. – mettaient Alexis Tsipras en position de force face aux créanciers de la Grèce et aux forces politiques, PASOK et Nouvelle Démocratie, qui avaient accepté les deux premiers mémorandums. Or, Syriza a signé un accord léonin qui foule aux pieds la souveraineté grecque. Au sein du PCF, cette crise a instauré un débat de fond sur le rôle de l’U.E. et de l’Euro. Rester prisonnier du PGE, de l’Euro et des institutions européennes pourra-t-il durer ? Pour un parti révolutionnaire, n’y a-t-il pas d’autres propositions que « l’Europe sociale et sa monnaie unique » ? Le déni de la part de la direction nationale, malgré les interrogations de nombreux communistes, devient insupportable.

En effet, le troisième mémorandum grec est un véritable programme d’extermination économique, sociale et culturelle du peuple grec, une sorte de colonisation. Le prétexte de la dette et du sauvetage de l’Euro aura permis de mettre un pays officiellement sous tutelle. Le mémorandum impose un programme de privatisations, d’étouffement de l’activité par la surimposition, de diminution drastique des pensions de retraite, des salaires et des prestations sociales, faisant régresser le niveau sanitaire du pays. Qui peut croire que le « renflouement » de la Grèce par de l’argent prêté par la BCE et le FMI réglera quoi que ce soit ? Cette spirale infernale va approfondir l’endettement de l’État grec et sa dépendance à l’égard des bailleurs de fonds. Le fonds alimenté par la privatisation des actifs publics sera directement soumis à la gestion de l’UE. Et plus aucun texte, ni même alinéa... législatif ne pourra être présenté au "Parlement" grec sans obtenir l’aval préalable du Quartet (Troïka + FMI). D’autres pays sont en ligne de mire, à commencer par les plus faibles comme le Portugal. Pour de plus en plus de français, l’U.E., loin de l’émancipation annoncée, est un système dictatorial créé par le capitalisme pour soumettre les peuples en supprimant leur souveraineté.

A la direction du PCF, les positions de soutien jusqu’au-boutiste à Syrisa et à Tsipras, membres du PGE, ont conduit nos parlementaires à annoncer leur vote pour le mémorandum grec à l’Assemblée nationale, avant de reculer devant l’émotion de milliers de communistes. Comment défendre les choix du gouvernement grec, quitte à justifier ce que nous combattons, faisant passer un message de renoncement à la lutte en France ? Refuser le débat, nous replier sur le postulat que seule l’extrême droite contesterait l’euro et l’Union européenne, serait suicidaire à l’heure où la contestation de la construction européenne est largement partagée dans les milieux populaires. Pire, laisser la contestation de l’UE à l’extrême droite, contestation qui n’est que de façade, est une erreur politique qui pourrait se révéler lourde de conséquences.

La posture adoptée au début des années 90, l’espoir d’une réorientation de l’intérieur de l’UE, d’une "Europe sociale" est un leurre. Nous avons tous constaté avec la Grèce, que l’UE est un outil de domination du capitalisme contre les peuples, une superstructure politique dont les dirigeants n’hésitent pas à broyer la souveraineté populaire. Il faut donc, de toute urgence, ouvrir le débat sur la nature de l’Union européenne, et sur les conditions pour se libérer de ses diktats.

Sortir de l’U.E. et de l’Euro pour de nouvelles coopérations internationales

Toutes les étapes de la construction de l’U.E. ont été imposées aux peuples, jusqu’au traité constitutionnel de 2005, balayé par le vote des peuples de France et des Pays-Bas, mais que les gouvernements contourneront dans un véritable déni de démocratie. Comme l’a souligné J-Cl Juncker, le président de la Commission européenne, « il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens ».

En 1951, Robert Schuman, issu du "Comité des Forges" aujourd’hui Medef, va avec Jean Monnet, l’homme des américains, imposer la CECA, entrainant des milliers de licenciements aux Charbonnages de France. Déjà, la concurrence libre et non faussée est un principe intangible. Mars 57, le Traité de Rome établit l’U.E. dans les grandes lignes antidémocratiques que l’on connaît aujourd’hui. Les communistes s’opposèrent à cette structure supranationale téléguidée par le patronat, depuis le cartel de l’acier d’avant-guerre jusqu’au « Besoin d’aire » du Medef actuel qui préconise l’abandon total des états-nations.

Cette construction européenne a été conçue pour répondre à la mondialisation capitaliste, afin de doper les taux de profits et faciliter l’accumulation des capitaux. Cela passait par la casse du cadre national et l’ouverture des frontières pour permettre la libre circulation des capitaux et de la main d’œuvre bon marché et par la dérégulation financière. L’U.E. a organisé le dumping social, avec la mise en concurrence déloyale de pays de développement économiques inégaux, faisant pression sur les salaires, les acquis sociaux et l’emploi.

L’U.E. a dépossédé les nations de toute souveraineté monétaire, financière, budgétaire et donc économique pour soumettre les peuples au système de la dette d’État, système déjà analysé par Marx il y a 150 ans. Le Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance (TSCG), élaboré avec la droite et le PS, encadre ce système afin d’imposer avec la dette et l’euro, la baisse automatique et autoritaire du prix de la force de travail, salaires, pensions, prestations sociales.

Mais tous les pays ne sont pas traités de la même façon. L’Euro correspond au niveau de développement de l’Allemagne. Il est bien trop fort pour les autres. Ce qui explique pourquoi le plus faible économiquement, la Grèce, a craqué en premier. Et d’autres pays suivront. L’Euro est un instrument de guerre contre les salaires et les services publics. Tout pays voulant rompre avec l’austérité est menacé de l’intérieur par l’Euro qui permet aux institutions européennes d’étrangler les banques nationales. L’Euro n’est pas utilisable pour mobiliser des crédits au service de politiques publiques. L’Euro n’a jamais été un instrument de résistance au dollar. Le traité de libre échange transatlantique (TAFTA) qui nous sera imposé confirmera que l’U.E. est soumise à la puissance économique américaine, comme elle l’est déjà sur le plan militaire au sein de l’OTAN.

Avec de tels objectifs de surexploitation, le capitalisme doit éteindre toute révolte populaire qui pourrait s’exprimer dans les urnes. L’U.E. a donc aussi comme objectif de détruire les institutions nationales, de remplacer le triptyque Nation-département-commune par l’U.E.-région-métropole, éloignant toujours plus les travailleurs des pôles de décision, contribuant à les décourager de voter. Cela favorise le régionalisme et le nationalisme qui alimentent le racisme et multiplient les foyers de tensions.

L’éclatement de la Yougoslavie montre jusqu’où peut aller l’exploitation des contradictions régionales. Le Français est mis en cause comme langue de la république avec la domination de l’anglais et l’institutionnalisation des langues régionales. L’Europe des régions se construit contre la nation. C’est ce qu’écrivait Huchon, ancien président PS de l’Ile-de-France, qui présentait la région comme « le seul territoire capable de rompre l’unicité de la loi ».

L’acharnement à parler d’une "Europe sociale" creuse un gouffre entre le PCF et le peuple. La violence de la « concurrence libre et non faussée » apparaît aux yeux de tous dans les murs, les miradors et les affrontements autour des migrants jetés sans droits dans les routes de l’Europe.

Il est impossible de rompre avec le capitalisme en France sans maîtriser une monnaie au service d’une politique progressiste, quelque soient les menaces et oukases des institutions de l’UE. Et il n’y aura pas de changement économique en France, sans sortir nos échanges avec le monde de la guerre des monnaies. Loin de toute stratégie de dévaluation compétitive, loin de tout repli nationaliste, sortir de l’Euro est la condition d’une rupture anticapitaliste en France, mettant en cause la mondialisation capitaliste. Une situation nouvelle serait ainsi créée en France et en Europe, porteuse de ruptures et de bouleversements au profit des peuples, permettant de construire des nouvelles coopérations mutuellement avantageuses entre nations souveraines.

Les luttes, terrain premier des constructions politiques

Les emplois, salaires, retraites, protection sociale, mais aussi santé, formation, logement, libertés... tout ce qui porte progrès est acquis puis conservé par la lutte. Rien n’est jamais octroyé aux exploités. Passer du particulier, du corporatif au général, créer les conditions des convergences dans l’action est toujours une question décisive pour les communistes. Ne jamais instrumentaliser et ne jamais oublier que sans lutte de masse entraînant à un moment la majorité du peuple, aucun progrès idéologique et politique n’est possible.

Depuis des années (luttes contre le CPE), aucune lutte n’a été victorieuse, et cela a pesé lourd dans la détérioration des rapports de force idéologiques. Le FN, réponse "électorale" à jamais déconnecté des luttes démocratiques, y puise sa force.

Nous n’oublions ni Fralib, ni Pilpa, ni les femmes de ménage des grands hôtels parisiens pour ne citer que quelques victoires emblématiques, ni toutes les dures luttes menées : Air France, Goodyear... Ce qui a manqué, c’est le "tous ensemble" et des victoires à ce niveau.

Au moment où nous écrivons ce texte, nous ne savons pas quelle sera l’ampleur, la durée, le contenu exact de l’affrontement qui se dessine contre le projet El Khomri, mais le mouvement est là après des années de résignation, d’abstention électorale. Une partie de la difficile équation des présidentielles peut être modifiée.

Le rapport entre lutte et politique est complexe : effort permanent des sociaux-démocrates de récupérer et même instrumentaliser les luttes, difficulté permanente pour les communistes d’être au plus haut du possible, vécus comme utiles, améliorant la lecture de classe de chacun, permettant la victoire. Les actions peuvent parfois aboutir (1968,1995) et l’issue politique nous être défavorable (majorité écrasante UNR en juin 68, gauche plurielle devenue gauche "plus rien" en 1996). C’est donc bien d’un rapport étroit, en permanence en construction, dont il est question.

Les communistes, les militants, les responsables et les élus ont donc de lourdes responsabilités quotidiennes dans l’action. Chacun en agissant, modifie le réel. Les luttes sont donc une composante essentielle de notre formation, souvent un moment particulièrement favorable à l’adhésion. Prenons garde de ne pas oublier les 30.000 adhésions au PCF de mai 1968.

Les forces de la bourgeoisie savent tout cela, elles mobilisent énormément d’énergie pour empêcher les luttes, de la kyrielle des DRH et autres idéologues, aux forces de répression et aux mouchards. Communistes, consacrons aussi beaucoup d’énergie, de temps, d’efforts à ce que les luttes, toutes les luttes de classe, vivent, convergent, gagnent.

Un des plus grands reculs de ces dernières décennies – idéologique, politique, matériel – est l’affaiblissement rapide des liens entre syndicalistes de lutte et parti communiste. Il sera nécessaire, en lien avec les luttes réelles, de résoudre cette question.

Contre le FN, un parti communiste populaire et rassembleur

Le FN correspond à la version adaptée du fascisme à l’époque de la mondialisation et de la numérisation. S’il se donne des airs de bonhomie avec l’arrivée de nouveaux cadres se réclamant du gaullisme et de la république, il reste fondamentalement une formation nationaliste, lié à ses origines.

Cette formation fondée en 1972 par un petit groupe de néofascistes issu du groupe Occident, de nostalgiques du régime de Vichy, d’ancien partisans de l’Algérie française et d’activistes de l’OAS, fût largement promotionné par la télévision publique dans les années 80 pour diviser la droite et favoriser la réélection de Mitterrand, sous l’impulsion des services de l’Élysée. Elle cristallise les reliquats idéologiques de plusieurs traditions de l’extrême droite fasciste, dont faut-il le rappeler, celle anti-patriotique du patronat de la fin des années trente qui proclamait « plutôt Hitler que le front populaire ».

Le FN est aujourd’hui utilisé comme leurre protestataire en même temps que repoussoir pour permettre et accélérer la recomposition politique dont le capital a besoin pour mettre en œuvre les politiques qui le servent au mieux de ses intérêts afin de dégager toujours plus de profits sur la force de travail. Après trois décennies d’un capitalisme débridé, la société arrive à un point à la fois de souffrance et d’impossibilité où la question politique va devoir se poser de nouveau dans les termes : « socialisme ou barbarie ».

Or le capital entend se donner libre cours. Toute avancée sociale est pour lui un frein à ôter, toute résistance salariale un obstacle à détruire. La dépendance vitale et la peur sont historiquement ses objectifs ultimes pour le salariat. Son corollaire est l’obéissance absolue. Quand cette structure se dévoile, voire se déchire dans les luttes de classes, le capitalisme a recours à la terreur qui est son fonds inaltérable. La main de fer dans un gant de velours, si caractéristique des sociétés libérales, perd son apparence souple et paternaliste. La violence devient sa réponse. La criminalisation des résistances syndicales comme dans le cas d’Air France et de Goodyear en est une des manifestations, le recours au fascisme une autre.

Le fascisme constitue un type de réponse à la crise structurelle et conjoncturelle qui agite les sociétés capitalistes dans la période d’entre-deux guerres. Il dénonce l’immoralité et les mauvaises mœurs issues des partis politiques traditionnels, les excès de la propriété privée causés par les monopoles capitalistes. Il donne préférence à la petite et moyenne propriété et s’oppose violemment aux organisations se réclamant de la lutte des classes.

S’il ne nie pas l’existence de classes sociales, il prétend les discipliner en soumettant les intérêts particuliers à l’intérêt national. Avec le nazisme, la lutte des classes se déplace vers des luttes raciales où s’affirme la solidarité fondamentale des citoyens devant les non-citoyens, version initiale de la préférence nationale.

Pour Dimitrov, le fascisme représente, malgré ses dénégations, l’idéologie du capital et de l’impérialisme. C’est ce que nous montre l’actualité en Ukraine et en Syrie, comme au Chili il n’y a pas si longtemps, et partout où il utilise des bandes armées fanatisées pour ses basses œuvres. Malgré ses prétentions populistes, le fascisme est une entreprise de soumission des masses dont il a besoin pour son assise. Il développe à cette fin une démagogie sociale effrénée. Il utilise le chauvinisme, la xénophobie et les replis identitaires pour tromper les masses, les détourner de leur soucis quotidiens, faire glisser leur attention des problèmes intérieurs vers ceux de l’extérieur.

Nous sommes dans une situation proche de celle de la veille des deux guerres mondiales où une crise financière majeure et structurelle est accompagnée par une montée des nationalismes, l’envie d’en découdre et l’absence d’une résistance cohérente et organisée pour apporter une réponse. C’est le contexte des élections régionales du 6 et du 13 décembre qui consacraient la victoire d’un FN se déclarant avec triomphalisme au porte du pouvoir.

D’élection en élection le FN poursuit son ascension malgré les campagnes morales de la gauche sociétale et les fronts républicains qu’elle prétend lui opposer. Car le FN ne cesse d’être promotionné à chaque scrutin. Cette complaisance lui permet d’influencer les débats et de pousser chaque fois un peu plus son hégémonie dans le domaine des idées, comme le prouvent les débats sur l’identité nationale, l’immigration, la sécurité, et la déchéance de la nationalité.

Grâce à la bienveillance socialiste et son double langage, toutes les conditions ont été réunies pour entraîner une part importante de la population, fragilisée par la désindustrialisation de régions entières et les pertes massives d’emplois, vers la haine anti-immigrés et pour détourner la colère des classes populaires vers des boucs émissaires. Le PS pour la cinquième fois de son histoire porte la lourde responsabilité de faire le lit de l’extrême droite, au lieu de s’attaquer aux causes et de les chercher dans la structuration capitaliste de la société.

La lutte contre le Front national est possible à condition de passer par la lutte contre le capital, son ventre nourricier. Comme l’écrivait Brecht, « le ventre est toujours fécond d’où est sortie la bête immonde » si nous ne nous attaquons pas à sa domination.

Le fascisme est un danger mortel pour la classe ouvrière, le danger principal contre lequel il faut en urgence rassembler les forces populaires et démocratiques. Si l’expérience nous montre que la réprobation morale ou les combinaisons de type front républicain ne sont d’aucun effet, nous savons depuis le Front populaire que le meilleur remède contre le fascisme est l’existence d’un parti communiste proche des couches populaires, apte à transformer les besoins de sécurité, de vie, en luttes unitaires pour l’emploi, la paix et les salaires, un parti qui sache organiser les rassemblements et désigner l’adversaire de classe, le responsable de la lutte de tous contre tous, le système capitaliste.

Pour sortir de l’impasse de la gauche, un grand parti communiste, un rassemblement populaire majoritaire !

Le PCF, une organisation affaiblie

Depuis la « mutation » initiée par Robert Hue, le PCF a suivi, de congrès en congrès, des stratégies qui ont toutes conduit à un affaiblissement organisationnel, électif et politique.

La suppression des cellules d’entreprises et de quartiers, a porté un grave coup à l’organisation. Les cellules répondaient à un besoin organisationnel fort : rassembler des militants, leur donner des espaces de discussion et d’élaboration politique, pour leur permettre d’agir.

La disparition des cellules de quartiers a cassé le lien entre militants. Dans les assemblées de section, ce sont souvent les mêmes militants qui prennent la parole. Les militants des milieux populaires n’osent plus parler, et ce faisant, s’autocensurent et se détachent du parti.

Les cellules d’entreprises ont disparu, rompant le lien avec le monde du travail. Même dans de grandes entreprises, il n’y a plus de militants communistes, ni d’expression du Parti communiste. Dans plusieurs luttes emblématiques, les militants syndicaux organisés le sont rarement au PCF.

Trop souvent, le parti ne se mobilise plus que lors des échéances électorales, à l’opposé d’une organisation communiste qui devrait au contraire mener un travail politique de long terme, détecter des militants issus de la classe ouvrière, les former, et leur confier des responsabilités.

Ni les réunions nationales thématiques, ni les réseaux sociaux ne remplaceront le militantisme de terrain. Seule la reconstruction de l’appareil militant nous permettra de redevenir un parti qui soit l’expression des classes populaires, capable de mener des luttes, de créer des rapports de force, et de donner une perspective de rupture avec le système capitaliste.

Reconstruire un parti populaire de combat

Plusieurs études sociologiques sur le parti doivent nous alerter. Très peu de nos dirigeants viennent de l’industrie, beaucoup sont des salariés de la fonction publique, beaucoup ont toujours été élus ou au service d’élus. Nous avons de moins en moins de dirigeants issus des entreprises, nos liens avec les classes populaires se sont affaiblis considérablement. Comment s’étonner que nos campagnes politiques ou nos adresses à la nation soient déconnectées des réalités ?

Dans la période actuelle, où des mouvements de lutte et de résistance se multiplient – entreprises, universités, quartiers populaires, etc. – nous avons besoin d’une campagne très ouverte d’adhésion dans les luttes et les entreprises, en leur donnant toute leur place dans l’organisation.

Nous devons renouer avec le travail théorique et la formation. Nombre de nos adhérents n’ont jamais reçu de formation politique, ils sont idéologiquement désarmés. L’effort théorique est indispensable au communiste pour analyser une situation et apporter une perspective politique.

Démocratie et fraternité

Après les décennies de rénovation et métamorphose multipliant les collectifs, fronts, mouvements, forums, la question de l’organisation, de l’efficacité revient au premier plan. Comment créer les conditions d’une grève générale réussie, comment faire vivre et renforcer une organisation communiste ancrée dans le monde du travail ? La force historique des communistes, leur organisation, semble avoir disparue.

La démocratie sans cohérence se transforme en « chacun cause pour soi » inefficace, laissant les décisions aux exécutifs, comme le montre l’annonce des primaires avant tout débat des communistes. Les directions ne construisent plus la mise en cohérence des communistes au service de leur action. Les interventions des dirigeants ne portent plus une parole collective, construite dans la durée pour être identifiée, défendue, portée par les militants. Les "je" se multiplient sans jamais construire le "nous". La démocratie est en panne, et avec elle, l’action. Il faut réinventer une forme de démocratie efficace, qui était l’objectif du centralisme démocratique.

L’organisation dont nous avons besoin se construit d’abord sur le terrain. C’est pourquoi nous voulons rétablir la règle des quatre quarts, qui permettait aux organisations de base de bénéficier de la moitié des cotisations des adhérents. L’effort pour reconstruire nos organisations de base, cellules et sections est essentiel.

Rassemblement ou fuite en avant dans la dilution ?

Jamais le Parti communiste n’a été aussi fort que lorsqu’il a su travailler à de larges rassemblements dans le cadre d’un rapport de forces, comme en 1936 avec le Front populaire et à la Libération avec le Conseil National de la Résistance. Dans ces deux cas, le PCF n’a rabattu ni ses exigences ni son identité, au contraire. Mais ces dernières années, nos expériences d’alliances – collectifs antilibéraux et Front de gauche – se sont soldées par des déceptions, la perte d’élus et de crédibilité. Ce type d’alliance est inefficace, restant sur le modèle de l’union de la gauche. Or dans tous les domaines – politique intérieure, européenne ou internationale – le PS est un serviteur du capitalisme. Tant que nous restons dans la confusion, nous sommes sanctionnés par les électeurs.

Le rassemblement ne peut passer ni par un effacement de notre parti, ni par la soumission au PS. Nous devons revoir notre stratégie, réfléchir à une véritable politique de rassemblement et d’alliances et définir une ligne nationale qui permettra aux adhérents et aux sympathisants communistes de s’y retrouver.

Un nécessaire bilan

A chaque congrès, la direction nationale met en place tous les artifices pour empêcher de tirer le bilan de sa stratégie. Des textes à rallonge, qui ne posent pas les vraies questions, sont adressés aux communistes, qui dans leur grande majorité ne les lisent pas. Les questions essentielles sur l’organisation du Parti ou sur notre stratégie ne sont jamais abordées.

Nous demandons un véritable bilan des 15 dernières années, l’état réel de l’organisation par fédération, le nombre des adhérents, l’état des cotisations, le reversement des élus.

Malgré nos défaites électorales successives, nous restons une force dans le paysage politique français. Nous bénéficions de points d’appui importants partout. Nous avons un patrimoine immobilier, un patrimoine culturel, et un poids politique. Il n’y a donc pas de fatalité à notre déclin.

Un parti libre de ses choix

L’adhésion au PGE en 2004 a marqué une rupture avec plusieurs partis communistes. Le PGE ne s’inscrit pas dans le combat anticapitaliste. On lit sur son site internet en anglais « La vieille contradiction facilement comprise entre le Capital et le Travail est balayée par de nouvelles aspirations et contradictions entre les sexes, les générations, les cultures, les groupes ethniques et surtout par une conscience nouvelle de l’interrelation entre l’humanité et l’environnement ». Pire, ses statuts nous contraignent au respect des institutions européennes.

Les échanges avec des forces internationales diverses sont utiles. Mais quand les relations internationales entre partis communistes se multiplient, le PCF ne peut rester enfermé dans ce parti lié aux institutions européennes. Il doit reconstruire des relations fraternelles et solidaires avec tous les partis communistes.

III. Notre projet et le chemin du socialisme pour la France

L’impasse de la gauche, l’affaiblissement du parti communiste, sont aussi la traduction de l’impossibilité de penser une autre société que le capitalisme, tant la bataille de diabolisation du socialisme du 20ème siècle a fait reculer l’idée d’un vrai changement de société. Les pays de l’Est étaient le mal absolu, la Chine est une puissance dangereuse, les expériences latino-américaines des échecs. Le parti communiste lui même, laisse dans le flou, des caractéristiques essentielles d’une société se libérant du capitalisme : la propriété publique, le pouvoir des travailleurs, la maîtrise de la monnaie. Il refuse jusqu’à aujourd’hui de nommer clairement son projet de société comme "socialiste", se faisant déborder sur sa gauche par un candidat… démocrate US !

Pourtant, les luttes sociales, et notamment les grandes luttes de défense des sites industriels (Conti, Goodyear, Aulnay, Fralib…) toutes interrogent la propriété des moyens de production. Il n’y a plus de marge de manœuvre dans le capitalisme, plus de compromis possible avec la grande bourgeoise, tant son intérêt vital pour maintenir ses revenus et son mode de vie, est d’obtenir une réduction massive des salaires et des droits. La conséquence est qu’une solidarité réelle assurant des droits à tous nécessite une véritable révolution, oblige à s’inscrire dans la construction d’une autre société, dans le renversement du rapport de forces entre capital et travail. L’incroyable socialisation des forces productives appelle plus que jamais une socialisation massive de la propriété. Il y a nécessité historique que le monde du travail prenne toute sa place dans la direction des affaires du pays, pour la maîtrise de ses moyens de production et d’échanges, de ses conditions de travail et de vie.

La bourgeoisie, avec ses rentiers, spéculateurs, affairistes spécialistes de la subvention publique, est inapte pour diriger la société dans le sens de l’intérêt général. Ce sont les travailleurs qui doivent se considérer comme les véritables dirigeants, ceux qui peuvent décider quel travail est utile, sous quelle condition, pour quelle production, pour quel besoin social.

Oui, nous devons être porteurs d’un projet de socialisme du 21ème siècle, réduisant, par de larges nationalisations des grands moyens de production et d’échange, le pouvoir de la bourgeoisie, recherchant des coopérations internationales libérées de la domination des règles des marchés, rompant radicalement avec les règles de la concurrence et de la spécialisation, pour imposer la planification en réponse aux besoins, le pouvoir des travailleurs dans une république sociale.

Nous nommons donc sans complexe notre projet de société comme une société socialiste. Nous défendons clairement et simplement l’idée d’un plan conduit par un État démocratisé de haut en bas, possédant les moyens de le mettre en œuvre, avec des services publics élargis facteur d’égalité, des cadres réglementaires et fiscaux plus contraignants pour tourner l’effort des entreprises vers les objectifs de la société, s’appuyant sur la mobilisation du mouvement populaire pour une nouvelle démocratie, de la cité à l’entreprise.

Ce projet doit porter la libération humaine de toutes les aliénations, dans la soumission au travail, dans l’intensité du travail, dans la consommation publicitaire, dans la guerre de tous contre tous. Il doit porter une réduction massive du temps de travail et un développement sans précédent de la formation, de la culture comme lieu essentiel de socialisation, de partage entre les hommes, de construction des conditions d’une démocratie réelle, d’une citoyenneté populaire.

Le socialisme que nous voulons répondra à la critique de Marx du capitalisme qui « épuise la Terre et le Travail ». Il assurera la gestion des ressources naturelles pour les besoins de l’humanité d’aujourd’hui et de demain, fera de la biodiversité, de la qualité de l’air et de l’eau, de l’efficacité énergétique, de la préservation des sols, de la réduction des pollutions, des critères essentiels de la planification et des choix économiques. Mais l’éco-socialisme est une formule souvent utilisée pour refuser d’affronter le véritable défi d’un socialisme du 21ème siècle, celui d’un développement continu et rapide des forces productives, appuyé sur la robotique, la biologie, le numérique, sans compter de nouvelles révolutions énergétiques (4ème génération du nucléaire, fusion, algo-carburants…). Si les circuits courts et l’économie circulaire peuvent jouer un rôle important dans un développement équilibré, ils ne peuvent apporter seuls des réponses à la hauteur des besoins sociaux. La mondialisation en cours de la distribution (Amazon, Alibaba…) nous montre au contraire la nécessité d’outils mondialisés de planification et de coopération.

Ce projet doit porter enfin l’exigence de paix, de rupture avec les institutions de la mondialisation capitaliste, la participation de la France à de nouvelles institutions d’un monde multipolaire ouvert aux pays du Sud, la sortie de l’OTAN et l’engagement dans le désarmement.

Un programme de rupture avec le capital

La bataille communiste d’ici 2017 doit faire grandir des revendications politiques fortes qui soient à la fois des outils pour le mouvement social, des revendications que les travailleurs peuvent porter dans leurs luttes, et qui soient des repères d’un programme politique de rupture, capable de porter l’exigence de rapidité dans la transformation sociale, et la capacité à porter à long terme le changement de société.

L’urgence est de se doter d’un programme ambitieux pour la défense de l’emploi et des salaires. Cette bataille pour l’emploi et les salaires doit être un point essentiel du combat des communistes, car elle concentre l’essentiel des luttes sociales actuelles.

Ce programme doit poser en même temps la question du pouvoir. Quel gouvernement mettrait en œuvre ces revendications, avec quel rapport de forces, quel « Front Populaire », libéré du carcan de l’UE et appuyé par le mouvement des salariés, des classes populaires et des jeunes et où le Parti Communiste jouerait bien évidement un rôle central.

Dans la période actuelle nous proposons un programme de revendications économiques immédiates pour faire reculer la misère et la souffrance populaire et instaurer plus de justice, mais aussi aller vers le socialisme :

  • Nationalisation/socialisation des secteurs bancaires, financiers et assurances, des secteurs de la production vitaux pour le pays et de la grande distribution.
  • Renationalisation immédiate d’EDF-GDF, de la SNCF (avec réunification), de la Poste, de France Telecom et d’Air France.
  • Plan de développement des services publics, en priorité école, santé, transports et poste, avec les embauches statutaires nécessaires.
  • Remise en cause fondamentale de la dette publique.
  • Interdiction des licenciements et des délocalisations et appropriation par les salariés avec le concours de la force publique, des entreprises désertées ou bradées par leurs actionnaires.
  • Réduction massive du temps de travail sans perte de salaires, semaine de 28h sur 4 jours augmentée de 4h de formation hebdomadaire pour tous.
  • Rétablissement d’une indexation des salaires sur l’inflation, blocage des prix des produits de première nécessité.
  • Création d’un grand service public de la formation continue permettant de proposer à tous les salariés des démarches de qualification, au service de l’innovation et la qualité au travail.
  • Augmentation significatives des salaires, des pensions et minima sociaux.
  • Rétablissement de la retraite à 60 ans à taux plein et départ dès 55 ans pour la pénibilité.
  • Blocage des prix des produits de première nécessité.
  • Construction de logements sociaux à hauteur des besoins, blocage des loyers et interdiction des saisies et expulsions pour les familles en difficulté.
  • Non-application des directives et traités européens.
  • Sortie de l’OTAN et de l’alliance atlantique, refus de toute intervention militaire de la France dans un pays souverain.

Un seul chemin, un rassemblement populaire conscient et organisé pour l’unité du peuple !

Pour tourner la page de la longue construction d’une union de la gauche au profit du parti socialiste, puis de son lent enfermement dans l’impasse actuelle, il faut proposer de nouvelles formes de rassemblement, un rassemblement populaire dont la fonction première n’est pas électorale, mais d’abord d’éducation populaire pour un peuple uni, conscient et organisé.

La principale leçon de l’histoire de l’union de la gauche est la sous-estimation du piège des institutions, des logiques électorales et médiatiques. Waldeck Rochet dès 1965 décidant du soutien à François Mitterrand, ou Georges Marchais en 1972 invitant les communistes à valider le programme commun, avaient tous deux mis l’accent sur le rôle irremplaçable du mouvement populaire pour imposer à François Mitterrand et au PS le respect des engagements pris ! L’expérience a tranché. Malgré les alertes, les communistes se sont peu à peu retrouvés en arrière-plan, critiques, mais suiveurs des dérives socialistes.

Pourtant, nous pensons que la rupture dans une société capitaliste est impossible sans un mouvement populaire capable de gérer dans la durée les tensions, les contradictions, les freins qui ne manquent pas de surgir dans tout processus de transformation politique. Les difficultés de plusieurs pays d’Amérique latine engagés dans une voie socialiste sont révélatrices.

Nous ne croyons donc pas qu’une alternative à l’union de la gauche existerait dans une action groupusculaire, encore moins militaire. Nous devons donc construire pas à pas un « Front Populaire » moderne, outil d’éducation populaire pour que des millions de citoyens soient capables de s’informer sans dépendre des médias dominants, de s’unir malgré les contradictions locales ou corporatistes, de s’approprier les enjeux environnementaux, économiques, culturels, de la transformation socialiste.

Le lien est essentiel entre un parti communiste de combat organisé et populaire et un « Front Populaire » renouvelé faisant vivre de bas en haut une démocratie citoyenne dans une république sociale. Le parti sans rassemblement est impuissant, le rassemblement sans parti est inconscient.

Oui, le défi du parti communiste !

Nous relevons le défi de faire vivre et renforcer un parti communiste de combat, populaire, marxiste.

Nous avons un double atout : la montée du mécontentement populaire, l’unité qui se construit dans les luttes et ce que sont les communistes, leur volonté d’union. Parce que nous savons que ce qui unit les communistes est plus fort que ce qui les divise. Tous les communistes ont conscience de la gravité du moment, tous veulent que leur parti soit un grand parti des travailleurs, un parti démocratique où l’opinion de chaque adhérent compte pour un, un parti de responsabilité et de dévouement qui regagne la confiance du peuple.

Grâce à cette conviction, nous abordons ce congrès dans un esprit de fraternité, d’écoute mutuelle. Il faut unir les communistes pour ouvrir la perspective d’un nouveau Front populaire vers le socialisme.

Vive le Parti Communiste Français !

Pour être déposé, cette base commune alternative devra comporter au moins 300 signatures d’adhérents du PCF de 30 départements. Des non adhérents au PCF peuvent bien sûr le signer, en le précisant en commentaire, pour faciliter le décompte.

Pour les adhérents du PCF, une attestation de signature est nécessaire ainsi qu’une attestation de cotisation fournie par le trésorier fédéral.

Tu trouveras sur le site, un formulaire d’attestation individuelle de signature, à compléter de manière manuscrite et signer.

Nous vérifions si ces documents peuvent être transmis par scan ou fax... et nous proposerons rapidement une adresse postale.

Pour pouvoir échanger rapidement entre signataires et finaliser le dépôt du texte, un téléphone et une adresse électronique est bien utile. Pour les camarades qui n’ont pas de mail, leur signature peut être "portée" par un autre camarade (qui peut donc signer deux fois avec un même mail pour deux noms,et qui sera chargé de faire le lien...).

Docum

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14 mars 2016 1 14 /03 /mars /2016 12:05

Terre Corse

Non M Subrini les voleurs ne sont pas parmi les marins de la SNCM mais plutôt à chercher parmi vos amis de la profession hôtelière. Droit de réponse CGT aux diatribes de M Subrini parues dans le Corse matin du 11 mars et sur les ondes de RCFM.

M Subrini président de l’hôtellerie de plein air de Corse s’est « lâché » récemment dans la presse contre les marins de la SNCM . Accusant pèle mêle les marins, la cité phocéenne et même le tribunal de commerce de Marseille de « profiteurs » et de « voler le peuple Corse » ce monsieur franchit les limites.

La violence de ces propos et la rage de son auteur n’ont malheureusement rien à voir avec la vérité. En effet les profiteurs et les voleurs sont plutôt à rechercher chez les patrons Corses notamment dans le secteur cher à M Subrini de l’hôtellerie restauration. Chaque année des centaines de procédures pour travail dissimulé, et fraudes multiples sont mises à jour en Corse par l’URSSAF, la gendarmerie, l’inspection du travail ou les prud’hommes.

Des milliers de travailleurs Corses ou non sont les victimes de ces agissements crapuleux.

M Subrini comme ses collègues rêvent d’un salariat low cost comme sur les bateaux de Corsica linea. La justice comme le demandait à juste titre la CGT a ordonné l’arrêt des rotations de cette compagnie pirate aux mains de cartels patronaux Corses.

Ne pas oublier non plus que les 187 millions annuels de l’enveloppe de continuité territoriale attribués par la nation à la Corse chaque année est le fruit d’une lutte sociale solidaire des 2 côtés de la mer. Les salariés de la SNCM pas plus que ceux d’Air France ou d’Air Corsica ne sont responsables de la situation sociale dégradée que connait la Corse. C’est bien votre politique patronale de baisse des salaires et de précarité pour toujours plus de profits qui en est la cause.

La CGT n’accepte pas que l’on jette en pâture des salariés quelles que soient leurs origines ou leur lieu de résidence.

J’espère M Subrini que vous n’aurez pas prochainement de graves problèmes de santé et être obligés comme des milliers de Corses à devoir votre survie et votre guérison à un établissement hospitalier marseillais.

Pour autant et dès à présent j’informe tous les salariés de vos propos scandaleux qu’ils soient en Corse ou ailleurs. Et je leur demande s’ils comptent faire un séjour dans un établissement hôtelier, d’éviter le vôtre.

Pour la CGT

Jp Battestini

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12 mars 2016 6 12 /03 /mars /2016 17:06

L’Arabie Saoudite s’apprête à décapiter un jeune homme de 21 ans avant de crucifier son cadavre et de l’exposer en public. C’est ce même pays qui vient d’être choisi pour présider un panel du Conseil des droits de l’homme à l’ONU. Si le sujet n’était pas si dramatique, c'en serait presque comique…

Ali Mohammed al-Nimr a été arrêté à 17 ans alors qu’il participait à des manifestations contre le gouvernement. Il a été reconnu coupable sur la base d'aveux obtenus sous la torture. Mais son cas n’est pas une exception dans le Royaume: l’Arabie Saoudite a déjà exécuté plus de 100 personnes cette année, soit une personne tous les 2 jours!

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12 mars 2016 6 12 /03 /mars /2016 12:53

sourceUJFP

Palestine meurtrie, occupant impuni.

vendredi 11 mars 2016 par Pierre Stambul

Article paru dans la revue "Courant alternatif" de février 2016.

Sillonner la Cisjordanie du nord au sud en alternant les rencontres politiques et les séjours dans des simples familles, souvent pauvres comme l’écrasante majorité de la population, c’est d’abord une immense émotion.

Tout s’est dégradé depuis le dernier séjour, il y a cinq ans. La Palestine est, au choix, une grande cage ou une réserve indienne et l’armée israélienne y expérimente toutes les formes de répression de masse, y compris les exécutions extrajudiciaires et l’emprisonnement des enfants (nous avons assisté à l’arrestation de l’un deux en direct). L’économie palestinienne est régulièrement pulvérisée. Toutes les familles ont eu ou ont un prisonnier.

Un pays fragmenté, une représentation politique discréditée

Le colonialisme cherche toujours à diviser, à faire éclater la société colonisée. Il existait avant Oslo une instance représentant le peuple palestinien dans sa diversité : c’était l’OLP. Depuis Oslo, cette institution est en sommeil. L’Autorité palestinienne représente au mieux la zone A de la Cisjordanie, celle des grandes villes. Et encore ! De temps en temps, l’armée israélienne y intervient pour arrêter un « suspect » recherché ou pour investir un camp de réfugiés. Elle téléphone alors à la police palestinienne qui s’enferme dans sa caserne et laisse faire, c’était prévu par les accords d’Oslo.

Nous avons entendu les pires critiques contre le Fatah et l’Autorité palestinienne : « nous aurions aimé avoir un seul ennemi et pas deux ». Mahmoud Abbas n’a plus aucune légitimité. Son élection date de 2005 et elle a été suivie d’une défaite aux élections législatives. Sa participation jamais démentie à des caricatures de « négociations » qui ont permis à l’occupant israélien d’accélérer l’extension des colonies, les confiscations de terres et les destructions de maisons, l’ont discrédité. Il paie le fait d’avoir négocié avec un adversaire qui n’a jamais abandonné l’idée d’écraser la Palestine et de la priver de tout droit. Avec le recul, tout ce qui est une conséquence d’Oslo apparaît comme une forfaiture. Ainsi les accords de Taba signés entre Arafat et Rabin, deux mois avant l’assassinat de ce dernier, ont légalisé la présence de 2000 soldats israéliens qui protègent 700 colons intégristes installés dans le centre historique d’Hébron. Cette situation obscène (les colons caillassent les enfants qui vont à l’école et déversent leurs ordures sur la rue principale du souk) dure depuis plus de 20 ans.

Tout ceci n’aide pas vraiment le concurrent déclaré, le Hamas. Les deux partis sont accusés de défendre des intérêts personnels qui ne sont pas ceux du peuple palestinien. Un de nos interlocuteurs considère même que le Hamas obéit à un agenda venu de l’extérieur (les Frères Musulmans) et qu’il est un jouet dans les mains de pays amis d’Israël (le Qatar, la Turquie). Le temps passant, l’incapacité des deux partis pour parler d’une seule voix dans un gouvernement d’union nationale et leur obsession d’écraser l’autre les discrédite. « Ils doivent dégager » nous a-t-on dit.
La gauche palestinienne (Mustapha Barghouti, le FPLP, le PPP c’est-à-dire le parti communiste) subit d’autres critiques : on lui reproche son éparpillement et sa faiblesse. Souvent ses militant-e-s se retrouvent dans les très nombreuses associations qui permettent à la Palestine de résister.

La question religieuse et le chaos du Proche-Orient

Dans le tout Proche-Orient, le salafisme, sous sa forme violente, fait des ravages. Il se répand sur les ruines de pays aux frontières et à l’identité artificielles (Irak, Syrie, Libye). Rien de tout cela en Palestine où la question nationale est omniprésente. Même les quelques salafistes infiltrés à Gaza subissent une répression impitoyable de la part du Hamas. Et si celui-ci est parfois accusé de ne pas être vraiment un parti « national », ses succès électoraux sont incontestablement venus de sa capacité à combattre l’occupant.

Sur la situation au Proche-Orient, nos interlocuteurs sont impitoyables vis-à-vis de l’Occident : « De quel droit les Occidentaux vont nous dire quel chef d’État nous devons avoir ou ne pas avoir ? Sous Saddam Hussein, il n’y avait pas de groupe terroriste ». Ou encore « J’ai vécu 25 ans en Syrie, un pays séculier. Il y avait l’école gratuite, l’assurance sociale, la sécurité alimentaire. Le pays n’avait pas de dette ». Le régime saoudien est haï. Lui comme Daesh sont considérés comme des créations de l’Occident.

L’écrasante majorité des Palestinien-ne-s sont très croyant-e-s, y compris les militant-e-s (sauf les marxistes). Les Chrétien-ne-s sont respecté-e-s. La grande majorité des femmes ont un foulard. Le visage est très rarement masqué. Beaucoup de femmes ont fait des études, y compris des études supérieures. Faute de travail, elles se retrouvent femmes au foyer dans des familles souvent très nombreuses.
Ceux qui nous ont parlé de l’Islam l’ont fait en des termes très modérés. Ainsi, H, professeur d’histoire dans un collège, explique qu’à la prière du vendredi, l’imam a parlé de paix, de justice et d’égalité. Dans une autre mosquée où l’imam avait un discours salafiste, plusieurs fidèles dont le frère de H l’ont interrompu en disant que ses propos n’étaient pas acceptables. Quand un ami de H a déclaré qu’il ne pourrait pas vivre avec les Juifs, H l’a repris en disant qu’il fallait s’opposer au gouvernement israélien et pas aux Juifs.

H a son interprétation de la religion : le Wahhabisme lui fait horreur. Pour lui, détruire La Mecque pierre par pierre est moins grave que tuer un homme. Il a été très surpris en comprenant que (comme beaucoup de Français-e-s), nous n’avions pas de religion. Il a conclu que Dieu a fait le monde pour qu’on vive ensemble dans la paix et l’égalité.

Comment cette société résiste ?

La guerre que mène le sionisme contre le peuple palestinien a commencé il y a un siècle. L’expulsion de 1948 puis l’occupation de 1967 ont fragmenté cette société. Et pourtant, malgré l’exil, les assassinats, les emprisonnements, les destructions de maison, le vol de la terre, le territoire mité, les Palestinien-ne-s sont toujours là.

Il y a bien sûr la structure familiale. L’entraide fait que malgré la pauvreté et les privations, les gens ne sont pas abandonnés. La mendicité existe (à Hébron où le souk a été ruiné par les colons ou dans la vieille ville de Jérusalem) mais plutôt moins qu’en France.

Il y a aussi une survalorisation des études. Nous avons voyagé en pleine période d’examens et dans les familles, on ne parlait que de cela. Même à Gaza qui est devenu une cage, il y a 100.000 étudiant-e-s dans cinq universités. L’anglais est enseigné dès l’école primaire.

L’Autorité palestinienne finance l’enseignement à partir du primaire mais il n’y a rien pour les enfants plus jeunes.

Alors la société s’organise pour les jardins d’enfants ou pour le soutien aux enfants en difficulté.

Le comité populaire du village d’al-Ma’sara près de Béthléem se mobilise essentiellement contre le mur et les confiscations de terres. Mais les femmes ont créé un jardin d’enfants qui crée un lien supplémentaire entre les villageois. Dans Hébron, le jardin d’enfants jouxte la grande mosquée (le caveau des Patriarches, là a eu lieu le massacre en 1994) partiellement transformée en synagogue. Les militant-e-s venus de nombreux pays d’ISM (International Solidarity Movement) assurent la sécurité des enfants pour l’entrée et la sortie contre la violence des colons que l’armée israélienne omniprésente contemple sans intervenir.

Dans le camp de Jénine, le centre d’activités des femmes a près de 300 membres. Il fait connaître aux femmes leurs droits, intervient contre les violences familiales et assure des formations en couture, broderie, coiffure, artisanat, travail du bois. Mais surtout, il prend en charge 30 enfants « à problèmes » (misère, malnutrition, absence de parents ou incapacité de ceux-ci à assurer l’éducation). Le centre devient pendant plusieurs heures chaque jour la maison des enfants, un endroit où ils sont aimés, reconnus, socialisés et où ils mangent à leur faim. Et les progrès sont fantastiques.

Les comités populaires

140 villages de Cisjordanie sont touchés par le tracé du mur qui, sur plus de 700 Km, balafre le territoire et annexe à Israël 12% du territoire. Une dizaine de comités populaires existent dans certains de ces villages depuis des années. Mais l’éclatement de la société palestinienne et l’absence de leadership crédible font que ces comités ont souvent des stratégies différentes, voire contradictoires.
On connaît le discours de la gauche palestinienne, très active dans certains camps de réfugiés. Dans les comités populaires, c’est souvent le Fatah qui est le plus actif. Un Fatah « de lutte » qui n’a pas grand-chose à voir avec le triste spectacle du congrès du Fatah à Bethléem où les congressistes étaient arrivés en Mercedes.
Bil’in est en lutte depuis plus de 11 ans. Le village a été amputé d’une partie de ses terres par la construction de la colonie de Mod’in Ilit qui compte aujourd’hui plus de 55.000 habitants et des immeubles gigantesques.

Dès le début, le comité populaire a fait appel aux anticolonialistes israéliens (et quasiment tous ceux qui sont connus sont venus) et à la solidarité internationale. La répression a été très violente, elle a coûté la vie à Bassem (dit Pheel, on voit sa mort en direct dans le film « cinq caméras brisées ») et à sa sœur. Les villageois ont partiellement gagné : les Israéliens ont fait reculer le mur de près d’un Km et cet espace reconquis a aussitôt été mis en valeur. La manifestation a toujours lieu chaque vendredi et, au vu des gaz que nous avons respirés, cela reste très violent. Les manifestant-e-s sont non-violent-e-s mais, dès les premières grenades, les enfants du village ripostent à coup de pierres. Le comité trouve normale cette riposte. Le comité de Bil’in a été financé par l’Autorité palestinienne et il invite tout le monde, aussi bien les initiateurs du BDS que le Premier ministre palestinien.
Certains reprochent à Bil’in à la fois d’être institutionnalisé et en même temps d’avoir des actions trop prévisibles.

Beit Ommar est le village où les Israéliens ont construit, dès la conquête de 1967, la première colonie (si l’on excepte Jérusalem). Là, la résistance prend une toute autre forme, le comité cherchant en permanence à surprendre l’occupant. Parmi les actions réalisées, un drapeau planté en zone annexée au bord de la Mer Morte, une tente plantée dans une colonie, une grande route bloquée, une caserne israélienne cadenassée…

Hébron, le scandale absolu

Il y a quelque chose d’oppressant dans cette ville. La violence des colons a ruiné le souk : 1800 commerces fermés, 500 échoppes murées. Les enfants palestiniens peuvent recevoir des pierres quand ils se penchent à la fenêtre. Plus personne ne vient dans cette impasse entourée de check-points. Le soir quand on dort chez l’habitant, les soldats sont juste au-dessus à 3 m. Les colons balancent leurs ordures en toute impunité. Leurs enfants sont dressés pour caillasser les écoliers palestiniens. Une femme colon est célèbre pour sa violence, une vidéo la montre giflant une militante allemande d’ISM. On essaie de discuter avec un colon. Peine perdue. On lui dit qu’on a une vidéo où on le voit frappant des enfants. « Après ce que les Allemands nous ont fait » essaie-t-il. Quand je lui dis que je suis juif, il se lâche : « allez au diable ». Que des barjots de ce genre existent, on comprend. Mais comment est-il possible que tous les gouvernements israéliens depuis 30 ans les aient protégés ? Aujourd’hui, les colons représentent 10% de la population juive israélienne, la moitié de l’armée et la moitié du gouvernement. Leurs ministres du parti « Foyer juif » de Naftali Bennett appellent ouvertement au meurtre à l’instar d’Ayelet Shaked qui estime qu’il faut tuer les mères palestiniennes puisqu’elles mettent au monde des terroristes. Aucune paix juste ne sera possible sans l’expulsion de ces colons. Mais qui aura envie et osera le faire ?

Israël en voie de fascisation ?

Il faut toujours être prudent sur les termes. Fascisme a un sens précis. Il y a 12 millions d’habitants entre Méditerranée et Jourdain, 6 millions de Juifs israéliens et 6 millions de Palestiniens. Israël se dit « État juif et démocratique ». La blague courante c’est qu’il est démocratique pour les Juifs et juif pour les Arabes.
Dans cet État d’apartheid, la population palestinienne est entièrement soumise à l’arbitraire le plus total. L’occupant décide quand il veut d’annexer telle ou telle terre, de construire de nouvelles colonies, d’agrandir les anciennes (55000 nouveaux logements sont prévus), de fermer les check-points, de détruire des maisons ou des villages, d’emprisonner (y compris sans jugement, c’est la détention administrative). Et l’occupant a décidé, face à ce qu’on appelle improprement la troisième Intifada (en fait ce sont des actes de désespoir individuels et non prémédités et les auteurs des attaques au couteau savent qu’ils y perdront la vie), de tirer sans ménagement. Les colons sont tous armés. Eux comme l’armée peuvent tuer impunément. Il y a eu 155 Palestinien-ne-s tué-e-s pendant les trois derniers mois de l’année 2015 dont 55 dans le district d’Hébron. Il n’y a jamais de jugement pour ces exécutions extrajudiciaires.
Il ne s’agit pas d’un génocide, mais d’un sociocide, la destruction systématique d’une société et de ce qui la fait vivre. Il est symptomatique qu’à chaque attaque contre Gaza, l’armée israélienne détruit en priorité la station électrique et la station d’épuration des eaux. En Cisjordanie, la population est obligée d’acheter électricité et eau aux Israéliens (alors que la région est un des châteaux d’eau du Proche-Orient). Certaines zones sont privées d’eau pendant des mois. Dans le camp de Dheisheh à Bethléem, une citerne a été construite, mais elle est mitraillée chaque fois que les habitants du camp essaient de la remplir.

Le camp anticolonialiste en but à la répression

« Il y a deux Israël qui ne cherchent pas et ne peuvent plus se rencontrer ». La phrase est de Michel Warschawski. La fraction la plus européanisée de la population juive israélienne n’a plus vraiment de représentation politique. Elle voudrait vivre à l’occidentale sans avoir à payer le prix de l’occupation. Les anticolonialistes israéliens sont toujours aussi courageux et radicalisés. Mais ils sont bien isolés dans la société israélienne. Les journalistes Amira Hass et Gideon Lévy séjournent régulièrement en territoire occupé. Ils crient leur indignation dans le journal Haaretz (Gideon Lévy : « il n’y a pas qu’Eichmann qu’on exécute en Israël, il y a aussi les enfants palestiniens »). Tout ceci ne change rien dans l’opinion. Celle-ci est persuadée qu’il n’y aura jamais de paix. Il suffit donc de toujours être le plus fort. Cela laisse les mains libres à Nétanyahou. Un groupe comme « les anarchistes contre le mur » est très affaibli.

Les Israéliens se vivent comme des victimes (cela paraît incroyable) et ils ont peur. Une phrase de bon sens comme « les Israéliens ne seront pas en sécurité tant que les Palestiniens ne le seront pas » n’a aucun écho dans une opinion acquise aux pires options « sécuritaires ».

L’opposition officielle à Nétanyahou (le parti travailliste ou Tzipi Livni) ne représente pas une alternative crédible. Oslo est mort et leur promesse de « se séparer » des Palestiniens ne rencontre qu’une faible adhésion. Les intellectuels liés à ce courant (David Grossman, Amos Oz, Avraham Yehoshua) sont en plein doute. Amos Oz rompt ses relations avec le ministère de la culture (en cela, il se conforme au BDS culturel) et Yehoshua qui avait approuvé toutes les guerres israéliennes se rallie à l’idée d’un État binational.

La « liste commune » (arabe-israélienne) est devenue avec 14 députés la troisième force à la Knesset. Mais l’unité entre les anticolonialistes israéliens et les Palestiniens d’Israël est plus difficile à obtenir. Les manifestations ont lieu dans la dispersion.

Les dirigeants de la liste commune sont poursuivis par la « justice » pour avoir rencontré des parents de « terroristes ».

La répression touche à présent des associations juives accusées d’être financées par l’étranger : B’Tselem, Taayoush, Breaking the silence. Ce ne sont pas les groupes les plus « radicaux », mais tout est entrepris pour les faire taire. Les nombreux témoignages, preuves à l’appui de Breaking the silence décrivant les crimes de guerre commis par « Tsahal, l’armée la plus morale du monde » ont provoqué une riposte gouvernementale.

Des groupes d’extrême droite s’attaquent à ces « traîtres ». Ezra Nawi est un militant israélien d’origine irakienne, très engagé dans la défense des Palestiniens contre le vol des terres. C’est lui qui nous a fait visiter les collines au sud d’Hébron avec entre autres le village Bédouin d’Umm al-Khair régulièrement attaqué et détruit par les colons de la colonie de Carmel.

Il a été victime d’une provocation. Une organisation d’extrême droite infiltrée l’a filmé affirmant qu’il fallait dénoncer à la police de l’Autorité palestinienne un Palestinien désirant vendre ses terres à un colon. Il a passé un mois en prison. L’avertissement est clair.

Israël, État voyou.

« Personne ne pourra dire nous ne savions pas ». C’est un diplomate français qui parle. Il envoie régulièrement (en pure perte) des rapports sur les exactions de l’occupant. Dans la vieille ville d’Hébron, six pays ont créé un organisme appelé « protection internationale temporaire d’Hébron ». Cet organisme n’ose même plus intervenir et envoie des rapports que personne ne lit.

La houtspa, en hébreu, c’est le culot. Les dirigeants israéliens n’en manquent pas. Empêcher les Juifs de prier sur l’esplanade des mosquées ou demander l’étiquetage des produits des colonies, c’est bien sûr pour eux un acte antisémite.

Dans le chaos du Proche-Orient, Nétanyahou joue sa propre partition de guerre totale : il soutient al-Nosra (lié à al-Qaida) en Syrie et a essayé jusqu’au bout d’empêcher l’accord sur le nucléaire avec l’Iran. Pour lui clairement, il vaut mieux l’État Islamique que l’Iran. Il se permet de sanctionner des pays qui, comme la Suède, ont reconnu la Palestine. Il n’a même plus besoin de se dissimuler derrière un hypothétique « processus de paix ». En l’absence de sanctions, il peut annoncer une accélération de la colonisation et un étouffement accru de ce qui reste de la Palestine.
Et pourtant. La peur du BDS est palpable en Israël. Des lois sont votées pour criminaliser toutes celles et ceux qui, en Israël ou à l’extérieur, prônent le boycott. Les succès du désinvestissement sont visibles.

En Palestine, un de nos interlocuteurs nous a dit : « la question palestinienne est née à l’extérieur (avec le plan de partage de l’ONU et la reconnaissance d’Israël), elle trouvera en partie sa solution à l’extérieur ». Et comme les gouvernements occidentaux sont complices, notre responsabilité est énorme : à nous d’imposer des sanctions !

Pierre Stambul

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10 mars 2016 4 10 /03 /mars /2016 17:14
Continuité territoriale : L’Exécutif préfère s’acoquiner au consortium des patrons fraudeurs
10 Mars 2016
Le président de l’OTC lance un appel à la raison mais ses propos n’ont en fait rien de raisonnable. A l’entendre l’opposition n’énonce que des contres vérités quand lui s’en tiendrait à la stricte vérité. Nous allons, pour ce qui est des élus communistes, faire la démonstration du contraire.
Dans un PV de la conférence des présidents de groupes convoquée par le président de l’Assemblée de Corse le 25 février Mr Acquaviva a expliqué : « dès le 5 mars, la MCM pourrait rencontrer des difficultés pour payer les salaires, alors qu’en janvier, un dépôt de bilan avait pu être évité grâce au déblocage de 5 M€ par sa banque, versement facilité par le rapprochement des acteurs auxquels était parvenue la nouvelle majorité territoriale ».
Selon les attendus du jugement du Tribunal de commerce (TC) de Marseille du 25 février, MCM présente une trésorerie d'environ 3 millions d'euros après paiement des salaires au mois de février et prévoit un exercice également excédentaire en mars après avoir honoré 225 000 euros de cotisations sociales.
Pour ce qui est de la Caisse d’épargne, elle a sans doute considéré que le non respect de ses engagements présenterait moins de risque au moment ou se mettait en place un processus de faillite organisée de la MCM. Un prêt classique était prévu dans le cadre du plan de cession. Il a été semble-t-il modifié en prêt relais garanti par les versements mensuels de la compensation financière due au titre de la délégation de service public (DSP).
Que Mr Acquaviva ait facilité le rapprochement entre le consortium de Mr Padrona et Mr Rocca nous n’en doutons pas mais il eut été plus conforme aux décisions de la juridiction commerciale que de ne pas autoriser l’ouverture illégale de la ligne Corsica linea sous pavillon bis international et de cette façon d’empêcher la concurrence déloyale opérée pour détruire le projet industriel validé le 20 novembre 2015 par le TC de Marseille.
Mr Acquaviva fait également valoir que nous ne sommes pas soucieux des intérêts de la CTC et que l’absence de délibération aurait empêché de faire valoir ses droits sur la surcharge combustible. Or il sait que nous avons voté ce jour là la délibération 16/038 sous ce libellé « donne mandat au président du Conseil exécutif pour signer l’avenant n°2 à la convention de DSP maritime entre les ports corses et celui de Marseille (comptes d’exploitation et réajustement des coûts de combustible) ».
Dans Corse Matin du 9 mars Mr Acquaviva explique que « l’enjeu premier » est la fusion entre CM Holding (Patrona) et MCM (Rocca). Dans ce cadre Mr Rocca est devenu dans un premier temps le 15ème actionnaire CM Holding avec l’objectif de lui céder 100% des parts de MCM. Néanmoins la décision du TC de Marseille le 20 novembre 2015 stipule que dans les deux années suivant la cession toute modification du capital de MCM ne peut excéder 49 %.
Le procureur de la République à juste raison a indiqué de surcroit que « la crédibilité » du TC serait mise en cause par le « retour d’un candidat repreneur évincé ». Pour surmonter la difficulté et changer de juridiction est même avancée l'idée d'un transfert du siège de MCM en Corse. Face à ces manœuvres nous avons du mal à croire Mr Acquaviva qui dit : « la seule solution c’est l’alternative proposée par la CTC (majorité régionale) … et de consolider l’horizon d’une compagnie régionale ».
MCM, compte aujourd'hui 903 des 1.500 salariés de l'ex-SNCM et porte le projet industriel de desserte de l’ensemble des ports de Corse en DSP avec la CMN et des liaisons sur l’Afrique du Nord. Partant de là, la volonté de « préserver les opérateurs » devrait se traduire par l’acceptation de ce schéma le plus favorable pour l’emploi à travers le maintien de toutes les activités de la MCM et le recours à la DSP sans se soumettre, sous couvert de discontinuité, aux exigences ultralibérales de Bruxelles.
Au lieu de faire ce choix, qui n’exclut pas la possibilité d’une implication de la CTC quand les choses seront stabilisées, l’Exécutif préfère s’acoquiner dans l’urgence au consortium des patrons fraudeurs auteurs d’un parjure et prélude à un processus de faillite organisée de la MCM. De cette façon le démantèlement de la SNCM se poursuivrait les uns visant les cargos mixtes pour la desserte de la Corse les autres les ferries pour se positionner sur l’Afrique du Nord. Les perdants seront les salariés, les usagers et le service public de continuité territoriale.

Michel Stefani

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