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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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17 juin 2014 2 17 /06 /juin /2014 09:43
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17 juin 2014 2 17 /06 /juin /2014 09:32
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16 juin 2014 1 16 /06 /juin /2014 14:24

 

source:« Le Monde diplomatique »

                                                                                    telecerveau-copie-1.jpg

Samedi 14 juin 2014. « Comprenez-vous la grogne des cheminots ? », interroge le site d’un hebdomadaire qui n’aime les mouvements sociaux que lorsqu’ils sont impulsés par des patrons ; « Quelle galère ! » et « Ça suffit ! » titre à deux jours d’intervalle un quotidien populaire ; « ils [les grévistes de la SNCF] n’obtiendront rien de plus et ils auront perdu la bataille de l’opinion, abîmant un peu plus l’image du syndicalisme », prévoit avec assurance un quotidien de référence. Après le mouvement de mai-juin 2003, Gilles Balbastre et Pierre Rimbert avançaient l’hypothèse suivante : serait-ce « la désillusion sans révolte née de la morne réalité de leur travail qui inspire à tant de journalistes ce ressentiment envers [ceux qui] se rebellent encore ? »

Le mouvement de mai-juin 2003

Les médias, gardiens de l’ordre social

Les dogmes peuvent tuer. La réduction des dépenses publiques, priorité des gouvernements depuis vingt ans, a fragilisé le système de santé français, incapable de répondre aux conséquences de la canicule. Plus qu’ailleurs en Europe, des milliers de personnes âgées en sont mortes. Absente durant cette période, l’équipe du premier ministre, M. Jean-Pierre Raffarin, est en revanche omniprésente sur le terrain des mesures régressives frappant les enseignants, les intermittents du spectacle, les étudiants. Elle programme une troisième année de baisse des impôts pour les plus favorisés, censée relancer l’emploi. Alors que la détérioration de la croissance et l’augmentation du chômage sanctionnent cette obstination, le mécontentement social s’étend. Malgré le silence de certains médias.

par Gilles Balbastre et Pierre Rimbert, septembre 2003

Le soir de la journée nationale d’action du 10 juin contre la réforme des retraites, TF1 consacra 3 minutes 47 secondes aux grévistes et manifestants contre 14 minutes 5 secondes à ceux qui les dénonçaient. Même équilibre sur France 2 : le journal télévisé de 20 heures du 14 mai avait octroyé 1 minute et demie à la parole des protestataires contre 8 minutes 50 secondes aux gênes occasionnées par les grèves. A trois reprises au moins (les 13, 14 et 16 mai), les téléspectateurs du service public purent s’émouvoir des infortunes d’une start-up parisienne, assurément très représentative du salariat français. A l’opposé, la « France des grévistes », dépeinte comme celle des «  ronds-de-cuir » et des « assistés », était symbolisée par Marseille. « Il faut dire que les services publics et parapublics y tiennent une très grande place et que la ville compte de nombreux retraités, chômeurs et RMistes », soulignait Patrick Poivre d’Arvor sur TF1 (4 juin).

Il faudra alors toute la perspicacité distinguée de David Abiker, chroniqueur de l’émission « Arrêt sur image » (France 5), pour déplorer le traitement de faveur réservé aux grévistes : « En regardant ces images, je me suis dit que la grève, ça pouvait être une série de petits bonheurs. (...) Je suis pas sûr, moi, ayant constaté dans mon entourage, mes collègues, que ça ait été véritablement systématiquement une partie de plaisir. On doit trouver un ou deux usagers qui aient dû soit intérieurement bouillir de colère, soit galérer (1). » Oui, on les avait trouvés...

Une idée répandue veut pourtant que le traitement médiatique des conflits sociaux soit la résultante des stratégies de communication mises en œuvre par les acteurs du conflit. La presse servirait alors de simple chambre d’enregistrement aux protagonistes. Elle relaterait leurs efforts pour accéder aux médias et gagner ainsi les faveurs de l’« opinion (2) ». A travers ses différentes sensibilités, elle restituerait l’ensemble des points de vue. Dans le cas contraire, l’annonce par les sondages de la popularité d’une contestation obligerait d’ailleurs les entreprises de presse à équilibrer leurs lignes éditoriales pour conserver leur clientèle. En vertu de ce postulat, un responsable d’institut d’opinion avait affirmé : « On ne peut pas dire que, en 1995, les grévistes n’aient pas été à la fête dans les médias (3). » Cette thèse a pour elle les apparences : les gouvernants ne s’enorgueillissent-ils pas d’un souci permanent de « pédagogie », les syndicats de leurs stratégies de communication, les contestataires de leur capacité d’organiser des manifestations qui intéresseront les journalistes et leur permettront ainsi de « sensibiliser l’opinion » ? Juchés en position d’arbitres des habiletés médiatiques, les professionnels de l’information paraissent alors exonérés de toute critique, les reproches ne pouvant émaner que de grincheux distancés dans la course aux médias. Aux antipodes de cette conception vaporeuse d’un marché autorégulé de l’information, la couverture des grèves du printemps 2003 rappelle que les médias (qui appartiennent souvent à de grands groupes capitalistes) ne sont pas les simples spectateurs mais des acteurs des conflits sociaux.

Selon un scénario désormais familier, le plan gouvernemental de réforme des retraites fut acclamé par les éditorialistes les plus en vue ; les signataires de l’accord, félicités. Aux ministres et aux directions syndicales on prodigua encouragements à « résister » à la pression des «  foules impures (4) » ; on invita des « experts » à ratifier « scientifiquement » la réforme. Les sondeurs sommèrent les sondés de choisir entre diverses variantes d’une même proposition, cependant que la presse agitait les résultats comme preuve du soutien populaire à un plan de réduction des « avantages acquis », fût-il différent dans le détail du projet gouvernemental. Et, entre deux annonces d’un « essoufflement » du mouvement, les journalistes se déchaînèrent contre ces grévistes «  convulsionnaires » accusés de « bloquer l’économie à un moment où ça ne va pas fort pour mieux défendre des revendications simplistes et ultracorporatistes (5) ». Les grévistes étaient à nouveau « à la fête ». Comme des boîtes de conserve au jeu du chamboule-tout...

Le traitement du conflit sur les retraites et la décentralisation de certains personnels de l’éducation nationale a d’abord fait ressortir la quasi-absence en France d’information sur le social. En temps ordinaire, aucun des trois grands journaux nationaux dits « de référence » ne comporte de rubrique quotidienne sur ce thème. Les rapports sociaux dans l’entreprise sont tantôt isolés dans des suppléments hebdomadaires largement occupés par des annonces payantes destinées au recrutement des cadres (cahier « Emploi » de Libération ), tantôt engloutis aux côtés des faits divers dans les pages «  société », tantôt rejetés dans les rubriques « économie » ou « entreprises » consacrées à la microéconomie et rédigées du point de vue des « décideurs ». Nul cahier consacré aux luttes syndicales n’équilibre les suppléments « argent », «  mode » et « cadeaux » (de luxe). Même situation dans l’audiovisuel : à l’exception de France 5, les chaînes hertziennes ne programment aucun magazine social régulier alors que pullulent les rendez-vous « de société ».

Un ethnocentrisme de classe

Au sein de la profession, le journalisme social est déconsidéré. Pour les responsables éditoriaux, la faute incombe à la « grisaille » du rapport salarial : il détournerait les consommateurs de presse... et, surtout, les annonceurs publicitaires. François de Closets, journaliste économique, a justifié cette absence : « Il est très difficile de faire naître une demande implicite sur les problèmes sociaux. Les syndicats, ça fait fuir tout le monde (6). » Tout le monde, vraiment ? Ou faut-il voir dans cette répulsion (imaginée) le résultat de l’usinage par les écoles de pouvoir d’une élite professionnelle issue des milieux aisés, habitée par un ethnocentrisme de classe tel que, pour un «  grand reporter », « monter les marches qui mènent vers les appartements, c’est pénétrer dans un autre univers  (7) » ?

Contrairement aux « odyssées » des patrons de choc, le social n’est médiatisé qu’en situation de crise. Pour qu’une fenêtre médiatique s’ouvre sur le monde du travail, il faut qu’une explosion éventre une ville (AZF Toulouse), qu’une grève induise des perturbations (SNCF), qu’une percée électorale de l’extrême droite soit imputée aux ouvriers. Ou alors qu’émerge une forme d’action jugée « nouvelle » par les journalistes (Cellatex, salariés de McDonald’s). Sur le reste, c’est-à-dire sur l’essentiel, rideau. De cette censure spontanée découle une conséquence majeure : tandis que la médiatisation d’un conflit de grande ampleur ne débute qu’après les premières mobilisations, les décisions qui déclenchent ce conflit ont déjà fait l’objet d’un accompagnement médiatique en profondeur.Depuis le milieu des années 1980, l’urgence d’une réforme libérale des structures de l’Etat social mises en place à la Libération a été régulièrement proclamée par Le Point comme par Le Nouvel Observateur, par Le Monde comme par Le Figaro, sur TF1 comme sur France 2, sur France-Inter comme sur Europe 1. La hiérarchie des rédactions balise les chemins éditoriaux le long desquels va serpenter la couverture quotidienne d’une grève ou d’un conflit.En 1993, le directeur du Point exigeait que M. Edouard Balladur, fraîchement nommé premier ministre, opère sans tarder « la chirurgie annoncée sur les retraites et la Sécurité sociale (8). » Dix ans plus tard, le directeur délégué du Nouvel Observateur, notant à regrets que « la France l’un des derniers pays à n’avoir réformé ni sa Sécurité sociale ni ses retraites », exhortera le gouvernement à franchir enfin « le mur de la réforme (9) ». Entre-temps, d’innombrables articles sur le thème « Peut-on encore réformer l’Etat ? » auront tout à la fois distillé et dénoncé « un sentiment diffus de blocage. Retraites, éducation nationale, SNCF, ministère des finances, autant de réformes amorcées, et en grande partie avortées. De quoi alimenter la rengaine des contempteurs de la sphère publique  (10) ».

Ces considérations idéologiques, toujours dissimulées par l’invocation de la « rationalité », de la « modernité », de l’Europe ou du « réalisme », s’arriment à un môle doctrinal commun : « Depuis vingt ans, prétend l’éditorialiste économique d’un grand quotidien national, les Etats européens ont fait le mauvais choix. Ils n’ont guère augmenté leurs dépenses régaliennes — police, justice, armée, dépenses administratives. (...) En revanche, l’Etat social (santé, retraites, allocations familiales, chômage, aide au logement, RMI) ne cesse de progresser (11). » Au-delà des divergences de forme savamment mises en scène, les journalistes qui « font l’opinion » convergeaient depuis longtemps sur l’essentiel : refonte « inéluctable » du système de retraites, « nécessaire » mise à contribution du travail plutôt que du capital, alignement « incontournable » de la durée de cotisation des salariés du public sur ceux du privé.

« Cela relève d’une solidarité entre Français bien normale pour tous ceux qui ne s’accommodent pas d’une société de privilèges (12)  », avait-on tranché. Société de privilèges ? Les cadres de la presse nationale s’abstinrent en tout cas de signaler qu’ils bénéficient, eux, d’un abattement fiscal automatique de 7 620 euros, d’au moins douze semaines de congés et récupération du temps de travail, d’un treizième mois, de retraites complémentaires, d’intéressement, de « parachutes dorés ». Et surtout de salaires très supérieurs à la moyenne (13).Quand François Fillon dévoila ses intentions, ceux qui, huit ans plus tôt, chantaient « l’audace » et l’ « équilibre » du plan Juppé jurèrent donc, cette fois encore : « Il n’y a pas d’alternative  (14). » Et, comme en 1995, nombreux furent les gardiens du « cercle de la raison  » libérale qui rejetèrent les contestataires dans le camp des décalés mentaux (lire « Malades mentaux »). La politique que conspuaient des millions de manifestants, c’était un peu la leur.

C’est dans ce lit éditorial que s’écoula le flot quotidien de l’information grand public sur les grèves. Dans ce registre, l’impact de la télévision et de la radio domine (15). Pour s’en tenir aux informations diffusées par les principaux journaux télévisés pendant les grèves du printemps 2003, plusieurs figures imposées du traitement médiatique des conflits sociaux (ré)apparaissent (16).

En premier lieu, la définition des protagonistes et l’assignation de leurs rôles. Dès le lendemain de la mobilisation du 13 mai, l’écrasante majorité des reportages de TF1, France 2 et, dans une moindre mesure, de France 3 partagent la société en deux camps irréductiblement opposés, faciles à repérer et surtout à décrire. Dans le rôle des gêneurs, les grévistes syndiqués de la fonction publique ; dans le rôle de leurs « victimes », les parents d’élèves, usagers des transports en commun, lycéens, travailleurs.

Ainsi s’opère le renversement médiatique des antagonismes qui structurent le conflit : vus à la télévision, les salariés ne s’opposent plus à un gouvernement et à un patronat décidés à amputer leurs droits ; ils s’opposent entre eux. Car la plupart des reportages présentent bien les grévistes comme des professionnels, mais de l’arrêt de travail ; ils n’ont pas d’enfants, n’empruntent jamais les transports ni ne fréquentent les commerces. Réciproquement, on martèle cette autre « vérité » : les salariés normalement constitués ne font pas grève, mais « cherchent par tous les moyens à se rendre à leur travail » (France 2, 13 heures, 13 mai).

Il ne faut sans doute pas chercher bien loin les fondements d’une telle évidence : les journalistes qui nous ont informés sur les débrayages et les manifestations des 3 avril, 13 et 25 mai, 3, 10 et 19 juin avaient eux-mêmes choisi de ne pas faire grève ces jours-là, malgré un préavis déposé par le SNJ-CGT (17). Cette décision fut-elle sans influence sur la sélection des micros-trottoirs diffusés sans relâche en ouverture des journaux ? On peine à dénombrer les invectives d’usagers fatalement « pris en otage » contre les conducteurs de la RATP, « des salauds et des égoïstes », «  des gros nazes » qu’il faudrait « attaquer au pénal  (18) » ?

La « France du travail » façonnée par les médias était paradoxalement représentée par des fractions minoritaires de la population active : cadres supérieurs, chefs d’entreprise, professions libérales — parisiens de préférence. L’indignation des petits et des grands patrons ruisselait à l’écran. Sur TF1, Jean-Pierre Pernaut comptabilisait les « nombreuses catégories professionnelles qui ne se sentent pas concernées par cette réforme des retraites. Par exemple les commerçants  : que pensent-ils de l’agitation actuelle ? » (19 mai). Sur France 2, David Pujadas élucidait un autre mystère : « Hier, on l’entendait, le patron des patrons, Ernest-Antoine Seillière, disait que la France s’appauvrissait dans la rue. Que la grève coûtait cher à l’économie. Comment les entreprises vivent-elles ces journées au ralenti ? » (14 mai).

Seconde figure imposée du traitement audiovisuel d’un conflit social : l’effacement de ses enjeux réels au profit de problèmes médiatiquement exploitables. A mesure que s’éloignait la perspective du retrait ou de la renégociation des « réformes » Fillon et Ferry, la télévision chercha de nouveaux angles pour nourrir ses journaux. Le conflit fut alors reconfiguré autour de thèmes à suspense, féconds en controverses et en rebondissements. Les malheurs des usagers, bien entendu, mais aussi la légalité ou non de la grève à la RATP, la mise en place d’un service minimum, la polémique autour d’une «  petite phrase » de Jean-Pierre Raffarin (19), la «  radicalisation du mouvement » par l’extrême gauche. Et surtout... le blocage ou non des examens du baccalauréat. Dès le 16 mai, Daniel Bilalian posait sur France 2 le problème qui allait cristalliser l’attention des rédactions  : « Y aura-t-il boycott du bac ou pas, c’est là toute la question. » Un mouvement de plusieurs mois contre la décentralisation, puis contre la réforme des retraites se trouva ainsi réduit à une problématique sans rapport avec les revendications des protestataires. A compter de cette date, la quasi-totalité des reportages plaça les grévistes de l’éducation nationale sur la défensive. « Venons-en à la grogne des enseignants. Leur grève perturbe sérieusement les familles, que ce soit pour la garde des jeunes enfants ou pour les examens des plus grands », lance Jacques Legros dans le 13 Heures de TF1 du 21 mai, avant d’enchaîner le portrait d’une famille inquiète. Sommés par les journalistes de s’expliquer sur l’éventuel boycott des examens, les « profs » devaient aussi se justifier face à des parents d’élèves et des lycéens s’estimant à leur tour « pris en otage (20) » en écho à la ritournelle médiatique.

Le résultat de cette redéfinition médiatique des enjeux fut la relégation en deuxième partie de journal des informations portant sur les manifestations et les raisons des grèves. La « pagaille » engendrée par le mouvement était, elle, détaillée en «  ouverture ». Comme l’expliqua, involontairement, un présentateur de TF1, « quand on évoque toutes ces grèves, on le fait avec ce qu’il y a de plus spectaculaire, on vient de le voir avec les éboueurs, mais surtout avec les grèves dans les transports » (13 heures, 10 juin).

Recours compulsif au portrait

L’individualisation des luttes collectives par le portrait est le troisième pont aux ânes sur lequel nombre de médias s’engouffrent. Chacun conserve en mémoire l’icône médiatique du « printemps de Pékin » en 1989 : un homme seul stoppant la progression d’une colonne de chars, la volonté de l’individu contre la force de l’Etat. Les centaines de milliers de manifestants massés autour de lui ont été exclus du cadre. Si le recours compulsif au portrait, tant dans la presse écrite qu’audiovisuelle, dérive de cet individualisme-là, il relève aussi d’une paresse nourrie de course à l’audience (ou au tirage). Plus faciles à réaliser qu’une enquête, les portraits d’élèves, de parents ou de commerçants perturbés par les grèves sont aussi plus accrocheurs : ils font appel à l’intime, à l’émotion. C’est par ce mode narratif que les téléspectateurs découvrirent les grévistes, souvent ravis de se prêter au jeu en croyant ainsi servir le mouvement.

Mais le genre s’accommode mal des causes communes. Il privilégie ce qui distingue aux dépens de ce qui réunit. Les antagonismes politiques et sociaux s’y dissolvent dans la psychologie individuelle. « Voici pour comprendre quatre exemples, quatre portraits. Ils ne travailleront pas demain et ils iront manifester », annonce David Pujadas sur France 2 (20 heures, 12 mai). Le portrait n’illustre plus ; il démontre. Deux minutes trente « pour comprendre » la grève, avec « Karine, de la SNCF », « Dominique, employé de mairie », « Sylvie, professeur de lettres », « Michel, délégué syndical FO ».

Ailleurs, ce seront trois pages « pour comprendre » pourquoi Julie, Joseph et Olivier ont cessé le travail tandis que Robert Yann et Clio sont restés à leur poste (21). Et si, dans un cas comme dans l’autre, les «  paroles de grévistes » et « paroles de profs » semblent équilibrer celles de leurs contempteurs, l’analyse légitime du mouvement demeure le monopole des éditorialistes et des « experts ».

Mise en scène d’une opposition entre salariés, effacement des enjeux réels du conflit au profit de polémiques accessoires, insistance obsessionnelle sur les nuisances de la grève et incapacité de rendre compte des activités collectives... ces délices journalistiques ont incité des manifestants excédés à se rassembler devant les locaux des entreprises de presse pour dénoncer le « mauvais traitement » de la grève.

Quelques semaines plus tard, le contraste avec le conflit des intermittents du spectacle pouvait sembler saisissant. L’approche à la fois plus détaillée et plus favorable dont ils bénéficièrent — du moins dans un premier temps... — éclaire en creux les raisons de l’acharnement médiatique contre les fonctionnaires. La proximité sociale et culturelle des cadres de la grande presse avec le monde artistique a bien sûr joué : un rédacteur en chef se sent spontanément plus en affinité avec un metteur en scène qu’avec un guichetier de la Sécurité sociale.

Mais, plus fondamentalement, ce sont le style de vie et les valeurs affichées qui rapprochent les journalistes, y compris les plus précaires, des professions libérales ou artistiques. A travers la figure du reporter ou de l’enquêteur, les mythes professionnels de la presse exaltent l’autonomie, la créativité, la liberté, l’audace, la souplesse, la transgression, la quête individuelle, bref, des valeurs que tout oppose à l’image médiatique du fonctionnaire : rigidité, hiérarchie, routine, anonymat... Pourtant, nul observateur d’une rédaction n’ignore que ces termes dépréciatifs décrivent désormais le quotidien de la plupart des salariés de la presse. Serait-ce alors la désillusion sans révolte née de la morne réalité de leur travail qui inspire à tant de journalistes ce ressentiment envers les salariés du public qui, eux, se rebellent encore ?

Gilles Balbastre

Réalisateur et coauteur de Journalistes au quotidien et Journalistes précaires (tous deux sous la direction d’Alain Accardo), Le Mascaret, Bordeaux, respectivement 1995 et 1998.

Pierre Rimbert

(1) 18 mai 2003.

(2) « En réalité, il s’agit d’une bataille, il faut gagner l’opinion publique », entendait-on sur RTL le 12 mai 2003.

(3) Stéphane Rozès, « Conquête de l’opinion et opinion de conquête », in collectif, Médias et luttes sociales, Paris, éditions de l’Atelier, 2003, p. 113. A propos des grèves de 1995, lire Serge Halimi, « Les médias et les gueux », Le Monde diplomatique, janvier 1996, p. 10.

(4) Claude Imbert citant Renan dans Le Point, 6 juin 2003.

(5) Le Parisien, 7 juin 2003. Sur ces aspects, lire « Les journalistes contre les grévistes », Pour lire pas lu, n° 15, juin-août 2003.

(6) Colloque « La médiatisation des savoirs savants », l’Inathèque de France, 5 février 2001.

(7) Propos d’une journaliste visitant un quartier pauvre cité dans François Ruffin, Les Petits Soldats du journalisme, Paris, Les Arènes, 2003.

(8) Claude Imbert, Le Point, 15 mai 1993.

(9) Jacques Julliard, Le Nouvel Observateur, 10 avril 2003.

(10) Libération, 4 mars 2002. Lire Pierre Bitoun, «  Faux privilégiés, vrais nantis », Le Monde diplomatique, mars 2002.

(11) Arnaud Leparmentier, Le Monde, 14 juin 2002.

(12) Jean-Michel Thénard, Libération, 2 mai 2003.

(13) Le salaire médian des journalistes salariés de la presse quotidienne et des télévisions nationales était de 3 582 euros en 1999 (seuls 10 % des foyers français gagnent plus de 3 530 euros par mois). Les rémunérations de l’élite professionnelle sont plus élevées encore : selon Le Point du 25 janvier 2002, un grand reporter de TF1 gagnait en 2001 entre 3 811 et 5 335 euros, un rédacteur en chef adjoint entre 4 878 et 6 860 euros ; le présentateur vedette, 45 700 euros ; un directeur de la rédaction de presse économique touche en moyenne 7 900 euros mensuels. Le salaire moyen à la rédaction du Monde se situe à 4 376 euros.

(14) Le Monde (13 mars), Le Figaro (24 avril), France-Inter (13 mai), TF1 (14 mai), Europe 1 (14 mai), Libération (15 mai), Le Nouvel Observateur (15 mai), Valeurs actuelles (30 mai), L’Express (5 juin), etc. ont tour à tour affirmé, par voie éditoriale ou par sondage dont les questions étaient biaisées en ce sens, qu’il n’y avait «  pas d’alternative » au triptyque hausse des cotisations salariales, hausse de la durée du travail, baisse du montant des pensions.

(15) Tandis que 7 % des Français âgés de plus de 15 ans déclarent lire chaque jour un quotidien national, un habitant sur trois regarde le journal télévisé de TF1, France 2 ou France 3 en fin de journée. (Sources : Insee Première, n° 753, décembre 2000 et Correspondance de la presse, Paris, 17 juin 2003.)

(16) Les paragraphes qui suivent s’appuient sur le décryptage d’une soixantaine de JT diffusés sur TF1, France 2, France 3, entre le 10 mai et le 20 juin 2003, réalisé avec le concours de Clothilde Dozier et Samuel Dumoulin.

(17) Il y eut en réalité très peu de grévistes dans la profession à l’exception de stations locales de Radio France et de France 3.

(18) Respectivement TF1, 13 heures, 15 mai ; France 2, 20 heures, 15 mai ; France 3, 12 h 30, 14 mai.

(19) Le 11 juin, Jean-Pierre Raffarin déclarait que les socialistes «  semblent préférer leur parti à leur patrie ».

(20) La « prise d’otage » est un crime ; la grève est un droit garanti par la Constitution.

(21) Le Monde, supplément « Le travail en crise », 22 juin 2003.

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16 juin 2014 1 16 /06 /juin /2014 14:15

 

Votre patron va pouvoir modifier votre contrat de travail

Par LEXPRESS.fr avec AFP, publié le 13/06/2014 à  10:52, mis à jour le 16/06/2014 à  16:08

La Cour de cassation considère désormais qu'un salarié ne peut plus refuser toute modification de son contrat voulue par l'employeur. Y compris une baisse de salaire, si elle reste mineure. 

 
Votre patron va pouvoir modifier votre contrat de travail

Un salarié ne peut plus refuser toute modification de son contrat de travail décidée par son patron, a jugé la Cour de cassation dans un arrêt du 12 juin 2014.

Istockphoto

Un salarié ne peut plus refuser toute modification de son contrat de travail décidée unilatéralement par son patron. La Cour de cassation a modifié son point de vue dans un arrêt du 12 juin 2014 qui n'a pas encore été rendu public. Alors qu'elle l'excluait formellement depuis de nombreuses années, elle juge désormais qu'un employé peut se voir imposer une modification de son contrat, à condition qu'elle n'empêche pas, objectivement, sa poursuite, et donc qu'elle soit mineure. 

Pour comprendre les règles qui prévalaient jusque là, lire aussi: L'employeur peut-il baisser les salaires en temps de crire? 

Il s'agit, de la part du juge, de l'introduction d'une certaine souplesse dans les relations employeur-employé, qui était absolument exclue jusqu'à présent. La Cour jugeait invariablement que ce qui avait fait l'objet d'un contrat signé ne pouvait en aucun cas être modifié par une partie sans l'accord de l'autre. Elle admettait seulement que la modification refusée, si elle était nécessaire, puisse justifier un licenciement, mais avec indemnités. 

Cette modification mineure, que le salarié doit désormais accepter, peut même porter sur des éléments essentiels, comme le montant de la rémunération. Ce que les juges considéraient jusque-là comme absolument intangible, sauf accord des deux parties pour la modifier. La Cour de cassation n'admettait même pas que le mode ou le montant de la rémunération prévus au contrat soient modifiés dans un sens favorable au salarié, sans l'accord exprès de celui-ci. 

Le salarié ne peut plus s'estimer licencié

Si le changement n'est pas un obstacle à la poursuite des relations de travail dans des conditions normales, le salarié ne peut plus s'estimer licencié, ni demander aux prud'hommes de constater la résiliation de son contrat aux torts de son entreprise. Ceci lui donnait droit à des indemnités de licenciement et dommages-intérêts pour licenciement abusif. 

"Il ne peut plus sauter sur l'occasion pour quitter l'entreprise avec indemnités", résume un magistrat. La Cour de cassation vient en l'espèce d'admettre qu'un patron impose à son salarié une baisse de son taux de rémunération, parce que cette baisse "représentait une faible partie de la rémunération". 

Avec

En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/emploi/gestion-carriere/votre-patron-va-pouvoir-modifier-votre-contrat-de-travail_1550849.html#VQOuTi4XUU1pmGkS.99
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16 juin 2014 1 16 /06 /juin /2014 14:11

 

 

 

16 juin 2014

Le 31 mai un navire de la Corsica Ferries a raclé au sortir du port d’Ile Rousse un haut fond après s’être éloigné du chenal. Ce type d’incident aurait du faire l’objet de la plus haute attention de la part de l’armateur. Tel n’a pas été le cas puisque le Méga 5 a effectué 4 traversées avant d’être conduit au chantier naval pour y être réparé. Il y sera immobilisé 7 jours.

Une fois encore il semblerait que le profit ait été la seule raison de la négligence de l’armateur, qui ne pouvait ignorer après un « black-out » devant le port de Bastia le lendemain de l’incident, l’existence d’une voie d’eau sous la ligne de flottaison du navire. Pourtant le navire en avarie repartira une le 1ier juin avec 1100 personnes à bord pour Ile Rousse, puis Toulon où la société italienne de classification RINA l’attendait pour procéder à une inspection de la coque. Les plongeurs découvriront alors une trace de 50 m de long et une fissure de 4 cm.

Tout cela interpelle d’autant plus que les services de contrôle français, indépendamment de la collaboration annoncée des deux BEA italiens et français, n’ont semble-t-il pas été alertés conformément aux obligations de sécurité s’imposant à tous les armateurs opérant sur les lignes de Corse.

La préfecture maritime de Toulon indique que le black-out de 10 minutes est l’unique information transmise au Cross Med. Elle n’a donc pas été informée du talonnage. Questionné par la presse spécialisée, son porte parole a rappelé les principes : « Le contrat de confiance entre le capitaine d’un navire et le centre opérationnel de l’État côtier prévoit pourtant d’être prévenu de manière sincère et complète. La sécurité de la navigation et le respect de l’environnement marin sont au-dessus de tout.»

De son côté l’armateur est formel il n’avait pas à prévenir le Cross Med car il n’y avait pas de risque de pollution, l’entrée d’eau était dans une maille sèche. Quant à l’enregistrement VDR, il à été remis aux autorités italiennes.

Le centre de sécurité des navires sous l’autorité des Affaires maritimes n’a pas eu, dans ces conditions, à s’intéresser à cet incident relativement grave alors qu’il est intervenu dans les eaux territoriales françaises sur un service de cabotage entre trois ports français. De même comment ne pas s’interroger sur l’absence de vérification de la conformité des procédures ISM par l’armateur à tout le moins pour les navires affectés à ce type de services entre la Corse et le continent.

Voila pourquoi Monsieur le Secrétaire d’Etat, sachant que plusieurs milliers de passagers ont ainsi été exposés à un risque potentiellement grave, les élu(e)s communistes et citoyens du Front de gauche ne comprendraient pas que vous ne diligentiez pas une enquête sur la période couvrant la durée de l’incident. A l’égard des millions de passagers qui se rendent en Corse avec cette compagnie, il serait effectivement impensable que la clarté ne soit pas faite voire que des sanctions soient pas appliquées si, comme tout semble le démontrer, les règles de sécurité n’ont pas été respectées.

                                               Michel STEFANIMichel costume

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16 juin 2014 1 16 /06 /juin /2014 13:59

  Photo de Pascal Esposito.

 

 

 

 

                                           PUBLICATIONS SABINE ROUGE .

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16 juin 2014 1 16 /06 /juin /2014 13:33

                                                                     cerveau animé

 

 

Après les interventions armées et le financement du terrorisme : Washington invente l'ingérence sexuelle
Kerry lors de la conférence sur les violences sexuelles en temps de conflit, le 13 juin 2014 à Londres. D. R.
Kerry lors de la conférence sur les violences sexuelles en temps de conflit, le 13 juin 2014 à Londres. D. R.

Lors de la conférence internationale sur le viol dans les zones de conflit, abritée cette semaine par la capitale anglaise, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a révélé qu’il avait instruit les ambassades américaines de surveiller le comportement des hommes à l'égard des femmes dans tous les pays du monde, estimant que les représentations des Etats-Unis sont habilitées à intervenir s’il le faut ! Dans le discours qu’il a prononcé, Kerry a déclaré : «J’ai adressé personnellement un câble à chacune de nos ambassades et à chacun de nos bureaux au département d’Etat, visant chaque diplomate et chaque responsable à tous les niveaux, leur donnant pour instructions d’intégrer encore davantage l’égalité des sexes, et de faire progresser la condition des femmes et des filles dans tous les aspects de notre travail diplomatique.» Jusque-là, John Kerry semble rester dans les limites de «la mission humanitaire» que son pays fait mine d’endosser, mais le secrétaire d’Etat ne s’arrêtera pas là et affichera clairement ses intentions d’ingérence en soulignant que les ambassades de son pays peuvent agir «y compris en matière de prévention et d’intervention en cas de violences sexuelles, en temps de paix comme en période de conflit». Une précision étonnante et qui voudrait dire que les Etats-Unis entendent se substituer à la justice des pays concernés même en temps de paix, alors que la conférence est censée traiter le phénomène de violence faites aux femmes en temps de guerre ! La déclaration de Kerry est une véritable insulte aux magistrats, car s’il est clair que ce phénomène doit être combattu sans relâche pour protéger la société de ses conséquences et permettre une vie digne à toutes les femmes, il serait mal venu que les Américains s’arrogent le droit de le faire à la place des systèmes judiciaires des pays concernés. Une aberration que les Américains assument tout de même aux yeux du monde et comptent faire admettre au nom «des droits humains». Il est évident qu’ils cachent des desseins beaucoup moins humanitaires concoctés loin des conférences officielles pavées de bonnes intentions. Pour préparer la démarche visée par son pays, Kerry conseille aux Etats de commencer par considérer le viol en temps de guerre comme «un crime international majeur» et de mettre fin à l'impunité. Des arguments qui ouvrent la voie à la légitimité d’une intervention directe des Américains qui ne comptent plus laisser apparemment les Etats concernés par ce phénomène seuls maîtres à bord, en prenant appui sur un protocole signé par les participants à la conférence de Londres. Kerry ne dit pas, cependant, dans son intervention que les pays où le phénomène de violences faites aux femmes est répandu, et où les criminels agissent dans la plus grande impunité, ont dans leur majorité été disloqués par l’interventionnisme américain. L’Irak qui sombre chaque jour un peu plus dans l’horreur ou l’Afghanistan pris en otage par les islamistes armés et formés par les Etats-Unis connaissent des horreurs indescriptibles. Pourtant, les Américains y ont été pour faire œuvre de civilisation et de démocratie. Résultat : ces pays sont revenus des siècles en arrière et les femmes en sont les premières victimes. Face à ce constat, il est encore plus affligeant d’entendre Kerry dire que «le moment est venu de reléguer la violence sexuelle à l’âge des ténèbres et aux livres d’histoire».
Meriem Sassi

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16 juin 2014 1 16 /06 /juin /2014 13:25

 

                                                

 

 

 

OBJET :    Urgent situation Maison des Syndicats de Bastia.

 

 

Monsieur le Maire,

 

 à l’issue du débat sur le statut de résident du samedi 7 juin je vous ai alerté sur la situation sanitaire des locaux abritant les syndicats à Bastia.

 

Je joins à ce courrier une photo prise ce jour devant l’entrée du bâtiment ou les poubelles s’accumulent jusqu’à obstruer l’entrée.

Il est impératif qu’une opération de nettoyage de la cour et des locaux communs soit organisée rapidement.

 

Ensuite comme vous en avez convenu nous devons trouver un mode de surveillance et d’entretien permettant un usage normal des locaux.

 

En effet les lieux étant ouverts en permanence de nombreuses personnes étrangères aux organisations syndicales y pénètrent soit pour garer leur véhicules soit et c’est plus grave pour trafic ou usage de stupéfiants surtout la nuit.

 

Sachant que pendant la période estivale les militants syndicaux sont moins nombreux dans les locaux nous craignons que les actes de vandalisme se multiplient.

 

Dans l’attente d’une réponse à notre sollicitation (l’ensemble des syndicats ont déjà alerté les services de la mairie) je vous prie monsieur le maire d’agréer mes plus sincères salutations.

 

 

Le Secrétaire Général,

 

                                                  Jean Pierre BATTESTINI

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16 juin 2014 1 16 /06 /juin /2014 13:17

                                                                              ARGENT PATRONAL

 

 

Une bonne nouvelle pour le capitalisme financier... La ’chef économiste Europe’ de Bank of America Merrill Lynch désignée comme nouvelle conseillère économique de l’Elysée par François Hollande...

PARIS, 10 juin (Reuters) - L’Elysée a annoncé mardi le remplacement de plusieurs collaborateurs de François Hollande, dont celui du conseiller économique et financier Emmanuel Macron par Laurence Boone, jusqu’ici très critique de la politique menée par l’exécutif.

La ’chef économiste Europe’ de Bank of America Merrill Lynch fustigeait fin mai "l’absence totale de politique économique, qui va conduire la France dans trois ans à mettre droite et gauche classiques au 3e rang derrière le FN", dans une chronique publiée dans le quotidien L’Opinion.

"Sans changement de politique économique, sans présentation d’une stratégie économique crédible, parce que détaillée, argumentée, avec des objectifs chiffrés réalistes, la France dans trois ans, c’est 3 millions de chômeurs, 3-4% de déficit, une dette à 100% du PIB, des jeunes très diplômés qui continuent de s’installer à l’étranger", ajoutait-elle.

Elle prendra ses fonctions le 15 juillet. Contrairement à Emmanuel Macron, elle ne sera pas en plus secrétaire générale adjointe de l’Elysée.

Laurence Boone expliquait cependant fin mai à Reuters que François Hollande n’avait pas réellement d’autre choix. "Des élections anticipées feraient écrouler sa majorité parlementaire, passer à une politique de demande complète n’est pas possible à l’heure actuelle en Europe et des réformes plus approfondies ne seraient pas compatibles avec la stratégie du gouvernement de ménager son aile gauche", disait-elle.

"Cela laisse l’option de continuer comme avant, par défaut. Cela peut être impopulaire mais il y a une réticence à entreprendre des réformes plus poussées, même si, après être tombé si bas en terme de popularité, François Hollande semble n’avoir pas grand-chose à perdre."

Membre du Conseil d’analyse économique et du conseil d’administration du groupe de luxe Kering, Laurence Boone a été chef économiste de Barclays Capital France.

Faire vivre le PCF

 

                                                                     

 

 

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16 juin 2014 1 16 /06 /juin /2014 13:06

                                                               humanite2010 logo

                                                                         g77.jpeg

 

Un événement considérable s’est déroulé ce week-end à Santa Cruz en Bolivie : le sommet du G77 + Chine qui propose de mettre sur pied un nouvel ordre mondial plus juste fondé sur une vision différente du développement selon laquelle les pays du Sud maitriseraient leurs ressources naturelles et vivraient en harmonie avec la planète.

Le groupe des 77 aux Nations unies est une coalition de pays en développement. Créée par 77 pays en 1964, l’organisation a repris son envol et compte actuellement 133 pays membres. Le premier sommet d’importance eut lieu à Alger en 1967. Depuis, le monde a changé, le rapport des forces à l’échelle internationale aussi. C’est ainsi que le G77 plus la Chine, c’est aujourd’hui 77% de la population mondiale et 43% de l’économie de la planète.

La déclaration finale ratifiée dimanche soir à l’issue de cette réunion de près de 110 délégations et en présence d’une quinzaine de chefs d’Etat porte essentiellement sur les objectifs du Millénaire de l’ONU, recouvrant notamment la réduction de l’extrême pauvreté et de la mortalité infantile, l’accès à l’éducation, l’égalité des sexes, et la mise en oeuvre du développement durable.

Le président bolivien Evo Morales a établi une feuille de route en neuf points «pour une fraternité planétaire des peuples», recommandant la disparition du Conseil de Sécurité de l’ONU, la création d’une Banque du Sud se substituant au FMI, l’intégration de la Russie au G77 + Chine, la création d’une alliance scientifique, technologique et culturelle.

« Nous, peuples du Sud sommes l’avenir du monde», a déclaré Evo Morales tandis que le président uruguayen, José Mujica, estimait qu’il n’était «plus possible de cautionner cette civilisation du gaspillage, qui affecte la vie même de la planète». «Un autre monde est possible», s’est exclamé M. Mujica.

Le président du Venezuela, Nicolas Maduro, à qui de nombreuses marques de sympathie et de solidarité ont été adressées, a demandé au G77 d'«incorporer plus de pays dans les projets visant à la libération de la communication et des médias». Il a annoncé que la chaîne vénézuélienne Telesur lancerait prochainement une chaîne de télévision en anglais. Evo Morales a préconisé des chaines en quecha et en aymara pour les pays andins.

La réunion de Santa Cruz ? Les médias nord-américains et euro centristes feignent de ne rien voir, de ne rien entendre. On les comprend : un autre monde se construit. Sans eux et sans ceux pour qui ils roulent.

 

[Photo Aizar Raldes/AFP]

 

 

 

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