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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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13 juin 2013 4 13 /06 /juin /2013 13:03

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  MICHEL STEFANI Michel Stefani

 

CFC : la direction respecte sa signature et la législation du

 travail

 

Les dirigeants du syndicat STC des CFC ont décidé de saisir le TGI pour non respect, selon eux, de l’accord signé le 27 mars par leur organisation, la CGT et le mandataire social de la SAEML en la personne de Monsieur Jean Baptiste Bartoli son DG. La signature de cet accord est intervenue en présence du président de l’OTC au terme de plusieurs mois de négociation placée sous son autorité par mandat de l’Exécutif. Les services de la CTC ont rédigé un PV.

Les 18 jours de conflit, les courriers signés par 190 agents, 5 chefs de service sur 7, l’ensemble des agents du service Comptabilité RH, attestent de la difficulté rencontrée après le 14 décembre 2012, date à laquelle le STC syndicat majoritaire et le président de l’OTC ont signé seuls, une première fois, 7 volets de cet accord avec un addendum post signature.

Dans ces conditions le volet rémunération et ses trois annexes ont été réservées et non signées le 27 mars. Les dirigeants du STC ne peuvent l’ignorer puisqu’il a été précisé que : « les dispositions du statut du personnels des CFC se substituent aux accords d’entreprise protocoles d’accord, relevés de décision en vigueur jusqu’à cette date à l’exception des annexes 1 et 2 relatives à la grille de traitement et au barème de rémunération ainsi que l’annexe 3 en ce qu’elle impacte la rémunération ».

En conséquence, ces annexes feront l’objet d’une négociation interne avec la direction des CFC sous l’égide de la commission mise en place par le CA de la SAEML conformément à ce qui a été acté le 27 mars pour déboucher avant le mois d’octobre 2013 sur un accord.

Entre temps, la négociation annuelle obligatoire (NAO) s’est déroulée incluant l’accord d’intéressement et le rattrapage sur le coût de la vie effectué selon l’évolution du SMIC. Dire que les intérêts matériels moraux des cheminots sont bafoués est sans commune mesure avec cette réalité et plus encore si on tient compte de la régularité mensuelle des réunions du CE et des DP.

La prise en compte de la complémentaire mutuelle ne relève pas exclusivement de la SAEML mais pour partie de la CTC puisqu’un engagement a été pris par le président de l’OTC afin qu’elle puisse être compensée financièrement. Il est question de 250 000 € par an et l’Assemblée de Corse doit en délibérer.

Pour ce qui est de la sécurité santé au travail la direction des CFC y est particulièrement sensible comme la CTC qui a réalisé plusieurs millions d’euros d’investissement notamment dans les installations de Casamozza et projette d’injecter 140 M€ sur 10 ans sur l’ensemble du réseau.

Des cycles de formation des agents sont mis en œuvre dans les domaines prioritaires comme la sécurité ou l’habilitation des tractionnaires voire de gestion et de comptabilité.

Pour le reste personne ne peut imaginer que l’ensemble des dispositions prévues par cet accord du 27 mars auraient pu être appliquées le 28 mars. Par conséquent, on ne peut que s’interroger sur la pertinence de cette stratégie et la défense réelle des intérêts des cheminots.

On notera en effet que ce recours, des dirigeants du STC, est assorti d’une demande d’astreinte de 750 € par jour et par agent (195 000 €/jour) et du versement de 50 000 € de dommages et intérêts au syndicat. Dans le même esprit, il faut savoir qu’ils réclament devant les prud’hommes 2 M€ à la SAEML au prétexte d’une décision de la direction précédente des CFC, selon eux préjudiciable aux agents et imputable à la nouvelle direction.

La Direction des CFC répondra sans crainte dans l’intérêt bien compris des cheminots et du service public et fera la démonstration arguments à l’appui qu’elle respecte sa signature du 27 mars et la législation du travail.

                                                              Michel Stefani

 

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13 juin 2013 4 13 /06 /juin /2013 12:51

               70 ème anniversaire de la Libération de la Corse 

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13 juin 2013 4 13 /06 /juin /2013 12:45

 

 

 

                      

 

         Déroulement du colloque "le lien social à l'épreuve de la crise"

 

Salle de l’auditorium du Musée de Bastia Samedi 15  juin 2013

 

10 heures accueil Michel STEFANI et Gilbert POLETTI

10 heures 15 Georges RAVIS GIORDANI Ethnologue anthropologue (Amitié et lien social),

10 heures 45 échange avec les participant(e)s

11 heures 15 Jean François PIETRI Professeur de philosophie (Lien social et demande sociale, quelles légitimités ?)

11 heures 45 échange avec les participant(e)s 

12 heures 30 coupure repas

14 heures Jean Pierre RUMEN Psychiatre psychanalyste (le lien social et contrôle du langage)

14 heures 30 échange avec les participant(e)s

15 heures Danièle LINHART Sociologue du travail (Travail et lien social)

15 heures 30 échange avec les participant(e)s

16 heures Hélène TADDEI LAWSON Militante du mouvement associatif culturel (La culture et le lien social)

16 heures 30 échange avec les participant(e)s

17 heures cloture Gilbert Poletti

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12 juin 2013 3 12 /06 /juin /2013 09:15

                       

                                    JAURÉS, REVEILLE-TOI !

source: bezierspcf  medef,retraite,françois <a class=
Nous cherchons des traces de virage social et nous ne trouvons qu’un virage social-libéral totalement assumé. Où s’arrêtera la trahison du discours du Bourget.
 

Parfois les mots perdent de leur substance et n’ont qu’un lointain rapport avec l’originelle intention. Regardez comment François Hollande et Jean-Marc Ayrault tentent de légitimer toutes leurs actions par la douceur et la noblesse de la «justice», oui, la «justice», toujours la «justice», assaisonnée à toutes les sauces. Même les plus aigres. Chaque semaine qui passe nous apporte en effet son lot de dévoiements et autres renoncements qui constituent autant d’incompréhensions pour une belle majorité des électeurs d’un certain 6 mai 2012. Dernier épisode en date : les retraites. Pour l’heure, le gouvernement n’en est (officiellement) qu’à l’énumération de pistes, contenues dans un rapport piloté par la conseillère d’État Yannick Moreau. Ce qui s’y trouve, toutefois, pourrait ouvrir de nouvelles brèches dans le système français et, à terme, si par malheur de semblables mesures étaient appliquées, mettre à bas l’un des piliers du pacte républicain hérité du CNR – du moins ce qu’il en reste…

 

Ce que  le Figaro présente comme un «cocktail détonant pour réformer les retraites»  s’apparenterait en vérité à une déclaration de guerre sociale, ni plus ni moins. Allongement de la durée de cotisation, calcul des pensions de la fonction publique non plus sur les six derniers mois mais sur les dix dernières années de carrière, hausse de la CSG pour les retraités, suppression de leur abattement fiscal de 10%... Principale contrepartie envisagée? Une hausse de 0,3% des cotisations patronales. Sans doute faudrait-il dire merci pour ce beau geste ? Stop! N’en jetez plus ! Depuis vingt-quatre heures, les réactions syndicales sont évidemment à la hauteur de l’inquiétude. Et pourcause. Aucune de ces mesures n’améliorerait la situation économique, bien au contraire. Depuis le début de la crise, la France, soumise au diktat des logiques austéritaires, a déjà perdu 8 points de PIB et des centaines de milliers d’emplois. Or il est impossible d’évoquer le dossier des retraites en le déconnectant des politiques globales. Avec le retour d’un peu de croissance et un chômage à la baisse, nous ne parlerions même plus des éventuels déficits des régimes ! Sortir de la spirale mortifère des politiques de rigueur menées un peu partout, qui ne conduisent qu’à accentuer la récession, est ainsi un impératif et une urgence. Augmenter la durée de cotisation, désindexer les pensions et, au final, rogner sur le pouvoir d’achat, ce serait accroître le mal.

 

Pour contenir la fronde prévisible, le premier ministre assure que la future  réforme sera  «guidée»  par les mêmes principes que celle de la politique familiale. Il y a donc tout lieu d’être inquiet. Nous cherchons des traces de virage social – ce pour quoi nous avons élu François Hollande – et nous ne trouvons qu’un virage social-libéral totalement assumé. Où s’arrêtera la trahison du discours du Bourget ? Pendant que Pierre Moscovici tourne casaque sur les salaires des patrons, expliquant qu’il convient de faire confiance au «code de bonne conduite du Medef» (sic), le président pratique l’éloge de Schröder, le démolisseur de l’état social allemand. Comment, après tout cela, oser encore se référer à Jaurès ? Cette question hante sûrement bien des têtes socialistes. Que François Hollande se méfie néanmoins. Personne n’a oublié les grandes grèves et manifestations, ni le traumatisme du passage en force des «réformes» Woerth, moule dans lequel semble se couler l’exécutif actuel. Notre sondage CSA sur les retraites, publié lundi, résonne comme une mise en garde. Les Français sont inquiets et se disent prêts à se mobiliser contre des mesures qui menaceraient leurs droits. Faisons en sorte que ce ne soient pas que des mots, mais une ferme intention.

 

                    Jean-Emmanuel Ducoin l'Humanité du 06/06/1

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12 juin 2013 3 12 /06 /juin /2013 09:08

 

                                                                       MARE NOSTRUM-copie-1

 

Exécution d’un enfant en Syrie : le chaos laisse le terrain libre aux extrémistes

mardi 11 juin 2013, par La Rédaction

L’exécution barbare d’un adolescent de 14 ans dans le nord de la Syrie par un groupe islamiste armé, met en évidence le chaos grandissant en Syrie qui laisse le terrain libre aux extrémistes.
Des photos du visage du jeune Mohammad Qattaa, ensanglanté par les trois tirs qui ont mis fin à ses jours, se sont répandues comme une trainée de poudre sur les réseaux sociaux, et son exécution pour blasphème a soulevé l’indignation.
"C’était un enfant ! Comment ont-ils pu le tuer", s’est exclamée Oum Mohammad, la mère de la victime, selon une vidéo amateur diffusée par une ONG syrienne.
"Ils l’ont tué sous mes yeux ! Que Dieu le venge (...)Nous ne sommes d’aucun camp. Nous ne faisons qu’essayer de nous en tirer. Pourquoi avez-vous tué mon fils ? Est-ce un terroriste ?", a-t-elle lancé.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), il a été tué de deux balles devant sa famille par des radicaux de "l’Etat islamique en Irak et au Levant" -une fusion entre l’Etat islamique d’Irak (ISI) et le Front al-Nosra, un groupe radical actif en Syrie.
Selon l’ONG, ces extrémistes l’avaient entendu prononcer une expression jugée blasphématoire.
"Ceux qui ont exécuté le garçon n’étaient pas des Syriens", a indiqué le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane dont l’organisation, qui s’appuie sur un large réseau de militants et sources médicales, avait fait état de cette exécution dimanche.
Selon l’OSDH, le garçon n’avait fait qu’utiliser une expression du langage courant syrien faisant référence au prophète Mahomet.
L’exécution de l’adolescent est la dernière en date d’une série d’atrocités perpétrées alors que la Syrie s’enfonce dans le chaos, les manifestations pacifiques débutées en mars 2011 s’étant militarisées face à la répression, jusqu’à devenir une guerre civile.
Le mois dernier, une vidéo amateur a montré un chef rebelle dans la province de Homs dépeçant le cadavre d’un soldat avant de faire mine de croquer son coeur.
"Alors que le conflit s’installe dans la durée, il est logique qu’il y ait des problèmes de criminalité grandissants," estime Aron Lund, expert de la rébellion syrienne. "Le problème fondamental en Syrie, compte tenu de la guerre est qu’il n’existe plus de loi ni d’ordre. L’extrémisme religieux comble alors cette absence et les radicaux se considèrent comme des shérifs au Far West", a dit M. Lund à l’AFP.
"Du côté du régime, le pouvoir est concentré entre les mains du clan Assad. En revanche, pour les rebelles c’est plus compliqué car de nombreux groupes sont en concurrence pour obtenir un territoire et ces groupes ont différentes visions sur la gestion future de la Syrie", a estimé cet expert.
Des militants et groupes des droits de l’Homme ont rapporté à plusieurs reprises des violations de ce genre, notamment à Alep, la grande ville du nord du pays et ex-capitale économique de Syrie, contrôlée depuis près d’un an par les rebelles.
L’exécution de l’adolescent a soulevé un tollé au sein de l’opposition syrienne. "Cette exécution est un crime contre l’humanité et un crime contre la révolution", a déclaré Alia Mansour, membre de la Coalition nationale syrienne. L’opposition "ne veut pas remplacer un régime assassin par un autre", a-t-elle ajouté.
Avec la multiplication des violations des droits de l’Homme par toutes les parties en conflit, "il est impératif d’aller au delà des simples condamnations pour demander aux auteurs de rendre des comptes", estime de son côté Nadim Houry, de l’organisation Human Rights Watch (HRW).
"Le rythme des exécutions augmente et il y a un nombre croissant de groupes qui s’attribuent l’application de la loi", déplore M. Houry. "Ce qui domine est la loi des armes, que ce soit dans les secteurs contrôlés par l’opposition ou par le régime. Ce qui est essentiel, c’est qu’il y ait un espace pour des non-combattants pour qu’ils puissent parler et condamner ces actes", ajoute M. Houry. "Cette capacité de mobiliser pour faire pression sur les gens armés est essentielle pour la Syrie future", ajoute t-il.
Selon l’OSDH, au moins 5.000 enfants ont été tués depuis le début du conflit en Syrie qui a fait d’après cette ONG, plus de 94.000 morts.

(11-06-2013 - Avec les agences de presse)

Source "Assawra"

 

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10 juin 2013 1 10 /06 /juin /2013 08:35

 

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10 juin 2013 1 10 /06 /juin /2013 08:20

 

 

 

Sur le site internet intitulé Patria Nostra et sous titré Libérazione naziunale et Libérazione suciale, un récent article signé énigmatiquement par A squadra s’en prend aux « jeunesses mélenchonistes » dans une phraséologie menaçante.

       Pour égarer ses lecteurs, le rédacteur de cet article de haute pensée politique, tente de faire un parallèle entre le FN et le PCF, sous la « tutelle de Mélenchon », dont le point commun avec LePen serait de vouloir attirer la jeunesse corse « dans la voie du jacobinisme et de la République française ».

L’intolérance réactionnaire transpire à chaque mot. Ces jeunes communistes ne seraient que les « enfants de fonctionnaires membres de la CGT et du PCF », et leurs « mots d'ordres : jacobinisme, droits de vote des étrangers, mariage homosexuel, négation des droits des peuples, etc... »

La réflexion débouche ainsi sur l’affirmation suivante : « il est peu probable que la jeunesse Corse succombe au charme du "vivre ensemble" sous le drapeau tricolore(…) des recrues issues des communautés étrangères, attirées par les perspectives d'emplois de supplétifs subventionnés au sein des appareils municipaux de gauche [qui] pourraient, à termes, être utilisées contre le mouvement national ».

Et enfin, le contraire eut été étonnant, la stigmatisation de cette « génération collaboration » au service « d’un système que le peuple corse devra combattre sans la moindre compromission ».

Pour rafraichir la mémoire de ce sinistre rédacteur anonyme nous lui rappellerons simplement que les jeunes militants communistes en 1943 étaient du côté de la Résistance pour libérer la Corse quand la droite identitaire et irrédentiste se vautrait elle dans la collaboration avec les fascistes et les pétainistes.

Le sacrifice de Dominique, Vincetti, ou Charles Bonafedi, de Danielle Casanova ou Gabriel Peri demeure. Pour autant, il n’est pas dans notre esprit « l’héritage » des seuls communistes mais au delà celui du peuple corse insurgé qui en 1943, comme Pascal Paoli en 1789, a fait le choix de la République française et du progrès social.

Quelques minutes avant de faire face à ses bourreaux en chemises noires, Jean Nicoli écrira à ses camarades communistes « pourquoi ne vous ai-je pas connu plutôt » et à ses proches « Je meurs pour tous les spoliés de la terre ».

                                         Michel Stefani

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10 juin 2013 1 10 /06 /juin /2013 08:00

 

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Ci-dessous, le texte de la conférence prononcée le 16 mai 2013, dans le cadre de la Semaine de l’Antifascisme, organisée à l’Université Paris X par les Jeunes Communistes de Nanterre et l’Union des Etudiants Communistes de l’Université. Ce texte diffère quelque peu de la conférence réellement prononcée, car j’ai dû la raccourcir au maximum.


 

Il est à peine utile de mentionner que le terme de « fascisme » renvoie à plusieurs réalités distinctes bien que liées les unes aux autres. Le fascisme peut d’abord être un type de régime politique, caractérisé entre autres par l’abolition des libertés démocratiques, la violence contre le mouvement ouvrier et un nationalisme extrême débouchant, dans le cas allemand du moins, sur le déchaînement de la violence raciste. Ce n’est pas de ce fascisme là qu’il sera question, puisqu’on est ici pour parler du fascisme aujourd’hui. Or, en Europe en tout cas, il n’existe aucun régime de type fasciste, bien que le qualificatif de « fasciste » soit fréquemment utilisé comme insulte politique contre les réactionnaire de tout poil. Le fascisme, c’est ensuite un type d’organisation politique. Les partis fascistes traditionnels- j’entends allemand et italien- se distinguent par certaines propriétés structurelles comme par le recours à certains moyens au service de certains objectifs. On verra lesquels et on se demandera dans quelle mesure certaines organisations existant aujourd’hui, s’y apparentent, par leur action comme par leur fonctionnement. Le fascisme, c’est également, bien sur, une famille d’idéologies. Je dis « famille », parce que, dans les cas classiques de l’Allemagne et de l’Italie, on distingue assez facilement, derrière les points communs, des différences. C’est peut-être même l’inverse : comme le suggère Roger Bourderon, on perçoit peut-être d’abord les différences avant de découvrir, en approfondissant l’examen, le point commun essentiel de ce qu’il appelle « antimarxisme de principe » des idéologies fascistes. J’y reviendrai. Dans ce qui suit, je traiterai du faisceau- excusez le jeu de mot- de caractères qui relient certaines idéologies présentes dans notre champ politique aux fascismes traditionnels. Je le dis d’avance, je ne suis que très imparfaitement satisfait du travail que je partagerai avec vous ce soir. D’abord, parce que, dans le temps imparti, il me semblait difficile de dire tout ce qui me semblait devoir être dit. Ensuite et surtout parce que je ne suis pas universitaire et je ne travaille pas du tout dans un domaine de compétence voisin de ce dont je vais parler. Mais je crois avoir fait une recherche honnête et j’espère que le débat suppléera au défaut de mon exposé.  

Balancement conceptuel

Par concept, j’entends toute notion par laquelle l’esprit découpe le monde en zone distinctes réunissant des objets différents, mais dont on suppose la parenté. L’intention d’un concept, c’est l’ensemble des caractères qui le définissent. Le concept d’homme permet d’illustrer cela. Si l’on retient la définition classique (aritotélicienne), l’homme est un animal doué de raison ou de parole : zoon logotikon. Ces deux prorpiétés : l’animalité et la possession de la raison constituent l’intention du concept d’homme. L’intension d’un concept, ce sont les individus réels qui tombent sous ce concept. Pour le concept d’homme il s’agit, pour ne considérer que le présent des sept milliards de personnes qui peuplent le globe terrestre.

Or, parmi les propriétés du fascisme, l’écrivain allemand Klaus Mann relève celle du flou conceptuel. L’intension et l’extension des notions sont, comme on dit à géométrie variable. Mann s’intéresse plus particulièrement à ce que les nazis appelaient le « bolchévisme culturel ». Voici ce qu’il écrit dans un article de 1933 :

L’expression « bolchévisme culturel » est l’arme dont usent les puissances régnant aujourd’hui en Allemagne pour étouffer toute production intellectuelle qui ne serait pas au service de leurs tendances politiques. Il serait malaisé de donner une définition précise du « bolchévisme culturel ». Il en a de ce concept comme de tout le pathos de la « nouvelle Allemagne » : il est plus commode de l’expliciter par la négative. (Le nouveau pathos allemand se montre beauoup plus facilement contre que pour quelque chose : contre le marxisme, contre le traité de Versailles, contre les Juifs). Pour commencer donc, l’esprit du « bolchévisme culturel » n’est pas nationaliste, ce qui suffit déjà à le condamner. Du reste, le bolchévisme culturel n’a pas besoin d’avoir le moindre lien avec le bolchévisme, généralement il n’en a aucun. Il faut juste qu’il en ait avec la culture, laquelle est en soi motif à suspicion. Quoi qu’il en soit, il mérite de mourir parce qu’il est « anti-allemand », « réfractaire », « judéo-analytique », dépourvu de respect devant les bonnes vieilles traditions (à savoir les corporations étudiantes et les défilés militaires), pas assez « attaché à la terre », pas assez « dynamique », et de ce fait- de tous les reproches le plus épouvantable- « pacifiste ». Le bolchévique culturel s’est ligué avec la France, les Juifs et l’Union Soviétique. Il est à la fois marxiste et anarchiste (on met tout dans le même sac). Il reçoit tous les jours de l’argent des franc-maçons, des sionistes et de Staline. Il faut l’exterminer.

Klaus Mann, « Culture et «bolchévisme culturel » » (1933), in Contre la barbarie, Editions Phébus, 2009

Ce balancement conceptuel c’est précisément un des caractères majeurs des idéologies fascistes contemporaines. Voici une citation de l’humoriste Dieudonné : « C’est pour ça que beaucoup de gens, beaucoup de chrétiens  aujourd’hui sont [influencés par le « sionisme »], alors que le sionisme a tué le Christ. C’est le sionisme qui prétendait que Jésus était le fils d’une putain. C’était comme ça, c’est comme ça qu’est définie Marie. » Cette citation, je me propose d’en faire un bref commentaire, en passant par la définition du « sionisme ». Le sionisme, c’est le mouvement politique fondé au dix-neuvième siècle par Théodor Herlz, qui souhaite répondre à l’antisémitisme par l’émigration des juifs sur une terre qui soit « la leur ». Les premiers projets sionistes ne portent même pas sur la Palestine mais envisagent une émigration en Afrique. Or, Dieudonné affirme que le sionisme a tué le Christ, pourtant mort au premier siècle de notre ère. Dieudonné donne ainsi dans le flou ou le balancement conceptuel. En fait, par bêtise ou par esprit de manipulation, il a changé l’extension et l’intention du concept de « sionisme ». En intention, il est synonyme de juif. En extension, il désigne tous les adeptes passés présents et futurs du judaïsme. Sur ce terrain de la définition du sionisme, on trouvait déjà chez Hitler la même confusion entre judaïsme et sionisme :

Un grand mouvement qui s’était dessiné parmi eux et qui avait pris à Vienne une certaine ampleur, mettait en relief d’une façon particulièrement frappante le caractère ethnique de la juiverie : je veux dire le sionisme. Il semblait bien, en vérité, qu’une minorité seulement de Juifs approuvait la position ainsi prise, tandis que la majorité la condamnait et en rejetait le principe. Mais, en y regardant de plus près, cette apparence s’évanouissait et n’était plus qu’un brouillard de mauvaises raisons inventées pour les besoins de la cause, pour ne pas dire des mensonges. Ceux qu’on appelait Juifs libéraux ne désavouaient pas, en effet, les Juifs sionistes comme n’étant pas leurs frères de race, mais seulement parce qu’ils confessaient publiquement leur judaïsme, avec un manque de sens pratique qui pouvait même être dangereux. Cela ne changeait rien à la solidarité qui les unissait tous. Ce combat fictif entre Juifs sionistes et Juifs libéraux me dégoûta bientôt ; il ne répondait à rien de réel, était donc un pur mensonge et cette supercherie était indigne de la noblesse et de la propreté morales dont se targuait sans cesse ce peuple.

Il y a, à mon sens d’autres exemples de balancement conceptuel chez les fascistes d’hier et d’aujourd’hui. Un exemple assez frappant se trouve chez Soral, qui, dans des textes comme la creuse conférence qu’il a consacrée aux « Luttes de classe à l’intérieur du socialisme » disponible sur son site internet, s’amuse à confondre capital et grand capital (oubliant le petit capital qui engendre le grand), capital et capital financier (oubliant le capital industriel), ou socialisme et capitalisme. Dans le même esprit, Soral appelle « socialisme » et qualifie de révolutionnaire un dépassement du capitalisme par…l’atomicité du marché, la construction d’un marché de petits producteurs tels que le rêvaient les économistes libéraux marginalistes à la Léon Walras. Ce flou conceptuel, comme sa forme classique, par ce que Roger Bourderon appelle son « insincérité ».

Anticapitalisme capitaliste ou capitalisme anticapitaliste

Parmi les nombreux flous conceptuels fascistes, il faut mentionner la confusion avec les traditions révolutionnaire et, dans une moindre mesure, réformiste, du mouvement ouvrier. Le Parti Nazi s’appelait en fait le « Parti National Socialiste des Travailleurs Allemands ». Il faisait suite au « Parti des Travailleurs Allemands », le premier parti hitlérien. L’appellation de parti « des travailleurs » de même que la référence au socialisme renvoient à la gauche en général voire et au mouvement ouvrier en particulier, plutôt qu’à l’extrême droite. La couleur rouge, qui domine l’imagerie nazie, a été délibérément choisie parce qu’elle était susceptible d’attirer des sympathisants du mouvement ouvrier. Quant au langage partisan, il s’inspire lui aussi du folklore socialiste et communiste, à tel point que certains secteurs du patronat prennent Hitler, avant son arrivée au pouvoir, pour un « marxiste ». C’est du moins ce qu’il écrit dans Mein Kampf :

Rien que la couleur rouge de nos affiches les attirait dans nos salles de réunions. La bourgeoisie ordinaire fut épouvantée quand nous recourûmes au rouge des bolcheviks, et elle vit là quelque chose de très louche. Les nationaux allemands faisaient courir le bruit que nous n’étions au fond qu’une variété du marxisme, que nous n’étions que des socialistes larvés. Car ces têtes dures n’ont pas compris jusqu’à ce jour la différence entre le vrai socialisme et le marxisme. Surtout quand on découvrit que nous nous adressions dans nos réunions non pas à des « Mesdames et Messieurs », mais seulement à des «compatriotes », et que nous nous traitions entre nous de camarades de parti ; alors beaucoup d’entre nos adversaires nous prirent pour des marxistes. Bien souvent, nous nous sommes tordus de rire au sujet de la panique de ces stupides bourgeois en peau de lapin, devant ce spirituel jeu de devinettes sur notre origine, nos intentions et notre but.

Adolf Hitler, Mein Kampf

Cette récupération d’un certain folkore de gauche n’est pas limitée aux fascismes classiques de l’Allemange et de l’Italie. Elle concerne également des groupes contemporains, comme Egalité et Réconciliation, dont le nom lui-même sonne comme un nom de gauche. Quand vous arrivez sur la page d’accueil du site, le premier visage que vous voyez, c’est celui de feu Hugo Chavez, socialiste soutenu par les communistes et les trotskistes de son pays, ami des communistes cubains, qui a plus d’une fois témoigné sa sympathie au Front de Gauche français, à travers la personne de son candidat, Jean-Luc Mélenchon. Mais Chavez n’est pas seul. En face de lui, on voit une série de portraits parmi lesquels Che Guevarra, Fidel Castro, Patrice Lumumba et Thomas Sankara, tous bien entendu socialistes et révolutionnaires. De la même manière, Kémi Séba s’approprie Frantz Fanon e quand, en référence à son célèbre ouvrage Les Damnés de la Terre, dont le titre est une citation de l’INternationale, il crée un « mouvement des damnés de l’ipérialisme ». Il n’y a d’ailleurs pas que Fanon qui soit, à son corps défendant, compromis, puisque la notion d’impérialisme, bien qu’antérieure à Lénine, reste attachée dans les mémoires à son livre sur le stade suprême du capitalisme.

Or, cette confusion là n’est pas anodine. Elle n’est pas non plus superficielle ni secondaire. Il y a récupération du folklore, mais il y a plus que ça : le fascisme se veut ou se croit réellement opposé au capitalisme ou au « système ». C’est ce que montre cet autre passage de Mein Kampf :

La bourse commença à triompher et se mit, lentement, mais sûrement, à prendre la vie de la nation sous sa protection et sous son contrôle. L’internationalisation de la fortune allemande avait été déjà mise en train par le détour de l’usage des actions. A vrai dire, une partie de l’industrie allemande essayait encore, avec un esprit de décision, de se protéger contre cette destinée, mais elle finit par succomber, victime de l’attaque combinée de ce système de capitalisme envahisseur qui menait ce combat avec l’aide toute spéciale de son associé le plus fidèle, le mouvement marxiste.

Hitler, Mein Kampf

Cet anticapitalisme se retrouve chez Soral, qui, ne cesse de se référer à l’oeuvre de Michel Clouscard, philosophe et sociologue français, compagnon de route du PCF. Si vous allez sur le site d’Egalité et Réconciliation, vous verrez en « une » un article intitulé « Soral, Clouscard : même combat ». Parmi les images en noir et blanc qui apparaissent non pas en chapeau de la page mais en arrière-plan, ce qui connaissent Clouscard, n’auront pas de mal à le repérer, non loin de photographies de Charles Maurras et de…Dieudonné. Egalité et Réconciliation se donne par ailleurs pour objectif de dépasser la société bourgeoise, c’est-à-dire, le capitalisme, comme en témoigne un texte au titre évocateur, considéré par Soral comme un texte « fondamental » : «  Quelle alternative au monde bourgeois ? ». Dans un autre texte présenté comme « fondamental », intitulé « Du communisme au nationalisme », Soral écrit en gras que :

« Il me paraît clair que, depuis la ratification du traité de Maastricht, l’ennemi est le capitalisme financier mondialiste, dont l’Europe est le cheval de Troie. « 

Antimarxisme de principe

Le fascisme donc, non seulement reprend des éléments du folklore du mouvement ouvrier, mais en plus semble se considérer comme un anticapitalisme. Ce qui pourrait surprendre une personne naïve, c’est que le fascisme est en même temps un anti-marxisme. Dans Le Fascime idéologie et pratique, Roger Bourderon parle même d’un « antimarxisme de principe ». En effet, les fascismes traditionnels possédaient des points communs, mais l’importance de chacun de ces points communs n’était pas du tout la même en Italie ou en Allemagne. Par ailleurs, comme on l’a vu, le fascisme emprunte à des mouvements qui n’ont rien à voir avec lui. Qu’est-ce qui donc fait sa spécificité ? Qu’est-ce qui rapproche les fascismes et les éloigne des courants de pensées étrangers ? La haine du mouvement ouvrier en général, et des marxistes en particulier. Il est significatif que les premiers actes de violences fasciste, en Allemagne comme en Italie, visent, non pas des personnes de confession juive, comme on aurait pu s’y attendre, en Allemagne notamment, mais des syndicalistes et des militants des partis ouvriers réels ou supposés. Par ailleurs, un des extraits de Mein Kampf lu plus tôt inidique qu’Hitler considérait le marxistes comme de « faux socialistes » puisqu’il oppose marxisme et « socialisme vrai » », c’est-à-dire pour lui national-socialisme.

Or, cet antimarxisme on le retrouve, chez les fascistes actuels. Alain Soral, par exemple, écrit dans sa conférence de Lille que les marxistes sont les représentants « de la grande et moyenne bourgeoisie ashkénaze », qu’ils sont « théoriciens totalement étrangers aux classes laborieuses », qu’ils font prueve d’une abstraction conceptuelle « arrogante » . Le philosophe Georges Lukacs, en particulier, fait l’objet de critiques violentes et, il fat s’y attendre de la part de personnes qui voient partout la main de la prétendue internationale juive, antisémite. Lukacs est présenté comme un « fils de banquier de la grande bourgeoisie juive hongroise » auteur d’énormes pavés « d’élucubration conceptuelle virtuose ». Soral est loin des agressions de syndicalistes par lesquelles le fascisme traditionnel a commencé et la violence verbale de son ami Dieudonné est exclusivement raciste. Quant à la violence physique de leur petit camarade Kémi Séba, elle est également strictement raciste. Pourtant, il y a une continuité indéniable entre son antimarxisme et celui des fascistes traditionnels :

La discrète stratégie de l’Empire, ou la banque empêchant, au nom du socialisme, la jonction populiste du prolétariat et de la classe moyenne (Marx contre Proudhon)

Dès lors, le combat socialiste – à commencer par l’opposition Bakounine-Proudhon contre Marx-Engels – peut et doit se comprendre, non pas comme l’opposition binaire du socialisme du travail contre la bourgeoisie du capital, mais plutôt, de façon plus perverse et triangulaire, comme la lutte du Grand Capital mondialiste manipulant et finançant des révolutionnaires professionnels, le plus souvent issu de la bourgeoisie cosmopolite : agitateurs stipendiés, dialecticiens fumeux, mettant en scène un soi-disant combat unitaire du travailleur contre le bourgeois, où grand bourgeois spéculateur apatride et petit bourgeois entrepreneur enraciné sont systématiquement confondus – comme dans le catéchisme d’Arlette Laguiller – pour empêcher la jonction populaire, elle authentiquement révolutionnaire au regard du pouvoir du Capital, de la petite bourgeoisie et du prolétariat national.

Alain Soral, « La lutte des classes à l’intérieur du socialisme(1830-1914) » (http://www.egaliteetreconciliation.fr/La-lutte-des-classes-a-l-interieur-du-socialisme-1830-1914-10460.html)

La bourse commença à triompher et se mit, lentement, mais sûrement, à prendre la vie de la nation sous sa protection et sous son contrôle. L’internationalisation de la fortune allemande avait été déjà mise en train par le détour de l’usage des actions. A vrai dire, une partie de l’industrie allemande

essayait encore, avec un esprit de décision, de se protéger contre cette destinée, mais elle finit par succomber, victime de l’attaque combinée de ce système de capitalisme envahisseur qui menait ce combat avec l’aide toute spéciale de son associé le

plus fidèle, le mouvement marxiste.

Hitler, Mein Kampf

Dans ces deux textes, les marxistes sont présentés comme les agents masqués du capitalisme. Il est donc, pour les fascistes, fondamental de les combattre. L’idéologie fasciste est donc, paradoxalement, à la fois anti-capitaliste et anti-marxiste, anti-capitaliste et capitaliste.

 

 

 

 

 

 

                        Le fascisme comme idéologie antisémite de la petite-bourgeoisie

Par idéologie on entendra tout ensemble d’idées qui, prétendant refléter les objets du réel perçu par les hommes, reflète la réalité des sujets percevant le monde. Une religion, par exemple, est un ensemble d’idées et cet ensemble d’idées prétend dire des choses sur le monde : par exemple, que la réalité sensible, c’est-à-dire visible, n’est pas toute la réalité, qu’existent des être métaphysiques au-delà de la nature, que certains de ces êtres sont susceptibles d’aider ou d’entraver les hommes, etc. Or, certaines religions affirment des choses comme « Heureux les pauvres » ou « Il est plus difficile à un chameau de passer par le troud ‘une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royuaume des cieux » ou encore «N’amassez point de richesses en ce monde. Amassez plutôt des richesses chez votre père qui est aux cieux ». Eh bien, interpréter ces religions comme idéologie, c’est les interpréter comme renseignant non pas sur le réel mais sur les adeptes et, plus largement, la société à laquelle ils appartiennent. Dans le cas d’un certain christianisme on pourrait dire, en s’appuyant sur les citations que je viens de faire, qu’il renseigne sur la misère du monde. C’est ce qu’écrit Marx dans le célèbre texte « Pour une critique de la philosophie du droit de Hegel », que je cite maintenant :

Les fascistes sont convaincus que le marxisme, et plus généralement le mouvement ouvrier, sont, comme on l’a dit, les agents masqués du capitalisme. Ils sont, du théoricien national-socialiste Wilhem Sombart à Dieudonné, assez facilement persuadés de l’existence d’un complot juif mondial, manipulant l’humanité dans l’ombre et le secret, complot dont d’ailleurs les marxistes, rebaptisés « judéo-bolchéviques », seraient partie prenante. Par ailleurs ils s’intitulent socialistes et croient fermement être anticapitalistes. Ces opinions fascistes, ne nous apprennent pas grand chose sur la réalité. Mais que nous apprennent-elles sur les fascistes ? Ses positions contradictoires suggèrent que le fasciste est dans une position de classe contradictoire. Or, quel type de position sociale peut à la fois porter à haïr le capitalisme et haïr le mouvement ouvrier qui en est l’antidote ou, comme dirait Marx, le fossoyeur, sinon une position petite bourgeoise. Le petit-bourgeois, c’est celui qui n’est ni tout à fait bourgeois ni tout à fait prolétaire. Les artisans, par exemple, sont des petits-bourgeois : ils sont bourgeois en ce sens qu’ils possèdent leurs outils de production, voire ont un ou deux ouvriers travaillant à leur service. Mais ils ne sont pas tout à fait bourgeois parce qu’ils restent proches du prolétariat, si proche qu’il est extrêmement facile pour un artisan déclassé de tomber dans la classe ouvrière.

L’artisan est une petit patron, et à ce titre, il est attaché à un certain capitalisme : le petit capitalisme réel. Il est cependant menacé de prolétarisation et c’est pourquoi il est en même temps anticapitaliste. Mais, parce que sa vie réelle est celle d’un petit capitaliste, cherchant, comme tous les capitalistes, à tirer une-plus value de la production puis à la réaliser dans la circulation ou la vente des marchandises, l’artisan ne peut pas être réellement anticapitaliste. C’est un anticapitalisme rêvé que celui des petits bourgeois. C’est l’une des explications de l’antisémitismes de la petite-bourgeoisie : ne pouvant pas s’attaquer au capitalisme réel le petit-bourgeois imagine, en lieu et place de la réalité, le « système » de la « juiverie mondiale ». C’est le rêve petit bourgeois d’une économie petite-bourgeoise qu’exprime Soral dans sa conférence de Lille lorsqu’il décrit l’idéal d’une société de petits propriétaires et de petits producteurs.

 

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8 juin 2013 6 08 /06 /juin /2013 08:20

 

                                                                      PCF-OUTILS.jpg

 

            Syrie : agir pour la paix et la démocratie

 

          Le dernier rapport publié par la Commission de l'ONU d'enquête internationale indépendante sur la Syrie est accablant. Le Président de la Commission, Paulo Sergio Pinheiro, déclare : « La Syrie est en chute libre. Personne n'est en train de gagner la guerre et personne ne la gagnera. La livraison d'armes supplémentaires ne conduira qu'à plus de civils tués ou blessés ». Ce rapport détaille les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité « commis par le gouvernement syrien, ainsi que par les forces d'opposition » qui sont « une réalité quotidienne ». « Si les violations sont des deux côtés, poursuit-il, celles commises par les groupes armés anti-gouvernementaux n'ont néanmoins pas la gravité et l'ampleur des abus commis par les forces du gouvernement et ses milices ».

 

Le rapport se prononce pour l'intensification des efforts diplomatiques pour une solution politique en y incluant « toutes les facettes de la mosaïque syrienne ». Par ailleurs, les récentes informations sur l'usage de gaz toxique, même d'une manière limitée, marquent un nouveau pas dans l'horreur de ce conflit.

 

Pour le Parti communiste français, il est urgent de créer les conditions d'une cessation des violences dont le peuple syrien est la première victime. Notre choix est celui d'une solution politique afin d'éviter une extension meurtrière du conflit aux pays voisins et de permettre au peuple syrien lui-même de construire une société démocratique débarrassée du régime criminel de Bachar Al Assad.

La Conférence internationale pour la paix en Syrie en est une première étape. Les obstacles à sa mise en place doivent être levés. Le gouvernement français doit pleinement s'engager dans ce processus et contribuer à sa réussite.

 

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8 juin 2013 6 08 /06 /juin /2013 07:54

                                                                                   

                                         

L’urgence sociale, la fracture sociale, reviennent de plus en plus dans le vocabulaire dés lors que l’analyse porte sur la crise économique et financière et les désastres qu’elle cause pour chaque individu, citoyen, et par conséquent sur la société en tant que telle.

                                                                

 

 

 

L’Association Psychanalytique de Corse et le PCF organisent un colloque le 15 juin à Bastia salle de l’Auditorium du Musée de la citadelle de 10 heures à 17 heures.


Les participants annoncés sont : Jean Pierre RUMEN Psychiatre psychanalyste (le lien social et contrôle du langage), Gilbert POLETTI Psychiatre psychanalyste, Georges RAVIS GIORDANI Ethnologue anthropologue (Amitié et lien social), Jean François PIETRI Professeur de philosophie (Lien social et demande sociale, quelles légitimités ?) Hélène TADDEI LAWSON Militante du mouvement associatif culturel (La culture et le lien social), Michel STEFANI dirigeant du PCF…

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