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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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24 novembre 2014 1 24 /11 /novembre /2014 13:00

 

                                                                          cerveau animé

 

 

Vingt-six vérités sur le groupe État islamique (EI) qu'’Obama veut vous cacher
Mondialisation.ca, 22 novembre 2014


La guerre menée par les États-Unis contre le groupe armé État islamique est un grand mensonge.

Pourchasser les « terroristes islamiques » et mener une guerre préventive dans le monde entier pour « protéger la patrie étasunienne » sont des concepts utilisés pour justifier un programme militaire.

L’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) est une création du renseignement étasunien. Le programme de « lutte contre le terrorisme » de Washington en Irak et en Syrie consiste à appuyer les terroristes.

L’incursion des brigades du groupe État islamique (EI) en Irak ayant débuté en juin 2014 faisait partie d’une opération militaire et du renseignement soigneusement planifiée et soutenue secrètement par les États-Unis, l’OTAN et Israël.

Le mandat de lutte contre le terrorisme est fictif. Les États-Unis sont le « commanditaire numéro un du terrorisme d’État ».

L’État islamique est protégé par les États-Unis et leurs alliés. S’ils avaient voulu éliminer les brigades de l’État islamique, ils auraient pu bombarder intensément leurs convois de camionnettes Toyota lorsqu’ils ont traversé le désert entre la Syrie et l’Irak en juin. 

Le désert syro-arabe est un territoire ouvert (voir la carte ci-dessous). D’un point de vue militaire, cette opération aurait pu être effectuée efficacement, rapidement et de manière extrêmement précise avec des chasseurs à la fine pointe de la technologie (F15, F22 Raptor, CF-18).

Dans cet article, nous abordons 26 concepts qui réfutent le grand mensonge. Alors que les médias interprètent cette opération militaire à grande échelle contre la Syrie et l’Irak comme étant une entreprise humanitaire, elle a engendré d’innombrables morts civiles.

Cette opération n’aurait pas pu être entreprise sans l‘appui inflexible des médias occidentaux, lesquels ont maintenu que l’initiative d’Obama représentait une opération de contre-terrorisme.

LES ORIGINES HISTORIQUES D’AL-QAÏDA

1. Les États-Unis appuient Al-Qaïda et ses organisations affiliées depuis presque un demi-siècle, depuis le début de la guerre soviéto-afghane.

2. Des camps d’entraînement de la CIA ont été mis en place au Pakistan. Entre 1982 et 1992, la CIA a recruté quelque 35 000 djihadistes venus de 43 pays musulmans pour faire le djihad en Afghanistan.

« Payée par des fonds de la CIA, des annonces publicitaires incitant à se joindre au djihad ont été placées dans les journaux et bulletins d’information à travers le monde. »

3. Washington appuie le réseau terroriste islamique depuis l’administration Reagan.

Ronald Reagan a appelé les terroristes des « combattants de la liberté ». Les États-Unis ont fourni des armes aux brigades islamiques. C’était pour « une bonne cause » : la lutte contre l’Union soviétique et un changement de régime ayant mené à la disparition d’un gouvernement laïc en Afghanistan.

Ronald Reagan rencontre les commandants des moudjahidines afghans à la Maison-Blanche en 1985 (Reagan Archives)

4. Des manuels djihadistes ont été publiés par l’Université du Nebraska.  « Les États-Unis ont dépensé des millions de dollars pour fournir aux écoliers afghans des manuels remplis d’images violentes et d’enseignements islamiques militants. »

5. Oussama ben Laden, «le demon» (Bogeyman) des États-Unis et fondateur d’Al-Qaïda a été recruté par la CIA en 1979, dès le début du djihad contre l’Afghanistan, appuyé par les États-Unis. Il avait 22 ans et a été formé dans un camp d’entraînement de guérilla soutenu par la CIA.

Al-Qaïda n’était pas derrière les attaques du 11-Septembre. Le 11 septembre 2001 a fourni une justification à la guerre contre l’Afghanistan, basée sur l’idée que l’Afghanistan pratiquait le terrorisme d’État en soutenant Al-Qaïda. Les attaques du 11-Septembre ont contribué à l’élaboration de la « guerre mondiale au terrorisme » (Global War on Terrorism)

L’ÉTAT ISLAMIQUE

6. Le groupe État islamique (EI) était à l’origine une entité liée à Al-Qaïda et créée par le renseignement étasunien avec le soutien du MI6 britannique, du Mossad israélien, de l’Inter-Services Intelligence (ISI) pakistanais et du General Intelligence Presidency (GIP) saoudien, Ri’āsat Al-Istikhbarat Al-’Āmah (رئاسة الاستخبارات العامة).

7. Les brigades de l’EI ont participé à l’insurrection en Syrie contre le gouvernement de Bachar Al-Assad, insurrection appuyée par les États-Unis et l’OTAN.

8. L’OTAN et le Haut commandement turc étaient responsables du recrutement de mercenaires pour l’EI et Al-Nosra dès le début de l’insurrection syrienne en mars 2011. Selon des sources du renseignement israélien, cette initiative consistait en « une campagne visant à enrôler des milliers de volontaires musulmans dans les pays du Moyen-Orient et le monde musulman pour combattre aux côtés des rebelles syriens. L’armée turque logerait ces volontaires, les formerait et assurerait leur passage en Syrie. (DEBKAfile, NATO to give rebels anti-tank weapons, 14 août 2011.)

9Il y a des forces spéciales occidentales et des services de renseignement occidentaux dans les rangs de l’EI. Des forces spéciales britanniques et le MI6 ont participé à la formation de rebelles djihadistes en Syrie.

10. Des experts militaires occidentaux travaillant à contrat pour le Pentagone ont formé les terroristes pour utiliser des armes chimiques.

« Les États-Unis et certains de leurs alliés européens utilisent des entrepreneurs liés à la Défense pour montrer aux rebelles syriens comment sécuriser les stocks d’armes chimiques en Syrie, ont déclaré dimanche à CNN un haut responsable étasunien et plusieurs diplomates de haut rang. » (CNN Report 9 décembre, 2012)

11. La pratique de la décapitation de l’EI fait partie des programmes d’entraînement des terroristes appuyés par les États-Unis et mis en oeuvre en Arabie Saoudite et au Qatar.

12. Un grand nombre de mercenaires de l’EI, recrutés par l’allié des États-Unis, sont des criminels condamnés qui ont été libérés des prisons saoudiennes à condition qu’ils se joignent à l’EI. Des condamnés à mort saoudiens ont été recrutés pour rejoindre les brigades terroristes.

13. Israël a soutenu les brigades de l’EI et d’Al-Nosra sur le plateau du Golan.

Des djihadistes ont rencontré des officiers israéliens de Tsahal ainsi que le premier ministre Nétanyahou. Les haut gradés de Tsahal reconnaissent tacitement que « des éléments du jihad mondial en Syrie » [EI et Al-Nosra] sont soutenus par Israël. Voir l’image ci-dessous :

« Le premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou et le ministre de la Défense Moshe Yaalon, aux côtés d’un mercenaire blessé, à l’hôpital militaire de campagne israélien sur le plateau du Golan occupé à la frontière de la Syrie, le 18 février 2014. »

LA SYRIE ET L’IRAK

14. Les mercenaires de l’EI sont les fantassins de l’alliance militaire occidentale. Leur mandat tacite est de ravager et détruire la Syrie et l’Irak, au nom de ceux qui les appuient, les États-Unis.

15. Le sénateur étasunien John McCain a rencontré des chefs terroristes djihadistes en Syrie. (Voir la photo à droite.)

16. La milice de l’État islamique, actuellement la cible présumée d’une campagne de bombardements des États-Unis et de l’OTAN en vertu d’un mandat de « lutte contre le terrorisme », est toujours soutenue clandestinement par les États-Unis. Washington et ses alliés continuent à fournir de l’aide militaire à l’État islamique.

17. Les bombardements des États-Unis et de leurs alliés ne visent pas l’EI, ils visent plutôt l’infrastructure économique de l’Irak et la Syrie, dont les usines et les raffineries de pétrole.

18. Le projet de califat de l’EI relève d’un programme de longue date de la politique étrangère des États-Unis, ayant pour but de diviser l’Irak et la Syrie en territoires distincts : un califat islamiste sunnite, une République chiite arabe et une République du Kurdistan.

LA GUERRE MONDIALE AU TERRORISME (GMAT)

19. « La guerre mondiale au terrorisme » (GMAT) est présentée comme un « choc des civilisations », une guerre entre les valeurs et les religions concurrentes, alors qu’en réalité, elle constitue une véritable guerre de conquête, guidée par des objectifs stratégiques et économiques.

20. Les brigades terroristes d’Al-Qaïda soutenues par les États-Unis (et appuyées secrètement par le renseignement occidental) ont été déployées au Mali, au Niger, au Nigeria, en Centrafrique, en Somalie et au Yémen.

Ces différentes entités affiliées à Al-Qaïda au Moyen-Orient, en Afrique subsaharienne et en Asie sont appuyées par des « atouts du renseignement » soutenus par la CIA. Ils sont utilisés par Washington afin de faire des ravages, créer des conflits internes et déstabiliser des pays souverains.

Guerre et mondialisation: La vérité derrière le 11 septembre, Michel Chossudovsky

21. Boko Haram au Nigeria, Al-Shabab en Somalie, le Groupe islamique combattant en Libye (GICL) (soutenu par l’OTAN en 2011), Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), la Jemaah Islamiyah (JI) en Indonésie, entre autres groupes affiliés à Al-Qaïda, sont soutenus clandestinement par les services de renseignement occidentaux.

22. Les États-Unis appuient également des organisations terroristes affiliées à Al-Qaïda dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang en Chine. L’objectif sous-jacent consiste à déclencher l’instabilité politique en Chine occidentale.

L’on rapporte que des djihadistes chinois auraient reçu « une formation terroriste » de l’État islamique « dans le but de perpétrer des attaques en Chine ». L’objectif déclaré de ces entités djihadistes situées en Chine (servant les intérêts des États-Unis) est d’établir un califat islamique s’étendant jusque dans l’ouest de la Chine. (Michel Chossudovsky,  America’s War on Terrorism, Global Research, Montréal, 2005, chapitre 2).

TERRORISTES D’ORIGINE INTÉRIEURE 

23. Les terroristes c’est nous  : Les États-Unis sons les architectes inavoués du groupe armé État islamique et le mandat sacré d’Obama est de protéger l’Amérique contre les attaques de l’EI.

24. La menace terroriste d’origine intérieure est une fabrication. Les gouvernements occidentaux et les médias en font la promotion dans le but d’abroger les libertés civiles et d’instaurer un État policier. Les attaques terroristes perpétrées par de présumés djihadistes et les avertissements d’attentats des terroristes sont invariablement mis en scène. Ils sont utilisés pour créer une atmosphère de peur et d’intimidation.

Les arrestations, les procès et les condamnations de « terroristes islamiques » visent pour leur part à entretenir la légitimité du Homeland Security, l’État sécuritaire des États-Unis, et de l’appareil d’application de la loi, de plus en plus militarisé.

L’objectif ultime est d’inculquer dans l’esprit de millions d’Étasuniens l’idée que l’ennemi est réel et que l’administration étasunienne va protéger la vie de ses citoyens.

25. La campagne de « lutte au terrorisme » contre l’État islamique a contribué à la diabolisation des musulmans, qui, aux yeux de l’opinion publique occidentale, sont de plus en plus associés aux djihadistes.

26. Toute personne qui ose remettre en question la validité de la « guerre mondiale au terrorisme » est accusée d’être un terroriste et soumise aux lois anti-terroristes.

Le but ultime de la « guerre mondiale au terrorisme » est de soumettre les citoyens à l’autorité, de dépolitiser complètement la vie sociale aux États-Unis, d’empêcher les gens de penser et de conceptualiser, d’analyser les faits et de contester la légitimité de l’ordre social inquisitorial qui gouverne le pays.

L’administration Obama a imposé un consensus diabolique avec le soutien de ses alliés, sans compter le rôle complice du Conseil de sécurité des Nations Unies. Les médias occidentaux ont adopté le consensus; ils décrivent le groupe État islamique comme une entité indépendante, un ennemi extérieur qui menace le monde occidental.

Le grand mensonge est devenu vérité.

Dites non au « grand mensonge ».

Passez le mot.

Au bout du compte, la vérité est une arme puissante.

Aidez-nous s’il vous plaît à aller de l’avant. Nous comptons sur l’appui de nos lecteurs.

Pensez à faire un don au Centre de recherche sur la mondialisation.

Pour la paix et la vérité dans les médias.

Michel Chossudovsky

Video: La mondialisation de la guerre

Article original en anglais : Twenty-six Things About the Islamic State (ISIL) that Obama Does Not Want You to Know About

Traduction : Julie Lévesque pour Mondialisation.ca



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24 novembre 2014 1 24 /11 /novembre /2014 12:52

 

                                                                         cerveau animé

 

source:ACRIMED

BHL et Frédéric Haziza, son fidèle valet, pulvérisent les Palestiniens et la déontologie journalistique

par Julien Salingue, le 24 novembre 2014

Bernard-Henri Lévy continue de parcourir les plateaux de télévision et les antennes des radios. Car Bernard-Henri Lévy a toujours une actualité. Dernier « événement » en date, le livre et la pièce de théâtre Hôtel Europe, qui ont une fois de plus donné lieu à une multitude d’articles de presse et de prestations de BHL.


Le 16 novembre dernier, BHL était invité par Frédéric Haziza dans « Le forum Radio J ». Une occasion de plus pour le philosophe de Saint-Germain-des-Prés de parler de tout, et surtout de n’importe quoi, qu’il s’agisse de sa pièce de théâtre, de sa belle personne, des « rouges-bruns » qui s’en prennent à lui ou, bien évidemment, du conflit opposant Israël aux Palestiniens.


Une occasion également pour Frédéric Haziza, qui avait déjà invité BHL sur LCP en septembre dernier, de cirer les chaussures de son invité à les en user, et de l’accompagner dans ses outrances, quitte parfois même à en rajouter un peu, au mépris de toutes les règles de déontologie journalistique.

« Un travail superbe »

Frédéric Haziza commence par interroger son invité au sujet de la pièce de théâtre Hôtel Europe. BHL, avec sa légendaire humilité, évoque alors « un grand succès public (…), une belle aventure, voilà une vraie rencontre avec un vrai public et c’était formidable ». Vous avez dit « un grand succès public » ? De toute évidence BHL est mal informé… Comme l’avait en effet révélé Arrêts sur Images, la pièce, qui devait initialement être jouée jusqu’à la fin du mois de décembre, n’a finalement été à l’affiche que jusqu’à la mi-novembre… faute de public. BHL transforme donc allègrement la réalité, ce qu’un journaliste sérieux comme Frédéric Haziza ne pouvait manquer de relever :

Frédéric Haziza : « Un vrai public, une belle rencontre, un superbe comédien, un écrivain, un essayiste, un romancier, un auteur de pièce de théâtre, vous, qui avez fait un travail superbe aussi il faut le dire… » C’est tout ? En dégainant de la sorte la brosse à reluire, le journaliste de LCP et de Radio J a décroché le premier prix de la flagornerie et pleinement satisfait le modeste BHL. Mais ce n’était qu’une servile entrée en matière, immédiatement confirmée par une défense inconditionnelle de son invité, Frédéric Haziza anticipant par l’énoncé même de ses « questions » les réponses de BHL.

 

« Les fachos, les gauchos, les islamos »

Reprenons.

Frédéric Haziza : « … un travail superbe aussi il faut le dire, et pourtant il y a eu tout un tas de polémiques dont vous parlez, des accusations contre vous, une campagne, des campagnes de presse, une campagne anti-BHL qui a regroupé, on l’a vu sur le net, on l’a vu sur les réseaux sociaux, les fachos, les gauchos, les islamos ». En quoi a consisté cette « campagne » ? Nous ne le saurons pas. En revanche, ce que nous savons est que la prétendue question n’en est pas une : elle se borne à donner une forme interrogative aux affirmations de BHL dans le langage de ce dernier, confusions et amalgames compris. Le journaliste lui ayant livré lui-même le bloc - « les fachos, les gauchos, les islamos » - que le « philosophe » a constitué, il ne reste plus à ce dernier qu’à le pourfendre.

BHL acquiesce donc à la fausse « question » de son compère, et dénonce alors une « nébuleuse idéologique » qui le prendrait pour cible, constituée d’individus, on va le voir, aux profils plutôt… variés. BHL évoque en effet, attention, « une espèce d’arc-en-ciel qui va d’un type qui s’appelle Bo… Boni… face (…), Boniface, je ne sais pas qui c’est honnêtement, mais d’après ce qu’on m’a dit c’est un type qui a un espèce de petit think tank français subventionné par le contribuable (…), donc ça va de ce gars-là, qui est donc un type je crois de gauche, à quelqu’un comme Tariq Ramadan, lui que je connais mieux qui est lui un Frère Musulman, en passant par Soral ou Dieudonné (…). Donc il y a là une petite secte, là, ce Bonica… Bo… Boniface… Boniface, Ramadan, Soral, Dieudonné c’est pas la même chose, ils ne disent pas la même chose mais ils composent une espèce de nébuleuse idéologique dont je fais partie des révélateurs ».

Résumons : « Je suis le révélateur d’un pas pareil qui est la même chose » ! Une exercice de révélation dont BHL est coutumier. Par exemple, en août dernier : « L’Europe a peur de Poutine comme elle avait peur d’Hitler, mais ce qu’elle ne comprend pas, c’est que les gens comme Hitler ou comme Poutine il faut les arrêter tout de suite. Plus on attend plus ce sera difficile. Ce n’est pas la même chose Hitler et Poutine, naturellement, naturellement, mais l’attitude de Europe c’est la même, c’est "l’esprit de Munich" ». Venant de BHL, l’exercice est donc sans surprise. Mais le journaliste ? Qu’a objecté ou fait mine d’objecter le journaliste ? Rien. L’observateur de la « nébuleuse » est ravi par la prestation de son révélateur.

- BHL fait semblant de ne pas connaître Pascal Boniface, en butant sur son nom et en l’écorchant. Comment croire un seul instant que le maître, qui aime tant s’intéresser à tout ce qui le concerne, puisse ignorer le nom de l’un de ses plus fervents critiques, notamment dans l’ouvrage Les intellectuels faussaires, vendu à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires ? D’autant plus qu’il l’a, à plusieurs reprises, pris à parti nommément, notamment en forgeant, à son propos, le subtil concept de « bonifascisme », comme Pascal Boniface le rappelait lui-même dans un article paru en 2012 sur le site du Nouvel Observateur [1].

- BHL pratique en outre, une fois de plus, l’amalgame outrancier, en regroupant dans une soi-disant « nébuleuse idéologique » des représentants de l’extrême-droite et des individus comme Tariq Ramadan et Pascal Boniface qui, s’ils ne sont évidemment pas au-dessus de toute critique [2], n’ont aucun lien, ni organique ni idéologique, avec l’extrême-droite. On remarque d’ailleurs que BHL se contente d’amalgamer sans argumenter et sans illustrer ses accusations, procédé qui relève avant tout de la calomnie, une autre pratique récurrente chez le philosophe en chemise blanche.

Venant de BHL, l’exercice de dénigrement est donc, à nouveau, sans surprise. Mais le journaliste ? Qu’a objecté ou fait mine d’objecter le journaliste ? Rien. N’en soyons pas trop étonnés : Frédéric Haziza a ainsi un lourd contentieux avec Pascal Boniface, à propos duquel il a notamment écrit en mars dernier, ce qui suit : « De la négation de la Shoah des Faurisson, Garaudy, Dieudonné, Soral et consorts, on est passé aujourd’hui à la négation de l’antisémitisme au sein d’une certaine gauche soi-disant morale dont Boniface est l’un des hérauts » [3]. Une phrase que l’on dirait sortie de la bouche de BHL…

Ainsi se fabriquent les amalgames.

 

Quand les duettistes s’en prennent aux Palestiniens

Sous couvert d’interview, c’est donc en réalité à un véritable numéro de duettistes auquel on assiste, durant lequel Frédéric Haziza et BHL jouent la même partition, le premier passant les plats au second, faisant le deuil de toutes les règles journalistiques les plus élémentaires. Dès lors, il n’est guère surprenant que le « journaliste », sans transition, entraine BHL sur l’un de ses autres terrains favoris, le conflit opposant Israël aux Palestiniens.

Frédéric Haziza : « Vous seriez député, vous voteriez pour ou contre [la reconnaissance de l’État palestinien] ? »

« Non je voterais contre. Je voterais contre. (…) Je ne vois pas un parlement d’un pays quel qu’il soit, que ce soit la Suède ou la France, arriver comme ça avec des flonflons et des roulements de tambours régler le problème en décrétant, en reconnaissant… Ce n’est pas comme ça que ça marchera ».

Que BHL soit opposé à la reconnaissance d’un État palestinien et, plus généralement, soit un infatigable défenseur de la politique israélienne n’est pas une surprise… [4] Et, disons-le, c’est parfaitement son droit. Mais qu’il dise, comme nous allons le voir, n’importe quoi dans ce contexte et qu’il se trouve des journalistes pour l’écouter sans broncher pose sérieusement problème.

Selon BHL, les députés qui veulent voter la reconnaissance de l’État de Palestine ont donc tort. L’échange qui s’ensuit se passe de commentaires, tant nos deux duettistes jouent leur rôle à la perfection :

- Frédéric Haziza : « Et pourtant a priori ça va se faire et les députés qui vont voter pour cette résolution disent il n’y a que ça qui peut faire bouger le gouvernement israélien et qui peut faire avancer la paix ».
- BHL : « D’abord attendez il n’y a pas que le gouvernement israélien qu’il faut faire bouger ».
- FH : « En tout cas c’est ce qu’ils disent ».
- BHL : « Oui bah c’est ce qu’ils disent mais ils ont tort, ça veut dire qu’ils ne connaissent pas le problème. Il faut faire bouger bien sûr le gouvernement israélien, il faut aussi faire bouger, et peut-être davantage, le gouvernement palestinien ».
- FH : « Et les peuples, on oublie les peuples… »
- BHL : « Et puis il faut faire bouger les peuples ».

Marquons un temps d’arrêt. Frédéric Haziza, qui n’a jamais caché ses sympathies pro-israéliennes, n’est certes pas coupable de délit d’opinion. Mais un tel empressement auprès d’un interlocuteur qu’il est supposé interviewer constitue, pour un journaliste, une faute professionnelle. À répétition, comme on l’a vu, et comme on va le voir.

Soudain, en effet, BHL s’enflamme, sans doute porté par les encouragements de son compère :

BHL : « Et si on parle des peuples, là je crains qu’il y ait plus de travail à faire du côté du peuple palestinien que du peuple israélien. Israël, je connais bien ce pays, j’y vais souvent, j’y ai beaucoup d’amis et puis il y a des sondages tout simplement : une majorité des Israéliens, plaisir ou pas, avec joie ou pas j’en sais rien, savent qu’il y aura un jour un État palestinien et y sont résolus. L’inverse n’est pas vrai. Il y a hélas encore aujourd’hui une majorité de Palestiniens qui ne savent même pas qu’Israël existe puisqu’ils ne l’ont pas vu sur leur manuel scolaire et puisqu’ils pensent qu’Israël est une espèce de cancer ou de création coloniale sans aucune légitimité ».

« Une majorité de Palestiniens ne savent pas qu’Israël existe ». Frédéric Haziza, journaliste sans doute bien informé, n’a pas relevé cette outrance particulièrement… outrancière. Les Palestiniens, qui vivent sous occupation israélienne, qui sont confrontés chaque jour aux barrages israéliens, à la machinerie bureaucratique israélienne, aux colons israéliens, mais aussi aux balles et aux bombes de l’armée israélienne, ne sauraient pas qu’Israël existe ? Voilà une idée fort originale, que BHL a probablement empruntée à son maître à penser Botul, dont Frédéric Haziza, muet, est devenu sans le savoir, par BHL interposé, le disciple...

Et le spectacle de se poursuivre durant 30 longues minutes, à propos de l’État islamique, de l’Europe, de Poutine, et autres… Nous vous épargnerons le supplice d’une transcription et d’une étude exhaustives de l’émission.

 

***


Ne nous y trompons pas. BHL et Frédéric Haziza ont tout à fait le droit de défendre l’État d’Israël ou de répondre aux accusations ou attaques dont ils se sentent victimes. Nous ne sommes pas de ceux qui considèrent que toutes les opinions n’ont pas le droit d’être défendues, bien au contraire. À condition, toutefois, que certains principes soient respectés, notamment de la part de ceux qui se prétendent journalistes. Or les amalgames et les outrances de BHL sont lamentables, et nous ne cesserons de les relever tant qu’il continuera de squatter les télévisions, les journaux et les radios.

En outre, l’absence totale de distance, d’objectivité et de déontologie journalistiques de Frédéric Haziza, qui n’officie pas seulement sur Radio J mais également sur le service public (LCP), ne l’honorent guère. Nous l’avons dit : Frédéric Haziza n’est pas coupable de délit d’opinion. Et l’acharnement contre lui des antisémites à peine masqués d’« Égalité et Réconciliation » est intolérable, comme l’est la « Pétition pour le renvoi de Frédéric Haziza de La Chaîne parlementaire (LCP) » lancée sur ce site. La critique des médias se passe fort bien des chasses à l’homme. Mais la propension du journaliste à abuser de sa position d’intervieweur pour se comporter en éditorialiste partisan est manifeste. Or les deux fonctions ne sont pas identiques. Et leur confusion est inacceptable.

Connivences, vrais-faux débats, vrais-faux entretiens, primat de l’idéologie sur le travail journalistique, amalgames et contre-vérités assénées sans que les cibles aient la possibilité de se défendre, etc. : ces pratiques sont répandues dans la plupart des « grands » médias et mises en œuvre par nombre de « grands » journalistes. Ce sont elles que nous visons ici, comme nous les visons dans tous les médias et dans tous les domaines : c’est pourquoi nous ne mêlerons jamais nos voix à ceux qui, à l’instar d’Alain Soral et sa clique, s’en prennent à certains journalistes et certains éditorialistes, dont BHL et Haziza, sur la base d’une supposée appartenance communautaire. La haine raciste et antisémite n’a rien à voir avec la critique des médias, et n’aura jamais rien à voir avec le travail d’Acrimed. Mais c’est pourquoi, également, nous ne nous laisserons pas dissuader par tous ceux qui hurlent à l’antisémitisme à chaque fois qu’un zélateur de la politique israélienne est pris en flagrant délit de désinformation.

Julien Salingue (avec Henri Maler)

Notes

[1] « Dans l’émission de Frédéric Taddeï, "Le tête-à-tête" diffusée le 25 août 2012, il se plaint de ceux qui disent du mal de ses productions : "Il y a un type, l’inventeur du "bonifascisme", courant idéologique bien connu, qui s’appelle M. Boniface. Il fait une critique, je ne sais où, de mon film qu’il n’a pas vu"  ».

[2] Voir par exemple nos articles à propos, notamment, des « emprunts » de Pascal Boniface dans son livre Les intellectuels faussaires, ici et .

[3] Voir la réponse de Pascal Boniface ici.

[4] Sur les parti-pris de BHL, voir ici-même, et par exemple, un article consacré à ses « Carnets de guerre », publiés lors de l’invasion israélienne de Gaza en 2009 (article suivi d’une « Annexe »). Ou encore, cet autre article d’Acrimed publié en 2006 : « Une « exclusivité » du Monde : le tourisme de propagande de BHL en Israël ».

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24 novembre 2014 1 24 /11 /novembre /2014 12:47

 

W1941DeathtoNaziBeastbyKokorekin.jpgCondamnation à l'ONU de la résurgence du nazisme – USA et Ukraine votent contre, France et UE s'abstiennent !

 

Article AC pour http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/

 

C'est le genre de résolutions qu'on vote traditionnellement à l'unanimité. Pas en 2014. La résolution condamnant la résurgence du néo-nazisme a été votée par l'immense majorité du pays. Pourtant, trois l'ont refusé, une cinquantaine se sont abstenus.

 

La Russie a réussi son coup. Dans sa logique de puissance, elle voulait jouer des contradictions de l'ordre nouveau Ukrainien ainsi que de ses patrons nord-américains et ouest-européens. Leurs contradictions se sont manifestées dans une position de fond scandaleusement mise à jour.

 

Une résolution critique du néo-nazisme, du racisme et de l'intolérance

 

La délégation de la Fédération de Russie a proposé ce 21 novembre une résolution, à l'Assemblée générale de l'ONU appelant :

 

« à la lutte contre la glorification du nazisme, du néo-nazisme et des autres pratiques qui contribuent à alimenter les formes modernes du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l'intolérance qui leur est associée ».

 

Dans sa forme intégrale, le document exprimait des inquiétudes sur la montée des crimes raciaux dans le monde, l'influence des partis d'extrême-droite avançant des idées de haine raciale.

 

Il appelait à l'adoption universelle de la Convention internationale pour l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale.

 

Enfin, il critiquait toutes les tentatives de faire passer les collaborateurs des Nazis pour des combattants de mouvement de résistance nationale, tout en dénonçant toute tentative de négation des crimes de guerre nazis, y compris l'Holocauste ayant touché les Juifs.

 

115 pour, 55 abstentions dont la France, 3 contre : Ukraine, Canada, USA !

 

115 Etats ont voté pour la résolution russe, issus pour l'essentiel des continents latino-américain, africain et asiatique, à l'exception européenne notable de la Serbie.

 

55 Etats se sont hypocritement abstenus. Ils sont pour la majorité d'entre eux des pays européens, dont l'intégralité des pays de l'Union européenne.

 

3 Etats ont osé refuser de voter cette condamnation de la « glorification du nazisme, de la résurgence des formes de néo-nazisme, de racisme et de xénophobie ». Ce sont les États-Unis, le Canada et l'Ukraine.

 

Une position logique pour l'Ukraine. Le nouveau gouvernement putschiste favorise l'organisation de diverses formations d'extrême-droite, de milices néo-nazis à des partis nationalistes-libéraux, qui tentent de réhabiliter des héros nationalistes, comme Stepan Bandera, collaborateur avec les nazis pendant la dernière guerre, figure anti-communiste, anti-sémite et anti-russe.

 

Dans le même temps, le Parti communiste – troisième force du pays en 2012, avec 14 % des voix – est en procédure d'interdiction, persécuté, ses membres arrêtés et torturés, son groupe parlementaire dissous, son idéologie criminalisée.

 

Les groupes para-militaires qui mènent le combat en Ukraine de l'est ressortent les insignes du III ème Reich, les slogans des troupes de Bandera ou encore lancent des appels à la mobilisation des réseaux néo-nazis de toute l'Europe.

 

Pour l'Ukraine, ce sont les crimes du communisme qu'il faut dénoncer !

 

C'est donc sans surprise que l'Ukraine a refusé la motion russe, y voyant – à juste titre – une condamnation du nouveau régime installé depuis mars.

 

Il est frappant de voir s'y associer sans vergogne les États-Unis, le Canada. Deux pays qui ont tout du moins le courage qui manque aux pays européens, dont la France, qui s'abstiennent sur une question où on ne peut pas ne pas choisir son camp.

 

Quelle justification a donné l'Ukraine à son vote ?Qu'il n'y ait pas une condamnation similaire des crimes du communisme, maquillé sous le nom de stalinisme, car l'Ukraine a beaucoup souffert des deux, selon le représentant de Kiev à l'ONU :

 

« Tant que le stalinisme et le néo-stalinisme (sic) ne seront pas condamnés aussi fermement que le nazisme, le néo-nazisme, et d'autres formes de haine, alors l'Ukraine ne pourra pas soutenir le document », a déclaré le diplomate ukrainien.

 

nazism-ukraine.jpgUne justification cohérente avec la persécution du Parti communiste ukrainien. Hypocrite quand les milices néo-nazis paradent dans les rues d'Ukraine.

 

Dans toute l'Europe de l'est, les anciens collaborateurs ou volontaires de la Waffen-SS sont de plus en plus réhabilités selon les cas, comme Horthy en Hongrie, ou même célébrés en héros, comme dans les pays Baltes.

 

Dans le même temps, le communiste est déclaré illégal en Lituanie, Lettonie, Hongrie désormais, les symboles communistes sont interdits en Pologne, les partis communistes sont sous une menace d'interdiction en Ukraine, Moldavie et ailleurs.

 

 

Pas de quoi nourrir d'illusions non plus sur la politique russe, prête à surfer sur une mythologie néo-impériale, puisant tant à la Russie des Tsars qu'à l'URSS réduite à une Grande-Russie qu'elle n'était pas.

 

Un gouvernement russe prêt à entretenir des relations cordiales avec des formations d'extrême-droite, comme le Front national, sans s'engager toutefois dans un soutien direct, mais en plaçant quelques billes en vue d'un hypothétique séisme politique en France ou ailleurs.

 

Le double discours, la duplicité n'est pas le propre des pays occidentaux, des États-Unis, de la France. C'est le propre des rivalités inter-impérialistes, que l'adversaire nous révèle toute l'hypocrisie de notre propre impérialisme. On aurait tort de ne pas en profiter.

 

 

En dépit de toutes ses arrières-pensées géopolitiques, ce vote a le mérite de clarifier les lignes. De dévoiler toute l'hypocrisie des États-Unis, de l'Union européenne dans leur soutien à une Ukraine, de plus en plus miroir d'une Europe dans une dérive inquiétante.

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23 novembre 2014 7 23 /11 /novembre /2014 15:43

                                                                    MARE-NOSTRUM-copie-1

 

 

[copié sur le blog de J.P.Luciani]

 


                “Un Etat palestinien n’est plus possible”
                                        (Charles Enderlin)

 

Un jeune palestinien face à sa maison en ruines, suite aux attaques israéliennes, le 19 septembre 2014.
La ville de Jérusalem est sous tension après l’attentat du 18 novembre 2014 contre une synagogue. Le reporter Charles Enderlin y réside depuis quarante ans. Son regard sur ce nouvel accès de violence est bien sombre.

Des voitures béliers qui foncent sur les piétons, un attentat contre un rabbin fondamentaliste, un massacre dans une synagogue... Mais aussi une colonisation incessante, des religieux messianiques qui montent sur l'Esplanade des Mosquées pour prier avec l'idée de construire un jour le troisième Temple, des débats sans fin à la Knesset pour tenter de justifier leurs agissements. Jérusalem semble au bord de l'explosion.

C'est dans ce contexte qu'en France, le groupe parlementaire socialiste a déposé ce jeudi 22 novembre 2014 une proposition de résolution visant à reconnaître un État palestinien. Qu'en pense Charles Enderlin, chef du bureau de France 2 à Jérusalem qui l'an dernier, dans son livre Au nom du Temple, décryptait « l'irrésistible ascension du messianisme juif » ?

Il en a tiré un film, achevé depuis mars dernier, que France 2 serait bien inspiré de diffuser rapidement pour nous aider à comprendre les enjeux d'un terrifiant conflit. Habitant Jérusalem depuis 40 ans, Charles Enderlin n'a jamais été aussi sombre.

Comment la presse israélienne a-t-elle rendu compte du massacre de la synagogue ?
Toutes les télés ont montré l'horreur, les obsèques, le fait qu'on se retrouve avec 25 orphelins dans une même rue d’un quartier ultra-orthodoxe de Jérusalem. Cela suscite un choc chez les Israéliens, la peur. Mais les commentateurs de la presse écrite tentent de garder une distance. Surtout, le chef du Shin Beth, la sécurité intérieure, a contredit le premier ministre, Benyamin Netanyahou, qui ne cesse d'accuser Mahmoud Abbas d'inciter à la violence.

“Les violences auxquelles nous assistons en ce moment ne sont pas une Intifada”

Cette « diabolisation » de Mahmoud Abbas par Benyamin Netanyahou fonctionne-t-elle ?
Oui, il y a un rejet complet des Palestiniens au sein de très larges secteurs du public israélien. Après l’attentat, les images de distribution de sucreries dans la rue par quelques islamistes à Gaza et surtout Bethleem, cela a fait des dégâts ! Alors qu'il y a chez beaucoup de Palestiniens de la gêne, et une crainte de la suite. Car pour eux, cela va signifier encore davantage de contrôles, de barrages, d'ennuis de toutes sortes.

Les violences auxquelles nous assistons en ce moment ne sont pas une Intifada, ne ressemblent en rien aux soulèvements palestiniens que l'on a connus dans le passé. Les auteurs d'attaques de ces dernières semaines n'appartenaient à aucune organisation, aucune cellule terroriste, n'obéissaient à aucune hiérarchie. C'est un palestinien père de famille qui le matin prend sa voiture et d'un coup décide de la transformer en véhicule-bélier, ou qui prend un tournevis et le plante dans le dos d'un juif religieux. Ils sont encouragés par la télé du Hamas et les réseaux sociaux islamistes qui lancent des appels au meurtre d'Israéliens et de juifs.

Mais l’attentat de la synagogue a été revendiqué par le FPLP, vieille organisation palestinienne de gauche qui revendiquait déjà les attentats de la seconde intifada...
Le FPLP a automatiquement revendiqué ce massacre parce que ses deux auteurs appartiennent à une famille connue comme étant proche du FPLP. Mais il n'est pas sûr du tout qu'un chef du FPLP leur ait donné des ordres. Ces chefs sont tous à la retraite, certains sont des vieillards...

Pourquoi ce nouvel accès de violence ?
C’est dû à un certain nombre de facteurs. L’agitation autour de l’Esplanade des saintes mosquées provient du sionisme religieux qui a le sentiment d'avoir gagné la partie en Cisjordanie et se tourne donc vers l'Esplanade des saintes mosquées, qui est aussi l’endroit où, selon le Judaïsme, se dressait le Temple construit par Hérode il y a 2000 ans. C'est pour cela que les musulmans commencent à s'inquiéter. Il y a eu en un an quinze débats à la commission de l’intérieur de la Knesset sur le droit des juifs à prier sur le Mont du Temple.

A l'origine, le grand rabbinat avait interdit aux juifs de monter car l'emplacement exact du Saint des Saints n'était pas connu. Seul le grand prêtre avait le droit d’y pénétrer une fois par an. Mais les rabbins nationalistes religieux ont déterminé l'endroit où il se trouvait, et décrété en 2003 que non seulement il y a un droit d’y monter, mais que c'est un devoir religieux.

Un juif ultra-orthodoxe prie après l'attentat contre une synagogue, le 18 novembre 2014.

On n’est plus du tout dans un conflit politico-ethnique...
Non, la grande inquiétude de l'administration américaine et de certains diplomates européens, après l'attentat de la synagogue, et avec la tension autour de l'Esplanade des mosquées-Mont du temple, c'est que le conflit religieux se durcisse encore et que cela fasse tâche d'huile. Imaginez que pour venger un attentat particulièrement sanglant, des extrémistes juifs aillent porter atteinte aux mosquées de l'Esplanade, les répercussions seraient mondiales.

“Tout le monde sait en Israël que le processus de paix est mort”

La question d’un Etat palestinien n’est donc plus du tout d’actualité ?
C'est fini ! Tout le monde sait en Israël que le processus de paix est mort. A Ramallah, lorsque je rencontre des dirigeants palestiniens, je leur demande : croyez vous que vous aurez un Etat, avec 380 000 colons ? Croyez-vous que les juifs vont vous donner la souveraineté sur les quartiers arabes de Jérusalem-Est, sur l'Esplanade des mosquées, qui est le troisième lieu de l'Islam, mais le seul lieu saint juif ?

Et ils me répondent : « nous savons très bien qu'on n'aura pas d'Etat, la Cisjordanie est devenue une peau de panthère, et il n'est plus possible de créer un Etat qui ait une continuité territoriale. » Mahmoud Abbas aussi en a parfaitement conscience. Il va avoir 80 ans et pense à l’héritage politique qu’il va laisser à son peuple. Quelques résolutions de l’ONU, la reconnaissance de la Palestine par le plus de pays possibles.

Pourquoi maintient-on alors la fiction de deux Etats possibles ?
Je n'arrive pas à imaginer que les analystes des chancelleries, en Europe et même aux Etats-Unis, ne soient pas conscients qu'on n'évacuera pas 380 000 colons, et pas même 10 000. L'idée de deux Etats est morte. Dans mon film, Ouri Ariel, l'actuel ministre du Logement, un colon qui pousse à la colonisation partout où c'est possible, me dit qu'il ne peut y avoir qu'une seule souveraineté entre le Jourdain et la Méditerranée, celle d'Israël, et si « les Arabes », sous-entendu les Palestiniens, veulent davantage de droits politiques, on leur donnera le droit de vote pour la Knesset. « Nous pouvons faire face à 30 députés arabes supplémentaires au parlement. En 3000 ans d’existence, le peuple juif a surmonté des crises bien plus graves » dit-il.

C'est leur vision. Le sionisme religieux ne renoncera pas à la terre d'Israël, à Jérusalem et au Mont du Temple. Les diplomates européens en sont conscients, ceux que je rencontre me disent qu'en continuant de financer l'Autorité palestinienne, l'Europe ne fait que maintenir l'occupation.

Alors que faire ?
Je ne sais pas. Puisqu'un Etat palestinien n'est plus possible, il faut chercher d'autres solutions, une sorte de confédération, une fédération de peuples... Mais c'est problématique avec un conflit religieux. 80 % des Israéliens croient aujourd'hui en Dieu, 51 % croient en la venue du Messie. La gauche séculière ne représente plus que 17 % de la population juive. Et vous avez aussi côté palestinien des virages vers la religion, l’islamisme alors que dans la région Daesh s’implante. On va vers une lente descente en enfer. Régulièrement, on a l’impression que le fond a été atteint… puis, il y en encore un !

« Je suis quand même journaliste, je regarde avec un profond regret ce qui s'est développé sous mes yeux »

Comment Israël, Etat né du sionisme laïc et socialiste, en est-il arrivé là ?
Il y a eu bien sûr l'importante fécondité des religieux. L'arrivée de l'immigration de l'ancienne URSS n'a pas amélioré le désir de démocratie et d'un accord avec les Palestiniens. Et puis il y a eu un lent processus de désintégration. Netanyahou est, après Ben Gourion, le chef de gouvernement qui est resté le plus longtemps au pouvoir et qui a le plus changé le pays.

Économiquement en le libéralisant, en réduisant les charges sociales, en accroissant les inégalités. Et politiquement avec sa vision d'un Etat juif entouré d'ennemis à chaque génération : un dictateur, un peuple, veulent détruire le peuple juif, maintenant ce sont les Iraniens et les islamistes arabes.

“Netanyahou n’a pas de réel adversaire sur la scène politique israélienne”

Mais les Israéliens ont voté et revoté pour lui ?
Vous savez comment ça se passe : voter Netanyahou, c'est voter pour sa sécurité et pour l'économie. Il faut à un Israélien moyen une drôle d'analyse pour penser que sa sécurité et son bien-être économique passerait par le fait de renoncer à des territoires et à ramener des colons en Israël. Aujourd’hui, il n’a pas de réel adversaire sur la scène politique israélienne.

Et vous, dans l’Israël d’aujourd'hui ?
Je suis arrivé ici il y a un peu plus de quarante ans. J'ai connu des moments formidables, j'étais à l'aéroport de Tel Aviv lorsque l'Égyptien Anouar el-Sadate est arrivé pour un accord de paix historique, j'étais là lorsque les accords d'Oslo ont été signés, lorsqu'un traité de paix a été conclu avec la Jordanie. J'aime aller en Jordanie et en Égypte, je sais que dans ces pays les modérés, les dirigeants, veulent le plus vite possible un accord, que l'initiative de paix en 2002 de la Ligue arabe tient toujours, qu'elle a été renouvelée à plusieurs reprises, régulièrement repoussée par les gouvernements israéliens.

Mais pourquoi la ligne dure de l’Egypte sur Gaza ?
Les Égyptiens sont sensibles à la question palestinienne, mais rejettent les Frères musulmans et le Hamas. Après l'élection de Morsi, les Frères musulmans se sont crus les rois du pétrole, ont commis erreur sur erreur. Sissi est aujourd'hui très populaire en Égypte parce qu'il a destitué Morsi et les Frères musulmans, qui, malgré tout représentent peut-être 30 % de la population égyptienne.

Or, le Hamas fait partie de la confrérie déclarée « organisation terroriste » par le régime du général Sissi. Lorsque les trois chefs du Hamas dans le sud de la bande de Gaza ont été tués par des missiles israéliens, je suis persuadé que militaires égyptiens ont appelé leurs collègues israéliens pour les remercier. Il y a une coopération militaire israélo-égyptienne comme jamais il n'y a eu par le passé.

Que les Palestiniens n’aient plus de soutien à l’extérieur, est-ce que cela n’encourage pas la droite israélienne ?
La droite israélienne est avant tout pro-colonisation, et ne se soucie pas du tout du sort des Palestiniens. Elle est hostile à un Etat palestinien, et rien ne la fait dévier de sa ligne. Pour mon livre et mon film, j'ai été reçu par tous les rabbins que je voulais voir, je les ai filmés sur l'Esplanade des mosquées m'expliquant leurs projets, je n'ai eu aucun problème pour aller voir les nationalistes religieux qui, pourtant, m'ont attaqué pendant des années.

En Israël, on peut s’insulter et quand même parler...
Ca commence à disparaître, il y a une véritable campagne contre la gauche. Au début des bombardements de Gaza, on a vu sur des pages Facebook francophones la photo du journaliste de Haaretz Gideon Levi et la mienne, avec cette légende : tout bon juif doit tuer ces deux collabos.

“Le conflit au Proche-Orient, c’est un peu comme le virus Ébola”

Si un Etat palestinien n’est plus possible, comment construit-on l’avenir ?
La question est posée à la communauté internationale. Car le conflit au Proche-Orient, c'est un peu comme le virus Ébola : ces deux tribus, Juifs et Palestiniens, qui se bagarrent là-bas, c'est désagréable, on n'a pas envie de s'en occuper. Mais quand le virus commence à arriver en Europe, on fait semblant de commencer à s'en occuper, on vote des résolutions qui restent lettre morte…

Vous ne croyez pas à un Etat d’Israël plus démocratique et plus égalitaire pour tous, un Etat qui se doterait d’une Constitution ?
Un Etat binational sous une forme ou une autre ? Dans tous les cas, ça voudrait dire la fin du sionisme libéral prôné par Theodore Herzl et par la gauche sioniste des débuts. Mais on n'y est pas. Vous savez quel est le débat du moment ? Changer les Lois fondamentales pour qu'Israël ne soit plus un Etat « démocratique et juif » mais un Etat national juif, et démocratique ensuite.

De quoi parle t-on ? D'une forme de théocratie, peut-être d'une monarchie ? Et quels éléments de valeur juive on mettrait dans les lois fondamentales ? Israël n'a pas de constitution. Pas de séparation entre la synagogue et l'Etat. Et Benyamin Netanyahou s'est déclaré en faveur de la proposition de loi la plus extrême, il exige avant toute chose des Palestiniens qu'ils reconnaissent la nation du peuple juif. En échange de quoi, il serait prêt à un Etat palestinien démilitarisé, Jérusalem restant réunifiée sous la souveraineté israélienne.

Plutôt que de courir après cette chimère de deux Etats, la communauté internationale ne devrait-elle pas imposer à Israël de se doter d'une Constitution ?
Peut être. Mais je suis quand même journaliste, je regarde avec un profond regret ce qui s'est développé sous mes yeux, cette histoire que j'ai décrite du mieux possible. Les Palestiniens ont leur part de responsabilité dans l'échec. Bien sur, il y a eu le terrorisme palestinien qui a fait basculer l’opinion israélienne.

A l’origine, Arafat et Abbas n'auraient pas dû se lancer dans le processus d'Oslo sans obtenir le gel total de la colonisation ; la communauté internationale a laissé croitre les colonies, sans condamnation sérieuse, le département d'Etat, le Quai d'Orsay, ou la Chancellerie allemande, ont laissé faire. Alors maintenant on veut voter, on va peut-être reconnaître un Etat palestinien, même si c’est avant tout symbolique et ne change rien sur le terrain, si ce n’est renforcer le sentiment largement répandu en Israël : « Le monde est contre nous ! » Et donc… apporte de l’eau au moulin de la droite israélienne.

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23 novembre 2014 7 23 /11 /novembre /2014 15:32

                                                                         cerveau animé

 

 

source:iReMMO

 

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23 novembre 2014 7 23 /11 /novembre /2014 15:07

 

 

                            RASSEMBLEMENT SOLIDAIRE DE  SAINT-FLORENT

 

 

                  LE REPORTAGE VIDEO sur ...

 

 

 

                                   http://terrecorse.tumblr.com/

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23 novembre 2014 7 23 /11 /novembre /2014 14:51
source:PCF BASSIN

 

Des travailleurs détachés en France payés 2, 22 euros de l'heure

23 Novembre 2014 , Rédigé par Le Mantois

Brut de fonderie sur Ouest-France de ce jour:

Sur un chantier photovoltaïque, les autorités ont découvert qu'une société hongroise employait des travailleurs détachés, qui effectuaient 11 heures de travail payées 8, pour 2,22 € par heure, 6 jours sur 7 !
La préfecture de Gironde a annoncé vendredi avoir suspendu d'activité une société hongroise, intervenant sur un chantier photovoltaïque, qui rémunérait ses ouvriers 2,22 euros de l'heure, pour huit heures quotidiennes malgré une durée de travail de plus de 11 heures et six jours sur sept.Par un arrêté, consécutif à une inspection de contrôle mercredi par la gendarmerie, l'Urssaf et l'Inspection du travail, le préfet a interrompu l'activité de la société de chaudronnerie OLP-TECH, un des sous-traitants sur le chantier de la centrale photovoltaïque d'Arsac, à 20 km au nord de Bordeaux.

11 h de travail, payées 8 !

Ce contrôle a établi qu'OLP-TECH, dont le siège est à Teresztenye (nord-est de la Hongrie), employait ses 31 ouvriers, soit tout son effectif, « dans des conditions contraires au Code du Travail: rémunération sur une base quotidienne de huit heures pour une durée effective de travail de 11 heures 30, six jours sur sept, salaire de 2,22 euros par heure effectuée », souligne la préfecture.La plupart des ouvriers étaient des étrangers, qui se sont présentés comme des travailleurs détachés. Au regard du « cumul des faits et de leur gravité », l'activité d'OLP sur le chantier a été arrêtée pour trois mois, indique la préfecture, ajoutant que le Parquet avait été saisi des infractions pour y donner une suite judiciaire.
Note de ma pomme: Je ne sais pas si je vais oser un commentaire vis-à-vis de cette Europe capitaliste libre et non faussée qu'on ne veut pas quitter mais humaniser...Peut-être une petit dessin alors...
Des travailleurs détachés en France payés 2, 22 euros de l'heure
Encore que dans Ouest-France, ce n'est même pas des travailleurs payés au SMIC, mais au ras des pâquerttes. Mais j'ai dit que je ne ferai pas de commentaire... Et donc encore Ouest-France. Pas pour rire.
La proposition de loi sur le contrôle des travailleurs détachés a été adoptée ce mardi par les députés, à une large majorité.
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23 novembre 2014 7 23 /11 /novembre /2014 14:17

 

 

 

ASSEMBLEE DE CORSE
-----------------
DELIBERATION N°14/ AC DE L’ASSEMBLEE DE CORSE
MODULATION DES FRACTIONS REGIONALES DE TARIF DE LA TAXE
INTERIEURE DE CONSOMMATION SUR LES PRODUITS ENERGETIQUES
(T.I.C.P.E)
POUR 2015
---------------
SEANCE DU
L’an deux mille quatorze et le , l’Assemblée de Corse, régulièrement
convoquée s’est réunie au nombre prescrit par la loi, dans le lieu habituel de ses
séances, sous la présidence de M. Dominique BUCCHINI, Président de
l’Assemblée de Corse.
Etaient présents
Etaient absents
Avaient donné pouvoir
L’ASSEMBLEE DE CORSE
VU La Constitution, notamment son article 72-2,
VU La loi organique n°2004-758 du 29 Juillet 2004 prise en application de
l’article 72-2 de la Constitution relative à l’autonomie financière des
collectivités territoriales,
VU le Code Général des Collectivités Territoriales, Titre II, Livre IV, IVème
partie,
VU le Code Général des Impôts,
VU le Code des Douanes,
VU la loi n° 2004-809 du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités
locales,
VU la loi N°2005-1720 du 30 Décembre 2005 portant finances rectificative pour
2005, notamment son article 84,
VU la loi N°2009/1673 du 30 décembre 2009 relative à la loi de finances pour
2010 et notamment ses articles 50 et 94,
VU la loi N°2010-237 du 09 Mars 2010 relative à la loi de finances rectificative
pour 2010 et notamment son article 5,
VU la loi N°2010-1658 du 29 Décembre 2010 de finances rectificatives pour
2010,
VU la loi N°2011-1977 du 28 décembre 2011 de finances pour 2012
VU La loi N°2012-1509 du 29 décembre 2012 de finances pour 2013
VU l’avis du Conseil Economique, social et Culturel de Corse
SUR Rapport du Président du Conseil Exécutif de Corse,
SUR Rapport de la Commission des Finances, de la Planification, des Affaires
Européennes et de la Coopération,
APRES EN AVOIR DELIBERE
DECIDE :
ARTICLE 1er :
Conformément au 2 de l’article 265 du code des douanes, d’actionner le
mécanisme de modulation de la Taxe Intérieure de Consommation sur les Produits
Energétiques (TICPE) applicable aux carburants vendus aux consommateurs finals
sur le territoire corse pour l’exercice 2015, à hauteur de :
1,77 € par hectolitre s’agissant des supercarburants sans plomb (y compris
E10)
1,15 € par hectolitre s’agissant du gazole.
ARTICLE 2 :
Conformément à l’article 265A bis du code des douanes, décide d’actionner le
mécanisme de modulation de la Taxe Intérieure de Consommation sur les Produits
Energétiques (TICPE) applicable aux carburants vendus aux consommateurs finals
sur le territoire corse pour l’exercice 2015, à hauteur de :
0.73 € par hectolitre s’agissant des supercarburants sans plomb (y compris
E10)
1,35 € par hectolitre s’agissant du gazole.
ARTICLE 3 :
La présente délibération fera l’objet d’une publication au recueil des actes
administratifs de la Collectivité Territoriale de Corse.
AJACCIO, le 2014
Le Président de l’Assemblée de Corse

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23 novembre 2014 7 23 /11 /novembre /2014 14:16

                          Le prix de l’essence en Corse(2)

  source:CGT

 

 

COLLECTIVITE TERRITORIALE DE CORSE
République Française
RAPPORT DU PRESIDENT DU CONSEIL EXECUTIF DE CORSE
MODULATION DES FRACTIONS DE TARIF DE LA TAXE INTERIEURE DE CONSOMMATION SUR LES PRODUITS D’ENERGIE (TICPE) APPLICABLE AUX CARBURANTS POUR L’ANNEE 2015.
La loi de Finances 2005 a attribué aux régions une fraction de la Taxe Intérieure de Consommation sur les Produits Energétiques (T.I.C.P.E., ex T.I.P.P.) afin de financer le coût des transferts de compétence intervenus dans le cadre de l’acte 2 de la décentralisation et prévus dans le cadre de la loi du 13 août 2004.
Depuis 2007, les Régions se sont vu concéder, en outre, la possibilité de moduler ces fractions de tarifs dans des limites strictement définies. Enfin, une nouvelle faculté de modulation, également très limitée, a été ouverte en 2011 mais uniquement pour financer des projets d’investissement spécifiquement définis dans le cadre du grenelle de l’environnement : infrastructure de transport durable, ferroviaire ou fluvial.
Cette nouvelle recette fiscale qui a ainsi été attribuée aux régions apparait inadaptée et insuffisante pour compenser le dynamisme des charges qu’elle est censée compenser. En effet, avec la baisse tendancielle des consommations de carburants liée à la modernisation du parc automobile et à la prise en compte des objectifs de développement durable avec notamment les efforts faits en faveur des transports en commun, le rendement de cette taxe stagne, voire régresse.
Cependant, cette recette fiscale est désormais devenue une des principales ressources des Régions (12 % des recettes de fonctionnement).
La T.I.C.P.E. perçue se décompose ainsi actuellement en deux parts :
- La part « modulation T.I.C.P.E. » au titre du droit à compensation des charges transférées (1)
- La part modulation T.I.C.P.E. au titre des 26 points attribués à la Corse.
A noter également qu’au titre de la Loi de Finances pour 2014, la Région perçoit de la T.I.C.P.E. au titre de la compensation d’un tiers de la DGD Formation Professionnelle. Pour cette part, la Région n’a pas à adopter de fraction de tarif de T.I.C.P.E.3.
Ce rapport a pour objet l’adoption des fractions régionales de tarif de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (T.I.C.P.E.) applicable aux carburants pour l’année 2015 pour la « modulation « T.I.C.P.E. » et la « T.I.C.P.E. Grenelle ».
A. La modulation T.I.C.P.E. de 2007
1. Un pouvoir de modulation accordé jusqu’en 2015 activé une seule fois en 2008 :
Depuis 2007, les régions ont eu la possibilité de moduler à la hausse ou à la baisse le taux de la T.I.C.P.E. qui leur est attribué.
En effet, le 24 octobre 2005, le Conseil des ministres de l’Union européenne, à la demande de l’Etat français, a autorisé la France à appliquer, à compter de 2007 et pour une durée de trois ans, des tarifs différenciés au niveau régional. Le Conseil n’a toutefois autorisé qu’une variation limitée de cette possibilité de différenciation (1,77 €/hl pour l’essence sans plomb et 1,15 €/hl pour le gazole).
Pour mémoire, la réglementation communautaire n’autorise qu’une baisse des tarifs, ce qui a nécessité pour l’Etat français, dans un premier temps, de majorer les tarifs de T.I.C.P.E. à hauteur des montants maximum autorisés par l’Union européenne (article 84 de la loi de finances rectificative pour 2005) puis, dans un second temps, d’user de sa capacité de réduction pour maintenir les tarifs inchangés pour le consommateur final.
Les régions sont autorisées soit à renoncer à cette réduction, c’est-à-dire à moduler à la hausse la fraction de tarif qui leur est attribuée, soit au contraire à l’augmenter, c’est-à-dire à moduler à la baisse leur fraction de tarif. Cette modulation est possible dans la limite de la fraction de tarif attribuée à chaque région et, en tout état de cause, dans la limite de plus ou moins 1,77 €/hl pour le supercarburant et plus ou moins 1,15 €/hl pour le gazole.
La dérogation accordée par l’Union Européenne pour mettre en oeuvre la modulation régionale de la T.I.C.P.E. a été reconduite pour 3 ans, jusqu’au 31 décembre 2015, par décision du Conseil de l’Union Européenne (Décision du 22 avril 2013 n°2013/193/UE).
Depuis 2011, le supercarburant E10 est intégré à l’assiette de la modulation4.
Pour mémoire, en 2014, 20 régions ont appliqué la modulation au maximum autorisé pour les deux carburants. Nous ne sommes que deux régions, avec la Région Poitou Charentes à ne pas avoir encore utilisé cette faculté.
2. Une ressource nécessaire au budget régional
Avec la réforme de la fiscalité locale de 2010, les Régions ont perdu la quasi-totalité de leur pouvoir de taux sur leur fiscalité directe. Leur pouvoir fiscal est désormais réduit à la taxe sur les cartes grises et à la modulation de la T.I.C.P.E.
Ainsi, en l’état actuel du droit avec :
- un pouvoir de taux réduit,
- une fiscalité très dépendante de la conjoncture,
- la mise en oeuvre d’une péréquation sur la fiscalité directe régionale qui s’alourdit,
- la baisse des dotations prévue à l’horizon 2017,
les marges de manoeuvre dont dispose notre collectivité sont très réduites et la modulation T.I.C.P.E. constitue une ressource indispensable à notre budget.
B. La modulation « T.I.C.P.E. Grenelle »
1. Une faculté de majoration des tarifs accordée à compter de 2011 :
L’article 94 de la loi de finances pour 2010 a accordé aux conseils régionaux, à compter de 2011, une faculté de majoration supplémentaire des tarifs de T.I.C.P.E. applicables dans chaque région (codifiée à l’article 265 A bis du code des douanes), dans la limite d’un plafond uniforme qui constitue l’amplitude maximale de majoration permise à chaque région.
Ce plafond est égal à 0,73€/hl pour les supercarburants sans plomb (y compris E10) et à 1,35 €/hl pour le gazole. Ce plafond, cumulé aux tarifs de l’actuelle modulation (issue de l’article 84 de la LFR 2005), offre à chaque région une marge d’augmentation totale de son tarif de T.I.C.P.E. de 2,5 €/hl pour les deux catégories de carburants.
Inspirée de la modulation de 2007, la nouvelle mesure diffère cependant de la précédente car il s’agit d’une possibilité de majorer le tarif et non de la possibilité de moduler le tarif à la baisse ou à la hausse.
2. Une recette affectée au financement d’investissements spécifiques
Selon l’article 94 de la LFI 2010, les recettes issues de cette nouvelle majoration doivent être «exclusivement affectées au financement d'une infrastructure de transport durable, ferroviaire ou fluvial, mentionnée aux articles 11 et 12 de la loi n° 2009-967 du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en oeuvre du Grenelle de l'environnement ».
En 2010, l’interprétation de la loi du 3 août 2009, confirmée par la Direction Générale des Collectivités locales (DGCL), considérait que les recettes issues de cette majoration ne pouvaient être affectées qu’à ces treize projets expressément énumérés dans les articles 11 et 12 de la loi du 3 août 2009.
En 2014, nous ne sommes que deux régions, avec la Région Poitou Charentes à ne pas avoir voté cette deuxième tranche de modulation.
C. Propositions pour 2015 et impacts
1. Propositions :
Cette recette n’est pas dynamique dans le sens où l’on assiste depuis quelques années à une baisse de la consommation de supercarburants et une hausse moindre de la consommation de gazole. Cette baisse tendancielle des consommations risque de s’amplifier à l’avenir, avec la prise en compte des objectifs de développement durable et des gains de performance des moteurs en termes de consommation.
En l’état actuel du droit, il vous est proposé de moduler :
a) Modulation T.I.C.P.E.
Afin de permettre à notre collectivité de préserver ses moyens d’action dans les secteurs prioritaires et de tenir ses engagements dans un contexte de ressources fiscales restreintes (réforme fiscale, faible croissance économique, nouveau principe de péréquation horizontale sur le produit fiscal) et de baisse des dotations de l’Etat, il est proposé de mettre en oeuvre la modulation des tarifs de la T.I.C.P.E. :
 1,77 € par hectolitre s’agissant des supercarburants sans plomb (y compris E10)
 1,15 € par hectolitre s’agissant du gazole.
Ces dispositions sont inscrites à l’article n°1 de la présente délibération.
b) Modulation T.I.C.P.E. Grenelle
Il vous est proposé également d’appliquer la modulation au titre de la T.I.P.C.E Grenelle soit :
 0.73 € par hectolitre s’agissant des supercarburants sans plomb (y compris E10)
 1.35 € par hectolitre s’agissant du gazole.
Ces dispositions sont inscrites à l’article n°2 de la présente délibération.
2. Impact de ces propositions
a) Pour le consommateur final
Malgré un avantage fiscal unique (TVA réduite à 13% contre 20 % sur le continent), et le non recours à la modulation, les montants TTC des carburants apparaissent considérables par rapport à la moyenne nationale : entre 6.5 et 7.2 centimes d’€ par litre pour la Haute Corse et 6 à 6.5 centimes d’€ par litre pour la Corse du Sud. En remontant, cette fois, aux prix HT, l’écart s’accroit très fortement par rapport au Continent, autour de 15 centimes d’€ par litre, soit près de 20% du prix.
0,00
10 000 000,00
20 000 000,00
30 000 000,00
40 000 000,00
50 000 000,00
60 000 000,00
70 000 000,00
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
Evolution de la TICPE
TICPE 2007
TICPE "Grenelle"
Ces deux modulations cumulées (2,5 centimes d’euro par litre de carburant) représentent au total pour le consommateur un montant de 1,25 € pour un plein de 50 litres de gazole comme de supercarburant.
Compte tenu de la moyenne des prix de vente hors taxe en septembre 2014, les deux modulations régionales de T.I.C.P.E. qu’il est proposé d’adopter représentent 1,6 % du prix acquitté par le consommateur de gazole et 1,8 % pour le super SP 95/98/E10.
b) Pour le budget de la Région :
Le produit attendu se situe autour de 6M€ et porterait à 71 M€ le montant des recettes au titre de la TICPE pour 2015.
Dans la mesure où La collectivité territoriale de Corse a l’obligation de se prononcer sur la mise en oeuvre ou non de la modulation de la Taxe Intérieure de Consommations sur les Produits Energétiques (TICPE) comme imposé par la loi du 13 Août 2004,
Je vous prie de bien vouloir en délibérer.

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23 novembre 2014 7 23 /11 /novembre /2014 14:13

 

Source:LA-CGTSIGLE2.jpg

 

 

 

Augmentation des prix de l’essence en Corse.

Les mensonges de Giacobbi. (1)

 

La CGT a pris connaissance avec stupéfaction du communiqué du président de l’exécutif.

En accusant la CGT mais aussi le conseil économique et social de Corse d’avoir inventé toute cette histoire, M Giacobbi fait preuve d’une mauvaise foi remarquable.

 

La CGT joint à ce communiqué la proposition de délibération de l’exécutif ainsi que le rapport proposant l’augmentation de 2,5 centimes de litres.

 

Cette délibération était à l’ordre du jour du CESC qui s’est réuni à Corté le 18 novembre en présence de M Orsini président de la commission des Finances.

 

Par une procédure suspecte, la réunion du 18 novembre ainsi que la lettre de saisine par l’exécutif ne figurent plus sur le site internet du CESC. Disparu comme par enchantement.

 

Décidément cet épisode montre à quel point décentralisation ne rime pas toujours avec transparence et démocratie.

 

La CGT et ses membres du CESC n’ont rien inventé. Nous avons simplement joué notre rôle syndical auprès des travailleurs et des populations les plus fragiles.

 

La réaction du président de l’exécutif est tout à fait déplacée et de mauvaise foi. En tout état de cause et c’est l’essentiel, sa proposition d’augmenter les taxes sur l’essence, semble écartée pour le moment ; nous avons la faiblesse de penser que la réaction de la CGT y a contribué.

 

Afin d’éviter les mauvaises surprises et les mauvais coups nous continuerons sur ces questions de fiscalité et de lutte contre la vie chère de rester vigilants et d’être force de propositions.

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