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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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17 octobre 2011 1 17 /10 /octobre /2011 14:04

                                                                   MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

saadatLe PC libanais solidaire avec le secrétaire-général du Front populaire pour la libération de la Palestine, Ahmed Saadate, dans le coma depuis dimanche et avec les autres prisonniers palestiniens !

 

 

Communiqué du Parti communiste libanais repris par http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/

 

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FPLP_Logo.pngAhmad Saadate, Secrétaire général du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP), est dans le coma depuis dimanche. Son état est critique. Il en va de même d’autres détenu (e)s palestiniens parmi les 3000 qui font la grève de la faim, depuis plus d’une semaine, pour attirer l’attention sur leur situation dans les camps de détention de l’occupant israélien.


Les détenus nous ont envoyé un message dans lequel ils appellent à une solidarité agissante de la part des Partis Communistes et de gauche dans les pays arabes et sur le plan international.


Le Parti Communiste libanais, à la suite du communiqué qu’il avait publié, lance un appel à tous les Partis frères afin de montrer, par des actes concrets, leur solidarité avec les détenus palestiniens dans les prisons israéliennes.


Mardi 11 octobre 2011, se tiendra au Liban une réunion afin de mettre au point un programme de lutte.

 

Marie Nassef-Debs, secrétaire-générale adjointe du PC Libanais, et responsable des relations internationales

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17 octobre 2011 1 17 /10 /octobre /2011 13:53

 

                                                                                  MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

La guerre contre la Syrie, planifiée par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni pour la mi-novembre 2011, a été stoppée in extremis par les veto russe et chinois au Conseil de sécurité. Selon Nicolas Sarkozy, qui en avait informé le patriarche maronite lors d’une entrevue houleuse à l’Élysée le 5 septembre, le plan prévoit l’expulsion par les Occidentaux des chrétiens d’Orient. Dans ce contexte, une campagne de presse est conduite en Europe pour accuser les chrétiens d’Orient de collusion avec les dictatures. Mère Agnès-Mariam de la Croix, higoumène du monastère de Saint Jacques le Mutilé à Qâra (Syrie) répond à cette propagande de guerre.

Thierry Meyssan : Le synode spécial pour le Proche-Orient a affirmé le caractère arabe des Chrétiens de cette région, ce qui introduit une rupture par rapport au XXe siècle où le christianisme, bien que né dans cette région, apparaissait comme la religion du colonisateur. Ce virage idéologique a conduit le Saint-Siège et les Églises d’Orient à soutenir la cause palestinienne et les forces de la Résistance anti-sioniste, Syrie incluse. Cette évolution avait été anticipée au Liban par le général Michel Aoun et son alliance avec le Hezbollah. Les Chrétiens d’Orient sont-ils devenus les ennemis des Occidentaux ?

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Mère Agnès-Mariam de la Croix : Oui, le synode a affirmé avec force le caractère arabe des chrétiens d’Orient par immersion et symbiose avec leur environnement historique et culturel.

N’oublions pas que les chrétiens d’Orient ont été les pionniers de la Renaissance arabe appelée Nahda, face au colonisateur ottoman. C’est eux, avec certaines éminentes figures musulmanes, qui ont redonné vie à la langue arabe et à son extension universelle à travers les traductions entreprises, vers ou depuis l’arabe, par de grands intellectuels notamment à Alep, Damas et au Mont-Liban. Les premières imprimeries du monde arabe sont le fait de chrétiens tel qu’Abdallah Zakher. Cependant, avec les mouvements panarabes du début du XXe siècle et certaines tensions à la veille des indépendances, des factions chrétiennes ont été conduites à se démarquer idéologiquement de leurs frères arabes d’autres confessions. Ceci a été très éloquent durant la guerre du Liban lorsque certains chrétiens libanais récusaient haut et fort leur appartenance au monde arabe pour se réclamer d’hypothétiques racines phéniciennes, cananéennes ou autres. La déconfiture chrétienne de la guerre du Liban a ramené les cœurs vers une juste mesure concernant l’histoire et l’identité. Les chrétiens se sont reconnus envoyés en mission sur la terre de leurs ancêtres, depuis la Mésopotamie jusqu’à la Méditerranée, en passant par les rives du Nil, pour témoigner de leur espérance face à leurs frères musulmans qu’ils avaient accueillis parfois en libérateurs face au colonisateur byzantin lors des guerres islamiques. Il faut garder en mémoire l’œuvre de feu le père Corbon, auteur d’un ouvrage qui a beaucoup influencé les pasteurs des Eglises chrétiennes dans le sens de l’adoption de la cause arabe et de l’identification arabe. Ce livre, dont je récuse le titre, est L’Église des arabes

Depuis toujours, le Vatican a pris position pour la cause palestinienne, non par alignement politique, mais par souci de la Justice. Aujourd’hui cette position est admise par tous les chrétiens d’Orient, y compris les anciens militants anti-arabes. Cependant, l’ingérence injustifiée de l’Occident —États-Unis et France en tête— dans les affaires régionales déjà suffisamment et amèrement expérimentée durant la guerre du Liban et non encore effacée de la réalité du terrain en Irak trouve les chrétiens, prélats en tête, extrêmement précautionneux. Il ne s’agit pas de devenir des ennemis des Occidentaux, mais de se rendre compte une fois pour toutes que la survie des chrétiens en Orient ne pourra plus être débitrice d’un quelconque protectorat ou Sublime Porte ; notre avenir dépend du mariage convaincu des chrétiens avec leurs frères qui cohabitent avec eux en Orient, en qui ils reconnaissent des frères de sang par delà les divergences confessionnelles qui sont moins grandes qu’elles ne paraissent.

Les chrétiens ont toujours servi de paravents culturels à l’Occident. Lorsque les Ottomans, l’homme malade de l’Europe, n’avaient d’autre alternative que d’accueillir les divers consuls occidentaux qui venaient avec leurs missionnaires à Alep (Français, Italiens, Vénitiens, Génois, Hollandais, Autrichiens, Anglais, etc…), les chrétiens étaient l’interface qui leur permettaient de s’adapter à l’Orient mystérieux. En définitive les chrétiens ne sont les ennemis de personne. Ils ont aussi bien accueillis les Occidentaux que les musulmans. Quoi qu’il en soit, ils se réservent le droit après tant de revers de critiquer les bévues, la courte vue, ou l’emportement intempestif des uns et des autres en Occident qui promeuvent leurs propres intérêts au détriment de la présence multiséculaire des chrétiens et autres composantes ethnico-culturelle du tissu socio-démographique oriental. Ou bien on accepte les principes démocratiques et on prend en compte notre point de vue, ou bien admettez que nous faisons face une fois de plus à un système impérialiste qui exige que nous nous taisions et veut nous contraindre à obéir.

Thierry Meyssan : On assiste dans la presse catholique occidentale à une offensive en règle contre le nouveau patriarche maronite et ses déclarations hostiles à une intervention internationale pour changer le régime en Syrie. Ses détracteurs l’accusent de collaboration avec « la dictature des Assad ». Est-il vrai que la minorité chrétienne d’Orient a peur de la démocratie ?

Mère Agnès-Mariam de la Croix : Je suis déçue par la presse catholique qui suit aveuglément la tendance dictée par les maîtres du monde et qui ne fait que répéter comme un perroquet ce que les médias mainstream propagent à satiété. Dommage que nous ayons, en ces jours difficiles, à nous expliquer d’abord avec nos coreligionnaires qui sont totalement dans la méprise, le malentendu et la désinformation ; à part quelques exceptions dont je salue le courage.

Les Occidentaux se sont habitués à être les juges, les maîtres à penser, les commanditaires, et disons les tuteurs des chrétiens d’Orient. Cela est dû à la trop grande complaisance de certains d’entre nous envers une culture alternative qu’ils ont adoptée. De surcroît, une chose est d’être francophone, une autre est de permettre aux Français —ou à d’autres occidentaux— de s’ériger en pédagogues et tuteurs des chrétiens d’Orient. Le patriarche maronite a dit ce qu’il pensait, de concert avec ses collègues les autres patriarches d’Orient. Il ne l’a pas fait en connivence avec une dictature, mais en harmonie avec ce qu’il croit être la Justice, le Droit et l’intérêt des communautés chrétiennes. Bien sûr, les propos du patriarche contre carrent d’une manière très autorisée les manigances de la communauté internationale visant à instaurer à n’importe quel prix un régime alternatif fantoche en Syrie comme en Libye. Le fait de s’intéresser tellement aux affaires syriennes — oh ! que ne l’eut-on fait lors de la guerre du Liban lorsque nous étions massacrés dans l’indifférence !— au point d’en faire la « une » quotidienne des médias du Nouveau Totalitarisme devrait éveiller l’attention de toute personne libre et critique.

Prétendre que les chrétiens d’Orient et leurs pasteurs sont réticents à accompagner les révolutions arabes par crainte de la démocratie, est une calomnie malveillante. Les chrétiens ont été partout des pionniers de la liberté d’expression, de l’égalité entre citoyens, et de la dignité du peuple. Il est faux de dire que nous ignorons culturellement la démocratie, que nos familles sont autoritaires et qu’en général, il n’y a pas de démocratie dans l’Église. Il s’agit d’une lecture réductrice, superficielle, Pourquoi ne pas parler de l’amour qui règne dans nos familles ? Cette concorde fait que nous n’avons pas besoin de majorité pour diriger puisque le consensus est la réalité quotidienne qui soude les divers membres de cet édifice. Quand à l’Église, c’est la communion qui préside à la relation entre ces membres. Traiter la famille et l’Église sous l’angle de la démocratie, c’est politiser ces réalités qui sont infiniment plus profondes que les intérêts de la Polis. Je suis étonnée que des prêtres qui lancent des séminaires de prière et de jeûne soient en réalité axés sur une vision unilatérale politicienne de la famille, de l’Église, de la société, au point de devenir des consultants bénévoles qui dictent, comme faisaient jadis les colonisateurs, leurs avis assénés comme des oracles du haut d’une estime surabondante de soi à la pauvre plèbe du peuple syrien considéré comme mineur, inculte, aveugle et impuissant.

Les Occidentaux sont gonflés d’orgueil à tel point qu’ils ne peuvent pas penser à d’autres schèmes civils que les leurs, bien que leur monde soit confronté à une crise sociale, économique, morale, insoluble. Dans les sociétés traditionnelles fidèles au système ancestral hérité des temps bibliques, il existe d’autres moyens, d’autres paramètres qui peuvent régir d’une manière autrement réussie la vie quotidienne de la société. Je pense au système patriarcal. Je pense au système des alliances entre familles, entre tribus, entre villes, entre régions et entre États ; un système fédératif basé sur les libertés et les intérêts particuliers de la famille, de la tribu, liés à la terre des ancêtres. Malheureusement l’Occident a balayé le concept d’appartenance à la terre, à la famille, à l’ethnie, et somme toute celui d’identité ontologique. Son modèle est basé, non pas sur la reconnaissance de l’individu, mais sur des intérêts périphériques. C’est au nom de l’économiquement utile que l’on sacrifie —au profit des multinationales— les principes de la patrie, de la famille, de l’identité personnelle. On ne se rend pas compte que nous sommes embarqués dans un totalitarisme ô combien plus effréné et maléfique que ces petits régimes autoritaires que l’on cherche à renverser. Eux ont eu le mérite de profiter du tissu social, identitaire, familial, tribal et clanique de notre mystérieux Orient. Je suis consciente que notre vie heureuse est, à distance, totalement incompréhensible pour l’Occident.

Thierry Meyssan : Le Conseil national syrien de transition (CNS), qui s’est constitué en Turquie, est dominé par les Frères musulmans. Cette confrérie a été longuement et sévèrement réprimée par Damas. Les villes où elle est historiquement présente sont désormais au cœur de la contestation. Les Frères musulmans sont avant tout partisans d’une application moderne de la Charia. Leur préoccupation ne rejoint-elle pas celle de nombreux mouvements chrétiens en faveur d’une restauration de la moralité ?

Mère Agnès-Mariam de la Croix : Je déplore que de soi-disant opposants n’aient pas pris au mot le président Bachar el Assad pour débattre avec lui la série de réformes qu’il est en train de conduire. Au lieu de cela, cette opposition a fermé les portes à toute négociation, non seulement par ses déclarations, mais par la force des armes, des attentats, et autres violences. Le CNS ne se présente pas comme une émanation naturelle d’une aspiration réelle du peuple syrien à ses droits légitimes, mais comme l’accouchement forcé d’une collaboration occulte avec des intérêts étrangers à la Syrie.

L’Alliance entre les Frères musulmans et l’Occident est un scandale pour les chrétiens et pour les musulmans qui ne veulent pas que le religieux empiète dans leurs vies sur le civil. Dans les régimes laïques, instaurés après le colonialisme dans la foulée panarabe, le soulagement pour tous était une certaine distance entre la religion et le civil. Or, les Occidentaux qui rejettent chez eux avec raison l’amalgame civil-religieux cherchent à le favoriser ici pour renverser des régimes laïques ! C’est ce qui fait peur à la majorité du peuple syrien. La Charia appliquée dans sa totalité telle que cherchent à l’instaurer les Frères musulmans, fonde des régimes théocratiques surannés, obscurantistes, tel celui d’Arabie saoudite. Comment accepter une telle régression au XXIe siècle et quel modernisme les Frères musulmans peuvent-ils apporter à la Charia qui étant de nature divine ne saurait être tempérée ou rectifiée par aucun pouvoir humain ?

Je soupçonne une connivence cachée entre les intérêts néocoloniaux de l’Occident et la coercition mentale effectuée au moyen de la Charia. Les puissances occidentales ont malheureusement besoin, pour démocratiques qu’elles se présentent, d’un système qui les aide à subjuguer les masses sous couvert de piété et de fidélité à la religion. En somme, les puissances occidentales ont peur des chrétiens qui d’après l’enseignement de l’Évangile sont libres de choisir le Bien ou le Mal et sont rendus à leur dignité de créatures raisonnables, responsables de leur pensées, de leurs paroles et de leurs actions, ce qui n’est pas le cas du fondamentalisme musulman.

Thierry Meyssan : Des clercs occidentaux vivant dans le monde arabe se sont résolument engagés dans le « Printemps arabe ». Ils soulignent que les Européens ne doivent pas être des privilégiés, mais que tous les peuples ont le droit de vivre avec les standards occidentaux et de bénéficier de la démocratie. Pourtant, le patriarche comme vous même semblez inquiets de la révolution syrienne. En définitive, les chrétiens ont-ils une position communautaire sur ce sujet ou sont-ils politiquement divisés ?

Mère Agnès-Mariam de la Croix : Je crois vraiment que les clercs occidentaux qui vivent dans le monde arabe ne sont engagés que mentalement dans le printemps arabe, ce sont des révolutionnaires de papier. Qui plus est, ils n’ont pas pris la peine —parce que étrangers au tissu social et à la synthèse identitaire orientale— d’ausculter la tendance réelle de l’immense majorité silencieuse, chrétienne et musulmane. Ces clercs occidentaux sont les premiers à être induits en erreur et à démontrer qu’ils méprisent les valeurs orientales pour lesquelles ils disent s’être engagés puisqu’ils cherchent à importer par la force d’une conviction hors de propos le standard occidental comme étant la norme universelle, uniquement viable, du bien être et de la dignité. Malheureusement, regardons en face ce standard, avec des yeux orientaux : où est l’importance donnée à la famille qui s’effrite au point que l’identité du genre est devenue un débat à l’ONU ? qu’en est-il des mœurs totalement révulsives pour un oriental et pourquoi ne pas le dire puisque nous sommes libres de nous exprimer, jamais en Orient nous n’accepterons la banalisation des avortements ou l’isolement des personnes âgées en dehors de leurs familles. Il est certain que le standard occidental n’est une référence que pour les orientaux qui sont déracinés de leur propre identité et qui vivent dans un monde virtuel pour se laisser façonner à l’image de leurs idoles. Ce n’est pas la révolution qui fait peur au patriarche et aux Chrétiens, mais c’est l’ingérence de l’Occident qui laisse à penser qu’il s’agit d’une conspiration ou d’un mouvement détourné plutôt que d’un événement entièrement spontané. Les chrétiens peuvent être divisés politiquement, c’est leur droit. Ils ont toujours été pluralistes et c’est leur honneur. Il n’en demeure pas moins qu’à cause de la liberté inhérente à leur formation religieuse, ils sont les artisans et je dirai une référence pour toute révolution digne de ce nom.


 Articles de Agnès-Mariam de la Croix publiés par Mondialisation.ca
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17 octobre 2011 1 17 /10 /octobre /2011 13:39

                                                                      MARE NOSTRUM-copie-1

 

                                                                                     PC-EGYPTE.jpg

 

 

egyptian-revolution.jpgLes communistes égyptiens appellent à la lutte de masse contre la confiscation de la révolution de la part des militaires et de la bourgeoisie

 

 

Article d'Avante, organe du PC Portugais, traduit par AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/



La Junte militaire qui gouverne l’Égypte tarde à transférer le pouvoir aux civils et n'a pris aucune mesure favorable aux masses, accuse le Parti communiste d’Égypte (PCE) dans un communiqué publié un jour après que les autorités ont délogé violemment le monde campant sur la place Tahrir.

 

La note du PCE a été publiée au moment où sur cette place symbolique située dans le centre du Caire, il ne resterait plus aucune des nombreuses tentes montées par des milliers de personnes qui, vendredi dernier, sont revenues à Tahrir pour exiger du sommet, constitué par les militaires et anciens responsables du régime de Hosni Mubarak, qu'il transfère le pouvoir, révoque l'état d'urgence, modifie la loi électorale et remplisse ses promesses d'élever les conditions de vie du peuple.



Dimanche dernier, il ne restait plus aucune structure car, le jour précédent, les forces spéciales avaient suivi les ordres du Conseil supérieur des Forces armées (CSFA) actuellement au pouvoir et ont délogé par la force les manifestants qui voulaient rester sur la place jusqu'à satisfaction de leurs revendications respectives.



L'assaut contre Tahrir fut suivi, selon Prensa Latina, d'une persécution féroce dans les rues qui entourent la place, en vue d'empêcher à ce que la foule se dirige vers le Ministère de la Défense.



Parallèlement, le CFSA s'est réuni samedi avec près de 30 partis afin de mettre fin à la contestation et d'éviter le boycott prévisible des élections législatives convoquées pour le 28 novembre. En cause, une loi électorale qui prévoit qu'un tiers des sièges du Parlement doivent être élus par un scrutin uninominal. Les formations politiques et, surtout, le peuple égyptien, craignent que cela favorise le maintien au pouvoir des anciens partisans de la dictature.



Est sortie de la réunion la promesse de la Junte militaire de révoquer l'article polémique, ainsi que d'autres promesses quant à la mise en place de règles sur le financement et la propagande électorale ou la suppression du renvoi à des tribunaux militaires dans le cas des processus civils. Quant aux délais et à des propositions concrètes sur ces questions, pas un mot.



Forcer la mise en oeuvre de réelles transformations



Mais si la répression de la légitime indignation populaire est une des rares choses de sûres en Égypte, cela vaut aussi pour le maintien du pays dans l'orbite des nations capitalistes. Craignant que la révolte déclenchée il y a six mois puisse déboucher sur des transformations politiques de fond, le capital national et étranger a fini par exprimer des réserves quant à l'avenir du territoire. Et la bourgeoisie est encore plus inquiète depuis que, le 21 septembre dernier, le Tribunal administratif du Caire a décidé de suspendre la privatisation de trois entreprises publiques.



En ce sens, le premier ministre et ministre des Finances, Hazem al-Beblawi, s'est empressé d'apaiser la bourgeoisie, assurant que « le pays est engagé sur la voie de l'économie de marché » avec un régime « guidé par la loi », voilà pourquoi il honorera « tous les contrats signés dans la phase précédente » à partir du moment où ils sont « conformes à la loi ».



Dans ce contexte, prennent toute leur importance l'analyse et les mises en garde des communistes égyptiens, pour qui « une fois passés les six mois annoncés par le CFSA pour le transfert du pouvoir, on ne constate aucune transformation significative favorable aux masses ». Au contraire, dit le communiqué, « la situation est pire de jour en jour depuis le référendum dont les militaires se réclament pour légitimer leur pouvoir », avec « la liberté étouffée, les manifestations criminalisées, les pratiques de la police civile et militaire, le jugement de civils par des tribunaux militaires et les milices réactionnaires, en même temps que la justice sociale ne devient plus qu'un rêve quand le gouvernement refuse d'augmenter le salaire minimum et d'imposer un salaire maximum, augmente les prix et insiste pour vendre à prix cassé le gaz aux ennemis du peuple. »



Le PCE estime encore que le peuple « a manifesté contre la pauvreté, la faim, le chômage, l'inflation », est descendu dans la rue pour « être en sécurité et protégé, mais la révolution du 25 janvier n'a produit aucune modification de classe au niveau du pouvoir ».



Ainsi, souligne le PCE, « il n'y aura pas de réelles transformations sans la lutte des travailleurs et des paysans, de l'ensemble du prolétariat », ceux qui, insiste le Parti, « sont ceux qui ont intérêt à des transformations sociales, politiques, culturelles favorables aux opprimés ».



« Le peuple a offert des martyrs mais n'a rien reçu en retour d'autre que de l'amertume », conclut le PCE qui appelle le peuple à ne « pas abandonner la révolution ».

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17 octobre 2011 1 17 /10 /octobre /2011 13:35

 

 

 

Le Sénat de gauche passe aux actes

Nouvelle majorité sénatoriale

Par le groupe CRC-SPG / 12 octobre 2011

Dès maintenant le changement peut s’engager dans le nouveau sénat.

Les groupes composant la majorité PS, CRC, et radicaux de gauche (RDSE) proposent ensemble d’établir le principe de la scolarisation des enfants de trois ans. Cette proposition sera adoptée dans les semaines à venir.

Dans le même temps, ils proposeront au sénat d’adopter le principe du droit de vote des étrangers résidant en France aux élections locales.

Par ailleurs, le groupe CRC qui a déposé une proposition de loi d’abrogation de la réforme territoriale de Nicolas Sarkozy, qui, rappelons le, a suscité une lame de fond portant la gauche au sénat, proposera à l’ensemble de la majorité de porter cette mesure attendue par les élus territoriaux.

Dans le cadre des débats budgétaires, ils s’attacheront, contre le projet d’austérité du gouvernement à faire prévaloir des mesures de justice fiscale.

Ensuite, ils demanderont que le sénat se prononce sur la reconnaissance des événements du 17 octobre 1961, qui, il y a cinquante ans coutèrent la vie à des centaines de personnes, victimes de la répression policière.

Le groupe CRC utilisera également son droit d’initiative pour proposer au sénat d’adopter des mesures emblématiques : rétablir le principe de l’interdiction du travail du dimanche. Ils proposeront de donner les moyens financiers aux collectivités territoriales pour entretenir les voies de communication.

Ils soumettront au vote du sénat l’interdiction des licenciements boursiers ainsi qu’un contrôle strict des conflits d’intérêts à tous les niveaux de la vie politique, la restitution à l’Etat des concessions d’autoroutes et l’interdiction des coupures de gaz et d’électricité durant la saison hivernale.

Enfin, et ce sujet est d’une grande actualité, ils exigeront à nouveau la taxation des actifs financiers pour améliorer en partie le financement des collectivités territoriales.


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17 octobre 2011 1 17 /10 /octobre /2011 13:15

                                                                     MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

pame-copie-1 La Grèce paralysée par un mouvement de grève, impulsé par le PAME syndicat de référence des communistes, touchant tous les secteurs avec en perspective la grève générale des 18 et 19 octobre

Communiqué du Parti communiste grec (KKE)



Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/



La réponse des travailleurs s'intensifie contre l'offensive anti-populaire sans fin.

 

Les revenus des travailleurs du privé et du public seront brutalement affectés par les nouvelles mesures. L'objectif du gouvernement, de la ploutocratie et de la Troika est d'aboutir à une diminution drastique des salaires. Les nouvelles mesures réduiront encore les salaires des employés du public, qui ont déjà perdu l'équivalent de 5 mois de salaires, dans le même temps, sur la base du plan de nouvelle structure des salaires, les salaires des travailleurs du public seront amputés d'entre 20 et 50% de leurs salaires, si ce n'est plus ! Tandis que sur le modèle de l'accord lamentable signé dans l'entreprise de télécoms OTE, les salaires dans le privé subiront même des baisses encore plus conséquentes. Ils suppriment les conventions collectives de façon à pousser les salaires à la baisse dans le secteur privé bien en-dessous du honteux Accord national sur les salaires, qui impose en parallèle à des coupes dans les allocations sociales des salaires de misère.

 

 

La nécessité d'une intensification immédiate de la lutte, non seulement avec la grève du 19 octobre mais avec une grève générale nationale de 48 heures les 19 et 20 octobre a été décidée par le PAMEpour que la classe ouvrière Grecque puisse porter une riposte décisive aux mesures gouvernementales qui enterrent leurs droits et leurs vies.

 

 

Des grèves se sont développées dans tous les secteurs durant toute la semaine contre les mesures du gouvernement, de la ploutocratie, de la Troïka, dans l'ensemble du système de transport urbain public, paralysant le transport public à Athènes. Les travailleurs municipaux sont en grève, faisant pression à travers le refus de collecter les ordures dans de nombreuses municipalités y compris Athènes pendant une semaine. Les travailleurs de la DEH (bureaux de l'entreprise d'électricité) ont occupé pendant deux jours le bâtiment où se trouvent les machines qui impriment les factures d'électricité, bloquant concrètement l'impression et l'envoi aux travailleurs d'un nouvel impôt par tête, une taxe foncière dont le gouvernement a annoncé qu'elle serait prélevée sur les factures d'électricité. La situation dans le secteur de la santé est explosive, où le gouvernement en plus de la fusion d'hôpitaux a annoncé la fermeture de 50% des lits dans les hôpitaux publics et la concession de centaines de lits d’hôpital à des entreprises privées. Des occupations et des arrêts de travail se sont produits dans les plus gros hôpitaux, dont l’Hôpital général public Ag.Savvas contre ces projets gouvernementaux. Les marins organisent une grève de 48 heures lundi et mardi. Les employés dans les agences des impôts tout comme dans de nombreux ministères et organismes publics sont également en grève et ont occupé les bâtiments de plusieurs ministères. Plusieurs secteurs des travailleurs indépendants tels que les chauffeurs de taxi et les avocats sont aussi en grève. Les lycéens, étudiants et enseignants réalisent des manifestations et des occupations depuis un mois et demi vu la situation inacceptable que les parents, enseignants (les professeurs étaient également en grève cette semaine) vivent avec des écoles sans livres et le ministère remettant des photocopies à la place des livres. Dans le même temps, les dernières lois sur les écoles, collèges-lycées et les universités promeuvent et renforcent la marchandisation des écoles et facultés et forcent les parents à payer encore plus.

 

 

Un exemple significatif de l'activité du PAME dans la période est la réintégration d'un travailleur licencié dans une des trois grandes entreprises laitières. Face au licenciement de ce travailleur par les patrons de l'industrie laitière MEVGAL, ce fut la riposte des travailleurs qui se sont mis en grève pendant trois jours dans les deux principales usines à Athènes et Salonique. C'est ainsi que les travailleurs ont éventé les plans des patrons qui ne concernaient pas seulement ce licenciement mais des centaines de licenciements à travers la fusion de l'entreprise avec un autre grand groupe de l'industrie laitière. La réintégration du travail nous montre la voie, elle nous montre qu'une lutte résolue peut mettre en échec les plans anti-populaires dans les lieux de travail où tout paraît joué d'avance.

 

 

Ces actions qui sont confrontées à l'intimidation du gouvernement et du patronat, déclarant les grèves comme illégales et abusives, s'intensifieront avec les manifestations et les grèves du PAME, les 19 et 20 octobre, dans le cadre de la grève générale.

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17 octobre 2011 1 17 /10 /octobre /2011 13:06

17Octobre 50èmeanniversaire du massacre du 17 octobre 1961

 

L’État impérialiste a recours au crime raciste: souvenons-nous-en et opposons-lui l’unité des travailleurs !

 

Communiqué de la section PCF Paris 15ème repris par http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/



Le 17 octobre 1961, dans les derniers mois de la guerre d’Algérie, 30.000 travailleurs algériens manifestent pacifiquement à Paris.

 

 

Le Front de libération nationale, le FLN, a organisé cette mobilisation pour dénoncer le couvre-feu raciste instauré à l’encontre des Algériens vivant en région parisienne, pourtant officiellement considérés comme citoyens français par l’Etat colonial.

 

La manifestation est réprimée avec une violence inouïe. La police frappe, tabasse, roue de coups, tire.



Elle jette des centaines de manifestants dans la Seine pour qu’ils se noient. Des milliers sont arrêtés, battus, sinon torturés plusieurs jours durant dans des centres de rétention. Selon les historiens, il y aurait eu entre 100 et 300 morts.

 

Le déchaînement policier a été minutieusement organisé.Il est directement le résultat de consignes précises de l’autorité, du préfet de police Maurice Papon, celui-là même qui, en tant que secrétaire général de la préfecture de la Gironde, aida à déporter les juifs de Bordeaux sous l’Occupation.



Les crimes des policiers du 17 octobre 1961 seront tous couverts. Les faits seront et sont encore étouffés aujourd’hui officiellement.

 

Il ne s’agit de rien d’autre que d’un crime d’Etat, d’un crime de l’Etat impérialiste français.   

 

Fin 1961, l’indépendance prochaine de l’Algérie ne fait plus de doutes. Mais, l’impérialisme français entend préserver les intérêts des compagnies françaises, son accès aux ressources naturelles, au pétrole, malgré la décolonisation.



La guerre et la répression continuent afin de peser sur les négociations, en Algérie mais aussi en France.

Le capitalisme français entend aussi continuer à exploiter au maximum les travailleurs immigrés algériens sur le sol français et ne peut supporter leur révolte et leur organisation.

 

Le racisme est intrinsèque au colonialisme, au capitalisme, à l’impérialisme.



Ceux qui les combattent leur opposent l’unité des travailleurs.

 

Adversaires les plus constants et résolus du colonialisme, le PCF et la CGT, avec quelques rares autres, ont organisé l’intervention des travailleurs français pour la paix en Algérie.

 

Dans les mois suivant le 17 octobre 1961, alors que les crimes des jusqu’au-boutistes de l’Algérie française, les fascistes de l’OAS, se multiplient des deux côtés de la Méditerranée, la mobilisation s’amplifie.



Le 8 février 1962, la répression, organisée par le même préfet Papon, massacre 9 manifestants cégétistes dont 8 communistes au métro Charonne.

 

Comment ne pas rapprocher ces deux tragédies ?



Exigeons plus que jamais toute la vérité sur Charonne, toute la vérité sur le 17 octobre 1961 que les autorités continuent occulter !



Plus que jamais, 50 ans après, rendons hommage aux martyrs du 17 octobre 1961 et à ceux du 8 février 1962 qui luttèrent ensemble jusqu’à la mort pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

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17 octobre 2011 1 17 /10 /octobre /2011 13:00

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www.renenaba.com - 3 septembre 2011

par René Naba

mardi 4 octobre 2011, par Comité Valmy

 

Loin de moi toute polémique, mais gardons nous d’une lecture occidentaliste des soulèvements populaires dans le Monde arabe.

Si la critique est nécessaire pour le bon fonctionnement de la démocratie, une pédagogie politique des peuples commande que la critique porte sur tous les aspects du problème, dont une lecture fractale pointera immanquablement les tortuosités du discours dominant occidental.

Primo : Au delà des vives critiques fondées sur les tares du pouvoir syrien, la déstabilisation de la Syrie vise à compenser le basculement de l’Egypte dans le camp de la contestation arabe et à rompre la continuité stratégique entre les diverses composantes de l’axe de la résistance à l’hégémonie israélo-américaine en coupant les voies de ravitaillement du Hezbollah au sud Liban.

L’effet secondaire est de détourner l’attention sur la phagocytose de la Palestine par Israël avec la complicité des états occidentaux. Israël et la Syrie ne partagent pas le même intérêt. L’Etat hébreu cherche à constituer une ceinture d’états vassaux sur son pourtour, la Syrie à se dégager du nœud coulant glissé autour de son cou pour la forcer à la reddition.

Deuxio : La Syrie et l’Irak constituaient les deux seuls états du Monde arabe animés d’une idéologie laïque. L’Irak a été démantelé par les Américains avec pour conséquence la constitution ‘une enclave autonome pro israélienne dans le Kurdistan irakien, le schéma qui a préludé au démembrement du Soudan avec la constitution d’une enclave pro israélienne au sud soudan, sur le parcours du Nil. Il sera par la suite plus aisé de dénoncer l’intolérance des pays arabes du fait de leur intégrisme présumé.

Tertio : La libre détermination des peuples est un droit sacré inaliénable. Cela doit s’appliquer en Syrie, comme en Palestine. Cautionner, en juillet à Paris, avec Bernard Henri Lévy, le fer de lance de la campagne médiatique pro israélienne en Europe, une conférence de l’opposition syrienne, discrédite les participants et jette un voile de suspicion sur leurs objectifs, au même titre que l’alliance du parti islamiste « Al-Tharir » au nord Liban avec le chef de file des milices chrétiennes libanaises Samir Geagea, le plus solide allié des Israéliens au Liban .

Quarto : La succession dynastique doit être prohibée. Mais ce principe doit s’appliquer sans exception à Bachar Al-Assad, certes, mais aussi à Saad Hariri, qui a succédé à son père Rafic Hariri, sans la moindre préparation, à la tête d’un pays situé à l’épicentre du Moyen orient. A Ali Bongo dont la France a truqué les élections pou favoriser la propulsion à la tête de l’état gabonais. A Amine Gemayel, élu à l’ombre des blindés israéliens en remplacement de son frère assassiné Bachir, lui même élu à l’ombre des blindés israéliens. A Nicolas Sarkozy qui a veillé à propulser son fils Jean à la tête de l’EPAD (Hauts de Seine). A Hosni Moubarak qui se préparait à passer la main à son fils Jamal, avec la bénédiction des occidentaux dont Sarkozy saluera le courage de son départ, sans le moindre mot pour la courageuse lutte du peuple palestinien.

Cinquo : Faire le procès de la perte du Golan au régime syrien est un argument d’une indigence pitoyable, un procès de mauvaise foi. La disproportion des forces est patente entre Israël, première puissance nucléaire du tiers monde, de surcroît inconditionnellement soutenue par les Etats-Unis, la première puissance militaire de l’époque contemporaine, face à un pays, la Syrie, qui fait l’objet de tentatives répétitives de déstabilisation particulièrement de la part de ses frères arabes (le coup d’état du colonel Salim Hatoum, en Syrie, financé par l’Arabie saoudite, est intervenu en 1966, en pleine phase de détournement des eaux du Jourdain par Israël et la révolte de Hamas en 1982 est intervenue en 1982, à cinq mois de l’invasion israélienne du Liban, une opération destinée à propulser les frères Gemayel à la magistrature suprême libanaise.

Sexto : Se placer sous l’égide la Turquie relève d’une tragique méconnaissance des réalités régionales lorsque l’on sait que la Turquie a été le principal allié stratégique d’Israël pendant un demi siècle, tétanisant le monde arabe par une alliance de revers avec l’état hébreu.

In fine, le dignitaire religieux syrien qui s’étonne des infiltrations d’armes devrait lire un plus assidument la presse libanaise pour recenser le démantèlement, en deux mois, de quatre réseaux de contrebande d’armes du Liban via la Syrie, par mer ou par terre, par des réseaux des milice chrétiennes, ou des partisans du parti Al Mostaqbal, le parti de Saad Hariri.

Gageons que si la Syrie souscrivait à un règlement de paix avec Israël, dans des conditions avilissantes pour elle, elle retrouverait grâce aux yeux des occidentaux, particulièrement de Nicolas Sarkozy en voie de carbonisation et de Barack Obama, en voie de pantinisation.

 

 

René Naba

publié par Comité Valmy

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17 octobre 2011 1 17 /10 /octobre /2011 12:56

 

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Par Assen Slim*

Le 15/10/2011

 

Depuis son indépendance en 2008, le Kosovo s’est doté d’une Constitution reposant sur le principe de la laïcité. Celui-ci est aujourd’hui remis en cause, de nombreuses voix n’hésitant plus à s’élever pour en dénoncer certains effets jugés néfastes.

C’est ainsi que plusieurs partis religieux ont fait des propositions de loi visant l’introduction de l’enseignement religieux et le port du foulard islamique dans les écoles publiques. Propositions finalement rejetées par le Parlement du Kosovo, le 29 août 2011, par 64 députés (sur 120). Cette tension croissante sur la place de la religion dans la société kosovare témoigne de la recherche identitaire qui anime ce tout jeune pays (indépendant depuis février 2008 et reconnu par 80 pays, dont les États-Unis et la majorité des membres de l’Union européenne).

Une loi contestée sur les libertés religieuses


L’article 8 de la Constitution du Kosovo explique que «la République du Kosovo est un État laïc et neutre en matière de croyances religieuses». Ce principe de neutralité absolue s’inscrit dans la droite ligne de la loi sur les libertés religieuses (n°02/L-31) votée en juillet 2006 sous l’égide de la MINUK (Mission intérimaire des Nations unies sur le Kosovo) qui proclamait déjà qu’«il n’y aura pas de religion officielle» et que «les communautés religieuses doivent être séparées des pouvoirs publics», ces derniers reconnaissant «la tolérance et le respect mutuel entre les religions» (art. 5).

Modèle de tolérance, donc, et de protection à l’égard des minorités, cette loi est pourtant fortement contestée par les responsables religieux musulmans (mais aussi chrétiens sur certains points). Parmi les sujets qui posent problème, on peut citer: une non-reconnaissance du rôle joué par les autorités religieuses (Communauté islamique du Kosovo -CIK- et Épiscopat de l’Église catholique) durant la guerre; la possibilité de constituer une «communauté religieuse» avec trois personnes (alors qu’il en faut mille pour un parti politique); l’absence de référence aux sectes et à leur financement; pas de statut explicite de l’Église orthodoxe vis-à-vis des institutions publiques; pas d’engagement de l’État sur le financement des communautés religieuses… Cette loi serait «une catastrophe», ou «un grand anachronisme» selon l’imam Sabri Bajgora[1] car elle met sur un pied d’égalité l’islam (plus de 90% des deux millions d’habitants se déclarent musulmans) et les autres religions présentes dans le pays. Sur le terrain, les incidents à répétition (renvoi d’enseignantes ou de collégiennes cherchant à porter le voile à l’école, fermeture de la salle des prières de la Bibliothèque nationale, refus d’autorisation de construction de nouvelles mosquées dans la capitale, etc.) sont interprétés par les responsables religieux comme autant d’atteintes aux libertés religieuses des musulmans et donnent lieu à de nombreuses manifestations contre le principe de neutralité absolue défendu par la Constitution du pays.

Une élite intellectuelle et politique kosovare inflexible


Le résultat du vote parlementaire du 29 août 2011 confirme, quant à lui, la position inflexible de l’intelligentsia kosovare sur le caractère laïc de l’État. Cette ligne de conduite ne date pas d’aujourd’hui puisqu’en 2003 déjà, une partie d’une délégation du gouvernement du Kosovo en visite en Allemagne avait refusé que la traduction de la rencontre soit assurée par une femme albanaise voilée[2]. Plusieurs arguments sont couramment avancés pour expliquer cette fermeté des élites intellectuelles et politiques.

Il y a, tout d’abord, une volonté explicite de ne pas attiser les divisions dans une région déjà fortement troublée[3].

Il y a, ensuite, l’empreinte du régime communiste et de la domination serbe passée. Durant cette période, en effet, les intellectuels et les universitaires étaient sommés de choisir entre deux dimensions jugées «inconciliables» par l’ancien régime: l’instruction ou la religion. La majorité des cadres politiques actuels ayant étudié à l’université de Pristina serait fortement marquée par un sentiment athée. «L’époque communiste –quand on favorisait ceux qui insultaient les sentiments religieux– est révolue», leur répondent les responsables religieux, à l’instar de Naim Ternava, mufti de la CIK[4]. Ces derniers en appellent à cesser les discriminations à l’encontre de la communauté musulmane et leur parole est largement relayée lors des nombreuses manifestations pour la réintroduction de l’enseignement religieux à l’école.

Sourdes à ces revendications, les élites kosovares manifestent une volonté certaine d’afficher une appartenance culturelle à l’Europe: «Il y a une tradition de partage entre le religieux et le politique. Le modèle français nous paraît convaincant», souligne Muhamedin Kullashi, ambassadeur du Kosovo en France[5]. À moins que la laïcité ne soit, comme le suggère Pierre Bonifassi, une condition implicite imposée par l’UE pour un hypothétique élargissement au Kosovo[6]. D’autres, comme l’intellectuel Milazim Krasniqi, estiment que l’élite kosovare défend le principe de neutralité absolue car elle reste prisonnière de l’amalgame fréquent commis par les opinions publiques occidentales entre islam et terrorisme[7].

Enfin, le rapport à la religion tout à fait particulier entretenu par la société albanophone permet de comprendre l’intérêt que porte ce pays au principe de laïcité.

Une identité fondée sur la langue plus que sur l’islam


En 2005, lorsque l’ancien Président albanais Alfred Moisiu déclare lors d’un déplacement à Londres que les Albanais suivent un «islam de façade» qui dissimule leurs véritables «racines chrétiennes», il fait directement référence à la conversion des Albanais à l’islam à partir du 15e siècle[8]. Durant l’occupation ottomane, en effet, les Albanais alors chrétiens se sont progressivement convertis à la religion musulmane, principalement pour bénéficier d’avantages socio-économiques (échapper à des taxes prélevées sur les communautés non-musulmanes). Au sunnisme musulman (hanéfisme) s’est progressivement adjointe, au 19e siècle, l’influence des pachas qui encouragèrent différents ordres mystiques musulmans (les bektachis), rendant l’islam albanais assez éclectique.


Toutefois, à la différence de leurs voisins slaves, pour les Albanais la religion (chrétienne ou musulmane) n’a jamais été l’élément fondateur de l’identité. C’est au contraire la langue albanaise, qui vient d’une branche unique de l’indo-européen, qui a forgé le sentiment national albanais: «Ne regardez pas vers l’église ou la mosquée pour la piété, la foi des Albanais est l’albanité»[9]. Cette prééminence historique de la langue sur la religion explique en partie pourquoi les œuvres de charité islamiques apparues au début des années 2000 peinent à introduire des mouvances ultra-conservatrices de l’islam (comme le wahhabisme saoudien par exemple). En effet, tout en fournissant des aides sociales diverses et des services de crédit aux Kosovars, de nombreuses organisations islamiques étrangères[10] travaillent aussi à l’introduction d’un islam plus conservateur au Kosovo (notamment par la construction de mosquées, la formation des imams, l’éducation islamique des plus jeunes, etc.). Les intentions de ces organisations n’échappent à personne, comme le souligne Genc Morina: il s’agit de «créer une nouvelle génération de musulmans loyaux – non pas au Kosovo, mais à l’internationale islamique»[11]. Or le Kosovo, pays certes à la recherche de son identité, ne semble pas pour autant être une terre propice à un islam radical.


Notes:

[1] Cité par Bashkim Iseni, «Kosovo, la question de l’Islam», Religioscope, 5 décembre 2005, www.religion.info (consulté le 02/10/2011).

[2] «International Religious Freedom Report on Kosovo», U.S. Office, 15 septembre 2004.

[3] Depuis 1981 (date à laquelle le Kosovo réclame le statut de république au sein de la RFSY), la région connaît des troubles et heurts violents avec les forces de l’ordre puis l’armée serbes. L’acmé est atteinte sur la période 1991-1999, à partir de la proclamation d’indépendance du Kosovo et jusqu’à l’intervention de l’OTAN (1999). Aujourd’hui, les tensions restent vives entre les communautés serbe et albanaise du Kosovo.

[4] Cité par Belgzim Kamberi, «Kosovo: le Parlement vote contre l’enseignement religieux et le port du voile», Le Courrier des Balkans, 31 août 2011.

[5] Cité par Marianne Meunier, «Le Kosovo réaffirme sa laïcité», La Croix, 31 août 2011.

[6] Pierre Bonifassi, «Laïcité au Kosovo: entre aspiration européenne et consolidation identitaire», Le Taurillon, 7 août 2010, www.taurillon.org (consulté le 02/10/2011).

[7] Cité par Bashkim Iseni, Op. Cit.

[8] Texte original disponible sur le site de la présidence de l’Albanie, www.president.al (consulté le 02/10/2011).
[9] Pashko Vasa, Albania, 1887 (cité par Bashkim Iseni, Op. Cit.)

[10] La plus importante œuvre de charité islamique présente au Kosovo est financée par l’Arabie Saoudite et s’appelle Saudi Joint Commission for the Relief of Kosovo and Chechnya (SJCRKC).

[11] Genc Morina, «Radical Islam: Wahhabism a Danger to Kosovo’s Independance!», Express (Pristina) 15 octobre 2006.


*Enseignant-chercheur à l’INALCO et à l’ESSCA.

 

                                                         site: Vendémiaire

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17 octobre 2011 1 17 /10 /octobre /2011 09:51

 

 

 

 

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 Israël doit libérer Salah Hammouri !

L'accord entre Israël et le Hamas, intervenu sous médiation égyptienne pour la libération du soldat israélien (et franco-israélien) Gilad Shalit permettra à 1027 détenus palestiniens de sortir de prison. On ne connaît cependant pas les noms de ces détenus libérables et il n'est pas confirmé que Marwan Barghouti serait sur la liste. On constate que le cas de Salah Hammouri n'est jamais soulevé dans le cadre de cet échange alors que ce franco-palestinien subit une détention illégitime et scandaleuse. Cette détention témoigne du mépris des autorités israéliennes pour les principes d'un État de droit et les pratiques d'une justice digne de ce nom, puisqu'il s'agit d'une justice d'occupation militaire. L'échange en cours met en exergue la question plus générale de l'exigence d'une libération par les autorités de Tel Aviv des quelque 6000 détenus dont des centaines d'entre eux sont actuellement en grève de la faim pour leurs droits et contre l'isolement total qu'ils subissent. Cette question des prisonniers doit être inscrite comme un des grands enjeux d'un règlement politique du conflit israélo-palestinien sur la base de la fin de l'occupation et de la colonisation, et de l'application des résolutions de l'ONU. Une reconnaissance de l'État de Palestine aux Nations Unies permettrait une relance très positive. La France et ses partenaires européens doivent prendre toutes les initiatives nécessaires pour aller dans ce sens en reconnaissant immédiatement l'État de Palestine.

Israël doit libérer Salah Hammouri !
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