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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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30 avril 2012 1 30 /04 /avril /2012 16:50

                     drapeau rouge agité   Réunion des animateurs du FdG  drapeau rouge agité                      CORTE FDG 4

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30 avril 2012 1 30 /04 /avril /2012 10:00

                                                                       drapeau rouge agité                                                          

le 27 Avril 2012                                                               

Pierre Laurent : "Il faut une défaite cuisante de Sarkozy"
 
 

 

 

Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, revient sur les résultats du 22 avril et le combat qui en résulte pour battre le président sortant. Pour lui, « plus la participation du Front de gauche à la victoire sera forte, plus elle sera marquée par ses idées », comme l’a été le premier tour.

Le Front de gauche a appelé, dimanche dernier, à battre Nicolas Sarkozy en votant François Hollande. Comment comptez-vous concilier cet appel avec votre volonté de continuer de porter les propositions du Front de gauche dans l’entre-deux-tours de la présidentielle et au-delà ?

Pierre Laurent. Notre appel à battre Nicolas Sarkozy et à élire François Hollande est très clair : ce n’est pas une déclaration de circonstances mais un appel à la mobilisation de toutes les forces du Front de gauche pour obtenir la victoire la plus large et la plus ample possible face au candidat de la droite. Dans les conditions concrètes du second tour de l’élection présidentielle, la seule manière de poursuivre le combat pour une mise en œuvre des propositions du Front de gauche est d’assurer la défaite la plus cuisante à Nicolas Sarkozy. Son programme, comme on le voit dans ses déclarations de guerre quotidiennes contre les droits sociaux et les syndicats, est bien pire que son bilan. Il conduirait à des régressions dramatiques pour les salariés et le pays s’il était appliqué. Nous avons la responsabilité d’empêcher ce cauchemar pour la France et l’Europe. Je le répète, il n’y a donc pour nous aucune hésitation à nous mobiliser. Plus la participation militante du Front de gauche à la victoire sera forte, plus cette dernière sera marquée par nos idées, comme l’ont été les résultats de la gauche au premier tour par notre score. Quand nous aurons gagné cette bataille, le débat sur le cap que doit prendre la politique de gauche aura encore plus de sens, les élections législatives en seront le moment fort.

Le score du Front de gauche est l’objet d’une bataille d’interprétation depuis dimanche, les sondages l’ayant annoncé plus haut. Ce résultat est-il en deçà de vos ambitions ou en êtes-vous satisfait ?

Pierre Laurent. Le score du Front de gauche est un événement majeur de l’élection et c’est une grande satisfaction. Évidemment, nos ambitions sont plus hautes encore que ce que nous avons obtenu. Des militants très engagés dans la campagne ont pu ressentir dans un premier temps un peu de déception – d’ailleurs davantage provoquée par le choc du score du Front national. Mais ne perdons pas de vue l’essentiel. Un bras de fer a lieu, en ce moment, en France et en Europe, entre les forces du capital et les forces sociales qui résistent à la généralisation des politiques d’austérité et au recul des droits sociaux. Dans ces conditions, nous parvenons à réunir quatre millions de voix sur une alternative de haut niveau. Nous créons les conditions de la victoire contre Sarkozy – car la percée du Front de gauche est la contribution la plus importante du premier tour au progrès de toute la gauche. Et nous maintenons ouvert, en cas de victoire de François Hollande, le débat sur le sens de l’alternative politique. Tout cela représente des victoires politiques incontestables.

Le vote Front de gauche 
est national et homogène, c’est une nouveauté de ce scrutin…

Pierre Laurent. Cette généralisation des résultats est le produit de la dynamique unitaire que nous avons créée avec le Front de gauche. Nous avons remis en mouvement des forces populaires, larges, dans des zones de forte influence communiste aussi bien que des forces nouvelles partout ailleurs. Nos idées ont atteint un nouveau seuil de crédibilité. Face à la gravité de la crise, la conscience que l’alternative doit se construire sur des politiques de rupture franche avec les logiques libérales a gagné des électeurs de toutes les catégories socioprofessionnelles et de toutes les familles de la gauche. La cohérence des propositions du Front de gauche a constitué un facteur d’unité et de rassemblement.

 

Étant donné que l’un de vos objectifs était de devancer le FN dans une stratégie d’affrontement direct avec lui, comment appréciez-vous son score, inédit, de 18 % ?

Pierre Laurent. Nous avons engagé une bataille salutaire, essentielle, qui doit se poursuivre et s’amplifier. Nous avons d’ailleurs été bien seuls à la mener alors que le résultat du premier tour montre que nos mises en garde étaient justifiées. Dans toute l’Europe, les politiques mises en œuvre par les gouvernements, sous la conduite de Sarkozy et de Merkel, visent à détruire les garanties sociales et collectives, à attaquer le droit du travail, à mettre en cause les syndicats. Ces politiques de division nourrissent des poussées d’extrême droite parce qu’elles favorisent le discours qui oppose les travailleurs les uns aux autres. Droite et FN cultivent le même terreau. C’est pour cela que le FN récupère une partie importante des déçus du sarkozysme. Ce qui est inquiétant, c’est que le vote de protestation se mue de plus en plus en une adhésion aux thèses qui articulent le rejet de l’immigration à la préférence nationale. La question posée par ce score est bien celle d’une reconquête politique et idéologique d’une partie des milieux populaires autour des idées de progrès, de solidarité, de solutions collectives à la crise. Ce n’est donc pas en flattant peu ou prou les thèses du FN qu’il peut y avoir le moindre espoir. L’erreur souvent faite par la gauche dans la dernière décennie a été de renoncer à promouvoir des solutions de sortie de crise assises sur la solidarité. Dans ces conditions, elle se met inévitablement en situation de faiblesse. Son devoir est de prendre la tête d’un combat qui unisse le monde du travail pour reconquérir des droits sociaux contre le pouvoir de la finance et des grands groupes capitalistes comme ceux du CAC 40. Le Front de gauche, en avançant des propositions fortes contre la crise, prend le seul chemin qui peut faire reculer durablement les idées portées par le FN. Nous avons marqué des points dans cette campagne. Une partie importante du monde syndical est engagée à nos côtés dans cette bataille.

Un nouveau cap a été franchi par Nicolas Sarkozy déclarant, mardi, que Marine Le Pen « est compatible avec la République ». Est-ce le signe d’un candidat en difficulté qui tente par tous les moyens de se faire réélire, ou s’agit-il, plus profondément, d’une conversion de la droite aux thèses du FN ?

Pierre Laurent. L’attitude de la droite relève à la fois d’une fuite en avant pour éviter le rejet grandissant d’une partie du peuple et d’une dérive politique. Pour sauver son pouvoir, Nicolas Sarkozy cherche à puiser par tous les moyens dans le réservoir de voix du FN. Mais cette attitude accentue les convergences idéologiques autour d’un bloc d’ultradroite qui fait sien un socle idéologique alliant l’enfoncement dans les politiques d’austérité, avec ses conséquences sociales désastreuses pour la majorité des salariés, et la promotion d’idées de mise en concurrence des salariés entre eux, qui est en réalité le fonds de commerce du FN. La tentative, dans la foulée de Marine Le Pen, de récupérer le 1er Mai sur le thème fallacieux du « vrai travail », en est un signe clair. Sa politique opposera sans cesse les travailleurs entre eux pour tirer vers le bas leurs droits et leurs conditions de vie et de travail. C’est pourquoi nous avons besoin – c’est la première marche pour remporter une très grande victoire le 6 mai – d’une mobilisation exceptionnelle le 1er mai, pour relever le défi de cette provocation.

 

La pérennisation des liens créés pendant la campagne avec les syndicalistes est-elle un enjeu pour l’avenir ?

Pierre Laurent. Le retour d’un débat politique de haut niveau sur les solutions aux grandes préoccupations sociales du monde du travail est un des acquis essentiels de la campagne du Front de gauche. Nous avons retissé des liens avec des milliers de syndicalistes qui ont choisi de se mêler à nouveau du débat politique. L’un des défis qui est devant nous est de poursuivre ce travail car demain, si nous changeons de majorité, la construction de rapports de forces sociaux, l’existence de mobilisations sociales, la persistance de l’intervention populaire seront indispensables pour construire de nouvelles lois répondant à l’intérêt des travailleurs. Continuer ce dialogue politique et bâtir ensemble les conditions de ces rapports de forces est aujourd’hui un objectif partagé par le Front de gauche et de très nombreux syndicalistes dans le pays.

Les résultats du premier tour vous placent cependant loin derrière François Hollande, qui réalise lui aussi un très bon score. Cela risque-t-il de peser sur le résultat des législatives ?

Pierre Laurent. Au contraire, le score de dimanche dernier décuple nos ambitions. La situation pour aborder ces élections n’a jamais été aussi positive et la dynamique de l’élection présidentielle peut être amplifiée. D’autant que l’enjeu, si nous battons Nicolas Sarkozy, sera de créer les conditions d’une majorité parlementaire de gauche capable de mener à bien le changement qu’attendent les Français. La présence de nombreux députés du Front de gauche à l’Assemblée nationale avec les propositions que nous avons avancées dans la campagne sera la meilleure des garanties pour que les lois nouvelles votées répondent concrètement aux attentes des travailleurs et de leurs familles. Beaucoup d’électeurs de gauche, très au-delà de ceux qui ont voté pour Jean-Luc Mélenchon, peuvent entendre ce message. Dans de très nombreuses circonscriptions, les candidats du Front de gauche peuvent être en tête au soir du premier tour de l’élection législative.

 

Si la gauche remporte les élections législatives de juin, vous devrez décider si vous participerez ou non au gouvernement. Quels seront les critères pour trancher cette question, et comment comptez-vous procéder pour vous accorder avec les autres composantes du Front de gauche ?

Pierre Laurent. Tous nos efforts depuis le début de la construction du Front de gauche visent la mise en œuvre effective de solutions de progrès à la crise. Notre combat ne cessera pas tant que nous n’aurons pas créé les conditions d’un soutien majoritaire à ces propositions. Au lendemain des législatives, nous évaluerons la situation. Nous l’avons dit, nous n’irons pas au gouvernement pour appliquer une politique qui ne marquerait pas de rupture forte avec les logiques actuelles d’austérité et de reculs sociaux. Aujourd’hui, les déclarations du Parti socialiste indiquant que le programme de François Hollande est à prendre ou à laisser empêchent d’envisager de gouverner en commun. Nous mènerons la bataille des législatives comme celle de l’élection présidentielle, avec l’ambition de débloquer la situation. Y parviendrons-nous ? C’est ce que nous aurons à apprécier au lendemain du scrutin. L’ensemble des communistes sera consulté sur cette question. Nous en discuterons avec nos partenaires du Front de gauche ainsi qu’avec les citoyens qui s’y sont engagés ou ont voté pour lui. Et nous réunirons une conférence nationale extraordinaire du PCF dans la semaine suivant le second tour des législatives. Avec l’ensemble de ces forces, nous aurons à prendre des décisions, non seulement sur la question du gouvernement, mais plus largement sur les objectifs qui seront les nôtres dans cette nouvelle situation.

On parle 
de 350 circonscriptions 
où le FN pourrait se 
maintenir au second tour en 
provoquant des triangulaires. 
Quelles dispositions 
le Front de gauche 
se propose-t-il de prendre 
si, dans certaines 
d’entre elles, il y a danger d’une élimination de 
la gauche dès le premier tour ?

Pierre Laurent. D’abord, nous pouvons modifier cette situation. Une mobilisation forte des électeurs de gauche aux législatives peut réduire fortement le nombre de circonscriptions où le FN serait une menace. Tout doit être fait pour empêcher l’entrée de l’extrême droite à l’Assemblée nationale. Nous appelons le reste de la gauche à travailler avec nous à cet objectif. Dans les circonscriptions où existerait un danger, nous sommes disponibles pour débattre avec les autres forces de gauche des moyens de parer à cette éventualité.

 

Entretien réalisé par 
Julia Hamlaoui et 
Sébastien Crépel

 

 

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30 avril 2012 1 30 /04 /avril /2012 09:48

 

                                         Encore une fois, pour le plaisir.....

 

 

                                                                   

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30 avril 2012 1 30 /04 /avril /2012 09:17

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  Les révolutions arabes, entre opportunité et faux-semblant pour les Frères musulmans libanais

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A Beyrouth, devant l'immeuble de la Jamaa Islamiya (Photo: Fériel Alouti)
 

Au Liban, la Jamaa islamiya entend profiter du contexte régional pour s’investir davantage sur la scène politique. Le dossier syrien clive les forces politiques du pays. Mais les deux principaux obstacles de la branche libanaise des Frères musulmans restent la diversité religieuse et les autres forces sunnites.

« Aujourd’hui, nous bénéficions de l’image et du poids que représentent les forces islamiques dans les révolutions arabes. » Cette analyse du député Imad el-Hout laisse peu de place au doute : la Jamaa islamiya entend profiter du Printemps arabe pour accroître sa présence sur la scène politique libanaise. Le parti, qui ne compte à ce jour qu’un seul député, compte bien exploiter le contexte régional pour obtenir davantage de sièges lors des prochaines élections législatives prévues l’an prochain. « On va profiter de cette vitrine pour activer notre présence nationale. Les révolutions arabes ne vont rien changer à notre agenda politique mais nous souhaitons peser davantage sur l’ordre du jour », confirme Omar el-Masri, responsable politique de la Jamaa islamiya à Beyrouth. Désormais, le parti insiste sur ses « responsabilités ».

La Jamaa islamiya, officiellement installée depuis 1964, est le pendant libanais des Frères musulmans, confrérie fondée en Egypte en 1928. Elle appartient à la même école politique, idéologique et religieuse - sunnite - que ses voisins égyptiens, libyens, syriens et jordaniens. Au Liban, elle opte rapidement pour l’intégration politique. En 1972, elle présente des candidats aux élections législatives mais doit attendre 1992 pour faire élire trois de ses membres au Parlement. Le parti échoue aux élections de 2000 et 2005 et fait son retour en 2009 avec l’élection d’Imad el-Hout.

Le Liban étant un état multi-confessionnel, la Jamaa islamiya a depuis longtemps abandonné l’idée d’y établir un état islamique et, contrairement aux Salafistes libanais, le parti est considéré comme modéré. Il n’adhère ni au concept de Hijra - qui consiste à quitter une terre de "mécréants" pour un pays musulman-, ni à celui de Takfir - qui consiste à exclure un musulman de la Oumma, communauté des croyants. Pour la Jamaa islamiya, le Printemps arabe est donc aussi une opportunité de « clarifier » ses positions. «  Notre image a été extrêmement galvaudée par l’Occident et les régimes dictatoriaux alors que nous sommes pour la cohabitation pacifique entre toutes les communautés libanaises », insiste Omar el-Masri.

Le dossier syrien

Justement, selon Ahmad Moussalli, professeur à l’Université américaine de Beyrouth et spécialiste de l’islam politique, c’est notamment cette diversité religieuse qui empêche le parti d’être un acteur incontournable de la scène politique libanaise. « Ils ont beaucoup moins d’influence au Liban car il y a seulement 1,3 million de Sunnites et la majorité soutient le clan Hariri, beaucoup plus fortuné. Il a également su attirer la sympathie de la communauté au moment de l’assassinat de Rafic Hariri. »

Pourtant, la Jamaa islamiya compte bien profiter du dossier syrien pour avancer sur l’échiquier politique libanais. Depuis maintenant treize mois, à l’instar des autres forces sunnites, le parti soutient l’insurrection syrienne. Très actif dans le domaine humanitaire, il possède trois centres de réception des blessés dans le nord du Liban, à Wadi Khaled, et à Ersal, une ville située dans la région de la Bekaa. Il gère également un hôpital à Tripoli, deuxième ville du Liban et bastion sunnite. Le parti indique qu’il aide d’une autre manière l’insurrection syrienne mais préfère rester discret et affirme ne pas envoyer de combattants en Syrie.

La Jamaa islamiya « consulte » régulièrement les Frères musulmans syriens lorsqu’elle souhaite prendre une position sur l’évolution du conflit. Un « fonctionnement naturel » pour deux forces qui ont toujours été en relation même lorsque le "frère" syrien fut réduit à la clandestinité par le parti Baas. Ce lien étroit caractérise la relation entre la Jamaa et les Frères musulmans de la région qui se rencontrent régulièrement et organisent des réunions thématiques « tout en préservant l’indépendance de chaque groupe ».

Le rôle du Qatar

Le contexte syrien engendre également un rapprochement de la Jamaa islamiya avec les pays du Golfe. Sur ce point, les discours diffèrent au sein du parti. Alors que le député Imad el-Hout affirme que la Jamaa entretient des relations avec les pays du Golfe tout en refusant d’être un « élément de stratégie », Omar Nasri dément tout contact avec « ces pays qui ont tenté d’étouffer les Frères musulmans ». Pour Ahmed Moussali, s’il est vrai que l’Arabie Saoudite n’a pas créé de lien avec la Jamaa islamiya, il n’en est pas de même pour le Qatar. « Ce pays finance beaucoup de groupes et ceci dans tous les pays. Il souhaite s’implanter au Liban. Pour cela, il finance les activités de al-Fajr [Ndlr : « l’Aube » est le bras armé de la Jamaa islamiya] car il souhaite accroître son influence dans le monde arabe pour affaiblir la Syrie. » Aujourd’hui, il s’agit donc de contrer l’influence de Damas mais demain s’agira-t-il peut-être du Hezbollah. « Il y a une tentative de l’étranger qui vise à créer des milices pour concurrencer le Hezbollah », indique le chercheur. La Jamaa islamiya estime avoir toujours eu de « bonnes » relations avec le Hezbollah et considère que « la Résistance a obtenu de bons résultats face à l’armée israélienne ». Mais aujourd’hui, le dossier syrien est source de conflit entre les deux forces politiques. Alors que le parti sunnite soutient l’opposition et milite pour la chute du régime, le Hezbollah affiche, depuis le début de l’insurrection, sa solidarité avec le régime de Bachar el-Assad. Pourtant, la Jamaa islamiya affirme ne pas avoir rompu le contact avec le "Parti de Dieu". « Il est important pour le bien du Liban que l’on conserve des relations avec toutes les fractions libanaises. C’est pour cette raison qu’une fois par mois on rencontre le Hezbollah pour parler de nos désaccords », explique le député Imad el-Hout. Participent également à ces réunions, le Hamas, le Jihad islamique et Harakat at-Tawhid, le mouvement de l’unicité.

« Rassembler les Sunnites »

Politiquement, les deux partis ont choisi des directions opposées. Bien que le premier ne fasse pas officiellement partie de la coalition du 14 mars (lire encadré) - aujourd’hui dans l’opposition, il s’est fortement rapproché du Courant du Futur (CDF), dirigé actuellement par Saad Hariri. En 2009, il reconnaît le Tribunal spécial pour le Liban chargé d’enquêter sur la mort en 2005 de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri. Un tribunal illégitime pour le Hezbollah car jugé « impérialiste » et manipulé par Israël. La coalition du 14 mars étant pro américaine et pro occidentale, la Jamaa Islamiya a parfois du mal à justifier cette alliance. Aujourd’hui, Ahmad Fatfat, député du CDF, se félicite de ce rapprochement. « Nous avons souhaité opérer un rassemblement maximum au sein de la communauté sunnite. C’était pour nous une manière de reconnaître qu’il y a d’autres forces en présence que la notre. »

Pour Ahmad Moussalli, si Rafic Hariri s’est de son vivant rapproché de la Jamaa islamiya, c’est d’abord pour contrer l’influence syrienne. « Le CDF a pendant longtemps financé ce parti ainsi que les Salafistes dans le Nord et dans le Sud du Liban », révèle-t-il. A la mort de son père, Saad Hariri cesse cette contribution financière car «  il s’est aperçu qu’il était en train de perdre sa base populaire au profit de ces groupes. »

Composer avec les Salafistes

Aujourd’hui, le Courant du Futur est considéré comme le leader des Sunnites libanais. Mais, la Jamaa islamiya entend bien bénéficier de sa nouvelle position pour accroître son influence au sein de sa communauté et entrer en concurrence avec ce dernier. « Nous sommes contre le fait qu’il y ait un seul leader, insiste Omar el-Masri. Le CDF a besoin de collaborer avec nous car nous sommes un parti actif dans la prise de décision. ». Ahmad Moussali considère que le Courant du Futur est en totale déshérence. « Aujourd’hui, Saad Hariri est fini. La Jamaa et les Salafistes sont les nouveaux rois de Tripoli ». Pour Ahmad Fatfat, « dans l’avenir ce parti sera un allié ou un concurrent ».

Dans l’avenir, la Jamaa islamiya devra également composer avec la troisième force politique sunnite, les Salafistes. Présents à Tripoli et dans le sud du Liban, eux aussi souhaitent profiter de la crise syrienne pour gagner en influence. Pour le chercheur Ahmad Moussalli, la Salafiyya libanaise pourrait même, à terme, « déstabiliser » le Nord du pays. « S’il y a un conflit, la Jamaa islamiya pourrait être mise dans le même sac que les Salafistes et donc pénalisée. »

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30 avril 2012 1 30 /04 /avril /2012 09:07

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  http://www.regards.fr

Alain Gresh et le basculement du monde
 
gresh.jpg
 
Le grand entretien, par Clémentine Autain, Emmanuel Riondé| 25 mai 2011
Photo Laurent Hazgui/Fedephoto
 

Directeur adjoint du Monde Diplomatique et animateur du blog Nouvelles d’Orient, Alain Gresh lance une université populaire sur le monde arabe. Alors que s’y poursuivent les révoltes, rencontre avec ce spécialiste du Proche-Orient, ancien permanent du PCF et toujours animé d’une flamme internationaliste.

Quel est votre parcours de jeunesse, d’où vous vient cette fibre internationale ?

Alain Gresh : Je suis né en Egypte en 1948, et y ai vécu jusqu’à l’âge de 14 ans dans une période particulièrement agitée de l’histoire égyptienne : en 1952, les officiers libres prennent le pouvoir, en 1956, c’est la guerre de Suez… Ma mère était très communiste dans sa vision du monde. J’ai donc grandi dans un milieu progressiste et dans une période agitée et cela m’a, je pense, profondément marqué. En 1956, quand Nasser reconnaît la République populaire de Chine, un centre culturel chinois s’ouvre au Caire. J’avais alors 8 ans et on allait y voir les films sur la résistance anti-japonaise !

Vous grandissez en Egypte, quel est votre rapport avec la France, à quel moment y arrivez-vous ?

Alain Gresh : Ma mère était juive d’origine russe, née en Suisse. Mes grands-parents, venus de Lituanie et de Saint-Pétersbourg, s’étaient connus en Suisse pendant la Première guerre mondiale. Il y avait en Egypte une population d’origine étrangère très nombreuse dont la langue de communication était le français. La France, frustrée de ne pas avoir occupé l’Egypte et de l’avoir laissée aux Britanniques en 1882 a compensé par une présence culturelle qui a toujours été importante. Tout ce milieu parlait français, lisait le français, il y avait deux quotidiens de langue française en Egypte. C’était plutôt des gens privilégiés mais pas forcément très riches, une élite intellectuelle, culturelle, des petits commerçants, enseignants, médecins, etc. A la maison, la culture était française, on allait au lycée français. Il y a eu cette double culture, égyptienne et française. Aussi quand, en 1961-62, Nasser a nationalisé de nombreuses sociétés, dont celle de mon père, une petite entreprise de câblage électrique, nous sommes venus en France. Il était évident que nous viendrions un jour nous installer ici, malgré notre passeport égyptien. J’arrive donc en 1962, termine le lycée, fais un DEA de mathématiques et je deviens permanent des étudiants communistes, de la jeunesse communiste et ensuite du PCF. Et puis je reprends des études d’arabe et fais un doctorat sur les Palestiniens… C’est en France que j’ai fait la connaissance d’Henri Curiel, qui se révélera être mon père [1]. Il a joué un rôle très important dans ma formation et dans ma vision du conflit israélo-palestinien puisque à cette époque, il était très engagé dans ce que l’on appellera après 1967 les conversations secrètes israélo-palestiniennes et les tentatives de dialogue entre Egyptiens et Israéliens d’abord et ensuite entre Palestiniens et Israéliens.

Votre lien personnel avec le monde arabe est donc essentiel. Comment analysez-vous ce qui s’y passe depuis des mois ?

Alain Gresh : Depuis quarante à cinquante ans, c’était la seule région du monde où rien n’avait bougé de fondamental, contrairement à l’Amérique du Sud et à l’Asie avec la chute des dictatures, à l’Afrique avec l’instauration d’une certaine forme de multipartisme… Là, quelque chose s’est brisé et je pense qu’il n’y a pas de retour en arrière possible. Non pas que cela va avancer comme un long fleuve tranquille mais la peur a disparu. Et liée à cette disparition de la peur, il y a la reconquête de la dignité, karama. Les gens ont honte de ce qu’ils ont subi et ils ne veulent plus le subir. C’est quelque chose de très frappant : les mots d’ordre les plus unificateurs n’ont pas été ceux de politique, d’économie et de social, même si c’est bien là le sous-bassement du mécontentement, mais avaient à voir avec la dignité – nous ne voulons plus être à la merci du moindre agent d’autorité qui peut t’arrêter et te battre sans raison. C’est le cas de Bouazizi, qui est très symbolique de cet arbitraire total. Au-delà, on voit à travers ces révolutions que les peuples arabes ne se situent plus désormais par rapport à l’Occident. Ni contre ni avec, simplement à côté. J’ai assisté récemment à un hommage à Elias Khoury, l’écrivain libanais. On parlait des révolutions en cours et il a dit : « Je me rends compte à quel point l’Europe a un problème avec le monde arabe. Mais maintenant ce n’est plus mon problème, c’est celui des Européens… Ils ne veulent pas nous comprendre ? C’est leur problème. » Cela est selon moi la transformation majeure de l’histoire depuis dix ans.

Quelles conséquences peut avoir ce printemps arabe sur la situation en Palestine ?

Alain Gresh : D’abord, cela change la géopolitique de la région et notamment le fait que l’Egypte ne jouera plus le rôle qui a été le sien depuis vingt ans, celui de relais américano-israélien. C’est normal : à partir du moment où on a un gouvernement démocratique, il se doit de refléter l’aspiration de la population. Et celle-ci est massivement favorable à la cause palestinienne. Ensuite, l’Autorité palestinienne perd un appui important avec l’Egypte qui a été un élément actif de la scène palestinienne en mettant des bâtons dans les roues de l’unification nationale, contre le Hamas, et en cautionnant la politique de négociations de l’Autorité nationale, alors que le gouvernement israélien de Netanyahou ne veut pas négocier. Troisième point, un certain nombre des phénomènes vus dans les pays arabes sont présents en Palestine : le Hamas comme l’Autorité palestinienne exercent des pouvoirs autoritaires, où l’on arrête les gens, où la liberté d’expression est bridée. Les deux pouvoirs ont d’ailleurs interdit les manifestations de soutien au peuple égyptien… Il y a donc aussi en Palestine un ras-le-bol des jeunes et de la population face à ces pratiques. On l’a vu avec les manifs à Gaza et en Cisjordanie pour l’unité palestinienne. Tout ceci étant dit, il ne faut pas se tromper de priorité : le défi essentiel en Palestine reste bien l’occupation israélienne, pas les pouvoirs en place.

Vingt ans après le début des négociations de Madrid qui ont conduit aux accords d’Oslo, quel bilan des stratégies du mouvement national palestinien ?

Alain Gresh : Les stratégies de l’OLP pour parvenir à l’indépendance palestinienne ont échoué : que ce soit celle que le Fatah a appelé l’Etat démocratique en 1969 - destruction d’Israël et un seul Etat où vivent juifs, musulmans, chrétiens. Ou l’idée du partage adoptée plus tard par le Fatah et la plupart des fractions palestiniennes qui a abouti à Oslo et débouché sur un échec. Des gens pensent qu’il reste encore une chance d’aboutir au partage en deux Etats : c’est le discours américain, celui d’une partie de l’Autorité palestinienne. Le problème est que même si il y a des annexions, des échanges de territoires, etc., quel gouvernement israélien prendra le risque de déloger des centaines de millier colons de Cisjordanie ? Sans compter que le mur et le réseau de routes établis en Cisjordanie rendent cette perspective du partage de plus en plus difficile. Aujourd’hui, une fraction petite mais grandissante des Palestiniens prône le retour au projet d’un Etat unique qui pourrait être bi-national ou de tous ses citoyens. Mais cette idée - qui resurgit à cause de l’impasse stratégique -, apparaît aussi peu réaliste que l’autre : il n’y a pratiquement pas un israélien pour y adhérer, pas un Etat sur la scène internationale qui la défende et on ne voit pas aujourd’hui par quelle dynamique on arriverait à le mettre en place.

Obama, qui est apparu comme le président américain le plus « pro-palestinien » vu depuis longtemps à la Maison Blanche, a échoué dans sa tentative de faire plier Netanyahou sur la colonisation…

Alain Gresh : Clinton a aussi été « pro-palestinien ». Au moment de Camp David en 2000, il a fait des gestes : il est allé à Gaza, a prononcé un discours devant l’Assemblée nationale palestinienne, etc. Mais il faut bien comprendre que lui, comme Obama, sont spontanément du côté israélien. L’Europe, les Etats-Unis et Israël, ce sont des Occidentaux qui parlent à des Occidentaux. On est entre-soi, on comprend le discours de l’autre. Et même quand on n’est pas d’accord avec un certain nombre des propositions d’Israël, on comprend sa logique alors qu’on ne comprend pas la logique palestinienne. J’ai toujours pensé que si l’on veut un Etat palestinien, il faut briser le front intérieur israélien. Aujourd’hui l’opinion publique israélienne tend plutôt à se radicaliser à droite. C’est l’une des raisons de l’échec d’Obama car, au fond, les Etats-Unis ne sont pas prêts à exercer une pression, nécessairement très dure, sur la société israélienne. Et si cette société reste si soudée c’est justement parce que les Israéliens ont, pourrait-on dire, le beurre et l’argent du beurre : l’occupation, la colonisation – avec peu de conséquences militaires graves depuis l’écrasement de la seconde intifada – sans que cela impacte leurs relations avec l’Occident. Avec l’Europe, elles n’ont jamais été aussi importantes, que ce soit sur le plan économique, politique ou militaire.

Ne peut-on rien attendre des puissances émergentes, Inde, Brésil, Afrique du Sud, etc. ?

Alain Gresh : Ce sont des puissances qui se cherchent, qui sont elles-mêmes hésitantes et loin du conflit même si je pense qu’elles vont devenir des puissances proche-orientales. Et elles subissent des pressions des Etats-Unis et d’Israël. Il y a un dynamisme de la société et de l’Etat israéliens qu’il faut reconnaître, ils sont présents en Inde où ils ont développé des relations militaires importantes mais aussi en Chine. Un journaliste chinois me disait récemment que les deux points de vue, pro-israélien et pro-palestinien, ont leurs défenseurs dans les médias chinois… Alors, c’est vrai que l’on est en train de changer de période, mais il ne faut pas se faire d’illusions, deux siècles d’histoire se terminent et ils ne vont pas se terminer en deux ans.

Une période fortement marquée ces dix dernières années en Occident par la montée de l’islamophobie. Les révolutions arabes ne vont-elles pas permettre de contrecarrer un peu ce sentiment ?

Alain Gresh : L’islamophobie n’est pas liée fondamentalement à ce qui se passe dans le monde arabe, mais plutôt à ce qui se passe ici et à l’espèce d’ébranlement de nos sociétés, de nos certitudes, la crise économique, sociale, l’impression que notre modèle est menacé. Il l’est ! Mais pas par les musulmans ! Par les politiques menées depuis vingt ans qui ont liquidé l’Etat… On sent un moment de crise comparable aux années 1930. Non pas que l’on soit à la veille de l’avènement du fascisme mais parce que l’on a une crise grave, avec du chômage et des immigrés qui servent de bouc émissaire. Dans les années 1930, c’était les juifs, aujourd’hui ce sont les musulmans. Avec cependant quelque chose de nouveau : le sentiment, juste, de ne plus être le centre du monde, ce qui du point de vue de l’identité est quand même bouleversant, perturbant  ! On se sent comme des puissances en déclin sans arriver à trouver une place internationale pour la France et l’Europe. Est-ce que le sentiment islamophobe va être changé par les révolutions arabes ? Je ne suis pas optimiste, il me semble que ce qui domine actuellement, ce sont plutôt les peurs. De l’immigration et de l’islam. Et comme on va se rendre compte, au moment des élections dans ces pays, que les partis islamistes sont puissants, je crains que cela n’alimente encore le discours islamophobe.

Comment percevez-vous la gauche de gauche française aujourd’hui, son positionnement sur les débats que nous venons d’évoquer et au-delà, sa vision des relations internationales ?

Alain Gresh : Une des raisons pour lesquelles j’ai arrêté d’être permanent au PCF dans les années 1980 puis que je l’ai quitté, c’est la compréhension que l’international n’y était pas quelque chose d’important et que les positions prises dans ce domaine étaient trop souvent soumises à un agenda de politique intérieure. Il me semble que la gauche de gauche aujourd’hui n’a pas non plus vraiment conscience de l’importance de l’international et des changements dans le monde ; elle n’est pas capable de les analyser, peine à articuler une lecture de la scène internationale avec ses propres combats. En suivant les événements d’Egypte sur les télévisions, j’ai vu combien les Egyptiens interrogés étaient exaspérés par la focalisation des questions autour de l’islamisme, des foulards, etc. Sur ces sujets, la gauche française a du mal… Je fais de la politique depuis quarante ans et je n’ai pas souvenir d’un débat aussi violent et qui clive autant notre propre famille politique que celui sur le foulard. On est là dans quelque chose d’hystérique. Et je trouve absolument insupportable que dans un pays où l’Assemblée nationale est remplie d’hommes blancs, l’on s’attaque à l’islam au nom de la défense des femmes. A gauche y compris. La gauche et l’extrême gauche française sont machistes et ce ne sont pas des lieux où l’on a beaucoup réfléchi les questions du féminisme et de la domination… Au-delà, il me semble que l’on continue en France d’agir comme si l’on était le phare de l’humanité. On a joué un rôle par le passé et l’on peut probablement encore en jouer un important, mais il faut cesser de croire que l’on définit encore les normes du bien et du mal, et de penser que l’universel c’est nous ! Et la gauche française n’échappe pas à cela. Il lui reste une espèce d’arrogance, une conviction qu’elle est seule à posséder les idéaux universels, seule à comprendre l’aspiration à la démocratie. Si quelque chose lui manque, c’est bien d’avoir compris et accepté le basculement du monde. D’une certaine manière, d’avoir accepté que la France n’est plus le centre du monde.

Notes

[1] Henri Curiel, né en 1914 au Caire et mort assassiné à Paris le 4 mai 1978, était un militant communiste et anti-colonialiste.

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30 avril 2012 1 30 /04 /avril /2012 08:38

 

   

           Michel Stefani :

« Le retour du train jusqu'à Porto-Vecchio, c'est possible »

   

Corse-Matin: Publié le lundi 23 avril 2012  « Le retour du train jusqu'à Porto-Vecchio, c - 16744976.jpgMichel Stefani aux commandes du train corse : « On ne raisonne plus en terme de rentabilité mais d'intérêt général. » Gérard Baldocchi

Michel Stefani, nommé par la collectivité territoriale à la tête des Chemins de fer de la Corse définit les grands enjeux du ferroviaire, sa modernisation et sa reconquête de la Plaine Orientale

Quelle impression ça fait pour l'ouvrier voire le syndicaliste de Femenia Fabrication d'occuper la place de « patron » ?

Tout est relatif, j'occupe ces fonctions parce que je suis élu à l'assemblée de Corse. C'est une expérience nouvelle et enrichissante dans le prolongement de cette formation dont j'ai pu bénéficier lorsqu'effectivement je travaillais dans cette entreprise où je suis entré comme apprenti à la fabrication des machines à vendanger. J'y ai appris mon métier de serrurier avant d'obtenir mon CAP de métallier.

En tant que membre à part entière de la CGT, ne vous reproche-t-on pas, disons, un manque de neutralité dans vos décisions ?

Toutes les décisions prises par la direction tendent à remplir la mission de service public dont nous avons la charge en tant que délégataire et exploitant.

Pour ce qui est de mes engagements politiques et syndicaux, je ne les ai jamais cachés, cela n'empêche pas l'objectivité quels que soient les interlocuteurs que j'ai en face. Je préfère le mot objectivité à celui de neutralité dans mon action exclusivement guidée par le principe d'intérêt général.

La CTC a mis en place une société anonyme d'économie mixte locale (SAEML) pour gérer le train. C'était la meilleure solution ?

Ce qu'il fallait éviter coûte que coûte, c'était le risque réel de l'arrêt d'activité, même momentané.

Avec le départ de la SNCF, la CTC se serait trouvée exploitant de fait, en régie directe, sans en avoir ni la vocation ni les compétences.

Or la régie directe, c'est à la fois le transfert des agents, le passage au statut de la fonction publique territoriale, l'obligation de garantir le niveau de sécurité, le changement de direction, la recherche de dirigeants disposant des compétences nécessaires, etc.

La SAEML gère ainsi les Chemins de fer de la Corse sous le contrôle de la CTC qui reste propriétaire du matériel et des infrastructures.

Mais d'autres groupes à l'assemblée de Corse ont proposé des entités juridiques différentes comme l'Épic, l'établissement public industriel ou commercial ou encore, l'EPL, l'établissement public local que vous souteniez personnellement…

Dans les trois cas, il y avait des avantages et des inconvénients mais un dénominateur commun, celui de la participation publique.

La SAEML repose sur un pacte d'actionnaires où la CTC est majoritaire seule. Les deux communautés d'agglomération de Bastia et d'Ajaccio, les deux conseils généraux et les deux chambres de commerce territoriales sont à ses côtés. La SNCF est également associée par une convention d'assistance qui permet de bénéficier d'une expertise ferroviaire reconnue. Ici on peut parler de partenariat sans privatisation.

Lors de la création de la SAEML, le personnel de la nouvelle entreprise a-t-il été reconduit avec les mêmes avantages que précédemment ?

Bien sûr. Pour autant, les organisations syndicales travaillent avec les services de l'Office des transports sous l'autorité de son président depuis plusieurs mois pour finaliser un nouvel accord d'entreprise, qui reprendrait les avantages acquis dans un document unique.

Vous avez essuyé bien des critiques sur le coût du ferroviaire dans le budget de la CTC…

Après plus d'un siècle d'existence du réseau, que la CTC, en accord avec l'État, lance un plan de modernisation de 350 M€ n'a rien de choquant ni d'extraordinaire.

Ce choix s'inscrivait dans la logique du PEI et le prolongement de la volonté du gouvernement Jospin et du ministre communiste des transports de mettre à niveau les infrastructures de la Corse. C'eut été une erreur d'y renoncer.

Il n'empêche que la collectivité territoriale va investir 23 ME par an pendant dix ans dans les chemins de fer alors que les recettes atteindront au mieux 5 ME les prochaines années. Un déficit d'exploitation qui, par les temps qui courent, peut paraître exorbitant…

S'agissant d'un service public, il ne faut pas raisonner en terme de rentabilité économique. C'est un choix politique d'aménagement du territoire. D'ailleurs, avant l'été, le président de l'exécutif présentera un schéma directeur et une programmation d'investissement à l'horizon des trois ou quatre prochaines décennies. C'est là l'affirmation d'une réelle volonté politique pour un véritable service public selon les principes fondateurs de 1945 au sens de l'intérêt général et non des profits privés. Alors oui, il y a un avenir pour le service public en général et le Chemin de fer de la Corse en particulier.

Pourriez-vous pousser votre logique jusqu'à envisager la gratuité pour les résidents ?

Nous sommes avec le groupe des élus communistes et citoyens du Front de Gauche à l'origine d'une délibération qui prévoit un aménagement de la grille tarifaire en faveur des personnes en difficultés et des étudiants. La gratuité pour les résidents, c'est autre chose. Malgré le poids du désengagement de l'État, de l'affaiblissement du pacte républicain et du gel de la dotation de continuité territoriale, qui s'est traduit par une diminution de plus de 29 ME en quatre ans, nous étudierons la question.

Au fait, où en sont les AMG ?

Sept ont été livrés, six sont en exploitation, normalement nous devrions disposer des douze en septembre. Chaque fois que les essais sont concluants, ils passent en exploitation avec des arrêts techniques réguliers. Cette veille permanente de la maintenance permet de garantir la sécurité et de fiabiliser le matériel. Nous voulons par ailleurs relancer les travaux du nouveau dépôt de Bastia, près de la nouvelle maison de la CTC à la gare de Bastia, dont la livraison est espérée en 2014.

Le réseau routier s'étant amélioré, ne craignez-vous pas qu'il concurrence le train ?

Le réseau routier s'améliore, mais il est saturé et plus encore aux heures de pointe. En train, vous faites le trajet Bastia Casamozza en moins de 20 minutes sans stress et en toute sécurité. C'est impossible en voiture. Voilà tout l'avantage.

La baisse de fréquentation l'hiver n'est-elle pas un handicap ?

Lorsque l'ensemble des nouveaux autorails sera en service, l'offre sera plus complète avec plus de fréquences et de capacités. Il y aura notamment la possibilité de lancer des unités multiples, c'est-à-dire d'accoler plusieurs rames, pouvant accueillir plus d'usagers. Dans cette perspective, la commande centrale pour voie unique qui existe sur le tronçon Bastia Casamozza sera étendue au réseau.

Quel est son intérêt ?

L'intérêt de cet investissement, estimé à 20 ME, c'est de permettre le cadencement en toute sécurité. Avec un train toutes les 10 minutes sur le service urbain, le chemin fer va désengorger les entrées des villes de Bastia et Ajaccio ainsi que la Balagne.

Le train est-il vraiment écologique ?

On peut le dire. La CTC a fait le choix d'inscrire les CFC dans sa politique d'aménagement du territoire en ayant à l'esprit tous les avantages que ce mode de transport procure en termes de qualité, de ponctualité, de sécurité, de préservation de l'environnement. Le train est une réponse aux défis du XXIe siècle.

Un autre défi, de taille, c'est celui de l'extension du réseau en Plaine orientale…

Une étude sur le sujet sera prochainement lancée.

Le président de l'exécutif a évoqué le doublement de la voie Bastia Casamozza, et on peut donc réfléchir à un tracé qui passerait par l'aéroport pour arriver dans un premier temps à Folelli. Le train pourrait ainsi contribuer au désenclavement de régions aujourd'hui asphyxiées par la saturation du réseau routier.

Il y a un réel potentiel de ce côté-là jusqu'à Porto-Vecchio. Nous pensons également à l'utilisation du réseau la nuit pour le transport de marchandises. Pour ce faire, les CFC disposeront bientôt de deux nouveaux locotracteurs.

Dans la durée, les Chemins de fer de la Corse pourront-ils échapper aux difficultés financières qui minent les transports publics, maritime et aérien ?

La logique libérale de la concurrence, appliquée dans le maritime et l'aérien depuis dix ans pour imposer un modèle low cost destructeur d'emplois, réduit la maîtrise de la CTC dans une compétence essentielle pour l'île. Mais pour le train où cette logique a été écartée, elle garde la maîtrise. C'est donc grâce à elle et à l'expérience des cheminots, à leur dévouement, on l'a vu au moment des épisodes neigeux, qu'un nouvel élan se dessine pour le transport public ferroviaire en Corse.

 

Les Chemins de fer de la Corse, c'est aujourd'hui une entreprise de service public de 255 agents, 232 kilomètres de voie ferrée et un chiffre d'affaires oscillant entre 28 et 30 millions d'euros.

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29 avril 2012 7 29 /04 /avril /2012 14:55

L’Europe-colonie satisfait les volontés de Washington

Big brother is watching youLe Parlement européen a approuvé le nouvel accord de transfert des données personnelles aux autorités étatsuniennes.  Cet accord sur les données des dossiers passagers (dites PNR : Passenger Name Record) en a fixé les conditions juridiques. Il traite en particulier des périodes de conservation desdites données, de la garantie de protection de celles concernant les passagers européens, de l’utilisation qui peut en être faite ainsi que des recours administratifs et juridiques.

 

L’accord remplace celui, provisoire, de 2007. Cela fait presque dix ans que cette discussion est régulièrement discutée par Bruxelles et Washington. Le contrôle des données personnelles a été initialement réclamé par les États-Unis, mettant systématiquement en avant les attentats du 11 Septembre pour justifier leur détermination à décrocher cet accord.

 

Le premier du genre est entré en vigueur en 2004, avant d’être invalidé par la cour européenne de justice le 30 mai 2006. Un second PNR a alors été signé, quasiment dans la foulée du précédent, en juillet 2007... Avant de céder la place à son successeur que les eurodéputés ont approuvé jeudi dernier (19 avril, NDLR) par 409 voix pour, 226 contre et 33 abstentions.

 

Une minorité significative de députés a voté contre l’accord : les craintes restent principalement liées à la conservation des données. La rapporteure Sophie In't Veld a pris la tête du « camp des contre », en menaçant de déférer l’accord devant la cour européenne de justice. 

 

Juste avant le vote, la commissaire aux affaires intérieures, Cécilia Malmström, a admis que « l’accord n’était pas parfait à 100 % », mais que « les négociations en vue d’aboutir à un accord avec Washington ne constituent en aucun cas une option ».

 

En clair, les États-Unis ordonnent et l’Europe-colonie obéit. Sophie In’t Veld, qui s’était fait connaître par le passé par ses propos enflammées dénonçant la sujétion à l’Oncle Sam, a exhorté ses collègues à faire bloc contre cet accord. « Demandez-vous si les autres pays frappaient à notre porte tout en sachant ce qu’ils cherchent… la Chine, Cuba, la Russie, serions-nous prêts à leur céder nos données comme nous sommes en train de le faire avec les États-Unis ? », a affirmé l’eurodéputée néerlandaise, qui, ne s’arrêtant pas en si bon chemin, accusa tout de go l’assemblée de Strasbourg d’être au service de Washington : « le Parlement européen croit que les relations transatlantiques sont plus importantes que les droits des citoyens européens ».

 

Le nouveau dispositif approuvé par l’assemblée européenne prévoit en effet que les autorités étatsuniennes conserveront les données PNR dans une banque active pendant une période de cinq ans. Après les six premiers mois, toutes les informations qui pourraient être utilisées pour identifier un passager « dépersonnalisées », ce qui signifie que des données telles que le nom des passagers et ses coordonnées devront être masquées.

 

Après les cinq premières années, les données seront transmises à une « banque de données inactive » pour une période maximale de dix ans. Enfin, l’accord prévoit que les données doivent être rendues complètement « anonymes », c’est-à-dire que toutes les données permettant d’identifier un passager devront avoir complètement disparu, à l’exception de celles liées « à des cas spécifiques » qui seront conservées dans une banque de données PNR jusqu’au « classement de l’enquête »

 

Encore une fois, le caniche européen se couche pour satisfaire les volontés de son maître étasunien.

 

Capitaine Martin

site:  www.resistance-politique.fr                      

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29 avril 2012 7 29 /04 /avril /2012 13:27

    

    CHRONIQUES DU FASCISME ORDINAIRE         petain     

                                                    

                                             Marechal, nous voila !

                

 

                                                DIVISER POUR REGNER

                                           

     (  Proverbe latin. Ce proverbe latin est souvent attribué au Sénat romain.)

 

 

                                                                             

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29 avril 2012 7 29 /04 /avril /2012 12:55

                                                                     CERVEAU.gif

 

    

site: http://lesactualitesdudroit.20minutes-blogs.fr/

25.04.2012

« Le vote pour Marine Le Pen n’est pas répréhensible, sinon la République lui aurait interdit de se présenter. Si vous avez le droit de vous présenter, vous êtes compatible avec la République ». Alors mon Sarko, voilà maintenant que tu confonds la protection légale des idées et la défense de la République ?  

présidentielles 2012,psychiatrie

L’expression d’une idée est répréhensible par le droit (républicain et européen) lorsqu’elle atteint les seuils de la diffamation, l’injure, la provocation à la haine, le cas échéant avec la circonstance du racisme ou de l’intolérance religieuse.

Le principe légal (républicain et européen) est de laisser s’exprimer les plus pouraves des idées, même les idées antirépublicaines, pour les connaître et les combattre.

Lors de ton meeting de Villepinte, tu avais dénoncé « l’étranger qui vient en France pour le seul attrait de nos prestations sociales ». Alors, écoute bien, mon pauvre ami : l'expression  de ton idée puante est protégée par la loi, alors même que la loi la désapprouve. Si on veut réellement protéger la République, il faut que cette idée, qui existe, ne reste pas cachée. Elle doit être mise sur la table pour être combattue au nom des principes républicains. C’est d’ailleurs pour cela qu’on va te filer une rouste électorale le 6 mai.

C’est dire la distance entre « légal » et « républicain ». Gardien de la légalité et président de la République, ce n’est pas la même chose, vois-tu.

Si ça te parait trop compliqué, réfléchis à cette réalité simple : un parti politique qui aurait pour projet l’abolition de la République et le retour à la royauté pourrait très bien se présenter aux élections républicaines.

Mon pauvre Sarko, tu es en perdition. Tu as raté la première partie de la campagne en renonçant à ta posture de chef de l’Etat, rassembleur du pays, et pour le second tour tu accélères à fond  alors que ta voiture dérape sur une plaque de verglas.

Je me demande d’ailleurs s’il n’y a pas un truc psy dans ton comportement. Tu avais toutes les cartes en main, et avec une énergie extraordinaire, tu organises ta défaite… pour être sûr d’être rendu libre d’un destin qui t’écrase. D’ailleurs, pour libérer ton discours sur Le Pen, tu nous dis, quasi-désinvolte : « Pas de tabous ». Pas de tabous ? Dis-moi, tu as lu « Totem et tabou » de Sigmund Freud ?  

Pour ma part, je ne reste pas indifférent à la souffrance, alors je vais faire tout mon possible pour te libérer de cette charge qui te pèse tant.  

totem-et-tabou_couv.jpg

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29 avril 2012 7 29 /04 /avril /2012 12:14

                                                                             resistance.jpg

                                                                     Résistants Corses

 

 

 

                                                                            

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