Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

CHANTS REVOLUTIONNAIRES

Archives

11 septembre 2014 4 11 /09 /septembre /2014 08:29

                                                                              FETE-DE-L-HUMANITE-2014 VH

 

 

 

                                                          VILLAGE DU MONDE                                                                   village-du-monde.jpg                                

Partager cet article
Repost0
10 septembre 2014 3 10 /09 /septembre /2014 12:12

 

                                                        MARE NOSTRUM-copie-1

 

La « Doctrine de Truman » :
Comment réunir l’Italie de l’après-guerre à l’Egypte d’aujourd’hui

Article publié en arabe dans le bimensuel « An Nidaa » - Fin août 2014
publié le : 9 Septembre, 2014

Depuis soixante ans, et plus précisément à partir du mois de mars 1947, et quel que soit le parti au pouvoir, la politique extérieure des USA se caractérise par la mise en œuvre de la doctrine préconisée par Harry Truman, président étasunien bien connu pour son anti communisme primitif et ses tentatives visant à diriger la planète et à mettre la main sur les richesses qu’elle recèle.

En effet, « la doctrine de Truman », basée soi-disant sur « la défense du monde libre et des droits des peuples », fut mise au point à la fin de la seconde guerre mondiale dans le but précis de barrer la route au communisme triomphant, mais aussi de mettre à la tête des Etats nouvellement libérés des dictatures inféodées complètement au capitalisme afin d’empêcher les peuples des anciennes colonies d’accéder à l’autodétermination et aux changements sociaux qu’ils revendiquaient. D’où la prétendue « aide » dispensée par Washington, depuis de longues décennies, peut se résumer en une succession d’interventions économiques et militaires, directes ou indirectes, dans les affaires intérieures des pays libres et souverains. La politique du bâton et de la carotte, comme on dit communément, à commencer par le « Plan Marshal », en juin 1947, suivi par de nombreux coups d’Etat militaires mais, surtout, par la création, en 1949, de l’OTAN dont les bases sont actuellement disséminées dans le monde entier.

Que pouvons – nous dire de l’actuelle politique de Washington vis-à-vis du Monde arabe, surtout à la suite des développements très dangereux dont l’Irak fut l’arène ? Comment évaluerons-nous la part de responsabilité de l’administration de Barak Obama dans la fulgurante ascension de « L’Etat islamique en Irak et en Syrie », de sa mainmise sur la région de Mossoul et de son intention à créer un Califat sunnite qui s’étendrait sur la moitié de la Syrie et une grande partie du Liban allant des collines de Ersal au Akkar et à la région de Tripoli ? A-t-elle laissé faire certains de ses alliés arabes et régionaux dont on dit qu’ils ne se sont pas contentés de financer ce mouvement terroriste, mais qu’ils lui ont facilité la tâche, en lui procurant, à travers la Turquie et d’autres pays du Golfe arabique, toute l’assistance en hommes et en armes dont il avait besoin pour faire régner sa loi ?

Des informations – dont certains « ouï-dire » diplomatiques – se répandent sur le fait que d’influents responsables œuvrant dans de grandes sociétés pétrolières et sur le marché d’armes aux Etats-Unis ont un rôle certain dans la création de l’organisation « Etat Islamique en Irak et en Syrie » (EISIS ). Le but serait de reproduire l’expérience des « Moudjahidines » afghans des années quatre-vingts du XXème siècle (ceux-là mêmes qui ont formé un peu plus tard l’organisation « AL Qaeda ») et des « Talibans », à savoir : empêcher le changement démocratique des sociétés arabes et, surtout, dévoyer la lutte de classe, exprimée par le slogan « Le peuple veut la chute des régimes », en la transformant en une lutte confessionnelle, tribale et ethnique.

En effet, le « Projet du Nouveau Moyen Orient » - qu’il fût « grand » ou « élargi » - est un projet visant à intégrer le courant islamiste, les « Frères musulmans » notamment, dans la vie politique du Monde arabe et, ce, afin de remplacer des régimes militaires, prétendument laïques, et qui ont fait leur temps dans la répression de leurs peuples. Tel était le cas en Turquie et dans d’autres pays moyen orientaux, et tel est le cas dans plus d’un pays arabe sous prétexte qu’une nouvelle génération d’islamistes est en train de naitre, une génération qui tiendrait un discours différent, surtout en ce qui concerne les droits à la citoyenneté. Cette image concerne aussi la Palestine occupée où Washington est devenu prêt à adhérer à la transformation d’Israël en l’Etat des Juifs dans le monde, ce qui permettra à cet Etat de chercher des colons « juifs » de tous les pays afin d’empêcher pour toujours le droit au retour du peuple palestinien sur la terre de ses ancêtres et, peut-être, de déraciner les Palestiniens présents dans les trottoirs de 1948.

Une purification ethno-religieuse !!!

Et, si certaines positions étasuniennes peuvent paraitre quelque peu ambigües, surtout en ce qui concerne l’appel à la lutte contre les positions d’EISIS au nord de l’Irak ou en Syrie, ou encore la permission donnée à l’Arabie saoudite de tempérer avec l’Iran et les Houthites du Yémen, il faut dire que cette ambiguïté ne fait pas long feu, surtout si nous nous rappelons que la division de l’Irak en trois wilayat est un projet purement étasunien ; d’ailleurs les troupes d’EISIS ne furent bombardées qu’après avoir débordé les limites, ou les frontières, fixées… Le même principe fut appliqué en Syrie et, surtout, au Yémen quand l’extension de la présence d’Al Qaeda risqua de menacer directement les intérêts pétroliers de Washington.

Voilà pourquoi la situation actuelle dans le Monde arabe nous rappelle ce qui avait prévalu dans certaines républiques de l’ex Union soviétique à la veille de l’implosion de 1990 ; elle nous rappelle, surtout, le rôle joué par l’administration étasunienne (sous le paravent des Nations unies) en 2006 en Yougoslavie, sous le prétexte de soutenir les aspirations à l’indépendance des habitants du Kossovo et du Monténégro. Et, nous ne sommes pas les seuls à le dire… En effet, il y a de cela trois ans, l’ancien ambassadeur US en Roumanie a, lui aussi, évoqué les points de ressemblance entre ce qui s’était passé lors des élections législatives de 1948 en Italie et la préparation des législatives égyptiennes qui ont amené au pouvoir « Les frères musulmans ».

Cet ambassadeur disait, dans un article publié par la presse de son pays, que Washington avait, en 1948, « donné plein pouvoir à la C.I.A. [et nous ajoutons « avec l’aide précieuse de l’église catholique sous la direction du cardinal Wojtyla qui devint pape sous le nom de Jean-Paul II] d’aider les Démocrates chrétiens et les autres partis anti communistes à avoir la victoire ». Il ajoutait que les résultats de ces élections « ont été déterminants », puisqu’elles avaient empêché les communistes d’accéder au pouvoir, malgré le fait qu’ils étaient majoritaires, tout en transformant l’Italie en « une base essentielles de l’OTAN et, plus tard, de l’Union européenne ». Enfin, il tirait la leçon suivante : « cela doit inspirer les Etats-Unis à mener la même politique en Egypte et au Moyen Orient ; une politique visant à construire des démocraties stables, même s’il y aurait des reculs et des avancées, à procurer à ces démocraties toute l’aide matérielle et toutes les garanties de sécurités nécessaires, tout en profitant des opportunités commerciales que celles-ci peuvent procurer » à Washington. Ce qui veut dire en clair : aidons l’Egypte d’aujourd’hui comme nous l’avions déjà fait pour l’Italie, en nous appuyant sur le même principe de faire bouger les choses à partir de la religion.

Mais, ce que l’ancien ambassadeur étasunien en Roumanie a oublié, c’est que l’Histoire, si elle se répète, elle le fait sous la forme d’une farce.

Voilà ce qui arriva à « la nouvelle génération des Frères musulmans » en Egypte. Et, voilà ce qui risquera d’arriver à d’autres alliés de Washington dans d’autres pays arabes, à commencer par l’Irak et jusqu’au petit Liban.

D. Marie NASSIF-DEBS

              

                                      source :collectif communiste polex

Partager cet article
Repost0
9 septembre 2014 2 09 /09 /septembre /2014 06:30

 

                                                                               lvres en ligne 1027

 

parbot.jpg

Partager cet article
Repost0
9 septembre 2014 2 09 /09 /septembre /2014 06:15

 

                                                                    EUROFRANKENSTEINpg.jpg

 

 

 

 

Par David Cronin, Vendredi, 05/09/2014 – 13:33

Jose Manuel Barroso makes a visit to the Middle East

José Manuel Barroso (à gauche), le président de la Commission européenne en échange « discret » avec Benjamin Netanyahou (Service européen pour l’action extérieure)

L’Union européenne coopère à la dérobée avec l’industrie nucléaire d’Israël depuis au moins six ans.

Un document interne que j’ai récemment obtenu établit qu’un accord a été signé entre l’UE et Israël en 2008, en vue « d’initiatives communes de coopération pour l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire ». « C’est un accord resté discret, qui n’a pas été dévoilé publiquement » ajoute le texte.

Le document a été rédigé en amont d’une visite en Israël d’Antonio Tajani, alors membre italien de la Commission européenne, en octobre 2013.

Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi l’Union souhaite que cette coopération reste « discrète ». L’accord a été conclu avec la Commission de l’énergie atomique d’Israël, l’opérateur du réacteur de Dimona, là où les armes nucléaires ont été développées.

Israël a introduit les armes nucléaires au Moyen-Orient et a refusé de signer le Traité de non-prolifération (TNP). Il a refusé une inspection internationale de ses activités nucléaires.

En 2006, Ehoud Olmert, alors premier ministre d’Israël, a reconnu qu’Israël possédait l’arme nucléaire. L’Agence de renseignements du Département américain de la défense estimait, en 1999, qu’Israël possédait entre 60 et 80 ogives nucléaires.

Hypocrisie

Ces éléments placent Israël dans une catégorie bien distincte de celle de l’Iran qui est supposé être une menace majeure pour la paix mondiale.

Contrairement à Israël, l’Iran n’a pas d’armes nucléaires. Le Conseil National du Renseignement – un groupe de conseil auprès du président des États Unis – a exprimé sa totale confiance sur le fait que l’Iran avait mis un terme au développement de son programme d’armes nucléaires il y a de cela plusieurs années.

En dépit de cette déclaration explicite, autant l’Europe que les États Unis ont pris des mesures punitives contre l’Iran (après que certaines d’entre elles aient été allégées, l’Amérique a imposé de nouvelles restrictions aux échanges économiques avec l’Iran la semaine dernière). L’argument officiel avancé pour justifier ces sanctions est qu’il faut tout faire pour empêcher l’Iran d’acquérir la bombe.

Pour autant, l’Union Européenne est satisfaite de coopérer avec Israël, une nation qui possède effectivement la bombe. Faut-il s’étonner que les officiels de Bruxelles ne tiennent pas à attirer l’attention sur cette hypocrisie ?

Des liens militaires

J’ai demandé au Centre de Recherche Commun (CRC) de l’UE – qui a pour mission de mettre en œuvre l’accord « discret » – pourquoi il coopère avec Israël qui est une menace bien connue pour la paix mondiale. Un porte-parole du CRC a tenté de présenter la « collaboration scientifique » impliquée dans l’accord comme quelque chose d’anodin.

Selon le porte-parole, la recherche menée avec Israël concerne « l’application médicale de radionucléides, la protection des radiations, de même que la sécurité nucléaire dans la détection et l’identification de matériaux nucléaires et radioactifs ». « Elle ne concerne aucune activité de retraitement et d’enrichissement ».

J’ai demandé au porte-parole si des garanties avaient été fournies selon lesquelles Israël n’utiliserait pas le fruit des recherches menées avec l’Union pour des objectifs militaires. Sans surprise, je n’ai reçu aucune réponse à cette question.

Lorsque j’ai demandé quel montant avait été dépensé dans cette coopération nucléaire avec Israël, le CRC a seulement dit que la recherche en question ne bénéficie « pas de financement commun et que chaque institution pourvoit à ses propres activités ».

La Commission Israélienne pour l’Énergie Atomique, de même qu’elle supervise le développement des armes nucléaires, a des liens puissants avec l’industrie classique de l’armement.

En dehors de Dimona, la commission gère aussi le centre de recherche de Soreq. Le propre site internet de Soreq explique qu’il développe un type d’équipement qui a des applications en matière de sécurité intérieure – un euphémisme pour la technologie de la surveillance et l’armement. Quand des journalistes ont fait des visites guidées de ce centre, ses scientifiques se sont vantés d’inventer des lasers faits pour assister les snipers.

Le CRC – service scientifique interne de la Commission européenne – a également coopéré plus directement avec l’industrie de l’armement israélienne.

En décembre 2010, il a fait équipe avec Elbit, la société d’armement israélienne, sur ce qu’il a appelé « campagne de détection de petits bateaux » à Haïfa. Le but de cet exercice était de voir comment des drones pouvaient être utilisés pour la surveillance maritime, principalement pour empêcher les demandeurs d’asile d’entrer en Europe.

Elbit est l’un des premiers fournisseurs d’avions militaires pour l’armée israélienne. Cela signifie qu’il a fourni certains des instruments-clef utilisés par Israël cet été (et lors de précédentes attaques) pour infliger la destruction et la mort à Gaza. En accueillant l’exercice de « détection de bateaux », l’UE montre son empressement à déployer les instruments israéliens de meurtres de masse contre des réfugiés.

Écoblanchiment

Tout en essayant de maintenir cette « discrétion » autour de la recherche nucléaire, l’UE a ouvertement célébré des formes plus acceptables d’engagement avec Israël.

José Manuel Barroso, le président sortant de la Commission européenne, a posé aux côtés de Benjamin Netanyahou, lorsque les deux hommes ont signé un accord de coopération sur l’énergie et l’eau en 2012. Le CRC a tenté de vendre la qualité écologique de cet accord, en insistant sur le fait qu’il concernait de l’énergie renouvelable et la préservation de ressources.

Les militants écologistes ont un nom pour les tactiques conçues pour rebaptiser un coquin en amoureux des arbres : ils appellent ça de l’écoblanchiment (greeenwashing).

La coopération en énergie « propre » est d’un bien maigre réconfort pour les gens de Gaza dont la seule centrale électrique a été bombardée par Israël cet été. Il ne faudrait pas non plus oublier qu’Israël a attaqué un centre pour enfants autistes dont le toit était muni de panneaux solaires. Au temps pour l’engagement d’Israël en énergie renouvelable.

Israël est un État arrogant doté de l’arme nucléaire. Je suis sûr que bien des gens honnêtes seraient horrifiés d’apprendre que l’UE a des liens avec rien moins que les agences qui ont développé les armes nucléaires d’Israël – même si cette coopération est « discrète ».

Traduction: SF pour l’Agence Media Palestine

Source: Electronic Intifada

Partager cet article
Repost0
8 septembre 2014 1 08 /09 /septembre /2014 15:06

 

                                                          Terre Corse

 

 

 

Dédollarisation

La Chine et la Russie ont conclu un accord d’approvisionnement gazier de 400 Mds de dollars.

Pour la Russie, fournisseur de gaz sur le continent européen et asiatique, l’objectif est de se mettre à l’abri de sanctions économiques. Pour la Chine, l’objectif est double : faire face aux soucis environnementaux liés au charbon et stabiliser la « dédollarisation » puisque cette transaction se fera hors dollar.

Depuis plusieurs années, un grand nombre de pays manifestent la volonté de se passer du dollar dans leurs échanges cette signature entre la Chine et la Russie avec la Bank of China en est la concrétisation. Ces deux pays se donnent ainsi la possibilité de régler leurs échanges commerciaux avec leurs propres monnaies.

Le dollar, dans ces conditions, ne résistera pas longtemps comme monnaie de réserve mondiale. Les deux géants pressent le pas. Ils sont avec le Brésil l’Afrique du Sud et l’Inde (BRICS) porteurs du projet d’une nouvelle banque internationale alternative au FMI et à la Banque Mondiale.

Le but n’est pas seulement d’empêcher les Etats-Unis de faire pression sur certains pays mais de créer un marché indépendant du dollar. Certes, le projet FMI Bis n’a pas encore abouti. Cependant, le Brésil et la Chine devraient passer près d’un quart de leurs échanges commerciaux hors du dollar américain.

En Mars 2014 35 % des 17 200 Mds dollars de dette publique américaine étaient détenus par des pays étrangers essentiellement la Chine et le Japon. La Réserve Fédérale des Etats Unis pour sa part en détenait 12 %. C’est elle qui rachète les titres sur le marché afin de maintenir les taux au plus bas en faveur de son économie.

Les Etats Unis font ainsi supporter leur dette aux autres pays du monde. La fin de ce système est une nécessité même si l’administration américaine devient hargneuse en perdant ce privilège assurant son hégémonie économique également assise sur sa puissance militaire.

Béatrice Figarella

Partager cet article
Repost0
8 septembre 2014 1 08 /09 /septembre /2014 14:51

                                                                          EUROFRANKENSTEINpg.jpg

 

 

 

donald-tusk.jpegLe polonais Donald Tusk, président de l'UE : la figure de cette Europe néo-libérale, belliciste, et anti-communiste !

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/


La nomination ce 30 août du premier ministre polonais à la présidence de l'Union européenne – en pleine vague d'austérité libérale et de frénésie belliciste anti-russe – est tout sauf fortuite: Tusk incarne bien cette Europe néo-libérale, militariste et anti-démocratique.

Cela fait des années que les médias et les partis dominants – surtout ceux dits « de gauche », même ceux dits de la « gauche de la gauche – nous martèlent la nécessité d'une « Europe forte », qui « parle d'une seule voix », « intégrée pour assurer la solidarité entre Etats, dépasser les clivages ».


La nomination de Donald Tusk, après l'insipide chrétien-démocrate Herman van Rompuy, marque un pas symbolique et concret dans l'intégration fédérale européenne : Tusk n'a cessé ces derniers mois de s'afficher pour une Europe forte, solidaire et visible sur la scène internationale.


Ses chevaux de bataille : le soutien à une position belliciste face à la Russie ; le renforcement du leadership allemand dans une UE engagée dans l'austérité européenne ; la consolidation à tout prix de la monnaie unique. Un programme agressif pour l'UE pour les trois ans à venir.

Le président du Conseil européen se place depuis le Traité de Lisbonne comme le « coordinateur », le « stratège » de la politique des différents pays européens, notamment sur les questions internationales. Quelle sera donc la stratégie pour l'Union européenne de Tusk ?



Le « reaganien » et « thatchérien » Tusk

 

Donald Tusk est depuis sept ans le Premier ministre de la Pologne, un record depuis la chute du communisme. Il n'a cessé d'être encensé depuis comme un dirigeant « responsable », « pragmatique », « courageux » par la presse économique.



Il avait promis en 2007 un programme de coupes massives dans les dépenses publiques et les impôts, de vastes privatisations, dans l'esprit d'un néo-libéralisme dont il se revendique fièrement avec comme modèles Margaret Thatcher et Ronald Reagan.



Il a bien lancé un programme de privatisations en 2008 comprenant la privatisation totale ou partielle de 802 entreprises (!) dont 54 entreprises-clés. Le gouvernement espérait alors plus de 10 milliards d'euros de recettes.



Aucun secteur n'a été épargné : chimie, les mines (charbon, lignite, souffre), le pharmaceutique, l'électricité (centrales), l'énergie, la machinerie, l'agriculture, la métallurgie, la santé, les banques et jusqu'à la Bourse de Varsovie. Varsovie, ville à vendre, il suffit d'en mettre le prix !



Pourtant, Tusk a bien été « pragmatique ». L'Etat n'a pas hésité à renflouer massivement les fonds de pension privés, en faillite après leur privatisation dans les années 1990.



Imposant aux autres pays l'austérité (grâce à l'euro), la Pologne de Tusk (avec sa zloty) a pratiqué la relance publique, avec des crédits facilités aux entreprises et des investissements publics en infrastructures pour l'Euro 2012 (8 milliards d'euros).



Sur le plan fiscal, c'est tout pour les entreprises et les riches : tandis qu'il ne touche pas au sacro-saint « Impôt sur les sociétés » à un taux déjà très bas de 19 %, il baisse les tranche supérieure (de 40 à 32 %) et moyenne (de 30 à 18 %) de l'Impôt sur le revenu, tout en supprimant une tranche.



Pendant ce temps, il augmente les impôts pour la population : la TVA passe de 22 à 23 % (on prévoit de l'augmenter à 25%), les taxes ont augmenté pour l'alcool, le tabac et le charbon.



La réussite de la Pologne – seul pays à ne pas entrer en récession – ébahit les commentateurs. Un mot discret sur le fait qu'elle est hors de l'Euro, sur les 2 millions de Polonais qui ont émigré, ou encore sur son choix de la « relance » couplée à une politique de déflation salariale.



Grâce à sa politique fiscale notamment, la Pologne propose des coûts de travail horaires de 7 € par h (contre 32 € en France, 29 € en Allemagne) selon le Ministère de l'Economie polonais.Tusk a même proposé une loi pour abolir la limitation de la durée de la journée de travail à 8 h !



En 2007, la Pologne avait été choisie par la Fédération des employeurs européens (Fedee) comme première destination en Europe pour les investissements grâce « à ses relations de travail particulièrement flexibles ».



Tusk l'européen : pour « l'Euro pour tous » … sauf pour son pays ?



Le couplet sur « Tusk, l'européen » était inévitable dans la presse français. Il est mérité tant Tusk fait étalage de son « patriotisme européen », valorisant sa position d'euro-fanatique face à l'euro-sceptique d'extrême-droite Jaroslaw Kaczynski.



Il a même remporté le prix « Charlemagne » en 2010 et « Walter Rathenau » en 2012 pour respectivement son « patriotisme européen » et son « engagement sans failles à l'intégration européenne !



Sa conception de l'Europe, elle s'inscrit dans le déplacement de l'axe Berlin-Paris vers un axe Berlin-Varsovie, avec un soutien sans réserves à la politique européenne de la chancelière Merkel.



Favorable à une « Europe allemande », il est aussi prêt à renforcer la réalité actuelle, originelle mais contradictoire d'une « Europe américaine », n'ayant cessé de manifester son alignement avec la politique étrangère américaine et son engagement atlantiste.



Un des combats de Donald Tusk est le renforcement de l'intégration fédérale européenne. Cela supposait l'entrée de la Pologne dans l'euro promise en 2007 pour l'an 2012. Il l'a repoussé en 2015. Désormais, l'entrée dans l'euro n'est plus à l'ordre du jour, si ce n'est comme horizon.



Car Tusk est pragmatique. Tout en conseillant l'entrée des autres Etats dans l'Euro – comme la Lettonie, la Lituanie – Tusk sait que le maintien de sa monnaie (avec 1 euro pour 4 zloty) garantit à la Pologne sa « compétitivité », un coût moindre des exportations. Le patronat préfère pour l'instant la monnaie nationale, tout comme 63 % des Polonais.



Après les ingérences en Ukraine, Varsovie prêt au conflit avec la Russie



Si il y a un front sur lequel Tusk a été offensif ces derniers mois, c'est le « front ukrainien ». En dépit de sa réputation de « modéré », « conciliant avec la Russie »,il a été l'avant-garde de ceux qui ont réclamé une position ferme, des sanctions contre la Russie.



La Pologne était parmi les puissances poussant le plus l'Ukraine de Ianoukovitch à signer l'Accord d'association avec l'UE, lorgnant sur le potentiel agricole, industriel mais aussi sur une sphère d'influence politique en Ukraine de l'ouest.



Le ministre des Affaires étrangères Sikorski a ensuite soutenu ouvertement les rebelles (les « indignés de Maidan » à crâne rasé), et Tusk est le premier à avoir proposé de financer l'opposition à hauteur de 1 million d'€ dans un premier temps pour « faire émerger des mouvements citoyens ».



Tusk est allé plus loin en se déclarant favorable au déploiement de troupes de l'OTAN sur son territoire pour la défendre contre la Russie, il a aussi accueilli en cattimini 120 chars allemands Leopard pour renforcer le Front de l'est.



Front de l'est, le mot n'est pas trop fort. Lors du sommet de l'OTAN, Tusk a appelé à renforcer l'organisation militaire atlantiste, consolidant l'UE comme « pilier de l'OTAN » en Europe depuis le Traité de Lisbonne.



Donald Tusk a osé une métaphore troublante, reprise dans Die Welt : « Si on observe la tragédie des Ukrainiens, sur le front de l'Est, nous pouvons nous dire que Septembre 1939 ne doit pas advenir une deuxième fois. Il est encore temps de les arrêter (les Russes) ».



Que la Pologne lutte avec l'Allemagne contre une « nouvelle invasion de la Pologne comme en 1939 », c'est une formidable ré-écriture de l'histoire. Moins étonnante qu'il n'y paraît chezcet anti-communiste, admirateur du général Pilsudski.



Pilsudski, commandant des forces polonaises dans la guerre contre l'URSS en 1919 devenu dictateur (« modéré » comme on dirait aujourd'hui) de 1926 à 1935, et ayant manifesté une attitude ambiguë envers l'Allemagne de Hitler – quand une partie de l'armée et l'intelligentsia polonaise voyaient comme un rempart face au bolchévisme.



Un anti-communiste viscéral



Car la matrice de l'engagement de Donald Tusk reste son anti-communisme viscéral. Il est né dans la lutte anti-communiste des années 1980 au sein du mouvement Solidarnosc où il se distingue déjà par ses positions néo-libérales, et naturellement anti-communistes, très à droite.



En 1989, après la chute du communisme, il fonde le « Congrès libéral-démocrate », défenseur alors de l'intégration européenne et du capitalisme sauvage. Il participe aux élections de 1991 sous le slogan : « Ni de droite, ni de gauche : tout droit vers l'Europe ! ».



Il est alors un des partisans de la « thérapie de choc » appliquée de façon désastreuse en Russie et dans d'autres pays de l'Est : privatisations, austérité salariale et budgétaire, baisse d'impôts pour les entreprises.



On peut relire ce que disait Donald Tusk en 1989, au moment où le régime communiste est sur le point de céder. Il n'a pas changé.



« Nous voulons une Pologne où les droits de propriété seront reconnus, où la liberté découlera de la propriété. Rien de nouveau, on nous dira. Mais toutes ces nouvelles idées-là, ces « troisième voie », ces « sociétés civiles non-bourgeoises », ces « socialisme à visage humain », ces « solidarités », cela sent l'utopie et la politique-fiction. De tout ça, on n'en veut plus ».



Donald Tusk a toujours été un « pragmatique » quand il s'est agi de défendre la propriété des riches. Il a toujours été un « croisé » quand il s'est agi de défendre le capitalisme, l'Union européenne, l'anti-communisme, l'atlantisme. Il fera un beau président de cette Europe-là.

Partager cet article
Repost0
8 septembre 2014 1 08 /09 /septembre /2014 14:40

                                                                            lvres en ligne 1027

 

source:repères contre le racisme

bancel.jpgBANCEL Nicolas, DAVID Thomas, THOMAS Dominic (dir.), L'invention de la race : des représentations scientifiques aux exhibitions populaires, La Découverte, coll. Recherches, 2014, 380 p. 27 euro  ISBN 9782707178923

Les auteurs :
Nicolas Bancel est historien, professeur à l'université de Lausanne, directeur du laboratoire plurisciplinaire Grissul et et vice-président du groupe de recherche Achac (Association pour la connaissance de l’histoire de l’Afrique contemporaine). Il a co-dirigé Ruptures postcoloniales. Les nouveaux visages de la société française (La Découverte, 2010), Culture postcoloniale (Autrement, 2007), La fracture coloniale. La société française au prisme de l’héritage colonial (La Découverte, 2005) et Lyon, capitale des outre-mers. Immigration des Suds & culture coloniale en Rhône-Alpes & Auvergne (La Découverte, 2007).
Thomas David est le professeur d'histoire internationale à l'université de Lausanne et le co-fondateur du Centre de recherche interdisciplinaire sur l'international (Crii)
Dominic Thomas
, directeur du département d’études françaises et francophones de l’université de Californie à Los Angeles (UCLA), est spécialiste des politiques d’échanges culturels entre l’Afrique et la France et des questions d’immigration et de racisme en Europe. Il a notamment publiéLa France noire (avec Pascal Blanchard, La Découverte, 2011) et Africa and France : Postcolonial Cultures, Migration, and Racism (Indiana University Press, 2013).


Table des matières :
Introduction
L'Invention de la race : représentations scientifiques et populaires de la race, de Linné aux spectacles ethniques
La généalogie du concept de race au XIXe siècle - L'internationalisation et l'institutionnalisation de l'anthropologie raciale au XIXe siècle - La transcription et l'exhibition de la race - Conclusion
I / Généalogie de la race au XVIIIe siècle
1. Biologisation de la race et racialisation de l'humain : Bernier, Buffon, Linné, parThierry Hoquet

François Bernier ou la race comme espèce logique - Buffon : type idéal et dégénération - Linné ou le règne de la tétrade - Race : le terme et le concept
2. Petrus Camper et les variétés crâniennes, par Miriam Claude Meijer

Variétés au sein de l'espèce humaine - Les obstacles à la « ligne faciale » - Les sources simiesques de l'anatomie humaine - L'intégrité oculaire - S'inspirer de Buffon pour corriger Buffon
3. La fabrique du « Nègre » au cap du XIXe siècle : Petrus Camper, Johann Friedrich Blumenbach et Julien-Joseph Virey, par Francesco Panese

L'anthropologie esthétique de la différence de Petrus Camper (1722-1789) - De la mesure de l'angle facial à l'observation naturaliste des crânes chez Johann Friedrich Blumenbach (1752-1840) - Animalisation et corruption du Nègre chez Julien Joseph Virey (1775-1846)
Conclusion
4. La case et la séquence. Classifications et enchaînements dans les illustrations scientifiques sur les races humaines (1770-1830), par Martial Guédron

Les trois caractéristiques de la période 1770-1830 - Images séquentielles et discours sur la hiérarchie des races - Le rôle de la case dans la lecture de la race
5. La « science nouvelle » de Christoph Meiners (1747-1810), par Britta Rupp-Eisenreich

La « science nouvelle » dans l'oeuvre de Meiners - Les modèles, avoués ou non, de la « science nouvelle » - La réception de Meiners par ses contemporains - Chaque peuple mérite d'être étudié en lui-même - La controverse avec Blumenbach - Conclusion
II / Internationalisation et institutionnalisation de l'anthropologie raciale au XIXe siècle

6. Construction et circulation de la notion de « race » au cours du XIXe siècle, par Carole Reynaud-Paligot
L'affirmation de la notion de race au sein des différents champs savants durant la première moitié du XIXe siècle - La notion de race chez Michelet, Taine et Renan - Gobineau ou la centralité de la notion de race - La notion de race au temps de l'institutionnalisation de l'anthropologie - Circulations internationales
7. « Et on ne peut s'empêcher de rire » : la physio-anthropologie en Belgique et au Congo (1882-1914), par Maarten Couttenier

Des races belges ? - Des races congolaises ? - Le doute - Le spectacle des Sauvages - Le Musée du Congo - Le Musée du Congo belge
8. Perceptions danoises de la race et anthropologie à l'aube du XXe siècle,par Rikke Andrassen

Science de la race et craniométrie - Liens internationaux - Expositions et anthropologie - Darwin et la survie de la race la plus apte - Hommes de nature - Le Danemark comme métropole civilisée - Hommes de culture - Le péril jaune - Les nombreuses exceptions
9. Les discours sur la question raciale à l'époque de la Russie impériale au XIXe siècle, par Vera Tolz

Rejeter l'« exceptionnalisme russe » - L'émergence d'une pensée raciale en « Occident » et en Russie - L'essor du déterminisme biologique - Les implications sociétales des théories de la race - Une particularité russe ? - Conclusion
10. La réception de l'idée de race en Asie orientale, par Gérard Siary

Les discours sur l'autre avant la confrontation à l'Occident - L'idée de race en Chine - Le Japon et la question de la race
11. La Société d'anthropologie de Tokyo et la question aïnoue : classifications raciales, préhistoire et identité nationale dans les années 1880-1910, par Arnaud Nanta

De Morse à von Baelz : préhistoire et substitution raciale - L'anthropologie moderne, entre identité nationale et construction de l'altérité - 1888-1897 : enquêtes raciologiques et études ethnologiques - De la mission Torii aux Kouriles à l'affirmation de l'anthropologie physique - Conclusion
12. Guerre, commerce et science : biologie de la race en Afrique du Sud, par Patrick Harries

Science naturelle - Crânes et squelettes - Nouvelles directions - Conclusion
III / Transcription et exhibition des races

13. Du cabinet de curiosité à la « Vénus hottentote » : la longue histoire des exhibitions humaines, par Gilles Boëtsch et Pascal Blanchard
L'enchantement de l'anormalité - Le désenchantement de l'anormalité - Le passage du « mirabilé » au chaînon manquant - Le passage d'un temps à un autre temps
14. Race, forains, handicap et phénomènes de foire, par Robert Bogdan

Le monde du divertissement - Une représentation trompeuse - Les modes de présentation - Les catégories de présentation exotique - Études de cas de certains phénomènes - Conclusion
15. La vue, l'ouïe et les autres sens : hiérarchies raciales dans les expositions universelles américaines, par Robert W. Rydell

Exposition universelle : la vue - Les sons associés à la race - Appréhender les expositions universelles à travers le toucher, le goût et l'odorat - L'exposition universelle : un creuset de sensations
16. Les exhibitions humaines dans les expositions universelles : entre catégorisation scientifique et exotisme ? World's Columbian Exposition, Chicago, 1893, par Catherine Hodeir

Exotisme et racialisme - Derrière le décor - Un conflit entre officiels et entrepreneurs privés - Une situation coloniale inédite - Le destin des indigènes pendant et après l'exposition
17. Exhiber Haïti : la race remise en question durant l'Exposition universelle colombienne de 1893, par Charles Forsdick

La race à l'Exposition universelle de Chicago - Le village du Dahomey - Le pavillon haïtien - Frederick Douglass, commissaire du pavillon haïtien
18. L'exhibition des races dans l'exposition aux St. Louis Anthropology Days de 1904, par Fabrice Delsahut

Race et anatomie ou la « mal-mesure de l'Homme » - Race et éducation ou l'« Americanized Indian » - La recherche de l'« athlète naturel » - Race et melting-pot ou l'histoire de la « race américaine » - Conclusion
19. Des Esquimaux au muséum, un Pygmée dans une cage... et, partout, le darwinisme social, par Herman Lebovics

La nature au service du capitalisme entrepreneurial américain - Le Muséum américain d'histoire naturelle et les Esquimaux - L'histoire d'Ota Benga - Conclusion
20. Émile Yung et le Village noir de l'Exposition nationale suisse de Genève en 1896, par Patrick Minder

Éléments biographiques - La publicité autour de la conférence - Les préparatifs de la conférence - Le contenu de la conférence - L'impact de la conférence - Les reliquats du Village noir - Conclusion
21. Et la race devint spectacle. Généalogies du zoo humain en Europe et aux États-Unis (1842-1913), par Nicolas Bancel

En Europe, classer et hiérarchiser - Les registres de l'altérité - Aux États-Unis, l'initiative généalogique de Barnum - Divergences généalogiques... et convergences du modèle de l'ethnic show
22. Au-delà de l'objectivité. Photographie anthropométrique et culture visuelle, par Christian Joschke

La photographie comme outil pour l'enquête anthropologique - La photographie anthropométrique et le « public éclairé » : le cas berlinois

Partager cet article
Repost0
8 septembre 2014 1 08 /09 /septembre /2014 14:23

 

 

Clio

 

Clio, la muse de l'Histoire

                                                           HUMA.fr

                                                           soldats-hochiminh.jpg

 

Ces soldats français ralliés à Hô Chi Minh

téléfilm

Claude Baudry

Lundi, 8 Septembre, 2014 

Soldat blanc. Canal Plus, 20 h 45

Photo : Jérôme Prébois/Canal Plus

Erick Zonka raconte l’histoire des volontaires, qui découvrent la face cachée du colonialisme.

Photo : Jérôme Prébois/Canal Plus

Soldat blanc. Canal Plus, 20 h 45. Sur une idée de Georges Campana, Erick Zonca évoque avec ce téléfilm un épisode méconnu de lhistoire militaire coloniale française dans lIndochine de 1945.

 

 

 

 

C’est le producteur Georges Campana qui le dit. Marqué par le film de Pierre Schœndœrffer (la 317e Section, sorti en 1965 avec Jacques Perrin et Bruno Cremer), un choc contre « l’absurdité militaire ». Un choc aussi pour l’armée coloniale française qui ne digère pas la défaite en 1954 de Diên Biên Phu, « la honte de nos gouvernants » ; Campana est frappé par cette « amnésie » sur la guerre dIndochine. Il mesure « à quel point il fut vain pour larmée française de croire quelle pourrait étouffer le désir de liberté d’un peuple opprimé, prêt à tous les sacrifices pour repousser les envahisseurs ». Ce conflit « oublié » se double de faits tout aussi méconnus. De jeunes soldats volontaires de l’armée française venus « pacifier » vont découvrir une autre réalité que celle pour laquelle ils croyaient être envoyés loin de chez eux au lendemain de la victoire sur les nazis en 1945. Certains décideront de rejoindre Hô Chi Minh. Ces ralliés seront baptisés « les soldats blancs ».

 

Volontairement le film d’Erick Zonca, loin de la Vie rêvée des anges, s’arrête en 1951 après le désastre militaire de Cao Bang.« Vous allez en chier face aux citrons », éructe un instructeur militaire face à de jeunes soldats volontaires pour « aller en découdre avec les Japs » comme le sergent Cariou (Émile Berling), meurtri de ne pas avoir participé à la résistance et qui s’est engagé dans le corps expéditionnaire français. Tout comme Robert Tual (Abraham Belaga), orphelin, pour qui l’armée est la famille. Il ne remettra jamais en cause son engagement pur et dur. Pour Cariou, les choses sont différentes. Dès la première opération de « nettoyage », il comprend que l’ennemi n’est pas le Japonais mais « l’ennemi viêt-minh communiste ». Ça change la donne, car il voit bien les ravages de l’occupation coloniale sur le peuple vietnamien pour épouser la cause d’Hô Chi Minh… Le film d’Erick Zonca, dont le père a combattu en Algérie et qui en reste lui aussi meurtri par les atrocités vécues, résonne comme un reportage de guerre avec des scènes crues et intenses bien filmées. On aurait aimé un peu plus de consistance pour ses personnages

 

Soldat blanc. Canal Plus, 20 h 45. Sur une idée de Georges Campana, Erick Zonca évoque avec ce téléfilm un épisode méconnu 
de l’histoire militaire coloniale française dans l’Indochine de 1945.

C’est le producteur Georges Campana qui le dit. Marqué par le film de Pierre Schœndœrffer (la 317e Section, sorti en 1965 avec Jacques Perrin et Bruno Cremer), un choc contre « l’absurdité militaire ». Un choc aussi pour l’armée coloniale française qui ne digère pas la défaite en 1954 de Diên Biên Phu, « la honte de nos gouvernants » ; Campana est frappé par cette « amnésie » sur 
la guerre d’Indochine. Il mesure « à quel point il fut vain pour l’armée française de croire qu’elle pourrait étouffer le désir 
de liberté d’un peuple opprimé, prêt à tous les sacrifices pour repousser les envahisseurs ». Ce conflit « oublié » se double de faits tout aussi méconnus. De jeunes soldats volontaires de l’armée française venus « pacifier » vont découvrir une autre réalité que celle pour laquelle ils croyaient être envoyés loin de chez eux au lendemain de la victoire sur les nazis en 1945. Certains décideront de rejoindre Hô Chi Minh. Ces ralliés seront baptisés « les soldats blancs ».

Volontairement le film d’Erick Zonca, loin de la Vie rêvée des anges, s’arrête en 1951 après le désastre militaire de Cao Bang.« Vous allez en chier face aux citrons », éructe un instructeur militaire face à de jeunes soldats volontaires pour « aller en découdre avec les Japs » comme le sergent Cariou (Émile Berling), meurtri de ne pas avoir participé à la résistance et qui s’est engagé dans le corps expéditionnaire français. Tout comme Robert Tual (Abraham Belaga), orphelin, pour qui l’armée est la famille. Il ne remettra jamais en cause son engagement pur et dur. Pour Cariou, les choses sont différentes. Dès la première opération de « nettoyage », il comprend que l’ennemi n’est pas le Japonais mais « l’ennemi viêt-minh communiste ». Ça change la donne, car il voit bien les ravages de l’occupation coloniale sur le peuple vietnamien pour épouser la cause d’Hô Chi Minh… Le film d’Erick Zonca, dont le père a combattu en Algérie et qui en reste lui aussi meurtri par les atrocités vécues, résonne comme un reportage de guerre avec des scènes crues et intenses bien filmées. On aurait aimé un peu plus de consistance pour ses personnages

- See more at: http://www.humanite.fr/ces-soldats-francais-rallies-ho-chi-minh-551043?IdTis=XTC-FT08-AI4WHX-DD-MTMV-DDXM#sthash.KoG2Klkn.dpuf
Partager cet article
Repost0
8 septembre 2014 1 08 /09 /septembre /2014 14:14

                                                                 cerveau animé

 

 

 

Pourquoi l’État islamique se fiche de la résistance palestinienne

L’État Islamique ne considère pas la lutte contre Israël comme d’actualité et réclame plutôt et en premier « l’épuration » du monde islamique, ce qui à ses yeux comprend le Hamas.

 
 

La plupart des mouvements jihadistes salafistes d’aujourd’hui ne manifestent aucun intérêt pour le conflit israélo-palestinien, le considérant pour l’instant comme de peu d’intérêt. Leur appel est plutôt pour un engagement dans des confrontations violentes et sanglantes impliquant des bombardements, des exécutions, et des attaques-suicide contre des gouvernements dirigés par des musulmans et contre des civils musulmans.

Al-Quaida a suivi ce cours pendant des décennies, et aujourd’hui l’État Islamique marche sur les traces d’Al-Quaida, menant une guerre des plus brutales dans des régions entières de l’Irak et de la Syrie, voulant« épurer » ces zones par des massacres et le déplacement forcé de population. Une fois un territoire saisi, il ne mobilise aucune des populations sous son contrôle contre les opérations militaires israéliennes à Gaza. Comment cela s’explique-t-il ?

Quelques salafistes jihadistes ou pro-jihadistes ont publié des clips vidéo et des messages (tweets) expliquant leur absence de soutien aux Palestiniens. Un tweet disait : « Le gouvernement du Hamas est apostat, et ce qu’il fait n’est pas le Jihad, mais plutôt une défense de la démocratie [à laquelle les Salafistes s’opposent]. » Un autre tweet disait : « Khaled Meshaal et le Hamas combattent pour la liberté et l’indépendance, tandis que l’État islamique combat de sorte que toute la religion puisse être pour Dieu. » Meshaal est à la tête du bureau politique du Hamas.

Le 22 juillet, le cheikh salafiste égyptien Talaat Zahran a déclaré qu’il ne fallait pas aider les habitants de Gaza parce qu’ils ne suivaient pas une direction légitime, et parce qu’ils sont équivalents aux Chiites puisqu’ils les suivent, faisant allusion au Hezbollah et à l’Iran avec lesquels le mouvement du Hamas, d’obédience sunnite, est allié. Ainsi la position des jihadistes n’est pas juste une position politique, mais elle s’appuie sur des principes théologiques salafistes.

Les Salafistes estiment que le Jihad doit être accompli sous une direction légitime. Cet argument est avancé sous le concept de « la bannière et du commandement », qui soutient que celui qui entreprend le Jihad doit suivre un commandement qui remplisse les critères de la direction religieuse et politique et brandisse la bannière du Jihad. Étant donné qu’il n’y a ni chef légitime ni déclaration validée par les Salafistes pour le Jihad en Palestine, il est interdit d’y combattre.

En outre, pour les Salafistes, si des non-musulmans sont à la tête de pays islamiques et que des apostats existent dans le monde islamique, celui-ci doit être débarrassé de ces éléments avant quoi que ce soit d’autre. En bref, la purification de la société islamique prend le pas sur le combat contre les sociétés non-islamiques. Sur cette base, les Salafistes voient un conflit avec un gouvernement déclaré illégitime comme celui du Hamas, comme un préalable à toute confrontation avec Israël. Si l’occasion pour une action militaire se présentait dans les territoires palestiniens, les Salafistes combattraient le Hamas et d’autres factions sous couvert d’un nécessaire « nettoyage » du terrain, puis s’attaqueraient à Israël seulement dans un second temps.

Cette approche a ses racines dans l’histoire islamique, qui selon les Salafistes confirme la validité de leur approche. Ils font référence au premier califat d’Abu Bakr qui a donné la priorité à la lutte contre les apostats, avant les conquêtes islamiques qui ont été réalisées plus tard sous le deuxième califat avec Umar bin al-Khattab. De même, Saladin a combattu et massacré les Chiites avant de s’attaquer aux Croisés en Terre Sainte.

Les Salafistes considèrent aujourd’hui que leur priorité est de combattre les Chiites, les munafiqin (dissimulateurs, ou faux musulmans) et les apostats, qu’ils appellent « l’ennemi proche ». Pendant la guerre en cours à Gaza, un certain nombre de combattants de l’État islamique ont brûlé le drapeau palestinien parce qu’ils le considèrent comme un symbole de la régression du monde Islamique, lequel aurait succombé aux divisions nationales avec la création des États politiques indépendants. Dans la doctrine salafiste, le monde islamique dans son ensemble doit être uni sous un État unique, un califat islamique, lequel a été proclamé fin juin.

Les groupes salafistes actifs dans la bande de Gaza se sont engagés dans diverses confrontations avec le Hamas, mais ils n’ont pas réussi à prendre réellement pied. Certains groupes ont posté des clips vidéo en faisant connaître leur appui aux victoires récentes de l’État islamique en Irak et en Syrie. Le principal différend entre le Hamas et les groupes salafistes repose sur leurs principes totalement opposés. Le Hamas est plus réaliste et pragmatique que les salafistes djihadistes. Le premier a des priorités politiques dont fait partie la libération du territoire palestinien, tandis que le second a des priorités religieuses avec l’établissement d’un califat islamique totalitaire, tout en considérant la question de l’existence de l’État sioniste comme secondaire par rapport à cet objectif central.

 Al-Monitor 
Traduction : Info-Palestine.eu

Partager cet article
Repost0
7 septembre 2014 7 07 /09 /septembre /2014 13:21

                                                                  MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

 

Partager cet article
Repost0