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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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1 février 2015 7 01 /02 /février /2015 14:59

 

                                                                 cerveau animé

 

 

 

 

Pas d'égalité sans solidarité. Par Fabienne Haloui

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        La France n’est pas Soweto, La France n’est pas l’apartheid mais 30 ans après la marche pour l’égalité, la société française ne traite pas ses enfants à égalité, notre universalisme est aveugle aux différences !

 A situation sociale égale, les enfants et petits enfants d’immigrés du Maghreb, d’Afrique Subsaharienne ou des DOM-TOM sont plus discriminés dans l’accès à l’emploi, au logement, aux loisirs en raison de la couleur de leur  peau, de leur patronyme, de leurs origines, de leur religion vraie ou supposée.


 63 % des français ne les considèrent pas vraiment français.


Dans les zones urbaines sensibles, le  chômage est multiplié par 4 ou 5,  l'échec scolaire par presque 3.  

60 % des  immigrés du Maghreb vivent dans  le logement social ou des logements privés faisant fonction de logement social, en raison de leur état dégradé.  Ils sont 69 % à vouloir déménager; 2 fois plus nombreux à vouloir quitter leur quartier que les ménages français de parents français.


Le renforcement de la citoyenneté au service d'un d'un idéal républicain fantasmé n'apportera pas de réponse à une question centrale :l'égalité de façade ce n'est pas l'égalité réelle.

Pas de réponse sans justice sociale, pas d'égalité sans solidarité et sans lutte déterminée contre toutes les discriminations.

 

Fabienne Haloui

Responsable de la lutte contre le racisme et pour l'égalité des droits au PCF 

 

 


 


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1 février 2015 7 01 /02 /février /2015 14:41

                                                                              cerveau animé

 

 

 

source: Francetv info

Religion, laïcité, spiritualité : quelle place pour les athées dans le débat actuel ?

Un manifestant brandit une caricature dessinée par Cabu, tué lors de l'attaque de "Charlie Hebdo", lors du rassemblement du 7 janvier 2015, place de la République, à Paris. 

Un manifestant brandit une caricature dessinée par Cabu, tué lors de l'attaque de "Charlie Hebdo", lors du rassemblement du 7 janvier 2015, place de la République, à Paris.  (JOEL SAGET / AFP)

 

Liberté d'expression, droit au blasphème et respect des croyances... Les attaques terroristes et les cas de perturbations de la minute de silence dans les établissements scolaires par des élèves ont soulevé beaucoup de questions sur la laïcité. Elles ont ravivé les débats autour de la place de la religion dans la société française.

Mais dans un pays qui compte près de 30% d'incroyants, comment se positionner lorsque l'on est athée ? Et comment vivre son athéisme ? Reste-t-il une place pour la spiritualité lorsque l'on ne croit pas en Dieu ? Francetv info a interrogé le philosophe André Comte-Sponville, auteur de L’Esprit de l’athéisme (éd. Albin Michel, 2006) et Du tragique au matérialisme (et retour) (éd. PUF, 2015).

Francetv info : "Quand on est athée, on a aussi des convictions", a rappelé le dessinateur Riss, blessé lors de l’attaque contre Charlie Hebdo. Etre athée n’est pas seulement la négation de Dieu, c’est donc aussi l’affirmation de convictions ?

André Comte-Sponville : Bien sûr. L’athéisme, c’est avant tout être convaincu que Dieu n’existe pas, mais les athées ont d’autres convictions que leur seul athéisme.

L’athéisme n’est ni une philosophie, ni une religion. Certains athées sont humanistes. D’autres non. Certains sont de droite, d'autres de gauche... Les athées n’ont, par principe, pas à être d’accord entre eux sur des convictions positives. Alors que les chrétiens sont d'accord sur les dogmes du christianisme et les musulmans sur les grandes bases de l'islam, la seule chose qui unisse les athées, c’est cette conviction purement négative de ne croire en aucun Dieu. 

La question de la laïcité est devenue centrale dans le débat après les attentats. La notion d’athéisme rejoint-elle celle de laïcité ?

L’athéisme et la laïcité sont deux choses totalement différentes. C’est justement parce que la République française est laïque qu’elle n’est pas athée. La laïcité est un type d’organisation de la cité, de la société. Elle interdit à l’Etat de prendre position en matière religieuse.

Un état est laïque quand l’Etat et les Eglises sont séparés, que l’Etat ne prétend pas régenter les Eglises et que les Eglises ne prétendent pas gouverner l’Etat. Un Etat laïque garantit le droit d’avoir la religion que l’on veut, le droit de n’avoir aucune religion ou de changer de religion. 

Pour essayer de lutter contre les amalgames, promouvoir à nouveau la laïcité, et surtout contrer les réactions hostiles aux hommages, constatées dans de nombreux établissements scolaires, le gouvernement a annoncé qu’il allait instaurer des enseignements moraux et laïcs. Pensez-vous que cela peut permettre de lutter contre les communautarismes ?

Apprenons déjà aux enfants à lire et à écrire correctement. Il est plus important qu’un élève du lycée arrive à lire Pascal, Spinoza, Montaigne ou Descartes, plutôt qu’il reçoive des cours sur le fait religieux ou la morale laïque. L’école est là pour transmettre, pour donner accès à la culture. Le problème, c’est qu’elle y arrive de moins en moins. Mieux vaut faire de la philosophie que compter sur deux heures de cours mal bricolés de morale ou de fait religieux. Ce n’est pas un cours de morale laïque qui remplacera la lecture des chefs-d’œuvre passés. Il faut donner aux enfants une formation intellectuelle, de telle sorte qu’ils puissent former leur propre jugement. La morale n’est pas de l’ordre du savoir, elle ne s’apprend pas comme l’on apprend combien font deux plus deux.

Ceux qui pensent qu’il suffit d’ajouter quelques heures d’éducation morale ou civique pour faire reculer les tentations communautaristes dans notre pays se racontent des histoires. Arrêtons de demander perpétuellement à l’école de régler les problèmes de la société.

Pensez-vous, comme l’a dit Michel Houellebecq, qu’avec le retour du religieux, la laïcité et l'athéisme sont morts en France ? 

Michel Houellebecq a tort de penser qu’il y a un retour massif du religieux et que c’est la fin de la laïcité. Il perçoit un processus de retour à la spiritualité, mais l'analyse mal. Ce que l’on appelle le retour du religieux est en réalité un retour à une spiritualité plus revendiquée, plus affirmée voire parfois plus spectaculaire, comme c’est le cas pour certains mouvements islamistes radicaux. Mais l’intégrisme catholique n’est pas en reste. Nous avons pu le constater lors des manifestations contre le mariage pour tous, où certains groupes catholiques réactionnaires ont retrouvé un peu de visibilité.

Arrêtons de faire comme si l’athéisme était menacé. Ce n’est pas vrai. Il suffit de se rendre dans une église catholique un dimanche matin pour constater qu’elle est aux trois quarts vide et que la moyenne d’âge est de 70 ans. En ce qui concerne les musulmans, leur nombre progresse, effectivement. Mais c'est essentiellement du fait de l’immigration et de la démographie et non pas des conversions. 

En revanche, contrairement à ce que l’on pense, l’athéisme ne cesse de se développer partout dans le monde. Aux Etats-Unis, où il était encore extrêmement minoritaire il y a quelques années, la parole des athées s’est largement libérée. En quinze ans, le nombre d’athées a été multiplié par quatre.

Comment peut-on se positionner en tant qu’athée dans une société où les débats autour de la religion sont omniprésents ?

C’est une raison de plus pour se battre et affirmer nos convictions d'athées. Les événements montrent que le débat porte moins sur la religion que sur la question de la liberté d’expression et du fanatisme. Il faut combattre le fanatisme, combattre ces gens qui veulent imposer par la violence quelque chose qui n’est finalement qu’une opinion. 

"C’est mettre ses conjectures à bien haut prix, que d’en faire cuire un homme tout vif", disait déjà Montaigne au XVIe siècle. A l'époque personne ne savait, non plus, ce qu’il en était du vrai Dieu, mais les hérétiques étaient brûlés au nom de "conjectures", c’est-à-dire au nom d’opinions parfaitement incertaines. Ce qui valait du temps de Montaigne contre l’Inquisition catholique vaut aujourd’hui contre le fanatisme islamiste. Nous devons nous mobiliser contre tous les fanatismes, contre tous ceux qui prétendent limiter notre liberté de ne pas croire, d’exprimer notre incroyance, voire de blasphémer. Le débat n’est pas l’existence ou non de Dieu. Le débat, c’est la liberté contre le fanatisme.

Beaucoup considèrent que la religion répond à leur besoin de spiritualité. Existe-t-il une place pour la spiritualité lorsque l’on est athée ?

Oui, il existe une spiritualité sans Dieu. La spiritualité, c’est la vie de l’esprit. Les athées n’ont pas moins d’esprit que les autres et s'intéressent tout autant à la vie spirituelle. Nous sommes tellement habitués depuis vingt siècles d’Occident chrétien à ce que la seule spiritualité socialement disponible soit une religion, que l'on a fini par croire que ces deux mots, religion et spiritualité, sont synonymes, et que de parler d’une spiritualité sans Dieu est contradictoire dans les termes. C'est faux.

La religion est une certaine espèce de spiritualité, mais il y a d’autres spiritualités non religieuses. Il suffit de regarder du côté de la Grèce antique avec le stoïcisme ou l’épicurisme, ou du côté de l'Orient, du bouddhisme, du taoïsme ou du confucianisme pour découvrir qu’il a existé et qu’il existe encore d’immenses spiritualités qui ne sont en rien des religions ou des croyances en Dieu.

Devient-on athée seulement par rejet de la religion ?

On devient athée lorsque l’on trouve que les arguments allant dans le sens de l’athéisme sont plus forts que les arguments allant dans le sens du théisme. J’étais moi-même un chrétien sincère, fervent et pratiquant, jusqu’à l’âge de 17 ans, puis j’ai perdu la foi.

Je me définis comme un athée non dogmatique, et fidèle. Athée parce que je ne crois en aucun dieu. Athée non dogmatique parce que je reconnais que mon athéisme n’est pas un savoir, c’est une croyance, une conviction, une opinion. En réalité, personne ne sait si Dieu existe ou non, et c’est justement parce que nous ne savons pas que la question se pose d’y croire ou non. Si vous rencontrez quelqu’un qui vous dit "je sais que Dieu n’existe pas", ce n’est pas un athée, c’est un imbécile. De la même façon, celui qui vous dit "je sais que Dieu existe" est un imbécile qui a la foi.

Enfin, je me revendique comme athée fidèle, parce que je reste attaché à une série de valeurs morales, culturelles et spirituelles qui sont nées pour la plupart dans les trois grandes religions monothéistes et qui se sont transmises pendant des siècles par la religion. Rien ne prouve que ces valeurs humaines aient besoin d’un dieu pour subsister, mais tout prouve que nous avons besoin de ces valeurs pour subsister d’une façon qui nous paraisse humainement acceptable. Ce n’est pas parce que je suis athée que je vais renier 3 000 ans de civilisation judéo-chrétienne ou refuser de voir la grandeur du message humain des évangiles.  

Croire en Dieu apparaît rassurant sur de nombreuses questions, telles que la mort ou le sens de la vie. Est-ce difficile d’être athée ?  

Dans un premier temps, il peut sembler que oui. La vie apparaît plus facile si nous pensons qu’un dieu d’amour veille sur nous, que nous irons tous au paradis et que nous retrouverons les êtres chers qu’on a perdus. L’athéisme amène effectivement à affronter le tragique, à la prise en compte inconsolée de ce qu’il y a d’effrayant, de décevant et de désespérant dans la condition humaine.

Mais ce n’est pas une raison pour cesser d’aimer la vie. Au contraire, c’est parce que la vie aura une fin, et que c’est la seule vie qui nous soit donnée, qu’il importe de la vivre le plus intensément et le plus joyeusement possible. Camus disait : "On ne peut penser l’absurde (ou le tragique) sans rêver d’écrire un traité du bonheur."

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1 février 2015 7 01 /02 /février /2015 13:38

 

 

                                                              HUMA.fr

 

 

 

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1 février 2015 7 01 /02 /février /2015 13:20

 

                                                                    MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

 

Le gouvernement demande la démission de la direction de l'agence de privatisation (TAIPED)

  • Par
  • OkeaBird

 

Le nouveau gouvernement avait précisé dès le départ qu’il souhaitait suspendre le processus de privatisation, à tout le moins, sous la forme actuelle, par le biais du TAIPED. De plus, il avait annoncé que tous les contrats déjà conclus seraient contrôlés quant à leur légalité.

La ministre suppléante aux finances, Nadia Valavani

La ministre suppléante aux finances, Nadia Valavani

La ministre suppléante aux finances, Nadia Valavani, a eu hier (vendredi) une réunion avec l'administration du Fonds d'exploitation de la propriété privée de l'Etat (TAIPED) et a demandé la démission du président, Manolis Kondylis, et du directeur, Paschalis Bouchoris.

Selon les informations dont nous disposons, la question ne se pose pas, pour l'instant, de nommer une nouvelle administration. En outre, selon toute probabilité, ont également été demandées les démissions de tous les autres membres du Conseil d'administration du Fonds.

Mme Valavani a demandé des renseignements sur le fonctionnement du Fonds, et les recevra lundi ou mardi prochain.

Le nouveau gouvernement avait précisé dès le départ qu'il souhaitait suspendre le processus de privatisation, à tout le moins, sous la forme actuelle, par le biais du TAIPED. De plus, il avait annoncé que tous les contrats déjà conclus seraient contrôlés quant à leur légalité.

La ministre suppléante avait expliqué dans un article qu'il serait mis fin tant à la politique des mémorandums qu'à la politique de privatisation de la quasi-totalité des richesses de l'Etat dont les recettes devaient servir à rembourser une dette sans fond.

Le programme de SYRIZA inclut, dans tous les cas, l'instauration d'un Fond du Patrimoine de l'Etat.

Source :

 

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1 février 2015 7 01 /02 /février /2015 13:08

 

 

 

                                                                  EUROFRANKENSTEINpg.jpg

Petit tour d’Europe de la régression
Laurent Mouloud
Vendredi, 31 Janvier, 2014
L'Humanité
  Interdit en Irlande ou à Malte, l’avortement n’est autorisé que sous conditions en Pologne. La Suisse, elle, se prononcera le 9 février, par référendum, sur son déremboursement…

L ’attaque contre l’IVG en Espagne n’est malheureusement pas un cas isolé. Depuis plusieurs années, la remise en cause de ce droit fondamental gagne du terrain, notamment en Europe. Près de la moitié des associations « anti-choix » créées dans la dernière décennie l’ont été sur notre continent, dont plus de la moitié dans cinq pays (Espagne, France, Pologne, Allemagne et Italie). Et de nombreuses législations subissent clairement l’influence de ces lobbys réactionnaires. Petit tour d’horizon.

À l’image du Luxembourg et de la Finlande, la Pologne a une loi restrictive. L’avortement est autorisé seulement si la vie de la femme enceinte est en danger, si la grossesse résulte d’un acte criminel ou si le fœtus est mal formé. Un dernier point qui risque d’être remis en cause en Pologne. En septembre, un projet de loi, adopté en première lecture, vise à interdire ces avortements en cas de malformation. Un texte qui fait suite à une campagne de mobilisation – « Stop à l’avortement » – soutenue par l’aile conservatrice du parti au pouvoir, la Plate-forme civique.

Malte possède une des législations les plus restrictives d’Europe. L’avortement y est encore illégal sauf si la grossesse résulte d’un viol ou si le fœtus est atteint d’une anomalie. En Irlande, l’avortement reste aussi interdit. En 1992, la Cour suprême avait jugé qu’il devait, tout de même, être autorisé quand la mère était en danger de mort. Mais aucune loi n’a été votée depuis pour faire appliquer cette décision…

Ailleurs, le droit à l’avortement, autorisé, est souvent menacé. En Macédoine, le Parlement a adopté, le 10 juin 2013, une loi qui porte atteinte au droit des femmes à décider. En Lituanie, le Parlement a introduit une proposition qui va dans le même sens que l’Espagne. En Italie, le nombre d’avortements clandestins ne cesse d’augmenter et les instituts pratiquant l’avortement ferment peu à peu. En Suisse, enfin, le 9 février, un référendum d’initiative populaire propose de sortir l’avortement des prestations de base de l’assurance maladie. Une remise en cause dans un pays qui fut l’un des premiers à autoriser l’IVG.

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1 février 2015 7 01 /02 /février /2015 12:56

 

 

  Clio                                                                                                  

Clio,la muse de l'Histoire

 

 

 

Romstorie : Ni drapeau, ni dicklo*, ni micro pour évoquer la mémoire des Roms assassinés à Auschwitz

Le débat qui agite en ce moment les réseaux sociaux, l’absence des Roms/Tsiganes aux commémorations officielles de la libération  du camp d’Auschwitz, n’a eu que peu d’écho dans la presse.

Nous savons que cette grande commémoration décennale du 27 janvier sera la dernière. Les survivants ont tous plus de 80 ans et dans dix ans, même les plus jeunes d’entre eux seront très âgés. C’était l’occasion pour les Tsiganes d’être appelés à témoigner, c’était l’ultime occasion et c’est une occasion manquée.

Cela nous amène à réfléchir à notre représentation, notre visibilité, notre tristesse aussi dans ces circonstances où, par les effets d’un cérémonial sur lequel nous n’avons pas prise, aucun des rares survivants roms ne fut invité par devant une assistance attentive et chaleureuse à dire à ses compagnons de détresse et de captivité, à leurs familles, au monde, une parole amie qui console et réconforte.

Ce n’est pas faute d’avoir demandé un temps de parole, qui nous a été refusé. Nous avons été invités à ne pas entrer dans un processus de concurrence mémorielle, de conflit des mémoires, etc. J’ai choisi de dépasser volontairement cet argument pour l’heure, tant le matériau historique de la mémoire tsigane est encore trop épars, difficile d’accès, ou mal valorisé. Les « armes » seraient trop inégales pour entrer sérieusement en concurrence. Pourtant, si le récit de la tragédie reste incomplet, la tragédie elle-même tient une place immense dans la conscience collective des Tsiganes.

J’ai reçu quelques messages au cours de ces derniers jours, me demandant de mettre en avant les Roms, de ne pas laisser toute la place aux Juifs. Ceux qui m’ont écrit ces recommandations ne sont ni Roms, ni Juifs, mais assez ouvertement antisémites et je comprends difficilement la sollicitude des antisémites envers les Roms.

Je leur réponds ici qu’ils auraient dû s’adresser à la Présidence polonaise, laquelle devait avoir mieux que moi un droit de regard sur le protocole des cérémonies. Je suis intéressé de participer à une meilleure connaissance de l’histoire tsigane qui ne peut rien enlever à l’histoire juive, ni à l’histoire de l’humanité en général.

Par ailleurs, j’ai reçu des messages de Juifs qui souhaitaient nous inclure (nous au sens large, Roms, Tsiganes, Sintis, Yéniches, etc.) dans cette commémoration qui aurait pu prendre ainsi tout son sens littéral : se remémorer ensemble. Le débat est donc partout et les paroles de réconfort et d’espérance que nous aurions voulu entendre à Auschwitz ne sont pas définitivement éteintes.

Notre handicap vient de la particularité des sources. Depuis quelques années, dans l’urgence du temps qui passe, les témoignages des survivants sont recueillis, mais nous n’avons que de très rares sources écrites par les Tsiganes au moment des évènements ou très peu de temps après.

Chez les Tsiganes assassinés à Auschwitz et tout au long de la guerre, les lettrés capables de lire et d’écrire étaient rarissimes, voire inexistants, car le peuple Rom, jusque-là était un peuple de culture orale. Cela explique pourquoi nous n’avons que très peu de témoignages équivalents à ceux de Primo Lévi ou d’Elie Wiesel pour ne citer que les plus connus. Nous connaissons presque toujours le sort des Tsiganes à Auschwitz de manière indirecte par les témoignages des écrits juifs, qui par leur  pratique religieuse et l’organisation de leurs sociétés étaient très couramment lettrés.

Puisque les pensées, les réflexions des Tsiganes assassinés n’ont pu que très rarement être consignées, conservées par les écrits, il nous reste les témoignages, la parole des survivants. Je m’interrogeais sur la fragilité de la parole par rapport à l’écrit quand j’ai lu ces mots d’Alexandre Adler, écrits dans le Huffington Post du 27 février : l'immense épopée métaphysique de Claude Lanzmann qui, par les moyens apparents de la représentation cinématographique, atteint au mystère de l'indicible et à l'au-delà du destructible par la mise en scène de l'indestructibilité de la Parole. http://www.huffingtonpost.fr/alexandre-adler/anniversaire-liberation-auschwitz-judaisme_b_6555344.html?utm_hp_ref=france

La majuscule au mot Parole, la Parole indestructible, conforte notre détermination à défendre et faire connaître la mémoire de ces poètes et musiciens tsiganes, de ces rétameurs et vanniers,  qui jamais n’avaient pu écrire de poèmes avant Auschwitz.

Comme à tous les  chercheurs, l’accès nous est ouvert au Mémorial de la Shoah de Paris, à Yad Vashem, aux fondations américaines, aux archives et aux diverses bibliothèques par le monde, pour aider, documenter, recueillir, valoriser, critiquer les matériaux de la mémoire, écrits, filmés, enregistrés, etc.

Mais, pour négocier notre représentativité dans les rencontres internationales, on imagine difficilement le gouvernement français, eu-égard à sa politique actuelle envers les Roms, insister pour envoyer une délégation tsigane accompagnant le Président de la République à Auschwitz. Dans plusieurs pays d’Europe, les Roms connaissent des situations similaires et parfois pires, en Italie, Roumanie, Bulgarie, Slovaquie, Kosovo et surtout Hongrie.

Samudaripen, la destruction des Tsiganes d’Europe, reste une période de l’Histoire mal éclairée. L’historien Raul Hilberg, dans les éditions successives de son gigantesque travail sur la destruction des Juifs d’Europe, a considérablement enrichi et documenté le chapitre concernant l’extermination programmée des Tsiganes.

Année après année, les chercheurs et historiens français, Claire Auzias, Marie Christine Hubert, Emmanuel Filhol,  Henriette Asséo, et d’autres encore contribuent par leurs travaux à nous permettre de mieux connaître cette époque.

A Bruxelles, le Centre Dignité Roms rend accessible au public les 70 entretiens vidéos des témoins et des survivants des déportations ainsi que des archives soviétiques, allemandes et roumaines rassemblées par l’association.

En Roumanie, c’est le film « Douleurs cachées » de Michelle Kelso qui relate l’histoire peu connue des Roms de Roumanie ayant survécu à la persécution.

A Amsterdam l’architecte juif américain Daniel Libeskind met en œuvre  le grand mémorial de l'Holocauste - qui nommera pour la première fois plus de 100 000 Juifs et les Roms déportés dans les camps de concentration nazis

Le film de Tony Gatlif - ce film est une fiction et Tony Gatlif le présente comme tel - a permis de questionner le martyr tsigane de la dernière guerre. En peinture, les Tsiganes d’Europe, qui n’écrivaient pas, ont laissé sur le drame de leur épreuve une œuvre picturale vigoureuse et tragique, un patrimoine impressionnant et peu connu, très peu valorisé.

Avec moins de chercheurs, avec moins de moyens, avec moins de survivants et des recherches démarrées plus tardivement, « un mémorial » de Samudaripen prend forme. Il reste virtuel,  éclaté, sans inventaire, sans coordonnateurs ni coordination, sans budget, sans direction ni appui politique, institutionnel ou universitaire de qualité, mais un matériau considérable existe. Tout le reste est à créer.

Faudra-t-il détacher Samudaripen ou le conserver lié à la Shoah proprement dite ? La même démarche qui a permis à la Shoah d’acquérir sa  spécificité, de se différencier de la déportation des prisonniers militaires et politiques, est-elle encore possible ?  Est-ce nécessaire d’archiver à part, de muséifier à part la souffrance rom… ?

L’éparpillement des travaux, les cénacles et chasses gardées que constituent trop souvent les travaux et communications universitaires, l’absence de réflexion dans un cadre européen, d’orientations, de volontés, l’incapacité à faire naître un fort courant de recherches structurées et charpentées font que ce passé mal éclairé, mal formulé, participe de l’immense misère de millions de Roms contraints de vivre dans les bois, la boue et les déchetteries des sociétés européennes.

Il faut rassurer les descendants et les familles des martyrs d’Auschwitz,  de Belzec, de Babi-Yar et de Jasenovac, les débarrasser de ce fardeau mortifère qu’ils trimballent depuis plus de soixante-dix ans, d’Auschwitz aux banlieues des métropoles, dans l’Europe entière, dans des poussettes déglinguées et des caravanes pourries.

C’est pour cette raison, pour l’apaisement de ce conflit interminable et inégal entre les sociétés européennes et les Tsiganes, et pour la mémoire de nos morts que la parole et la présence officielle et visible des Roms le 27 janvier 2015 à Auschwitz nous semblait légitime.

 *Le dicklo est le nom du foulard très coloré que les femmes tsiganes portent encore quelques fois sur leurs cheveux et que les hommes portent autour du cou – J’utilise les mots Tsiganes et Roms comme synonymes absolus et j’emploie le mot Samudaripen, sensiblement équivalent à Shoah, alors que d’autres Roms utilisent le mot Porajmos qui a le même sens.

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1 février 2015 7 01 /02 /février /2015 11:20

                                                                        MARE NOSTRUM-copie-1

 

  source:

www.slate.fr
Alexis Tsipras veut présenter la facture des crimes nazis à l'Allemagne

Angela Merkel lors d'un forum à Athènes le 11 avril 2014. REUTERS/Alkis Konstantinidis

Angela Merkel lors d'un forum à Athènes le 11 avril 2014. REUTERS/Alkis Konstantinidis

 

 

À peine élu, le nouveau Premier ministre grec Alexis Tsipras a fait un geste fort lundi: son tout premier déplacement officiel a consisté à se rendre à Kesiariani, dans la banlieue d'Athènes, pour se recueillir devant la stèle qui rend hommage aux victimes des soldats de la Wehrmacht, qui ont assassiné en ces lieux des centaines de résistants grecs durant la Seconde guerre mondiale.

«Tsipras attire ainsi l'attention du monde entier sur un sujet qui joue un rôle bien plus important dans son pays natal qu'en Allemagne», commente l'hebdomadaire allemand Der Spiegel. La question des réparations pour les crimes de guerre nazis est un sujet très sensible en Grèce, où de nombreuses exactions ont été commises par les troupes hitlériennes, y compris vis-à-vis des civils, comme dans les villages de Distomo et Kalavryta, dans le nord du pays. En plus de ces massacres, l'Allemagne nazie a forcé la banque nationale grecque à acquérir 476 millions de Reichsmarks d'obligations jusqu'à la fin de la Seconde guerre mondiale, rappelle Der Spiegel.

Pourtant, contrairement aux autres victimes des crimes de guerre nazis, les Grecs n'ont obtenu que peu de l'Allemagne comme nous l'expliquions en détail sur Slate en 2012. Sans que l'on sache vraiment pourquoi, une partie des 30.000 tonnes de biens manufacturés que l'Allemagne avait convenu de livrer à la Grèce en guise de réparation au début des années 1950 n'est jamais arrivé à destination, restant à quai dans le port de Hambourg.

C'est donc une conviction répandue depuis des décennies dans la société grecque que les Allemands ont une «dette» à l'égard de la Grèce. Une dette dont le montant, selon les différents modes de calcul utilisés, pourrait atteindre 162 milliards à 230 milliards d'euros, et ce sans les intérêts. Une dette qui, si elle était honorée, pourrait donc résoudre quasiment à elle seule l'abyssale question de la dette grecque.

 

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1 février 2015 7 01 /02 /février /2015 11:00

                                                                          CERVEAU

 

 

 

 

De l’'hystérie collective des adultes au mot d’un enfant de 8 ans traité comme un… terroriste
Mondialisation.ca, 30 janvier 2015


8-ans enfant

Après l’'hystérie collective qui a suivi les attentats du début janvier, à Paris, contre les caricaturistes de Charlie Hebdo et contre une supérette casher, le gouvernement français a appelé à la délation. Et donc les enseignant(e)s deviennent ce qui leur a été demandé d'’être : des mouchard(e)s. Les voici qui tombent sur les propos d’un enfant de… 8 ans !

Me Sefen Guez Guez, l’avocat du petit Ahmed, relate ainsi les événements qui ont eu lieu à Nice :

« Tout a commencé le 8 janvier, au lendemain de la tuerie à Charlie Hebdo. Ahmed, 8 ans, était en classe avec ses camarades de CE2, quand on lui a demandé s’'l était “Charlie”. Lui a répondu : “Je suis du côté des terroristes, car je suis contre les caricaturistes du prophète.” » [Cité par Alexandra Gonzalez, Apologie du terrorisme : un enfant de 8 ans entendu par la police à Nice, publié le 28 janvier 2015. http://www.bfmtv.com/societe/apologie-du-terrorisme-un-enfant-de-huit-ans- auditionne-par-la-police-860137.html]

Plusieurs questions se posent ici : est-ce le rôle des enseignant(e)s de demander, dans le cadre d'’une école, qui plus est d'’une école primaire, à un enfant de 8 ans, s'’il est “Charlie” ? Comment peuvent-ils(elles) demander à un musulman s'’il est “Charlie” ? Autrement dit, s'’il est du côté des caricaturistes qui ont sali, de façon obscène et ordurière, le Prophète Mahomet ? En vertu de quel droit, des enseignant(e)s, peuvent-ils(elles) inciter un enfant de 8 ans à parler contre sa religion, celle de ses parents, celle de ses ancêtres ?

Il y a quelques décennies, en France, des professeurs, maîtres de conférences se sont fait virer de l'’université pour s'’être posé des questions sur les 6 millions de juif(ve)s mort(e)s dans les camps de concentration durant la seconde guerre mondiale. Plus récemment, les arrestations, gardes à vue pleuvent sur l'’humoriste Dieudonné qui ne prétend pourtant pas faire de l'’information, et qui se présente sur une scène, destinée à séparer l'’Imaginaire du Réel, où il laisse libre cours à son imagination… pour faire rire (comme les caricaturistes de Charlie Hebdo !). Liberté d'’expression lorsqu’'il s’agit d’attaquer les musulman(e)s, mais police et tribunal lorsqu’il s'’agit d’égratigner les juif(ve)s. Ne faudrait-il pas réviser le fléau de la balance ?

Laissons parler l’'avocat d’Ahmed :

« L'’affaire aurait pu s’'arrêter là. Mais le 21 janvier, le directeur de l’'école décide de déposer plainte, pour deux infractions : “apologie du terrorisme” contre Ahmed, et “intrusion” contre son père. Effectivement, l’'enfant étant très perturbé et isolé depuis les faits, son père l'’a accompagné jusque dans la cour de récréation à trois reprises après le 8 janvier, avant de se voir interdit d’'accès. Trois reprises qui lui ont valu cette plainte pour intrusion. » [Idem.]

L'’enfant, « perturbé et isolé », n'’aurait-il pas reçu des menaces de ses petits camarades chauffés à blanc par l'’hystérie politico-médiatico-éducative ? L’'attitude d’'un père, n'’est-elle pas de protéger son enfant ? Voici cet enfant de 8 ans pris dans le tourniquet des mots d’adultes : “apologie du terrorisme”…

Que cet enfant, selon ce que rapporte la directrice-adjointe de la sécurité publique des Alpes- Maritimes, ait refusé la minute de silence, n’'est-ce pas compréhensible ? Pour cet enfant, ces hommes qui sont morts ont insulté le Prophète. Il ne faut pas oublier que les caricatures de cet hebdomadaire ordurier représentaient le Prophète dans les positions les plus scabreuses : bonjour l’'éducation ! D’ailleurs, comment des autorités politiques, enseignantes, relayées par des médias mainstream, qui prétendent défendre la « liberté d’expression » [sic]… laquelle ?, peuvent-elles forcer les consciences des enfants – dans le cadre de l’'école – en les contraignant à une minute de silence ?

Je me souviens encore de cette minute – obligatoire – de silence, le 6 juin 1968, dans mon collège quelques heures après la mort de Robert F. Kennedy : j’avais fait acte de présence hypocrite parce que j’'estimais que l’'établissement scolaire n’était pas le lieu où l’'adolescente de 14 ans que j’étais devait en quelque sorte acquiescer, par une prière que je m’étais bien gardée de réciter, à la politique des Kennedy dont je n’'entravais que couic ! Le meurtrier présumé de ce

Kennedy, un Transjordanien, Sirhan Sirhan, qui était né à Jérusalem en mars 1944 et dont la famille avait émigré aux États-Unis comme réfugiée en 1956, était encore emprisonné en 2013.

Me Guez Guez, lui, a davantage les pieds sur terre que les hommes et femmes politiques de notre pays et que les enseignant(e)s de cette école de Nice qui, tous comptes faits, s’'en prennent à la parole d'’un enfant : « Mercredi, à la question du policier qui voulait savoir s’'il connaissait la signification du mot “terrorisme”, Ahmed a eu, selon son avocat, une réponse qui en dit long : “Non, je ne sais pas”. » [Idem]

Qui pourrait donner une définition du mot « terrorisme », par les temps qui courent ? Les bombes qui, depuis des décennies, tombent, la nuit, le jour, sur l’Afghanistan, l’'Irak, la Libye, la Syrie, le Mali, etc., ne sont-elles pas des instruments de terreur ? Ce n’est pas une vingtaine de personnes ciblées qu’elles ont tuées, ce sont des dizaines, des centaines de milliers d’hommes, de femmes, d’'enfants qu’elles ont massacré(e)s et qu’elles continuent à massacrer. Au regard de ce mot d’enfant, combien d’enfants morts dans ces pays cités ? Rien qu’'en Irak… 500.000 enfants sont morts, faute de nourriture et de soins, durant l’'embargo « Pétrole contre nourriture » (1996- 2003)… Et, du fait de ces caricatures… combien de morts dans les pays arabo-musulmans ? Quel adulte des pays occidentaux pourrait prétendre faire la morale à cet enfant de 8 ans, après cela ?

Quant au « comportement véhément » du père « depuis plusieurs mois », n'’y a-t-il pas de quoi être en colère ? Après les attaques répétées, en France, contre les musulmans, via le foulard islamique, via les caricatures du Prophète (2006, 2012, 2015), ce père devrait-il être insensible aux guerres menées contre les peuples arabes dans leurs propres pays ? Exigerait-on d'’un père juif d’'être insensible aux camps de concentration?… Cela fait des décennies que les Arabo- musulman(e)s ne sont pas très bien traité(e)s dans notre pays des droits de l’'homme, et cela fait des années que les médias mainstream bassinent les citoyen(ne)s avec des réparties injurieuses contre la religion musulmane. Est-il simplement… correct d'’attaquer ce qui est du domaine du sacré chez l’'autre ? Le pire, c’est que tout ce beau monde d’'adultes ne se rend même pas compte du mal qu’il peut faire à des croyant(e)s et du mal qu’il peut faire à des enfants.

Non, ce n’est pas un simple fait divers… L’'affaire est grave. Beaucoup plus grave que ne le croient tous ces parangons de vertu qui attaquent la liberté d’'expression d’un enfant de 8 ans, au nom de la liberté d’expression de qui, au juste ?

La rupture avec les valeurs républicaines ? Il faudrait déjà que les hommes et les femmes politiques ne fussent pas en rupture avec les valeurs humaines…

Me Sefen Guez Guez, très en colère : « On est face à une hystérie collective. Mon client a 8 ans ! Il ne réalise pas la portée de ses propos. C’est insensé. » [Idem.]

Maintenant, les enfants de 8 ans, s’'ils sont musulmans, peuvent être considérés comme des vecteurs du terrorisme et interrogés par la police française.

En réalité, pour les peuples, la liberté d’expression est une conquête :

http://blogs.mediapart.fr/blog/michel-j-cuny/290115/wikipedia-ostracise-francoise-petitdemange-et-michel-j-cuny

Françoise Petitdemange

Ecrit le 30 janvier 2015

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1 février 2015 7 01 /02 /février /2015 10:44

  Clio                                                                                                  

Clio,la muse de l'Histoire

 

 

Ce que les Polonais peuvent détester la Russie...
The Saker
Le chevalier défenseur de l’Occident ?

Incroyable. Tout le monde sait que Yatseniouk est un vil menteur congénital et qu’il représente un régime de fous furieux. Mais il me semblait que la Pologne était un pays civilisé dirigé par des personnes saines d’esprit, bien qu’elles soient un tantinet soumises aux intérêts étasuniens. Et puis la bombe :

Une radio polonaise a demandé au ministre des Affaires Etrangères polonais, Grzegorz Schetyna, pourquoi Poutine n’était pas invité à la commémoration de la libération d’Auschwitz, et il a répondu : "C’est le 1er front ukrainien et des Ukrainiens qui ont libéré [le camp de concentration] ; ce fameux jour de janvier, il y avait donc là des soldats ukrainiens et ce sont eux qui ont ouvert les portes du camp".

Ainsi pour faire suite à la déclaration allemande selon laquelle "Yats" n’avait fait qu’utiliser sa “liberté d’expression” en déclarant que l’Union Soviétique avait envahi l’Allemagne, nous avons maintenant la Pologne qui nous dit que les Ukrainiens ont libéré Auschwitz et non les Russes ou au moins les Soviétiques multi-ethniques, et cela ne provoque pas la moindre réaction indignée.

Il y a des révisionnismes qui sont plus égaux que d’autres, on dirait.

Alors maintenant nous savons pourquoi ils ont invité Poroshenko. Parce que "ses" Ukrainiens ont libéré Auschwitz. Je me demande s’il aura I’audace de clamer le slogan Bandériste "gloire à l’Ukraine, gloire à ses héros !", comme il le fait dans son pays.

Mais vous savez ce qu’il y a de pire ?

Ce qui est le plus révoltant et le plus honteux, c’est que les organisations juives – qui devraient savoir qui a libéré Auschwitz et ce qu’était le nationalisme ukrainien pendant la seconde guerre mondiale – restent silencieuses. Et qui plus est, elles devraient savoir que l’Union Soviétique a fourni à elle seule pas moins de 80% de l’effort de guerre mondial pour vaincre Hitler et que les Russes ont fourni environ 80% de l’effort de guerre soviétique. En d’autres termes, les Juifs européens qui ont survécu à la guerre, le doivent à la Russie. Certainement pas à l’Ukraine qui a accueilli Hitler avec des fleurs puis a accouché d’un des pires mouvements Nazis d’Europe (l’autre a été le Ustashe d’Ante Pavelic).

Mais là encore, puisque les Européens occidentaux ne célèbrent pas la libération le même jour que les Russes, et puisqu’ils organisent même des cérémonies commémoratives sans mentionner la Russie ou l’URSS, pourquoi devrait-on s’étonner ?

Je passe sur l’Opération Unthinkable* où il a été déclaré que "La Russie était une menace pour la civilisation occidentale" et sur le financement d’Hitler par les grandes banques et les grandes entreprises étasuniennes et anglaises pendant toute sa carrière. En dépit de toute la propagande anti-Nazie et de la diabolisation d’Hitler, ce dernier a toujours été "notre garçon", même quand il était un "vilain garçon" : le chevalier défenseur de l’Occident ! Il ne faisait que prendre la suite de nombreux autres leaders occidentaux européens qui avaient essayé de soumettre la Russie.

A un moment de grave tension entre l’Union Européenne et la Russie, il n’est pas surprenant de constater une réhabilitation rampante, si ce n’est d’Hitler lui-même, au moins, en tous cas, de certains aspects de la propagande Nazie.

Et donc nous y sommes. Les Russes ont occupé l’Allemagne, l’Ukraine a libéré Auschwitz et on va bientôt nous dire que Staline a ordonné l’Holocauste, bombardé Dresde et largué des ogives nucléaires sur le Japon. Il ne restera plus qu’à appeler Poutine le Nouveau Staline, et voilà !** On sera revenu à la bonne vieille "civilisation occidentale" contre " les hordes mongoles asiatiques de Russie".

Il y a des choses qui ne changent jamais. Une chose est sûre, la Russie vaincra encore cette fois-ci !

The Saker

Notes du traducteur :

*L’opération Unthinkable est un projet britannique qui visait à attaquer l’Union soviétique à la fin de la Seconde Guerre mondiale. La création du plan a été ordonnée par Winston Churchill et mise au point par l’armée britannique.
Toutefois, elle ne fut jamais mise en œuvre du fait de la taille énorme des forces soviétiques déployées en Europe à l’époque. Ces plans furent rendus publics en 1998. (Wikipedia)

** Voilà ! : en français dans le texte.

Traduction : Dominique Muselet

»» http://vineyardsaker.blogspot.be/2015/01/oh-how-much-these-poles-hate-...
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31 janvier 2015 6 31 /01 /janvier /2015 11:52

 

                                                                        cerveau animé

 

 

                Lettre ouverte aux intellectuels de pacotille
Au fond de la caverne.
Fabrice AUBERT

IL ETAIT UNE CAVERNE : « Il était une fois des hommes enchaînes au fond d’une caverne, qui discutaient sur les ombres en mouvement, qu’ils pouvaient discerner, sur les parois. Un d’entre eux put s’affranchir de ses chaînes, et chercha d’abord à gravir le mur pour SE « libérer ». Il tomba de multiples fois, avant de parvenir au sommet. En sortant de la caverne, son premier réflexe fut de se protéger de la lumière du soleil, tellement la luminosité était intense, lui dévoilant un monde inhabituel. S’habituant progressivement à la lumière il découvrit, à l’entrée de la caverne…. un « montreur de marionnettes »….. Ravi de s’être libéré, Il décida cependant de redescendre au fond de la caverne. Sa descente fut, là aussi, difficile, devant à nouveau s’habituer à la pénombre structurante. Enfin, de retour parmi les siens, racontant son aventure, ses ex-codétenus le condamnèrent à mort ».

LE MYTHE DE LA CAVERNE : Cette histoire est de Platon, philosophe grec d’Athènes. Il critiqua fortement les sophistes, qui usaient et abusaient de leur connaissance reconnue, pour maintenir le peuple dans l’ignorance. Dans ce texte, « le mythe de la caverne », les hommes enchaînés sont en fait l’Humanité des hommes, à qui on fait miroiter des débats apparents (ombres projetés sur le fond de la caverne). Le philosophe est celui qui se libérant des apparences (des ombres projetées) [1] gravit avec difficulté [2] (expliquant les chutes), la caverne, en sort et découvre ….. la réalité. D’où son besoin de se protéger du soleil, tellement les connaissances réelles sont aveuglantes. Les ombres discutées par les hommes enchaînes, ne sont que des discussions sur le reflet des marionnettes, ce qui ne peut que percuter le philosophe. Le débat avec les sophistes, consiste à se demander ce qu’il faut faire à ce moment-là ? Rester dans le monde des idées en brillant à la télé (c’est ce qui se passe avec les « philosophes médiatiques »), ou redescendre dans l’obscurité de la caverne, pour chercher à amener une réflexion critique ? Est philosophe, celui qui redescends dans la caverne, et qui par avance, sait qu’il subira la condamnation des apparences. C’est ce qui se passe, car les vérités, des « guetteurs sociaux » ne sont pas aimés. Il est toujours difficile aux « grands dirigeants » des structures (y compris progressistes) de reconnaître qu’ils n’ont pas su écouter, leurs « guetteurs sociaux ».

LA FAUTE AUX ROMS, AUX IMMIGRES, AUX ISLAMISTES, AUX FONCTIONNAIRES, AUX JEUNES, AUX STATUTAIRES, AUX SERVICES PUBLICS : Depuis la crise de 2008, dont la cause est dû au comportement erratique des marchés et notamment des banques (25 000 milliards de dollars brulé en 10 mois), on n’a jamais vu autant de « chasse aux sorcières » visant à segmenter le monde du travail. Le discours est facile, car s’appuyant sur le mouvement des apparences (des marionnettes), les médias mettent en scène et en boucle la culpabilisation individuelle systémique portée par les gouvernements successifs (reproduction du pouvoir).

  • Le chômage c’est la faute aux chômeurs, qui, c’est connu, ne cherchent pas d’emplois (ils font semblant de chercher, juste pour toucher les indemnités). Qu’importe la réalité des statistiques qui disent que seul un chômeur sur deux touche des indemnités, la condamnation est absolue.
  • La délinquance et l’insécurité ce sont les immigrés, et les roms, justifiant les politiques de contrôle au faciès, dans les cités abandonnés par la République, justifiant les politiques pénales,
  • La violence serait due aussi, aux islamistes, qui font de leur religion le glaive de la domination de Mahomet, oubliant au passage combien toutes les religions ont utilisé le glaive (dont la religion catholique), et surtout sans s’interroger sur le pourquoi du retour religieux, dans la République ???
  • La crise serait dû aussi aux fonctionnaires, trop protégés, trop payés, et ne foutant rien…
  • Les Jeunes, qui par nature foutent le bordel la nuit en bas de cités, « ils n’ont qu’à bosser au lieu de traîner »…et ne parlons pas des services publics qu’il faut supprimer pour des services payants.

Voilà l’ensemble des ombres qui nous sont quotidiennement projetés par les médias, triste spectacle « d’intellectuels de pacotille » vendus au plus offrant… Quel est le salaire de PUJADAS ??? 12.000 euros par mois, pour nous réciter la leçon du marché du marché « libre et non faussé », du journaliste enchaîné.

NOTRE COMBAT : Le combat des philosophes d’aujourd’hui (économistes, sociologues, philosophes, intellectuels), n’est pas de dénoncer des « cas particuliers médiatisés », mais de montrer que derrière toutes les injustices et violences individuelles, il y a un système, un système d’exploitation qui porte le nom de « capitalisme mondialisé ». Derrière le théâtre des ombres projetés sur le mur de la caverne des « esclaves de notre temps », dénommés précaires, rmistes, jeunes, immigrés, Roms, S.D.F, fonctionnaires, chômeurs, prolétaires, se cachent dans les faits de l’analyse du mouvement réel, un système d’exploitation inique, jamais encore atteint à aujourd’hui, que les « philosophes de pacotilles » appellent MONDIALISATION [3], qui n’est que le capitalisme, tel que Marx l’a décrit, mais accumulé à l’échelle mondiale, ce que le « spectre » avait aussi analysé et anticipé (relisez les passages du manifeste sur « la mondialisation du capital »).

LA COOPERATION DU CAPITAL : Au niveau mondial, les capitalistes ne se font pas la guerre et encore moins concurrence, ils s’entendent entre eux, pour le partage des dividendes, en exploitant le prolétariat à l’échelle du monde, dénommé « libre échange » (ce que les experts appellent Division Internationale du Travail). La phrase terminale du film « le Capital » de Costa-Gavras est : « continuons notre métier de banquier, nous allons continuer d’enrichir les riches en piquant aux pauvres ». Tout est dit. Nul ne peut se prétendre philosophe, économiste, sociologue, intellectuel, s’il ne dénonce pas cette prédation…de la « finance libre » dans un « marché libre et non faussé » sur le « travail libre » (traduisez, « prolétariat esclave »).

LE THEATRE DES OMBRES : Les « intellectuels de pacotille » ne sont là, que pour attirer la lumière sur le « théâtre des ombres », autrement dit, la médiatisation des culpabilisations individuelles successives et en boucle, permettant de justifier le capitalisme libéral et l’économie de marché comme système indépassable (thèse sur la « fin de l’Histoire », donc de la fin de « la lutte des classes »)..

LA LIBERATION PHILOSOPHIQUE : Comme Diogène, dans son tonneau, « revendiquant son soleil », un « philosophe authentique », ne peut se reconnaître sans ce préalable de la dénonciation de la domination de la finance sur la société, qui a pour effet, de cacher effectivement le soleil, empêchant de ce fait, tout « développement humain durable ». La finance de marché, c’est le « trou noir » de la société. Sans ce préalable fondamental, pas de philosophes, ni de philosophies possibles. La libération philosophique ne vise plus à comprendre le monde, et en discuter entre initiés, mais à le transformer : « les philosophes n’ont fait qu’interpréter diversement le monde, il faut désormais le transformer » [4].

LA LUTTE DES CLASSES : La seule logique du capital étant l’accumulation du capital « accumulez, accumulez, c’est la loi et les prophètes » [5], le rôle principal du philosophe, de l’économiste, du sociologue, de l’intellectuel, dans ce système imposé de l’extérieur, est de dénoncer cette logique de courte vue, en vue d’inciter les prolétaires du monde [6] à se libérer de leurs chaînes, quitte à être dénoncés par des médias « enchainés » dans leur promotion permanente du système (D’où l’ultra-médiatisation du FN).

A L’ECHELLE DE L’HISTOIRE : Le philosophe et la philosophie ne sont pas « une chanson à la mode », car ils combattent le mouvement de l’apparence des ombres projetées sur le fond de la caverne, mais la ritournelle patiente et têtue qui rentre dans l’Histoire. Le philosophe ne vise pas une reconnaissance d’opérette digne du C.A.C 40 et de ses mouvements erratiques, il vise « l’émancipation de l’Humanité », sans se soucier préalablement du jugement premier ou dernier… selon la mode en vigueur.

AU FOND DE LA CAVERNE : Le philosophe se juge à l’échelle de « l’Histoire de l’Humanité », pas moins, ce que ne peuvent concevoir et réaliser, vu leurs sauts de lilliputiens, les « intellectuels de pacotilles » promus par des médias « bien en cour » (du pouvoir), qui ne portent comme « discours », que celui des marchés, c’est-à-dire le « croisement entre une courbe d’offres et de demandes », fixant un prix instantané, celui du marché, d’un équilibre des apparences, cause de l’esclavage des temps modernes, matrice des déséquilibres et des crises mondiales de l’Humanité enchaînée… au fond de la caverne.

De ma caverne, le 31 Décembre 2014, Fabrice.

[1Dettes publiques, « coût du travail », Roms, « chômeurs tricheurs », « crise », « délinquance », immigration etc…

[2Accès à la connaissance, chemin difficile, ardue et rempli de pièges.

[3Qu’ils qualifient de « heureuse »….

[4Thèse sur Feuerbach / Karl MARX

[5Karl MARX : LE CAPITAL livre 1

[6La phrase historique du « manifeste du parti communiste » de Karl MARX est : « prolétaires de tous les pays, unissez-vous ».

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