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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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8 octobre 2013 2 08 /10 /octobre /2013 12:44

 

                                                                 cerveau animé

 

 

Brignoles 2013 : la méthode Coué mène à l’horreur !
Lundi 7 octobre 2013

Dans un canton où la gauche faisait 50 % en 2011 (élection gagnée d’un cheveu par le FN, mais invalidée) et en 2012 (élection gagnée d’un cheveu par le PC, mais invalidée), voici le réel qui fait irruption lors du premier tour de la cantonale partielle de Brignoles, ce dimanche 6 octobre 2013 : aucun candidat de gauche au deuxième tour et l’extrême droite recueille plus de 49 % sur deux candidats (40,40 % pour le premier et 9,1 pour le second, dissident). La gauche passe de 50 % des suffrages exprimés à moins de 24 % en un an. 
Déjà la machine médiatique néolibérale bien rodée crache sa propagande honteuse :

1) surtout il ne faut rien changer quant aux politiques nationales néolibérales de l’UMP et du PS, qui sont les seules possibles ;

2) si la gauche était unie, elle aurait été présente au deuxième tour (le candidat PC soutenu par le PS fait 14,58 % et le candidat Vert 8,9 %, face à une candidate de l’UMP qui dépasse difficilement 20 %) ;

3) il faut faire battre le candidat du Front national et promouvoir la candidate néolibérale de l’UMP pour que rien ne change.

Disons-le tout net ! Si nous étions électeur de Brignoles, nous voterions au deuxième tour contre le candidat FN. Mais nous aurions conscience que ce n’est qu’un vote désespéré qui ne résout rien. Car les causes de ce désastre, ce sont les politiques néolibérales suivies par l’UMP, le pseudo centre, le PS et EELV. Donc faire élire un candidat du parti qui est la cause du désastre ne résout rien. Au mieux, ce serait « moins pire ». Mais comme dans les années 30, le cancer continuerait à progresser jusqu’à l’ultime scène. Car si l’histoire ne se répète pas à l’identique, les mêmes causes produisent les mêmes effets, certes sous des formes différentes.

Déroulons notre analyse. Si les électeurs de gauche ont voté avec les pieds (35 % de participation), ce n’est pas parce qu’ils préfèrent le pastis à la votation. C’est la troisième fois qu’il votent en trois ans sur ce canton, ils connaissent l’implantation et la nocivité de l’extrême droite. C’est parce qu’ils sont des déçus de la politique de François Hollande pour lequel ils ont largement voté au deuxième tour de la présidentielle. Le slogan « le poing et la rose » devient un emblème peu sympathique pour les couches populaires.
Si la gauche avait été unie dès le premier tour, le FN n’en aurait fait qu’une bouchée au deuxième tour. Reprenons l’analyse d’Antonio Gramsci, car la nouvelle droite est en marche comme dans les années 30. Les manifestations contre le mariage pour tous ont montré son nouveau resourcement. C’est la droite qui est en avance dans la bataille pour l’hégémonie culturelle. Une large majorité des électeurs de l’UMP sont pour une alliance UMP-FN. Le cache-sexe du « Front républicain » ne fonctionne plus. Il n’est plus là que pour justifier le maintien de la politique d’austérité anti-sociale du gouvernement solférinien.

Si les électeurs comprennent bien que dans une élection à deux tours, on puisse voter au deuxième tour pour le meilleur candidat ou le moins pire, ils ne peuvent comprendre toute alliance au premier tour entre des candidats néo-libéraux solfériniens et des candidats qui par ailleurs sont au Front de gauche. L’élection du 6 octobre à Brignoles préfigure donc le désastre qui pourrait avoir lieu dans les couches populaires ouvriers et employés (53 % des électeurs) en cas d’alliance au premier tour entre des candidats du Front de gauche et des candidats solfériniens aux municipales.
Mais de plus en plus d’électeurs se rendent aussi compte que le « mal » ne provient pas seulement des néolibéraux de droite et de gauche. Il provient aussi de « manques » dans le développement du Front de gauche. ReSpublica a plusieurs fois mis en avant ses idées quant à ces « manques » :

  • Réticence à mettre au poste de commande de l’action politique locale ce qui touche prioritairement les couches populaires ouvriers et employés (53 % des électeurs) mais aussi les couches moyennes intermédiaires (24 %) : l’emploi, la précarité, la santé, les retraites, la perte d’autonomie, la politique familiale, le logement, les services publics, la laïcité, la construction européenne, le débat sur la crise économique, la démocratie dans la conduite des luttes, etc.
  • Incapacité du Front de gauche à tirer les conséquences du phénomène de gentrification (baisse rapide des couches populaires dans les villes centres, baisse lente mais significative des couches populaires des banlieues populaires, accroissement fort des couches populaires en zone périurbaine et rurale) et donc de produire la stratégie adéquate. Rappelons la campagne du FN dans les « villages » depuis la campagne présidentielle !
  • Réticence à lier les actions de résistance où le Front de gauche est présent à de grandes campagnes massives d’éducation populaire de rupture, au plus près des couches populaires et des couches moyennes intermédiaires. Les meetings et les réunions « entre nous » ne remplaceront jamais l’éducation populaire. La bataille pour l’hégémonie culturelle autour de la globalisation des combats et d’un nouveau modèle politique alternatif (la République sociale) est nécessaire. La présentation concomitante des politiques de temps court et de temps long est aussi indispensable.
  • Incapacité du Front de gauche de se présenter partout uni au premier tour des élections sans les solfériniens.
  • Incapacité, la plus dommageable sans doute, car à la racine des toutes les autres, à mettre radicalement en cause la construction européenne. Prétendre pouvoir construire une autre Europe, sociale, une Europe des peuples souverains, par la renégociation du Pacte budgétaire, le changement de statut de la BCE, la réorientation de l’euro, etc., est une illusion totale. Craindre les coûts sociaux d’une implosion de l’euro pour justifier cette attitude, c’est croire qu’il suffit de changer les hommes politiques aux manettes pour sortir de la grande crise du capitalisme que nous vivons.

Nous appelons donc à refuser la politique de l’autruche et à promouvoir l’intensification des débats politiques ouverts. N’acceptez plus les débats aseptisés que certains vous proposent. Pour ce débat ouvert, nous sommes à votre disposition.

 

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8 octobre 2013 2 08 /10 /octobre /2013 12:37

athhna-pame-syllalhthrio-56Manifestations massives du

 PAME en Grèce contre la

politique du gouvernement, le

 néo-fascisme : « Sans peur, ni illusions »

KKE--2--1-.jpg                                         Communiqué du Parti communiste grec (KKE)

                                



Traduction MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/



Des milliers de manifestants, travailleurs, jeunes, chômeurs et retraités, ont envahi le centre-ville d'Athènes, ce 5 octobre, ainsi que d'une dizaine d'autres villes du pays, dans des rassemblements et défilés organisés par le Front militant des travailleurs (PAME).



Ce défilé massif et combatif du PAME à Athènes s'est conclu place Syntagma, devant le Parlement grec. Ces manifestations étaient organisées contre la ligne du gouvernement Nouvelle démocratie-PASOK, avec les revendications suivantes:



  • La signature de conventions collectives ainsi que d'un Accord salarial national, la suppression des lois contre les travailleurs sur la question des contrats;

  • Protection des chômeurs, défense des allocations chômages et de la couverture santé;

  • Suppression des lois anti-sécurité sociale, la remise en cause des coupes sociales, retour au 13 ème et 14 ème mois de retraite, rétablissement des fonds de pension pillés par l'Etat et le patronat;

  • Remise en cause des licenciements réalisés dans le secteur public, fin des licenciements dans le secteur privé;

  • Des moyens pour répondre aux besoins fondamentaux dans l'éducation, la santé, la protection sociale;

  • Suppression des taxes les plus lourdes, suspension des saisies et des enchères au détriment des ménages populaires;



Dans le même temps, les manifestations ont pris la nature d'une condamnation claire des agissements criminels de l'organisation fasciste de l'Aube dorée. Les manifestants ont réalisé une minute de silence pour la mémoire de Pavlos Fyssas, assassiné par l'Aube dorée.



Déclaration du secrétaire-général du Comité central du KKE, Dimitris Koutsoumpas



« Le seul espoir, la seule perspective, c'est le rassemblement rapide du mouvement populaire et ouvrier, l'organisation de la lutte populaire, la défense d'une alliance populaire entre classe ouvrière, employés, chômeurs, travailleurs indépendants, petits paysans, jeunes, femmes. C'est le rassemblement des forces avec le mouvement syndical sur des positions de classe, le PAME, avec leurs autres organisations de masse, coopérant et renforçant le KKE dans la perspective du pouvoir populaire, dans le sens de la lutte contre les monopoles, contre ce système capitaliste pourri.

 

Une condition préalable pour que le peuple puisse s'emparer du pouvoir, c'est la socialisation des monopoles, le retrait de l'Union européenne, l'annulation unilatérale de la dette. Et bien sûr un pouvoir qui sera en mesure de planifier de façon centralisée l'économie, de développer tout le potentiel productif du pays au profit de la classe ouvrière, dans les intérêts de notre peuple ».



PAME : Une gestion pro-populaire du capitalisme n'existe pas



Giorgos Skiadiotis, membre du Secrétariat exécutif du PAME, au début de son discours lors de la manifestation a fait remarquer que le mouvement ouvrier et populaire, le mouvement de la jeunesse, a la force d'isoler, d'écraser et d'éradiquer de la surface de la terre la formation fasciste de l'Aube dorée. Comme il l'affirme :

 

« La formation criminelle fasciste peut être écrasée, si chaque travailleur, travailleuse qui souffrent peuvent comprendre que l'Aube dorée n'a rien à faire des préoccupations et des problèmes des gens. C'est une force qui a été préparée, entraînée pour mener des actions violentes, pour intimider, pour perpétrer des crimes. C'est une organisation raciste, mafieuse. Le capital l'a créée, financée et l'utilise à son profit (…)

 

Aube dorée lutte juste pour l'inverse de ce pour quoi nous, et les travailleurs dans leur ensemble, luttons. Nous luttons pour des salaires décents, tandis qu'ils sont du côté des patrons pour faire baisser les salaires. Nous luttons pour des syndicats libérés de l'influence des patrons et de l’État, alors qu'ils se mettent à leur service avec leurs méthodes de voyous. Nous luttons pour unir les travailleurs, quels que soient leur couleur, religion, conditions de travail, contre le capital, alors qu'ils sèment le racisme, la haine religieuse et raciale. Nous essayons de façon organisée de résister à la violence patronale et étatique, alors qu'ils s'intègrent pleinement dans cette violence patronale et étatique contre le mouvement ouvrier. Nous luttons pour l'abolition de ce système d'exploitation, tandis qu'ils constituent un des instruments meurtriers du système dirigés contre nous, pour maintenir sa domination (…)

 

Nous sommes aussi ici, dans ce rassemblement de masse décidé et organisé par le PAME, afin de briser et de répondre à ce climat de peur d'un côté, et aux faux espoirs et illusions de l'autre que le gouvernement et les forces du capital tentent d'imposer.

 

Contre la peur que si ces mesures n'étaient pas mises en œuvre, de pires viendraient. Contre la peur liée à l'autoritarisme et à la répression. Contre les espoirs que ces mesures soient les dernières. Contre les espoirs qu'avec ces mesures, ce serait le retour au développement, qu'il y aurait de meilleurs jours pour les travailleurs. Ni peur, ni illusions (…)

 

Nous sommes ici également :

 

  • Car le mouvement syndical, le mouvement populaire, n'a pas d'autre ligne de lutte que celle de l'unité contre le capital, les multi-nationales qui sont l'origine du mal, le tyran qui s'impose à toutes les couches populaires. La ligne de collaboration de classe ne peut pas être adoptée. Il n'y a pas d'autre ligne que celle du rejet de tous les gestionnaires du capitalisme ;

  • Car l'expérience nous l'a confirmée maintes et maintes fois : il n'y a pas de gestion du capitalisme, dans les intérêts du peuple ;

  • Car nous ne voulons pas vivre avec les mensonges, l'utopie d'un développement capitaliste plus juste, une distribution plus équitable des richesses produites, ce que le gouvernement et SYRIZA promettent. Il ne peut y avoir de partage juste entre ceux qui produisent les richesses et les voleurs qui se les approprient ;

 

Nous avons proposé, à toutes les organisations de la classe ouvrière, une grève générale le 23 octobre, comme une façon d'intensifier la lutte.

 

Car nous devons empêcher les nouvelles mesures brutales qui s'annoncent, qui vont faire empirer la situation, faire de nos vies un enfer, dans tous les domaines. Car le patronat et le gouvernement, le alliés étrangers de nos monstres locaux doivent sentir notre souffle chaud sur leur nuque, au moment où ils planifient un nouveau scénario catastrophe contre nous. Car ils créent les conditions préalables d'une mise en échec intégrale de ces mesures et des forces qui les défendent. Tous les syndicats ont obligation de prendre position sur notre proposition, ce qui en fait une expérience positive. Tous les travailleurs doivent adopter une position ferme sur les syndicats et les syndicalistes qui refuseront notre proposition.

 

Certains cherchent, par des grèves supposées illimitées, à mettre en échec les mesures et à renverser le gouvernement. Sans discuter avec les travailleurs, sans la préparation adéquate, sans alliances. Ils mènent les mobilisations à un état de pourrissement en quelques jours et bien entendu cela conduit les travailleurs à la désillusion, la démobilisation et in fine à un renforcement du gouvernement et de la coalition gouvernementale.

 

Nous parlons des gredins d'hier, cela comprend la majorité de la GSEE et de l'ADEDY, « Intervention indépendante et ANTARSYA, dont l'aventurisme et le fanatisme anti-PAME ne connaissent aucune limite.

 

Jusqu'à la réalisation de la grève, nous voulions discuter, dans la mesure du possible, avec tous les travailleurs, tous les gens. Nous voulions en intégrer des milliers de plus dans les syndicats, et des milliers de plus dans les assemblées générales, pour décider. Nous voulions en ce jour que toutes les usines ferment, avec les travailleurs et travailleuses aux portes des usines. Que les rues soient noires des travailleurs et travailleurs, des usines comme des services. Que des millions de chômeurs, de femmes, d'immigrés soient main dans la main dans les rues. Que les travailleurs indépendants soient avec nous, ceux qui souffrent sans leur pain quotidien, leurs revenus, les petits paysans la corde enroulée autour de leur cou.

 

Si nous parvenons à tout cela, si la grève est un pas dans cette direction, alors les tyrans nationaux et étrangers en feront des insomnies ».

 

 

Le représentant du PAME a souligné que c'est seulement quand il y aurait les conditions préalables pour que ce gouvernement voie le jour, que celui-ci se formera. Et ce n'est pas seulement que ce gouvernement voie le jour, mais qu'un autre gouvernement ne se forme pas, avec d'autres arguments et mots d'ordre, continuent la ligne politique anti-populaire.

 

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8 octobre 2013 2 08 /10 /octobre /2013 07:03

                         

 

         Elections Municipales : Pierre Laurent pour le rassemblement

Le 5 octobre 2013 à 18h20

 

Le secrétaire national du PCF Pierre Laurent, à Auray le 25 septembre 2013, © 2012 AFP


                                             Le secrétaire national du PCF Pierre Laurent, à Auray le 25 septembre 2013
 

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, a affirmé samedi que le "maître-mot n'est pas autonomie", mais "rassemblement" pour les élections municipales, prenant le contre-pied de son partenaire, le Parti de gauche qui appelle à l'autonomie au premier tour.

"Le maître mot pour nous n’est pas autonomie, c’est rassemblement", a déclaré Pierre Laurent lors du discours de clôture des rencontre nationales durant lesquelles ont été choisis les chefs de file pour les villes de plus de 20.000 habitants avant validation dimanche par le Conseil national.

"Cette bataille du rassemblement doit être menée comme une bataille politique publique en interpellant les citoyens. Ça ne se règle pas dans les couloirs, fussent-ils les couloirs du Front de gauche", a-t-il ajouté.

"Bien sûr qu’il y a un débat au sein du Front de gauche et il y a un débat au sein des communistes mais quoi de plus naturel ? Quoi de plus sain ?", a interrogé le sénateur de Paris.

Le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, partenaire du PCF au sein de Front de gauche, appelle à une autonomie au premier tour des municipales alors que les communistes qui gèrent de nombreuses villes avec les socialistes sont favorables au "cas par cas".

Quant aux alliances entre écologistes et le Front de gauche qui s’élaborent dans certaines villes, "c’est exactement ce que nous voulons, que le rassemblement soit le plus large possible", a expliqué le secrétaire national du PCF. 

"Si nous renonçons à ça, c’est que nous renonçons à faire bouger les lignes dans la gauche", a assuré Pierre Laurent qui a rappelé avoir été à l’origine des Assises pour une VIe République en juin auxquelles avaient participé les dirigeants d’EELV dont Pascal Durand le secrétaire national ainsi que des membres de l’aile gauche du parti socialiste.

"Il faut un Front de gauche capable de penser le rassemblement au delà de lui-même", a-t-il dit.

Sur la méthode pour aborder les municipales, Pierre Laurent s’est dit "confiant". "Nous sommes tranquilles, la méthode est claire, simple, limpide : c’est la démocratie".

Rappelant que ce sont les militants qui trancheront localement entre rassemblement et autonomie, il a lancé : "nous sommes le seul parti où les instances nationales n’imposent pas leurs décisions aux instances locales".

Pierre Laurent s’adressait à quelque 500 personnes, des maires communistes de villes de plus de 20.000 habitants, les membres du Conseil national et ses animateurs de section, réunis aux Docks de Paris à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).

 

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8 octobre 2013 2 08 /10 /octobre /2013 06:57

 

 

                Michel Stefani : "J’attends de savoir quand les Corses seront consultés"


Rédigé par Nicole Mari le Samedi 5 Octobre 2013


 


Michel Stefani est l’un des cinq élus territoriaux à avoir voter contre le projet de réforme constitutionnelle adopté, à une écrasante majorité, la semaine dernière à l’Assemblée de Corse (CTC). En marge de la visite insulaire de François Hollande, le conseiller territorial du Front de gauche, président des Chemins de fer de la Corse, réagit au débotté, pour Corse Net Infos, aux propos présidentiels sur ladite réforme, à l’actualité judiciaire sur les transports maritimes et aux rumeurs électorales sur son éventuelle candidature aux Municipales de 2014.

Michel Stefani, conseiller territorial du Front de gauche, président des Chemins de fer de la Corse.
Michel Stefani, conseiller territorial du Front de gauche, président des Chemins de fer de la Corse.
- Que pensez-vous des propos de François Hollande sur la Corse ?
- Le Président de la République a dit qu’il recevait positivement la délibération de l’Assemblée de Corse et la volonté de dialogue qui a été exprimée. Donc, le dialogue est ouvert avec l’Etat. Ce qui me préoccupe, à cet instant, et qui n’a pas été dit par le Président de la République, c’est de savoir quand les Corses seront consultés sur leur propre avenir puisque c’est bien de cela dont il s’agit. Aujourd’hui, la seule délibération de l’Assemblée de Corse, fut-elle prise à une écrasante majorité, ne répond pas, me semble-t-il, à cette exigence démocratique. Le Président de la République est le garant de la démocratie dans notre pays. Donc, j’attends qu’il dise quand les Corses seront consultés.
 
- Le Chef de l’Etat a repositionné les priorités sur le développement économique. En êtes-vous satisfait ?
- Je pense qu’il faut, effectivement, réorienter la politique de la CTC vers le développement économique. L’Etat doit prendre toute sa place dans cet objectif pour passer d’une économie essentiellement axée sur le tourisme, voire le tourisme de luxe, à une économie productive qui permette de créer de l’emploi stable. Ensuite, nous ne devons pas négliger la commande publique et un engagement de l’Etat. La 3ème tranche du PEI (Plan exceptionnel d’investissements) a été signée. On peut, certes, considérer que cet engagement n’est pas suffisant, mais, dans l’esprit de la solidarité nationale, ce n’est pas négligeable. Les retombées de ces investissements publics doivent être mieux réparties.
 
- N’est-ce pas le cas ?
- On a vu que ce n’était pas tout à fait le cas. Donc, il faut réfléchir à cet aspect des choses dans le domaine de l’investissement public pour que les fruits de la croissance, que l’on peut récolter en Corse à partir de cet investissement, soient équitablement répartis.
 
- Comment réagissez-vous à la probable annulation par la justice des OSP (Obligations de service public) en matière de transport maritime ?
- Je ne suis pas surpris de l’acharnement judiciaire de Corsica Ferries. Nous nous y étions préparés. Il faut attendre, effectivement, que le Tribunal administratif se prononce. Quoi qu’il en soit, il ne faut pas renoncer aux OSP, sinon ce serait le règne des low costs et des opérateurs privés. On sait que cela n’est bon, ni pour le service public, ni pour les usagers, ni pour les salariés.
 
- Que va-t-il se passer si les OSP sont effectivement annulées ?
- Il faudra examiner si l’annulation se fait sur le fond ou sur la forme. Si elle se fait sur la forme, la CTC devra se prononcer à nouveau. Si elle se fait sur le fond, il faudra étudier la décision du Tribunal administratif pour, éventuellement, délibérer et apporter les corrections nécessaires, si celles-ci doivent être apportées.
 
- D’un point de vue politique, la rumeur court que vous seriez présent sur la liste PRG à Bastia. Confirmez-vous ?
- Non. Je respecte un principe en politique. Je suis candidat là où je vis et là où je suis installé, c’est-à-dire à San Martino di Lota, pas à Bastia.
 
- Serez-vous candidat ou présent sur une liste à San Martino di Lota ?
- Pour l’instant, nous n’en avons pas débattu.
 
Propos recueillis par Nicole MARI
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6 octobre 2013 7 06 /10 /octobre /2013 15:16

LES GRANDS 2

 

 

Révélation : le mode d’emploi de Castorama pour briser les syndicats
Thomas Lemahieu

Dans un manuel révélé par l’Humanité à consulter ici, l’enseigne de bricolage, à la pointe du combat patronal pour le travail du dimanche, apprend à ses dirigeants à «  marginaliser  » les syndicalistes.

Quand elles ne mettent pas en scène la mobilisation des « vrais » salariés qui, malgré le Code du travail, voudraient tant avoir la liberté chérie de travailler le dimanche, les grandes enseignes du bricolage passent leur temps du lundi au samedi à contrecarrer l’implantation syndicale dans leurs magasins. Dans un diaporama que l’Humanité révèle (voir le document ci-dessous, notamment à partir de la page 30), Castorama détaille une série de consignes édifiantes pour ses cadres dirigeants, encouragés à opposer la « représentativité salariale » à la représentativité syndicale : au premier tour des élections professionnelles, il faut, indique le manuel, « inciter à l’abstention » afin de faire perdre aux organisations syndicales leur monopole en matière de représentation et, permettre à des candidats « sans étiquette » de se présenter au second tour.

Piloter des suffrages

Mais attention, ajoutent les Machiavel de Castorama, « moins il y aura de suffrages valablement exprimés, plus le délégué syndical aura la chance d’atteindre les 10% qui lui permettront de garder son mandat (seuil de représentativité) : il faudrait piloter suffisamment de suffrages exprimés sur une organisation syndicale pour mettre en délicatesse une autre, mais ne pas dépasser la moitié des inscrits pour ne pas réaliser le quorum. Ainsi, on écarte une organisation syndicale et on en légitime une autre  ». Les dirigeants de magasins sont encore appelés à « affaiblir la capacité électorale », « soutenir le cas échéant le CE en place », « identifier une liste alliée », « marginaliser les organisations syndicales », etc.

Devant cette pièce datant de 2010, Jean-Paul Gathier, délégué central FO, s’est mis en tête de demander des explications à la direction de Castorama au mois de juin dernier. Le syndicaliste les attend encore, mais il assure : « Pour la direction, les élections doivent servir à contrer les délégués qui les embêtent et à limiter l’influence syndicale. Ce type de pratiques perdure, les syndicalistes les voient à l’œuvre dans tout le pays… »

Thomas Lemahieu

Documents à télécharger :
http://www.humanite.fr/sites/default/files/pdf/2013/2013-10-03strategi...

* http://www.humanite.fr/social-eco/c-est-castoche-de-casser-du-syndicat...
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6 octobre 2013 7 06 /10 /octobre /2013 14:36

                                                      MARE NOSTRUM-copie-1

Lampedusa : le PCF dénonce des politiques sécuritaires et égoïstes (Gilles Garnier - PCF) 


Combien faudra-t-il de morts pour que les gouvernements européens et l'Union européenne s'aperçoivent que « l'Europe forteresse » est une impasse ?

Combien faudra-t-il de morts pour qu'ils s'aperçoivent que les murs, les barrières, pour empêcher l'immigration sont à la fois inhumains, coûteux et inefficaces ?

Combien de morts encore faudra-t-il encore pour que l'on prenne conscience que l'avenir est à la coopération, et non à la concurrence ?

Combien de morts encore pour que cesse la cynique hypocrisie des gouvernements européens qui versent des larmes de crocodiles sur les victimes des guerres mais leur refusent tout asile ?

 

Les peuples européens, eux, ne sont pas égoïstes. Les habitants de Lampedusa l'ont encore une fois prouvé en portant assistance aux naufragés et s'occupant des corps sans vie rejetés par la mer.

Mais la crise est prétexte à d'immenses reculs sociaux et démocratiques qui menacent la solidarité. La paix, la justice, la solidarité censés être aux fondements de l'Union européenne ne sont plus que des oripeaux qui cachent à peine la cruauté du marché et de la concurrence.

Le PCF et ses partenaires du Front de gauche ont dénoncé et dénonceront toujours des politiques sécuritaires égoïstes inhumaines.

 

Il faut répondre « humanité » à ceux qui risquent leur vie pour fuir la misère et la guerre. Il faut répondre « solidarité et coopération » avec les peuples du monde. La concurrence et le libre-échange portent des logiques criminelles parce qu'elles divisent et mettent en compétition les peuples. Il faut répondre « paix » pour que l'Union européenne et l'ONU usent de tout leur poids diplomatique pour mettre fin aux conflits ; et ne pas se contenter d'une politique de la canonnière, a fortiori quand elle est à géométrie variable.

L'Association France Terre  d’asile demande d’éviter d’autres tragédies comme celle de Lampedusa

Paris, 4 oct (PL) L’organisation  humanitaire France Terre  d’asile a demandé aujourd’hui à l’Union européenne (UE) d’éviter de nouvelles  tragédies comme le naufrage  auprès du port  italien de Lampedusa qui a causé des centaines de morts et disparus.

Cela fait partie d’un drame quotidien chez milliers  de personnes  de  l’Afrique subsaharienne s’engageant dans un voyage risqué  pour arriver au territoire européen, a dit Pierre Henry, directeur de l’association consacrée à secourir les migrants en situation irrégulière.

Les Etats européens sont responsables et doivent affronter  la situation, a assuré l’activiste en ajoutant  que  France Terre d’Asile et quelques autres  68 associations ont lancé un appel  aux autorités  de l’UE pour la mise en place des mesures correspondantes.

Un dernier bilan des gardes-côtes  italiens dénombre 130 morts et quelque 200 disparus à la suite du naufrage ayant eu lieu  la veille près de Lampedusa.

Le bateau transportait  près de 500 personnes, la plupart d’entre eux d’origine somalienne.

 

                                                          source:Prensa latina (Cuba)

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6 octobre 2013 7 06 /10 /octobre /2013 14:13

 

                                                                          MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

   enfants syrie  La crise syrienne et la déroute de François Hollande

vendredi 27 septembre 2013


Fin août, une intervention militaire des Etats-Unis et de la France contre la Syrie semblait imminente, annoncée comme telle par les gouvernements américain et français. Hollande et Fabius étaient bien plus virulents qu’Obama. Il fallait « punir » le régime syrien pour l’utilisation d’armes chimiques. Des innocents, des femmes et des enfants avaient été tués. Les preuves étaient accablantes et ne laissaient aucun doute quant à la culpabilité du régime. La France allait donc prendre ses responsabilités. Le président français voulait que l’attaque ait lieu rapidement, sans attendre davantage de vérifications sur place et avant l’ouverture de la nouvelle session parlementaire du 4 septembre dernier.

Aujourd’hui, Monsieur Hollande chante une tout autre chanson. Les frappes « indispensables » n’ont toujours pas eu lieu et ne semblent plus être à l’ordre du jour dans un avenir prévisible. Le « devoir sacré » de punir la Syrie a été mis de côté. Une attaque occidentale contre la Syrie n’est pas définitivement exclue. Toutes sortes de retournements sont encore possibles. Mais quoi qu’il en soit, ceux de ces dernières semaines en disent long sur l’affaiblissement de la position mondiale de l’impérialisme français et sur la véritable nature du gouvernement « socialiste » de François Hollande.

Manipulation de l’opinion publique 

Les agressions impérialistes ont toujours des objectifs « nobles » – selon la propagande des agresseurs. Ce fut le cas même avec Adolphe Hitler, qui présentait l’invasion des pays de l’Europe centrale comme des guerres de libération des minorités allemandes. Plus récemment, le bombardement de la Serbie était engagé pour protéger les Albanais, l’invasion de l’Afghanistan pour éliminer Ben Laden – qui n’y était pas – et, tant qu’à faire, pour libérer les femmes afghanes ! L’invasion de l’Irak devait sauver le monde des « armes de destruction massive » qui se sont avérées inexistantes, tandis que la guerre en Libye avait un but humanitaire, visant à protéger la population de Benghazi d’un massacre imminent.

L’attitude des puissances occidentales envers la Syrie nous offre un nouvel exemple de cette manipulation de l’opinion publique. Pour justifier le bombardement prévu, il fallait un prétexte. Il n’est pas impossible que les forces armées syriennes aient utilisé des armes chimiques contre des civils. Assad dirige un régime exécrable qui n’aurait pas de scrupules à ce sujet. D’un autre côté, l’Arabie Saoudite et le Qatar, qui arment et financent les groupes armés sur place, réclamaient des frappes contre les installations militaires syriennes bien avant l’utilisation des armes chimiques. De leur point de vue, ce massacre tombait à pic. Il est donc loin d’être impensable que des milices à la solde des pays du Golfe – qui perdaient du terrain face à l’armée syrienne – aient eu recours à cet expédient à leurs propres fins. Les milices fondamentalistes ont elles-mêmes perpétré de nombreux massacres en Syrie, tuant « femmes et enfants » par centaines. Monsieur Hollande ne semble pas avoir remarqué ce détail. Mais peut-être que, pour lui, des massacres ne sont dignes d’intérêt que s’ils sont le produit de gaz toxiques…

Comme avec l’Irak, le rapport des inspecteurs de l’ONU n’avait d’autre but que de servir de justification à une intervention décidée a priori. Avant l’envoi des inspecteurs, Hollande et Fabius prétendaient détenir des preuves irréfutables impliquant le régime syrien. Mais selon le gouvernement russe, le rapport des services de renseignement français ne contient aucune preuve matérielle. Poutine est allé jusqu’à déclarer que si la France pouvait fournir des preuves, il approuverait une intervention militaire. La France n’a rien fourni de la sorte. Et finalement, lorsque le rapport des inspecteurs de l’ONU a été rendu, il ne contenait pas d’éléments susceptibles d’incriminer le régime. Il paraît que la désignation des responsables ne faisait pas partie de la mission des inspecteurs ! Mais dans ce cas, quel était le lien entre le contenu de leur rapport et le déclenchement des frappes ?

Enjeux et manœuvres impérialistes 

La guerre humanitaire n’existe pas. L’impérialisme humanitaire n’existe pas non plus. C’est en vain que les âmes bien-pensantes s’en remettent à l’ONU et à sa pitoyable « charte » pour répandre la justice et la paix dans le monde. Quand les intérêts des capitalistes sont en jeu, le sort « des femmes et des enfants » n’entre pas en ligne de compte. Tout au long de leur histoire, les grandes puissances ont répandu la misère et la mort dans le monde, organisant famines, guerres et massacres, ne reculant devant rien pour défendre leurs intérêts. Quand cela les arrange, ils versent des larmes de crocodile sur les souffrances « des femmes et des enfants », comme c’est le cas en ce qui concerne la Syrie. Ce que les Etats-Unis, la France et les monarchies du Golfe veulent protéger n’est pas des « civils innocents », mais leurs propres intérêts économiques et positions stratégiques dans la région.

Nous ne défendons pas le régime syrien. Nous voulons son renversement. Mais la question des forces sociales qui accomplissent ce renversement est primordiale. Si le régime avait été renversé par un mouvement révolutionnaire, par un mouvement de la classe ouvrière syrienne, sa défaite aurait donné une nouvelle impulsion aux révolutions en cours en Egypte et en Tunisie et ouvert la possibilité d’une extension de la révolution à travers le Moyen-Orient. Mais la révolution syrienne, qui a commencé sous l’impact d’événements extérieurs – les révolutions en Tunisie et en Egypte – a été rapidement étouffée. Les dizaines de milliers de combattants qui font la guerre contre Assad actuellement n’ont rien de révolutionnaire ou même de progressiste. Bien au contraire. Selon un rapport de l’Institut Britannique de Défense (IHS Jane’s, lié aux services de renseignements britanniques), publié par le Daily Telegraph, on évalue à quelque 70 000 hommes les forces se réclamant de diverses doctrines djihadistes : Wahhabisme, Al Qaeda, etc. Les mieux armées et les plus puissantes de ces structures sont financées et équipées par l’Arabie Saoudite et le Qatar. Quelque 10 000 miliciens, selon le même institut, appartiendraient directement à Al Qaeda. Le peuple syrien est pris dans un étau entre la tyrannie du régime et la tyrannie des djihadistes. C’est une guerre réactionnaire des deux côtés. Il est donc hors de question de soutenir l’un des deux camps.

Si le régime devait tomber, avec ou sans les bombardements occidentaux, qui en profiterait ? Dans les conditions actuelles, qui malheureusement excluent à court terme un mouvement indépendant des travailleurs syriens, le renversement du régime par les milices réactionnaires n’aurait aucune conséquence positive du point de vue du peuple syrien. Les seuls qui en tireraient profit seraient les régimes saoudien, qatari et turc. L’Arabie Saoudite et le Qatar sont deux Etats rivaux qui réclament tous deux le bombardement des dispositifs militaires du régime syrien. Ils ont versé des milliards de dollars aux miliciens sur place. S’ils réussissent à renverser Assad, ou même à l’affaiblir considérablement, ils renforceraient leurs positions stratégiques face à la Russie et à l’Iran et feraient main basse sur au moins une partie des ressources énergétiques du pays. Les Qataris veulent construire un gazoduc passant du Golfe Persique, à travers la Syrie, vers l’Europe. La Syrie, l’Iran et la Russie y sont hostiles.

Quant à l’impérialisme français, il partage beaucoup d’intérêts économiques – et donc stratégiques et militaires – avec le Qatar et l’Arabie Saoudite. De nombreuses formes de « coopération militaire » existent entre la France et ces deux Etats. Bien avant le massacre provoqué par des armes chimiques, l’Arabie Saoudite fournissait des armes lourdes – dont, selon certaines sources, des armes chimiques – aux milices djihadistes. La France est active du côté des djihadistes également. Une dépêche de Reuters publiée au début du mois de septembre affirmait que des conseillers militaires français installés en Turquie et en Jordanie formaient des miliciens à l’utilisation d’armes fournies par les Saoudiens.

Il semblerait que Sarkozy tendait à favoriser les Qataris, alors que Hollande tente de se rapprocher davantage des Saoudiens. Quoi qu’il en soit, les liens entre la France et ces dictatures se sont renforcés au fil des années. En 2006, un accord a été conclu entre Total et la compagnie pétrolière saoudienne Aramco, portant sur la construction d’une raffinerie géante à Jubail. Une joint venture (SATORP) a été créée à cet effet. La construction du site a commencé en 2009. Aujourd’hui, il est en cours d’achèvement et déjà opérationnel. Capable de produire 400 000 barils de pétrole brut par jour pour desservir le Moyen-Orient et l’Asie, le site de Jubail produira également 700 000 tonnes de paraxylène, 150 000 tonnes de benzène et 200 000 tonnes de propylène par an. Ce projet et bien d’autres du même genre, impliquant également des compagnies pétrolières américaines, donnent une idée des intérêts qui sont en jeu dans la région. Dans la lutte pour s’assurer des zones d’influence, le contrôle de la Syrie est un enjeu majeur.

Des considérations de ce genre figurent beaucoup plus large dans les calculs de François Hollande et du système dont il est l’esclave volontaire que la vie de quelques centaines « de femmes et d’enfants ». L’attaque contre la Syrie voulue par Hollande ne répond pas aux « crimes contre l’humanité » du régime Assad mais aux intérêts stratégiques des puissances occidentales et de leurs partenaires dans la région. Quand François Hollande cherche à convaincre la population de la France – sans grand succès, à en croire les sondages – qu’une attaque contre la Syrie viserait à « protéger des civils », il prouve seulement par là qu’il n’est qu’un menteur cynique, comme n’importe quel autre politicien capitaliste.

Depuis des décennies, la Syrie constitue une position stratégique de la plus haute importance pour la Russie. C’est un partenaire économique majeur. La Russie exploite le pétrole et le gaz syriens. D’où l’opposition des Russes au gazoduc que veulent installer les Qataris. Depuis 1971, la Russie dispose d’une base navale importante à Tartous, sur la Méditerranée, face à Chypres. Elle est destinée à abriter des navires de guerre lourds. C’est le seul accès de la Russie sur la Méditerranée. Moscou ne pourrait en aucun cas se permettre de perdre cette base, ni de compromettre sa sécurité en laissant des forces au service d’intérêts hostiles s’installer durablement en Syrie. L’Arabie Saoudite et le Qatar appuient des milices et divers regroupements terroristes en Tchétchénie. Il semblerait qu’ils aient essayé de se servir du contrôle financier et logistique qu’ils exercent sur ces « rebelles » tchétchènes comme monnaie d’échange contre un vote favorable – ou tout au moins une abstention – de la Russie à l’ONU sur la question syrienne.

Amis et intérêts

Lord Palmerston (1784-1865) disait que son pays n’avait « ni amis éternels, ni ennemis éternels, mais seulement des intérêts éternels et perpétuels ». Il parlait de l’Angleterre, mais cela vaut pour toutes les puissances impérialistes, ce dont l’affaire syrienne nous offre une nouvelle preuve. Les représentants du capitalisme français – de droite comme de « gauche » – ne sont ni pour ni contre des fanatiques fondamentalistes. Il en va de même pour les gouvernements américains successifs. Leur attitude est déterminée par leurs intérêts du moment. Rappelons que dans les années 80, pendant la guerre contre le régime pro-soviétique de Kaboul, les milices islamistes étaient financées et armées par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France. Plus tard, dans les années 90, ces grandes puissances ont participé à la mise sur pied de l’armée des soi-disant « talibans ». Ben Laden était considéré alors comme un allié précieux de l’Occident.

En Libye, les frappes aériennes massives appuyaient les milices fondamentalistes actives au sol, qualifiées de « révolutionnaires » pour l’occasion. Mais lorsque ces mêmes milices menaçaient les intérêts du capitalisme français au Mali, le « danger fondamentaliste » a été ressorti des placards diplomatiques pour justifier une intervention militaire. Pour la Syrie, François Hollande ne peut pas se servir du même prétexte. Les « ennemis » au Mali sont des « amis » en Syrie.

La voix de la France, bien plus forte que ses moyens

Hollande a sans doute pensé se défaire de la mollesse et de l’indécision que ses critiques lui imputent en adoptant un ton particulièrement belliqueux à l’égard de la Syrie. Lui, François Hollande – chef des armées ! – ne se démonterait pas. Sans attendre, il fallait punir la Syrie ! Ici, il faut reconnaître que, quelles que soient les déficiences de François Hollande par ailleurs, il ne manque certainement pas d’air. Si Hollande avait vraiment les moyens de punir la Syrie, qu’est-ce qu’il attendait ? Il attendait juste un peu d’aide… des Etats-Unis ! Quand Hollande et ses diplomates se vantent du « courage de la France », qui « n’a pas hésité à menacer de recourir à la force », ils oublient de préciser que la force en question était américaine – et non française.

Car la vérité, c’est qu’en dépit du bellicisme verbal de son président, la France n’a pas les moyens de faire la guerre contre la Syrie, et le « chef des armées » le sait pertinemment. La France serait incapable de mener une action d’envergure en Syrie. Son apport militaire, par rapport à celui des Etats-Unis, ne serait qu’anecdotique. La France n’a pas les moyens de bombarder la Syrie à partir de la mer. Les frappes aériennes dont elle a – du moins théoriquement – les moyens exposeraient ses avions aux systèmes de défense syriens qui sont, pour le coup, extrêmement sophistiqués. Son alliance avec les Etats-Unis fait penser à celle d’une souris et d’un éléphant. Le petit rôle militaire qu’aurait joué la France dans la « punition » de la Syrie s’est traduit dans le domaine diplomatique par le fait qu’elle n’a même pas eu droit à un strapontin lors des discussions à Genève. Hollande brandissait impuissamment sa petite épée de bois à Paris, pendant que les affaires sérieuses étaient traitées entre la Russie et les Etats-Unis à Genève.

Le fait que la perspective de bombardements ait cédé du terrain à celle d’un « texte fort » doit beaucoup à l’opposition de la Russie et, accessoirement, de l’Iran. La Russie ne peut pas lâcher le régime d’Assad. Par conséquent, une guerre contre la Syrie serait une guerre menée directement contre des intérêts russes. Mais d’autres facteurs majeurs entrent en ligne de compte dans la volte-face américaine, et donc française.

Premièrement, du point de vue de l’impérialisme américain, l’utilité d’une attaque contre la Syrie n’est pas évidente. Si l’intervention devait se limiter à quelques « frappes ciblées », il est clair que le régime syrien s’en remettrait rapidement. En effet, Assad n’est pas seul. La Russie et l’Iran sont des alliés puissants. Si, au contraire, il était question d’infliger des dégâts d’une ampleur telle que les capacités militaires du régime en soient durement affectées, la guerre ne pourrait pas se limiter à quelques destructions et ne serait pas non plus de courte durée. Une intervention de grande envergure attiserait durablement les tensions entre la Russie et les Etats-Unis et aggraverait l’instabilité économique, sociale et politique de l’ensemble du Moyen-Orient. Une guerre prolongée risquerait fort de se répandre vers le Liban, l’Irak et ailleurs.

Des considérations politiques s’ajoutent à ce dilemme concernant l’ampleur de l’action à entreprendre. L’affaiblissement militaire du régime favoriserait l’action des milices fondamentalistes sur le terrain, comme ce fut le cas en Libye. Et si jamais celles-ci parvenaient à renverser le régime, le résultat ne serait pas la création d’un Etat satellite des Etats-Unis, mais la division du pays entre plusieurs zones d’influence des milices djihadistes rivales et, inévitablement, l’extension de la lutte armée vers le Liban et l’Irak, entre autres. C’est pour cette raison que les puissances occidentales ont essayé de soutenir les milices djihadistes juste assez pour affaiblir le régime et le mettre sous pression, mais pas assez pour leur permettre une victoire décisive. Tout en pleurant sur le sort des « victimes de la guerre civile » dans les médias, elles ont sciemment entretenu et prolongé la tuerie dans le but de forcer Assad et les Russes à faire des concessions à l’Arabie Saoudite, au Qatar, au Koweït, etc.

Les guerres en Afghanistan, en Irak et plus récemment en Libye, n’ont pas obtenu des résultats positifs tangibles, même du point de vue des impérialistes. Au cours de la dernière période, le Washington Post a publié plusieurs articles faisant état des « doutes sérieux » de l’Etat-Major américain quant à l’opportunité d’une nouvelle guerre. Cela fait douze ans que les forces armées américaines sont en guerre permanente, et pour quel résultat ? Quelle est la différence entre l’Afghanistan d’aujourd’hui et l’Afghanistan de 2001 ? Douze ans de guerre n’ont servi à rien. En Irak, il n’y a plus Saddam Hussein, qui, ne l’oublions pas, avait été armé et appuyé par des puissances occidentales, dont la France et l’Allemagne. C’est l’Allemagne, en l’occurrence, qui lui fournissait les moyens de fabriquer des armes chimiques, comme elle en a fourni à la Syrie. Mais la situation actuelle en Irak est très instable et contribue ainsi à l’instabilité dans toute la région – y compris en Arabie Saoudite. Il y a aussi le risque d’une flambée des prix pétroliers dans le cas d’une attaque contre la Syrie.

Cette accumulation de contre-indications explique la réticence, voire l’hostilité, des milieux capitalistes et des gouvernements de nombreux pays – dont l’Allemagne et pratiquement tous les pays européens – au déclenchement d’une guerre contre la Syrie. Le sentiment qu’une intervention risquerait de créer bien plus de problèmes qu’elle n’en résoudrait explique aussi le vote du parlement britannique et l’opposition d’une majorité de sénateurs américains.

Enfin, il y a l’opposition des populations dans les pays agresseurs. Trois Américains sur quatre et au moins deux Français sur trois sont hostiles à une intervention en Syrie. Dans l’armée américaine, des pétitions clandestines circulent contre la guerre. Officiers et soldats de rang se prennent en photo, se couvrant le visage d’une feuille de papier sur laquelle il est écrit : « Je n’ai pas rejoint les Marines pour me battre à côté d’Al Qaeda ». Ou encore : « Nous avons perdu trop d’hommes en Afghanistan aux mains des djihadistes. Pourquoi les aider en Syrie ? » Les peuples ont vu que les guerres en Afghanistan et en Irak n’ont abouti à rien, si ce n’est à installer des gouvernements fondamentalistes oppresseurs et corrompus, entourés de chefs de guerre djihadistes. Et ils en ont assez.

En France, par exemple, Hollande s’en prend aux hôpitaux, à la sécurité sociale, aux services publics, aux retraites, aux droits et aux conditions de travail des salariés. Au nom de l’endettement de l’Etat, il augmente la fiscalité, même pour les foyers les plus modestes. Et pourtant, il est prêt à consacrer des centaines de millions d’euros à des guerres pour le compte des compagnies de pétrole et des marchands d’armes. La guerre en Libye et les autres opérations militaires engagées en 2011 ont coûté 1,7 milliard d’euros. En 2012, le coût des opérations a été de 837 millions. Un porte-avions avec son groupe aérien déployé pendant une semaine coûte entre 20 et 30 millions d’euros. Un destroyer déployé pendant une semaine coûte entre 5 et 6 millions d’euros. Un seul missile air-sol AASM coûte 350 000 euros. Combien d’emplois pourrait-on créer avec cet argent en France, où le capitalisme a créé une « armée » de 5 millions de demandeurs d’emploi ?

Constatant toutes les difficultés et divisions dans lesquelles les puissances occidentales s’embourbaient, Poutine a pu infliger une défaite diplomatique majeure aux Etats-Unis. Sa proposition concernant la mise sous tutelle des armes chimiques syriennes, qui aurait été rejetée sans appel dans d’autres circonstances, enlevait le dernier brin d’argumentation aux partisans des frappes.

Le coup est dur pour Obama et les « maîtres de la guerre » américains – habitués comme ils le sont à décider de la guerre ou de la paix à leur guise. Il l’est encore plus pour Hollande. Il se démène comme il peut pour se préserver du ridicule. Son épée de bois a été remplacée par la revendication d’un « texte » qui devrait être « fort », c’est-à-dire incluant la menace d’une intervention armée contre la Syrie si son gouvernement ne se pliait pas aux conditions fixées par le Conseil de Sécurité de l’ONU. En l’occurrence, la résolution russo-américaine ne menace pas la Syrie et n’attribue pas non plus la responsabilité de l’utilisation de gaz toxique au régime syrien. Fabius et Hollande, essuyant ce nouveau camouflet, avaient tout de même assez de courage – ou de sens de l’humour, peut-être – pour qualifier la résolution de « pas en avant » ! Dans les faits, c’est une défaite diplomatique cinglante.

Tous les pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord sont déstabilisés. Les événements en Syrie se déroulent dans ce contexte. En Tunisie et en Egypte, révolution et contre-révolution s’affrontent. Le cours des événements échappe au contrôle des grandes puissances, qu’elles soient occidentales ou orientales. Les régimes tyranniques du monde arabe, inextricablement liés aux intérêts impérialistes, sentent le sol se dérober sous leurs pieds. La déstabilisation se propage désormais aux puissances régionales que sont l’Iran, l’Arabie Saoudite et Israël, dont les régimes cherchent désespérément à consolider leur position intérieure par la défense et l’extension de leurs « zones d’influence » à l’extérieur. Toutes ces turbulences sont la conséquence d’un ordre social – le capitalisme – devenu totalement incompatible avec le développement économique et social, un ordre qui ne peut se maintenir qu’en refoulant l’humanité en arrière. Pour les masses d’Afrique et du Moyen-Orient, déjà misérables, cette régression signifie une descente en enfer. Non l’enfer imaginaire des religions, mais un enfer terrestre, un enfer matériel et mortel.

 

Greg Oxley (PCF Paris)

http://www.lariposte.com/

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6 octobre 2013 7 06 /10 /octobre /2013 09:50

 

La "vendeuse" Séphora vue en boucle à France 2, TF1, Canal+ etc., est en fait responsable des achats et ne travaille donc pas le dimanche. La voici en photo en bonne compagnie. Encore une fois bravo mesdames et messieurs les journalistes de TV pour vos infos si pertinentes. Heureusement que les citoyens veillent pour démonter vos bobards serviles.

 

 

                              Photo : La "vendeuse" Séphora vue en boucle à France 2, TF1, Canal+ etc., est en fait responsable des achats et ne travaille donc pas le dimanche. La voici en photo en bonne compagnie. Encore une fois bravo mesdames et messieurs les journalistes de TV pour vos infos si pertinentes. Heureusement que les citoyens veillent pour démonter vos bobards serviles.

 

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6 octobre 2013 7 06 /10 /octobre /2013 09:31

                                                                              cerveau animé

 

 

 

                       La situation du Mali d’aujourd’hui

Amadou Seydou TRAORE Libraire Editeur
publié le : 5 Octobre, 201, transmis  par le Collectif Polex

 

Pour comprendre la situation du Mali d’aujourd’hui il est indispensable de remonter au coup d’état du 19 novembre 1968. En effet, c’est à partir de cette date que le peuple du Mali a vu s’installer au pouvoir des personnes qui n’avaient que leur culot comme argument : «qui ose, gagne !» était leur slogan.

Et jour après jour, année après année, ils ont œuvré à convaincre le peuple :

1. que l’on peut réussir sans s’instruire et sans travailler ; il suffit de faire de sa conscience un escabeau et de se livrer à tout ce qui permet de gagner de l’argent par les moyens les plus condamnables ;
2. que la vie se résume au plaisir et au loisir ; il faut s’y adonner avec frénésie. C’est l’époque de la prolifération des «grins», des clubs, des boites de nuit, des modes vestimentaires extravagantes, des chansons dévergondées, etc.
3. que le fonctionnaire surtout quand il est haut placé peut et doit s’en mettre plein la poche.
4. que l’uniforme militaire suffit pour avoir tous les passe-droits ;
5. que les normes sociétales peuvent être publiquement et impunément violées ;
6. que toutes les organisations conscientes sont muselées (partis, syndicats, etc,) 
7. que la dictature au fur et à mesure qu’elle se renforçait, rompit la communication intergénérationnelle privant la jeunesse de toute possibilité de prise de conscience.

Ce pouvoir a régné sans partage pendant 23 ans sur le Mali. Il a procédé à la liquidation de toutes les valeurs sociétales du pays tout en prônant le contraire au point que l’un des membres de la junte, le Colonel Youssouf Traoré a pu qualifier le régime de «23 ans de mensonges».

Ce fut véritablement un régime de liquidation nationale qui a eu une influence catastrophique sur tous les aspects de la vie du peuple malien ; un peuple pourtant héritier d'une vieille et solide culture.

Aucun secteur de la vie nationale n’a échappé à son action néfaste : de l’armée à l’école malienne, des sociétés et entreprises d’état au commerce, de la justice à la santé, de la culture au sport, etc.

Au delà des destructions, prédations et liquidations matérielles dans tous les domaines, il est l'auteur principal du démantèlement de l'Homme Malien dans ses valeurs morales et patriotiques.

La paresse, l'inconscience professionnelle, les tricheries, l'effronterie, le dévergondage, le vol, les détournements de deniers publics, les passe-droits, l'indifférence du pouvoir devant les souffrances du peuple, la violence gratuite dans les rapports interpersonnels, l'incivisme, l'effondrement du système éducatif et des Sociétés d’État, l'étouffement du sentiment patriotique et tant d'autres tares sociales dont souffre le Mali d'aujourd'hui, furent sinon enfantées mais assurément aggravées en cette trop longue saison kaki.

L’attentisme, le parasitisme, la propension à tout espérer de l’aide, l’irresponsabilité ont été érigés en lois de l’existence chez le Malien moyen.

Prenons l’exemple de la question de l’armée. C’est sous ce régime que :
1. 10 jours après leur coup d’état, les lieutenants du 19 novembre 1968 ont dissout l’état-major général et mis à la retraite 11 commandants et colonels, décapitant ainsi l’armée.
2. le désordre et l’indiscipline ont été installés dans l’armée par ces putschistes qui n’avaient d’égard pour aucun principe.
3. Le Comite Militaire de Libération Nationale (CMLN) a tué dans les bagnes de Kidal et de Taoudénit plus de 75 officiers parmi les plus valables (groupe Diby Silas Diarra, etc.), sans compter les sous-officiers et soldats.
4. Le CMLN a empêché la formation militaire par crainte de putsch (on peut compter sur les doigts d’une main le nombre de manœuvres militaires en 23 ans)
5. Le CMLN a liquidé la flotte aérienne après avoir employé des avions militaires pour transporter des plats de riz commandés à Dakar pour éblouir ses invités du dimanche à Bamako ou pour aller essayer des robes de ses «dames» dans des ateliers de couture à Abidjan.
6. Le CMLN a négligé la maintenance des blindés et de la DCA. Au contraire les engins ont été cannibalisés et on retrouve encore aujourd’hui des dynamos et d’autres organes de chars dans des ateliers civils de soudure.
7. Les dirigeants du CMLN ont créé l’inflation des grades sans référence, en procédant à des nominations scandaleuses dont ils étaient les principaux bénéficiaires. Eux-mêmes dans un délire d’accaparement, se sont propulsés de lieutenants à colonels. Moussa Traore lui, s’est emparé en plus, de galons de général de brigade et de général d’armée. Et les avantages acquis de cette manière perdurent en salaires, pensions et autres.
8. Le CMLN a fermé l’unité de méharistes spécialement adaptée au combat en zone saharienne et vendu tous les dromadaires de l’armée.
9. Le CMLN a plongé les casernes dans un état de total délabrement. Les soldats mariés étaient obliges d’y construire de véritables gourbis faits de banco, de paille, de tôle ondulée et de cartons.
10. Le CMLN a introduit l’affairisme dans l’Armée et dans les Services de Sécurité en permettant tout aux militaires, policiers et gendarmes qu’il avait propulsés chefs d’arrondissements, Commandants de cercles, Gouverneurs, Diplomates, Ministres, Directeurs généraux de services ou d’entreprises d’Etat et qui sont devenus plutôt commerçants, entrepreneurs, hôteliers, etc.)
11. Le CMLN a instauré la délinquance et la corruption (vente de carburant stratégique et de pièces détachées, scandales dans l’Intendance et dans les différents corps, etc).
12. Les dirigeants du CMLN ont construit des «villas de la sécheresse» en 1972-1973 en vendant les dons reçus de l’Extérieur au lieu de les acheminer vers les populations qui mouraient de faim dans le Nord du Mali.

Samba Sangaré, rescapé du bagne a écrit dans «Le bagne-mouroir de Taoudénit» Si dans l'ensemble l’avènement des militaires au pouvoir par C.M.L.N. interposé a été une catastrophe, l'armée plus que tout autre corps socioprofessionnel en a payé le plus lourd tribut. Régulièrement elle a subi des purges sévères. Ses éléments, parfois les meilleurs, ont été envoyés par vagues successives dans les endroits les plus austères aux confins du Sahara, pour raison de complots ou tentative de coup d’Etat plus ou moins avérés.

Ce sont là quelques uns des actes majeurs qui ont porté un coup fatal à l’armée malienne.

Ainsi que nous l’avons dit plus haut, tous les secteurs de la vie nationale ont subi le même genre de gros dégâts. C’est pourquoi toute analyse de la situation du Mali doit commencer par là, car ce que nous vivons aujourd’hui n’est que la conséquence des destructions opérées au long des 45 dernières années par trois régimes (Moussa, Alpha et ATT) dont le premier est l’initiateur, les deux autres, des continuateurs pour l’essentiel. A l’évidence les rapports étroits qui ont toujours unis les trois hommes et les avantages qu’ils se sont mutuellement accordés s’expliquent surtout par le fait qu’ils ont le même point de vue. C’est là que réside l’explication des conditions luxueuses de logement et des libéralités accordées à Moussa Traore, un homme condamné à mort deux fois.

Problème du Nord Mali

Pour comprendre la genèse des évènements qui ont agité le Nord de notre pays, il faut savoir qu’il existe deux forces centrifuges : l’une d'origine externe et de nature impérialiste, la seconde interne et de caractère racial, quoique des alliances puissent les souder provisoirement même si, objectivement, des contradictions les divisent.

Le fait est que, malgré l'hostilité et l'opposition de plusieurs parlementaires d’Afrique du Nord et de l'Afrique Sud Saharienne, l'Organisation Commune des Régions Sahariennes (OCRS) fut créée par la loi française n° 057-7-27 de 10 Janvier 1957 parue dans le Journal Officiel de la République Française du 12 Janvier 1957. Le but officiellement proclamé était de «promouvoir toute mesure propre à améliorer le niveau de vie des populations et à assurer leur promotion économique et sociale dans le cadre d'une évolution qui devra tenir compte de leurs traditions»

Et Max Lejeune alors Ministre français, inaugurant le pipeline n°1 à Toggourt en Algérie, déclarait :
«Dans quelques années, la France, aidée par des concours extérieurs arrivera à obtenir son ravitaillement en carburant et deviendra directement après les USA et l'URSS la 3è puissance énergétique mondiale». Et c'était bien là le véritable mobile de la création de l'OCRS qui a causé entre 1958 et 1960, une véritable fièvre dans les milieux capitalistes et gouvernementaux français.

Le projet OCRS échoua parce que le Gouvernement de la République Soudanaise dirigé par l'USRDA, s'opposa fermement à cette tentative d'atteinte à notre intégrité territoriale, et parce qu'il fut rejeté par la plupart des chefs de tribus et de fractions. Cette folle entreprise a donc été enterrée à l'installation du premier Conseil de Gouvernement de la République Soudanaise, en présence du Haut Commissaire de la France et de l'Inspecteur des Colonies : la partie soudanaise était représentée par le Vice-Président du gouvernement, Jean-Marie Koné et le Ministre de l'intérieur Mamadou Madeira Keita. Le projet d'amputation du territoire soudanais au profit de l’OCRS, fut retiré devant l'opposition ferme de la partie soudanaise.

L'année suivante, en 1958, en présence du Gouverneur Général des colonies Messmer en visite chez nous, le conseiller territorial de Goundam, Mohamed El Mehdi, chef général des Kel Antassar revendiquait l’indépendance de la zone saharienne qu’il voulait faire ériger en soi-disant « République des Lithamés » pour «soustraire les nomades blancs à la domination de leurs anciens esclaves noirs». Le Gouverneur général Messmer envisageait favorablement la requête.

Le chef Kel Antassar persista dans sa volonté de sécession définitive qui aboutit, à la rébellion qui se manifesta dans l'Adrar des Iforhas et fut jugulée en 1964. Un noyau résiduel sécessionniste a persisté longtemps après et a trouvé refuge au Maghreb.
Mais il reste que parmi les tribus touareg, le mouvement de rébellion n’ait touché ni les Ouilliminden de Ménaka, ni les Kel-Bourem, les Irreguenaten et les Iguadarane de Gourma Rharous, ni les Kel Temoulaït et les Tillémédès de Tombouctou, ni les Tingueréguif de Goundam et de Diré. Il en serait de même des tribus arabes des Kunta, des Tormoz et des Idreylouba et enfin parmi les Kel Tamashek des Deg Hawalane, des Kel Haoussa et des Kel Essouk.

La première rébellion, celle de 1963-1964 a été réglée par l’emploi simultané de solutions militaires et politiques. Sous la direction de l’USRDA, les notables et patriotes Tamasheq de l’époque ont amené plus de révoltés à rendre leurs armes aux autorités civiles et militaires que ne l’a fait l’armée malienne. Ce n’était pas un arrangement ; c’était un règlement. Comme le disait le Président Modibo Keita, «les problèmes, il faut les régler, car à force d’arrangements, on finit par déranger la République elle-même». La solution a été tellement efficace que plus aucun des rebelles de cette époque n’a repris les armes. Ceux qui, 27 ans après se sont manifestés en 1989 n’ont rien à voir avec la première rébellion. . C’est ce qui transparait dans l’interview que le Président Modibo a accordée à des journalistes Algériens en aout 1964.
Apres avoir précisé que le mouvement de rébellion de 1963 était «circonscrit dans le seul cercle de Kidal», le Président Modibo Keita a déclaré :
«Vous savez que de tout temps cette région a été le théâtre d’opérations militaires des troupes françaises en raison de difficultés que la France avait rencontrées (alors que la République du Mali était le Soudan français)…pour intégrer ces populations accrochées à leurs montagnes dans le cycle normal de la vie du territoire.
Et les derniers événements entre ces rebelles et les troupes françaises datent de 1958. C’est vous dire donc que pendant les 78 ans de domination coloniale, cette région n’a jamais été totalement pacifiée.

Le deuxième élément, c’est que pendant longtemps, ce secteur a été soumis à une administration militaire, et que certains officiers Français, devant la poussée du nationalisme en Afrique et la perspective de constituer un état saharien autonome comprenant le Sud Algérien et le nord des pays situés au sud de l’Algérie, avaient tenté de créer un sentiment anti-Noir dans cette région.

En effet, on faisait croire à ces Touareg qu’ils étaient des « Blancs » et qu’il était impensable qu’ils puissent accepter une domination noire.

Le troisième facteur qui a surgi après notre indépendance, c’est qu’en raison de notre option, nous avons tenu à éliminer tous les vestiges de la féodalité dont l’aspect le plus inacceptable comme système était une forme déguisée de l’esclavage et de l’exploitation des populations par les féodaux. Enfin le quatrième point, c’est que ces populations nomades, précisément celles de l’Adrar des Iforhas, vivaient en marge de la société malienne et n’étaient pas accessibles à notre option d’une Nation malienne s’étendant du Sud Algérien aux limites avec la Haute Volta (actuel Burkina Faso), la Côte d’Ivoire et la Guinée au Sud.

D’autre part, l’exercice et l’édification économique du jeune pays devenu indépendant imposent à chaque citoyen des charges qui sont en proportion avec ses moyens. Or les nomades de cette région avaient été habitués à vivre en dehors de toute réglementation ; c’est vous dire en d’autres termes qu’ils ne payaient pas d’impôts. … La République du Mali a mis un terme au système de servage, liquidé la féodalité… Les membres des conseils de fractions et de tribus étant élus par l’ensemble de la population de la fraction ou de la tribu, le chef de la fraction ou de la tribu ne peut rien décider sans qu’au préalable il y ait l’accord d’une majorité du Conseil de la fraction ou de la tribu…

Le dernier chef rebelle a été abattu en juillet dernier (1964)… pratiquement le mouvement a été liquidé et les autres comparses se sont rendus soit aux unités de sécurité algériennes, soit aux unités de sécurité maliennes.

Nous devons dire également que notre action a été appuyée par les populations qui ont refusé de céder au chantage de ces rebelles. Certains jeunes et certains vieux de ces populations ont même aidé nos unités de sécurité à poursuivre les rebelles et n’ont pas hésité à voisiner avec ces mêmes unités contre des rebelles.

Il est évident que si ces résultats ont été obtenus, alors que comme je vous le disais tout à l’heure, un état permanent de troubles et d’insécurité régnait dans cette région, ce fut certes grâce à la qualité de nos troupes, mais aussi à notre organisation politique, parce que pendant que les forces de sécurité œuvraient contre les rebelles, le Parti, par les tournées de ses responsables politiques et administratifs, poussait les contacts jusque dans les moindres centres où il éclairait les populations sur la réalité de notre conception socialiste, et c’est ainsi que, très rapidement, le mouvement a été liquidé»

Le régime CMLN-UDPM, tout en assurant la promotion personnelle de cadres nomades véreux, raviva l'opposition sédentaires et nomades jadis encouragée par le colonialisme, et la cristallisa en procédant à la surreprésentation des populations nomades au détriment de leurs compatriotes sédentaires,

S’agissant des solutions qui ont été choisies à partir de 1989, n’oublions pas que c’est le régime de Moussa Traoré qui a initié les négociations de Tamanrasset avec l’Algérie comme médiateur. Ce sont les décisions issues de ces négociations (programmes spéciaux de développement pour le Nord exclusivement, intégrations sauvages de prétendus combattants rebelles avec des grades fantaisistes, dans l’armée, la sécurité, la douane, l’administration et dans les hautes Institutions de l’état, versement de fonds importants a des soi-disant notabilités nomades chargées de traiter avec les preneurs d’otages, retrait de l’administration et des forces armées maliennes de tout le Nord, etc.) qui sont à l’origine de tous les accords qui ont suivi et qui sont autant de dérives ayant nourri les forces qui sèment la désolation aujourd’hui à Kidal, à Gao, à Tombouctou et ailleurs au Mali. Ni Alpha ni ATT n’ont été des initiateurs de cette solution. Ils n’en sont que des continuateurs plus excessifs par démagogie ou par naïveté.

C’est pourquoi la thèse qui consiste à limiter les dégâts aux seules 20 dernières années est inacceptable. Et dire que si Moussa était là, les choses se passeraient autrement est faux. Avec 22 ans de destructions ajoutées aux 23 ans qui ont provoqué la révolution de Mars 1991, le Mali serait dans un état de délabrement plus prononcé qu’aujourd’hui. Il faut d’ailleurs souligner que ce sont les anciens cadres militaires et civils du CMLN et de l’UDPM recyclés dans l’ADEMA, dans le Mouvement Citoyen et dans le PDES après avoir noyauté le mouvement du 26 mars 1991, qui ont poursuivi leur tâche néfaste au détriment des intérêts du peuple y compris par rapport à la rébellion.

L’acharnement à circonscrire le mal dans les 20 dernières années n’est en réalité, que la manifestation de la volonté de couvrir les crimes des 23 années qui les ont précédées avec en plus le secret désir de blanchir le régime de Moussa afin d’ouvrir un boulevard pour ses continuateurs. C’est une vaine tentative.

Aujourd’hui une certaine presse internationale et des organisations étrangères se disant préoccupées de droits de l’Homme parlent d’exactions contre des Tamasheq et des Maures. Où étaient-elles pendant toutes les rebellions qui ont fait tant de victimes innocentes au Mali depuis plus d’un demi-siècle ? Pourquoi n’ont-elles jamais réagi quand les rebelles commettaient leurs crimes contre les populations civiles et l’administration maliennes en 1963, 1989, 1996, 2006, 2012 et 2013 ? L’initiative de prendre des armes et de déclencher la guerre dans un pays n’est-t-elle pas en soi un crime contre l’humanité ?

Au Mali  il y a de nombreuses ethnies : Sonrhaï, Dogon, Toucouleur, Touareg, Dafihng, Bamanan, Minianka, Arabe, Senoufo, Bwa, Maures, Shèmu, Mossi, Diakanke, Soninké, Mandeka, Khasonke, Kakolo, Bellah, Bozo, Somono, Samogo, Gana, Peuhl, etc. Elles ont toujours vécu ensemble dans la paix, l’harmonie la plus totale, l’amitié et la fraternité.

Dans son ouvrage intitulé «Afrique Noire Occidentale et centrale» l’historien Français Jean Suret-Canale écrit à la page 130 :
«Voilà pourquoi Ibn Batouta pouvait encore écrire au XIVe siècle à propos de l’Empire du Mali : «Dans toute l’étendue du pays il règne une sécurité parfaite ; on peut y demeurer et voyager sans craindre le vol ou la rapine.»

C’est la qualité des rapports entre les populations du Mali et leur unité de volonté qui ont permis la réalisation de la victoire sur le colonialisme en 1960. Interrogés par la direction de l’USRDA à la veille du Congrès du 22 septembre 1960 sur leur avis quant à la proclamation de l’indépendance, les notables Tamasheq ont répondu : «Vous comme nous, nous nous sommes toujours battus contre l’occupation coloniale. Nous avons toujours vécu ensemble sur cette terre qui nous est commune ; mais, c’est à vous qu’on doit poser cette question car nous au Nord ici, nous n’avons jamais accepté la colonisation ; vous qui vous habillez comme les Toubabs (Européens), vous qui parlez leur langue, qui mangez comme eux, qui habitez des maisons comme les leurs, c’est à vous qu’on doit demander si vraiment vous êtes prêts à aller à l’indépendance ! Retournez à Bamako et dites-leur que nous sommes plus pressés qu’eux.»
L’adoption de la devise «Un peuple, Un But, Une Foi» vise à traduire la réalité de la densité des liens entre tous les Maliens. Le «sanankouya» (cousinage) existe entre toutes les ethnies et les classes d’âge, consacrant la bonne humeur et l’interdiction de se nuire les uns les autres.
Depuis 1960, quelle ethnie ou tribu noire a pris les armes contre les autres pour quelque revendication que ce soit ?

C’est seulement parmi les Tamasheq que se sont formés des groupes qui ont osé prendre les armes contre le pays entier. Et pas qu’une fois. La première fois en 1963, une autre fois en 1989, une troisième fois en 1996, encore en 2006 et cette fois-ci en 2012.

Chaque fois, tout le reste du Mali ne fait que les subir, alors qu’ils sont minoritaires même au sein de leur communauté qui, elle-même, est entièrement prise en charge par le travail des autres Maliens.

Comment s’étonner alors, que le peuple souverain y compris les Tamasheq patriotes qui sont la majorité, réagisse fermement ?
A l’égard de celui qui pointe son arme contre le drapeau, le pays et le peuple en formulant des exigences outrancières, quoi faire d’autre que d’appliquer l’injonction de l’Hymne national qui dit :
«Si l’ennemi découvre son front,
Au-dedans ou au dehors,
Debout sur les remparts,
Nous sommes résolus de mourir !»
Il n’y a pas d’autre alternative. Quel pouvoir légitime accepte que des groupuscules terroristes sévissent librement sur son territoire au nom de quel principe de droit de l’homme ? Comment se passent les choses : en France avec les séparatistes Corses, en Espagne avec les Basques, en Bolivie avec les FARK ? L’historien Mamadou DJIBO » écrit : « malgré les spécificités identitaires revendiquées par les Basques, les Corses et les Bretons, nul ne songe à remettre en cause l’existence d’une nation française qui elle, englobe en plus des Français de souche, les Noirs et les Métis des Antilles ainsi que les Canaques de la Nouvelle Calédonie et les Comoriens de Mayotte ». (Cf. Rébellion touareg et question saharienne au Niger)

Le Mali se défend et défend les mêmes valeurs que les pays où résident les donneurs de leçons au mépris de la dignité et de la souveraineté de notre peuple.

Les problèmes qu’affrontent les régions Nord du Mali ne sauraient être réduits à un simple exercice d’approfondissement de la démocratie par la voie d’une décentralisation administrative et politique.

Il s'agit de donner des réponses cohérentes à des questions aussi graves que la volonté de sécession de quelques groupes racistes soumis à des nébuleuses terroristes, de protection d’intérêts économiques et stratégiques vitaux de la Nation, de risques éventuels d'unifications à bases raciales permettant à des puissances Étrangères d'accaparer des portions de notre territoire national. Il s’agit de lutte pour la sauvegarde de l’intégrité territoriale du Mali, de lutte contre des narco-trafiquants, des jihadistes intolérants et des terroristes de tout poil.

Et cela ne fut compris ni par le régime de Moussa Traoré, ni par les autorités de la IIIème République, préoccupés qu’ils étaient, d’obéir à la volonté de l’Étranger pour paraître comme de bons élèves, plutôt que de sauvegarder les intérêts vitaux du peuple Malien.

La situation à laquelle nous faisons face, est complexe ; elle est profonde ; elle n’a que trop duré. Il ne faut pas avoir l’illusion de pouvoir la régler facilement et rapidement. Il est nécessaire donc d’adopter de bonnes solutions, se préparer à une lutte longue, dure, multiforme, agir avec constance et dextérité.

La victoire est possible. Mais elle exige une bonne organisation du peuple, sous la direction d’une bonne équipe de Patriotes convaincus, bénéficiant de la coopération de nos frères Africains et de nos nombreux amis à travers le Monde.

LES ELECTIONS N’EtaienT PAS LA PRIORITE !

Il a été demandé au Mali d’organiser des élections le 28 juillet 2013. C’était la volonté de la France, plusieurs fois affirmée et réaffirmée avec force. Le Président Français a été jusqu’à dire qu’il était «intraitable» sur la question des élections au Mali. Répondaient en écho les voix des USA et de plusieurs Etats occidentaux comme si la seule organisation d’élections était la panacée de tous les problèmes du Mali.

Plus grave, cette volonté a été accueillie favorablement et même avec enthousiasme par la plupart de nos dirigeants politiques. Et sans examen ni réticence, tous, Maliens et Etrangers ont refusé même d’évoquer la situation du pays, l’état de ses institutions, les conditions concrètes de vie des populations aussi bien celles restées sur place que les refugiés et les déplacés.

Mettant résolument le cap sur les élections, ils ont fait comme si la guerre n’a même pas eu lieu à plus forte raison, le fait qu’elle se poursuive sans que personne ne puisse en prédire la fin. Les incidents, les provocations, les accrochages armés dont le MNLA ponctue la situation avec semble-t-il la protection de Serval et de la Minusma pour entretenir la tension en vue de reproduire le processus que vit la République Démocratique du Congo depuis 1960 dit long sur ce qui nous menace.

Mieux, on a envisagé ces élections sur la même base que celles qui devaient avoir lieu en avril 2012 : avec le même fichier, les mêmes organisateurs, les mêmes genres de candidats, le même code électoral ; bref on a fait comme s’il s’agissait de reprendre un match électoral qui n’aura été suspendu que pour une mi-temps d’une petite année banale, sans plus. On a fait comme si le Mali n’a rencontré aucune difficulté de Mars 2012 à Juillet 2013. On a considéré que rien n’a bougé et rien ne s’est passé qui mérite attention.

Donc le troupeau électoral Malien a été conduit à l’abreuvoir des élections avec la bénédiction de ceux qui sont responsables de la catastrophe actuelle et ainsi, tout est supposé réglé. Devant cette perspective fondée sur un profond mépris à l’égard du peuple Malien, devant ce diktat néocolonial inadmissible, devant cette entreprise lourde de dangers, il était nécessaire de sonner l’alarme, de mobiliser l’opinion, d’engager l’action en vue de l’empêcher.

En effet, comment envisager des élections avant de s’enquérir de l’opinion du peuple souverain du Mali ? Organiser des élections dans la situation que connait le pays, c’est tout simplement consacrer la division du Mali comme l’exige le MNLA ; c’est aller au-devant des revendications des séparatistes, de ceux qui ont entrepris de porter atteinte à l’intégrité territoriale et à l’unité nationale.

Disons-le haut et fort ! Contrairement à l’idée que s’en font les dirigeants occidentaux et leurs affidés de la CEDEAO, le Mali, n’est pas un malade grabataire en état de coma profond et dont l’avis ne compte pas quant aux soins qu’on lui administre.
Ils doivent se départir de cette idée et reconsidérer leur démarche qui ne les a conduits jusque là, qu’à poser des actes contraires à tout esprit de respect et de considération pour le peuple Malien. En effet, depuis le 22 mars 2012 ils ont, sans hésiter :
1. Nommé un premier Ministre avec pleins pouvoirs
2. Nommé un premier Ministre de Transition
3. Nommé un Président par intérim depuis la Cote d’Ivoire à l’insu des Maliens
4. Permis à d’ANCIENS députés de proroger indéfiniment eux-mêmes leur mandat
5. Institué des «Commissions» auprès de la Présidence en violation de la Constitution car jamais il n’a été prévu de telles possibilités.
6. Décidé d’engager un dialogue avec des rebelles sécessionnistes, selon leur entendement en violant les mandats d’arrêt internationaux lancés contre eux par le Mali et la CPI.
Etc. etc.

Tout ceci, en violation de la Constitution qu’on prétend respecter et sans aucun égard pour le peuple qui pourtant, est seul souverain. C’est à lui qu’il faut se référer et seulement à lui, pour toute décision relevant de la souveraineté.

Donc aujourd’hui une autre démarche s’impose. C’est de retourner devant le Peuple malien avec respect et lui demander son avis sur le sort qu’il se souhaite et sur les voies et moyens d’y parvenir. Car, pour se donner la chance d’avoir les bonnes réponses, il est nécessaire de poser les bonnes questions à qui de droit :
Qui sommes-nous ?
D’où venons-nous ?
Qu’avons-nous fait en bien, en mal?
Où en sommes-nous au plan sécuritaire, politique, économique, social, culturel et cultuel, etc. ?
Que devons-nous faire ?
Pourquoi ?
Comment ?
Quand et ou ?
A qui confier les tâches ?
Quelle forme de gouvernance adopter ?
Selon quel processus ?

Aucun expert national ou international, aucune sommité scientifique, aucun club savant, aucune secte mystique ne saurait y répondre efficacement à la place du Peuple Malien et pour son bien.
La seule voie qui vaille, c’est celle qui a été pratiquée pour sauver le Mali de SOUNDIATA à travers l’Assemblée de Kurukanfuga, c’est celle qui a été adoptée pour faire renaître des cendres fumantes du colonialisme le Mali du 22 septembre 1960, c’est celle qui s’est imposée après le 26 mars 1991 à travers la Conférence Nationale souveraine, c’est celle qu’on aurait du emprunter dès lendemain du 22 mars 2012.

Rien ni personne ne peut se substituer au Peuple ; rien ne vaut l’intelligence collective du peuple. Être démocrate, c’est d’abord et avant tout, se convaincre de cela.
Voici pourquoi la réunion d’assises démocratiques de concertation pour l’élaboration d’une stratégie, et éventuellement d’une nouvelle Constitution à soumettre au Référendum populaire est incontournable.

C’est ce que tous les peuples font après une secousse importante : guerre, catastrophe naturelle de grande dimension, révolutions populaires, coup d’état pour rétablir la démocratie, etc.

Les Assises Nationales sont aujourd’hui la priorité des priorités. Ce sont elles qui doivent répondre aux questions évoquées plus haut.
Donc l’ordre logique des choses se présente comme suit :
1. Les Assises Nationales (quel que soit le nom qu’on leur donne :
Conférence Nationale souveraine
Congrès du Peuple Malien
Concertations nationales
Forum du Peuple
Assemblée Constituante
Assemblée générale du peuple
Etc. etc.
2. Le Référendum Constitutionnel
3. Les Elections
A notre humble avis, c’est la seule démarche logique, démocratique, respectueuse de notre histoire et de notre culture multiséculaires.

Si par paresse intellectuelle, par opportunisme vis-à-vis des puissances occidentales, par lassitude, par psittacisme ou par désir fou d’accession au pouvoir, nous acceptons d’inverser l’ordre des choses et imposer à notre peuple, une marche arrière suicidaire, nous en répondrons devant l’Histoire. Or les jugements de l’Histoire sont sans appel !

le Mali est une démocratie à refonder

Le 16 août 2008 l'Association « Repères » a organisé une conférence au Centre DJOLIBA à Bamako. Le sujet en était : «le Mali une démocratie à refonder». Entre autres propositions faites lors de cette conférence il y avait :
1. la suppression du poste de premier ministre ;
2. la réduction du nombre des Institutions par la suppression du Haut Conseil des Collectivités, du Conseil économique, social et culturel, de la Médiature, etc.
3. L’obligation pour le Président de la République de soumettre les nominations des Ministres et des plus Hauts cadres civils et militaires à l’examen de l’Assemblée Nationale ;
4. la révision de la Constitution pour faire des langues nationales des langues officielles au même titre que le français ;
5. la suppression du Bureau du Vérificateur Général et le renforcement de l'indépendance et des prérogatives du Contrôle Général des Services Publics ;
6. la suppression de la CASCA ;
7. le passage au système de l'inscription volontaire sur les listes électorales avec présentation d'une pièce d'identification ;
8. l'informatisation du fichier électoral ;
9. l'adoption du mode de scrutin proportionnel pour les élections communales et législatives ;
10. La suppression de la multitude de structures intervenant dans le processus électoral (DGE, CENI, Cour Constitutionnelle, Administration Territoriale, etc.) et la réduction des coûts exorbitants des consultations électorales en confiant l’ensemble des opérations à l’Administration Territoriale et en responsabilisant les partis politiques pour exercer un contrôle adéquat ;
11. l'institution d’un seuil au-dessous duquel le vote est annulé et repris ;
12. la suppression du financement public des partis ;
13. la fixation de critères pour la reconnaissance officielle des partis :
a. -notamment l'implantation suffisante dans chacune des régions administratives,
b. la publication du programme et du projet de société dans au moins trois langues nationales ;
c. la limitation du nombre de mandats pour un chef de parti : exemple trois mandats de quatre ans maximum ;
14. la reconnaissance du droit d'accès de l'opposition aux médias publics pour apporter la contradiction au pouvoir en place sur les sujets d'intérêt national.

À la lumière des concertations possibles, souhaitables, nécessaires même, toutes ces propositions et d'autres sont susceptibles d'être gérées au bénéfice de la démocratie malienne.
Selon Jack Lang, «La démocratie française est à bout de souffle. Elle est asphyxiée. Elle crève d'un mal qui n'est pas nouveau mais qui, rarement dans notre histoire, n'avait été aussi profond : l'absence d'équilibre des pouvoirs. Un comble au pays de Montesquieu». Il dit de la forme de régime présidentiel français  «on ne peut en même temps accepter cette anomalie mondiale : un Président, irresponsable, pénalement, juridiquement et politiquement.».

Et Arnaud Montebourg renchérit : « la Vème République a installé un système dangereux car à la fois autoritaire et impuissant. Pas de lieu de débat, pas de lieu de compromis, l'irresponsabilité à tous les étages et l'impossibilité pour les citoyens de se faire entendre. Tout cela nourrit la démagogie et le populisme. La gauche doit proposer la République nouvelle.»

Les régimes présidentiels du Mali et de la plupart des pays francophones d’Afrique n’en sont qu’une pâle photocopie. Le Professeur Mamadou Koulibaly ancien Président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire jusqu’au drame post électoral de 2011 a écrit :
«Le régime parlementaire, découvert par les anglais il y a plus de trois siècles, s’est plus facilement exporté et a eu plus de succès dans les pays pauvres et en développement institutionnel. C’est le modèle de gouvernement de Westminster découvert en Grande Bretagne qui a remarquablement passé l’épreuve du temps et des latitudes.

«Les pays, à populations hétérogènes, pauvres, sortant de la colonisation, éloignés de la culture occidentale et sous tensions politiques, ont eu très souvent à adopter ce modèle pour assurer une relative stabilité et un progrès effectif. Cela a été le cas de l’Inde depuis 1947 et du Japon depuis 1945.

«Ce modèle est clair, simple et il établit une entente totale entre le gouvernement et la majorité parlementaire. Le pouvoir d’État est simplement exercé par le leader ou le dirigeant du parti qui dégage la majorité au parlement. Tant que la politique menée par le gouvernement est conforme au programme sur lequel la majorité a été élue, tout se passe bien.

Le préalable à tout changement digne de ce nom, consiste donc à réaliser que l'Afrique est victime et complice de son sous-développement. Cela par le biais de l'acculturation de la plupart de ses cadres. Or l'acculturation est « un processus de mutation, de négation de soi, de désertification culturelle ». Et comme le dit si bien un de nos éminents chercheurs, "s'il est vrai que le vrai désert dévore la nature, le désert culturel dévore l'homme". Si bien que nous avons beaucoup de lettrés mais peu d'hommes de culture. Nous avons tellement pris de l'autre côté que finalement c'est nous qui sommes pris.

C’est pourquoi au Mali, nous devons élaborer, une nouvelle Constitution vraiment adaptée à notre pays et à notre peuple. Commençons par remettre en cause les emprunts constitutionnels étrangers et nocifs qui ont été fourrés dans la Constitution de 1992. Ayons le regard critique nécessaire pour détecter les tares et les insuffisances de la Constitution actuelle, d’essence gaulliste.

Préoccupons-nous davantage de satisfaire notre peuple que de faire plaisir aux pouvoirs et aux idéologues occidentaux. Débarrassons-nous des Institutions formelles sans utilité pratique et soumettons au Peuple un projet de Constitution conforme à ses besoins réels et à ses aspirations les plus profondes.

L’enjeu n’est pas au-dessus des capacités du Grand Peuple Malien qui a toujours su relever les défis historiques, transcender les difficultés et écrire en lettres d’or, avec son cœur généreux et son cerveau, les pages glorieuses qui font notre fierté et l’admiration du Monde. La victoire est à notre portée. Elle aura valeur d’exemple pour nos frères Africains qui souffrent des dérives électorales. Gagnons-la pour le Mali et pour l’Afrique, dans la cohésion la plus totale, en toute fraternité, dans la paix, dans le respect de nos valeurs culturelles et dans la démocratie. 

Donc au lieu de faire du suivisme, en nous engouffrant dans la voie dictée par d’autres pour des motifs que nous ignorons, examinons froidement la situation et prenons résolument le bon cap. Mettons les élections à la place qui sied dans le processus logique de rédemption de notre cher Mali. Il faut donc sortir de la Constitution actuelle qui n’est que le «copier-coller» de la Constitution gaulliste française de 1958, laquelle provoque partout en Afrique des conflits sanglants, des divisions ethniques, des destructions, des dégâts de toutes sortes. Il faut abandonner cette Constitution étrangère à notre culture, cette constitution «délinquennogène», inutilement coûteuse, antidémocratique, qui menace la paix sociale, par les dérives qu’elle engendre comme «les nuages secrètent la pluie».

Pour cela, vérifions minutieusement les Institutions, les structures, les textes, et les tâches qui s’imposent aux joutes électorales. Érigeons les garde-fous indispensables pour canaliser le processus électoral et protéger les populations contre les cascadeurs en politique.
Souvenons-nous que ce sont les mêmes causes qui produisent les mêmes effets. Et en conséquence, éliminons les mauvaises causes de notre malheur. Et rien ne pourra nous en protéger mieux que l’examen critique et sans complaisance de notre parcours national dans tous ses aspects.

Ne récidivons pas ! Corrigeons ensemble et avançons résolument vers le progrès dans une harmonie nationale fondée sur le socle de la vérité au service de l’engagement patriotique.
Un Peuple, Un but, Une Foi ! Vive le Mali Eternel !

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6 octobre 2013 7 06 /10 /octobre /2013 09:01

                                                                              cerveau animé

 

                               Le communisme, c'est quoi au juste ?

marx-engels-berlin.jpg

Lu sur Réveil communiste:

 

Le communisme est une idée très simple qui ne nécessite pas de couper les cheveux en quatre ! 

 


Le projet communiste moderne qui naît avec le Manifeste du Parti Communiste de Marx et Engels, publié en 1848 à Londres quatre jours avant le déclenchement de la Révolution à Paris. C'est l'idée de donner un but au progrès qui s'accélère vertigineusement, au progrès des forces productives et du savoir humain, et ce but est une société sans classes, où règne l'abondance et où cesse l'obligation du travail.


Une société où chacun apporte ce qu'il peut et où chacun prend ce qu'il veut.


Le communisme vise à remplacer le travail contraint par l'activité libre. Choisir d'assigner à l'Histoire ce but à long terme, bien différent du but actuel du progrès qui est d'accumuler les aliénations et de détruire la planète, nécessite le renversement de la bourgeoisie par le prolétariat, qui résulte du développement des contradictions internes du capitalisme. Le jeu de ces contradictions, dans l'histoire réelle et dans la pensée, c'est ce qu'on nomme la dialectique. La période de transition vers le communisme, où subsiste le travail et l'État répressif, c'est le socialisme. Se passer de cette étape pour sauter à pieds joints dans le communisme est tout simplement impossible.




Si on n'est pas d'accord pour donner un tel but au progrès, si par exemple on pense que la domination de classe est indépassable, qu'elle est à jamais nécessaire pour motiver l'être humain à créer, à dépasser sa condition, si on pense que le travail et la guerre sont éternels, on ne peut être communiste. Si on pense qu'une telle société n'est pas possible, qu'elle n'est pas souhaitable, ou ni l'un ni l'autre, on n'est pas communiste. Si on pense qu'on peut la réaliser dans la misère d'un squat, on est un gauchiste.

 


Et si l'on ne croit pas au progrès non plus. Ce qui ne signifie pas qu'il faille se prosterner devant toutes les nouveautés techniques produites au service de l'exploitation et de l'aliénation.



Comme on le voit, ce n'est pas bien compliqué de comprendre ce qu'est le communisme. La première tentative de construire une société orientée dans ce but et dirigée par le prolétariat, la Commune de Paris de 1871, a duré 62 jours. La deuxième, le socialisme réellement existant de L'Union Soviétique, a duré 74 ans. Une telle tentative est toujours en cours aujourd'hui à Cuba, malgré l'hostilité implacable des États-Unis voisins, principales bases mondiales du capitalisme.

 


Le communisme n'est pas qu'un projet, c'est aussi le matérialisme historique, la science réelle de l'histoire, de la société et de l'économie, dont les linéaments ont été tracés par Marx dans Le Capital, chef d'œuvre de la pensée humaine, dont le premier volume, le seul qu'il ait achevé, a été publié en 1867. Cette science n'est pas enseignée dans les universités, on ne peut l'apprendre que dans les luttes, à l'aide des classiques de la révolution, et au premier chef dans l'œuvre de Lénine, à condition de n'y voir pas un dogme, mais un guide pour l'action.

 


Et qu'est ce que le communisme n'est pas ? Il n'est pas "le partage", il n'est pas "l'humain d'abord", il n'est pas la "citoyenneté", il n'est pas le retour au troc, ou la mise en commun de la misère. Le communisme n'est pas un lot de consolation pour les affligés. Le communisme n'est pas moral, il est réel, comme le seul horizon de l'humanité. Pour paraphraser Nietzsche, un de ses principaux adversaires pourtant, il est par delà le bien et le mal.



Et un communiste? C'est une homme ou une femme qui veut une révolution de la base économique et sociale, pour réaliser, à terme, le dépassement définitif de l'esclavage, et qui travaille et fait la guerre pour supprimer le travail et la guerre. Car le communisme est aussi "la lutte réelle qui supprime les conditions existantes".



GQ le 21 septembre 2007   

 

                                             rappel: el diablo

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