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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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10 novembre 2014 1 10 /11 /novembre /2014 06:56

 

  Clio

Clio,la muse de l'Histoire

 

 

      August Bebel(le« Jaurès allemand »)devant le Reichstag (9 novembre 1911) :

 

« Ainsi, on armera de tous les côtés et l'on ira jusqu'au point où l'un ou l'autre des adversaires dira : ''Mieux vaut une fin rapide dans l'horreur qu'une horreur sans fin''. C'est à ce moment-là que viendra la catastrophe. L'Europe entière suivra le tambour et seize à dix-huit millions d'hommes dans leur plus bel âge, la fleur des différentes nations, sortiront équipés des meilleurs instruments d'assassinat. Le crépuscule des dieux approche pour le monde bourgeois »...

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10 novembre 2014 1 10 /11 /novembre /2014 06:15

 


irishwater.jpgFin de la gratuité de l'eau en Irlande : 200 000 Irlandais dans la rue, une vague de résistance à payer les charges scélérates

 

Article AC pour http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/

 

Si même les Irlandais descendent dans la rue. Dans un pays où tous les travailleurs sont incités à faire des sacrifices permanents pour une poignée de super-riches, la « taxe sur l'eau » a été la goutte qui a fait déborder le vase.

 

Ils étaient 100 000 dans les rues de Dublin le 11 octobre dernier. Cette fois, le 1er novembre, ce sont plus de 200 000 Irlandais qui se sont mobilisés localement pour exprimer leur opposition aux plans iniques du gouvernement de marchandisation de l'eau.

 

Faire payer les Irlandais, privatiser l'eau … au nom de l'écologie !

 

Le projet du gouvernement est à triple détente. D'abord, faire payer les Irlandais encore plus, une charge forfaitaire sur l'eau qu'il consomme : 176 € par an pour un adulte, et 102 € par adulte supplémentaire. Cela fait déjà 278 € pour un couple, soit 25 € de plus par mois.

 

Cette charge serait payée non pas à l'Etat mais à une entreprise publique, Irish Water, qui fournit l'eau aux Irlandais. Jusque-là, au vu de l'abondance des ressources en eau, ce service était gratuit depuis 1997.

 

Ensuite, utiliser comme prétexte l'argument écologique : celui de la préservation de la ressource. On voit mal comment une taxe forfataire atteindrait cet objectif, et on voit trop bien l'hypocrisie des dites « taxes carbone », qui touchent proportionnellement plus les pauvres.

 

Enfin, préparer le champ à la privatisation d'Irish Water. Un marché captif, des ressources abondantes et peu chères. Le seul hic, c'était la marchandisation de l'eau, l'installation également de compteurs pouvant mesurer la consommation. C'est fait avec cette loi.

 

Même si le gouvernement s'en défend, les Verts, les communistes y voient le véritable objectif derrière les manœuvres de « taxe sur l'eau ».

 

Après le hold-up des banques, les baisses de salaires, la coupe est pleine

 

Le gouvernement misait sur la passivité des Irlandais accablés par le hold-up des banques, des multi-nationales. Les banques ont récupéré 64 milliards d'€ d'aides publiques en 2008 (30 % du PIB, 15 000 € par Irlandais!), de quoi faire bondir la dette de 25 à 125 % du PIB !

 

Ce renflouement scandaleux a justifié les pires mesures d'austérité : baisse de 10 % du salaire minimum, de 20 % du salaire des fonctionnaires, hausse de la TVA et des taxes indirectes (alcool, tabac, eau, électricité), coupes de 25 % des budgets des services publics, hausse du temps de travail de 35 à 37,5 heures dans le public.

 

Une seule donnée n'a pas été touchée, sanctuarisée : l'impôt sur les sociétés reste toujours un des plus bas d'Europe, à 12,5 %.

 

Mais cette fois, pour les Irlandais, la coupe est pleine. Les Irlandais sont à genoux. Ils ne veulent plus payer, ils ne peuvent plus payer. La résistance passive, la désobéissance civile deviennent une nécessité.

 

Désobéissance civile et manifestations monstres : la résistance s'organise

 

La campagne « Right 2 water » (Droit à l'eau) – soutenue par les syndicats comme Unite, le syndicat des communications, celui des services publics, ainsi que des partis comme le Sinn Fein, l'Alliance anti-austérité et le Parti communiste – rencontre un vaste écho dans la population.

 

Cette campagne appelle à l'abrogation des charges sur l'eau, au refus de sa marchandisation et à la défense d'un service public de l'eau.

 

Ils appellent également à refuser de s'inscrire auprès d'Irish Water. La campagne a pris. Alors que l'enregistrement devait être achevé au 30 octobre, il a été repoussé au 30 novembre. En effet, seuls 500 000 ménages (sur 2 millions) s'étaient signalés, et avaient installé des compteurs d'eau.

 

Ce 1er novembre, 200 000 Irlandais sont descendus protester dans 80 localtés pour exprimer leur opposition au projet. Du jamais vu depuis des années en terre irlandaise.

 

76 % des Irlandais opposés au projet

 

Un sondage de Sunday Independent en octobre indiquait que 76 % des Irlandais étaient opposés à ces charges sur l'eau. 54 %, selon un autre sondage de The Journal, étaient prêts à ne pas payer cette taxe, donc à rentrer en résistance.

 

La pilule est très amère pour le peuple irlandais. Conscient, lucide, il avait voté « Non » à la Constitution européenne en 2008 à 53 %. Le pistolet sur la tempe, soumis au chantage européen, et à la capitulation de leurs dirigeants, les Irlandais ont été obligés de voter Oui à 67% en 2009.

 

Les dirigeants européens avaient dit aux Irlandais qu'il devait Oui sous peine de connaître la récession, la misère, les impôts. Entre le « déshonneur et la guerre », on leur a fait choisi le déshonneur, le désaveu. Et ils ont eu la guerre du capital européen contre eux !

 

Les dirigeants irlandais ont très peur de la mobilisation qui monte, qui politise au quotidien des centaines de milliers d'Irlandais qui refusent de payer leurs factures, de payer pour les riches, de baisser la tête encore. Leur campagne est source d'inspiration pour tous ceux qui luttent contre la privatisation de l'eau.

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10 novembre 2014 1 10 /11 /novembre /2014 05:49

 

 

 

 

  Nous voudrions signaler un événement considérable qui a échappé à la presse française (à la réserve de l’Humanité) : le land de Thuringe (ex-RDA), aura à sa tête à partir de lundi, pour Ministre-président, Bodo Ramelow, dirigeant du parti Die Linke. Ce mouvement arrivé nettement en tête de la gauche (30%) aux dernières élections mènera donc l’alliance de type nouveau Die Linke-SPD-Vert
                                                                
                                                  source : Rouge Cerise
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10 novembre 2014 1 10 /11 /novembre /2014 05:45

 

                         

 



Ce lundi 10 novembre 2014 dans l’Humanité
la lettre de Kader Ortakaya, une jeune combattante kurde  assassinée par l’armée turque.
HQ-20141110.jpg

Suruç (frontière turco-syrienne), envoyé spécial. Elle avait vingt-huit ans. Elle s’appelait Kader Ortakaya. Elle rêvait d’un monde de paix, de liberté, de justice sociale. Kurde de Turquie, elle n’a jamais accepté l’injustice faite à son peuple, la répression policière, les arrestations, les tortures. Jeune femme engagée, elle se démenait sans compter pour soutenir la résistance de Kobané face aux obscurantistes, aux barbares de l’organisation de l’« État islamique ». Depuis près d’un mois, avec d’autres membres de son mouvement, le Parti de l’initiative pour la liberté sociale (TÖPG), elle se trouvait dans le village de Mahser, à la frontière entre la Turquie et la Syrie, à une portée de pierres de Kobané. Une veille active qui visait à empêcher toute tentative de passage des éléments de l’« État islamique » dans cette zone et à développer la solidarité avec ses soeurs et ses frères kurdes de l’autre côté de cette ligne de partage tracée par les colonisateurs français et britanniques il y a un siècle et qui a divisé les populations. Jeudi, sa vie s’est arrêtée. Avec un groupe de jeunes elle a tenté de franchir pacifiquement cette frontière. L’armée turque, qui n’a pas un geste pour arrêter l’afflux de djihadistes, a ouvert le feu. Ortakaya est tombée, le crâne transpercé par une balle alors que son regard était tourné vers Kobané.

La dernière lettre de Kader Ortakaya
Quelques semaines avant d’être abattue par les gendarmes d’Erdogan, Kader Ortakaya, vingt-huit ans, avait écrit une lettre poignante à ses parents expliquant les enjeux de son engagement.
« Ma chère famille, Je suis à Kobané. Cette guerre n’est pas seulement la guerre du peuple de Kobané mais une guerre qui nous concerne tous. Je rejoins ce combat pour ma famille bien-aimée et pour l’humanité. Si nous ne saisissons pas aujourd’hui que cette guerre est aussi la nôtre, alors, demain, nous serons seuls quand les bombes frapperont nos maisons. Gagner cette guerre signifie la victoire des pauvres et des exploités. »
Lire l’intégralité de la lettre de Kader Ortakaya dans l’Humanité lundi 10 novembre 2014
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9 novembre 2014 7 09 /11 /novembre /2014 15:36

 

                                                                            NEGRU.jpg                                       

 

Michel costumeLa Corse disposera enfin d’un plan d’aménagement

5 Novembre 2014

Le Plan d’aménagement et de développement durable de la Corse (PADDUC) a été adopté par 38 voix pour, un vote contre alors que les 12 élus de droite avaient déserté l’hémicycle. Dans le prolongement de l’organisation des Assises du foncier et du logement, puis celles du littoral, au terme de trois années de travaux, les élus ont examiné 183 amendements avant de se prononcer très majoritairement sur ce dossier. La Conseillère exécutive Maria Guidicelli a piloté ce processus avec d’autant plus de mérite, que durant 30 ans, la rédaction d’un tel document s’était heurtée à de nombreux blocages accentuant la complexité du dossier. La plupart des objections ont été levés par la méthode démocratique de la concertation élargie et la bonne compréhension politique des choses. La patience pédagogique de Maria Giudicelli aura porté ses fruits. Elle pouvait à juste titre être satisfaite d’être parvenue à bon port, en rappelant les engagements initiaux relatifs à la dimension antispéculative, environnementale et sociale du PADDUC. « Nous disposons à présent d'un document équilibré et ambitieux avec sa propre dynamique. Il permettra d’agir en faveur des plus démunis, de ceux qui ont le plus de difficultés ». Pour autant son parcours de validation n’est pas fini avec cette troisième étape décisive, puisqu’il sera soumis aux avis de l’autorité environnementale (Etat), du Conseil de sites et du Conseil économique et social de Corse puis à enquête publique. Les conseillers territoriaux seront à nouveau sollicités, sur la base de ces différents avis et les conclusions de l’enquête publique, au printemps 2015.

Ce succès, qui sera au cœur de la prochaine campagne des territoriales, a déplu à la droite qui a montré toute son irritation dans une opposition improprement qualifiée de « constructive ». Pour les artisans du concept de « désanctuarisation » c’est un euphémisme. On se souvient que sous l’ancienne mandature, elle avait retiré son projet le jour même où il devait être voté. De cette façon, elle traduisait son incapacité politique, synonyme d’échec, après avoir dirigé la Corse durant 25 ans. Elle s’est donc efforcée péniblement de justifier ses vieilles options libérales, pourtant sanctionnées en 2010 par une cuisante défaite aux élections territoriales. D’emblée, ses portes parole ont demandé le retrait du dossier « très volumineux », dans une motion de renvoi, pour avoir le temps d’une analyse plus poussée et rendue nécessaire selon leurs conseils juridiques qui l’ont trouvé attaquables sur de nombreux points. Dans le débat général, la droite dénoncera sans être crédible un projet fragilisé par « l’insécurité juridique » et porteur « par son protectionnisme d’une politique de non développement ». En réalité elle sort affaiblie de ce vote de par son enjeu.

Les élus nationalistes l’ont bien compris. Il y avait de leur côte la posture médiatique et un message tenant compte de la proximité des prochaines élections territoriales : « ce document est bon parce que nous avons imposé des améliorations ». Leurs amendements étaient donc essentiellement articulés autour de la mention du peuple corse laquelle figurait au préambule du document, de l’inconstructibilité totale des ZNIEFF, de l’épaisseur du trait (2 mm) entourant la Corse pour localiser les espaces remarquables et caractéristiques (ERC) et enfin des espaces mutables économiques (EMUE) situés à proximité des zones urbaines. Sur les trois premiers points rien n’a changé et les modifications de forme ont été introduites sans que cela ne nuise aux principes fondamentaux arrêtés en juillet 2012, première phase du PADDUC portant sur les orientations politiques (projet de société) et en janvier 2014 (2ème phase) concernant le PADD. Sur le dernier point, un quota de 10 % a été introduit. En effet, ces espaces, considérés d’intérêt régional, couvraient une surface de 11 500 ha au sein desquels la destination des terres agricoles peut évoluer pour des projets d’intérêt public. Elles sont par cet amendement réduites à 8 000 ha et à une évaluation annuelle.

Tel que présenté par l'Exécutif et la majorité le PADDUC recensait par ailleurs 105 770 ha à vocation agricole (ESA) dont le principe est la préservation totale et 120 720 ha pour le pastoralisme et l’agriculture afin de se diriger vers la « souveraineté alimentaire ». Il précisait les espaces terrestres et marins à enjeux dans le cadre du Schéma de mise en valeur de la mer (SMVM) pour développer les activités nautiques, aquacoles ou piscicoles et anticiper sur la réalisation du port de la Carbonite au sud de Bastia. Enfin il instituait une clause de révision dans les 3 ans est judicieuse afin d’évaluer la pertinence de ces choix politiques et de pousser certaines investigations pour le modifier en fonction des évolutions constatées. Dans cet exercice qui différencie la Corse des autres régions de France métropolitaine, chacun comprend que les transports sont vitaux, que la mer qui l’entoure doit faire l’objet de la plus grande attention, que la culture, l’histoire et le patrimoine participent de son devenir et enfin que le tourisme, qui constitue 30 % de son PIB, implique une approche innovante pour faire qu’il s’inscrive dans une démarche soutenable.

Concernant les transports, et plus particulièrement les transports vers l’extérieur, force est de constater que la déréglementation et l’extension toujours plus large de la concurrence low cost déstabilisent le dispositif de continuité territoriale à travers le dumping fiscal, social et commercial appliqué au détriment des opérateurs retenus par la CTC, dans le cadre des conventions de service public. Nous pouvons le vérifier en ce moment même dans le maritime s’agissant de la CMN et de la SNCM comme dans l’aérien au détriment de Air Corsica et de Air France. Pour ce qui est des transports intérieurs, l’accès aux services ferroviaires et routiers, aussi bien pour les insulaires que pour les touristes est une exigence incontournable si l’on veut diminuer les gaz à effet de serre et structurer le territoire. C’est l’objet de l’intermodalité, avec une ligne de chemin de fer bien positionnée au regard de la dispersion des populations et des activités.

Cela renvoie aux enjeux du maillage territorial, à la densité des services publics, des services à la personne, des structures de santé, des équipements culturels, de formation, de pédagogie, de communication, d’accès à l’énergie, à l’eau, de localisation des productions et des circuits courts à mettre en place pour réduire les importations et la facture carbone. A quoi servirait de parler de développement et d’aménagement équilibrés du territoire en perdant de vue l’urgence sociale. L’analyse du questionnaire réalisée en juillet 2012, à partir des 3 700 réponses recueillies, permet ainsi de tirer plusieurs enseignements relatifs aux attentes exprimées. L’emploi est ainsi la préoccupation qui, avec le logement, revient le plus fréquemment. Avec 20 000 demandeurs d’emplois et 8 000 demandes insatisfaites de logements sociaux cela implique non seulement de réorienter la politique économique et sociale de la CTC en faveur d’un développement productif agricole et industriel, social et solidaire, de rompre avec l’économie de la rente pour répondre aux besoins des Corses en générant des emplois stables et rémunérateurs, mais aussi de s’attaquer à la pression spéculative et aux dérives affairiste et mafieuse qui en découlent.

C’est l’ambition de ce PADDUC. Elle doit être, dès à présent, partagée et promue par les citoyens eux-mêmes pour devenir effective dans le temps. De cette façon seulement, le lien social qui se délite dans le libéralisme et la crise qu’il génère et entretient, se renforcera dans l’épanouissement de la personne en valorisant sans exclusive son identité sa culture et son patrimoine. La charte de lutte contre la précarité représente de fait le trait d’union indispensable entre le développement économique et le développement humain au même titre que l’Economie sociale et solidaire (ESS) qui trouve toute sa place dans ce PADDUC comme le tourisme social conformément aux amendements déposés par le Groupe des élus communistes et citoyens du Front de gauche. Opposable aux tiers, le PADDUC n’en est pas moins respectueux du principe de libre administration qui suppose un rapport de confiance dans la transparence et la complémentarité d’action de chaque collectivité concernée, sans oublier l’Etat. Il allie à la fois développement et préservation. Cette souplesse laissant la possibilité, non pas de déraper mais de disposer d’un document normatif cohérent. Partant de là, les communes, trop souvent dépourvues de documents d’urbanisme doivent élaborer les leurs sans détour avec l’assistance technique de l’Agence d’aménagement et d’urbanisme de la Corse (AAUC) créée en partie à cet effet, et l’action de l’Etablissement public foncier (EPFC). Par son contenu et notamment avec ces outils, le PADDUC ouvre une perspective nouvelle pour les Corses et pour la Corse.

                                                     Michel STEFANI

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9 novembre 2014 7 09 /11 /novembre /2014 15:23

                                                                      america latina revolucion

 

 

 

 

 

Jeu des comparaisons volontairement limité à l’Amérique latine, la France et l’Europe.

La liste est ouverte. Ajoutez ou retirer. Bilan dans quelques jours.

 

 

Ce n’est pas à Cuba qu’un jeune étudiant est mort sous le jet d’une grenade offensive mais dans le Tarn, en France.

 

Ce n’est pas au Venezuela que 43 étudiants ont été assassinés et brûlés mais au Mexique

 

Ce n’est pas en Bolivie que les multinationales nord-américaines peuvent piller en utilisant les services de la mafia pour attaquer les grévistes mais en Colombie.

 

Ce n‘est pas en Equateur qu’ont eu lieu cette semaine des manifestations contre l’austérité mais en Belgique et en Allemagne.

 

Ce n’est pas à Montevideo que les candidats à l’exil sont pourchassés mais à Calais.

 

Ce n’est pas à Brasilia qu’avec 51,4% la présidente élue obtient un « succès » mais à Paris en 2012 avec 51,6%.

 

Ce n’est pas en Argentine qu’on laisse traîner les anciens dictateurs et autres tortionnaires mais en Europe occidentale.

 

Ce n’est pas au Venezuela qui vient d’annoncer une importante augmentation des salaires et des retraites mais à Paris qu’un certain Macron prône la baisse des salaires.

                                            JOSE FORT

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9 novembre 2014 7 09 /11 /novembre /2014 15:16

                                                               cerveau animé

 

 

8 novembre 2014

 

 

 

Depuis samedi matin, radios et télé accordent une large place à la chute du mur de Berlin. « Pour faire œuvre de pédagogie auprès des plus jeunes », précisent les médias. Ce matin, moi aussi, je vais faire « oeuvre de pédagogie ». A ma manière.

 

Voici une interview de Egon Krenz réalisée à Berlin en septembre 2009 et publiée dans « l’Humanité" de novembre de la même année.

Le dernier président du Conseil d’Etat de la République démocratique allemande (RDA) évoquait la chute du mur, le rôle de Gorbatchev, ses relations avec Kohl, ses propres erreurs, le socialisme.

 

Egon Krenz vit avec sa famille près de Rostock. Notre rendez-vous a eu lieu à Berlin dans un endroit discret. Il doit prendre des précautions, n’étant pas à l’abri d’une provocation. La presse de droite allemande le salit, l’insulte. Or, il n’a jamais commis le moindre crime et a tout fait pour que les événements de 1989 puissent se dérouler sans la moindre violence. Egon Krenz est un homme chaleureux, courageux, fidèle à ses engagements. L’autre jour à Berlin, il est descendu de sa voiture. En face, dans l’immeuble en construction, trois maçons l’ont reconnu. « Egon, droit toujours », lui ont-ils lancé. Ses yeux ont brillé un instant. Et nous avons parlé…

 

JF. Vous avez été emprisonné pendant plusieurs années. Comment allez-vous ?

 

EK. J’ai la chance d’avoir une famille intacte et des amis fidèles. Les vrais, ceux qui gardent la tête haute. J’ai l’espoir que mes petits enfants réussiront ce nous avons tenté de construire. En 1989, ce n’est pas l’idée socialiste qui a été enterrée mais plutôt un certain modèle de socialisme. Je suis optimiste. Je ne crois pas que le capitalisme soit le dernier mot de l’histoire. Vous n’avez pas devant vous un personnage écroulé dans un petit coin d’Allemagne mais un homme debout.

JF. D’autres se sont écroulés ?

EK. Oui, malheureusement. La dureté de notre défaite et le triomphe de l’anticommunisme ont eu des retombées redoutables. Certains se sont retirés. D’autres ont déserté.

JF. Qui par exemple ?

EK…….

(Il me regarde fixement. Son regard lumineux soudain s’assombrit. Il garde le silence)

JF. Des membres du Bureau politique du parti socialiste unifié (SED), par exemple ?

EK. Notamment. Pour revenir à votre première question, ces années de prison ont été surtout dures pour ma famille car les attaques visaient mon honneur personnel. Je savais qu’on ne m’offrirait pas des fleurs. Pour une raison simple : dès son élaboration, la loi fondamentale de la RFA stipulait que les territoires allemands situés hors RFA devaient être récupérés, tous ceux y exerçant une fonction responsable étant considérés comme des criminels, des malfaiteurs. Je savais cela depuis longtemps. J’étais prêt à subir la prison. Mais je refusais et refuse toujours les accusations qui ont été portées contre moi. L’histoire me libérera. Mon sort personnel importe peu. En revanche, le calvaire vécu par de nombreux citoyens de la RDA relève de l’inadmissible. Je pense à tous ceux qui ont perdu leur travail alors qu’il n’y avait pas de chômage en RDA. Je pense aux intellectuels de la RDA décapités. Je pense à tous ceux qui ont été marginalisés. Un exemple parmi tant d’autres, celui de l’hôpital de la Charité à Berlin : la plupart des médecins, des spécialistes reconnus mondialement, ont été licenciés. La division de l’Allemagne n’était pas chose naturelle. Elle était contraire à notre histoire. Mais avez-vous remarqué que les dirigeants de la RFA ont tout mis en œuvre pour éviter la prison aux nazis. Moi, j’ai scrupuleusement respecté les lois de la RDA. Je n’ai commis aucun crime.

JF. Comment avez-vous vécu les derniers jours de la RDA ?

EK. Je ne suis pas de la génération de ceux qui venaient des camps de concentration, de la guerre, de la Résistance, de Moscou. Au bureau politique du SED, j’étais le plus jeune. Je suis un enfant de la RDA. Tous les autres avaient survécu au nazisme. J’ai exercé de nombreuses fonctions : de représentant des élèves dans mon collège jusqu’à la présidence du Conseil d’Etat. Avec la disparition de la RDA, c’est une bonne partie de ma vie que j’ai enterrée.

JF. Aviez-vous passé des accords avec le chancelier Kohl ?

EK. Nous avions décidé d’ouvrir plusieurs points de passage. La date avait été fixée par mon gouvernement au 10 novembre 1989. Or, la veille, un membre du bureau politique, Schabowski, a annoncé publiquement non pas l’ouverture de passages mais la « destruction du mur ». Nous nous étions mis d’accord avec Kohl pour l’ouverture en « douceur » des frontières. Il ne s’agissait pas à ce moment là de la fin de la RDA, de la fin du pacte de Varsovie et de Berlin comme territoire au statut particulier. Il s’agissait d’ouvrir les frontières.

JF. Avez-vous pensé, un moment, faire utilisation de la force ?

EK. Je peux jurer que nous n’avons jamais envisagé une telle décision. Je savais qu’un seul mort aurait eu des conséquences tragiques. L’utilisation de la force, et nous en avions les moyens, aurait conduit à la catastrophe. Nous avons refusé de tirer sur le peuple.

JF. Dans un de vos ouvrages vous vous élevez contre la réécriture de l’histoire.

EK. Tant de choses ont été écrites… Il faut en revenir à l’essentiel : sans Hitler, le nazisme, la Seconde guerre mondiale et la réforme monétaire de 1948, l’histoire de l’Allemagne aurait pu s’écrire autrement. Le malheur du peuple allemand, c’est le fascisme.

JF. Pensez-vous à vos propres responsabilités ?

(Il observe un instant de silence puis s’approche de la table. Visiblement, il est ému)

EK. J’y pense constamment. Je pense au fossé entre la direction et la base, au déficit de confiance entre le parti et la population. Le manque de démocratie, de débat, la différence entre la réalité et la propagande. Les plus anciens refusaient le débat direct. Une terrible erreur. Il fallait combattre l’adversaire sur le plan des idées. Il fallait accepter la confrontation idéologique. Nous ne l’avons pas fait. Nous rencontrions de gros problèmes économiques et faisions comme si tout allait bien. Pour les citoyens de la RDA, les acquis sociaux étaient chose normale. Il fallait dire la vérité, montrer les difficultés, parler franchement. Nous n’avons pas su ou pas voulu ouvrir la société.

JF. Vous n’évoquez pas l’environnement international, la guerre froide, le rôle de l’Union soviétique et de Gortbachev.

EK. J’y viens. Je l’avoue, j’ai été naïf. J’avais une grande confiance en Gorbatchev, une grande confiance dans la perestroïka comme tentative de renouvellement du socialisme. J’ai rencontré Gorbatchev le 1er novembre 1989 à Moscou. Quatre heures d’entretien. Je lui ai dit : « Que comptez vous faire de votre enfant » ? Il me regarde étonné et me répond : « Votre enfant ? Qu’entendez-vous par là »? J’ai poursuivi : « Que comptez-vous faire de la RDA ? » Il m’a dit : «Egon, l’unification n’est pas à l’ordre du jour ». Et il a ajouté : « Tu dois te méfier de Kohl ». Au même moment, Gorbatchev envoyait plusieurs émissaires à Bonn. Gorbatchev a joué un double jeu. Il nous a poignardés dans le dos.

JF. Egon Krenz, le Gorbatchev allemand, disait-on à l’époque.

EK. En 1989, je l’aurais accepté comme un compliment car l’interprétant comme reconnaissant mon action visant à améliorer, à moderniser, à démocratiser le socialisme. Pas à l’abattre. Aujourd’hui, si certains me collaient cette étiquette j’aurais honte.

JF. Vos relations avec Helmut Kohl ?

EK. Le premier entretien date des obsèques de Konstantin Thernenko à Moscou. J’accompagnais Erich Honecker et Kohl avait demandé à nous rencontrer. Les Soviétiques étaient opposés à cette rencontre et me l’ont fait savoir avec insistance. Erich Honecker s’est aligné. Mais comme le rendez-vous était déjà pris à notre résidence, Erich m’a dit en consultant sa montre : « Dis à Kohl que nous ne pouvons pas à l’heure indiquée. Tu prétexteras un entretien avec Gorbatchev à la même heure. Or, Erich Honecker n’avait pas mis sa montre à l’heure de Moscou. Nous avons vu arriver Kohl. Il s’est installé et nous a dit : « Enfin, une rencontre en famille ». Nous avons longuement parlé puis nous avons rédigé un court texte mettant l’accent sur le respect des frontières. Mon dernier contact a eu lieu le 11 novembre 1989. Kohl m’a téléphoné, a évoqué l’ouverture pacifique des frontières et m’a remercié.

JF. Vingt après la fin de la RDA, le socialisme selon vous est-il mort ?

EK. L’idée socialiste, les valeurs socialistes vivent et vivront. Je reste persuadé que l’avenir sera le socialisme ou la barbarie. Le système ancien est définitivement mort. Je considère que j’ai failli. A d’autres de construire le socialisme moderne et démocratique. Un nouveau socialisme.

                                     Entretien réalisé par José Fort

 

 

 

 

 

 

 

 

  

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9 novembre 2014 7 09 /11 /novembre /2014 14:27

 

 

                                                                                  cerveau animé

 

                                                        LA REVUE DU PROJET

 

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9 novembre 2014 7 09 /11 /novembre /2014 10:07

      La vie du Parti    PCF-OUTILS.jpg    

 

 

                                                                                                                                           Faire vivre le PCF

 

 

Conférence nationale des 8 et 9 novembre

Créer les conditions d’un renouveau réel du Parti Communiste
Samedi 8 novembre 2014, par  lepcf.fr

Notre parti sort gravement affaibli des dernières périodes électorales. Nous avons perdu 5 députés en 2012 (s’ajoutant aux 12 perdu depuis 2002), 56 villes de plus de 9000 habitants en 2014, 1 député européen sur les 2 restants. Certains avaient espéré un sursaut après le résultat de Jean-Luc Mélenchon aux présidentielles. D’autres avaient alerté sur un score qui ne faisait qu’absorber les voix d’extrême-gauche et révélait un nouvel affaiblissement dans les régions ouvrières historiques du PCF.

La conséquence de cette stratégie électorale a été l’éloignement, puis la coupure avec la classe ouvrière, avec le monde du travail.

Face à la crise sociale et politique, que faire ?

Nous savons que la rupture entre le gouvernement et le peuple, entre les partis politiques et le monde du travail, avec l’affaiblissement du parti communiste et du mouvement social, sont un terreau pour la droite et l’extrême-droite.Des luttes sociales courageuses mais isolées ne renversent pas un rapport de forces dont les grandes journées de manifestation nationale démontrent toujours plus la dégradation pour le monde du travail. La droite et son extrême sont à l’œuvre dans le débat d’idées et sur le terrain pour en tirer profit, avec toutes ses variantes selon les situations, la droite institutionnelle, la droite populiste, l’extrême-droite devenue présentable, le fascisme qui a repris forme à Kiev et qui cherche en France sa route : Maurassisme, Pétainisme, populisme, disparition de la laïcité, de l’état, rives fascisantes favorisées par le vide et l’absence de perspectives politiques.

Il n’y aura de rassemblement efficace que par un renouvellement de l’ensemble de l’apport des communistes aux affrontements de classe bien au-delà des moments électoraux.

L’heure n’est pas à la recherche d’accord de sommet. L’avenir du Parti Communiste ne dépend pas de la gauche, c’est l’inverse !

Depuis les années 70, le PCF cherche à construire une « voie pacifique au socialisme », devenue une voie électorale, une recherche permanente d’alliances capables de devenir majoritaires dans les institutions. Après l’échec de l’union de la gauche, de la gauche plurielle, des collectifs anti-libéraux, les difficultés du Front de Gauche conduisent la direction nationale à chercher dans la gauche du parti socialiste une nouvelle formule électorale pour 2017.

Une orientation vers une nouvelle gauche plurielle serait mortifère. Le PCF est affaibli. Peut-être ne pourrait-il pas se relever d’une nouvelle expérience de type électoraliste.

Faisons vivre le pari de l’existence du PCF : Un parti populaire et de combat, un parti libre de ses choix se réappropriant l’intelligence historique du marxisme-léninisme.

Pour résister au capitalisme, reconstruisons l’unité de pensée et d’action des communistes, faisons de l’effort d’organisation « en bas » notre priorité avec les cellules dont à l’entreprise et de réelles responsabilités (politiques, financières, propagande, formation….) aux communistes. L’action collective doit être l’objectif premier et prioritaire du travail de terrain.

L’essentiel pour les communistes est de porter un projet politique pour inverser un rapport des forces en faveur de la classe ouvrière et du monde du travail. Un projet qui marque des ruptures, ouvrant une perspective politique.

Rien ne peut se faire sans l’action collective de résistance et un parti sur des bases de lutte de classe. Nous devons faire de la reconquête des milieux populaires notre priorité.

Le PCF doit privilégier l’activité de terrain, l’éducation populaire et la défense des intérêts populaires, travailler à faire reculer la division des exploités, à faire grandir la conscience de classe, favoriser le rassemblement de tous ceux qui ont intérêt au changement de société, construire l’unité du peuple.

C’est ainsi que nous ferons grandir à égalité les dirigeantes et dirigeants issus du monde populaire dont nous avons besoin pour mener le combat communiste aujourd’hui.
Nous devons travailler à construire des directions qui jouent pleinement leur rôle d’impulsion et d’appui à l’activité des communistes dans un esprit de rassemblement et de fraternité.

L’Union européenne et l’euro fers de lance du capital !

La France a, contre la volonté de son peuple (référendum 2005), perdu la maîtrise de sa monnaie, confié le crédit à la finance, livré ses entreprises et ses territoires à la loi du marché, abandonné ses travailleurs « à la concurrence libre et non faussée ». Elle s’est mise sous le joug des institutions européennes, elle a lié son armée à l’OTAN, et elle est maintenant sommée d’en finir avec ce qu’il reste de son modèle social.

L’UE et l’Euro posent un problème majeur pour conduire une politique souveraine face à toutes les directives européennes, le MES, le TSCG, à venir le TAFTA, etc…… Les communistes doivent avoir le débat car le glissement du PCF à la refondation pour une « Europe sociale » leur a échappé les conduisant sur les positions du PGE, très éloignées de décisions anticapitalistes et démocratiques.

Avec la réforme des collectivités territoriales, il s’agit de déstructurer des entités Etat-Nation, pour en semant le chaos, et le désordre, la perte des repères républicains, les mettre en morceau et mieux les soumettre au profit des multinationales .

L’heure est au changement de société. Il faut rompre avec le système capitaliste. Le PCF doit être à la pointe du combat pour la transformation sociale, vers le socialisme, le communisme.

Dans la période présente, nous voulons insister sur les propositions qui nous semblent essentielles immédiatement pour faire reculer la souffrance populaire et aller vers plus de justice :
- Nationalisation/socialisation des secteurs bancaires et financiers, des secteurs vitaux pour le pays
- Re-nationalisation immédiate d’EDF-GDF et de la Poste
- Plan de développement des services publics, en priorité école, santé, transports et postes avec les embauches statutaires nécessaires
- Remise en cause fondamentale de la dette publique
- Interdiction des licenciements et des délocalisations et appropriation par les salariés avec le concours de la force publique des entreprises désertées ou bradées par leurs actionnaires
- Augmentation significatives des salaires, des pensions et minima sociaux
- Rétablissement de la retraite à 60 ans à taux plein avec 37,5 années de cotisation et départ dès 55 ans pour les carrières longues
- Blocage des prix des produits de première nécessité
- Construction de logements sociaux à hauteur des besoins, blocage des loyers et interdiction des saisies et expulsions pour les familles en difficultés
- Non application des directives et traités européens
- Sortie de l’OTAN et l’alliance atlantique, refus de toute intervention militaire de la France dans un pays souverain

Ces propositions doivent se rapprocher des salariés qui résistent et favoriser les convergences des luttes et leurs débouchés. L’heure est au rassemblement sans compromission en s’adressant au peuple tout entier. Il y a une nécessité historique que le monde du travail prenne toute sa place dans la direction du pays pour la maîtrise de ses moyens de production et d’échanges, de ses conditions de travail et de vie.

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8 novembre 2014 6 08 /11 /novembre /2014 17:33

                                                                        cerveau animé

                                                                             HUMA.fr

 

Non, M. Ciotti : l'immigration est un bénéfice !

Emilien Urbach

 

 

       Alors que le Figaro faisait ses choux gras, jeudi, du rapport du député UMP Éric Ciotti sur les « coûteuses dérives » du système d’asile français, de l’autre côté de la Manche, une étude soulignait au contraire les bénéfices imposants (25 milliards d’euros en dix ans) retirés de l’immigration.

 

« Un rapport choc »,  « une facture qui  explose… »

À la  une du Figaro de jeudi, le député  UMP Éric Ciotti s’en prend une  nouvelle fois aux immigrés et plus particulièrement  aux réfugiés. Il vient de proposer  à la commission des Lois de la représentation  nationale un document à charge contre le droit d’asile en France. Pour le président du  conseil général des Alpes-Maritimes, les  étrangers, notamment les demandeurs d’asile,  coûtent trop cher. Alors que l’Assemblée doit  se pencher, à partir de la mi-novembre, sur  la réforme du Code de l’entrée et du séjour  des étrangers et du droit d’asile (Ceseda), la  droite parlementaire la plus populiste crie  au complot : l’État cacherait aux citoyens le  coût réel du droit d’asile à la française… Bernard Cazeneuve prévoyait déjà avec la  réforme du Ceseda de faire « une économie  potentielle de 11 millions d’euros » sur les aides  temporaires d’attente normalement versées  aux demandeurs d’asile pendant l’étude de  leur dossier. Mais pour Éric Ciotti, le ministre  ment sur les chiffres et ne va pas assez loin.  Ce rapport flirte, par ailleurs, avec les rhétoriques  les plus nauséabondes. Le combattant  anti-immigration, qui a défendu à maintes  reprises l’idée de la fermeture des frontières  entre l’Italie et la France, sous-entend dans  son document que les précaires étrangers  voleraient les aides prévues pour les Français  les plus pauvres. Selon lui, le système actuel  provoquerait, dans les structures d’accueil  pour sans-abri et mal-logés, « l’éviction des  publics traditionnellement accueillis ». Serait-ce  un appel à l’instauration d’une sorte de préférence  nationale dans la lutte contre la  précarité ?

 

Améliorer l’accueil

 

Alors que la presse conservatrice faisait,  jeudi, ses choux gras du rapport Ciotti,  outre-Manche, une étude récente mettait  au contraire en évidence l’aspect… « positif  » de l’immigration sur les finances  nationales. Réalisée par l’University College  de Londres, elle affirme que l’accueil des  étrangers venus de l’Union européenne  aurait rapporté pas moins de 25,4 milliards  d’euros à l’État britannique ! De quoi remettre en cause le discours xénophobe  d’une partie de la classe politique en Grande  Bretagne sur la participation des immigrés « aux impôts et au financement des prestations  sociales », relève l’un des auteurs,  le Pr Christian Dustmann.  En France, dès 2010, plusieurs rapports  avaient déjà fait état d’un solde positif pour  les finances publiques imputable à l’immigration.  Une équipe de chercheurs de l’université  de Lille, dirigée par le Pr Xavier  Chojnicki, avait ainsi démontré que les travailleurs immigrés rapportaient 12,4 milliards  d’euros à l’État. Les étrangers recevant près  de 47,9 milliards d’euros de prestations sociales, contre 60,3 milliards reversés en impôts et cotisations salariales. Par ailleurs, la même  année, le Comité d’orientation des retraites  avait annoncé que « l’entrée de 50 000 nouveaux  immigrés par an permettrait de réduire  de 0,5 point de PIB le déficit des retraites ».  Éric Ciotti pourra agiter autant d’épouvantails  qu’il veut, la France a besoin des étrangers  et bon nombre d’immigrés ont, pour leur  part, besoin de sa protection.  Il n’y a, cependant, aucun doute sur le fait  que l’asile à la française doit évoluer. Une  politique migratoire basée sur un meilleur  accueil des personnes pourrait résorber  nombre de ses surcoûts. Ainsi, les délais  d’étude de dossiers sont trop longs, faute de  personnel. Certains réfugiés attendent parfois près d’un an et demi avant d’obtenir une  réponse à leur demande de protection.  De plus, il manque des places en centres  d’accueil pour demandeurs d’asile (Cada).  La moitié des réfugiés en attente n’y ont pas  accès. Ce qui, en effet, coûte cher lorsque les  institutions ont recours à des nuitées d’hôtels.  Ce qui, surtout, crée des difficultés supplémentaires  pour l’accompagnement sanitaire  et social.  Selon Gérard Sadik, du service dédié aux  réfugiés de la Cimade, il faudrait créer au  moins 50 000 nouvelles places en Cada,  alors que le ministère de l’Intérieur n’en  prévoit que 30 000. Afin de réduire les délais  d’attente, le responsable associatif pointe  aussi le besoin d’agents supplémentaires  à l’Office français de protection des réfugiés  et des apatrides (Ofpra). « La France doit  faire un effort, insistait Gérard Sadik, jeudi  sur RFI. Car son système de droit d’asile est  à bout de souffle. »

 

          On consultera aussi avec intérêt, l'article de l'Huma-Dimanche (numéro special) de cette semaine:

            "Immigration, si on ouvrait les frontières"

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