La conséquence de cette stratégie électorale a été l’éloignement, puis la coupure avec la classe ouvrière, avec le monde du travail.
Nous savons que la rupture entre le gouvernement et le peuple, entre les partis politiques et le monde du travail, avec l’affaiblissement du parti communiste et du mouvement social, sont un terreau pour la droite et l’extrême-droite.Des luttes sociales courageuses mais isolées ne renversent pas un rapport de forces dont les grandes journées de manifestation nationale démontrent toujours plus la dégradation pour le monde du travail. La droite et son extrême sont à l’œuvre dans le débat d’idées et sur le terrain pour en tirer profit, avec toutes ses variantes selon les situations, la droite institutionnelle, la droite populiste, l’extrême-droite devenue présentable, le fascisme qui a repris forme à Kiev et qui cherche en France sa route : Maurassisme, Pétainisme, populisme, disparition de la laïcité, de l’état, rives fascisantes favorisées par le vide et l’absence de perspectives politiques.
Il n’y aura de rassemblement efficace que par un renouvellement de l’ensemble de l’apport des communistes aux affrontements de classe bien au-delà des moments électoraux.
Depuis les années 70, le PCF cherche à construire une « voie pacifique au socialisme », devenue une voie électorale, une recherche permanente d’alliances capables de devenir majoritaires dans les institutions. Après l’échec de l’union de la gauche, de la gauche plurielle, des collectifs anti-libéraux, les difficultés du Front de Gauche conduisent la direction nationale à chercher dans la gauche du parti socialiste une nouvelle formule électorale pour 2017.
Une orientation vers une nouvelle gauche plurielle serait mortifère. Le PCF est affaibli. Peut-être ne pourrait-il pas se relever d’une nouvelle expérience de type électoraliste.
Pour résister au capitalisme, reconstruisons l’unité de pensée et d’action des communistes, faisons de l’effort d’organisation « en bas » notre priorité avec les cellules dont à l’entreprise et de réelles responsabilités (politiques, financières, propagande, formation….) aux communistes. L’action collective doit être l’objectif premier et prioritaire du travail de terrain.
L’essentiel pour les communistes est de porter un projet politique pour inverser un rapport des forces en faveur de la classe ouvrière et du monde du travail. Un projet qui marque des ruptures, ouvrant une perspective politique.
Rien ne peut se faire sans l’action collective de résistance et un parti sur des bases de lutte de classe. Nous devons faire de la reconquête des milieux populaires notre priorité.
Le PCF doit privilégier l’activité de terrain, l’éducation populaire et la défense des intérêts populaires, travailler à faire reculer la division des exploités, à faire grandir la conscience de classe, favoriser le rassemblement de tous ceux qui ont intérêt au changement de société, construire l’unité du peuple.
C’est ainsi que nous ferons grandir à égalité les dirigeantes et dirigeants issus du monde populaire dont nous avons besoin pour mener le combat communiste aujourd’hui.
Nous devons travailler à construire des directions qui jouent pleinement leur rôle d’impulsion et d’appui à l’activité des communistes dans un esprit de rassemblement et de fraternité.
La France a, contre la volonté de son peuple (référendum 2005), perdu la maîtrise de sa monnaie, confié le crédit à la finance, livré ses entreprises et ses territoires à la loi du marché, abandonné ses travailleurs « à la concurrence libre et non faussée ». Elle s’est mise sous le joug des institutions européennes, elle a lié son armée à l’OTAN, et elle est maintenant sommée d’en finir avec ce qu’il reste de son modèle social.
L’UE et l’Euro posent un problème majeur pour conduire une politique souveraine face à toutes les directives européennes, le MES, le TSCG, à venir le TAFTA, etc…… Les communistes doivent avoir le débat car le glissement du PCF à la refondation pour une « Europe sociale » leur a échappé les conduisant sur les positions du PGE, très éloignées de décisions anticapitalistes et démocratiques.
Avec la réforme des collectivités territoriales, il s’agit de déstructurer des entités Etat-Nation, pour en semant le chaos, et le désordre, la perte des repères républicains, les mettre en morceau et mieux les soumettre au profit des multinationales .
Dans la période présente, nous voulons insister sur les propositions qui nous semblent essentielles immédiatement pour faire reculer la souffrance populaire et aller vers plus de justice :
Nationalisation/socialisation des secteurs bancaires et financiers, des secteurs vitaux pour le pays
Re-nationalisation immédiate d’EDF-GDF et de la Poste
Plan de développement des services publics, en priorité école, santé, transports et postes avec les embauches statutaires nécessaires
Remise en cause fondamentale de la dette publique
Interdiction des licenciements et des délocalisations et appropriation par les salariés avec le concours de la force publique des entreprises désertées ou bradées par leurs actionnaires
Augmentation significatives des salaires, des pensions et minima sociaux
Rétablissement de la retraite à 60 ans à taux plein avec 37,5 années de cotisation et départ dès 55 ans pour les carrières longues
Blocage des prix des produits de première nécessité
Construction de logements sociaux à hauteur des besoins, blocage des loyers et interdiction des saisies et expulsions pour les familles en difficultés
Non application des directives et traités européens
Sortie de l’OTAN et l’alliance atlantique, refus de toute intervention militaire de la France dans un pays souverain
Ces propositions doivent se rapprocher des salariés qui résistent et favoriser les convergences des luttes et leurs débouchés. L’heure est au rassemblement sans compromission en s’adressant au peuple tout entier. Il y a une nécessité historique que le monde du travail prenne toute sa place dans la direction du pays pour la maîtrise de ses moyens de production et d’échanges, de ses conditions de travail et de vie.